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Jordan Bardella a détaillé son programme en fin de matinée avec comme grand axe la sécurité et l'autorité, et des nouveautés : interdiction des portables au collège et lycée, suppression du droit du sol. Les postes stratégiques - peut être préfets ou diplomates par exemple - seront interdits aux bi-nationaux. Sur le pouvoir d'achat, réduction de la TVA sur l'énergie, prix français de l'électricité. Pour la retraite, 62 ans, mais il faudra attendre l'automne pour revoir la réforme. Écoutez le débat entre l'éditorialiste Nathalie Saint-Cricq, le directeur du "Point" Etienne Gernelle, et Pablo Pillaud-Vivien, rédacteur en chef de la revue de gauche "Regards".
Regardez L'invité de RTL Soir avec Julien Sellier du 24 juin 2024.

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Transcription
00:00Julien Cellier, Cyprien Signy, RTL bonsoir.
00:0519h30, les grands débats jusqu'à 20h avec Nathalie Saint-Crick, Étienne Gernel, Pablo, Pio, Vivien.
00:11Et ce grand débat maintenant, à quoi peut ressembler la France gouvernée par le RN ?
00:15Jordan Bardella a détaillé son programme en fin de matinée.
00:18Je le dis solennellement à nos compatriotes, le Rassemblement National est aujourd'hui le seul mouvement
00:23à pouvoir mettre en œuvre dès maintenant et raisonnablement les aspirations clairement exprimées par les Français.
00:28En trois mots, nous sommes prêts.
00:30Avec évidemment un grand axe sécurité-autorité.
00:33Avec des nouveautés, interdiction des portables au collège et lycée, suppression du droit du sol,
00:38les postes stratégiques, peut-être préfets ou diplomates par exemple, sont interdits aux binationaux.
00:43Sur le pouvoir d'achat.
00:44Réduction de la TVA sur l'énergie, prix français de l'électricité.
00:47Pour la retraite, 62 ans, on a enfin un chiffre a priori,
00:51mais il faudra attendre l'automne pour revoir la réforme et puis coup de pouce au patron.
00:54Simplification des normes, pause dans la surtransposition des normes européennes
00:59et puis liberté d'augmenter les salaires de 10% sans cotisation patronale.
01:03On va regarder ce programme tranquillement, on va se demander aussi s'il est vraiment applicable.
01:08Mais déjà sur la tonalité générale, dans le vocabulaire aujourd'hui,
01:10on a entendu un Jordan Bardella très pro-entreprise, Nathalie Saint-Cricq,
01:14comme si Eric Ciotti avait déteint sur le Rassemblement National.
01:17Peut-être, il a fait passer quelques idées dans très pro-entreprise,
01:19parce qu'ils ont une trouille bleue, pour parler vulgairement,
01:21que la pagaille économique s'installe, que la bourse dévise ce qui a commencé,
01:26que les taux d'intérêt montent.
01:27Donc il a passé son temps à essayer de rassurer, tout en disant qu'il allait réformer.
01:31Et c'était un exercice un petit peu compliqué, d'où le flou sur le financement d'un certain nombre de choses.
01:36Et il sait très bien qu'il saut, et d'où le fait de reporter.
01:39C'est-à-dire qu'on nous a préparé psychologiquement depuis plusieurs jours à l'audit,
01:44qui est un grand classique, comme si la Cour des comptes n'existait pas.
01:47Comme s'il n'y avait pas de chiffres jusqu'ici.
01:48Voilà, donc en gros, on va d'abord auditer.
01:50Les chiffres sont publics.
01:51On peut gagner trois, absolument.
01:52Et puis alors, Dieu sait, si la Cour des comptes audite tout.
01:54Parce que ça, Pierre Moscovici est très actif.
01:56Donc on va auditer, on va voir.
01:59Et puis après, il y a 2027.
02:01Donc on nous prépare à un certain nombre de choses.
02:03Alors vous parliez tout à l'heure des téléphones portables, voire des uniformes, voire de vouvoyer ses profs.
02:07Bon, ça c'est pas le truc qui coûte le plus cher, c'est pas le truc le plus compliqué.
02:09Non mais c'est le truc qui claque.
