Louis Aliot : "Il n'y aura pas de ministre RN dans le gouvernement Barnier"
Avec Louis Aliot, maire RN de Perpignan et vice-président du Rassemblement national
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NewsTranscription
00:00Jean-Jacques Bourdin.
00:01Louis Alliot est notre invité ce matin, vice-président du Rassemblement National.
00:06Louis Alliot, bonjour. Merci d'être avec nous, maire de Perpignan.
00:11Cet incendie à une trentaine de kilomètres de Perpignan, il n'y a pas eu de gros incendies cet été, c'est le premier gros incendie.
00:18Il ne progresse plus, je crois, il est fixé.
00:21Il est fixé depuis ce matin, mais c'est quand même deux villages qui ont été évacués,
00:27je ne sais pas combien de centaines d'hectares brûlés, ce matin c'était ça.
00:32Et c'est un peu le drame de nos régions, maintenant c'est tout pareil, il y a des gens qui mettent le feu.
00:38Oui, là apparemment ce sont des câbles électriques qui auraient mis le feu, mais c'est la sécheresse, le feu prend parce que...
00:47Oui, et puis c'est l'entretien du terrain aussi, vous savez,
00:51qu'en camp, il n'y a plus de gens qui entretiennent les sentiers de montagne, les friches, etc.
00:59Et c'est là que les chasseurs, justement, sont souvent nécessaires, parce qu'ils sont dans l'observation de la nature dans les endroits aussi les plus isolés,
01:09et ils sont à même de décrire un certain nombre de situations où le feu peut être, il peut venir, il peut se propager, voilà.
01:16– Louis Alliot, Michel Barnier, Premier ministre, nous a dit hier, je vais composer mon gouvernement,
01:23ce sera un exécutif équilibré, représentatif et pluriel. Ça veut dire quoi ?
01:30– Je pense que ça veut dire que ça va aller du DLR à la gauche de la Macronie.
01:35– Mais pas au RN. – Je ne crois pas, non.
01:37– Il n'y aura pas de ministre RN. – Il n'y aura pas de ministre RN.
01:42– Si vous le proposiez, vous feriez quoi ? – On l'a dit, on ne participera pas au gouvernement de...
01:48– Mais si vous proposez d'être ministre, vous, Louis Alliot...
01:50– Je lui dirais non. D'abord, il n'y a pas de feuille de route, on ne sait pas où il veut aller,
01:54on ne peut pas accepter comme ça d'être ministre pour être ministre.
01:56Je vois qu'il y a un bal assez nourri d'un certain nombre de personnalités qui veulent être ministre,
02:02mais ministre pour rien faire, si vous voulez, c'est... Voilà, c'est bien pour sa gloire personnelle, peut-être, et encore maintenant.
02:10Mais ce n'est pas terrible pour le pays, voilà.
02:12– Vous allez le mettre sous surveillance, c'est ce que j'ai entendu dans la bouche de Sébastien Chenu.
02:16Ça veut dire quoi, le mettre sous surveillance ? C'est un peu méprisant, ça, non ? On va le mettre sous surveillance.
02:21– Les députés, le travail d'un député d'opposition, c'est de contrôler l'action du gouvernement.
02:27Contrôler l'action du gouvernement, c'est surveiller ce qu'il fait, mais aussi proposer un certain nombre de réformes,
02:35et peut-il se passer des 143 députés de Marine et des députés de M. Ciotti ?
02:44C'est la seule question. Va-t-il gouverner plutôt dans le sens de remettre un peu d'ordre dans le pays,
02:51pour la sécurité, sur l'immigration, sur le pouvoir d'achat, ou va-t-il tenter de séduire à gauche
02:56et de partir dans un schéma très centriste qui, finalement, ne contentera personne, en fait ?
03:01– Mais vous menacez de le censurer, vous dites on ne va pas le censurer tout de suite, donc pas de censure.
03:08Pas de censure lors du discours de politique générale, on est bien d'accord. Là, il n'y aura pas de censure.
03:13On est bien d'accord. Pas de censure du RN ce jour-là, mais les jours suivants.
