Face à l'Info (Émission du 19/09/2024)

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Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00:00Bonsoir à tous, ravi de vous retrouver pour Face à l'Info. Les choses sont en train de se préciser pour la nomination d'un nouveau gouvernement.
00:00:07Le Premier ministre proposera ce soir, je cite, au Président de la République un gouvernement prêt à agir au service des Français.
00:00:15C'est le dernier communiqué de Matignon.
00:00:17Alors, Michel Barnier doit rencontrer Emmanuel Macron d'un instant à l'autre, fait inédit.
00:00:23On connaît déjà le nombre de ministres par formation politique, mais aucune information sur les noms.
00:00:31Voici les informations que nous avons à l'heure qu'il est. 38 ministres, un gouvernement a priori paritaire, 16 ministres, 7 ministres ensemble,
00:00:413 LR, 2 Modem, 1 Horizon, un d'y vers droite, un d'y vers gauche, un UDI.
00:00:46Avant de rejoindre d'un instant à l'autre Élodie Huchard qui se trouve à l'Élysée, d'abord, Mathieu Bocoté, je me tombe vers vous.
00:00:54Même si on approche là ce soir d'un gouvernement, le processus de formation du gouvernement s'éternise.
00:01:02Sommes-nous devant là, en direct, ce soir, la déliquescence en direct de la classe politique ?
00:01:09Je crois que nous y sommes depuis un certain temps, bien franchement.
00:01:12Et là, c'est très particulier parce que nous sommes dans ce moment où nous sommes suspendus aux prochaines déclarations, nous guettons les événements,
00:01:20nous sommes condamnés à interpréter des rumeurs changeantes. Et pourtant, nous cherchons à y comprendre quelque chose.
00:01:28Vous avez donné la liste des ministres possibles, non pas des noms, mais des formations politiques qui pourraient composer ce prochain gouvernement.
00:01:36Si la rumeur est vraie, si tout cela est vrai, nous sommes dans un gouvernement, non pas de rupture, mais de continuité.
00:01:43Un gouvernement de continuité qui s'inscrira, ce sera une forme de macronisme amendé, mais ce ne sera pas une rupture avec le macronisme, à tout loin au moment de la formation du gouvernement.
00:01:55Par ailleurs, voyons un peu ce qui s'est passé depuis la nomination de Michel Barnier.
00:02:01C'est assez intéressant en fait comme séquence, parce que quand Barnier est choisi, c'est l'effet de surprise.
00:02:06« Oh là là, c'est bien trouvé ! » Emmanuel Macron vient de déjouer tous ses adversaires.
00:02:13Donc là, on se dit que c'est réglé. Et là, son premier ministre, la suite devrait venir assez rapidement.
00:02:18Il rassemblera les siens, commencera à gouverner, nous sortons de la séquence des législatives, enfin.
00:02:24Mais ce n'est pas exactement ce qui s'est passé.
00:02:26La nomination de Michel Barnier et les difficultés immenses pour composer ce gouvernement, on verra la suite plus tard ce soir.
00:02:32Peut-être. Peut-être. Mais peut-être demain. Et peut-être après-demain aussi.
00:02:36J'ai l'impression qu'on a des peut-être demain, il y en a beaucoup depuis quelques semaines, presque depuis quelques mois.
00:02:41Alors qu'est-ce qu'on voit à travers cela ? C'est une classe politique qui effectivement est en déliquescence devant nous.
00:02:47En déliquescence, pourquoi ? Parce que plus que jamais, me semble-t-il, l'écart, mais l'écart profond entre les préférences populaires,
00:02:54telles qu'on peut les identifier avec un travail de fond sur l'opinion,
00:02:59et la capacité du gouvernement, de la classe politique à exprimer ces préférences populaires, jamais cet écart n'a été aussi grand.
00:03:06Si on regarde simplement le cirque politique, si on regarde simplement cette classe politique qui s'agite,
00:03:11on a l'impression que les Français ne sont d'accord sur rien.
00:03:14C'est une caricature de village gaulois, version Astérix. Encore plus caricaturale que le village en question.
00:03:20Quand on prend la peine de regarder les préférences de l'opinion, globalement, il y a des consensus forts chez les Français.
00:03:27Des consensus en matière d'immigration et de sécurité surtout. Je ne dis pas que la politique se réduit à ça, soit dit en passant.
00:03:33Mais sur des questions fondamentales qui divisent plus que jamais les élites du pays, dans les faits, il y a un consensus très fort dans la population.
00:03:42Je ne dis pas consensus, je ne veux pas dire homogénéité, je ne veux pas dire unanimité.
00:03:46Mais les Français, globalement, veulent des gestes régaliens forts pour en finir avec une situation qui leur échappe complètement sur le plan de la sécurité,
00:03:53et veulent aussi, évidemment, maîtriser l'immigration parce qu'ils ont compris que c'était la question du siècle,
00:03:58en fait, à tout le moins la question des prochaines décennies.
00:04:01Il y a ces préférences majeures, et de l'autre côté, il y a une classe politique si divisée qu'on a l'impression que finalement,
00:04:07il est impossible d'en arriver à la formation d'autre chose qu'un compromis bancal, un compromis temporaire,
00:04:14un compromis chez les autorisés de la République, les autorisés de la République à la différence des proscrits de la République,
00:04:19les autorisés de la République qui se distribuent entre eux des certificats de républicains,
00:04:23et qui choisissent dans une marre toute petite, toute petite, qui seront les possibles ministres parce qu'ils ont le blanche-âne républicain.
00:04:30Premier élément qu'on doit noter, je crois. Ensuite, dans cette déliquescence, pour reprendre votre formule de la classe politique,
00:04:37nous savons que ce gouvernement qui sera nommé ce soir, demain ou après-demain, sera un gouvernement très, très temporaire.
00:04:44Tout ça, pour ça, nous le savons dès maintenant.
00:04:47Et là, ensuite, on distribue les noms. On chuchote, ce pourrait-il que Laurent Wauquiez à l'intérieur,
00:04:52ce pourrait-il que Bruno Retailleau à Bercy, ce pourrait-il... Et là, on voit les noms qui circulent ici et là.
00:04:58Et on se dit, ce gouvernement, des figures importantes qui comptent, sont nommés pour tomber.
00:05:02Ils sont nommés pour mener une politique qui ne pourra pas être nommée.
00:05:05Ils sont nommés, presque condamnés avant même de prendre leur fonction.
00:05:09Et c'est à ce moment, j'y reviens, je ne vais pas développer pour la 3 000e fois mon analyse sur la crise de régime,
00:05:14mais on y est quand même un peu. C'est-à-dire, qu'est-ce qu'une crise de régime?
00:05:17Une question si forte, elle ensevelit les institutions qui sont incapables d'y répondre,
00:05:21des élites paralysées, anémiques, anémiées intellectuellement, des élites impuissantes désormais,
00:05:27une politique réduite au carnaval, un grand pan de la population condamnée à l'infréquentabilité,
00:05:33aujourd'hui, les extrêmes, comme on dit, et l'ERN en particulier.
00:05:37Vous avez tout ça mis ensemble. Oui, vous avez quelque chose qui ressemble à une crise de régime,
00:05:41avec en plus un gouvernement potentiellement divisé entre le chef de l'État et le chef du gouvernement.
00:05:46Une division qui ira au-delà d'un des accords polis, peut-être.
00:05:50On attend d'un instant à l'autre, effectivement, à ce gouvernement,
00:05:54ou peut-être d'une semaine à l'autre, ou d'un mois à l'autre.
00:05:57Dans un instant, on ira.
00:05:58Attendons l'année prochaine.
00:06:00Dans un instant, on ira.
00:06:01Je le disais à l'Élysée, voire Élodie, Huchard, Poivard, les dernières infos.
00:06:05Mais autre question à Mathieu Bocoté.
00:06:07Est-ce qu'Emmanuel Macron et Michel Barnier sont déjà en situation de conflit ouvert ?
00:06:12Là, ce matin, quand même, on parlait d'une potentielle démission de Michel Barnier.
00:06:16Rappelez-vous, c'est la séquence.
00:06:17On a tellement d'événements passionnants, en même sens,
00:06:20qui se dissolvent immédiatement.
00:06:21Possible démission du sauveur de la semaine dernière.
00:06:25Les sauveurs ne durent plus longtemps, aujourd'hui.
00:06:27Ce sont les sauveurs d'un soir.
00:06:28Alors, quoi qu'il en soit, oui, rumeur de démission.
00:06:31Mais aujourd'hui, on comprend.
00:06:33Le choc est acté.
00:06:34Mais là, c'est quand on regarde la liste des formations politiques
00:06:37invitées à former le gouvernement.
00:06:38On se dit, je l'ai dit, ce sera macronisme amandé.
00:06:41Continuité gouvernementale relative.
00:06:44Et pourtant, le choc peut venir.
00:06:46Pourquoi ?
00:06:47Alors, on s'est beaucoup questionné ces dernières semaines.
00:06:49Pourquoi LR occupe une telle place dans le jeu politique, aujourd'hui ?
00:06:55C'est un parti pas minuscule, mais presque.
00:06:58Un parti, aujourd'hui, condamné à peu de choses.
00:07:00Or, ce parti, certains disent que c'est le parti pivot, aujourd'hui.
00:07:03C'est le parti le moins...
00:07:05Si vous permettez, petite parenthèse,
00:07:07d'après les informations qui ont fuité jusqu'à présent,
00:07:12seulement trois LR.
00:07:13Mais voilà.
00:07:14Même avec un Premier ministre, LR.
00:07:15Et trois LR, mais pas n'importe lequel.
00:07:17Si on a Wauquiez, Retailleux, on pourrait dire que c'est les LR de droite.
00:07:22On verra.
00:07:23On verra si c'est bien le cas.
00:07:24S'il y a Lysnard en plus, on verra pour les hausses d'impôts.
00:07:27On attend les noms.
00:07:28Voilà.
00:07:29Mais ce qu'on voit, ce qui est intéressant, c'est que les LR jouent un rôle particulier.
00:07:33Pourquoi ?
00:07:34Parce que c'est le parti qui suscite le moins de rejets,
00:07:36mais non pas le plus d'adhésions.
00:07:38Mais une autre fonction lui est confiée, silencieusement, dans le jeu politique actuel,
00:07:43c'est de représenter indirectement les électeurs du RN.
00:07:48Donc le RN, ne pouvant participer au gouvernement parce qu'il pue des pieds,
00:07:52son méchant, son infréquentable, son bourre,
00:07:55ne mérite jamais d'entrer dans les palais de la République, on l'a compris.
00:07:58Ils sont très très méchants.
00:07:59Mais il faut quand même tenir compte de ce bloc d'électeurs immense
00:08:02qu'a le moyen de bloquer le jeu républicain, comme on dit.
00:08:06Donc comment être capable de les représenter sans les représenter ?
00:08:09Leur tendre la main sans leur tendre la main.
00:08:11Les LR sont invités à occuper cette fonction.
00:08:14On leur dit, vous serez les représentants,
00:08:16indirects, inavoués, mais bien réels, de ce bloc de l'électorat
00:08:21qu'il ne nous est pas possible d'intégrer dans le débat public,
00:08:24mais qu'il faut néanmoins reconnaître dans sa réalité.
00:08:27Si je vais dans le prolongement de ce que vous dites, où est la gauche ?
00:08:31Alors on y revient, parce que c'est la force du recours.
00:08:33Je dirais que la gauche elle est par ailleurs.
00:08:35Là, dans ce qui est proposé ?
00:08:36Alors la gauche, elle est au conseil constitutionnel, à la cour des comptes,
00:08:39elle est dans le service public, elle est un peu partout.
00:08:42Elle peut effectivement, pour un temps, être privée de ce pouvoir très particulier,
00:08:45résiduel qu'est le pouvoir politique.
00:08:47Ça ne lui empêche pas de gouverner le pays.
00:08:49Et puis je précise que la gauche n'a pas besoin d'être au pouvoir
00:08:52pour que d'honorables hommes venus sauver la République veuillent augmenter les impôts.
00:08:56Je dis ça comme ça.
00:08:57La gauche, même dans l'opposition, réussit à imposer des hausses d'impôts.
00:08:59C'est quand même génial. Elle est forte.