02:10Qui claque, ça fait bien.
02:11Et puis qui peut être franchement contre le fait qu'on tutoie son prof, plutôt que de lui dire ta gueule.
02:16Est-ce qu'on tutoie vraiment les profs aujourd'hui ?
02:18Oui, personne ne tutoie ses profs.
02:19Même à mon époque, il y avait certains profs qu'on pouvait tutoyer.
02:23Bah oui, mais c'est pas non plus...
02:25À moi non plus.
02:27J'étais déjà dans un début de décadence, c'est ça que vous voulez dire ?
02:30C'est toujours un truc de babacool.
02:32Ça ne coûte pas cher.
02:33Et à côté de ça, il y a un discours sur les taxes de production qu'il faut qu'on continue à baisser,
02:38qui se veut pro-entreprise parce que leur peur, c'est que les entreprises qui voulaient investir en France
02:44étaient prêtes à arriver.
02:45Et c'est d'ailleurs là-dessus que Bruno Le Maire tape sans arrêt.
02:47C'est si il gagne, plus de chômage, plus d'inflation.
02:51Vous ne pourrez pas acheter quoi que ce soit parce que les taux d'intérêt seront monstrueux.
02:54Donc il va au plus pressé.
02:56Il continue à envoyer des messages sur l'autorité et sur l'économie.
02:58Il fait gaffe.
02:59Le ministre Bruno Le Maire qui, comme d'autres,
03:01dit aujourd'hui que ce programme économiquement n'est pas tenable.
03:04Alors on va être un petit peu taquin,
03:05mais notre humoriste Alex Vizorek a ressorti un bout tout à l'heure de la conférence de presse
03:09quand on demande à Jordan Bardella comment il va financer la baisse de la TVA sur les énergies.
03:15Écoutez cet extrait.
03:16Où trouvez-vous vos 7 milliards ?
03:20Pour ?
03:21Pour financer votre mesure sur la TVA.
03:25D'accord.
03:31Bien.
03:34On est un peu taquin, Étienne Gernel,
03:36mais c'est vrai qu'on se demande comment financer, par exemple, la baisse de la TVA sur l'énergie.
03:42Jordan Bardella dit 7 milliards.
03:44On a trouvé, en allant raboter certaines niches,
03:46l'Institut Montaigne dit c'est 2 à 3 fois plus.
03:49Mais pour vous répondre est-ce que c'est applicable ou pas.
03:52Tout est applicable.
03:53La question c'est combien de temps ?
03:55Combien de temps on peut appliquer ce genre de programme
03:58avant qu'on fasse défaut ?
03:59Avant que les créanciers arrêtent de nous prêter ?
04:01Avant que les taux d'intérêt montent à un tel niveau
04:03qu'on ne puisse plus s'endetter pour payer nos dettes.
04:06Parce que c'est ça qu'on fait aujourd'hui.
04:07C'est qu'aujourd'hui on s'endette
04:09pour rembourser nos dettes,
04:11pour payer les salaires des fonctionnaires
04:13et pour payer les pensions de retraite.
04:15Le pire dans tout ça c'est probablement la retraite aux 62 ans
04:17qui est quand même la mesure la plus folle,
04:19la plus démentielle,
04:20la plus à contre-courant de tout
04:22et ridicule.
04:23Alors, après la baisse de la TVA sur l'énergie,
04:28il y a quand même un truc que je trouve fascinant,
04:29c'est que c'est une subvention pour l'Arabie Saoudite,
04:31le Qatar et la Russie.
04:32Oui, mais il faut dire une chose.
04:34L'accord de l'Europe.
04:36Juste alors qu'on va laisser notre contribution de 3 milliards.
04:39C'est-à-dire qu'on va dire au gros bras d'honneur à l'Europe
04:41et puis à côté de ça,
04:42on va leur demander d'être d'accord sur...
04:43Est-ce qu'il serait possible de...
04:44Ils ont trouvé une autre idée,
04:45parce qu'il y a eu la TVA,
04:46c'est de supprimer la FASM-STAC sur la taxe à TICPE.
