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00:00Madame, Monsieur, bonsoir et bienvenue à cette édition des questions économiques.
00:19Contrat de partenariat public-privé, une panacée pour le développement de l'Afrique et partant le Cameroun.
00:26La problématique meuble les débats sur les politiques publiques.
00:29En effet, depuis une quinzaine d'années, les États africains se sont emparés de cet outil
00:34pour accélérer la réalisation des projets d'envergure grâce au préfinancement des contractants.
00:40La Banque mondiale parle de 292 projets de PPP en Afrique subsaharienne
00:45qui sont allés jusqu'au closing financier pour un montant de 60 milliards de dollars.
00:51Le Cameroun, le Sénégal et la Côte d'Ivoire, pour ne citer que ces exemples-là,
00:55ont de quoi être fiers de certaines de leurs réalisations qui ont vu le jour
00:59grâce à une bonne répartition des risques entre le secteur public et le secteur privé
01:04et un recours limité à l'endettement.
01:07Mais si on a enregistré des succès grâce au PPP, les échecs sont également légion,
01:13d'où la question au menu de votre émission ce soir.
01:16Les contrats PPP sont-ils la solution miracle contre les contraintes budgétaires
01:23dans un contexte de quête de développement ?
01:25Question à notre invité du soir, Robert Lissinguet,
01:28qui est le directeur par intérim de la technologie, de l'innovation,
01:33de la connectivité et de l'infrastructure de la Commission économique de l'Afrique
01:37pour les Nations unies. Bonsoir et bienvenue.
01:40Merci, je suis content d'être ici. Je vais répondre en anglais,
01:44mais de temps en temps, je vais essayer de parler en français aussi.
01:48Merci, merci beaucoup.
01:49Alors, en guise de mise en bouche pour la gouverne de nos téléspectateurs,
01:52dites-nous, lorsqu'on parle de contrat de partenariat public-privé,
01:57on parle de quoi et qui sont les acteurs qui entrent en scène ?
02:02Je pense que pour répondre à cette question,
02:05il faut regarder le contexte de développement d'infrastructures en Afrique,
02:09dans le monde entier et en Cameroun en particulier.
02:13Au cours des années, les gouvernements ont été responsables, plus ou moins,
02:18d'investir dans l'infrastructure.
02:20Les gouvernements ont beaucoup de défis responsables pour la santé,
02:24pour l'agriculture, pour l'éducation,
02:27et il devient très difficile pour les gouvernements
02:30de répondre aux conditions de développement d'infrastructures.
02:33C'est pourquoi le secteur privé doit s'y intégrer.
02:36Le secteur privé doit s'y intégrer,
02:38non seulement en apportant l'investissement nécessaire,
02:42mais aussi l'expertise nécessaire pour compléter le travail du gouvernement.
02:48Quand on parle de contrat de partenariat public-privé,
02:51on parle essentiellement du partage des risques.
02:55Il y a certaines choses que le gouvernement peut faire bien.
02:58Il y a aussi certaines choses que le secteur privé peut faire bien.
03:03Le contrat de partenariat public-privé est une relation,
03:07un accord entre le gouvernement et le secteur privé
03:11pour que chaque parti fasse ce qu'il est en mesure de faire.
03:16Je vous donne un exemple typique.
03:18Le gouvernement doit mettre en place l'environnement
03:21pour l'investissement dans l'infrastructure.
03:24Le secteur privé peut venir avec les finances nécessaires.
03:29Mais bien sûr, le secteur privé investira seulement
03:33si il y a une sorte de garantie
03:36qu'ils remettront l'amount d'argent qu'ils ont investi
03:40et qu'ils fassent de l'argent.
03:42Dans de nombreux cas, ils souhaitent avoir une sorte de garantie
03:46que si il y a un risque politique ou commercial,
03:50le gouvernement peut venir pour soutenir le secteur privé.
03:55C'est ce que le contrat de partenariat public-privé signifie.
03:59C'est un accord entre le gouvernement et le secteur privé
04:04et ils s'agissent sur le partage des risques.
04:09Il s'agit donc pour une entité publique
04:12de confier à un partenaire privé tout
04:16ou alors une partie de la conception, de la construction,
04:19du financement et de la maintenance d'un équipement public
04:24pour une durée déterminée
04:26contre un loyer payé par cette même entité publique
04:30au partenaire privé une fois l'infrastructure livrée.
04:33Mais alors, quelles sont les différentes formes
04:36de partenariat public-privé qui existent ?
05:07C'est un contrat de partenariat public-privé.
05:10Il s'agit d'un contrat de partenariat public-privé
05:13entre le secteur privé et le secteur privé.
05:16Il s'agit d'un contrat de partenariat public-privé
05:19entre le secteur privé et le secteur privé.
05:22Il s'agit d'un contrat de partenariat public-privé
05:25entre le secteur privé et le secteur privé.
05:28Il s'agit d'un contrat de partenariat public-privé
05:31entre le secteur privé et le secteur privé.
05:34Ils donneront cela au gouvernement du Cameroun.
05:37Voilà une forme de partenariat public-privé
05:40qu'on appelle « construire, gérer, et transferter ».
05:44Vous pourriez aussi avoir une situation
05:47où le gouvernement a déjà une infrastructure en place
05:50et ils apportent l'expertise du secteur privé
05:54pour gérer cet événement particulier.
05:59C'est une forme de partenariat public-privé,
06:02Ce n'est pas une partnership, mais c'est une sorte de contrat de service.
06:08Donc vous avez différents types de partnership public-privé.
06:13Généralement, l'on espère que le centre privé recevra ses ressources
06:19grâce aux charges que les utilisateurs d'une infrastructure payent.
06:24Cela pourrait être l'électricité.
06:26Par exemple, la construction d'une dame ou d'un plan solaire.
06:35Donc l'investisseur, le secteur privé,
06:38espère que les charges électriques payées par les utilisateurs
06:43pour l'utilisation de l'électricité,
06:45et qu'ils recevront leur argent.
06:48Mais il y a aussi des situations où c'est clair
06:52que les utilisateurs ne seront pas en mesure
06:55de couvrir l'investissement du secteur privé.
07:01Donc le gouvernement peut venir
07:03et payer le déficit au secteur privé.
07:07C'est le cas, par exemple, dans les zones rurales.
07:10Si vous avez un projet d'électrification dans les régions rurales,
07:16c'est très clair que le secteur privé ne peut pas récupérer l'investissement.
07:25Alors dans ces cas-là, le gouvernement doit intervenir
07:29pour faire le complément des ressources pour le secteur privé.