00:09:01Quoi qu'il en soit, on a les LR qui sont dans cette séquence très particulière.
00:09:05Mais je reviendrai sur la gauche parce qu'elle rêve néanmoins un autre destin.
00:09:08On se retrouve donc avec les LR qui sont dans la position où ils peuvent,
00:09:12puisqu'ils sont investis de cette mission qu'ils ne peuvent avouer,
00:09:15ils sont objectivement en tension réelle avec le président de la République.
00:09:19Et là, on est dans ce jeu de déplacement du pouvoir,
00:09:22déplacement symbolique, déplacement institutionnel,
00:09:26où si Michel Barnier parvient à s'installer dans ses fonctions,
00:09:29s'il parvient à gouverner, à marquer quelques projets qui marquent une rupture avec Emmanuel Macron,
00:09:35si, si, si, si, si, soit dit en passant, on annonce, dans son discours de politique à venir,
00:09:40deux grandes ruptures, politique générale, sur l'immigration et sur les impôts.
00:09:44Sur les impôts, il dit pas de hausse pour la classe moyenne.
00:09:46Alors, chers amis qui vous croyez à l'abri, vous ne l'êtes pas.
00:09:49Il faut bien comprendre que nous aurons, d'une manière ou de l'autre,
00:09:53une stratégie d'hausse des impôts, et nous aurons de l'autre côté,
00:09:55quand on nous dit immigration, fermeté et humanité,
00:09:59sachez que fermeté, ce ne sera pas là, et humanité sera confondue avec humanitarisme.
00:10:03Comme quoi, ce n'est pas du pessimisme ici, c'est de la lucidité.
00:10:06Et voyons la situation, le choc peut venir entre les deux,
00:10:10mais vu la personnalité des deux, donc de Michel Barnier et d'Emmanuel Macron,
00:10:14je ne m'attends pas à un choc ouvert, violent, sous le signe de la déflagration,
00:10:17mais il peut y avoir véritablement une concurrence des autorités,
00:10:20une concurrence des désirs de pouvoir au sein des institutions de la République,
00:10:23qui est un autre signe de cette crise de régime dont on parle souvent, mais pas assez.
00:10:27Mathieu, le Quentin régime est en crise, il tend à chercher un recours.
00:10:32Est-ce que la France est désormais dans cette situation, maintenant?
00:10:36Alors, je crois que Michel Barnier a été pensé et présenté comme un recours.
00:10:40C'est-à-dire que ce n'était pas un homme politique ordinaire qui aspire au poste aujourd'hui,
00:10:44c'est un homme qu'on a sorti de sa retraite pour le placer au premier rang,
00:10:47en lui disant « fais ce que les autres ne peuvent pas faire ».
00:10:50Donc, on a pensé Barnier comme recours, il faut l'imaginer ainsi.
00:10:53Mais, le véritable recours dans de telles situations, c'est le recours,
00:10:57et je reviens à votre question qui était très juste,
00:10:59vers des forces politiques extérieures qui ne participent pas aux jeux politiques ordinaires.
00:11:04J'entends par là parce qu'on leur interdit de participer aux jeux politiques ordinaires,
00:11:07parce qu'on les frappe du seau de l'extrémisme.
00:11:10Alors là, il y a deux forces qui disent, si le système se décompose,
00:11:14je ne dirais pas s'écroule, mais s'il s'affaisse politiquement,
00:11:18deux forces disent que nous sommes en capacité de récupérer la situation,
00:11:22de la récupérer, donc de refonder un ordre politique nouveau,
00:11:25mais à partir de notre vision des choses.
00:11:27Il y a la gauche, évidemment, vous l'avez dit, mais qui a un peu raté son putsch ces dernières semaines.
00:11:31Elle a raté son putsch, ce qui ne veut pas dire qu'elle ratera le prochain.
00:11:34Et il y a l'ORN qui dit, nous sommes là, on a cherché, on a été bon joueur,
00:11:39on a toléré le gouvernement Barnier, on a dit, on accepte de vous soutenir,
00:11:43en fait, de vous tolérer sans vous soutenir ardemment,
00:11:45mais là, puisque les circonstances, puisque tout ça se décompose,
00:11:49nous reprenons la fonction d'opposition, ok?
00:11:52Mais, rien de tout ça ne peut se résoudre d'ici une dizaine de mois,
00:11:56au moment des prochaines élections.
00:11:57Donc, il s'est bien possible que le commentaire de la vie politique pour les 10 prochains mois
00:12:01soit le commentaire d'une longue, longue séquence d'impuissance,
00:12:05mais sans les petites pilules qui permettent de redonner de la vigueur.
00:12:08On va continuer avec vous. On va retour à la case Macron dans un instant.
00:12:15On fera un tour de table avec vous sur des angles différents.
00:12:18On va tout de suite à l'Élysée rejoindre Elodie Huchard.
00:12:20Elodie Huchard, aujourd'hui, on a l'impression qu'il y a eu cette réunion de la dernière chance.
00:12:24Comment s'est déroulée cette réunion ?
00:12:26On a l'impression que là, il n'avait pas droit à l'échec.
00:12:29Racontez-nous.
00:12:32Oui, d'abord, Christine, vous avez raison sur le côté dernière chance.
00:12:35C'est d'ailleurs comme ça qu'on l'a romancé, si j'ose dire, du côté notamment de Matignon et de l'Élysée.
00:12:39Dernière chance, d'abord, parce que ça presse pour le pays.
00:12:42Évidemment, d'abord, il y a un budget à présenter,
00:12:44il y a un discours de politique générale à mettre en place, bien au-delà d'un simple casting.
00:12:47Et puis, ça pressait aussi pour Michel Barnier,
00:12:49parce que le spectacle auquel il a assisté ces derniers jours,
00:12:51les petites polémiques, les peaux de banane qui ont été glissées par exemple par Gabriel Attal ou Gérald Darmanin,
00:12:56l'ont extrêmement agacé.
00:12:58Quelqu'un qu'il a vu en fin de semaine dernière, déjà, me disait
00:13:00« Je le sentais très tendu », peut-être qu'il n'imaginait pas finalement
00:13:03à quel point ça allait être compliqué,
00:13:05à quel point toute cette politique politicienne, finalement, allait prendre de la place.
00:13:08Michel Barnier, c'était aussi urgent pour lui de montrer qu'il pouvait faire preuve d'autorité
00:13:12et qu'il voulait montrer que malgré ce contexte extrêmement compliqué,
00:13:15il pouvait aller plus loin et proposer enfin un gouvernement.
00:13:17En ce qui concerne la réunion, elle s'est déroulée plutôt calmement.
00:13:20Les tensions d'hier semblaient apaiser.
00:13:22Les Républicains, eux, sont restés 30 minutes de plus.
00:13:24Bruno Rotailleu, Laurent Wauquiez sont restés avec Michel Barnier plus longtemps que les autres.
00:13:28Alors, ce qu'on sait, c'est que maintenant ils sont d'accord,
00:13:30notamment sur le cap.
00:13:31Mathieu Bocoté vient de vous en parler, sur l'équilibre.
00:13:33Enfin, 38 ministères, 16 de plein exercice,
00:13:367 pour l'ensemble, pour la République,
00:13:38c'est-à-dire les Macronistes, 3 pour les LR,
00:13:402 pour le Modem, 1 pour divers Droite, Horizon, UDI,
00:13:43et pour divers Gauche.
00:13:44Maintenant, il faut aller au bout.
00:13:45On y est presque, j'ai envie de dire, puisque d'ici quelques minutes,
00:13:47Michel Barnier va arriver ici.
00:13:49Il va rencontrer Emmanuel Macron.
00:13:51Il va lui présenter sa copie, cette copie de gouvernement.
00:13:54Est-ce que cette fois, ça passera ou pas ?
00:13:55Maintenant, c'est la question,
00:13:56puisqu'il est déjà venu il y a quelques jours,
00:13:58Michel Barnier, avec un gouvernement en main.
00:14:00Et finalement, Emmanuel Macron a retoqué ce gouvernement
00:14:02parce qu'il comportait trop de Républicains.
00:14:04Mais tout le monde s'accorde, en tout cas, sur une chose,
00:14:07c'est que la blague a assez duré
00:14:08et que maintenant, il faut aller un petit peu dans le fond des choses
00:14:11et enfin avoir cette liste des ministères et des ministres.
00:14:14Merci Elodie Huchard et restez bien en contact avec nous
00:14:18dès que vous avez plus d'informations,
00:14:20afin qu'on puisse savoir si nous avons effectivement
00:14:23un gouvernement ce soir ou pas.
00:14:25Alexandre Devecu réunit ce matin le bureau de l'Assemblée
00:14:29à juger que la proposition de destitution des insoumis
00:14:32était recevable.
00:14:34C'est quand même intéressant de voir qu'on est quand même
00:14:36au bord de la nomination d'un nouveau gouvernement.
00:14:38Mais en même temps, on prépare la suite.
00:14:42Un petit dossier de destitution est en train d'avancer.
00:14:46Alors, celle-ci sera débattue en commission des lois
00:14:49ainsi qu'en science publique.
00:14:51Cette procédure inédite dans l'histoire de la Vème République,
00:14:55est-ce qu'elle est légitime ?
00:14:57Est-ce qu'elle a des chances d'aboutir ?
00:14:59Ensuite, on ira un petit peu plus loin,
00:15:00peut-être vers une éventuelle démission d'Emmanuel Macron.
00:15:03Oui, vous avez raison Christine.
00:15:05J'enjamble la nomination du gouvernement
00:15:07et je passe tout de suite à l'étape d'après de la crise de régime.
00:15:12Cher Amathieu Bocoté, je partage son avis sur la crise de régime.
00:15:16Mais pour répondre à votre question, la réponse est non et non.
00:15:20Si vous voulez, la demande de destitution,
00:15:25d'abord n'est pas légitime,
00:15:27puisque l'article 68 de la Constitution
00:15:29explique que le Président de la République
00:15:31ne peut être destitué qu'en cas de manquement à ses devoirs,
00:15:34manifestement incompatible avec l'exercice de son mandat.
00:15:37Or, ce que reprochent les insoumis au Président de la République,
00:15:40c'est de ne pas avoir nommé Lucie Castel.
00:15:43Jusqu'à preuve du contraire,
00:15:44ce n'est pas un manquement au devoir de ne pas nommer Lucie Castel.
00:15:49Je dirais plutôt que pour une fois,
00:15:50ça prouve le sens du devoir d'Emmanuel Macron.
00:15:55Donc, la légitimité, je crois que tout le monde est d'accord,
00:15:59tous les autres partis s'accordent là-dessus,
00:16:01y compris le Rassemblement national.
00:16:03Institutionnellement, il n'y a pas de raison
00:16:05de destituer le Président de la République.
00:16:08Ensuite, vous m'avez demandé, est-ce que ça a des chances d'aboutir ?
00:16:12En réalité, c'est extrêmement compliqué
00:16:14puisque c'est une procédure très complexe,
00:16:17très longue, en cinq étapes.
00:16:19La première était celle d'avoir l'accord
00:16:21du Bureau de l'Assemblée nationale.
00:16:23C'est fait, mais il y a d'autres étapes.
00:16:25La deuxième est de passer l'examen de la Commission des lois.
00:16:28C'est une commission composée de 73 députés
00:16:31qui devront adopter ou rejeter le texte de la destitution.
00:16:35Or, sur les 73 députés composant cette commission,
00:16:3824 seulement appartiennent au nouveau Front populaire.
00:16:40A priori, ça ne fait pas une majorité,
00:16:42mais on peut imaginer.
00:16:44C'est intéressant de savoir quelle est la procédure de destitution.
00:16:47Si les Insoumis arrivaient à passer cette étape-là,
00:16:50celle de la Commission des lois,
00:16:52il y aurait une troisième étape,
00:16:54le vote des députés.
00:16:56Il faudrait la majorité des deux tiers.
00:16:59Là encore, on en est très loin
00:17:02puisque les Insoumis ont 182 sièges.
00:17:06Pour avoir la majorité des deux tiers,
00:17:08il faudrait 385 sièges.
00:17:10Enfin, quatrième étape, le vote du Sénat.
00:17:12Là encore, majorité des deux tiers.
