Édition Spéciale Élections Européennes avec
nos éditorialistes François Degois, Philippe Bilger et nos invités Luc Gras (Politologue), Jean Messiha (Reconquête) et Pierre Jouvet, maire PS de Saint Vallier ( Drôme) et candidat PS/Place publique au parlement européen, en 3eme position
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##ELECTION_PRESIDENTIELLE_1-2024-06-09##
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00:00 C'est historique, vous êtes sur Sud Radio, Emmanuel Macron, le président de la République, qui annonce la dissolution de l'Assemblée Nationale.
00:08 Nous sommes ensemble au moins jusqu'à 22h pour revenir sur cette annonce fracassante du président de la République,
00:13 qui prend acte de la lourde, très lourde défaite de son camp. La liste Renaissance de Valérie Ayé qui émerge à 15,4%,
00:21 moins de la moitié du score du Rassemblement National, à 32,3%. Les Français sont donc appelés aux urnes pour retourner aux urnes,
00:28 pour renouveler l'Assemblée Nationale. Les députés français, le premier tour des élections législatives aura lieu le 30 juin prochain,
00:35 le second tour aura lieu le 7 juillet prochain. Premier renseignement, en tout cas, M. Legrand, qui était avec nous pour l'IFOP,
00:44 on voit mal comment le Rassemblement National pourrait ne pas gagner les législatives qui s'annoncent.
00:49 Exactement, c'est un coup de tonnerre que cette annonce, parce qu'on voit bien que le rapport de force actuellement est très très favorable
00:54 au Rassemblement National et on a du mal à comprendre comment le Rassemblement National, ou en tout cas comment le parti d'Emmanuel Macron,
01:01 ne pourrait pas perdre ces élections législatives qui vont donc se tenir lieu dans un mois.
01:06 Oui, exactement. Le 30 juin prochain, c'est une annonce fracassante qu'on n'attendait absolument pas en milieu de journée.
01:12 Françoise de Gaulle... - On ne l'attendait pas, mais on peut se targuer d'être les premiers à l'avoir dit, qu'il y aurait effectivement dissolution tout à l'heure.
01:18 Là où je suis extrêmement surprise et je vais faire un procès en cynisme absolu au Président de la République,
01:24 mettre ses élections le 30 juin et le 7 juillet, là où il aurait pu attendre septembre, il y a eu une vraie bataille dans son entourage,
01:31 parce que moi j'avais son entourage en direct depuis une demi-heure.
01:35 Il y avait ceux qui disaient "non, on ne peut pas s'amuser comme ça avec la démocratie, il faut mettre cette dissolution en septembre,
01:40 laisser le temps en réalité au parti politique de se retourner et aux gens de faire campagne et aux électeurs de s'en emparer".
01:47 Il a choisi la méthode forte, la méthode violente, parce que c'est une méthode violente.
01:51 Qu'est-ce qu'il fait quand il fait ça Emmanuel Macron ? D'abord il efface le résultat ce soir,
01:56 et il met finalement tous les partis face à leurs responsabilités, il veut remettre de l'ordre,
02:03 il espère aussi que la gauche va se déchirer ou s'unir.
02:07 C'est une annonce forte, mais dans la rapidité, c'est une annonce pour moi extrêmement cynique.
02:14 - Une forme de politique de la terre brûlée, Philippe Billeger.
02:16 - Je veux parler cynisme, et probablement avez-vous raison Françoise de Goyes,
02:21 mais on peut aussi se demander si dans le court laps de temps qui va exister avant le 30 juin,
02:28 il ne peut pas espérer créer un effet de saisissement chez les Français,
02:34 qui se diront "là, en si peu de temps, on va réfléchir, c'est pas concevable que le Rassemblement National l'emporte".
02:43 Qui sait, la majorité absolue, on peut imaginer, cauchemarder tant qu'on veut,
02:49 et donc est-ce que c'est complètement maladroit ou cynique ? Je sais pas.
02:53 - Le Rassemblement National aux portes du pouvoir en France, plus que jamais, avec 32,4% des voix ce soir,
03:00 on voit difficilement comment un raz-de-marée bleu ou bleu marine, ou noir en tout cas,
03:05 quelle que soit la couleur qu'on donnera à ce parti à l'Assemblée Nationale, pourrait ne pas arriver.
03:09 Nous sommes avec notre autre invité, Luc Gras, qui nous rejoint, vrai voiciude radio-politologue,
03:13 spécialiste des relations parlementaires, en termes de coups de théâtre parlementaires,
03:17 on en a rarement vu des comme celui-ci, Luc Gras, ce soir. Bonsoir.
03:21 - Oui, bonsoir. Bah écoutez, c'était à partir du moment où le débat était un débat européen,
03:29 mais sur l'enjeu national, c'est la logique même de ce qui s'est passé.
03:34 C'est-à-dire, soit on restait au niveau de l'Europe et on discutait de la démocratie en Europe
03:41 et des différentes initiatives à prendre et s'arrêter au niveau européen,
03:44 à partir du moment où le Rassemblement National a dit clairement qu'il s'agissait d'un référendum pour ou contre Macron
03:51 et que le président suit finalement le Rassemblement National dans cette logique,
03:56 il ne pouvait que prendre ce résultat comme un rejet de sa propre politique et donc d'appliquer l'article 12 de la Constitution.
04:06 - Luc, bien sûr, évidemment, vous dites "il ne pouvait que", sauf que la réalité c'est que cette idée de dissolution,
04:13 elle a pris corps, aucun de nous ne l'avait vu arriver, elle a pris corps cet après-midi, je vais vous dire quand,
04:18 quand Emmanuel Macron a eu les premiers résultats et les premières tendances qui arrivaient,
04:22 il a vu qu'on était sur une situation qu'il ne pouvait pas, il ne pouvait pas faire l'autruche par rapport à cette situation,
04:28 il cherche un moyen aussi, il voit aussi quand même que la gauche revient aussi,
04:33 donc que va faire la gauche, ça c'est un vrai défi, est-ce qu'il s'allie à nouveau avec LFI pour faire la nupes,
04:39 nouvelle génération pour les législatives, il cherche peut-être un effet de ressaisissement,
04:44 mais en réalité, ce président-là, ce soir, pour moi, me fait penser à quelqu'un qui joue terriblement,
04:50 je voulais simplement dire que n'est pas François Mitterrand qui veut, et c'est ça la morale de l'histoire,
04:55 n'est pas François Mitterrand qui veut, et surtout, les conditions sont des conditions très lourdes,
05:01 ce n'est pas comme si le RN était le seul parti d'extrême droite qui avait surdominé l'AFD en Allemagne,
05:08 ce soir dépasse la social-démocratie, Giorgia Miloni c'est un triomphe également pour elle en Italie,
05:14 nous sommes sur un phénomène de lames, et à part le cynisme et un calcul politique d'Emmanuel Macron,
05:20 je ne vois pas en quoi il va chercher le ressaisissement, comment voulez-vous qu'il y ait un ressaisissement en un mois ?
05:25 - Philippe Giger, François Mitterrand, malgré ce que vous avez dit et qui est sans doute pertinent,
05:31 il y a de fortes chances que le RN augmente sa majorité, mais est-ce qu'on ne pourrait pas penser paradoxalement au contraire,
05:43 compte tenu du faible laps de temps jusqu'au 30 juin ?
05:47 Est-ce que vous excluez une sorte de retournement un peu stupéfié de l'opinion,
05:53 qui pourrait dans ce court laps de temps ne pas permettre au RN d'engranger ce qu'il a acquis sur le plan européen ?
06:02 - Moi je pense qu'il y a surtout un point important à rappeler, c'est qu'on n'est pas du tout dans le même mode de scrutin,
06:07 entre une élection européenne avec un scrutin de liste à la proportionnelle et une élection législative où il faut recueillir plus de 50% des voix.
