Jean-Luc Lemoine : «C’est faisable de contacter un mort, faut juste creuser un peu !»

Europe 1

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00:00Sur Europe 1, Culture Média, Thomas Hill.

00:03Et on démarre, évidemment, cette émission avec la session de rattrapage de Jean-Luc Lemoyne et Jean-Luc.

00:06Ce matin, nous avons le plaisir de recevoir donc Jacques Pradel.

00:10Oui, ça m'inquiète un peu.

00:13J'avoue, j'aime beaucoup Jacques Pradel, mais ces dernières années, quand on le voit,

00:16c'est souvent parce qu'un crime vient d'être commis ou que quelqu'un a disparu.

00:19Et là, comme par hasard, Julien Picheney a disparu.

00:22Non, non, non, rassurez-vous, il est en voyage de noces, tout va bien, il est en claquette.

00:26Non, non, c'est ce que vous croyez Thomas.

00:27Moi, à force d'écouter les podcasts de Jacques, je doute de tout.

00:31Bienvenue dans Chronique Criminel.

00:33Mai 1995, Julien Picheney est en voyage de noces avec sa jeune épouse, Aurore.

00:40Troublant, non ?

00:41C'est troublant, parce qu'elle s'appelle vraiment Aurore.

00:44Bon, je vous rassure, ils vont bien.

00:46Mais ils seraient actuellement séquestrés par une certaine Mathilde V,

00:50qui voulait absolument récupérer le journal des médias.

00:53Je ne sais pas qui est cette personne, mais méfiez-vous.

00:55Bien joué, Mathilde.

00:56Sinon, quel plaisir de recevoir Jacques.

00:58Une légende qui a longtemps été sur Europe 1.

01:01Jacques a animé plein d'émissions sur notre antenne,

01:02comme par exemple Café Crime, les jeux de l'info, ou encore Cinescopy.

01:07Cinescopy, c'est comme coloscopie, mais avec des caméras plus grosses.

01:10Il faut juste avoir confiance en soi.

01:12Pour préparer ma chronique, j'ai tapé Jacques Pradel sur Google,

01:16et là, plein de prénoms apparaissent.

01:17Grégory, Émile, Louis, Guy, Georges.

01:21Ils sont bizarres, vous vous goûtez d'anniversaire, Jacques, quand même.

01:23Au fil du temps, Jacques est devenu un spécialiste des crimes,

01:26mais il le dit dans pas mal d'interviews,

01:28ceux qui l'aiment, ce ne sont pas les professionnels.

01:30Ce n'est pas les professionnels du crime qui m'intéressent,

01:33ceux qui vont au hold-up, comme on va à l'usine le matin.

01:36C'est monsieur et madame tout le monde.

01:39Ce sont des gens qui nous ressemblent.

01:41Enfin, des gens qui vous ressemblent, Jacques.

01:43Faites attention avec vos interviews,

01:46car quand vous parlez des autres,

01:47on a parfois l'impression que vous voulez avouer quelque chose vous concernant.

01:50Moi, ce qui m'intéresse et qui m'a toujours passionné,

01:53c'est le crime de monsieur et madame tout le monde.

01:55Parce qu'on a tous eu envie, un jour,

01:57de passer quelqu'un par la fenêtre.

01:59Non, Jacques, non.

02:00Jacques, excusez-moi.

02:03On comprend bien ce que vous voulez dire,

02:04on a tous des collègues de bureau.

02:05Mais vous ne devriez pas vous confier autant dans les interviews.

02:09Là, vous étiez chez Pascal Praud

02:10et lui-même a voulu se dédouaner.

02:12Je n'ai jamais rencontré quelqu'un, excusez-moi.

02:14On a tous dit dans une phrase

02:16« Ah, celui-là, il faudrait ou celle-là, je vais m'en débarrasser. »

02:20Bon, je crois que c'est clair, Jacques a envie de buter quelqu'un.

02:24Alors, si ça pouvait être après 11h,

02:26parce que ça nous rangerait.

02:27Patience.

02:27On n'a pas de remplaçant pour Thomas.

02:30Déjà qu'il sort de son stage de troisième avec sa coupe de cheveux.

02:33Jacques se passionne pour tous les meurtres,

02:34toute époque confondue.

02:35Par exemple, l'histoire de Issei Sagawa,

02:37le cannibale qui avait mangé une étudiante néerlandaise.

02:40Mais qui est-il devenu ?

02:41Il ne va pas ouvrir un restaurant,

02:42mais il va participer à des émissions de cuisine.