00:17:14Et enfin, cinquième étape,
00:17:16si le Sénat est favorable à la destitution,
00:17:18le texte est alors transmis à la haute cour,
00:17:21une instance regroupant deux députés et sénateurs.
00:17:24Elle est présidée par la présidente de l'Assemblée nationale
00:17:26et c'est elle qui prend la décision finale.
00:17:28Vous voyez que c'est très compliqué.
00:17:30On peut le dire, ça n'a aucune chance d'aboutir.
00:17:33On sait que ça n'a aucune chance d'aboutir,
00:17:35mais on va creuser un petit peu
00:17:37pour savoir quel serait l'impact.
00:17:39Si elle n'a aucune chance d'aboutir,
00:17:41cette destitution,
00:17:43pourquoi LFI a lancé cette procédure ?
00:17:46Est-ce que c'est de l'amateurisme ?
00:17:47Comment analyser tout ça ?
00:17:49Parfois, on a tendance, le commentaire rapide,
00:17:51c'est de dire que Jean-Luc Mélenchon est fou,
00:17:54qu'il soit amateur.
00:17:55Pas du tout.
00:17:56Je crois que c'est une stratégie délibérée,
00:17:58tout à fait consciente.
00:18:00Je crois qu'eux-mêmes savent qu'il n'y aura pas
00:18:02de destitution du président de la République,
00:18:04quoi qu'il arrive.
00:18:05Par contre, ils veulent instiller,
00:18:07d'abord, l'idée qu'il n'est pas légitime.
00:18:09Et là, d'une certaine manière,
00:18:11ils peuvent rencontrer l'opinion publique,
00:18:13puisqu'il n'a été quand même pas très bien élu deux fois,
00:18:16Emmanuel Macron.
00:18:17On sort d'une destitution où, effectivement,
00:18:19le gouvernement qui va gouverner
00:18:21est issu d'un parti les plus minoritaire
00:18:23de l'Assemblée nationale.
00:18:25Dans l'opinion publique, il se joue quelque chose.
00:18:27Il joue ça, les Insoumis,
00:18:29mais surtout, il croit en la possibilité
00:18:31d'une démission, parce qu'en réalité,
00:18:33le président de la République
00:18:35est extrêmement affaibli.
00:18:37Son avenir tient
00:18:39à la réussite
00:18:41ou pas de Michel Barnier.
00:18:43Admettons que
00:18:45Michel Barnier soit victime
00:18:47d'une motion de censure très vite,
00:18:49quelles seraient les cartes en main
00:18:51pour le président de la République ?
00:18:53Aucune.
00:18:54En réalité, la démission, personne n'ose en parler,
00:18:56mais elle est, je crois,
00:18:58dans toutes les cartes,
00:19:00y compris dans celle d'Emmanuel Macron.
00:19:02Pour comprendre la séquence politique de ce matin,
00:19:04on a dit qu'il y avait des rebondissements sans arrêt.
00:19:06On explique que Michel Barnier
00:19:08va claquer la porte.
00:19:10Et là, finalement, on a eu très vite
00:19:12une solution.
00:19:14Si on a eu très vite une solution, c'est parce que
00:19:16je crois que le président de la République
00:19:18a été obligé de céder à
00:19:20Michel Barnier pour le coup,
00:19:22puisque si Michel Barnier claque
00:19:24la porte, c'est fini pour Emmanuel Macron.
00:19:26Ce qui expliquerait peut-être
00:19:28ce qu'il y aurait
00:19:30Rachida Dati et surtout
00:19:32Laurent Wauquiez et Rotaio
00:19:34dans ce gouvernement. L'orientation
00:19:36plutôt à droite du gouvernement,
00:19:38parce qu'Emmanuel Macron, qui veut se mêler de tout,
00:19:40pour une fois, il n'a pas le choix que de
00:19:42s'en remettre aux républicains
00:19:44qui sont minoritaires, mais qui sont sa dernière chance.
00:19:46On a quand même l'impression,
00:19:48vu ce qu'on voit, qu'il a quand même
00:19:50mis sa dernière patte, le chef de l'État.
00:19:52On va voir.
00:19:54Et rappelons que les noms,
00:19:56rien n'est encore officiel.
00:19:58Je suis plutôt sceptique sur la capacité des républicains
00:20:00à changer le destin de la France
00:20:02dans le contexte, mais je pense quand même que
00:20:04si Emmanuel Macron
00:20:06a cessé de vouloir nommer,
00:20:08il voulait garder Gérald Darmanin par exemple,
00:20:10et il se trouve qu'apparemment il ne sera pas dans le prochain gouvernement,
00:20:12il est obligé quand même de faire des concessions
00:20:14parce qu'il joue
00:20:16sa peau, en quelque sorte.
00:20:18Il joue sa peau, sept ministres
00:20:20d'ensemble. J'ai plein de questions.
00:20:22Mais il est très fort.
00:20:24Les autres partis, Alexandre Devecchio,
00:20:26dénoncent justement cette stratégie
00:20:28de LFI comme irresponsable.
00:20:30Est-ce qu'ils pensent vraiment
00:20:32ce qu'ils disent ?
00:20:34Ils ont raison de dire que c'est
00:20:36irresponsable, mais je pense qu'ils ont des
00:20:38arrières-pensées aussi, et qu'il y a une
00:20:40forme d'hypocrisie,
00:20:42si vous voulez, là-dedans.
00:20:44Prenons par exemple l'ERN,
00:20:46qui je pense a intérêt
00:20:48justement pour le moment à jouer la carte
00:20:50de la responsabilité. Je pense que
00:20:52Marine Le Pen ne veut pas être celle qui
00:20:54déclenche le chaos et la crise du régime.
00:20:56Par contre, dans quelques temps,
00:20:58des élections anticipées
00:21:00seraient quand même
00:21:02profitables sans doute aux ERN.
00:21:04Marine Le Pen espère peut-être d'ailleurs
00:21:06affronter Jean-Luc Mélenchon dans un
00:21:08second tour, et si
00:21:10il y avait une élection anticipée,
00:21:12elle serait bien placée.
00:21:14Donc on a une espèce de
00:21:16jeu de dupe et d'hypocrisie,
00:21:18mais je crois que le
00:21:20Rassemblement National a en tête la démission
00:21:22d'Emmanuel Macron, mais ce n'est peut-être pas le seul.
00:21:24Donc Marine Le Pen et Jean-Luc
00:21:26Mélenchon, ils sont les seuls à avoir un intérêt
00:21:28à une éventuelle démission d'Emmanuel Macron ?
00:21:30Non, c'est ce que je disais, ce ne sont pas
00:21:32les seuls, il y en a d'autres qui jouent
00:21:34leur partition. Il y a eu
00:21:36une de mes excellents confrères du
00:21:38point, aujourd'hui,
00:21:40avec Gabriel Attal
00:21:42en couverture...
00:21:44Vous êtes en train de nous dire que
00:21:46tout le monde a
00:21:48intérêt à une émission,
00:21:50à une démission d'Emmanuel Macron ?
00:21:52Tout le monde, sauf les Républicains, peut-être,
00:21:54qui sont trop minoritaires pour pouvoir espérer
00:21:56gagner la présidentielle tout de suite,
00:21:58et c'est pour ça aussi qu'il y a quand même
00:22:00un rapport de force avec Emmanuel Macron.
00:22:02Vous nous disiez tout à l'heure, il y a quand même sept ensemble,
00:22:04parce que oui, les Républicains, en réalité,
00:22:06n'ont pas envie non plus
00:22:08que Michel Barnier abandonne,
00:22:10ce serait la fin de leur partie,
00:22:12ils ne seraient plus dans le jeu. Donc les Républicains, eux, pour le moment,
00:22:14ont intérêt, plutôt,
00:22:16à être dans le jeu. Par contre,
00:22:18d'autres, non. Je vous parlais
00:22:20de la couverture du point, je fais de la pub
00:22:22à la concurrence du Figaro,
00:22:24mais Gabriel Attal, avec le titre
00:22:26« Succession », c'est quand même pas très
00:22:28agréable pour celui qui l'a nommé
00:22:30Premier ministre. C'est une déclaration
00:22:32de candidature. On se souvient
00:22:34que
00:22:36Édouard Philippe
00:22:38avait quasiment évoqué
00:22:40cette possibilité de la démission
00:22:42et déclaré sa candidature.
00:22:44Donc je crois que, même
00:22:46chez Ensemble, dans la famille politique
00:22:48du Président de la République,
00:22:50plus l'expérience gouvernementale dure,
00:22:52plus, justement, les Républicains
00:22:54se refont, sont capables
00:22:56d'occuper une place à droite, mais aussi
00:22:58un peu au centre, et plus c'est la décomposition
00:23:00du macronisme. S'il y avait une élection
00:23:02anticipée, je pense que Gabriel Attal
00:23:04se dit « Je pourrais être
00:23:06un recours, si j'arrive au second tour,
00:23:08je peux encore jouer la carte
00:23:10du front républicain
00:23:12et battre Marine Le Pen ». Donc je pense que, vraiment,
00:23:14Emmanuel Macron
00:23:16est poussé vers la sortie. Et ceux qui vous disent
00:23:18« Vous parlez de démission,
00:23:20vous n'êtes pas républicain, etc. »
00:23:22sont des hypocrites.
00:23:24En réalité, on a
00:23:26un Président qui a été
00:23:28un omniprésident, qui a été jupitérien
00:23:30et qui, aujourd'hui, est quand même
00:23:32assez faible et dont l'avenir
00:23:34tient au vieux monde. Et à Michel Barnier,
00:23:36c'est quand même l'ironie du sort, lui,
00:23:38qui voulait tout changer, à nommer
00:23:40un Premier ministre qu'on a déjà vu
00:23:42depuis quatre années.
00:23:44On apprend à l'instant que, redites-moi,
00:23:46que Wauquiez annonce que
00:23:48au député LR, qui ne particera pas
00:23:50au gouvernement,
00:23:52après avoir refusé Bercy.
00:23:54Je ferme la parenthèse, vous me permettez,
00:23:56on vient de l'apprendre à l'instant.
00:23:58Continuons sur la démission.
00:24:00C'est vrai que je parlais de Wauquiez
00:24:02parce qu'on a beaucoup cité Wauquiez au gouvernement.
00:24:04Continuons sur cette démission.
00:24:06Vous dites que quasiment tout le monde a intérêt
00:24:08à cette démission d'Emmanuel Macron.
00:24:10Comment est-ce qu'on en est arrivé là ?
00:24:12Finalement, c'est lui-même le responsable.
00:24:14Je rappelle quand même.
00:24:16Les Européennes, 9 juin 2024,
00:24:18dissolution.
00:24:209 juin 2024.
00:24:22Législative, 30 juin,
00:24:24premier tour, 7 juillet.
00:24:26Nomination de Barnier, 5 septembre.
00:24:28Là, ça fait 15 jours qu'il est nommé,
00:24:30Michel Barnier.
00:24:32Depuis le mois de juin,
00:24:34Emmanuel Macron,
00:24:36c'est lui qui a tout fait exploser.
00:24:38S'il est au bord de la démission,
00:24:40c'est de sa faute, selon vous.
00:24:42Vous faites la question et la réponse,
00:24:44mais vous me connaissez bien.
00:24:46C'est de sa faute.
00:24:48Oui, en grande partie.
00:24:50Il faut bien le dire aussi.
00:24:52Pas tant parce qu'il fait traîner.
00:24:54Je pense que ce qu'il fait traîner,
00:24:56c'est parce qu'il est affaibli.
00:24:58Il cherche une solution pour se maintenir.
00:25:00Il a lui-même sapé une légitimité
00:25:02qui était déjà faible.
00:25:04Faible parce qu'il gagne une première fois sur un coup de poker.
00:25:06Souvenez-vous de l'affaire Fillon.
00:25:08Faible parce qu'il gagne une deuxième fois.
00:25:10Il n'y a pas vraiment de campagne.
00:25:12Il y a la Russie.
00:25:14Il fait un mauvais résultat aux législatives.
00:25:16Il s'entête à ne pas vouloir entendre les Français.
00:25:18Ensuite, il fait une dissolution
00:25:20où il va saper
00:25:22le peu de légitimité
00:25:24politique et institutionnelle
00:25:26qui lui restait.
00:25:28C'est un non-sens.
00:25:30Il était déjà très affaibli.