03:19Par exemple, s'il ne met pas en place une part de proportionnelle, là, vous le censurez.
03:27– Mais il a dit dans ses discours que ça doit être mis à l'étude, et il a raison.
03:35Aujourd'hui, quand vous faites des enquêtes d'opinion, s'il y avait eu un vote au mois de juin, juillet,
03:40à la proportionnelle, le résultat n'aurait pas été sensiblement différent.
03:45On aurait eu plus de députés. – Un peu plus de députés, mais vous n'auriez pas eu la majorité.
03:49– Exactement. Donc on voit bien. Il faut une proportionnelle avec un correctif majoritaire,
03:55comme il existe dans les régions, par exemple, où la liste qui arrive en tête au deuxième tour,
04:00eh bien, c'est elle qui gouverne la région par un mécanisme de fonctionnement démocratique
04:05qui est admis par tout le monde. Je pense qu'il faut aller vers ça.
04:07Ça permet une juste représentation de tous les courants d'opinion,
04:11mais aussi, ça permet une stabilité de l'action politique par une majorité claire dans la gestion.
04:19– S'il ne met pas en place cette mesure, est-ce que vous le censurez ?
04:21– Honnêtement, je ne sais pas. – Vous ne savez pas ?
04:23– Non, voilà. – Mais vous le censurez sur quoi, alors, éventuellement ?
04:27Parce qu'il est sous surveillance. Moi, je me mets à sa place.
04:30– Il est sous surveillance. – D'abord, il a rencontré tout le monde,
04:35pour l'instant, sauf nous. – Vous demandez à être reçus ?
04:38– Mais ça va venir, puisque j'ai vu que... – Est-ce qu'il vous a envoyé une invitation ?
04:43– Pour l'instant, non. Mais il a dit qu'il recevrait, évidemment, les patrons de groupe.
04:47Donc il va bien recevoir Marine, peut-être en dernier,
04:50une fois qu'il aura fait le tour d'horizon de tous ses amis et de tous les autres.
04:55Et c'est là que l'on va voir, très réellement, ce qu'il va proposer à la France.
04:59On ne peut pas parler a priori, on ne peut pas dire « on s'assure a priori », comme la gauche,
05:03et on ne peut pas dire, comme ça, « ce sera mal avant de voir ».
05:06Il faut voir. Parce que les Français, ils attendent quand même un esprit de responsabilité.
05:11Mais dans des domaines qui, dans l'aile gauche de cette majorité qui se dessine,
05:18ne sont pas forcément majoritaires. Quand j'entends, moi, l'aile gauche de la Macronie
05:25dire « on ne votera aucun texte sur l'immigration », etc., etc.,
05:28je me dis que ça ne va pas être facile, quand même. Quand vous entendez Édouard Philippe qui dit,
05:35comment on appelle ça, « abroger la loi sur l'AME, l'aide médicale d'État, c'est stupide », etc., etc.,
05:41on peut quand même se poser un certain nombre de questions.
05:43Or, dans ce gouvernement, il y aura des ministres horizon du parti de M. Édouard Philippe.
05:49Donc, on avance au jour le jour, si vous voulez, et on regarde de quoi ça se passe.
05:54– Et vous, vous avancez au jour le jour. Et oui, vous êtes au rythme.
05:58– On est au rythme du travail. – Mais sous surveillance.
06:02Alors, il y a plusieurs textes importants sur lesquels vous pourriez ne pas être d'accord,
06:09et qui entraîneraient une censure de votre part.
06:13Il y a, évidemment, l'immigration. Vous demandez, peut-être, le rétablissement des contrôles aux frontières.
06:20Vous l'aviez demandé, Bardella l'avait demandé.
06:23– Écoutez, ça tombe bien, l'Allemagne vient de le faire, donc peut-être devrait-on s'en inspirer.
06:30– Même si des contrôles étaient déjà effectués depuis 2015 aux frontières.
06:34Ne soyons pas naïfs. – Écoutez, j'y vis aux frontières,
06:38on ne peut pas dire qu'il y ait des contrôles permanents, quand même.