07:34Donc oui, généralement, vous espérez que le secteur privé
07:39récupère ses ressources, son argent,
07:42par la paye des services payés par les utilisateurs de ce service.
07:47Mais dans des situations, par exemple, dans les zones rurales,
07:51je vous donne un exemple typique.
07:53Si vous construisez une voie de tour,
07:55la recherche a montré qu'il faut au moins 10 000 véhicules par jour
08:01pour pouvoir récupérer l'investissement du secteur privé.
08:06Maintenant, si vous n'avez que 2 000 véhicules dans une zone rurale,
08:10il me semble clair que le secteur privé ne récupère pas son argent.
08:16Donc le gouvernement peut intervenir et dire
08:19« Ok, je vais complémenter ce que le secteur privé peut faire
08:24des utilisateurs de ces services. »
08:27Donc il y a plusieurs options.
08:30Il y a l'option où le gouvernement n'y passe pas du tout,
08:34il n'offre pas même pas de garantie
08:37dans des situations où les négociations s'arrêtent avec le gouvernement
08:42pour offrir des garanties pour le secteur privé.
08:47Maintenant, vous avez parlé du fait que les PPP sont des panacées.
08:52Oui. On va revenir sur cette affaire, sur ce volet-là.
08:58Est-ce que les PPP sont des panacées ?
09:01Avant d'y arriver, si vous permettez,
09:03je voudrais qu'on s'arrête maintenant sur les avantages
09:07des contrats de partenariat public-privé.
09:11On va parler de concessions pour les travaux publics,
09:14on va parler d'affermage, on va parler de régie intéressée,
09:17on va parler même de bail,
09:19on va parler d'autorisation d'occupation temporaire.
09:21Tout ça, ce sont des différentes formes de contrats
09:24de partenariat public-privé.
09:27Mais je voudrais savoir quels sont les avantages
09:31des contrats de partenariat public-privé pour l'Afrique,
09:35mais également pour un pays comme le Cameroun
09:37qui est en quête de développement.
09:40Je pense que l'avantage le plus important des contrats de partenariat public-privé
09:47sont les ressources que les secteurs privés apportent.
09:51La Banque de Développement africaine a estimé
09:55que l'Afrique a besoin d'environ 120-170 milliards d'euros par an,
10:03à l'USD, pour financer son infrastructure.
10:07Maintenant, les gouvernements n'ont simplement pas les ressources
10:13nécessaires pour mettre en place l'infrastructure.
10:16Quelqu'un doit fermer cette piste,
10:19et c'est là que les secteurs privés vont venir,
10:22pour amener les ressources financières,
10:25pour compléter ce que les gouvernements africains
10:28ont déjà dépensé sur l'infrastructure.
10:30C'est pour cela qu'ils amènent les ressources financières nécessaires.
10:36Deuxième chose, c'est l'expertise que le secteur privé apporte.
10:40Ce n'est que de la finance, c'est aussi l'expertise
10:44sur la construction des routes, des dames,
10:48sur les projets TIC et ainsi de suite.
10:51Donc, il y a essentiellement deux avantages du partenariat public-privé.
10:58Première chose, c'est l'argent, les ressources financières
11:03que les gouvernements n'ont pas assez.
11:06Pour lancer, par exemple, les projets d'envergure,
11:09les grands projets de certains États n'ont pas d'argent.
11:12Alors, lorsqu'ils ont recours au partenariat public-privé,
11:15ça permet de lancer ces grands projets-là,
11:18sans faire souffrir les caisses de l'État de manière particulière.
11:21Exactement, c'est le point.
11:24Si vous avez un grand projet, comme une dame,
11:28ou une construction de route,
11:31et si vous voyez que ce projet peut être attirant
11:35pour le secteur privé, et quand je dis attirant,
11:38je veux dire que le projet est financièrement viable,
11:43ce qui veut dire que le secteur privé va récupérer son argent.
11:46Le gouvernement dit que le projet est économiquement viable.
11:50Donc, au-delà de la finance, il y a un bénéfice pour la communauté.
11:56Alors, pourquoi ne pas la gouvernement
11:59permettre au secteur privé d'investir,
12:03et d'utiliser les ressources limitées que le gouvernement possède ?
12:07Et je veux faire clair,
12:09quand je dis que le gouvernement n'investit pas dans l'infrastructure,
12:13beaucoup de gens ne savent pas que les pays africains,
12:16y compris le Cameroun,
12:18dépensent plus sur l'investissement dans leur infrastructure
12:21que sur les ressources de leurs partenaires de développement.
12:25Mais ce que je veux dire, c'est que l'amount d'argent
12:28que les gouvernements africains investissent dans l'infrastructure,
12:32n'est pas suffisant pour fermer la gorge.
12:35Et ce que je veux dire aussi, c'est que si le secteur privé
12:39trouve le projet attirant,
12:41alors il fait sens pour le gouvernement d'utiliser les ressources qu'il a
12:45pour investir dans quelque chose d'autre.
12:50Donc c'est l'un des avantages du secteur public et privé.
12:54L'autre avantage, c'est un recours assez limité à l'endettement.
12:59Les PPP permettent d'éviter, dans une certaine mesure, les emprunts.
13:04C'est exactement le cas,
13:06parce que je pense que les pays africains sont très,
13:10pour être honnête, endettés.
13:12Nous avons un problème d'endettement et de sustainabilité sur notre continent,
13:17et nous avons vu que cela a augmenté avec l'événement récent,
13:22la pandémie de la COVID-19,
13:25la crise dans des endroits du monde, y compris en Europe.
13:30Et à cause de tout ça, le coût d'endettement est très élevé.
13:36Et donc, en particulier pour les pays africains,
13:40il fait sens de limiter l'endettement
13:44que les pays africains sont endettés,
13:47et de permettre au secteur privé d'entrer.
13:50Donc, vous avez absolument raison,
13:53parce qu'il n'y a qu'un nombre limité de façons
13:56que le gouvernement peut financer un projet.
13:59Il peut le financer à travers son budget,
14:02il peut le faire à travers l'endettement,
14:04de l'endettement de développement financier,
14:06de l'endettement conceptuel,
14:08ou de l'endettement commercial de la banque.
14:11Donc, amener au secteur privé,
14:14c'est définitivement réduire le coût d'endettement des pays.
14:20Donc, c'est une très bonne méthode aussi
14:26pour engager le secteur privé.
14:29Mais ce n'est pas la fin de l'histoire,
14:31parce que les gouvernements sont impliqués dans les garanties,
14:36parce qu'en certains cas, le secteur privé,
14:40une des conditions dans lesquelles ils veulent entrer,
14:43c'est d'avoir une garantie.