06:14 Et par le passé, ce mode de scrutin des élections législatives a été plus défavorable au RN,
06:21 et donc est-ce que le RN réussira cette fois à percer sur ce mode de scrutin-là ? Ce n'est pas dit du tout.
06:28 - Sauf qu'il a réussi à le faire lors du précédent scrutin et son score était bien moindre.
06:31 - J'allais le dire, absolument Jean-Marie, votre remarque est tout à fait pertinente,
06:35 c'est-à-dire que nous ne pensions pas justement que le RN pourrait performer, vous l'avez vu François dans toutes les enquêtes,
06:41 en réalité il a réussi. Après va se poser une véritable question profonde de l'ensemble du spectre politique.
06:48 Il y a le Rassemblement National, est-ce qu'ils sont capables de surperformer comme ce soir ?
06:53 Je ne le crois pas, moi je n'ai jamais cru à une majorité du RN à l'Assemblée Nationale,
06:58 il y a quand même encore, comment dirais-je, il y a un surmoi encore très fort quand même en France.
07:03 En plus il va y avoir la question de renaissance, il va y avoir la question des barrages républicains,
07:07 il va y avoir la question de la gauche, que font les Verts, que fait la FI, que fait le Parti Socialiste,
07:12 ensemble ils y vont ensemble comme avec la NUPES, ce qu'a montré cette campagne c'est des déchirures absolument irréparables,
07:19 en tout cas pas aussi rapidement que ça.
07:21 - Tout à fait, le mariage de la gauche à travers la NUPES semble être consommé,
07:25 on voit difficilement après les attaques extrêmement dures qui ont été portées contre Alex Lussman par la FI,
07:31 que une alliance entre la FI et le Parti Socialiste soit possible pour vous.
07:36 - Des réactions dans un mois.
07:38 - Eh bien vous ne pensez pas si bien dire, c'est une question que nous allons poser à notre invité Pierre Jouvet
07:41 qui nous rejoint à sur Sud Radio ce soir.
07:43 Bonsoir Pierre Jouvet.
07:45 - Bonsoir.
07:46 - Maire socialiste de Saint-Vallier dans la Drôme, vous étiez candidat sur la liste PS Place Publique au Parlement Européen en 3ème position,
07:52 donc élu, on n'attendait pas une dissolution de l'Assemblée Nationale ce soir, c'est pourtant le cas, est-ce que la gauche est capable de s'unir ?
07:59 - Écoutez, on va voir dans les heures qui viennent, ce qui est certain c'est que le résultat de ce scrutin démontre une chose simple.
08:04 Avec ce que nous avons fait dans cette campagne avec Raphaël Lussman, nous avons une nouvelle manière de faire de la politique à gauche, dans la clarté.
08:11 Avec cette capacité d'ouverture, de responsabilité et de dépassement, et c'est ce que nous devons faire maintenant.
08:16 Le Président de la République a annoncé une dissolution, moi je le dis très clairement à votre antenne, nous sommes prêts.
08:22 Nous serons prêts, et j'appelle les femmes et les hommes de gauche dans ce pays, qui ne veulent pas que l'extrême droite soit à la tête de l'État dans quelques semaines,
08:30 à travailler au rassemblement nécessaire. Parce qu'aujourd'hui, nous sommes l'alternative politique à l'extrême droite.
08:38 Le Président de la République a failli, la majorité présidentielle est totalement discréditée, seul la gauche et les écologistes sont en mesure d'être l'alternative à ce que Jean-Marc a dit.
08:48 - La gauche, les écologistes et les insoumis ou pas Pierre Jouvet ?
08:51 - Écoutez, ce seront à eux de se positionner. Nous avons fait une campagne dans la clarté.
08:56 - Est-ce que vous les invitez ?
08:58 - Je veux que les choses soient claires. Celles et ceux qui se reconnaissent dans les mesures nécessaires pour transformer le pays,
09:03 soit dans la transformation écologique et sociale, en respectant le cadre démocratique dans lequel nous évoluons,
09:10 dans un débat qui soit apaisé pour permettre à la gauche de gagner dans ce pays, seront les bienvenus.
09:15 Mais je vois que certains, ces dernières semaines, ont voulu se mettre en marge, je le regrette.
09:20 Maintenant nous verrons quelles sont leurs positions dans les prochaines heures.
09:23 Mais moi je veux d'abord rappeler les femmes et les hommes dans ce pays, qui sont à gauche, qui ont le cœur à gauche,
09:28 et qui ce soir se disent que peut-être le 7 juillet au soir, leur prochain Premier ministre s'appellera Jordan Bardella ou Marine Le Pen.
09:34 Et je leur dis, rien n'est inéluctable. Nous avons prouvé dans cette élection européenne que les socialistes, que la gauche, étaient capables de créer une force d'alternative.
09:42 C'est aujourd'hui le début d'un mouvement, le début d'une alternative politique que nous avons construite dans cette élection,
09:47 et nous devons la poursuivre dans ce moment politique.
09:50 Pierre Jouvet, je vous interromps tout de suite parce que l'autre grande gagnante de la soirée s'exprime en direct sur Sud Radio, c'est Marine Le Pen.
09:56 Les Français se sont exprimés, et ce scrutin historique montre que quand le peuple vote, le peuple gagne.
10:05 En mettant la liste du Rassemblement National à plus de 32%, les Français viennent de nous accorder le plus haut score tout parti confondu depuis 40 ans.
10:18 C'est une vraie émotion de voir cette belle force populaire se lever dans tout le pays.
10:25 En premier lieu, qu'il me soit permis d'adresser mes plus chaleureuses félicitations à Jordan Bardella pour cette très belle campagne,
10:35 pour ses mois à parcourir la France et à rencontrer nos compatriotes,
10:40 et pour avoir su résister à la stratégie du mensonge et de la calomnie qui nous a très souvent été opposés.
10:47 Ce vote des Français à la seule élection nationale de ce second mandat d'Emmanuel Macron est sans appel.
10:54 Le président de la République répondant à l'appel de Jordan Bardella vient d'annoncer la dissolution de l'Assemblée Nationale
11:02 et le retour aux urnes du peuple français dans quelques semaines.
11:09 Je ne peux que saluer cette décision qui s'inscrit dans la logique des institutions de la Ve République.
11:16 Nous y sommes prêts. Après les élections législatives de 2022 qui avaient permis de désigner le RN comme le principal opposant parlementaire,
11:26 ces élections européennes consacrent notre mouvement comme la grande force d'alternance pour la France.
11:33 Nous sommes prêts à exercer le pouvoir si les Français nous font confiance lors de ces futures élections législatives.
11:41 Nous sommes prêts à redresser le pays, prêts à défendre les intérêts des Français, prêts à mettre fin à cette immigration de masse,
11:50 prêts à faire du pouvoir d'achat des Français une priorité, prêts à entamer la réindustrialisation du pays.
11:57 En clair, nous sommes prêts à redresser le pays, prêts à faire revivre la France.
12:03 Le message de ce soir, y compris celui de la dissolution, s'adresse aussi aux dirigeants bruxellois.
12:15 Cette grande victoire des mouvements patriotes s'inscrit dans le sens de l'histoire,
12:20 qui voit partout dans le monde le retour des nations, des protections, et parce que nous sommes un peuple et voulons le rester, des affections.
12:28 Elle ferme cette parenthèse mondialiste douloureuse qui a tant fait souffrir les peuples dans le monde.
12:35 Nous voyons poindre l'aurore d'un nouveau jour pour toutes les nations et les peuples d'Europe.
12:41 Nous l'accueillons avec optimisme et responsabilité.
