00:00Il est 19h47, Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement National, est avec nous dans ce studio.
00:05Nous avons parlé de beaucoup de choses.
00:08Juste avant la pause, je voudrais qu'on parle du budget.
00:10Si vous le permettez, d'abord, l'examen du budget arrive lundi dans l'hémicycle.
00:16C'est ça, on est vendredi, ça arrive lundi dans l'hémicycle.
00:18Est-ce que vous allez voter le budget, vous savez déjà ou pas ?
00:21Ça m'étonnerait. Vu la façon dont le Premier ministre nous présente 70% de prélèvements et 30% d'économies,
00:28c'est-à-dire exactement l'inverse de ce qu'on aurait voulu,
00:30il y a peu de chances qu'on le vote, mais on fait passer,
00:33puisqu'en fait, en commission des finances, nos élus font passer des amendements.
00:37Aujourd'hui et hier, ils ont obtenu l'annulation de la hausse du malus sur les autos
00:42et la suppression de la hausse des taxes sur l'électricité.
00:44Ce sont des amendements du Rassemblement National qui ont été votés en commission.
00:50Ça doit évidemment être pérennisé par un vote en hémicycle,
00:55mais c'est là aussi où on voit l'utilité et l'efficacité des députés du Rassemblement National,
00:59sous la houlette du camarade Tanguy d'ailleurs,
01:02qui permettent de redonner du pouvoir d'achat aux Français,
01:06car c'est notre obsession, redonner du pouvoir d'achat aux Français
01:10et rendre aux Français l'argent que ce gouvernement utilise si mal
01:14et qu'il voudrait encore utiliser pour combler, cacher, masquer ses propres insuffisances.
01:20Ce sera un élément de débat intéressant.
01:23Sébastien Chenu, vous avez présenté un contre-projet à l'Assemblée
01:26avec à la clé quasiment 14 milliards d'euros d'économie.
01:3015 même !
01:32Et vous allez chercher où, ces 15 milliards d'économie ?
01:35D'abord, nous, c'est un contre-budget de rupture.
01:39On n'est pas dans la lignée de M. Barnier qui continue à faire un budget
01:43dans lequel les crédits qui augmentent, c'est l'Union Européenne,
01:47la contribution à l'Union Européenne, c'est l'éolien,
01:49les seuls crédits qui baissent, ou en tout cas parmi les crédits qui baissent,
01:53je regardais ça aujourd'hui, c'est les budgets sur l'immigration.
01:56On passe de 300 à 173 millions.
01:59Il y a quand même un décalage énorme entre ce qu'on nous raconte
02:02et ce qui va être voté dans le budget.
02:05Donc nous, on veut un budget qui soit très différent.
02:07Première chose, rendre du pouvoir d'achat.
02:09Par exemple, on est hostile à la désindexation des retraites.
02:13Pourquoi est-ce que les Français paieraient, en tous les cas,
02:18ceux qui ont des petites retraites, paieraient les errements budgétaires du gouvernement ?
02:22Où on va chercher l'argent ?
02:24Il y a les grandes dépenses que vous connaissez sur l'immigration,
02:27sur la contribution à l'Union Européenne, qui sont une masse importante,
02:30qui sont des dépenses taboues, évidemment,
02:32auxquelles le gouvernement ne veut pas toucher.
02:34Mais il y a aussi ce qu'on appelle, passez-moi l'expression un peu,
02:37dégraisser l'État.
02:39Entre les 750 millions d'euros de subventions aux associations
02:43qui soutiennent l'immigration,
02:45entre les agences d'État,
02:47plusieurs milliards d'euros d'agences d'État,
02:49alors qu'on pourrait en scinder certaines,
02:53alors qu'on pourrait en fondre certaines les unes avec les autres,
02:55en supprimer certaines,
02:57eh bien, ça, c'est des milliards d'euros à récupérer.
03:01Évidemment, la fraude.
03:03Et puis, nous, on souhaite aussi revisiter une certaine forme de fiscalité,
03:05avec l'élargissement de taxes sur les transactions financières,
03:10en tous les cas, d'un côté, les surprofits,
03:12de l'autre côté, taxer les rachats d'actions,
03:14là, vous avez des milliards d'euros à aller chercher.