02:46Ils sont bizarres, les japonais, quand même.

02:48Les émissions de cuisine.

02:50C'est comme si on avait confié la présentation

02:51de Otto Moto à Émile Louis

02:52ou Famille XXL à Xavier Dupont-de-Ligonnès.

02:56Jacques Pradel, c'est aussi bien sûr perdu de vue,

02:58avec un des génériques les plus marquants

03:00de l'histoire de la télévision.

03:01Ah, le genre de générique qui donne tout de suite envie

03:09de prendre un Xanax

03:10ou de te lancer dans la danse contemporaine.

03:13Je ne sais pas si vous vous rendez compte,

03:15perdu de vue, c'était en moyenne

03:157 à 8 millions de téléspectateurs

03:17agrippés à leur plaid et à leur boîte de Cunex.

03:20Un carton absolu !

03:21Alors, perdu de vue, c'était quoi exactement ?

03:23Plusieurs propositions.

03:24Perdu de vue, c'était

03:29A. Un magasin de lunettes en province

03:31B. Le titre des mémoires de Gilbert Montagné

03:35C. Qui l'a visto, mais en français ?

03:39Ah, alors ?

03:40Ah, ça s'enlacait quand même.

03:42Eh oui, c'est la réponse C, évidemment.

03:44Je ne savais pas, mais qui l'a visto ?

03:47Qui l'a vu ?

03:49Celui qui répond ce que je pense sort tout de suite.

03:51Eh bien, c'est le titre du programme original italien.

03:54Qui a été adapté par TF1.

03:55Un programme animé en Italie par...

03:57En fait, c'est faux.

03:58C'est une fake news.

04:00Mais on va la rectifier tout de suite

04:01parce qu'on s'est bien inspiré d'une émission de télévision.

04:05Mais c'était en Angleterre et c'était Crime Watch.

04:08Ah d'accord, parce que moi, on m'a dit que c'était Giacomo Pradello

04:10qui faisait ça en Italie.

04:12Ah, ils m'ont menti.

04:13En France, les téléspectateurs étaient à fond.

04:16Ils voulaient retrouver leurs parents,

04:17leur tante Huguette, leur cousin Bernard,

04:19même des gens dont ils n'avaient plus l'utilité.

04:21C'était l'ancêtre de l'alerte d'enlèvement.

04:22Jacques se souvient.

04:23Je suis près de Jeannine et Jean-Paul.

04:26Votre fils, Jean-Jacques, a disparu maintenant depuis 3 ans.

04:31C'était une émission familiale.

04:33Ouais, familiale et famille distendue quand même.

04:36S'ils ne se sont pas vus depuis 3 ans.

04:37Il y a des petites tensions.

04:39Jacques expliquait sur la chaîne YouTube Police Nationale

04:41comment son équipe procédait pour construire ses enquêtes journalistiques

04:44dans Perdue de vue ou Témoin numéro 1.

04:46Nous, d'abord, notre souci, c'est de savoir

04:48est-ce que la personne est vivante ou pas.

04:50Et ensuite, si elle est vivante, la contacter.

04:52Ah bon ?

04:53Donc, Jacques, vous ne contactez pas les gens s'ils sont morts.

04:56C'est un peu facile de lâcher l'affaire aussi vite.

04:59Pourtant, c'est faisable de contacter un mort.

05:01Il faut juste creuser un peu.

05:02Ou avoir une table ronde.

05:04Une table ronde, exactement.

05:06J'ai appris plein de choses en vous écoutant,

05:07et notamment qu'il y avait plusieurs sortes de chiens policiers.

05:09Il y a eu les chiens qu'on appelle les chiens de piste.

05:13Il y a eu les chiens de zone.

05:14Et puis maintenant, malheureusement, il y a aussi les chiens de cadavres.

05:19Alors, je me permets une petite précision parce qu'Anissa m'a demandé.

05:22Les chiens de cadavres sont des chiens qui vous aident à retrouver des gens décédés.

05:24Ce n'est pas des chiens qui vous aident à retrouver des bouteilles vides

05:26avant que votre mafère y rentre.

05:28Ça passe !

05:29Allez, je le dis rarement, mais bonne émission.

05:31Et bon crime à tous.

05:32Merci beaucoup, Jean-Luc Lemoyne.

05:35Merci beaucoup.

05:35On retrouve demain en replay sur europe1.fr.

05:37Vous serez en spectacle aussi le 13 juin en Suisse à Saint-Légier

05:41et le 14 à Esther dans le Nord.

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