12:45 J'y vois une preuve de lucidité, de courage et d'indépendance, ces qualités si françaises,
12:51 qui seront dans l'avenir si indispensables au redressement du pays.
12:56 Comme le résultat de ce soir a contraint Emmanuel Macron à revenir aux urnes,
13:01 j'appelle les français à venir nous rejoindre pour former au cours du Rassemblement National
13:08 une majorité au service de la seule cause qui guide nos pas, la France.
13:13 C'était Marine Le Pen en direct sur Sud Radio, l'autre grande gagnante de la soirée.
13:19 Sera-t-elle notre prochaine Première Ministre ou alors sera-t-il Jordan Bardella ?
13:24 Une question qu'on est en droit de se poser. Je vous rappelle l'information de cette soirée.
13:27 Emmanuel Macron qui réagit à la lourde défaite de la majorité présidentielle
13:31 en dissolvant l'Assemblée Nationale.
13:34 Les élections législatives qui auront lieu pour le premier tour le 30 juin prochain, c'est déjà demain,
13:40 le 7 juillet ce sera le second tour.
13:42 Personne ne l'avait vu venir ce matin, on attendait d'autres scores.
13:45 En tout cas voilà ce que nous pouvons dire.
13:47 À l'heure actuelle, le Rassemblement National, j'allais dire Front National mais c'est fou comme le temps passe vite
13:52 les temps changent. Philippe Bilger, le Rassemblement National est aux portes du pouvoir ce soir.
13:56 - Frappé, oh pardon ! - Non, allez-y, allez-y.
14:00 - Je suis frappé par quelque chose.
14:02 Il y a eu une manière très étrange de la part d'Emmanuel Macron depuis le début
14:08 de prétendre combattre l'influence du Rassemblement National
14:13 en lui donnant en permanence une place démesurée
14:17 de mon point de vue en menant une politique qui lui donnait du grain à moudre
14:22 à ce Rassemblement National.
14:24 Donc d'une certaine manière on ne peut pas s'étonner de ce qu'on a voulu créer
14:29 tout en déplairant les conséquences de ce qu'on a voulu.
14:33 - Luc Graa, est-ce que c'est un piège tendu par Emmanuel Macron au Rassemblement National ou pas ?
14:38 - Alors, premièrement c'est un rejet de Macron, on est d'accord.
14:43 Au passage, les sondeurs et les politologues ne se sont pas trompés.
14:47 - Absolument. - Ils ont dit les choses.
14:49 Donc c'est quand même, on peut le dire, c'est vraiment exceptionnel.
14:51 À un point près, tout était déjà là, premièrement.
14:55 Deuxièmement, au passage aussi, la gauche réunie fait 31%.
14:58 Donc c'est pas un marasme non plus pour la gauche.
15:00 - Ah, il est étonnant. - Bon, premier point.
15:02 Deuxième point, deuxième point.
15:04 Notre président, le président actuel, a toujours eu un caractère juvénile.
15:09 Je rappelle que la dernière dissolution a été catastrophique,
15:13 puisque c'était celle de Chirac en 1997 et qui a fait perdre son camp.
15:17 Et donc, je rappelle que jouer avec la dissolution sur la Vème République,
15:22 c'est très dangereux, sauf à vouloir passer, et je réponds ainsi à votre question,
15:27 à vouloir perpasser ses adversaires en se disant qu'élus au mois de juin 2024,
15:32 ils arriveront sur les reculs en 2027.
15:35 Donc y a-t-il pas là, chez ce président juvénile, joueur et un peu casse-cou,
15:41 est-ce qu'il n'y a pas là la volonté de les juger ?
15:44 Voilà. Et troisième et dernier point,
15:46 je voulais dire qu'on voit très clairement que, depuis 2017,
15:51 en réalité, comme disait Philippe, il a installé le Rassemblement national
15:55 et que par rapport aux législatives,
15:58 il y a un candidat qui est sérieux, c'est le Rassemblement national,
16:01 et de l'autre côté, on voit très clairement que s'il y a des divisions entre les autres,
16:07 les républicains de gauche et de droite,
16:10 eh bien, il y aura probablement la dynamique qui s'est amorcée,
16:13 parce qu'en politique, n'oubliez jamais les dynamiques,
16:15 la politique c'est un paquebot, ce n'est pas un hors-bord, ça ne change pas de cap.
16:19 Les Français qui ont donné en général la présidence à quelqu'un,
16:23 votent aux législatives en général, sauf 2022.
16:26 Sauf la dernière fois, précisément, oui.
16:28 Sauf la dernière fois, mais parce que vous savez très bien les circonstances,
16:31 mais en l'occurrence, les Français qui ont voté pour Jordan Bardella,
16:36 probablement, sauf erreur, viendront consolider ce vote aux prochaines législatives dans très peu de temps.
16:43 Eh bien, on le verra, ce sera le 30 juin prochain.
16:46 Ce sera le 30 juin prochain, Luc Grah, et le 7 juillet pour le second tour.
16:50 La question qu'on va se poser à partir de maintenant, ce soir, sur ce radio,
16:53 c'est qui peut encore battre le Rassemblement national ?
16:56 Luc Grah parlait de la gauche à 31%, pardon Françoise de Goy.
17:00 Mais notre invité socialiste, Pierre Jouvet, n'a pas du tout envie,
17:03 quand on l'écoute sur Sud Radio, de faire alliance avec la France insoumise.
17:06 Écoutez, moi, je pense que ce qui va se passer, c'est que la grande nouvelle, quand même,
17:10 il y a deux mauvaises nouvelles.
17:11 Il y a une mauvaise nouvelle, c'est-à-dire que moi, j'entends ce que dit Luc Grah,
17:15 j'entends tout un, je pense que Emmanuel Macron, ce soir, il joue avec la démocratie.
17:19 Vous comprenez, c'est un jeu dangereux qu'il mène.
17:21 Il fait du calcul, laissez-moi finir.
17:24 Il fait du calcul, mais il joue véritablement avec la démocratie.
17:28 Et nous, nous sommes en train d'analyser en permanence.
17:30 Quelqu'un qui écoute, il se dit quoi ?
17:32 Le Front National, le Rassemblement National a demandé,
17:35 et Emmanuel Macron s'est exécuté.
17:37 Quelqu'un qui écoute dit, finalement, l'extrême droite dicte l'agenda politique de notre démocratie,
17:43 et pas n'importe quel agenda, ce sont les législatives.
17:46 Ça, c'est le premier point.
17:47 Le deuxième point, je ne sais pas si on s'entendra ou pas avec LFI,
17:50 pour ce qui concerne la gauche, mais la réalité, si vous voulez,
17:53 c'est que là, il y a le feu à la maison,
17:55 et que la chance de la gauche ce soir, c'est que ce soit la social-démocratie
17:59 qui arrive très largement à tête le reste des autres formations politiques.
18:03 Vous savez, tout est question de rapports de force,
18:05 que ce soit avec Jean-Luc...
18:06 - En tête, à l'intérieur de la gauche, pas en dehors.
18:08 - Mais, qu'est-ce que j'ai dit d'entre...
18:10 - Bien sûr, mais je le retrécite pour ceux qui nous écoutent.
18:12 - Mais à l'intérieur de la gauche, et de quelle manière ?
18:13 Six points de plus que la France insoumise,
18:15 sept ou huit points de plus que les Verts.
18:17 Alors, évidemment, pour négocier, vous savez, la politique, c'est des rapports de force.
18:21 Et bien, cette fois-ci, je pense que Pierre Jouvet a eu raison de le dire comme il l'a dit,
18:25 c'est nous qui proposons, et les gens viennent sur nos positions ou pas.
18:28 Ça va pas être l'inverse, ça va pas être la NUPES,
18:31 où c'est Jean-Luc Mélenchon qui a dicté son calendrier.