06:41– Il y en a eu pendant le Covid, beaucoup.
06:44Mais depuis, c'est quand même une passoire, la frontière.
06:47Même si la police, tous les jours, arrête des clandestins, des clandestins, des clandestins.
06:51– Même s'il y a moins d'entrées inégales en Europe depuis le début de l'année que les années précédentes.
06:55– Oui, écoutez, quand vous voyez le nombre de jeunes clandestins,
06:59malheureusement, laissés à eux-mêmes, qui sont dans nos rues,
07:03et qui sont laissés, j'allais dire presque à l'abandon,
07:05parce que les collectivités ne peuvent pas suivre,
07:08on se pose quand même un certain nombre de questions.
07:09Surtout quand on voit les pays d'origine, d'où ils proviennent,
07:13qui ne sont pas des pays en guerre,
07:15et avec lesquels, quand même, il faudra discuter sérieusement à l'avenir.
07:18Ça aussi, c'est de la politique d'immigration.
07:20Quand on voit dans nos rues des jeunes Algériens, des jeunes Marocains, etc.,
07:25ça nécessite qu'on ait quand même des relations étroites avec ces gouvernements,
07:30pour qu'on discute d'une situation qui n'est quand même pas normale en soi.
07:34– Et puis, il y a un sujet majeur, c'est la réforme des retraites.
07:37Majeur pour vous, majeur pour la gauche, qui en a fait aussi un totem,
07:43et majeur pour Michel Barnier, qui va devoir se prononcer sur cette réforme.
07:49Parce que je ne l'ai pas entendu beaucoup parler de cette réforme des retraites, Michel Barnier.
07:53Il l'a soutenue, son parti l'a soutenue, cette réforme des retraites.
07:58Il a voté cette réforme des retraites, l'a voulée,
08:00et même son parti voulait que le gouvernement aille plus loin dans la réforme des retraites.
08:06– D'ailleurs, M. Ciotti aussi, votre allié, qui lui proposait 65 ans, vous l'avez rappelé à l'ordre, Éric Ciotti ?
08:13– Non, mais nous, ce qui nous intéresse, ce sont les carrières longues
08:17de gens qui ont commencé à travailler tôt, c'est-à-dire avant 20 ans.
08:22On ne peut pas faire travailler sur des métiers très difficiles des gens autant de temps.
08:26Ce n'est pas normal, c'est de cela d'abord dont il faut s'occuper.
08:29– Mais vous avez raison, Louis Alliaud, mais quand on commence à moins de 20 ans aujourd'hui,
08:33on travaille combien de temps ? On peut s'arrêter à quel âge ?
08:36– Ça dépend du métier que vous faites. – Non, on peut s'arrêter à 60 ans, la loi le permet.
08:40– Oui, d'accord, mais... – Si on a commencé à travailler à moins de 20 ans.
08:43– Avec quoi comme retraite, M. Bourdais ? – Oui, non mais d'accord, mais vous, avec quoi ?
08:46C'est-à-dire que vous, vous limitez, j'ai bien compris, lorsqu'on a travaillé à moins de 20 ans,
08:53avec quelle retraite ? Retraite pleine ?
08:55– Oui, c'est le nombre d'annuités qu'il faut voir.
08:57Jusqu'à 20 ans, quand vous commencez à travailler avant 20 ans, c'est 40 annuités,
09:02quand vous commencez à travailler après 20 ans, c'est 42 annuités.
09:05Ce qui veut dire, d'ailleurs c'est la moyenne, que quand vous rentrez sur le marché du travail
09:10à 22-23 ans, il vous faut 42 annuités pour avoir la retraite pleine.
09:14Voilà, c'est assez simple comme système.
09:17– Alors, vous voulez abroger cette réforme des retraites, toute la réforme,
09:21qu'allez-vous faire des retraités, des petits retraités qui ont vu leur retraite augmenter ?
09:26– De 50 euros, hein ? – Oui, mais vous faites quoi ?
09:28Vous leur demandez de rendre les 50 euros ?