04:50Ça c'est Jean-Yves Tanguy qui est venu
04:52à la rescousse de Jordan Bardella en disant
04:53bon si la TVA c'est un peu compliqué parce qu'ils ne veulent pas,
04:55on va trouver autre chose.
04:56Mais quand tu parles de la retraite
04:58et qu'ils disent en même temps qu'il faut augmenter
05:00le taux d'activité de la population,
05:02il y a un moment donné où il y a des trucs qui ne sont pas...
05:04La richesse d'un pays, c'est très simple.
05:05La richesse d'un pays, la richesse produite d'un pays
05:07qu'on peut après répartir de la manière qu'on veut,
05:09c'est la quantité de travail donné
05:12multipliée par la productivité.
05:14La productivité en France,
05:15elle est en baisse depuis plusieurs années.
05:17Et la quantité de travail global, elle est en baisse.
05:19Il y a deux manières d'augmenter la quantité de travail global.
05:22Soit on augmente le travail dans la semaine,
05:24soit on augmente le travail tout au long de la vie.
05:26Ce n'est pas dur l'économie.
05:27Pablo, il est prêt à gouverner,
05:29Jordan Bardella, comme il le dit ?
05:31Non, pas du tout.
05:32Il a commencé en disant, nous sommes prêts.
05:34En même temps, si Pablo avait dit oui, bien sûr.
05:35C'est bon, nous avons étonné.
05:36Exactement.
05:37Non mais en fait, c'est assez intéressant
05:39quand on regarde...
05:40Alors là, on parlait des questions économiques
05:42dans le programme de Jordan Bardella.
05:44C'est que dans le paysage,
05:46les propositions sont assez claires.
05:48C'est-à-dire que vous avez Emmanuel Macron
05:50et la Macronie qui font une proposition pro-business,
05:52c'est-à-dire ce qu'on appelle une politique de l'offre.
05:54Et puis vous avez le nouveau Front Populaire,
05:56c'est-à-dire la gauche qui fait une proposition
05:58keynésienne assez classique, politique,
06:00de la demande, c'est-à-dire on va augmenter les salaires
06:02et puis on va créer des tranches d'impôts,
06:04on va taxer et imposer le patrimoine, exactement.
06:08Donc, ce n'est pas très original.
06:10Vous avez tout à fait raison, Nathalie.
06:12Ce n'est pas très original, mais au moins le programme est financé.
06:14Où voulez-vous revenir ?
06:15Au programme de Jordan Bardella,
06:17qui lui, du coup, on découvre qu'il est pro-business,
06:19c'est-à-dire qu'en gros, il veut baisser la fiscalité
06:21sur les entreprises.
06:23Mais il a quand même des investissements à faire,
06:26des dépenses à faire.
06:27Et alors là, il est un peu embêté parce que,
06:29effectivement, c'est la question qui lui a été posée.
06:31Où est-ce que vous trouvez vos 7 milliards ?
06:33Et puis là, je ne sais pas trop.
06:34Mais ils ont quand même parfois des propositions.
06:36Il ne l'a pas dit dans son discours tout à l'heure,
06:38mais il dit, par exemple, sur la santé,
06:40parce qu'ils ont quand même des investissements à faire
06:41en matière de santé.
06:42Il dit qu'on va supprimer l'AME, l'Aide Médicale d'État.
06:44Le problème, c'est que...
06:46Déjà supprimer l'AME, je ne vous raconte pas le délire
06:48que c'est au niveau...
06:50Au niveau de la santé publique, c'est un scandale.
06:55Mais c'est 1,3 milliard sur les 250 milliards
06:58que coûte l'assurance maladie.
06:59Donc ce n'est rien du tout.
07:01Et de la même manière, il dit...
07:02Ah bah oui, mais vous voyez...
07:03Mais ça, encore une fois,
07:04ce n'est pas Bardella qui l'a dit tout à l'heure.
07:05Mais ça a déjà été dit par des députés RN.
07:08Vous voyez, l'immigration, ça coûte 54 milliards d'euros par an.
07:11Donc on va limiter l'immigration
07:13et puis on va gagner de l'argent là-dessus.
07:14Non mais c'est n'importe quoi.
07:15Enfin, tout ça est complètement fantaisiste.