03:18Et puis, je parlais, évidemment,
03:20c'est plus pour le symbole,
03:22mais tout est symbole lorsque ce gouvernement...
03:24... notamment pour vos coupes dans plusieurs agences de l'État,
03:26l'idéal de transition écologique ou la culture,
03:28vous répondez quoi ?
03:30Écoutez, d'abord, on ne va pas avoir de leçons à recevoir
03:32de gens qui ont commencé à construire un budget
03:36avec 4,9% de déficit,
03:38et on va s'apercevoir qu'on approche les 6%.
03:40À un moment, j'aimerais que ces gens,
03:42la Macronie qui était en place,
03:44les LR qui l'ont suivi
03:46en ne votant aucune motion de censure,
03:48arrêtent de donner des leçons aux Français
03:50et essayent de faire croire que
03:52toute la classe politique est responsable. Non, non.
03:54Toute la classe politique n'est pas du tout responsable
03:56de l'état de faillite de nos finances publiques.
03:58Ce sont ceux qui nous gouvernent
04:00qui sont responsables de ça.
04:02Dans la liste des économies où vous parliez
04:04il y a quelques instants, il y a deux choses que vous n'avez pas citées.
04:06Je voulais savoir quelle était la position du RN là-dessus.
04:08C'est les collectivités territoriales.
04:10Bruno Le Maire est parti en disant qu'il y avait des économies à faire
04:12dans les collectivités territoriales.
04:14Partagez-vous son analyse.
04:16Et deux, c'est les ménages les plus fortunés.
04:18Je crois savoir que Michel Barnier parlait des ménages
04:20à plus de 500 000 euros à deux par an.
04:22Est-ce que là aussi, vous pensez comme eux qu'il faut faire quelque chose
04:24sur ce point-là ?
04:26Sur les collectivités, c'est important.
04:28On a lancé la semaine dernière un groupe de travail
04:30sur les régions. Nous, on se pose
04:32la question de l'utilité
04:34de l'échelon régional.
04:36Moi, je suis conseiller régional.
04:38À part quand Xavier Bertrand soutient le lycée
04:40AVEROS, le lycée
04:42des frères musulmans,
04:44je ne vois pas bien la différence qu'il a avec
04:46la politique que mène Carole Delga.
04:48En fait, ce sont des structures qui font que lorsque vous devez
04:50financer des lycées dans une région,
04:52que vous soyez de droite ou de gauche,
04:54finalement, vous les financez. Est-ce que ces structures sont encore
04:56pertinentes ? Ça nous coûte très cher.
04:58Ça complexifie aussi le chemin, mais on pourrait se poser
05:00la question aussi des communautés
05:02de communes ou de ces échelons-là.
05:04En tous les cas, je pense qu'il y a une réflexion
05:06à mener là-dessus, parce que chacune a son
05:08service de com, chacune a évidemment
05:10beaucoup de gens payés grassement
05:12pour les valoriser. Et je pense
05:14que là encore, on a des économies d'échelle
05:16probablement à faire. Sur les plus
05:18au ménage, sur les
05:20plus fortunés, moi je vous ai
05:22parlé des taxes sur les surprofits, ça c'est pour les
05:24entreprises. Je considère que par exemple
05:26l'exit tax, on doit par exemple
05:28la limiter, on doit la plafonner.
05:30Il ne s'agit pas d'aller beaucoup
05:32plus loin forcément, mais on doit la plafonner
05:34on avait dit à 60 000 euros de revenus
05:36mobiliers par an, et je pense que
05:38ce serait déjà une limitation de
05:40cette mesure néfaste d'Emmanuel Macron.
05:42Sébastien Chenu, je voudrais qu'on aborde un autre
05:44sujet, parce que le temps passe très vite.
05:46En ma compagnie, ça passe toujours très vite.
05:48Il va nous faire concurrence,
05:50attention !
05:52Sébastien Chenu, vice-président
05:54du Rassemblement National, Michel Barnier et Bruno
05:56Retailleau, qui étaient à la frontière italienne aujourd'hui.