14:45Par exemple, si les services qu'ils fournissent,
14:49les utilisateurs ne payent pas suffisamment
14:54pour couvrir leur investissement,
14:56alors ils voudraient que le gouvernement garantisse.
14:59Et les gouvernements sont parfois reluctants aussi
15:02à l'amount de garanties qu'ils peuvent fournir.
15:05Alors, on va quand même citer quelques exemples.
15:08Il y a eu un certain nombre de succès enregistrés
15:10depuis près de 15 ans,
15:13depuis que les États africains ont décidé d'avoir recours
15:16à cet outil-là pour financer le développement.
15:19Pour le cas de la Côte d'Ivoire, on parle par exemple
15:21de 30 projets qui ont été réalisés
15:24grâce au partenariat public-privé.
15:27Pour le Cameroun, on va citer peut-être un exemple,
15:30mais c'est un exemple de poids.
15:32J'en parlais tout à l'heure, c'est le barrage de Natigal.
15:35420 mégawatts de puissance installées
15:39grâce au partenariat public-privé.
15:4215% pour l'État du Cameroun, 10 à 15% pour l'État du Cameroun,
15:4685% porté par le secteur privé.
15:49C'était, on va dire, c'est un projet d'envergure,
15:52c'est l'un des plus grands, on va dire,
15:54pour ce qui est de l'Afrique,
15:56qui a été réalisé en partenariat public-privé au Cameroun.
15:59Au Sénégal, on parle d'autoroutes,
16:01on parle de péages routiers,
16:03de plusieurs infrastructures qui ont été réalisées
16:06grâce au partenariat public-privé.
16:09On n'a cité que quelques exemples,
16:12mais il y a également des échecs, malheureusement.
16:15Il y a également des échecs qui ont été enregistrés.
16:17Et donc, du coup, la question que je voudrais vous poser,
16:19c'est celle de savoir ce que vous répondez
16:21à ceux qui soutiennent que les PPP
16:24ne sont pas toujours tout bénef pour les États,
16:28et partant pour les États africains.
16:30D'accord.
16:32Très bon point.
16:36Est-ce que les PPP sont des panacées ?
16:40C'est une bonne question.
16:43Mais pour répondre à cette question,
16:45il faut regarder les différents risques
16:48associés au partenariat public-privé.
16:52D'abord, il y a l'issue du débit que vous avez mentionné.
16:59Et c'est ce qui se présente dans la picture
17:04quand le gouvernement doit payer une garantie
17:09parce que le projet n'est pas commercialement viable.
17:13Cela signifie que le gouvernement
17:15entre dans un projet de partenariat public-privé
17:18et les ressources qui sont générées
17:20ne sont pas suffisantes pour l'investissement du secteur privé.
17:23Donc, le gouvernement doit venir.
17:26Mais il y a différents problèmes associés aux PPP.
17:30Le projet doit être bien préparé.
17:33Quand je dis bien préparé...
17:35C'est-à-dire un projet viable.
17:37Oui, de nombreuses façons.
17:39Il doit y avoir, techniquement,
17:42la flexibilité technique, économique...
17:47D'impact aussi.
17:49D'impact.
17:51D'impact, d'assessment, d'analyse des coûts-bénéfices.
17:56Le gouvernement doit aussi avoir
17:59un environnement propre, stable et légal.
18:04Politiquement aussi.
18:06Parce qu'il y a des cas où il y a un changement de gouvernement
18:10et un nouveau gouvernement ne veut pas honorer...
18:14Des engagements pris par le gouvernement précédent.
18:16Oui.
18:17Il y a toutes sortes de risques
18:20qui peuvent être associés aux partenariats publics et privés.
18:24Donc, oui, ce n'est pas...
18:26Ce n'est pas une panacée.
18:28Ce n'est pas une panacée.
18:30Les avantages sont très clairs.
18:33Mais si le projet n'est pas proprement préparé,
18:38techniquement,
18:40cela signifie qu'il y aura des coûts.
18:43Si les projections du niveau de trafic pour une voie de tour
18:48ne sont pas proprement réalisées,
18:50et qu'il y a moins de trafic que prévu,
18:53alors ce projet va faire l'erreur.
18:56Il y a des risques liés à la monnaie.
18:59Par exemple, la monnaie...
19:02Le secteur privé peut acheter en dollars
19:05et collecter des charges dans la monnaie locale.
19:09Et il y a une dépétition dans la monnaie locale.
19:12C'est un problème.
19:13Dans certains pays, c'est difficile de transférer la monnaie
19:17que les entreprises font dans un seul pays
19:21à leur propre pays.
19:23Donc, il y a beaucoup de problèmes potentiels dans le PPP.
19:30Mais la bonne nouvelle, c'est que le PPP est une négociation.
19:34Avant d'arriver aux bonnes nouvelles,
19:38je voudrais quand même qu'on cite également
19:40quelques échecs qui ont été enregistrés en Afrique.
19:42C'est par exemple le cas de la concession de Transrail
19:45pour l'exploitation de la ligne de chemin de fer
19:47entre Bamako et Dakar.
19:49Le contrat relatif a été signé en 2003
19:53et finalement, il a été résilié en 2015.
19:56Et puis en 2013, il y a également la privatisation
19:59du secteur de l'électricité au Nigeria.
20:02Ça n'a pas marché comme on le souhaitait.
20:05Et donc, du coup, pour revenir à la question des infrastructures,
20:08des investissements lourds, de manière plus précise,
20:11notamment la construction des infrastructures,
20:13comme je le disais, il arrive également qu'à long terme,
20:16l'État soit amené à payer des loyers
20:20au-dessus même des investissements initiaux.
20:24Oui, je pense qu'il y a beaucoup de risques
20:31que l'on peut associer à la construction
20:34d'un projet large ou lourd.
20:37Il peut y avoir des coûts sur le long terme,
20:40ce qui signifie que le projet peut être plus coûteux
20:43que ce qui était anticipé.
20:46Il peut y avoir plusieurs raisons pour cela.
20:51Peut-être que c'était un plan pauvre,
20:53peut-être que c'est l'inflation,
20:55donc plusieurs raisons peuvent causer des coûts sur le long terme.
21:00Il peut y avoir aussi des délais
21:03qui n'étaient pas anticipés dans le processus de construction.
21:08Parfois, c'est un problème technique.
21:12Il peut y avoir aussi un force majeur,
21:15que quelque chose arrive,
21:18comme une flotte,
21:21peut-être un désastre naturel,
21:23une catastrophe, ou quelque chose comme ça,
21:25qui n'était pas anticipé.