07:18Déjà, il y a leur grille de lecture
07:21et leur colonne vertébrale raciste
07:23qui ressort sampiternellement
07:25lorsqu'ils doivent parler, y compris,
07:27d'économie et de financement.
07:31Mais d'autre part, ça ne tient pas la route.
07:34Mais ils n'en ont rien à faire.
07:35Enfin, je veux dire, ça serait une nouveauté
07:38qu'on soit élu sur la fiabilité de son programme.
07:41Les grands économistes de ce pays,
07:43c'est-à-dire les gens qui savent ce que ça veut dire
07:45faire de l'économie,
07:46que ce soit de l'économie politique
07:48ou de l'économie un peu plus mathématique.
07:50Il n'y en a aucun qui vous dit
07:51« C'est super le programme du Royaume-Uni. »
07:53Sur le Nouveau Front Populaire, il n'y en a aucun.
07:55C'est exactement l'inverse.
07:56Esther Duflo, prix Nobel d'économie.
08:00Thomas Piketty, Julien Cagé.
08:02Ça c'est un autre débat.
08:04Juste, je peux poser une question ?
08:06On est très en retard et je me fais gronder.
08:08Je voudrais juste revenir sur un argument
08:10utilisé par Gérald Darmanin
08:12qui dit en clair, puisque Jordan Bardella
08:14dit « Je suis prêt à gouverner ».
08:15Nous sommes prêts à gouverner.
08:16On ne peut pas gouverner quand on a 28 ans.
08:18Il a raison Gérald Darmanin
08:20ou ce n'est pas sympa envers les jeunes ?
08:22Une fois qu'on a dit que Gabriel Attal
08:24qui n'a pas le même âge était,
08:25que la jeunesse était un atout,
08:26c'est peut-être quelques fois un peu compliqué
08:27de dire le contraire.
08:28Après, la seule chose qu'on peut mettre en avant
08:29c'est que, peu importe...
08:31Gabriel Attal a été ministre, secrétaire d'État.
08:33Je pense qu'autodidacte,
08:35on peut très bien s'en sortir.
08:37François Fillon n'avait pas fait des tonnes d'études.
08:39Manuel Valls non plus.
08:40Mais là, il n'a pas été en entreprise,
08:42pas vraiment travaillé.
08:43Donc il y a quand même une certaine forme de fraîcheur
08:45et aussi travailleur soit-il.
08:47Il y a des choses qu'il faut apprendre.
08:49Le budget c'est extrêmement compliqué.
08:51La fonctionnement des taux d'intérêt c'est compliqué.
08:54Si on a une crise financière
08:56qui nous tombe sur la figure,
08:58on fait quoi et qui le fait en sachant quoi ?
09:01Etienne ?
09:02Je crois que l'argument de l'âge porte assez peu.
09:04Ce qui compte c'est, est-ce qu'on a des gens derrière ?
09:06Est-ce qu'on a des économistes qui pèsent un petit peu ?
09:08Je ne parle pas de Thomas Piketty
09:10et Julia Cagé qui sont les marxistes médiatiques de service.
09:14Ils ne risquent pas de travailler avec Jordan Mardela d'ailleurs.
09:16En priori, c'est sûr.
09:18On y lancera en économie, on en reparlera.
09:20Ils pensent à peu près la même chose que le RN sur l'économie d'ailleurs.
09:23Bien sûr que si, c'est quand même très proche.
09:25Alors il est en train de changer le RN,
09:27mais à mon avis, ils sont partis trop tard.
09:29C'est-à-dire qu'ils partent de trop loin.
09:30Bon allez, Etienne Jarnel, Pablo Piovivier, Nathalie Saint-Cricq,
09:33vous restez avec nous, on va attaquer le troisième grand débat dans un instant.
09:35Nathalie voulait l'attaquer dès le début de cette émission.
09:38Jean-Luc Mélenchon, finalement, il se voit bien gouverné.
09:41François Hollande lui dit de se taire.
09:43Marine Tondelier sur RTL il y a une heure disait
09:45il ne sera pas Premier ministre.
09:46Bref, il y a de l'ambiance à gauche.

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