18:33 - Eh bien, on verra comment réagira Jean-Luc Mélenchon,
18:36 dont une prise de parole est attendue, pourquoi pas ce soir,
18:39 dans un instant, la parole à nos auditeurs.
18:41 Laurent, au 0826-3030, depuis Montpellier, quelle réaction à cette dissolution ?
18:45 Mais avant ça, on retourne quand même à la mutualité,
18:48 où la stupeur doit régner Clément Harion.
18:50 C'est le quartier général, je le rappelle, de la majorité présidentielle.
18:53 - Eh oui, Jean-Marie, vous l'avez dit, la stupeur.
18:56 La stupeur, clairement, au moment de l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale.
19:01 Il y a d'abord eu des huées, puis des applaudissements,
19:04 et certains militants sont prêts à repartir au combat, c'est ce qu'ils m'ont dit.
19:08 Au combat, donc, pour ces prochaines élections du 30 juin.
19:11 Et puis, certains élus ont annoncé, clairement,
19:14 pris parti pour Emmanuel Macron, en disant qu'il était courageux,
19:19 courageux, voilà, de faire ce choix.
19:21 - Courageux, en tout cas, suicidaire pour certains, d'ailleurs, sur les réseaux sociaux.
19:25 C'est ce qu'on peut lire, notamment notre ami Philippe David,
19:28 qui présente les vraies voix, qui nous parle de jouer à la roulette russe,
19:31 voire la roulette belge, selon le nombre de balles qu'on met dans le barillet,
19:34 qu'on fait tourner de manière aléatoire.
19:36 On verra ce que ça donnera. 0826-3030, Laurent, depuis Montpellier,
19:40 bonsoir à vous, mon cher Laurent.
19:42 - Bonsoir Jean-Marie, bonsoir à tous.
19:44 - Est-ce que vous êtes surpris par cette annonce de dissolution,
19:46 et sur quoi peut-elle déboucher pour vous ?
19:49 - Alors, en ce qui me concerne, je ne suis pas vraiment surpris,
19:52 parce qu'il n'avait pas vraiment le choix, et il faut savoir que...
19:54 Alors, depuis tout à l'heure, j'entends qu'Emmanuel Macron est joueur,
19:57 donc pour moi, il me donne un peu la sensation d'être un joueur de poker,
20:00 mais réfléchissez plutôt à l'envers.
20:02 Est-ce qu'il n'a pas été pris lui-même à son propre piège ?
20:04 Je pense qu'il attendait énormément des scores de ce soir,
20:07 et qu'est-ce qu'il avait comme solution ?
20:09 Continuer trois ans à gouverner sans dissoudre,
20:11 et à faire passer des lois au 49.3,
20:13 ou accéder à la faveur en espérant un ultime sursaut des électeurs,
20:19 pour peut-être reprendre la main à partir de juillet ?
20:22 Moi, c'est la... Personnellement, je ne suis pas vraiment surpris.
20:25 Je pense que la grande...
20:27 Là où il va falloir se poser des questions, si vous le disiez tout à l'heure,
20:30 c'est sur les accords entre les gauches,
20:33 pour justement essayer de contrer un petit peu tout ça.
20:37 - Quand vous dites "gauche", réaction immédiate de Françoise de Gaulle.
20:40 - Gauche ou droite ou extrême droite, c'est intéressant ce que vous dites,
20:43 parce que tout le monde à posteriori dit qu'il n'est pas surpris.
20:46 Moi, je suis désolée, je suis absolument sidérée.
20:48 Pourquoi ? Parce qu'Emmanuel Macron n'a jamais réagi sous la...
20:51 Quelque pression que ce soit.
20:53 - Et il n'avait pas le choix ?
20:54 - Non, mais c'est bien sûr qu'il avait le choix.
20:56 Il pouvait très bien annoncer un change, mais écoutez...
20:58 - Vous allez débattre.
20:59 - Il y avait 10 000 façons, ce soir, de réagir.
21:01 Il choisit la plus dure, parce qu'il choisit la plus joueuse.
21:04 Moi, je suis d'accord pour le joueur de poker, mais vous jouez peut-être comme moi au poker.
21:08 C'est très bien de faire all-in quand vous avez une paire d'as dans la main,
21:11 mais quand vous avez une paire de deux ou une paire de trois,
21:13 pardonnez-moi de vous le dire, c'est assez compliqué.
21:15 Donc, je vous dis juste que j'entends ce que vous dites,
21:18 mais la réalité, c'est que je ne veux pas faire de la réécriture de l'histoire.
21:21 Rien dans ce qu'est Emmanuel Macron, et rien dans le résultat de ce soir,
21:25 ne l'obligeait à dissoudre, et surtout, à dissoudre avec une telle rapidité.
21:29 Il y a eu un combat au château entre plusieurs de ses conseillers
21:33 et plusieurs des politiques en disant "Ok, si tu dissous, ça ne peut pas être maintenant, c'est en septembre".
21:39 Il a choisi la méthode forte.
21:40 - Philippe Bilger.
21:41 - On n'a pas cessé de reprocher à Emmanuel Macron, en général,
21:44 de ne pas tirer les conséquences politiques d'un certain nombre d'événements.
21:49 J'admets qu'on peut y voir du cynisme, mais en même temps,
21:53 ce succès considérable du Rassemblement National
21:57 le mettait, en quelque sorte, dans une impasse présidentielle,
22:01 très franchement, techniquement, à partir du moment où on voulait,
22:05 on attendait de lui une réponse.
22:08 Laquelle aurait-il pu faire ?
22:11 - Il y a pas un de nous...
22:13 - Vous n'êtes pas d'accord.
22:15 - Il n'y a pas un seul éditorialiste sur la planète
22:18 qui, une seule fois, ait évoqué la possibilité de la dissolution de Gouin.
22:21 - Françoise de Gouin.
22:23 Françoise de Gouin et Philippe Bilger.
22:25 Je vous propose de laisser conclure Laurent, qui est toujours aussi poli.
22:29 D'abord, merci mon cher Laurent pour votre patience.
22:31 - Très bien, je vous en prie.
22:33 - Je voudrais vous poser une dernière question, mon cher Laurent,
22:36 mais elle est importante après tout.
22:38 Est-ce que pour vous, quand Marine Le Pen dit "nous sommes prêts à exercer le pouvoir",
22:41 c'est ce qu'elle vient de nous dire sur Sud Radio,
22:43 est-ce que vous la croyez ?
22:45 - Alors, je répondrai, non pas directement,
22:48 mais je dirais tout simplement que ça fait des années maintenant
22:51 que le Rassemblement National travaille de plus en plus des sujets.
22:55 On les voit, ils sont de plus en plus assagis,
22:57 ils ne sortent pas du cadre.
22:59 Je ne sais plus à quel interlocuteur vous disiez tout à l'heure
23:03 que c'était un parti très sage.
23:05 Alors maintenant, effectivement, je pense qu'il va être question de se poser la question
23:09 "est-ce qu'ils vont être capables d'eux ?"
23:11 Donc, moi, personnellement, je peux, et vont émettre une hypothèse qu'eux.
23:15 Et si vous me permettez, juste une petite parenthèse, Marie, pour vous laisser,
23:18 c'est que par rapport à la décision de ce soir,
23:21 ce soir, nous étions censés commenter les résultats,
23:24 et ce soir, nous commentons la dissolution de l'Assemblée.
23:27 C'est ce que l'on appelle un contre-feu.
23:29 - Vous savez comment on appelle ça, la stratégie du chat mort ?
23:32 J'ai expliqué ça à mes copains.
23:34 C'est la stratégie de Boris Johnson.
23:36 Quand vous avez un problème, vous arrivez et vous jetez un chat mort sur la table.
23:39 - Et comme ça, on a oublié la défaite.