21:27Il peut y avoir plusieurs raisons
21:29pour lesquelles il peut y avoir des coûts sur le long terme,
21:32ou des délais sur le long terme,
21:34ce qui est un risque que le secteur privé,
21:37évidemment, ne veut pas prendre la responsabilité
21:41des coûts supplémentaires.
21:44Par exemple...
21:46Quels sont les risques les plus difficiles à adresser,
21:48ce sont les risques budgétaires,
21:50qui sont justement liés au partenariat public-privé?
21:53Je pense que ça dépend de la partie qui le regarde,
21:58que ce soit le gouvernement ou le secteur privé.
22:01Le secteur privé,
22:03le risque le plus important
22:06concernant le secteur privé,
22:09c'est le risque commercial.
22:12Est-ce qu'il va récupérer son argent?
22:15Deuxièmement, il y a le risque politique.
22:17Est-ce que la situation politique du pays est stable
22:20pour que le projet continue?
22:23Troisièmement, il y a le risque régulier.
22:26Est-ce que le gouvernement s'est engagé à ce projet?
22:29Par exemple, est-ce qu'il y a une loi d'investissement?
22:32Est-ce que le gouvernement a un programme d'infrastructure
22:35avec des projets clairs?
22:38Si le gouvernement a un programme d'infrastructure clair
22:41avec des stratégies et des projets,
22:43et que ce projet existe,
22:46cela démontre au secteur privé
22:48qu'il y a un engagement.
22:50Du point de vue du gouvernement,
22:52le risque qu'il regarde,
22:54c'est la capacité technique du secteur privé.
22:58Le secteur privé, est-ce qu'il est capable de faire ce travail-là?
23:02Le risque de financement,
23:04est-ce que le secteur privé,
23:07le compagnie, a ces capacités
23:10et l'expérience de faire ce travail-là?
23:13Cela veut dire qu'il faut regarder ces questions
23:17en contexte de l'État
23:20et en contexte du secteur privé.
23:23Justement, je voudrais partager avec vous
23:26le point de vue de l'une de vos collègues.
23:30Il s'agit précisément de Carole Dévidal,
23:32qui est référente PPP à l'AFD
23:35et qui dit que les PPP ont été vendues
23:38comme la panacée en Afrique.
23:40Des cadres juridiques ont commencé à être élaborés.
23:45Les gouvernements se sont précipités.
23:48Il s'agit d'un outil parmi d'autres.
23:51Il doit être utilisé à bon escient
23:53après avoir vérifié qu'il correspond bien
23:56aux besoins de tel ou tel projet.
24:00Fin de citation.
24:01Alors, moi, je voudrais vous entendre
24:03sur cette déclaration de Carole Dévidal,
24:07mais surtout sur cette petite phrase,
24:10les États se sont précipités,
24:13les gouvernements se sont précipités.
24:15Est-ce que vous partagez ce point de vue ?
24:44Je pense que c'est une des raisons
24:46pour lesquelles nous travaillons
24:48avec les pays africains,
24:50y compris le Cameroun.
24:52C'est vrai que parfois, il y a un échec
24:55entre le secteur privé et le gouvernement,
24:58où le secteur privé est plus capable
25:01de négocier.
25:03Mais laissez-moi aussi
25:05rassurer vous sur ce point de vue.
25:07Je pense qu'il y a beaucoup de choses
25:11Mais laissez-moi aussi rassurer vous
25:14sur les résultats que nous voyons
25:17dans les projets de PPP.
25:19Ils varient à travers les secteurs.
25:22Par exemple, les PPP ont été plus réussis,
25:26je pense, dans les projets d'ICT,
25:30et peut-être un peu plus
25:33en énergie qu'en transport de route.
25:39Cela dépend également
25:42des pays spécifiques.
25:45Si vous prenez l'Afrique du Sud,
25:49où il y a, entre Johannesburg et Pretoria,
25:53des milliers de véhicules passant là-bas,
25:57alors cela fait sens
26:00que cela sera plus profitable.
26:03Alors pourquoi je suis d'accord
26:05avec le statement que les PPP
26:07sont des pays spécifiques,
26:11des secteurs spécifiques.
26:15C'est pour cela que nous devons
26:17prendre les projets un par un.
26:19Justement, c'est pour cela qu'elle dit
26:21que cette option doit être utilisée.
26:24Après avoir vérifié
26:26quelle correspond l'option,
26:28bien au besoin de tel ou tel projet.
26:31Exactement.
26:33C'est la raison pour laquelle
26:36les pays comme le Cameroun
26:38ont créé des unités PPP
26:42pour faire l'évaluation
26:46des projets qui peuvent se réaliser
26:51à travers le PPP.
26:54C'est exactement la raison
26:56pour laquelle les pays
26:58sont en train de mettre
27:00cette forme d'unité,
27:02des régulations,
27:04pour quel genre de projet
27:06doit être réalisé par le PPP.
27:10Donc c'est la raison
27:12et je pense que c'est
27:14les problèmes comme ça
27:16que les régulations
27:18doivent, n'est-ce pas,
27:21adresser et que les unités
27:23comme le Capa,
27:25elles ont créé pour résoudre
27:27ce genre de problème.
27:29Alors justement, le Conseil d'appui
27:31à la réalisation des contrats
27:33de partenariat CARPA,
27:35dont vous venez de parler,
27:37a organisé un séminaire
27:39de renforcement des capacités
27:41des acteurs des administrations
27:43sur le rôle et l'importance
27:45des PPP dans le développement
27:47des infrastructures d'un pays.
27:49Adèle Kalga a pris part aux travaux
27:51et elle nous en dit plus
27:53dans cet élément.
27:5529 projets font peser
27:57le portefeuille des contrats
27:59de partenariat public-privé.
28:01L'outil a déjà fait ses preuves
28:03dans plusieurs pays d'Afrique
28:05et va à la conquête des investissements
28:07du marché privé camerounais.
28:09Dans cette quête de l'émergence,
28:11aucun domaine n'est négligé.
28:13Faire venir le secteur privé
28:15dans la réalisation des projets publics,
28:17le Conseil d'appui à la réalisation
28:19des contrats de partenariat
28:21mène le combat depuis 2006.
28:23Cela suppose d'avoir
28:25des connaissances bien acquises
28:27sur les leviers du développement.
28:29Ce séminaire de renforcement
28:31des capacités des acteurs
28:33des administrations balise le terrain
28:35aux objectifs infrastructurels.
28:37Soutenu par la Commission économique
28:39des Nations Unies pour l'Afrique,
28:41les travaux de trois jours
28:43organisés par la CARPA
28:45devront déboucher sur des résolutions
28:47concrètes.
28:49Retour sur ce plateau,
28:51merci Adèle Kalga.