00:25:32Ça ne pouvait l'affaiblir qu'encore plus.
00:25:34Même institutionnel.
00:25:36Effectivement, il n'a pas commis de fautes graves.
00:25:38Il a quand même trahi l'esprit des institutions.
00:25:40Le général de Gaulle
00:25:42déclenchant lui-même une dissolution
00:25:44serait parti dans la minute.
00:25:46La Ve République,
00:25:48c'est un régime
00:25:50où il y a une très grande verticalité.
00:25:52En vérité, il y avait toujours une part d'horizontalité
00:25:54puisqu'il y avait l'utilisation
00:25:56très souvent du référendum.
00:25:58Le général de Gaulle l'utilise 5 fois en 10 ans.
00:26:00Ça fait un référendum tous les 2 ans.
00:26:02Quand il en perd un, il s'en va tout de suite.
00:26:04Il s'assurait toujours d'avoir de la légitimité.
00:26:06Et s'il ne l'avait plus,
00:26:08il partait. C'est ça, l'esprit des institutions.
00:26:10Or, Emmanuel Macron
00:26:12les a trahis. Il veut se maintenir.
00:26:14Mais il est
00:26:16illégitime politiquement,
00:26:18même si en droit, évidemment,
00:26:20rien ne l'oblige à partir.
00:26:22Lorsqu'on voit ce que nous dit
00:26:24le président Macron,
00:26:26qu'on est dans une crise de régime,
00:26:28qu'on voit que tout est inédit,
00:26:30qu'on est dans une situation de blocage,
00:26:32est-ce que la démission d'Emmanuel Macron
00:26:34permettrait-elle de dénouer le pays ?
00:26:36Est-ce que cette démission est souhaitable ?
00:26:38J'ai été très dur avec Emmanuel Macron.
00:26:40J'ai expliqué ce qui s'était mis
00:26:42tout seul dans ce corner.
00:26:44Après, si on pense vraiment à l'intérêt du pays,
00:26:46je ne suis pas certain
00:26:48que ce soit souhaitable.
00:26:50Je vais vous expliquer pourquoi.
00:26:52Il faudrait, par exemple,
00:26:54organiser une présidentielle
00:26:56en maximum 35 jours.
00:26:58Ça fait une campagne extrêmement courte.
00:27:00Je pense que les Français ont besoin
00:27:02d'un véritable rendez-vous démocratique,
00:27:04d'une véritable campagne présidentielle.
00:27:06Ce qu'ils n'ont pas eu depuis
00:27:08sept ans, en réalité.
00:27:10La première campagne a été parasitée
00:27:12par l'affaire Fillon.
00:27:14Les juges s'en sont mêlés.
00:27:16On sortait des attentats de 2015.
00:27:18On n'a pas eu de débat
00:27:20sur les questions identitaires,
00:27:22sur les questions de sécurité,
00:27:24sur la question de l'immigration.
00:27:26Ensuite, la réélection d'Emmanuel Macron
00:27:28a été parasitée par l'invasion de l'Ukraine
00:27:30avec Vladimir Poutine.
00:27:32Le président de la République lui-même
00:27:34a refusé de faire campagne
00:27:36puisqu'il était trop occupé au téléphone
00:27:38avec Vladimir Poutine.
00:27:40Il n'y a eu que deux meetings
00:27:42du président de la République.
00:27:44Je pense qu'il y a besoin
00:27:46d'un rendez-vous démocratique
00:27:48avec une légitimité forte.
00:27:50Pour ça, il faut une vraie campagne électorale,
00:27:52une campagne électorale longue
00:27:54avec de vrais débats.
00:27:56Ensuite,
00:27:58ça ne résoudra rien aussi
00:28:00pour une raison simple,
00:28:02c'est que si elle avait lieu maintenant
00:28:04la démission,
00:28:06on aurait toujours un problème de majorité.
00:28:08Institutionnellement,
00:28:10même un président nouveau
00:28:12avec une nouvelle légitimité
00:28:14n'a pas le droit de dissoudre l'Assemblée.
00:28:16L'Assemblée sera elle-même.
00:28:18Emmanuel Macron a commis vraiment une faute
00:28:20puisqu'il a mis le pays
00:28:22dans quelque chose d'insoluble,
00:28:24dans une véritable crise de régime.
00:28:26C'est là où je rejoins
00:28:28Mathieu Boccoté.
00:28:30Vous allez voir que c'est, hélas,
00:28:32le début de troubles politiques très profonds.
00:28:34Je rappelle qu'on attend toujours
00:28:36Michel Barnier
00:28:38qui doit arriver à l'Elysée
00:28:40d'un instant à l'autre.
00:28:42Il était supposé arriver vers 19h15.
00:28:44Si nous avons plus d'informations,
00:28:46nous irons à l'Elysée avec Elodie Huchard.
00:28:48Je rappelle les informations
00:28:50que nous avons pour l'instant,
00:28:5238 ministres.
00:28:54Je rappelle aussi que c'est un fait inédit
00:28:56d'avoir les formations politiques
00:28:58avant les noms.
00:29:00Ça en dit long sur notre niveau
00:29:02de Vème République aujourd'hui.
00:29:04Un UDI, un DVR droite, un DVR gauche,
00:29:06un horizon, deux modems, trois LR,
00:29:08sept ensembles.
00:29:10Je viens avec vous
00:29:12marmenant sur ce point
00:29:14qui a déjà un peu été évoqué
00:29:16mais qui saute aux yeux ce soir.
00:29:18Retour à la case
00:29:20Macron.
00:29:22Le perdant.
00:29:24Est-ce que ce n'est pas
00:29:26justement le perdant
00:29:28et le gagnant ?
00:29:30Est-ce que ce n'est pas tout ça pour ça ?
00:29:32Est-ce que ce n'est pas la grande désillusion ?
00:29:34Retour à la case Macron.
00:29:36C'est le retour à la case Macron
00:29:38mais on est toujours resté dans la case Macron.
00:29:40Et ce que vient
00:29:42de développer Alexandre,
00:29:44c'est le profil
00:29:46d'un homme qui en réalité
00:29:48n'est pas un politique.
00:29:50C'est un garçon qui s'est
00:29:52toujours regardé comme
00:29:54agissant pour se propulser
00:29:56dans un rôle. C'est un comédien
00:29:58qui a voulu devenir
00:30:00président de la République
00:30:02et les circonstances l'ont servi.
00:30:04Il est au théâtre,
00:30:06ça l'amuse et quand il perd,
00:30:08il est mauvais joueur.
00:30:10Alors là, il se met un peu comme Donald,
00:30:12il tape sur la table, il envoie promener
00:30:14tous les jetons et il se dit
00:30:16que va-t-il se passer ?
00:30:18Il se détourne, il regarde
00:30:20le marigot, comment saura-t-il
00:30:22se comporter ? Moi je m'en moque
00:30:24de toute façon
00:30:26dans son illusion parce qu'on est
00:30:28quand même avec un garçon qui a un égo
00:30:30démesuré et
00:30:32on a l'impression qu'il n'est pas conscient
00:30:34de la situation.
00:30:36Il vit son théâtre, il vit son rôle
00:30:38donc il est là.
00:30:40Maintenant que j'ai eu ma petite crise,
00:30:42que faites-vous ? Et on va voir
00:30:44qui apparaît. Quels sont ceux
00:30:46qui peuvent proposer quelque chose ?
00:30:48Et il espère que les autres
00:30:50vont se comporter comme lui
00:30:52et que ce sont leurs ambitions
00:30:54qui permettront
00:30:56éventuellement de déliter un peu plus
00:30:58ce système. Et de ce côté-là,
00:31:00il a réussi.
00:31:02Parce que qu'a-t-on vu émerger ?
00:31:04Est-ce qu'il y a un personnage
00:31:06qui se serait imposé, qui soit
00:31:08celui qui véritablement
00:31:10donnerait un espoir aux uns
00:31:12et aux autres ? Quelqu'un qui aurait
00:31:14à la fois un esprit de synthèse
00:31:16tenant compte de ces
00:31:18tracas qui sont ceux du français
00:31:20moyen, à savoir effectivement
00:31:22la sécurité, l'immigration,
00:31:24la laïcité, etc.
00:31:26Le pouvoir d'achat. Non !
00:31:28On a vu des gens qui eux
00:31:30ne s'agitaient pas spécialement
00:31:32en étant la revendication
00:31:34de leur propre égo,
00:31:36mais cet égo se réfugiait
00:31:38derrière un étendard, quel qu'il soit.
00:31:40Et cet étendard, ça permettait
00:31:42de donner l'illusion
00:31:44d'un jeu politique. Et pendant ce temps-là,
00:31:46que faisait le Président ? Eh bien, il allait
00:31:48remettre des médailles, il allait
00:31:50applaudir aux Jeux Olympiques,
00:31:52il faisait durer
00:31:54ce moquant éperdument
00:31:56de ce qu'il a... C'était dans son rôle aussi.
00:31:58C'était dans son rôle. Quand vous
00:32:00gouvernez un pays, vous n'êtes pas
00:32:02spectateur des Jeux Olympiques.
00:32:04Je suis désolé. Théoriquement,
00:32:06vous êtes là pour faire en sorte,
00:32:08dans la crise que nous connaissons,
00:32:10vous êtes le capitaine du bateau.
00:32:12Le capitaine du bateau, il n'est pas
00:32:14en train de faire une partie
00:32:16de volet à côté de la piscine
00:32:18sur le navire.
00:32:20Non, non, non. Il est là.
00:32:22Il est au gouverneur. Il dit maintenant, on va aller par là.
00:32:24Non, lui, il s'en fout. On verra
00:32:26ce qui se passe. Mais non, mais non.
00:32:28Moi, je constate. C'est mon avis.
00:32:30Vous me demandez mon avis. Voilà.
00:32:32Et alors, ce qui était extraordinaire...
00:32:34En plus, je vais me faire engueuler.
00:32:36J'essaie de mettre un peu
00:32:38de mesures, de contradictions
00:32:40à vos propos.
00:32:42Est-ce qu'il en a de la mesure ?
00:32:44Il n'a pas fait, il n'a pas joué
00:32:46le minimum de son rôle qu'il doit jouer
00:32:48au moment des Jeux, etc.
00:32:50Moi, je dis
00:32:52que dans la situation que nous traversons,
00:32:54la dette énorme qu'est la nôtre,
00:32:56les problèmes que nous rencontrons
00:32:58en immigration,
00:33:00les problèmes
00:33:02d'école, les problèmes de sécurité,
00:33:04les problèmes de laïcité,
00:33:06tout ça, c'est quand même plus essentiel
00:33:08que les Jeux olympiques.
00:33:10Est-ce que le général...
00:33:12Mettez-vous la tête
00:33:14le général de Gaulle dans cette situation-là.
00:33:16Vous le voyez en train d'aller applaudir
00:33:18et de dire... Enfin, moi, je veux bien
00:33:20être un extrémiste,
00:33:22de la dérision, mais il y a quand même
00:33:24quelque chose, là, qui est d'une incohérence
00:33:26totale. Revenons
00:33:28au raisonnement, donc ce temps
00:33:30du pourrissement, les uns et les autres,
00:33:32qui se ridiculisent aussi.
00:33:34Et ce qui rend la crise qui est en train
00:33:36de paraître
00:33:38dans tout son éclat, d'autant
00:33:40plus dramatique.
00:33:42C'est-à-dire qu'aucun
00:33:44n'a pu assumer
00:33:46quoi que ce soit. Alors, après, il y a eu ce suspense
00:33:48qui, je désigne,
00:33:50et là, on passe
00:33:52du mauvais joueur
00:33:54au joueur de poker,
00:33:56et ensuite, on va arriver au joueur de bento,
00:33:58jusqu'au jour où il trouve
00:34:00soi-disant le personnage idéal.
00:34:02C'est vrai que sur le papier, Michel Barnier,
00:34:04c'est le sage,
00:34:06c'est l'homme qui rassure, la meilleure preuve.
00:34:08On a parlé hier du sondage, 57%.
00:34:10C'est un homme
00:34:12qui a su négocier ici et là,
00:34:14et qui tout de suite, dans le ton
00:34:16qui est le sien, c'est rassurant.