09:30– Mais non, vous n'allez pas demander, vous ne faites pas de situation...
09:33– Parce que vous voulez abroger la réforme.
09:35– Évidemment que non, mais moi je vois beaucoup de situations, honnêtement,
09:38d'employés, au sein de la mairie par exemple, de choses comme ça,
09:41de gens qui croyaient qu'ils allaient partir à la retraite après une carrière pas facile,
09:45dans des métiers difficiles, etc., et qui se voient prolonger.
09:49Et c'est ça qui... Et ça, je pense que c'est une mesure immédiate
09:53qui coûtera moins cher que ce que la réforme a coûté là.
09:57Parce que le conseil de la retraite a dit que la réforme telle qu'elle a été votée par M. Macron,
10:02la majorité de M. Macron, elle a coûté déjà très cher. Déjà.
10:06– Oui, enfin le conseil de la retraite dit qu'il faut une réforme
10:09parce que sinon le déficit va se creuser, vous avez vu ça ?
10:13– Non mais M. Bourdin, ce qu'il faut, c'est créer de la croissance.
10:17– De l'emploi. – De l'emploi.
10:19– Même si de l'emploi a été créé ces derniers temps.
10:22– Oui, mais il faut favoriser le développement des entreprises,
10:27il faut relancer le bâtiment, le logement, et tout ça.
10:30Je vous souviens que sur le logement, c'est le marasme le plus absolu.
10:33Personne ne s'en est occupé, personne.
10:35Et quand vous discutez avec les fédérations du bâtiment,
10:38avec les entreprises, etc., ils attendent comme ça qu'il y ait une vraie réforme
10:43pour relancer un peu la machine économique autour du bâtiment.
10:46– D'abord, j'en termine avec les retraites.
10:49Le 31 octobre, donc, si j'ai bien compris,
10:51– Niche parlementaire.
10:53– Ce jour-là, vous déposez une proposition de loi pour abroger la réforme des retraites.
11:00– Et vous demandez à la gauche de la voter.
11:01– Oui, mais apparemment, la gauche ne la votera pas.
11:03– Ah, ça dépend, je ne sais pas.
11:04– Moi, j'ai écouté M. Delogu.
11:06– Ah, lui, il dit non.
11:07– Mais j'ai écouté un certain nombre d'autres personnages de ce parti si sympathiques,
11:11et ils ont dit qu'ils ne voteraient pas.
11:13Donc, il peut s'en sortir, finalement, avec l'appui de la France insoumise.
11:19On peut l'imaginer.
11:20– Remarquez, vous avez déjà voté avec la France insoumise,
11:22ou la France insoumise a voté.
11:23– Mais oui, mais nous, l'intérêt du pays, d'abord.
11:29– Bon, voilà, il y a 70% des Français qui ne veulent pas de cette réforme des retraites.
11:33Qu'est-ce qu'on fait ? On leur impose un… Voilà.
11:36Donc, il faut tenir compte de ça.
11:38– Louis Alliot, vous disiez, à juste raison, il faut créer de la richesse.
11:42– Ben oui.
11:42– Il faut créer, pour créer de l'emploi, évidemment, pour faire rentrer de l'argent dans les caisses.
11:47Les caisses qui en ont bien besoin.
11:49Mais lorsque vous dites, on va exonérer de charges patronales pendant 5 ans,
11:53on va exonérer, oui, les charges patronales pendant 5 ans,
11:57en échange d'une augmentation des salaires de 10%.
11:59C'est toujours d'actualité, votre proposition.
12:01– C'est toujours d'actualité.
12:02Mais ça favoriserait le TPE.
12:06Il ne paie pas de charges patronales.
12:08– Est-ce que vous croyez que les TPE ont la trésorerie
12:11et les marges suffisantes pour augmenter les salaires ?
12:14– Écoutez, moi, j'en vois beaucoup qui n'embauchent pas
12:18parce qu'elles ont trop de charges,
12:19ou qui n'augmentent pas les salaires parce qu'elles trouvent que les charges sont trop dures.
12:23– Elles pourraient embaucher, augmenter les salaires.