28:53Vous avez pris part à ces travaux
28:55par le Conseil d'appui à la réalisation
28:57des contrats de partenariat
28:59ici même à Yaoundé
29:01pour dire que
29:03l'ACEA
29:05accompagne, soutient
29:07la mise en œuvre des PPP
29:09dans les États africains.
29:11Mais je voudrais savoir comment cet accompagnement
29:13se fait de manière concrète.
29:15Concrètement,
29:17nous avons
29:19trois composantes
29:21dans l'assistance de soutien
29:23que nous fournissons
29:25à six pays africains,
29:27le Cameroun étant l'un d'entre eux.
29:29La première chose que nous avons fait,
29:31en travaillant très prochement
29:33avec chaque pays,
29:35y compris le Cameroun,
29:37est d'avoir un assessment
29:39de la situation
29:41des partenariats publics et privés
29:43dans le pays.
29:45La première question est
29:47d'avoir une régulation
29:49au Cameroun qui est adéquate
29:51pour les partenariats publics et privés.
29:53Deuxièmement,
29:55avons-nous une unité,
29:57une unité de PPP
29:59capable de gérer
30:01les PPP dans le pays ?
30:03Avons-nous
30:05une pipeline de PPP
30:07qui est prête
30:09pour financer
30:11par les investisseurs ?
30:15Ce sont les trois
30:17questions clés.
30:19Pour le cas du Cameroun,
30:21sans vous couper,
30:23le cadre juridique s'articule
30:25autour, pour le moment,
30:27et vous allez certainement
30:29compéter cet arsenal,
30:31autour de deux textes de loi.
30:33D'abord la loi du 29 décembre 2006
30:35qui porte le régime des contrats
30:37PPP, je crois,
30:39et puis la loi du 25 juillet 2023
30:41qui fixe le régime général
30:43des contrats de partenariat PPP
30:45dans notre pays et qui s'articule
30:47sur les contrats de partenariat
30:49public-privé de type concession
30:51à paiement par les usagers,
30:53le contrat de PPP à paiement
30:55mixte et puis éventuellement
30:57la passation des marchés dérogatoires.
30:59Je pense que Cameroun a
31:01une situation unique
31:03en termes d'un cadre juridique.
31:05Vous avez un cadre général
31:07mais vous avez aussi
31:09des lois sectorielles.
31:11Est-ce que c'est un avantage
31:13ou un inconvénient ?
31:15C'est peut-être un inconvénient
31:17si ce n'est pas bien coordonné.
31:19Je donne un exemple typique.
31:21Si chaque ministère
31:23des Mines,
31:25de l'Énergie,
31:27de l'ICT
31:29a ses propres lois
31:31qui gouvernent le PPP,
31:33ce n'est pas nécessairement
31:35une mauvaise chose
31:37mais on peut se demander
31:39quelle devient la rôle
31:41de l'ICT.
31:43Est-ce qu'il y a un problème
31:45de coordination ?
31:47Oui, il y a un problème
31:49de coordination et il y a aussi
31:51un problème de capacité.
31:53Je pense que j'ai suivi
31:55et j'ai pris part
31:57dans l'atelier et je vois
31:59qu'il y a la capacité
32:01dans le CAPA.
32:03Mais je ne sais pas
32:05s'il y a aussi cette capacité
32:07dans les différents
32:09ministères
32:11pour gérer
32:13les projets PPP.
32:15Donc ça veut dire que si
32:17chaque ministère
32:19est en train de travailler
32:21sur le PPP, est-ce qu'il y a
32:23cette capacité
32:25de faire
32:27les évaluations des projets
32:29parce que c'est quelque chose
32:31qui est très technique
32:33et je suis sûr, je vois
32:35que le CAPA est en train
32:37de développer ces capacités.
32:39Est-ce que c'est
32:41plus
32:43avantageux
32:45d'avoir
32:47toutes ces capacités dans les différents
32:49ministères ? Peut-être que c'est bon,
32:51mais est-ce qu'on met
32:53les ressources dans tous ces ministères-là
32:55pour développer
32:57ces capacités de gérer
32:59les PPP ?
33:01Donc on peut
33:03faire l'argument que si c'est
33:05centralisé sur le CAPA,
33:07il y a un
33:09framework
33:11où il y a une liste
33:13des projets PPP.
33:15C'est un point d'entrée où les gens
33:17viennent à Cameroun.
33:19Ils doivent savoir où.
33:21C'est comme une boutique
33:23où il y a toutes les priorités
33:25des projets PPP.
33:27Donc l'avantage d'avoir
33:29ce genre de coordination
33:31centrale, c'est qu'elle
33:33offre
33:35une plateforme unique
33:37où les investisseurs
33:39peuvent aller
33:41et automatiquement voir
33:43les projets qui ont déjà été
33:45assessés à Cameroun comme priorité.
33:47Il n'y a rien de terriblement faux
33:49en les avantager dans les différents
33:51ministères, mais
33:53en termes de
33:55promotion des projets.
33:57On va faire un peu de benchmark.
33:59Je voudrais savoir comment ça se passe ailleurs.
34:01Je rappelle que
34:03la CEA a mené
34:05des études dans six pays
34:07d'Afrique, notamment la Côte d'Ivoire,
34:09la Zambie, le Malawi, l'Ouganda, le Kenya
34:11et bien sûr le Cameroun.
34:13Dites-nous comment ça se fait ailleurs avant qu'on ne revienne sur
34:15les résultats de ces études qui ont été menées.
34:17Je pense que c'est
34:19dans de nombreux pays,
34:21dans les autres pays
34:23que nous soutenons
34:25en ce moment.
34:27Vous avez un
34:29PPP central.
34:31Vous avez une loi d'investissement
34:33dans le pays
34:35qui gouverne
34:37les investissements dans
34:39tout le secteur.
34:41Est-ce que ça
34:43translite dans
34:45des projets concrets
34:47dans ces différents pays?
34:49C'est difficile
34:51pour moi de dire en ce moment.
34:53Parce que les PPP,
34:55dans de nombreux cas, dans de nombreuses instances,
34:57n'ont pas
34:59généré
35:01beaucoup de projets. Dans le Cameroun,
35:03c'est vrai qu'il n'est pas
35:05complètement nouveau. Je pense que les lois de PPP
35:07ont été mises en place dans les années 1990.
35:09C'était il y a longtemps.
35:11Et nous avons
35:13quelques exemples
35:15de projets qui ont été
35:17implémentés par les PPP.
35:19Mais je ne pense pas qu'il y en ait autant
35:21que l'on aimerait voir.
