Jean Dujardin est Zorro : "J'ai toujours aimé les hommes courageux au cinéma"
La série est Zorro est sur Paramount + depuis le 6 septembre.
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Court métrageTranscription
00:00J'ai toujours aimé les hommes courageux au cinéma,
00:03parce qu'on n'en a pas forcément dans la vie, c'est difficile de prétendre avoir du courage.
00:07Certains acteurs, certains personnages, dont celui-ci, étaient remplis de panache
00:11et devaient combler un manque, sûrement, ou une timidité en tout cas,
00:16qui était un peu trop écrasante.
00:23Essayons.
00:28C'est pas la même matière, non ?
00:30Le criminel avait disparu de notre ville,
00:32mais il est revenu, plus cruel que jamais.
00:36Bonsoir, mon amour.
00:37Bonsoir, chérie.
00:38Qui êtes-vous ?
00:41Zorro, on m'appelle Zorro.
00:45C'était assez étrange d'arriver sur ce plateau en Zorro,
00:49puisque chacun a son Zorro et chacun convoque quelque chose dans son esprit
00:53grâce à cette panoplie.
00:54C'est le point d'orgue de mes masques, en fait, de mon défilé.
00:58Le point d'orgue de mes masques, en fait, de mon désir d'avancer dans ce métier,
01:01masqué, caché.
01:03Je l'explique un peu comme ça.
01:05Pourquoi cette idée est devenue une idée fixe ?
01:08C'est-à-dire qu'à un moment, je le faisais petit, j'en parlais à 20 ans,
01:12je voulais le faire à 30, j'ai attendu jusqu'à 40, je me suis dit,
01:14la messe est dite, ce rêve d'enfant est devenu un cauchemar d'adulte,
01:17je ne pourrai jamais jouer Zorro.
01:18Et puis, j'ai fait un Zorro sur le retour,
01:22qui correspond finalement pas mal à cet âge.
01:24C'est peut-être plus intéressant de le faire maintenant que dans 10 ans,
01:27ou qu'il y a 10 ans.
01:28Donc voilà, le temps m'a donné cette chance-là.
01:31Mais je crois que j'ai avancé, effectivement, avec pas mal de masques,
01:36entre Brice, OSS, enfin dans la comédie, souvent.
01:39Je ne sais pas pourquoi, je n'explique pas tout,
01:42je ne cherche pas forcément à savoir tout.
01:44Je sais que ça m'améliore, des fois, ça me fait du bien.
01:47Si ça peut faire du bien aussi aux autres, tant mieux.
01:51Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ?
01:53Ah, ça ! Montre-moi.
01:58C'est un mi-fouet, mi-sabre ?
02:04Je dirais plutôt ni-fouet, ni-sabre.
02:09Je dirais même, c'est ni-fouet, ni-affaire.
02:15Dépêchons-nous, Gabriella est en danger.
02:17Je crois que c'était un refuge que je ressentais.
02:19C'est un refuge que je voyais dans la série,
02:22aussi bien dans ses décors en carton-pâte,
02:24dans ses costumes, dans ce sourire de Guy Williams.
02:28J'ai revu même, quand j'ai préparé les artistes,
02:31le Zorro de Glass Fairbanks.
02:33Il y a une espèce de vie en mieux
02:36qui me faisait du bien et qui me donnait du courage.
02:39On est corrompu à 52 ans, c'est fini.
02:41On n'a plus l'innocence de notre enfance.
02:43Quand on est enfant, on croit à tout.
02:45Ce film peut durer le temps du dimanche après-midi.
02:47C'est un film de 8 heures.
02:49Alors, c'est une série.
02:51On a des moments d'éveil où on se dit
02:55« je me rends bien compte du bonheur que j'ai à le faire. »
02:59Quand je suis dans une cavalcade à Almeria,
03:01quand je fais un combat d'épée dans le casino,
03:03quand j'ai une scène de jeu avec Audrey et Dana.
03:13Je vais devoir vous sauver la vie comme ça tous les soirs ?
03:15Je m'en sors peut-être très bien toute seule.
03:17Attention !
03:24On s'est dit qu'on allait faire les poches un peu à droite à gauche
03:26de toute façon, parce que ça ne sert à rien de se planquer.
03:29On les a, les références, tout le monde les a.
03:31Et c'est vrai que la plus importante étant celle de Guy Williams.
03:35C'était une madeleine que je gardais toujours en moi,
03:39que ce soit dans les combats d'épée,
03:41que ce soit dans les combats d'épée,
03:43que ce soit dans ma façon de réagir,
03:45dans ma façon de projeter ce rire.
03:47Il y avait de ça.
03:49Et puis ensuite, on passait par tous ces thèmes,
03:51ces thèmes qui ont été imposés.
03:53C'est-à-dire, le fil quand même de cette série,
03:55c'est cette histoire d'amour.
03:57L'ultracapitalisme évidemment, la colonisation.
03:59Il y a tous ces thèmes qui rentrent,
04:01ces histoires personnelles du sergent Garcia et sa poésie.
04:05Mais ce qu'on fait généralement,
04:09c'est qu'on essaie de faire un bon ménage
04:13entre le drame, l'action et la comédie.
04:15Et ça, c'est peut-être un peu des années 60,
04:19un peu des films de bande des races
04:23et un petit pas de côté français, peut-être.
04:31Ce criminel avait disparu de notre ville,
04:33mais il est revenu.
04:35Plus cruel que jamais.
04:37Pendant 20 ans,
04:39j'ai essayé de comprendre l'homme derrière le masque.
04:43Voilà mes conclusions.
04:45Écrasé par un père tyrannique,
04:47Zorro est en colère adulte
04:49parce qu'il n'a pas pu être en colère enfant.
04:53N'importe quoi.