12:24– Elles pourraient embaucher, exactement, elles pourraient.
12:27Et ça, on le voit partout.
12:28Et si on veut donner un petit peu de pouvoir d'achat
12:31qu'on retrouvera dans la consommation,
12:33et par voie de conséquence par la TVA qu'on retrouvera dans les caisses de l'État,
12:37eh bien il faut créer ce cercle vertueux.
12:39Mais pour l'instant, si vous voulez,
12:40on a l'impression que tout le monde rame, mais à contre-courant.
12:44Et les Français, d'où un peu l'état d'esprit général,
12:48d'atonie générale, économique en tout cas,
12:51où on voit que tout le monde se plaint.
12:54Alors il y en a qui tirent leur épingle du jeu.
12:55Vous avez vu la création des richesses, hier les chiffres sont sortis.
12:59– Il faut taxer les super-riches.
13:01– 58 milliards de dividendes en un an !
13:05À l'échelle de la planète, je crois que c'est...
13:07– Il faut taxer les super-riches.
13:09– Il faut trouver un système de taxation, oui,
13:12qui permette une juste répartition des richesses.
13:15Alors il ne faut pas y aller comme certains veulent faire,
13:18au-dessus de, je ne sais pas comment il a dit, Mélenchon,
13:21au-dessus de 10 millions, je prends tout, je ne sais pas quoi.
13:23Peu importe, il faut, oui, je pense, faire des taxes.
13:26Il y a des sociétés qui échappent à l'impôt en France.
13:29Tout ce qui concerne le commerce par le numérique
13:32échappe à l'impôt, pratiquement.
13:33Ce n'est quand même pas normal.
13:35C'est une concurrence déloyale,
13:36pour les entreprises qui sont installées sur les territoires, etc.
13:39Bon bref, il faut remettre, j'allais dire,
13:41l'ensemble de ce modèle économique sur le métier,
13:44et discuter et réformer l'ensemble des paramètres du système économique.
13:49Alors, je termine avec...
13:51Marine Le Pen sera jugée, à partir du 30 septembre,
13:53au parasol, 27 prévenus en tout,
13:56pour des soupçons de détournement de fonds européens.
13:59Dites-moi, Marine Le Pen conteste ses accusations,
14:04tous les accusés contestent ses accusations.
14:07Va-t-elle jouer, quand même, dans 15 jours, son avenir politique ?
14:10Je ne crois pas.
14:11Ça fait 10 ans que ça dure, hein ?
14:13Ça fait 10 ans qu'à chaque émission de télévision, de radio,
14:16on lui dit mais vous êtes poursuivi pour détournement, etc.
14:19Détournement d'argent européen, de fonds européens.
14:22En 10 ans, on a quand même progressé les électeurs.
14:24Ils ont bien compris qu'il n'y avait pas d'enrichissement personnel.
14:27Vous avez vu que M. Kambadélis s'est fait condamner,
14:29il y a la semaine dernière,
14:31avec la notion d'enrichissement personnel.
14:33Au demeurant, je n'ai pas vu aucun journaux en parler.
14:36Enfin, ils n'ont pas fait la lune.
14:39On en parle en fonction de l'importance de la personne concernée.
14:41C'était l'ancien Premier Secrétaire du Parti Socialiste.
14:44Bon bref, je dis ça en passant.
14:46Et puis, on verra bien le déroulement du procès pendant deux mois.
14:49On a, je pense, des arguments à faire valoir
14:51pour démontrer qu'on nous fait un procès qui n'est pas juste,
14:56et on le fera à l'audience, évidemment,
14:58et on se défendra sur le fond du sujet.
15:01Voilà, sur le fond du sujet.
15:02Libération a produit,
15:05vous en avez parlé cette semaine, je vous en parle,
15:07a produit une enquête sur Jordan Bardella
15:10révélant que le patron du RN a produit de faux documents
15:13pour masquer un travail fictif au Parlement européen.
15:15Vous avez dit, ces gens-là font des enquêtes à charge systématiques
15:18et à la fin, il ne se passe rien.