00:34:18On se dit, cet homme, il a une stature,
00:34:20il a un passé,
00:34:22il a réussi beaucoup de choses dans son existence.
00:34:24Il n'y a pas la moindre
00:34:26cabale qui court
00:34:28contre lui,
00:34:30de mauvais souvenirs qui rejaillissent.
00:34:32Et on se dit, il a la stature
00:34:34pour tenir ça.
00:34:36Il sera capable de négocier
00:34:38avec les uns et les autres. Il les reçoit.
00:34:40Pour vous, c'est une première victoire, Barnier,
00:34:42ce soir ? Le fait de réussir
00:34:44à négocier...
00:34:46Dans un premier temps, on se dit, voilà,
00:34:48on a trouvé Barnier, c'est un pilier.
00:34:50Et là, c'est à la fois
00:34:52la victoire de Macron, parce qu'il y a un personnage
00:34:54qui s'en sort, et qui va stabiliser,
00:34:56assurer au moins, un gouvernement
00:34:58minimum, qui pourra prendre
00:35:00quelques mesures, et ces mesures
00:35:02prolongeront la
00:35:04présence à l'Elysée de Macron.
00:35:06Et puis soudain, on s'aperçoit
00:35:08que Barnier,
00:35:10qui n'a rien à perdre,
00:35:12si l'on se fie à ce résultat
00:35:14de sept
00:35:16ministres qui viendraient de la
00:35:18Macronie, mais où est l'homme intransigeant ?
00:35:20Où est l'homme capable
00:35:22de négocier avec eux toutes les forces ?
00:35:24Où est l'homme qui serait
00:35:26dans cette sensibilité
00:35:28de créer
00:35:30un choc nouveau,
00:35:32et qui nous permette d'avoir
00:35:34cette petite étincelle d'espoir ?
00:35:36Là, non. On a l'impression que c'est lui
00:35:38qui s'incline, et que c'est Macron,
00:35:40d'où le joueur de Bento, qui revient,
00:35:42il a fait tourner toutes les tables,
00:35:44il a donné l'illusion d'avoir trouvé
00:35:46la solution, et à la fin,
00:35:48on se retrouve dans une sorte de vide
00:35:50sidéral, parce que je ne vais pas reprendre
00:35:52les propos de Mathieu et d'Alexandre,
00:35:54mais il n'en reste pas moins que la situation
00:35:56telle qu'elle se présente là,
00:35:58on n'est même pas dans
00:36:00l'impasse, on est dans le chaos.
00:36:02Comment sortir de cela, puisqu'en plus
00:36:04les institutions bloquent
00:36:06la possibilité
00:36:08d'une redistribution générale ?
00:36:10Où pourra-t-on
00:36:12se trouver dans un mois, dans deux mois ?
00:36:14On n'en sait rien. Reste qu'il y a
00:36:16un personnage, qui lui reste
00:36:18dans ce jeu de théâtre,
00:36:20qui reste dans sa
00:36:22petite histoire, mais qui a oublié
00:36:24la grande histoire,
00:36:26l'histoire de France, qui a oublié
00:36:28ce dont
00:36:30il était l'héritier,
00:36:32les lignées qu'il avait précédées,
00:36:34et même s'il y avait eu des erreurs
00:36:36ici et là, des personnages d'une
00:36:38autre stature, et qui avaient
00:36:40à leur façon,
00:36:42une idée de la France, et là, on n'a pas l'impression
00:36:44qu'il ait véritablement cette idée-là,
00:36:46mais d'ailleurs, dans toutes les décisions qu'il a prises,
00:36:48il avait plus, disons,
00:36:50l'obsession d'être, venir un jour,
00:36:52un président de l'Europe, que d'être
00:36:54celui qui incarne la France
00:36:56dans sa reconquête, la France
00:36:58dans ce désir
00:37:00de représenter, comme depuis toujours,
00:37:02une sorte de symbole de liberté,
00:37:04d'égalité et de fraternité.
00:37:06Alors, dès qu'Elodie Huchard est disponible,
00:37:08on ira la voir pour un peu avoir son avis
00:37:10sur ce qui se passe avec
00:37:12Laurent Wauquiez, ce qu'il a dit,
00:37:14parce que les informations qu'on a
00:37:16à propos de Laurent Wauquiez, c'est intéressant,
00:37:18donc il dit qu'il renonce à
00:37:20entrer au gouvernement, il dit qu'il y a beaucoup de points
00:37:22sur lesquels on se retrouve,
00:37:24mais on voit aussi qu'il y a une forte pression
00:37:26de la Macronée, notamment
00:37:28sur l'immigration et la
00:37:30fin de vie, a dit
00:37:32Laurent Wauquiez, et
00:37:34il dit que les noms chez LR,
00:37:36qui sont communiqués par Michel Barnier,
00:37:38sont les suivants,
00:37:40Rotaillot, Edzel à l'enseignement supérieur,
00:37:42Gennevard à l'agriculture,
00:37:44Garnier,
00:37:46on aurait aussi
00:37:48Marie-George Bruffet, peut-être,
00:37:50à l'outre-mer, enfin voilà.
00:37:52Pour l'instant, tout ça...
00:37:54C'est ce que dit...
00:37:56Ce sont les informations
00:37:58que l'on a pour l'instant.
00:38:00Est-ce qu'Elodie Huchard est disponible ou pas ?
00:38:02Non, parce qu'elle est
00:38:04au téléphone, en fait. On l'a pas.
00:38:06Elle est au téléphone, elle ne nous écoute pas du tout.
00:38:08Marie-George Bruffet.
00:38:10C'est François
00:38:12Noël Buffet.
00:38:16Alors, c'est intéressant, parce que...
00:38:22Donc on peut avoir
00:38:24Elodie Huchard ou pas du tout sur Wauquiez.
00:38:26Donc on continue avec vous,
00:38:28peut-être qu'on l'aura d'un instant à l'autre, en tout cas,
00:38:30peut-être que Michel Barnier est arrivé, on ne sait pas.
00:38:32Il est peut-être passé par une porte
00:38:34dérobée.
00:38:36Et Elodie, ça y est, elle a raccroché,
00:38:38elle peut nous parler. Elodie Huchard, je voulais vous entendre
00:38:40juste, peut-être avant d'avoir
00:38:42Charlotte Dornelas, sur ce qu'a dit
00:38:44Laurent Wauquiez. C'est intéressant, quand même, ce qu'il a dit
00:38:46là, en sortant, et ce qu'il a dit aux élus L.A.
00:38:48Donc, il renonce à entrer au gouvernement.
00:38:50Qu'est-ce qu'il a dit d'autre ?
00:38:54Oui, il s'est exprimé devant son groupe, la droite républicaine,
00:38:56puisqu'il ne s'appelle plus Les Républicains depuis
00:38:58cette fameuse session. Il dit un certain nombre de choses.
00:39:00Il estime, d'abord, que le
00:39:02poids, en fait, de son groupe
00:39:04et de son parti, au sein du
00:39:06futur gouvernement, ne sera pas assez important,
00:39:08mais qu'il veut que ça fonctionne. Environ
00:39:1020%, si on compte la totalité du gouvernement,
00:39:12reviendra aux Républicains.
00:39:14Alors, attention, ce sont des noms qui ont été
00:39:16évoqués par Michel Barnier devant
00:39:18Laurent Wauquiez. Évidemment, ça n'est pas forcément la liste
00:39:20qui sera annoncée prochainement.
00:39:22On entend, par exemple, que le patron des sénateurs,
00:39:24Bruno Retailleau, pourrait devenir ministre de l'Intérieur.
00:39:26Un certain nombre de députés, aussi,
00:39:28feraient leur entrée au gouvernement.
00:39:30Patrick Hetzel, à l'enseignement supérieur.
00:39:32Annie Gennevard, qui est secrétaire générale du parti
00:39:34à l'agriculture. Othmane Nassrou, un
00:39:36proche de Valérie Pécresse, arriverait à la laïcité.
00:39:38Jean-Louis Thieriot, qui avait programmé
00:39:40justement le programme de défense. Valérie Pécresse
00:39:42irait à la défense. Laurence Garnier,
00:39:44une sénatrice à la famille. Sophie Prima,
00:39:46sénatrice également au commerce extérieur.
00:39:48Et François-Noël Buffet, sénateur
00:39:50également à l'outre-mer. Évidemment,
00:39:52je le rappelle et je le redis, c'est une liste
00:39:54pour l'instant qui n'a pas été validée par le
00:39:56président de la République. Il dit qu'il est
00:39:58maintenant temps d'être à la hauteur de l'attente
00:40:00des Français. Ce ne peut pas être
00:40:02la continuité du « et ». En même temps, il faut
00:40:04une rupture avec les années écoulées parce que, forcément,
00:40:06Laurent Wauquiez a sans doute fait le même calcul
00:40:08que nous. Certes, son groupe n'est pas en mesure
00:40:10de revendiquer la totalité
00:40:12des postes au gouvernement. Il représente
00:40:14un dixième des députés. En revanche,
00:40:16ce qu'il a bien vu, c'est que, finalement, dans l'hémisphère de
00:40:18plein exercice, une dizaine, au moins,
00:40:20seraient occupés par le bloc, justement,
00:40:22macroniste. Donc, finalement, ce côté
00:40:24« ça n'est plus le moment de faire du « et » en même temps »,
00:40:26eh bien, Michel Barnier devra y céder
00:40:28parce que ce qu'on sait, en tout cas, c'est qu'Emmanuel Macron,
00:40:30lui, n'est pas prêt à voir Michel Barnier
00:40:32mettre un peu trop de ses anciens amis,
00:40:34les Républicains, au gouvernement.
00:40:36Charnotte Dorné-Las, Bruno Rotaillot,
00:40:38ministre de l'Intérieur,
00:40:40qu'est-ce que ça vous évoque ?
00:40:42Franchement, je vais vraiment attendre d'avoir la liste officielle
00:40:44parce que j'ai...
00:40:46Parce qu'il y a deux heures, c'était Laurent Wauquiez
00:40:48qui était ministre de l'Intérieur. Vous allez me dire que ça ne change pas
00:40:50grand-chose sur la ligne de fond entre les deux hommes.
00:40:52Mais honnêtement, à la fois dans les noms
00:40:54qu'on entend, parce que vous l'avez dit,
00:40:56c'est assez exceptionnel d'avoir les étiquettes avant,
00:40:58mais il y a encore plus exceptionnel,
00:41:00c'est que les étiquettes elles-mêmes ne disent pas grand-chose.
00:41:02Puisque au LR, vous pouvez avoir des lignes
00:41:04extrêmement différentes. Après, vous avez
00:41:06essentiellement du bloc central, quand même, au milieu
00:41:08de tout ça. Or, on a vu ces derniers jours
00:41:10que la Macronie avait
00:41:12trouvé le génie, à la fin,
00:41:14de se positionner à la fois dans le gouvernement,
00:41:16voire dans notre majoritaire, et dans l'opposition.
00:41:18Donc, ça va être sympa. On se prépare des semaines
00:41:20vraiment agréables, je pense.
00:41:22C'est quelque chose, quand même, qui m'interpelle,
00:41:24parmi tout ce qu'on voit, tous les noms
00:41:26qui viennent, comme vous dites, c'est que
00:41:28à gauche, que nenni.
00:41:30Le NFP a quand même eu
00:41:32un certain score.
00:41:34Vous avez absolument raison. C'est d'ailleurs une question
00:41:36qui va se poser, puisque là, on a l'impression
00:41:38de clore une période. Je pense qu'on l'ouvre,
00:41:40à moins que la politique ait absolument
00:41:42disparu
00:41:44de la vie politique elle-même.
00:41:46Mais là, jusqu'à maintenant, c'était des comptes d'apothicaires
00:41:48pour savoir ce qu'ils pourraient tenir
00:41:50dans une situation intenable.
00:41:52C'est quand même ça, l'équation, depuis
00:41:54quelques semaines, notamment pour
00:41:56Michel Barnier, mais même dans les semaines qui précédaient.
00:41:58Donc, qu'est-ce qu'ils pourraient tenir
00:42:00ce qui est intenable ? Et demain, il va falloir
00:42:02composer avec une assemblée,
00:42:04penchée d'un côté ou de l'autre,
00:42:06avec un bloc central, encore une fois, qui joue
00:42:08à la fois le gouvernement et l'opposition
00:42:10dans le rôle de pivot que jouaient
00:42:12hier les Républicains.