23:41 Sauf qu'une défaite peut en chasser une autre.
23:43 Comme un chat, d'ailleurs.
23:45 En tout cas, merci beaucoup, Laurent, pour cette analyse au 0826-360.
23:49 Puis Montpellier, vous, les amis qui nous écoutez sur Sud Radio,
23:52 rappelez aux urnes le 30 juin prochain,
23:54 pour le premier tour des élections législatives,
23:57 et le 7 juillet prochain, pour le second tour,
24:00 on va reparler des prochaines élections,
24:03 qui s'annoncent à tout de suite sur Sud Radio.
24:05 - La grande soirée des européennes, et pas seulement des européennes,
24:14 la grande soirée de la dissolution, annoncée par Emmanuel Macron,
24:17 ce soir, on l'a appris en direct, c'est une surprise,
24:21 ce soir, les Français rappelez aux urnes,
24:23 le 30 juin prochain, pour le premier tour,
24:25 le 7 juillet prochain, pour le second tour,
24:27 le Rassemblement National, prêt à gouverner le pays,
24:31 dit Marine Le Pen, le Rassemblement National,
24:33 plus que jamais, aux portes du pouvoir.
24:35 Comment réagissent les différentes forces politiques ?
24:38 On en parle avec vous, Quentin Gérard.
24:40 Ce soir, les premières réactions à ce coup de Trafalgar,
24:42 ou ce coup de poker.
24:44 - Oui, Jean-Marie, après cette annonce,
24:46 vous imaginez bien que les réseaux sociaux affluent,
24:48 et les réactions aussi.
24:50 On en parle avec Manuel Bompard, le coordinateur de la France Insoumise,
24:53 qui a réagi sur Twitter.
24:55 "Nous sommes prêts, nous allons construire l'alternative
24:57 au monde d'Emmanuel Macron, et à l'extrême droite."
25:00 De son côté, forcément, Jordan Bardella est satisfait.
25:03 "Conformément à nos demandes, Emmanuel Macron annonce la dissolution."
25:06 "Nous sommes prêts à constituer une nouvelle majorité,
25:08 lance le vainqueur de ces élections européennes."
25:10 "Pour une fois, Emmanuel Macron a pris ses responsabilités",
25:13 dit Julien Aubert, le vice-président des Républicains.
25:16 Raphaël Glucksmann, lui, ne comprend pas ce choix.
25:19 "Obéi à Jordan Bardella, ça restera une tâche."
25:22 "Sur son quinquennat, termine le troisième homme de ses élections."
25:25 "Et pour François Bayrou, c'est historique et ça a beaucoup de sens."
25:29 "Je vous le disais tout à l'heure, il appelait justement à prendre les mesures de ces résultats."
25:33 - Merci beaucoup, Quentin Gérard.
25:35 Une nouvelle estimation IFOP fiduciale pour Sud Radio,
25:38 qui nous parvient il y a quelques instants.
25:40 Alors, estimation des résultats de ces élections européennes,
25:43 qui ont entraîné une réaction en chaîne,
25:45 puisque l'Assemblée nationale est dissoute.
25:47 On refait le point avec vous sur les derniers résultats,
25:49 affinés par vos camarades de l'IFOP.
25:51 François Legrand.
25:52 - Oui, alors, on a toujours donc Bardella très largement en tête,
25:56 avec 32% des voix.
25:58 On a à présent, grâce à notre sondage jour du vote,
26:01 le détail des résultats, notamment en fonction du sexe ou de l'âge des personnes interrogées.
26:05 Et ce qui frappe, c'est de voir à quel point le RN est haut,
26:08 y compris dans certaines catégories de la population,
26:11 qui habituellement votent peu pour ce parti.
26:13 Je vais vous donner un exemple.
26:14 Les jeunes, 30% des moins de 35 ans, auraient voté pour le RN.
26:18 Les plus de 65 ans, qui sont une catégorie de la population
26:21 qui votent très peu historiquement et traditionnellement pour le RN,
26:24 auraient voté à 26% pour le parti de Jordan Bardella.
26:28 C'est plus que le score obtenu dans cette tranche d'âge,
26:32 pour la liste de renaissance.
26:34 Également, on voit un score important
26:37 chez les cadres et professions intellectuelles supérieures.
26:39 Presque 20% des voix, c'est du jamais vu,
26:42 dans une catégorie qui était très réticente
26:44 à voter pour le RN jusqu'à présent.
26:46 - Effectivement, le RN, aux portes du pouvoir,
26:49 qui va soutenir le RN, un allié potentiel,
26:53 en tout cas un ancien membre du RN,
26:55 qui nous rejoint, qui est notre invité sur Sud Radio,
26:57 c'est Jean Messia, bonsoir à vous.
26:59 - Oui, bonsoir.
27:00 - Bienvenue sur Sud Radio, vous êtes au fonctionnaire,
27:02 vous étiez candidat reconquête en 8ème position
27:05 sur la liste de Marion Maréchal.
27:07 A priori, à l'heure où je vous parle,
27:09 corrigez-moi si je me trompe,
27:11 vous n'entrez pas au Parlement européen.
27:13 En revanche, reconquête envoie une délégation à plus de 5%.
27:16 Malheureusement, on devait parler des européennes,
27:18 on parlera directement de la dissolution.
27:20 Pour qui voterez-vous dans quelques semaines, Jean Messia ?
27:23 - Pour moi, je suis candidat.
27:26 - Est-ce que vous pensez que le RN est aux portes du pouvoir ?
27:30 - Écoutez, tout le laisse penser à ce stade,
27:35 mais en réalité, quand on connaît un petit peu
27:38 l'histoire de la Ve République,
27:40 l'histoire des affres de la Ve République,
27:43 et notamment des affres des premiers ministres
27:45 sous la Ve République,
27:47 on est en droit d'en douter.
27:49 Donc effectivement, le RN obtient ce soir ce qu'il demandait,
27:53 c'est-à-dire la dissolution de l'Assemblée nationale.
27:55 Maintenant, attention, en bon maquiavel,
27:58 Emmanuel Macron fémine de se plier à l'exigence populaire
28:03 de par le camouflet que le peuple lui a fait subir ce soir
28:08 avec un score deux fois moins important
28:10 pour la liste qu'il soutient que la liste du RN.
28:13 Mais il ne faut pas s'y tromper.
28:15 C'est-à-dire que si, quand il y aura la dissolution de l'Assemblée nationale,
28:20 si le RN est majoritaire à l'Assemblée nationale,
28:24 ça veut dire qu'Emmanuel Macron va perdre son gouvernement.
28:27 Il sera donc obligé de nommer un premier ministre
28:30 des rangs du RN.
28:33 Et comme on sait que Marine Le Pen avait quand même dit à plusieurs reprises
28:38 que si elle était élue présidente de la République,
28:41 elle nommerait Jordan Bardella premier ministre,
28:44 il n'y a pas de safarié que c'est Jordan Bardella, le cas échéant,
28:48 qui serait nommé premier ministre de cohabitation.
28:51 Or, le moins qu'on puisse dire,
28:53 c'est que le souvenir des premiers ministres de cohabitation
28:56 n'ont guère duré au-delà de la cohabitation.
28:59 C'est-à-dire que tous les premiers ministres
29:01 qui ont été candidats à l'élection présidentielle
29:04 dans le sillage de la cohabitation ont échoué.
29:07 Et pour cause, vous savez, conduire la politique de la nation,
29:11 c'est aussi être à portée de baffe.
29:14 C'est le premier ministre, finalement,
29:16 qui agrège toute l'impopularité des échecs d'une politique.
29:20 Or, qui peut croire que, avec toute la bonne volonté qu'il peut avoir,
29:24 le RN va réussir à redresser la barre en l'espace de trois ans.