15:20Cette affaire est montée de toutes pièces.
15:21Libération est spécialiste de ça.
15:23C'est un journal de police politique qui fait des enquêtes à charge,
15:26qui vont très loin.
15:27J'espère que ces journalistes sont aussi vertueux que leurs enquêtes.
15:30Je vous lis, je vous lis.
15:32On devrait plutôt s'interroger sur leur soutien inconditionnel au Hamas.
15:35L'extrême gauche est très engagée dans le soutien au Hamas.
15:38Vous ne retirez rien de ce que vous avez dit.
15:39Rien.
15:40Rien.
15:41Mais je vais vous donner un exemple.
15:42Oui, allez-y, allez-y.
15:44Allez-y, allez-y.
15:45Il y a six ans, le journal local qui s'appelle L'Indépendant,
15:49groupe La Dépêche du Midi, Jean-Michel Baillelet,
15:51m'attaque en disant, j'étais député à l'époque,
15:54perquisition du député, soupçon d'emploi fictif.
15:58Il y avait une histoire encore.
16:00Six ans de procédures, en plein milieu de l'été au mois d'août,
16:04ordonnance de non-lieu.
16:05Il n'y a rien.
16:06Mais pendant six ans, j'ai été sali.
16:08Pendant six ans, on m'a reproché ça.
16:10Mais vous croyez que le même journal a fait sa une en disant,
16:14a lieu relaxé ?
16:15Enfin, ben non.
16:17C'est ça que je trouve inadmissible.
16:19Qu'on mette en accusation les politiques pour des histoires,
16:22OK, il n'y a pas de soucis.
16:23Mais quand ils n'ont rien fait et qu'ils ont été lavés,
16:26en tout cas, il n'y a rien dans l'enquête,
16:28ils devraient faire la même une en disant la vérité sur ce qui s'est passé.
16:32Et ils ne le font pas.
16:33C'est ça que je reproche.
16:34C'est le travers de la presse, je vous rejoins.
16:36Voilà.
16:36Et sur l'humanité, vous avez dit, à l'humanité aussi,
16:39vous avez des journalistes,
16:40cela ne l'a pas empêché d'être au service de l'Allemagne nazie.
16:43C'est vrai.
16:43Jusqu'en 1941.
16:45Oui, enfin, parce que Gabrielle Péry a été fusillée en 1941
16:48et a dirigé l'humanité.
16:49Je ne vous dis...
16:49Vous auriez pu ajouter jusqu'en 1941 à Louis Alliot.
16:53Vous regrettez d'avoir dit ça.
16:54Je l'ai dit.
16:55Non, non, non, non.
16:55J'ai dit jusqu'au pacte germano-soviétique.
16:58Voilà.
16:58Et la reparution de l'humanité,
17:00comme d'autres journaux que je vais taire pour ne pas leur faire de mauvaise publicité quand même,
17:03en province notamment.
17:05Parce que du côté de Toulouse, vous savez,
17:07bon, bref, je ne vais pas y revenir,
17:08mais René Bousquet, qui a été le patron...
17:10Oui.
17:11Bon.
17:11Donc, c'est la vérité.
17:13Les communistes,
17:15beaucoup ont été dans la résistance
17:16après le pacte germano-soviétique,
17:18pendant que,
17:19et moi, j'ai eu la chance de les connaître un certain nombre,
17:22dès juin 40,
17:24en fait, dès 40,
17:25novembre, je crois que c'était le 11 novembre 40,
17:27vous aviez des étudiants
17:29à la fois de gauche,
17:30mais aussi des étudiants nationalistes,
17:32je pense à Alain Griotteret,
17:34qui était allé manifester contre l'occupant à l'Arc de Triomphe,
17:37ceux-là, on n'en parle jamais.
17:38Et pourtant, la résistance, elle a été de droite,
17:41et elle a été aussi de gauche,
17:43comme la collaboration a été
17:45un peu de droite et beaucoup de gauche.
17:47Voilà.
17:47Bien.
17:48Pétain.
17:48Vous connaissez Pétain ?