00:42:14Ils échangent leur rôle au milieu,
00:42:16mais il va falloir composer avec soit le
00:42:18NFP d'un côté, soit le rassemblement
00:42:20de l'autre, c'est-à-dire les deux forces
00:42:22politiques qui ont été portées par
00:42:24les Français dans les urnes, mais qui ont été rejetées dans
00:42:26l'idée même de pouvoir gouverner.
00:42:28Politiquement, ça va vraiment être compliqué.
00:42:30Alors, est-ce que, selon vous, Charlotte,
00:42:32là, ça y est, c'est la fin d'une attente
00:42:34qui dure déjà depuis des semaines ?
00:42:36Est-ce qu'on peut dire un ouf de soulagement ?
00:42:38C'est-à-dire qu'un ouf de soulagement
00:42:40sur le psychodrame autour des noms et de la
00:42:42composition du gouvernement, c'est indiscutable.
00:42:44Enfin, je vais attendre que ce gouvernement existe,
00:42:46parce que je ne veux pas lui porter malheur non plus,
00:42:48parce que c'est vrai qu'on attend
00:42:50le gouvernement, la composition du gouvernement
00:42:52que depuis deux semaines, c'est-à-dire que dans notre nouveau
00:42:54temps politique, c'est court. En effet,
00:42:56donc que depuis deux semaines,
00:42:58mais le Premier ministre qui est en
00:43:00charge de nommer ce gouvernement
00:43:02a, lui, mis des semaines à être
00:43:04nommé, et avant qu'il mette
00:43:06des semaines à être nommé, on avait la démission
00:43:08du gouvernement précédent qui a mis des
00:43:10semaines à être acceptée,
00:43:12avant des élections, qui ont mis des semaines à être réorganisées
00:43:14après la première élection,
00:43:16qui devait se passer en une journée,
00:43:18avec un commentaire en une soirée,
00:43:20et éventuellement changer le cours des choses
00:43:22sur le terrain européen.
00:43:24Avouez que le 9 juin, on n'était quand même pas prêts
00:43:26à ce qui nous arrive aujourd'hui.
00:43:28Donc on a, ça fait donc plus de
00:43:30trois mois que ça dure,
00:43:32sans que personne ne sache vraiment
00:43:34quel genre de priorité politique
00:43:36préoccupe le
00:43:38président de la République, qui est le seul repère
00:43:40que l'on ait depuis trois mois.
00:43:42C'est quand même vraiment très original.
00:43:44Donc on n'a aucune priorité dans la tête du président de la République,
00:43:46et je reviendrai sur les priorités
00:43:48qu'on nous a adressées de la part de Michel Barnier,
00:43:50parce que là aussi, elles valent leur analyse.
00:43:52Bon. Il faut
00:43:54donc réaliser ce que je disais à l'instant,
00:43:56que l'épisode politique ne fait que commencer.
00:43:58Mais avant de voir ce qui
00:44:00va commencer, il faut voir
00:44:02quelle lecture politique
00:44:04des événements, depuis le 9 juin,
00:44:06nous avons eu pour voir
00:44:08ce que l'on se prépare de compliquer.
00:44:10D'abord, nous avons eu une élection européenne.
00:44:12Je le disais,
00:44:14la campagne...
00:44:16Oui, parce que là, on a tout fait
00:44:18pour l'oublier, il faut le dire.
00:44:20On a eu une élection européenne, initialement.
00:44:22La campagne s'est faite sur une élection européenne.
00:44:24Jordan Bardella
00:44:26ressort vainqueur, avec
00:44:28des LFI, Manon Aubry
00:44:30notamment, qui a un score tout à fait honorable,
00:44:32c'est-à-dire un bloc
00:44:34considérable, qui réclame
00:44:36un changement dans le mode
00:44:38de fonctionnement de l'Union européenne.
00:44:40Alors, désormais, pour sauver
00:44:42la démocratie, apparemment, il faut
00:44:44se référer aux faits minoritaires.
00:44:46Donc, on sort de ces élections
00:44:48européennes en se disant, on verra
00:44:50la question européenne plus tard,
00:44:52détournons le regard et lançons des élections
00:44:54législatives. Donc, on rapatrie ça
00:44:56sur un terrain national qui n'avait rien à voir avec ça
00:44:58trois jours plus tôt. Alors, nous avons
00:45:00les mêmes forces en présence, à ceci près
00:45:02que cette fois-ci, la gauche réussit
00:45:04à s'unir après
00:45:06s'être échangé un nombre
00:45:08hallucinant de condamnations morales
00:45:10et politiques pendant la même campagne
00:45:12qui les avait menées à ce premier tour,
00:45:14c'est-à-dire l'élection européenne
00:45:16en l'occurrence. Donc là, la gauche s'unit
00:45:18subitement. Alors là,
00:45:20on détourne encore une fois le regard,
00:45:22à la fin du premier tour, et on lance un front
00:45:24républicain. Donc, tout ce qui précédait
00:45:26est oublié, et nous avons
00:45:28le NFP et la Macronie
00:45:30qui, respectivement l'un et l'autre,
00:45:32appellent à voter l'un pour l'autre, voire à se
00:45:34désister l'un pour l'autre, pour éviter
00:45:36que le cauchemar, non pas
00:45:38imaginé, mais, c'est-à-dire
00:45:40le résultat des élections du 9 juin,
00:45:42résultat déjà bien réel, hein, les Français
00:45:44s'étaient déjà prononcés, pour éviter
00:45:46que le cauchemar du 9 juin ne se reproduise,
00:45:48étant donné que nous sommes début juillet
00:45:50et qu'on a à peu près réussi à le faire oublier.
00:45:52Donc, à ce moment-là, on appelle
00:45:54à voter les uns pour les autres. Résultat
00:45:56des courses, le nouveau Front populaire arrive
00:45:58en tête. Et alors là,
00:46:00on détourne encore le regard de ce qui s'était
00:46:02passé trois jours plus tôt. Le nouveau
00:46:04Front populaire fait semblant d'avoir gagné
00:46:06les élections, non content d'être arrivé en tête,
00:46:08ce qui est déjà pas mal, il fait semblant d'avoir
00:46:10gagné les élections, et accuse
00:46:12la Macronie, son allié de deux heures plus tôt,
00:46:14pour arriver en tête, je veux dire,
00:46:16et accuse la Macronie d'abus de pouvoir
00:46:18parce qu'il ne les nomme pas
00:46:20au poste de Premier ministre.
00:46:22Pendant ce temps-là, Emmanuel Macron,
00:46:24qui met des semaines
00:46:26à réagir, et donc à réagir en disant
00:46:28qu'il ne gouvernera pas avec le nouveau Front populaire,
00:46:30donc avec lequel
00:46:32sa famille politique avait fait un accord
00:46:34de circonstance, et finit par
00:46:36devoir appeler celles contre qui cet accord
00:46:38de circonstance avait été mis en place
00:46:40pour savoir qui il pourra nommer
00:46:42comme Premier ministre. Ah oui, que le retournement
00:46:44est également original, et ne nous
00:46:46dit pas grand-chose de la ligne politique
00:46:48à laquelle nous allons avoir droit
00:46:50dans les jours qui arrivent. On a
00:46:52finalement Michel Barnier, qui est nommé,
00:46:54qui promet immédiatement une rupture.
00:46:56Pendant quelques jours, on se dit
00:46:58une rupture sur quel sujet exactement,
00:47:00et la réponse est une rupture.
00:47:02Donc on n'en sait pas beaucoup plus, finalement,
00:47:04sur l'avenir politique
00:47:06de la France, tout simplement.
00:47:08Pardon. Son discours
00:47:10de politique générale, on l'attend normalement,
00:47:12et on devrait en savoir plus
00:47:14justement, ça devrait être le 1er octobre
00:47:16prochain.
00:47:18Est-ce que, selon vous, ça sera
00:47:20une bonne nouvelle, finalement,
00:47:22qu'on n'en sache plus à ce moment-là ?
00:47:24Oui, alors c'est vrai que je pense que...
00:47:26Est-ce que ça sera, justement, le ouf, le 1er octobre ?
00:47:28Je pense que les Français attendent moins, enfin,
00:47:30au moins une passion du discours de politique générale
00:47:32qu'une envie de savoir éventuellement,
00:47:34parce que je pense qu'il y en a beaucoup qui n'ont plus envie de rien
00:47:36savoir, en fait, qui gèrent leur vie un peu loin
00:47:38de tout ça, mais de savoir à quelle sauce
00:47:40politique, cette fois-ci, ils vont être mangés.
00:47:42Parce que là, honnêtement, dans tous nos débats,
00:47:44on se dit qu'on peut avoir tout, le contraire de tout.
00:47:46Parce qu'on a Wauquiez à l'intérieur
00:47:48ou peut-être Tailloux ici, et puis, en fait, Wauquiez
00:47:50va pas en raison de la fin de vie, mais également
00:47:52de la politique d'immigration, alors que ça devait
00:47:54être ferme, et d'ailleurs, on devait avoir Wauquiez.
00:47:56C'est quand même... On s'y perd un peu
00:47:58dans les conjectures. Et en attendant,
00:48:00le débat se porte sur des noms,
00:48:02et encore, vous l'avez dit, des noms
00:48:04effacés derrière des étiquettes,
00:48:06des répartitions de postes dans
00:48:08le Bloc central, qui a, lui aussi,
00:48:10accessoirement, perdu les élections.
00:48:12Parce qu'on a dit beaucoup que le
00:48:14NFP, on a expliqué au moment de Lucie Castex
00:48:16qu'il avait perdu les élections, qu'il ne les avait pas gagnées,
00:48:18en tout cas, le Bloc central, également.
00:48:20Et ensuite, le débat
00:48:22s'est agrémenté d'un sujet
00:48:24un peu politique, quand même, la question du budget,
00:48:26puis la question des impôts,
00:48:28et des semaines plus tard, entre les noms
00:48:30et les étiquettes politiques, on a eu
00:48:32à front renversé un débat
00:48:34sur où est-ce qu'on allait trouver l'argent, mais pour faire
00:48:36quoi, on sait toujours pas. Là aussi,
00:48:38c'est quand même origine à trouver de l'argent,
00:48:40ça, on sait, c'est à peu près
00:48:42la préoccupation d'absolument tous les gouvernements,
00:48:44ça ne dit rien, là encore,
00:48:46de la politique qui sera menée si, par hasard,
00:48:48on arrive à trouver de l'argent. D'autant
00:48:50que les lignes ont été elles-mêmes brouillées sur ce terrain,
00:48:52souvenez-vous, on a DLR, dans ce qu'on savait,
00:48:54en tout cas, DLR qui ne voulait plus rentrer
00:48:56au gouvernement s'il y avait une hausse d'impôts,
00:48:58finalement, qui voulait bien rentrer, quand même, puis la Macronie
00:49:00et notamment son aile gauche, qui s'est mise à
00:49:02s'exciter sur la hausse d'impôts, pour finir
00:49:04par nous expliquer qu'il n'y en aurait pas pour les classes
00:49:06moyennes, sans que personne ne définisse la classe
00:49:08moyenne, et vu ce qui est devenu économiquement
00:49:10ce pays, la classe moyenne, ça peut aussi
00:49:12vouloir dire personne.
00:49:14Si vous allez,
00:49:16en termes de salaire, par exemple,
00:49:18sur ceux qui payent déjà des impôts,
00:49:20si tous ceux qui payent des impôts
00:49:22aujourd'hui sont au-delà
00:49:24de la limite de ce qu'on appelle
00:49:26la classe moyenne, évidemment, ça ne coûte
00:49:28pas grand-chose de ne pas augmenter les impôts
00:49:30de la classe moyenne. Donc là, encore une fois,
00:49:32ça ne nous dit rien de ce qu'il va réellement
00:49:34se passer sur le terrain politique.
00:49:36Alors, qu'est-ce qu'on peut imaginer,
00:49:38Charles Donellas, pour la suite ?
00:49:40Il y a forcément des choix qui devront être faits.
00:49:42Ensuite, on fera un tour de table.
00:49:44Et c'est là que tout va commencer.