29:28 Donc, bien qu'Emmanuel Macron ne soit pas candidat à sa propre succession
29:31 parce que la Constitution lui interdit,
29:33 eh bien, il aura, par ce coup de poker,
29:36 peut-être réussi, finalement, à organiser l'ordre de vérité du RN.
29:43 Est-ce que, pour vous, ce parti est prêt et capable ?
29:46 Vous le connaissez bien, vous en avez été membre.
29:48 Est-ce que le RN est capable de gouverner
29:51 avec un Jordan Bardella, premier ministre ?
29:54 Tout dépend des coalitions qui vont se mettre en place.
29:57 Le RN tout seul n'a pas en interne
30:01 les ressources humaines capables de diriger la France.
30:06 C'est un fait.
30:08 Il y a évidemment d'excellents éléments,
30:10 mais il ne vous a pas échappé qu'on ne gouverne pas un pays comme la France
30:13 avec 10 personnes, ou 20 personnes, ou 50 personnes.
30:16 Vous êtes au fonctionnaire. Est-ce que vous seriez prêt à le soutenir ?
30:20 Écoutez, moi, tout ce qui va dans le sens d'un retour de la France,
30:25 tel que je m'y suis assimilé et tel que je l'aime,
30:28 bien sûr que je serais là, je serais de l'aventure.
30:31 Et vous appelez Reconquête à soutenir le RN aux prochaines élections législatives ?
30:36 Écoutez, nous avons depuis 2022, depuis l'élection présidentielle,
30:41 Reconquête appelle de ses voeux, effectivement, une coalition.
30:45 Alors, on peut l'appeler l'Union des droites, on peut l'appeler comme vous voulez,
30:47 mais on a toujours tendu la main au RN.
30:50 Souvenez-vous que pendant les dernières législatives,
30:52 le RN Reconquête n'a pas présenté de candidats
30:57 dans les sept conceptions de Marine Le Pen,
30:59 et d'un certain nombre de cadres du RN.
31:02 Donc nous, nous sommes dans la bonne volonté, si vous voulez,
31:06 de pouvoir construire une coalition pour demain.
31:09 Vous savez, pour gouverner demain, en 2027,
31:11 et gagner la présidentielle, il faut faire 50 + 1.
31:14 Et même avec 32 ou 33% aujourd'hui, on est très loin des 50 + 1.
31:19 Donc il va bien falloir que le RN se mette autour d'une table
31:22 et voit quelles sont les voies qui peuvent contribuer, éventuellement,
31:26 à lui faire approcher ce seuil fatidique.
31:29 Si tant est qu'il en ait besoin d'ailleurs.
31:31 J'aimerais faire réagir à ce que vous dites,
31:32 et rester avec nous Jean-Messia pour Reconquête.
31:34 Philippe Bilger.
31:35 Jean, on ne peut pas dire qu'Éric Zemmour était très favorable
31:40 au cours de la campagne au RN.
31:42 C'est le moins qu'on puisse dire.
31:44 Le deuxième, vous n'avez pas pu, pendant assez légitimement réclamé
31:51 de la part d'Emmanuel Macron, qu'il donne des conséquences à ses échecs,
31:57 et la dissolution en est un de mon point de vue.
32:01 Et immédiatement, vous vous abordez avec pessimisme
32:07 ce qui pourra se dérouler.
32:09 Est-ce que vous n'êtes pas encore gangrené,
32:11 par votre esprit un peu mobile, un peu partisan ?
32:15 Jean-Michel Blanquer.
32:16 D'abord, je n'ai pas d'esprit mobile.
32:19 Moi, vous savez, je suis fidèle à mes convictions
32:21 qui sont les mêmes depuis toujours.
32:23 Donc, si j'ai quitté le RN, ce n'est pas par mobilité.
32:27 D'abord, je n'ai pas quitté le RN pour m'engager
32:29 dans une autre aventure politique immédiatement,
32:31 puisque Éric Zemmour est arrivé près d'un an et demi
32:34 après que j'ai quitté le RN.
32:36 Donc, ce n'est pas la question.
32:37 La deuxième chose, c'est que vous savez très bien,
32:40 vous avez côtoyé les sphères du pouvoir
32:42 et vous savez très bien qu'un Premier ministre,
32:44 en général, en principe, sous la Ve République,
32:46 c'est une personnalité qui a d'abord eu à exercer
32:49 plusieurs portefeuilles ministériels
32:51 et notamment des grands portefeuilles ministériels
32:53 comme le budget, l'intérieur, l'économie et les finances, etc.
32:58 Donc, on est loin du compte avec Jordan Bardella
33:00 qui n'a même pas l'expérience d'un cabinet ministériel,
33:02 si vous voulez.
33:03 Donc, il faut quand même un certain métier,
33:06 un certain nombre de compétences et de savoirs
33:08 pour conduire la politique de la nation
33:10 au sens de la constitution de la Ve République.
33:12 Maintenant, si le RN a l'intelligence
33:16 de s'entourer et d'élargir le spectre
33:20 de ceux qui pourraient contribuer
33:22 à le faire réussir dans son expérience de gouvernement,
33:25 tout reste possible à ce moment-là.
33:27 Mais à ce stade, effectivement,
33:29 vous avez souligné qu'Alex Zemmour n'a pas aménagé
33:32 ses mots contre le RN parce que d'abord,
33:34 c'est l'élection européenne.
33:35 Ensuite, le moins qu'on puisse dire,
33:37 c'est que pendant les deux années
33:38 où Eric Zemmour a appelé de ses voeux l'Union des droites,
33:40 Marine Le Pen a traité ça avec un dédain
33:43 et un mépris royal,
33:45 je pense qu'aujourd'hui, la donne change
33:47 parce que là où en 2022,
33:49 nous n'avions pas réussi à avoir des députés
33:51 au sein de l'Assemblée nationale,
33:52 ce soir, nous réussirons probablement
33:54 à faire rentrer entre 5 et 7 députés.
33:56 - Députés européens, en tout cas à Strasbourg.
33:59 Jean Messiaen, merci à vous.
34:01 Je rappelle que vous étiez candidat
34:02 sur la liste de reconquête conduite
34:04 par Marion Maréchal, le parti d'Eric Zemmour,
34:06 dans un instant.
34:07 Françoise Deguam et avant ça, Luc Graa,
34:09 qui est toujours avec nous.
34:10 Est-ce que le Rassemblement national
34:11 est un parti apte à gouverner ?
34:13 - Écoutez, je pense qu'il n'a pas d'expérience,
34:18 ça c'est une évidence.
34:20 Donc c'est vrai que beaucoup disent
34:23 qu'un parti qui arrive sans expérience au pouvoir,
34:26 vous savez, le premier gouvernement de la France,
34:28 c'est son administration.
34:29 Et dans les administrations centrales
34:31 comme la santé, comme les impôts,
34:34 comme ces secteurs-là,
34:36 on dit souvent que la personne la plus puissante
34:38 c'est le directeur général,
34:39 ce sont les directeurs des services.
34:41 Donc c'est vrai que je suis d'accord
34:43 pour dire qu'il y a un enjeu là.
34:45 Et ça participe justement de ce choix
34:47 du président de la République.
34:49 A l'Élysée, ce qui me revient,
34:51 c'est qu'à l'Élysée, il s'est dit qu'en gros,
34:53 si le Rassemblement national faisait le double
34:57 de la liste de la majorité présidentielle,
35:00 alors stratégiquement ça voulait dire
35:02 que le Rassemblement national, de toute manière,
35:04 allait arriver aux affaires.
35:06 Et donc il valait mieux qu'il arrive
35:08 sous la forme éventuelle,
35:09 parce que ce n'est pas encore joué,
35:11 d'une dissolution et d'une élection en 2024
35:14 sous forme de cohabitation,
35:15 en laissant quelque chance, peut-être,
35:17 qui se grille un peu les ailes,
35:20 dans la perspective de 2027.