17:49Oui, je connais Pétain, oui.
17:51Contrairement à M. Delegueux,
17:52je ne sais pas s'il l'a fait exprès, mais bon...
17:53Oui, vous connaissez Pétain.
17:55C'était un raciste.
17:56Je connais...
17:57C'était un raciste.
17:58C'est ce qu'a dit Delegueux, moi,
17:59c'était un raciste, Pétain.
18:01Oui, il a été malheureusement à l'origine
18:04des lois quand même
18:05qui ont été celles sur le statut des Juifs.
18:08Voilà.
18:09Là aussi, enfin, je veux dire...
18:10Malheureusement.
18:11Oui, enfin, M. Delegueux...
18:12Honteusement.
18:13M. Delegueux, je voulais lui faire
18:15un tweet plein d'humour...
18:16Allez-y, allez-y.
18:17...en lui disant,
18:18s'il ne connaît pas Pétain, en fait,
18:20Pétain, c'était le patron de François Mitterrand
18:22à une époque,
18:23et François Mitterrand,
18:24c'était le patron de Mélenchon.
18:25Donc, il devrait quand même
18:26regarder un peu l'histoire
18:27et regarder un peu qui a été engagé avec qui
18:30à un moment donné de l'histoire.
18:31Vous aussi, vous pourriez le regarder
18:33dans la fondation de votre parti.
18:34Mais moi, je dirais...
18:35Oui, mais je sais.
18:36Moi, j'ai toujours dit...
18:37Vous avez toujours dit ?
18:38J'ai toujours dit qu'il y avait,
18:39dans la formation de nos deux partis...
18:40Que vous n'êtes pas fier de votre passé.
18:42Pas du passé de votre parti.
18:44Pas vous, mais du passé de votre parti.
18:47À l'origine, il y a eu des gens
18:48qui étaient dans la Résistance,
18:50qui étaient même compagnons de la Libération.
18:52À Hénin-Beaumont, il y a quelques mois,
18:53ils ont inauguré une rue,
18:55Michel Decamarée, compagnon de la Libération,
18:57et qui était un ami de Jean-Marie Le Pen,
18:59qui a été député européen.
19:00Mais vous ne l'entendrez jamais, tout ça.
19:01Et pourtant, ils étaient au Front National.
19:02Mais il y a d'autres exemples.
19:03Vous en pourriez un.
19:04Oui, mais des décorés de la Francisque,
19:07après le statut des Juifs sous l'Occupation,
19:10nous n'en avons pas eu.
19:11D'accord ?
19:12Et moi, je reproche ça.
19:13Et d'ailleurs, dans ma famille,
19:14on a toujours reproché ça.
19:15À la gauche, qui a toujours pointé du doigt
19:18la responsabilité d'un certain nombre de personnes
19:20dans la Collaboration,
19:21mais qui, elle, s'est bien gardée
19:22de pointer du doigt ce qu'elle savait depuis l'origine.
19:24La responsabilité de François Mitterrand,
19:26René Bousquet et de quelques autres
19:27dans la Collaboration,
19:29jusque, à l'heure, ces vraies actions de résistance
19:32qui les ont finalement, à la fin de la guerre,
19:35laissées libres dans leur vie politique.
19:40Voilà, moi, je connais mon histoire.
19:41Même le général de Gaulle, en 1965,
19:43n'a pas voulu accabler François Mitterrand
19:46alors qu'il avait tous les éléments
19:47de responsabilité de ce qu'il avait fait
19:49pendant la Collaboration.
19:50Je ne juge pas.
19:52Mais moi, je ne veux pas qu'on me juge
19:53par rapport à ça,
19:54alors que, dans le camp d'en face,
19:55ils sont couverts,
19:57et pour le Parti communiste, de sang.
19:59Merci, Louis Alliot, 8h57,
20:02vous êtes sur l'antenne de Sud Radio.
20:04Chacun s'exprime librement ici.
20:06Vous le savez, j'y tiens.
20:08C'est ainsi.
20:09Patrick Roger sera avec vous
20:11juste après les infos de 9h.