00:49:46Finalement, des choix vont être refaits par ce gouvernement
00:49:48et vont être éventuellement proposés
00:49:50à l'Assemblée nationale.
00:49:52Et alors là, on retombe
00:49:54sur le problème. On a un
00:49:56dans l'Assemblée nationale,
00:49:58le calcul qu'on a vécu
00:50:00ces derniers temps pour nommer un gouvernement
00:50:02qui puisse tenir, on va l'avoir en permanence
00:50:04sur chaque sujet politique
00:50:06qui va être présenté à l'Assemblée.
00:50:08Ce que je perds à gauche, je vais le gagner à droite.
00:50:10Ce que je gagne à droite, je vais le perdre à gauche.
00:50:12Avec au milieu un bloc central qui jouera à droite et à gauche
00:50:14en fonction des sujets.
00:50:16Donc là encore, la ligne est difficile
00:50:18à imaginer. Simplement, il y a une chose
00:50:20qui est sûre à l'Assemblée nationale.
00:50:22D'un côté, vous aurez le nouveau Front populaire
00:50:24qui aura la main sur une éventuelle censure
00:50:26si le sujet se porte plutôt
00:50:28à gauche avec LFI en tête.
00:50:30De l'autre côté, ce sera le Rassemblement national
00:50:32avec ce que disait Mathieu tout à l'heure.
00:50:34Certes, les LR ont vocation à représenter
00:50:36les électeurs, mais à l'Assemblée, ce seront bien
00:50:38les députés Rassemblement national
00:50:40qui pourront s'exprimer et donc éventuellement
00:50:42censurer un projet. Donc, d'un côté
00:50:44comme de l'autre, ils seront obligés
00:50:46à composer avec deux forces
00:50:48que les Français ont rendues fortes
00:50:50à l'Assemblée nationale
00:50:52mais avec lesquelles le bloc central
00:50:54qui continue à gouverner ne veut même pas
00:50:56discuter. Et par ailleurs,
00:50:58sur les priorités de Michel Barnier,
00:51:00puisqu'on en a évoqué quelques-unes,
00:51:02honnêtement, c'est-à-dire qu'on voudrait
00:51:04nous embrouiller encore un peu plus, qu'on nous aurait
00:51:06sorti les priorités. Améliorer le niveau de vie.
00:51:08Je ne vois pas une personne
00:51:10dans tout l'échec qui est politique,
00:51:12de l'extrême-gauche
00:51:14à l'extrême-droite, qui nous dirait
00:51:16« alors moi, le niveau de vie, je m'en fous ».
00:51:18Voire même pas le baisser, peut-être.
00:51:20Dans le communiqué de presse de Matignon, ce soir, c'est ça.
00:51:22Améliorer le niveau de vie, bonne nouvelle.
00:51:24Garantir la sécurité.
00:51:26Bon, là, encore une fois, on peut avoir
00:51:28des débats sécuritaires extrêmement forts dans ce pays
00:51:30mais même à l'extrême-gauche
00:51:32personne ne nous dit « alors moi, je veux plus d'insécurité ».
00:51:34Donc, ça ne veut pas dire grand-chose
00:51:36sur les mesures qui seront prises.
00:51:38Maîtriser l'immigration. Je renvoie aux excellentes
00:51:40chroniques de mon confrère Mathieu pour expliquer
00:51:42que maîtriser l'immigration ne veut pas dire
00:51:44quelle immigration et de quelle immigration
00:51:46on parle et de quel niveau d'immigration.
00:51:48Encourager, alors là, j'ai bien aimé le verbe.
00:51:50Encourager les entreprises et les agriculteurs.
00:51:52Allez, les gars !
00:51:56Encourager, c'est-à-dire par quel biais,
00:51:58comment exactement, je ne sais pas trop.
00:52:00Et maîtriser les finances publiques
00:52:02parce qu'il y a une inquiétude
00:52:04sur les finances publiques.
00:52:06Pardonnez-moi, on rigole parce que l'heure
00:52:08est tellement grave.
00:52:10Non, mais on est obligés de rigoler
00:52:12parce que l'heure est tellement grave
00:52:14et qu'on est sur des banalités.
00:52:16On est en train de voir l'arrivée en direct
00:52:18de Michel Barnier à l'Elysée
00:52:20avec des noms sous le coude
00:52:22dont, normalement,
00:52:24Rotaïo peut-être au ministère de l'Intérieur,
00:52:26on fera un tour de table dans un instant.
00:52:28Je vous laisse continuer parce qu'on voyait
00:52:30ce paradoxe entre la gravité du moment,
00:52:32ce moment inédit
00:52:34qu'on vit sous la Vème République
00:52:36et ces banalités qu'on voit dans le communiqué.
00:52:38Maîtriser les finances publiques,
00:52:40très bien, mais maîtriser,
00:52:42je renvoie aux excellentes chroniques
00:52:44sur le verbe maîtriser,
00:52:46et réduire la dette écologique,
00:52:48je pense qu'il n'y a pas qu'elle qui inquiète globalement,
00:52:50mais pourquoi pas.
00:52:52Cette liste-là, l'intégralité de l'échec
00:52:54qui est politique pourrait la revendiquer.
00:52:56Je pense qu'il y a un lien des mesures qui vont être prises
00:52:58et de ce que ça veut dire, encore une fois, politiquement.
00:53:00Donc, finalement, depuis le 9 juillet
00:53:02où les Français ont été appelés à s'exprimer,
00:53:04depuis le 9 juin, pardon,
00:53:06où les Français ont été appelés à s'exprimer,
00:53:08nous avons eu un jeu politique permanent
00:53:10qui ne nous dit absolument rien
00:53:12des décisions politiques
00:53:14qui vont être prises pour l'avenir de la France
00:53:16et donc des Français qui ont été appelés à s'exprimer
00:53:18à partir de demain, si on a un gouvernement,
00:53:20demain, et du mois prochain, si c'est le mois prochain.
00:53:22Merci beaucoup,
00:53:24Charlotte, pour votre regard.
00:53:26Je prends quelques petites phrases de Bruno Rotailleau.
00:53:28On va faire un petit tour de table avant le dernier mois
00:53:30avec vous, Mathieu.
00:53:32Bruno Rotailleau serait, je rappelle,
00:53:34pour l'instant, Michel Barnier
00:53:36vient d'arriver à l'Elysée avec
00:53:38ses noms de 38 ministres,
00:53:40a priori, sous le coup pour les proposer
00:53:42à l'Elysée, à Emmanuel Macron.
00:53:44Si Bruno Rotailleau
00:53:46est proposé et nommé au ministère
00:53:48de l'Intérieur, c'est intéressant de voir un peu
00:53:50ce qu'il a dit ces derniers temps.
00:53:52En janvier 2024, il a dit
00:53:54« Je demande ce que les Français nous demandent,
00:53:56la reprise du contrôle de l'immigration
00:53:58en France. » Ou encore,
00:54:00lorsque la proposition
00:54:02de loi sur l'immigration DLR avait été
00:54:04invalidée, vous vous souvenez, par le Conseil constitutionnel,
00:54:06il avait déclaré « Le Conseil constitutionnel
00:54:08ferme la porte à toute
00:54:10réforme efficace en matière
00:54:12d'immigration. Le Conseil constitutionnel
00:54:14refuse au peuple français de se prononcer
00:54:16sur l'immigration, il outre
00:54:18pas son rôle. » Alors, bien sûr, on est toujours là.
00:54:20Vous voyez les noms qui pourraient être
00:54:22validés d'un instant à l'autre.
00:54:24On est toujours sur des suppositions.
00:54:26Mais est-ce que si on a un Bruno
00:54:28Rotailleau, là, au ministère de l'Intérieur,
00:54:30ça veut dire que ça y est,
00:54:32on y est, ce qu'on voit
00:54:34dans toute l'Europe, une reprise en main
00:54:36en Suède, une reprise en main éventuelle en
00:54:38Allemagne, en Italie,
00:54:40on va vers une reprise en main de l'immigration.
00:54:42Mais tout dépend de la possibilité
00:54:44pour lui d'imposer sa ligne dans son Conseil des ministres,
00:54:46et au Premier ministre, et au Président
00:54:48de la République. C'est-à-dire, si on comprend bien
00:54:50la composition annoncée
00:54:52du gouvernement, Bruno Rotailleau
00:54:54serait dans l'aile minoritaire de ce gouvernement.
00:54:56Idéologiquement, Bruno Rotailleau
00:54:58appartient davantage au bloc national
00:55:00qu'au bloc central, même si
00:55:02sociologiquement et politiquement,
00:55:04il est dans l'annexe droitière du bloc central.
00:55:06Donc, on est devant... Et c'est par ailleurs,
00:55:08je pense, parmi les figures
00:55:10de LR, une des plus intellectuellement construites,
00:55:12les plus fortes intellectuellement,
00:55:14qui comprend le rôle qui serait le sien.
00:55:16Mais comme ministre de l'Intérieur,
00:55:18peut-il faire quelque chose si, et le Président de la République,
00:55:20et l'ensemble de ses collègues disent
00:55:22« Non, tu ne le feras pas », on voit...
00:55:24Donc, ce serait une nomination qui serait bienvenue pour ceux qui espèrent
00:55:26la fermeté en ces matières. Mais est-ce que la fermeté
00:55:28est même possible quand le dispositif
00:55:30politique dans son ensemble dit le contraire ?
00:55:32C'est très intéressant aussi de se rappeler
00:55:34les mots qu'il a eus, très durs,
00:55:36lorsque Éric Ciotti
00:55:38est parti se marier
00:55:40avec le Rassemblement national.
00:55:42Il faudra voir aussi l'attitude du RN,
00:55:44dont personne ne parle ce soir.
00:55:46On ne les voit pas, on ne les entend pas,
00:55:48on les invisibilise. Quel est votre regard
00:55:50sur ce qui a été dit ce soir
00:55:52non seulement Bruno Rotailleau,
00:55:54mais aussi Laurent Wauquiez, qui renonce ?
00:55:56Quel est votre regard sur les informations
00:55:58que nous avons à l'heure qu'il est ?
00:56:00Je pense que l'information la plus importante, c'est plus le renoncement
00:56:02de Laurent Wauquiez que la présence de Rotailleau,
00:56:04puisque Laurent Wauquiez est le candidat
00:56:06possible, le seul candidat possible
00:56:08des LR
00:56:10à l'élection présidentielle.
00:56:12Il a eu deux choix, Laurent Wauquiez, soit
00:56:14mener campagne à l'intérieur du gouvernement,
00:56:16et plus précisément, je pense, au ministère
00:56:18de l'Intérieur, puisque c'est le seul ministère
00:56:20qui l'intéressait, le seul qui lui permettait
00:56:22d'imprimer rapidement sa marque,
00:56:24puisque c'était sur des enjeux très importants pour les Français,
00:56:26on l'a rappelé, l'immigration, l'identité,
00:56:28la sécurité.
00:56:30Manifestement, Michel Barnier n'en a pas voulu,
00:56:32il a préféré avoir un Laurent Wauquiez
00:56:34qui mène campagne de l'extérieur.
00:56:36Mais là aussi, ça va être compliqué
00:56:38pour Michel Barnier, parce qu'il a déjà une majorité...
00:56:40On voit, pendant que vous parlez, le tweet
00:56:42de Laurent Wauquiez.
00:56:44C'est tout à fait ça. Chaque fois,
00:56:46il doit bien mesurer la difficulté
00:56:48de la mission du Premier ministre,
00:56:50et ça va être une mission d'autant plus difficile
00:56:52que le chef du parti
00:56:54qui devrait être son principal
00:56:56parti de soutien,
00:56:58les LR, va jouer un double jeu.
00:57:00Il ne va pas mettre
00:57:02une motion de censure tout de suite,
00:57:04parce qu'il est trop faible, encore, Laurent Wauquiez,
00:57:06pour être candidat s'il y avait une démission demain
00:57:08d'Emmanuel Macron, mais dans quelque temps,
00:57:10je suis sûr qu'il va hausser le ton
00:57:12et qu'il va prendre
00:57:14ses distances assez vite
00:57:16avec Michel Marais, et le sentiment
00:57:18général, quand même, c'est vrai,
00:57:20vous parliez de Bruno Rotailleau,
00:57:22c'est la droite du centre, c'est pas
00:57:24la droite nationale, c'est celui
00:57:26qui est le plus à droite au centre.