35:22 Vous voyez, dans votre question, il y a aussi ça,
35:24 c'est-à-dire que le Rassemblement national,
35:27 effectivement, est un parti de conquête,
35:29 mais ce n'est pas encore un parti de gouvernement.
35:31 Et ça, c'est l'expérience gouvernementale
35:33 qui la donne.
35:34 C'est évident qu'aujourd'hui,
35:35 vous regardez les administrations,
35:37 il y a très peu de personnes qui soutiennent
35:39 dans les administrations le Rassemblement national.
35:42 Et donc, probablement qu'en accélérant
35:46 le sens de l'histoire,
35:47 peut-être que le président s'est dit
35:49 que c'était la meilleure manière
35:51 d'empêcher le Rassemblement national
35:53 d'avoir un jour dans ce pays
35:55 un président de la République.
35:56 Sacrifié Matignon pour sauver l'Élysée,
35:58 en quelque sorte.
35:59 Restez avec nous, Luc Graa, dans un instant.
36:01 Géraldo, 0826-300-300.
36:04 Avant ça, Françoise de Gaulle.
36:06 - Je veux bien, j'entends que ce que dit Luc Graa,
36:08 il a raison, la personne la plus puissante
36:10 aujourd'hui en France,
36:11 c'est le directeur général du Trésor.
36:12 En gros, si on peut le dire comme ça.
36:14 J'entends bien ce que dit Luc,
36:15 mais je ne peux pas prêter cette idée
36:18 de sacrifier parce que le RN
36:20 arriverait inévidemment au pouvoir.
36:21 Tout ça, c'est de la flûte.
36:22 La réalité, c'est que...
36:23 Non, la réalité, c'est qu'Emmanuel Macron,
36:25 ce soir, fait un coup politique.
36:28 Il cherche bien sûr l'assidération.
36:30 Il cherche à faire oublier cet échec.
36:32 Je n'imagine pas une minute
36:34 qu'il y a eu des calculs avec des tangentiels
36:36 en disant "s'ils ne font plus du double,
36:38 ça veut dire qu'inévitablement,
36:40 ils seront au pouvoir".
36:41 Ça, ça n'existe pas en politique
36:42 parce que d'abord,
36:43 et là, c'est la première fois
36:44 que je serai d'accord avec Jean Messiaen,
36:45 il a raison sur une chose,
36:46 c'est qu'une proportionnelle intégrale
36:48 aux européennes,
36:50 ça n'a rien à voir avec des élections législatives.
36:52 Et là, ce soir, on fait absolument comme si
36:54 Bardella était demain à Matignon
36:56 et remplaçait Gabriel Attal.
36:57 C'est pas nous, hein,
36:58 mais j'entends bien.
36:59 Ça n'est absolument pas fait.
37:01 Je ne vois pas.
37:02 Il y a loin de la coupe aux lèvres.
37:03 Il y a 89 députés du Rassemblement National.
37:05 On est d'accord ?
37:06 Il faut combien la majorité ?
37:07 Rappelez-moi donc.
37:08 - Il en faut 289 exactement.
37:10 - Voilà.
37:11 Donc, ça veut dire que dans 289 circonscriptions,
37:13 il faut que le Rassemblement National gagne.
37:15 C'est tout à fait impossible.
37:16 - Pardon, pardon, pardon, Françoise de Bois.
37:18 Si on regarde le score des autres parties
37:20 à commencer par Renaissance,
37:21 ils sont encore plus loin de ce seuil
37:23 pour arriver à faire quoi que ce soit aux législatives.
37:24 - Non, mais c'est pas le problème.
37:25 Après, vous avez des annonces et vous avez des méninges.
37:27 Moi, honnêtement, si quelqu'un est capable de me dire ce soir
37:31 et de jurer que le Rassemblement National,
37:34 sur une élection législative, en face à face,
37:37 est capable de décrocher 290 députés,
37:39 je vous dis non, c'est impossible.
37:41 - On verra ce que vous pariez.
37:42 - Je peux parier.
37:43 J'ai gagné tous mes paris sur les scores ce soir.
37:45 - En parlant de Paris, justement.
37:46 - Eh bien, je vais encore gagner ma grosse...
37:48 - Avant de donner la parole à Géraldo,
37:50 0826-300-300, vous parliez de Paris.
37:52 Il faut aussi saluer nos internautes
37:54 qui ont du talent et beaucoup d'humour.
37:55 Un internaute qui nous dit
37:56 tout est bon apparemment pour éviter de se baigner dans la scène.
37:58 Il parle d'Emmanuel Macron.
37:59 - Oh, c'est drôle !
38:00 - Un autre qui nous dit
38:01 nous sommes peut-être à quelques semaines
38:03 du cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques
38:05 avec Jordan Bardet, la Première ministre,
38:07 qui écouterait chanter à Yann Akamura.
38:09 Voilà aussi ce qui pourrait se passer dans quelques semaines.
38:11 Il faut saluer ces gens qui prennent ça à la rigolade.
38:14 Géraldo, 0826-300-300.
38:16 Bonsoir à vous, mon cher Géraldo.
38:18 - Bonsoir à tous.
38:19 - À quoi ressemblera la France dans un mois, je le rappelle ?
38:22 30 juin, premier tour des législatives.
38:24 7 juillet, second tour.
38:26 Qui sera au pouvoir dans un mois ?
38:28 - Alors, qui sera au pouvoir dans un mois ?
38:30 Enfin, moi je vais parler plus de l'Assemblée nationale
38:32 parce qu'on ne sait pas si, évidemment,
38:35 les ministères vont changer,
38:37 demain ou quoi que ce soit, on ne sait pas.
38:39 Mais en tout cas, c'est une très bonne stratégie de Macron.
38:41 La raison, elle est telle
38:45 qu'il veut tout simplement montrer
38:47 que le Rassemblement national
38:48 pourrait être présent, évidemment, à l'Assemblée nationale,
38:50 mais avec aussi peut-être des reconquêtes
38:52 ou autres selon une union.
38:54 Mais il veut montrer peut-être que
38:57 si le Rassemblement national se plante
38:59 et qu'il est peut-être demain,
39:02 je ne sais pas, quelqu'un qui peut représenter
39:04 dans le ministère des personnalités du RN,
39:08 pour 2027, en tout cas,
39:10 il joue sa carte là-dessus.
39:12 Il veut montrer qu'en fait, le RN peut se planter
39:14 et que finalement, après 3 années,
39:18 les électeurs se seraient trompés.
39:20 - Si je vous suis, pardon Gérald,
39:22 mais si je vous suis, c'est particulièrement cynique.
39:24 Ça voudrait dire espérer qu'un parti arrive au pouvoir
39:27 sans arriver à gouverner ce pays,
39:30 donc espérer un échec politique majeur
39:32 pour faire en sorte que la prochaine présidentielle
39:34 tourne en la défaveur du RN.
39:37 - C'est évidemment le but.
39:39 Pendant ces 2 premières années que Macron a été élu,
39:41 et depuis 2022,
39:43 il a passé les lois qu'il fallait
39:45 selon les directives européennes.
39:47 Nous avons eu la loi sur le chômage,
39:51 nous avons eu une réforme sur le chômage,
39:53 une réforme évidemment sur la retraite
39:55 et une réforme sur l'immigration.
39:57 Ce sont en fait tout simplement des directives européennes.
40:00 - C'est un peu plus...
40:01 Alors c'est un raccourci que vous faites, mais on peut...
40:03 - Évidemment, je fais un raccourci,
40:04 parce que sinon après, ça va être très loin de ça.
40:07 - Philippe Bulger voudrait réagir à ce que vous dites,
40:09 mon cher Gérald.