05:58Pour parler
06:00d'immigration, de la gestion effectivement
06:02des migrants, est-ce que vous pensez qu'on doit
06:04s'inspirer du modèle, et ils veulent le
06:06c'est pour ça qu'ils sont déplacés là-bas, du modèle italien
06:08bien qu'on ne soit pas sûr que ça fonctionne
06:10puisque pour l'instant il y a des migrants qui ont été renvoyés
06:12en Italie, qui étaient dans des centres de rétention
06:14italiens en Albanie. Est-ce qu'on doit
06:16s'inspirer du modèle italien selon vous ?
06:18Moi je pense qu'il
06:20faudrait d'abord s'inspirer de ce que les députés
06:22du Rassemblement National proposent dans
06:24cet hémicycle depuis plusieurs années.
06:26Ça, ce serait déjà une bonne chose.
06:28L'autre bonne chose, c'est qu'on a l'impression
06:30quand même, et je pense qu'on n'y est pas pour rien avec
06:32Marine Le Pen, avec Jordan Bardella,
06:34qu'il y a des gens qui commencent un peu à ouvrir
06:36les yeux, et se dire qu'effectivement
06:38ce danger, cette submersion migratoire
06:40il va bien falloir faire quelque chose. Et ça c'est
06:42une bonne chose. Est-ce que c'est ce qui se fait en Italie ?
06:44Est-ce que c'est ce qui se fait ailleurs ? Est-ce que c'est ce qui se fait
06:46en Allemagne, avec la reprise
06:48en main du contrôle des frontières ?
06:50Il faut regarder. Mais on a
06:52aussi des idées ici qui sont propres, j'allais dire
06:54à notre pays, à ce qu'il est
06:56à ce qu'on peut en attendre
06:58que ce soit sur le droit du sol, que ce soit
07:00sur les demandes d'asile à faire dans les pays de départ
07:02moi je pense que ça c'est essentiel, parce que d'abord
07:04on a un gros réseau consulaire en France
07:06donc on peut faire des demandes d'asile en réalité à peu près
07:08partout sur la planète, ou en tous les cas dans des
07:10pays voisins, et ça évite que des gens
07:12risquent leur vie à traverser
07:14des mers, des océans, des déserts
07:16des réseaux de passeurs
07:18et je pense que ça, ça fait partie des solutions
07:20donc moi j'aimerais que Bruno Retailleau les regarde
07:22qu'il agisse, parce que
07:24pour l'instant je trouve qu'il parle beaucoup, et parfois je suis d'accord
07:26avec son verbe
07:28mais je vous ai cité qu'en termes de budget
07:30je vous ai cité que les crédits
07:32sur l'immigration étaient en baisse
07:34l'AME, qui est un peu
07:36le totem intouchable
07:38on a le sentiment que Bruno Retailleau
07:40n'aura pas la main dessus, ce sera
07:42la ministre de la Santé qui ne veut pas y toucher
07:44on a déjà réussi à limiter d'ailleurs l'augmentation
07:46de cette aide médicale d'état
07:48parce qu'on a hurlé, et visiblement
07:50ils ont reculé, donc ça c'est très bien
07:52il y a beaucoup de choses à faire
07:54directement, sans avoir forcément besoin de s'inspirer
07:56de ce qui se passe ailleurs, quand bien même
07:58ça peut être intéressant, et je pense
08:00que là, revisiter
08:02les accords avec l'Algérie, les accords de 68
08:04toute la liste de ce qu'on pourrait faire
08:06elle est sur la table
08:08fermer les mosquées salafistes, arrêter de financer
08:10des associations, je pense d'ailleurs
08:12à Urgence Palestine, puisqu'on en parlait
08:14tout à l'heure, interdire les frères musulmans
08:16ça ne coûte pas un euro, ça demande un peu de courage
08:18il y a des pays qui le font
08:20on va attendre Bruno Retailleau sur tout ça
08:22Merci beaucoup Sébastien Cheminut
08:24d'être venu dans le studio d'Europe 1
08:26merci d'avoir été avec nous, vice-président
08:28du Rassemblement National, il est
08:3019h55 dans un instant
08:32évidemment le journal
08:34de 20h sur Europe 1