00:57:28Donc, globalement, mis à part Rotailleau,
00:57:30ça veut dire qu'on a un gouvernement centriste,
00:57:32ça veut dire que Barnier n'a pas réussi
00:57:34dans son rapport de force avec Emmanuel Macron,
00:57:36je pense qu'il n'a pas réussi parce que c'est sa nature profonde,
00:57:38je le dis depuis le début, Barnier est un centriste.
00:57:40Que dire de la méthode Barnier ?
00:57:42Que dire de la méthode Barnier ?
00:57:44Un centriste avec ?
00:57:46Non, je disais avec les cheveux blancs,
00:57:48parce qu'elle n'a pas son âge, mais les gens ont dit
00:57:50« Ah, t'es pas vieux, sage, etc. »
00:57:52Donc, il y a rupture, mais il suffit pas
00:57:54d'avoir les cheveux blancs pour qu'il y ait rupture politique.
00:57:56Il suffit pas d'être vieux pour être sage.
00:57:58Et la même,
00:58:00au niveau du style, elle est plus apaisée,
00:58:02c'est déjà pas mal,
00:58:04mais sur le fond, voilà, c'est un européiste,
00:58:06c'est pas quelqu'un...
00:58:08Et l'immigration, c'est pas...
00:58:10Il s'est jamais prononcé là-dessus, Michel Barnier,
00:58:12je crois qu'il est un peu déconnecté de ces enjeux-là.
00:58:14Oui, c'est vrai, avec Laurent Wauquiez derrière lui.
00:58:16Par le biais de Laurent Wauquiez.
00:58:18Marc Menand,
00:58:20que dire de la méthode Barnier,
00:58:22dont faisait allusion Alexandre Devecchio ?
00:58:24Et puis, est-ce que la promesse d'un gouvernement pluriel
00:58:26est encore possible ?
00:58:28Et où est ce gouvernement pluriel ?
00:58:30Et où est la méthode Barnier ?
00:58:32C'est ce que j'essayais de dire tout à l'heure,
00:58:34c'est-à-dire qu'il y avait un espoir,
00:58:36on avait l'impression d'une adhésion générale,
00:58:38à savoir un personnage
00:58:40qui, de par son passé, sa stature,
00:58:42pouvait arriver
00:58:44à faire venir à lui
00:58:46des gens de toute tendance,
00:58:48qu'on ait l'illusion que l'on pouvait
00:58:50gouverner en dehors des partis.
00:58:52Eh bien, il a complètement échoué par rapport à ça.
00:58:54Et c'est quand même fou
00:58:56d'avoir une attente
00:58:58de personnalité
00:59:00se rangeant dans une sorte d'idéal
00:59:02d'un minimum
00:59:04d'objectifs gouvernementaux
00:59:06pour arriver à une majorité
00:59:08de macronistes aux postes essentiels.
00:59:10C'est-à-dire que les perdants
00:59:12des perdants des perdants sont
00:59:14ceux qui héritent
00:59:16des Marocains les plus essentiels.
00:59:18Les derniers seront les premiers.
00:59:20Non mais avouez,
00:59:22au niveau
00:59:24du peuple, au niveau des uns et des autres,
00:59:26au niveau des patrons,
00:59:28au niveau des décisionnaires,
00:59:30comment on ne peut pas se dire
00:59:32on se repose là-dessus. C'est un échec
00:59:34total. C'est la désillusion
00:59:36la plus invraisemblable.
00:59:38La douche froide des douches froides,
00:59:40moi qui prends un bain froid tous les jours,
00:59:42c'est plus que le bain froid ce soir.
00:59:44Dans ce sens, vous allez nous dire une dernière question.
00:59:46Est-ce qu'Emmanuel Macron est aujourd'hui un président
00:59:48fantôme pour vous, Mathieu ?
00:59:50Mais Charlotte, je me tourne un peu vers vous.
00:59:52Quelle est, à votre avis,
00:59:54la durée de vie ?
00:59:56Évidemment, on ne peut pas savoir.
00:59:58On est en train de jouer au devin
01:00:00depuis trois mois.
01:00:02Mais quelle est, à votre avis, la durée de vie
01:00:04de ce gouvernement,
01:00:06avec les pressions qu'on a,
01:00:08avec Marine Le Pen
01:00:10en embuscade ?
01:00:12Parce que là, par exemple, on a parlé un peu
01:00:14de toutes les forces politiques, mais le RN,
01:00:16qu'est-ce qu'il peut se dire en voyant le gouvernement ?
01:00:18On va lui donner un peu de chance ?
01:00:20On attend le 1er octobre ? On attend le budget ?
01:00:22Je pense que ça dépend
01:00:24dans le prolongement de ce que je disais tout à l'heure.
01:00:26Comme personne ne sait vraiment où on se dirige,
01:00:28la durée de vie du gouvernement va dépendre
01:00:30de la première idée qu'ils ont.
01:00:32La première chose que voudra imposer ce gouvernement
01:00:34risque de provoquer
01:00:36ou non
01:00:38la censure de l'Assemblée nationale.
01:00:40En réalité, c'est ça la question qui va se poser.
01:00:42Ça va se poser très probablement sur le budget.
01:00:44Ça pourrait se poser dès le discours
01:00:46de politique générale de
01:00:48Michel Barnier.
01:00:50Ça va dépendre
01:00:52de ses priorités.
01:00:54Quand on va rentrer dans le dur, il va falloir choisir
01:00:56une première décision
01:00:58et de celle-ci dépendra,
01:01:00et de toutes les autres derrière évidemment,
01:01:02dépendra l'avenir de ce gouvernement.
01:01:04C'est très compliqué de le savoir à l'avance.
01:01:06Mathieu Bocoté.
01:01:08On a vu le savant portrait
01:01:10qui a été récité par Marc Menand
01:01:12tout à l'heure du chef de l'État.
01:01:14Emmanuel Macron, est-ce qu'il est
01:01:16aujourd'hui à l'heure qu'il est
01:01:18un président fantôme ou bien
01:01:20au contraire, il a une mémise
01:01:22totale sur ce qui se passe en ce moment?
01:01:24Je ne dirais pas qu'il a une mémise
01:01:26totale, mais cela dit,
01:01:28il conserve deux pouvoirs fondamentaux,
01:01:30mais c'est le pouvoir de blocage, on verra.
01:01:32Un pouvoir de blocage,
01:01:34il peut fuir la vie politique nationale
01:01:36pour se déployer à l'international,
01:01:38donc il décide de construire
01:01:40son leg à l'extérieur du gouvernement
01:01:42de la France. Et son autre pouvoir,
01:01:44c'est la capacité de dire non, ça,
01:01:46je ne veux pas. On l'a vu, première liste
01:01:48des ministres présentée par Michel Barnier,
01:01:50il dit non, trop à droite, trop LR,
01:01:52j'en veux pas, passez à autre chose,
01:01:54présentez-moi une nouvelle liste.
01:01:56Et finalement, pour ce qu'on en comprend,
01:01:58pour l'instant, c'est effectivement une liste
01:02:00beaucoup plus Macron compatible
01:02:02du deuxième gouvernement hypothétique Barnier.
01:02:04Ensuite,
01:02:06pouvoir de blocage, on pourrait se demander
01:02:08méchamment si depuis
01:02:102017, Emmanuel Macron n'a jamais
01:02:12eu autre chose qu'un pouvoir
01:02:14reposant sur le blocage.
01:02:16Est-ce qu'on peut se demander si depuis
01:02:182017, en fait, est-ce que la vie politique
01:02:20française produit autre chose que ce que j'ai
01:02:22appelé en d'autres temps une légitimité
01:02:24négative? C'est-à-dire, votre pouvoir
01:02:26repose essentiellement,
01:02:28votre élection repose sur le fait que vous n'êtes pas quelqu'un d'autre.
01:02:30Et pas quelqu'un d'autre parmi d'autres,
01:02:32mais le quelqu'un d'autre absolument mauvais
01:02:34qui porte l'uniforme du
01:02:36RN. 2017,
01:02:38il y a une charge politique au macronisme,
01:02:40on a l'impression qu'il y a une forme de centrisme
01:02:42modernisateur, tout heureux de l'être,
01:02:44antifasciste, mais c'est surtout un deuxième
01:02:46tour qui se vit déjà sur
01:02:48le mode de la comédie antifasciste.
01:02:50Faut pas l'oublier, Emmanuel Macron,
01:02:52dès le début, le score
01:02:54immense qu'il obtient, c'est un score
01:02:56non pas d'adhésion à Emmanuel Macron,
01:02:58mais de rejet de l'infréquentable
01:03:00du moment qui est
01:03:02Marine Le Pen. 2022,
01:03:04ça s'est radicalisé
01:03:06ce processus de
01:03:08disqualification de tout ce qui
01:03:10appartenait à la
01:03:12droite nationale, au bloc national,
01:03:14dont Emmanuel Macron, en 2022,
01:03:16sa principale vertu, encore une fois,
01:03:18politiquement, est de ne pas être
01:03:20Marine Le Pen, encore une fois.
01:03:22Et hop, rebelote, encore tout récemment,
01:03:242024, encore, c'est
01:03:26le Front républicain qui joue encore une fois.
01:03:28Un système politique qui ne
01:03:30fonctionne qu'à la légitimité
01:03:32négative, qui ne se définit
01:03:34que par sa capacité à refuser
01:03:36de toutes ses forces
01:03:38la capacité d'un nombre croissant de gens
01:03:40à entrer dans les institutions.
01:03:42Un système politique qui se définit par sa capacité
01:03:44à exclure le plus possible le peuple
01:03:46du jeu politique. Un système politique
01:03:48qui se définit par sa capacité
01:03:50à toujours repousser, chasser,
01:03:52infréquentabiliser des millions
01:03:54et des millions de gens qui vivent dans ce
01:03:56pays, ce système, un jour,
01:03:58est condamné à la paralyser
01:04:00parce qu'il ne demande jamais le pouvoir
01:04:02pour faire, mais il demande
01:04:04le pouvoir pour ne pas faire.
01:04:06Il demande le pouvoir pour contenir.
01:04:08Quand on voit cette situation,
01:04:10Emmanuel Macron 2024, c'est le point
01:04:12d'aboutissement d'Emmanuel Macron
01:04:142017. C'est-à-dire, c'est
01:04:16un système qui a force toujours
01:04:18de tripatouiller,
01:04:20pas lui personnellement, mais le système lui-même,
01:04:22tripatouiller le jeu politique,
01:04:24les règles politiques et même presque les
01:04:26règles électorales, on le voit au moment des législatives.
01:04:28Tout ce système
01:04:30produit, en fait, la confusion la plus extrême,
01:04:32avec, en plus, il ne faut pas l'oublier, une élite
01:04:34politique qui a privatisé
01:04:36les institutions de la République.
01:04:38La République, c'est à elle, c'est à personne d'autre.
01:04:40Une élite politique, par ailleurs, disons-le,
01:04:42d'une médiocrité absolument insupportable,
01:04:44telle qu'elle se dévoile à nous
01:04:46depuis plusieurs mois, sinon plusieurs années.
01:04:48Merci à tous pour
01:04:50cette émission, pour faire le lien avec
01:04:52l'émission de Pascal Praud.
01:04:54À l'instant à l'autre, on va rejoindre Elodie Huchard.
01:04:56Je rappelle les dernières informations.
01:04:58Michel Barnier est en ce moment même
01:05:00à l'Élysée avec ses propositions
01:05:02pour le nouveau gouvernement.
01:05:04A priori,
01:05:06Bruno Rotailleau devrait être
01:05:08nommé au ministère de l'Intérieur.
01:05:10Jean-Noël Barraud
01:05:12aux Affaires étrangères.
01:05:14Et Sébastien Lecornu devrait...
01:05:16Jean-Noël Barraud, je le rappelle, qui est ministre délégué
01:05:18en ce moment de l'Europe en France.
01:05:20Et...
01:05:22Oui.
01:05:24Non, non, non. Voilà.
01:05:26Oui, c'est important de préciser.
01:05:28Et reconduire, donc, Sébastien Lecornu
01:05:30aux armées.
01:05:32Voilà ce qu'on a comme informations.