35:23Si vous prenez le Sénégal,
35:25je regarde
35:27un nouveau aéroport,
35:29qui est un projet de PPP.
35:31Ils ont une route longue
35:33de l'aéroport
35:35à la ville.
35:37Je pense qu'ils essaient de construire
35:39une route rapide aussi.
35:41Donc vous avez des exemples concrets
35:43dans ce pays.
35:45Mais je pense que
35:47je n'ai pas vu suffisamment
35:49d'informations.
35:51Et nous n'avons pas mis en place
35:53de studies pour suggérer que,
35:55parce que Cameroon a
35:57des lois de PPP
35:59dans différents ministères,
36:01cela a eu
36:03un impact négatif
36:05sur l'implémentation
36:07des projets de PPP.
36:09Je réfléchis
36:11à ce qu'en termes de promotion
36:13des projets,
36:15il est mieux d'avoir une plateforme.
36:17Et je reviendrai à cela plus tard
36:19quand je parlerai des
36:21plateformes de PPP continentales.
36:23Oui, justement.
36:25On va en parler vers la fin de cette édition.
36:27Je voudrais qu'on s'arrête sur
36:29ces études qui ont été
36:31menées, des études d'évaluation
36:33de la mise en œuvre des contrats
36:35de partenariat public-privé
36:37dans les 6 pays que j'évoquais tout à l'heure,
36:39à savoir la Côte d'Ivoire, la Zambie,
36:41le Malawi, l'Ouganda, le Kenya et bien sûr
36:43le Cameroun. Quels sont les principaux
36:45résultats de ces études ?
36:47Est-ce que les problèmes sont les mêmes
36:49partout ?
36:51En général,
36:53il y a un problème similaire,
36:55c'est que,
36:57alors qu'ils ont
36:59une liste
37:01de projets,
37:03beaucoup de ces pays sont
37:05empêchés
37:07d'avoir une liste de projets
37:09et d'y implémenter.
37:11Et ce que cela nous dit,
37:13c'est qu'ils ont besoin
37:15d'assurances de transactions,
37:17d'assurances de services.
37:19C'est-à-dire qu'ils ne peuvent pas
37:21changer de projet,
37:23d'être dans une liste
37:25d'un projet
37:27où il y a des investissements
37:29du secteur privé,
37:31ce qui signifie qu'il faut
37:33partir de la phase du concept,
37:35dont beaucoup de ces pays
37:37ont des projets,
37:39des concepts,
37:41pour les aider,
37:43pour travailler avec eux,
37:45pour faire des études de visibilité,
37:47d'environnement,
37:49d'impact,
37:51d'assessment.
37:53Il faut travailler avec eux
37:55pour assister à ce type
37:57de partenariat public-privé.
37:59On a commencé à en parler
38:01au début de ce programme,
38:03qu'il y a beaucoup d'options
38:05à utiliser.
38:07Donc, notre conclusion,
38:09c'est que nous devons travailler
38:11avec les institutions financières
38:13de développement,
38:15et ensemble avec les pays,
38:17nous pouvons changer les projets.
38:19Est-ce que le problème, ce n'est pas également
38:21au niveau de la complexité
38:23des procédures ?
38:25Bien...
38:27La complexité
38:29dans les procédures...
38:31La complexité, même la durée
38:33des procédures.
38:35C'est...
38:39D'une certaine manière,
38:41on pourrait dire que c'est compliqué,
38:43mais je ne pense pas que c'est
38:45au-delà...
38:47C'est compliqué au point
38:49qu'il ne peut pas être dépassé.
38:51En Cameroun, je pense qu'il y a
38:53un processus qui implique
38:55le ministère des Finances,
38:57le CAPAC,
38:59je pense qu'il y a aussi
39:01une autorisation
39:03de l'Office du Premier ministre.
39:05Donc, je crois que les projets
39:07viennent du ministère,
39:09ils viennent au CAPAC,
39:11avant que plus d'études détaillées soient faites.
39:13Et l'autorisation,
39:15finalement, vient,
39:17si je comprends bien,
39:19de l'Office du Premier ministre.
39:21L'Office du Premier ministre.
39:23Donc, je pense qu'en termes de procédures,
39:25ce n'est pas terriblement
39:27compliqué,
39:29mais je pense que c'est la décision
39:31de décider
39:33que ce projet,
39:35on veut l'impliquer
39:37grâce aux partenariats publics et privés.
39:39Et,
39:41l'assistance, la capacité
39:43de démarrer ce projet.
39:45Ce que nous avons vu dans de nombreux pays africains,
39:47c'est qu'ils ont une liste de projets,
39:49mais ils ont besoin de soutien
39:51pour démarrer ce projet.
39:53Et qu'est-ce que vous, vous faites concrètement
39:55au niveau de la CEA pour capaciter
39:57justement ces Etats-là ?
40:01Je pense que ce que nous essayons de faire,
40:03de travailler avec les banques...
40:05Parce que vous ne financez pas
40:07les mini-projets.
40:09Oui, exactement. On est en train de travailler
40:11par exemple avec les banques
40:13comme l'ABAD,
40:15la Banque du développement africain,
40:17pour essayer d'apporter
40:19ce soutien-là
40:21pour les transactions.
40:23Je disais tantôt que les pays
40:25africains ne sont pas
40:27bons pour comparer avec
40:29les secteurs privés, surtout
40:31d'Europe, de la Chine,
40:33des Etats-Unis,
40:35même pour initier
40:37les négociations.
40:39Il y a un problème
40:41à ce niveau-là,
40:43et on va travailler
40:45avec nos partenaires, avec les pays africains
40:47pour essayer de pousser,
40:49pour initier le projet.
40:51Ça, c'est une étape
40:53très importante. Il faut
40:55quelqu'un pour initier un projet.
40:57Et la plupart du temps,
40:59cette initiation n'est pas là.
41:01On a discuté
41:03sur la façon
41:05d'interpréter
41:07l'analyse des coûts-bénéfices.
41:09Comment déterminer si un projet
41:11est financièrement viable,
41:13économiquement viable?
41:15Comment prioriser un projet?
41:17Parce qu'il y a peut-être
41:19une liste de nombreux projets
41:21venant de Kappa, par exemple.
41:23L'expertise, les techniciens
41:25de Kappa doivent être en mesure
41:27d'assister à ces différents
41:29projets et de les prioriser
41:31et de déterminer qui d'entre eux
41:33a la meilleure chance
41:35d'être implémenté par
41:37une partenariat public-privé.
41:39C'est critique, car si Kappa
41:41fait ce travail très bien,
41:43ça signifie que Cameroon
41:45aurait une pipeline de projets
41:47qui pourraient attirer
41:49un partenariat public-privé.
