Frédéric Rouvillois, professeur des droits public, présente son œuvre «Je viens mourir chez toi» : «La mort de Cervantes ressemble trait pour trait à celle de Don Quichotte».
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00:00comment les gens sont morts, ce que ça veut dire pour leur oeuvre.
00:04Souvent, par exemple, c'est ce qu'on a constaté avec beaucoup d'intérêt,
00:11parfois un peu de stupeur ou d'amusement,
00:14comment, au fond, leur mort leur ressemble totalement,
00:19ou au contraire, ne leur ressemble pas du tout.
00:22La mort de Cervantes, par exemple, au début du XVIIe siècle,
00:27ressemble très pour très à celle de Don Quichotte.
00:30C'est totalement fascinant.
00:32La mort de Mishima, absolument horrible, en 1970,
00:38donc il se suicide en public devant Arakiri,
00:42de manière ratée en plus,
00:45reproduit exactement une nouvelle qu'il avait écrite quelques années plus tôt,
00:49et un petit film, un moyen-métrage,
00:51qu'il avait monté également dans ce sens-là.
00:55C'est exactement la même chose.
00:56Donc on se demande, qu'est-ce qui se passe ?
00:58Est-ce qu'il fait exprès ?
01:00On en parlait évidemment tout à l'heure,
01:02François Mitterrand disait « mort ratée, vie ratée ».
01:04Et c'est vrai que la mort de Mitterrand est sublime,
01:08parce qu'il y a une mise en scène, il y a quelques jours,
01:11entre le moment où il décide de mourir, le moment où il va mourir,
01:15il entre comme ça dans les ténèbres.
01:17Je trouve que c'est assez remarquable, d'une certaine manière,
01:19et dans le rapport qu'on a à François Mitterrand,
01:22je pense que cette mort compte beaucoup.
01:25Une messe est possible.
01:26Somaya, j'adore cette...