Cotisations sociales: "L'État est obèse et vit pour lui-même. Il est urgent de réformer le pays", estime Laurent Vronski, directeur général de l'entreprise Ervor

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Transcript

00:00Combien de salariés ?

00:01On est une quarantaine de personnes.

00:02Une quarantaine de personnes.

00:03Quel est le salaire moyen chez vous ?

00:05Ça ne veut absolument rien dire,

00:07parce que nous, on est dans un village gaulois,

00:08donc on a des BAC plus 10 et on a des BAC moins 10,

00:11donc ça ne veut absolument rien dire.

00:13Vous voudriez les payer mieux ? Les payer plus ?

00:16Non seulement on voudrait les payer plus,

00:17mais on aimerait bien pouvoir embaucher plus de monde.

00:20Pourquoi vous ne le faites pas ?

00:21Alors justement, je vais vous la faire courte.

00:23Nous, on est dans un secteur d'activité

00:25où on est le dernier industriel qui fabrique le produit que nous fabriquons.

00:29Nous fabriquons des compresseurs d'air.

00:31Ce sont des biens d'équipement qui sont utilisés dans nombre de process.

00:35On est la dernière entreprise française.

00:37Et je rencontre régulièrement des camarades industriels

00:40qui sont tous le dernier d'eux.

00:42Donc bientôt, on finira tous, si vous voulez,

00:44au Palais de la Découverte ou à Grévin,

00:46on aura le dernier industriel, le dernier agriculteur.

00:50Je veux dire que tout ce que j'ai entendu ce soir,

00:52alors je le dis très gentiment,

00:53je n'ai pas eu besoin de venir à votre émission

00:54parce que moi, je le vis du 1er janvier au 31 décembre.

00:58On est industriel à Argenteuil,

00:59qui est une banlieue à l'ouest de Paris

01:02et qui a à peu près entre 25 et 30 % de chômage.

01:04Donc l'histoire, je la connais en cinq langues.

01:07Et ce qui est assez effarant,

01:09c'est qu'on est tous des chefs d'entreprise dans des milieux différents.

01:13OK ?

01:13Et...

01:15Pour résumer, vous le disiez effectivement.

01:16Il y a un boulanger ici,

01:19agriculteur ici,

01:21il y a un artisan taxi ici,

01:22pharmacien,

01:24commerçante ici.

01:25Avec Géraldine ?

01:25Alors, on a tous, si vous voulez, le même constat,

01:27c'est-à-dire que quand on donne 10 € à un de nos salariés,

01:32nos entreprises ont versé 50 % à l'État,

01:37et le salarié verse 20 % de ce qu'il perçoit à l'État.

01:41Donc ça veut dire que quand vous générez 10 € de salaire,

01:45il y a 7 € de charges sociales qui sont données à l'État.

01:49Bon, alors je ne vous tiens absolument pas à être responsable

01:51et je pense que vous avez du courage d'être là ce soir,

01:54mais dans l'équation, il y a quand même quelque chose qui ne va pas bien.

01:57Tout cet argent, je veux dire, va où ?

02:01Et je vais vous dire, cher Madame,

02:03et vous n'êtes pas responsable,

02:04l'État est obèse, l'État vit pour lui-même.

02:07Et aujourd'hui, il est urgent de réformer le pays.

02:10Alors, quand je vous entends tous,

02:12je veux dire, c'est vrai que c'est assez déprimant,

02:16mais il y a quand même une lueur d'espoir.

02:18Moi, je pense que si vous voulez,

02:20il va falloir faire une espèce de révolution copernicienne.

02:23Et je pense que cette révolution copernicienne,

02:25alors peut-être que je suis un rêveur,

02:26elle viendra de gens comme nous.

02:28Pourquoi ?

02:29Et je ne vous critique pas, Madame la Ministre,

02:31mais je pense que quand le politique

02:34devient une carrière professionnelle,

02:36je pense qu'on gère plutôt ses intérêts propres

02:38que les intérêts du pays.

02:40Et donc, je pense qu'il faut revenir

02:42à la racine même de ce que c'était que la politique

02:44et d'avoir des citoyens qui puissent s'occuper de certaines choses.

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