41:51Je sais ça parce que dans mon bureau,
41:53j'ai beaucoup de partenaires
41:55qui viennent tous les jours
41:57et qui me demandent
41:59quels sont les projets
42:01dans les pays africains
42:03que nous recommandons d'investir.
42:05Si je sais que les pays
42:07ont des projets bien préparés,
42:09notamment les projets
42:11qui viennent du Cameroun,
42:13des projets qui ont passé
42:15l'étude nécessaire,
42:17alors je sais
42:19que les investisseurs
42:21sont intéressés.
42:23Justement, vous parlez du Kappa.
42:25Je voudrais que nous écoutions
42:27le président du Kappa,
42:29le professeur Diodené Bondoma-Yokono
42:31qui est au micro,
42:33qui revient justement
42:35sur cet atelier,
42:37mais sur le rôle que le Kappa
42:39peut donc jouer
42:41dans cette campagne
42:43pour les projets
42:45bien montés,
42:47bancables,
42:49et qui peuvent être financés
42:51dans le cadre des partenariats
42:53écoutons donc le professeur
42:55Diodené Bondoma-Yokono.
43:01Le partenariat public-privé
43:03est effectivement
43:05un outil important
43:07sur lequel
43:09de nombreux pays s'appuient
43:11pour développer
43:13leurs infrastructures
43:15au regard de l'insuffisance
43:17des ressources internes
43:19ordinaires dans les budgets
43:21des différents États.
43:23Au Cameroun, nous avons
43:25entrepris de légiférer
43:27sur cette question
43:29depuis 2006,
43:31notamment en ce qui concerne
43:33le régime général des contrats
43:35de partenariat,
43:37et cette activité
43:39a été
43:41renforcée
43:43en 2023
43:45par la loi de juillet
43:472023 fixant le régime général
43:49des contrats de partenariat
43:51public-privé. Il est donc
43:53question de
43:55pouvoir faire venir le secteur
43:57privé dans la réalisation
43:59des investissements publics
44:01et pour cela
44:03les différents acteurs doivent
44:05au préalable être capacités
44:07parce qu'il s'agit
44:09d'un mode de contractualisation
44:11particulier
44:13qui comporte
44:15ses exigences, qui comporte
44:17ses procédures,
44:19d'où la nécessité d'organiser
44:21des sessions
44:23de formation, d'information
44:25et de vulgarisation
44:27du régime.
44:29C'est d'autant plus que
44:31depuis
44:33que nous avons légiféré
44:35sur cette affaire,
44:37nous avons certes enregistré
44:39quelques projets
44:41dont les contrats ont été
44:43signés sous ce régime,
44:45mais nous pensons que
44:47nous pouvons faire davantage.
44:49Nous pouvons faire davantage
44:51parce que
44:53notre stratégie nationale de développement
44:55compte sur
44:57les partenariats publics privés.
44:59Les
45:01besoins dans le cadre
45:03de cette stratégie nationale
45:05de développement à l'horizon
45:072030 sont
45:09estimés à pas moins de
45:1137 500
45:13et 7500 milliards
45:15de francs CFA.
45:17Les ressources
45:19internes ordinaires du budget de l'État
45:21ne peuvent pas permettre
45:23de faire face à ce montant.
45:25Nous devons donc faire appel
45:27à des
45:31ressources venant du secteur
45:33privé pour accompagner
45:35l'État dans son
45:37ambition de développement.
45:39Il y a déjà
45:41une appropriation même du régime
45:43des contrats de partenariats publics privés
45:45parce que vous savez,
45:47pour mettre en œuvre
45:49un régime comme celui-ci,
45:51il faudrait que nous puissions nous l'approprier
45:53déjà.
45:55Vous voulez donc d'écouter le président
45:57du CARPA et dans la même veine
45:59je voudrais savoir, c'est vrai que vous en avez déjà parlé,
46:01comment faire pour améliorer
46:03la mise en œuvre
46:05des partenariats publics privés
46:07dans nos États, dans les États africains
46:09et partant au Cameroun.
46:11Vous avez parlé par exemple de la viabilité
46:13déjà de ces différents projets.
46:15Il faut que toutes les études soient bien menées
46:17pour que les projets soient
46:19bancables. Mais est-ce qu'il y a
46:21autre chose à faire
46:23au niveau du cadre juridique par exemple ?
46:25Je pense que
46:27le cadre juridique
46:29pour les partenariats
46:31publics privés
46:33au Cameroun
46:35est là.
46:37Je pense que ce n'est pas un grand problème.
46:39La réalité est que
46:41il y a différentes lois
46:43dans différents ministères.
46:45Je pense que
46:47ce n'est pas un problème sérieux,
46:49mais ce qui est nécessaire
46:51c'est qu'il y ait une bonne coordination
46:53entre les différents ministères
46:55et aussi le CARPA,
46:57pour que le CARPA
46:59ait une fonction claire
47:01vis-à-vis
47:03les différents ministères.
47:05Parce que je pense que
47:07beaucoup des projets PPP
47:09qui se déroulent au Cameroun
47:11aujourd'hui se déroulent
47:13probablement grâce aux ministères.
47:15Donc je pense
47:17qu'il y a une nécessité de streamliner
47:19possiblement cette relation
47:21entre CARPA et les différents ministères
47:23sectoriels.
47:25Au-delà de ça,
47:27je pense que les étapes
47:29pour les partenariats publics privés
47:31sont les mêmes
47:33pour le monde entier
47:35et pour le Cameroun aussi.
47:37La première chose, c'est d'avoir
47:39un framework légal
47:41qui montre que le gouvernement
47:43est déterminé
47:45à permettre au secteur privé
47:47d'investir dans la développement
47:49infrastructurale. Cela montre
47:51son engagement à long terme.
47:53La deuxième chose, c'est d'avoir
47:55une liste des projets de priorité
47:57dans le pays, comme le Cameroun.
47:59Ce qui vous montre
48:01que si vous êtes un investisseur,
48:03si vous voyez un projet
48:05dans cette liste,
48:07vous êtes convaincu
48:09que le gouvernement du Cameroun
48:11a déjà priorisé
48:13ce projet et
48:15pourrait travailler
48:17avec le secteur privé à long terme.
48:19Rappelez-vous que les projets
48:21infrastructuraux ont une longue vie.
48:23Ce sont des projets de 20 à 30 ans.
48:25Donc le secteur privé
48:27veut savoir que le gouvernement
48:29a déjà priorisé
48:31ce projet à long terme.
48:33Une fois que vous avez un framework légal
48:35et que vous avez une liste des projets de priorité
48:37que nous travaillons avec les pays
48:39pour construire,
48:41la prochaine étape est
48:43de partir d'avoir une liste des projets
48:45et de commencer à les implémenter.
48:47Vous devez donc faire
48:49des études de visibilité technique,
48:51économique, environnementale.
48:53Une fois que vous avez fait cela,
48:55vous devez penser à
48:57votre modèle.
48:59Quel type de projet
49:01est-il adéquat
49:03pour ce projet?
49:05Est-ce un transfert d'électricité?
49:07Est-ce un paiement partiel
49:09des utilisateurs
49:11qui s'occuperont
49:13de l'investissement du secteur privé?
49:15Ou est-ce un contrat de service
49:17où le gouvernement a l'infrastructure
49:19et le donne au secteur privé?
49:21Ce sont donc les étapes
49:23que nous devons prendre.
49:25Je pense que nous sommes un peu bas
49:27dans le débat.
49:29Nous sommes toujours dans une situation
49:31où nous devons faire des études de visibilité
49:33et changer de projet.
49:35Est-ce que la plateforme des PPP
49:37qui est en préparation
49:39est une solution pour le Cameroun
49:41mais également pour les autres états
49:43africains qui sont confrontés
49:45aux mêmes problèmes?
49:47Je pense que
49:49l'idée de cette plateforme
49:51c'est pour une plateforme
49:53d'échanges,
49:55d'expériences, d'idées
49:57de différents pays
49:59africains.
50:01En septembre de cette année
50:03on va se réunir
50:05à Nairobi
50:07avec les six pays
50:09pas seulement les six pays
50:11mais tous les pays
50:13africains.
50:15On va créer
50:17avec la BAD
50:19une plateforme pour le PPP
50:21qui va se réunir
50:23de temps en temps pour échanger
50:25des expériences.
50:27C'est ça l'idée.
50:29Je pense que quand un pays
50:31comme le Cameroun
50:33entend ce qui se passe
50:35dans d'autres pays
50:37ça peut être un motiver
50:39une sorte de motivation.
50:41Le Cameroun aussi peut motiver d'autres pays
50:43africains pour investir.
50:45D'ailleurs
50:47nous avons
50:49ce que nous appelons
50:51pendant la plateforme globale
50:53une compétition, un prix
50:55pour les PPP
50:57les meilleurs projets PPP.
50:59Les gens sont
51:01remboursés des prix.
51:03C'est une grande source
51:05de motivation car les pays
51:07veulent que leurs projets
51:09soient récipients
51:11de cette recognition globale.
51:13Il y a le huitième
51:15forum global des PPP
51:17qui s'est tenu à Istanbul.
51:19En Turquie,
51:21est-ce qu'on peut envisager
51:23que le neuvième forum
51:25se tienne par exemple au Cameroun ?
51:27Absolument.
51:29Et c'est ce que nous travaillons
51:31en tant que commission économique
51:33pour l'Afrique.
51:35Le forum PPP global
51:37se déroule chaque année.
51:39Nous avons eu
51:41huit forums globaux.
51:43Jusqu'à présent, aucun de ces forums
51:45n'a été en Afrique.
51:47Donc l'ACA s'advocate
51:49pour l'Afrique en général
51:51et pour le Cameroun
51:53pour hoster le prochain
51:55forum PPP en 2025.
51:57Je suis heureux de dire
51:59que le Cameroun a été
52:01fortement représenté
52:03à Istanbul.
52:05Le ministre délégué pour Plan
52:07Excellency Tasson
52:09était là.
52:11Paul Tasson.
52:13Cela indique
52:15que le Cameroun
52:17aimerait
52:19hoster
52:21le prochain forum.
52:23Le Cameroun étant un pays africain
52:25et l'ACA étant
52:27la commission économique
52:29pour l'Afrique, nous sommes
52:31totalement derrière l'intention du Cameroun.
52:33Une dernière question
52:35et on va sortir par là évidemment.
52:37Comment les PPP peuvent contribuer
52:39à atteindre les objectifs
52:41des Nations Unies?
52:43Vous venez de l'ACA des Nations Unies.
52:45Comment est-ce que les PPP
52:47que vous accompagnez sur le terrain
52:49peuvent-ils contribuer à atteindre
52:51ces objectifs de développement durable?
52:53Je pense que les objectifs
52:55de développement durable
52:57apportent une dimension
52:59supplémentaire
53:01aux partenariats publics et privés.
53:03La dimension qu'ils apportent
53:05c'est que les projets
53:07ne devraient pas être
53:09uniquement basés
53:11sur la viabilité financière.
53:13Il faut regarder
53:15les bénéfices
53:17pour les gens,
53:19pour la communauté.
53:21Nous disons dans l'ONU
53:23que si vous allez
53:25assister aux projets des PPP,
53:27ils ne devraient pas être
53:29uniquement basés sur la viabilité financière,
53:31sur le profit que le centre privé
53:33fera. Il devrait aussi
53:35être la dimension
53:37pour la communauté.
53:39Les gens
53:41vont aussi bénéficier
53:43de cela.
53:45Nous appelons ces gens
53:47les PPP,
53:49ce qui veut dire mettre les gens
53:51à l'avant.
53:53Nous pensons
53:55généralement que
53:57avec le nombre limité
53:59de grands projets
54:01qui ont été implémentés aujourd'hui
54:03grâce aux PPP,
54:05ce n'est pas suffisant
54:07pour atteindre
54:09les objectifs de développement sustainable.
54:11Nous encouragons les PPP
54:13à tous les niveaux,
54:15même dans la communauté,
54:17au niveau national
54:19et au niveau sub-regional.
54:21C'est la dimension
54:23que les objectifs de développement
54:25sustainable apportent,
54:27la dimension de la taille.
54:29Les PPP ne devraient pas seulement
54:31être conçus comme des gros
54:33projets. Ceux-ci sont importants.
54:35Mais si vous ne voulez pas
54:37laisser quelqu'un derrière,
54:39nous devons aussi promouvoir
54:41les projets au niveau communautaire.
54:43Merci. Merci, M. Robert Lissinguet.
54:45Je rappelle que vous êtes
54:47le directeur par intérim
54:49de la technologie,
54:51de l'innovation, de la connectivité,
54:53de l'infrastructure de la Commission
54:55économique de l'Afrique pour les Nations Unies.
54:57Merci d'être venu
54:59partager vos connaissances
55:01avec nous sur le plateau
55:03des questions économiques.
55:05Madame, monsieur, c'est la fin de cette édition
55:07des questions économiques.
55:09Merci d'avoir été des nôtres.
55:11A très bientôt sur ces mêmes antennes.
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