40:10 - Disons que ça pourrait être cynique,
40:12 ou alors, comme le disait Lugra et quelqu'un d'autre avant,
40:15 relativement intelligent,
40:17 si en effet, il pouvait espérer
40:19 que Jordan Bardella devienne Premier ministre,
40:23 et François a montré comme c'était quasiment impossible,
40:26 mais on pourrait concevoir alors
40:28 qu'il veuille le brûler avant 2027.
40:31 - Mais qu'est-ce qui se passe avant 2027 ?
40:35 Qu'est-ce qui se passerait dans ce pays ?
40:37 - Non mais c'est une vraie question que pose Jean-Marie Bordery.
40:39 Moi, je suis d'accord avec vous sur le cynisme,
40:41 je l'ai déjà dit, je pense que c'est un jeu dangereux,
40:43 qui n'a rien à voir avec l'intérêt et l'amour de la France,
40:46 on est d'accord mes chers amis,
40:47 en tout cas, je partage mon point de vue, c'est déjà pas mal,
40:49 mais là où je suis tout à fait d'accord avec ce que dit Jean-Marie,
40:52 c'est comment vous rendez une situation encore plus ingouvernable ?
40:56 Est-ce que vous avez vu, toutes et tous,
40:58 le climat de ces Européennes ?
41:00 La pestilentialité de ce climat ?
41:02 Est-ce que vous avez vu ce que sont devenues ces Européennes ?
41:06 C'est un enfer général sur la fracturation de la société française.
41:11 Imaginez un Jordan Bardella, je ne crois pas,
41:13 une minute encore une fois, je ne dis que le RN puisse,
41:16 comment dirais-je, accéder au pouvoir avec législatif,
41:19 mais imaginez un Jordan Bardella, Premier ministre,
41:22 imaginez l'état de ce pays,
41:23 et la question que pose Jean-Marie Bordery est la seule qui vaille pour moi,
41:26 c'est, vous gérez, ok vous faites de la poloche,
41:29 vous vous amusez, vous jouez, vous êtes un gamer,
41:31 comment vous gérez la réalité de ce pays ?
41:34 C'est impossible.
41:35 - Allez, la conclusion pour Gérald ?
41:37 - Je vais juste en fait, d'accord, vous parlez en fait de gestion du pays
41:40 avec le RN et le fait peut-être que ça serait un cirque,
41:43 mais regardez aussi chez Alessi, peut-être...
41:46 - Ah bah bien sûr !
41:47 - Bah oui, oui...
41:48 - Ah bah oui, mais Alessi n'est pas en plus du tout accédé.
41:50 - Gérald, Gérald, Gérald a la parole.
41:52 - Je vais faire court, je vais faire très court.
41:54 Si le RN demain passe, ils peuvent espérer entre 100 et peut-être 120 députés,
41:59 et après derrière, les cartes seront jouées.
42:01 Mais n'oubliez pas, demain, lundi, Gérard Larcher l'avait dit,
42:05 que si l'extrême droite, entre guillemets, ferait 40%,
42:10 et bien il s'allierait avec Macron pour les prochaines législatives.
42:14 - Bien sûr !
42:15 - Qu'est-ce qu'il va faire à votre avis ?
42:17 - Bah il va faire ça, il va faire ça.
42:18 - Et voilà, c'est ce qui va se passer.
42:19 Et bien vous croyez que les électeurs français vont se laisser faire ?
42:23 - Moi j'en sais rien absolument, en tout cas...
42:25 - En tout cas, moi je suis très content pour le score d'Eurocompet' ce soir,
42:28 je suis très content qu'il représente le Parlement européen,
42:31 l'ampleur continue, et j'en suis sûr,
42:33 et j'en suis sûr que peut-être qu'il pourrait y avoir une union
42:35 pour avoir encore plus de députés à l'Assemblée nationale.
42:37 Vous verrez que la France changera, regardez, l'Europe est en train de changer,
42:40 la France change, et vous ne pourrez malheureusement rien faire contre ça.
42:44 Je suis désolé.
42:45 - Alors vous parliez du score d'Eurocompet', on va faire un point d'ailleurs,
42:48 sur les résultats de notre estimation IFOP fiduciale pour Sud Radio,
42:52 le RN en tête à 32%, je vous dis ce score, c'était les européennes,
42:56 mais ce score pourrait très bien préfigurer ce qui se passera au premier tour
42:59 des prochaines législatives.
43:00 Donc le RN en tête 32%, Renaissance 2ème 14,9%,
43:05 sous les 15 quand même, le Parti Socialiste 14,2%,
43:09 ça se rapproche avec le vote des grandes villes qui dépouillent en ce moment,
43:12 la France Insoumise 9,1%, les Républicains 7%,
43:16 les écologistes 5,4%, reconquête vous le disiez Gérald,
43:20 5,3%, toutes ces listes entrent donc d'une manière ou d'une autre
43:24 au Parlement européen.
43:26 Probabilité, M. Legrand qui est avec nous pour l'IFOP,
43:30 probabilité que ces résultats diffèrent de ce qui se passera aux législatives,
43:33 elle est faible !
43:34 - Je crois qu'on peut dire en toute humilité qu'on est face à une situation politique inédite
43:40 et qu'on ne sait pas ce qui va se passer pour les législatives.
43:42 - Alors ça vous avez raison, prudence de sondeur, vous avez d'autant plus raison d'être prudent,
43:46 parce qu'il faut saluer le travail de l'IFOP, nos amis de l'IFOP, l'IFOP fiduciale,
43:51 honnêtement les sondages ne se sont pas trompés,
43:53 la seule chose qu'on n'avait pas vu venir c'était la réaction d'Emmanuel Macron...
43:55 - Honnêtement, l'IFOP est toujours exceptionnel, moi je les adore depuis des années,
43:59 mais la réalité c'est que parfois on se trompe, et là ils ne sont pas trompés, bravo, je vous félicite,
44:04 et Frédéric Dhabi, ils se sont trompés en rien,
44:06 le sondage qu'on avait tous hier, qu'on n'a pas eu le droit de publier,
44:09 parce que c'était le dernier rolling impubliable et pas rentre public,
44:13 à la décimale près, on est quasiment sur ce qui est annoncé ce soir,
44:18 moi je redis, je sais qu'il ne peut pas se mouiller le sondeur,
44:21 il est impossible de préjuger d'un triomphe pareil de Rassemblement National
44:26 sur une élection législative, ça me paraît inimaginable.
44:30 - Alors si on ne peut pas envisager les scores des uns des autres,
44:33 on peut quand même envisager les camps qui seront face à face,
44:36 quelles parties vont s'allier ou peuvent s'allier pour les prochaines législatives, Philippe Giger ?
44:41 - Je me demande si ce qui s'est passé là aujourd'hui va rendre l'union des droites possible ou pas du tout.
44:48 - L'union des droites c'est-à-dire ? Quelle partie ?
44:52 - Je veux dire, sous l'égide de Marion, Reconquête serait prêt,
44:58 évidemment Mézémour est toujours là, à moins qu'on constate que ce qui s'est passé là
45:04 est d'une certaine manière un des aveux qui lui est directement infligé,
45:08 il y aura... et puis du contre...
45:11 - Qui vous mettez dans cette union des droites ? Revenons à la liste.
45:13 - Je mets Reconquête et bien sûr, les Républicains, une partie des Républicains, mais je n'en suis pas sûr.
45:22 - Qui peut s'allier encore à la majorité présidentielle ?
45:25 - A la majorité ? Je ne sais même plus si Horizon va y aller.
45:30 - Exactement, et pourtant c'était dans cette liste qui fait manifestement moins de 15%,
45:34 la majorité semble bien perdue pour l'instant, Françoise de Goyes ?
45:37 - Je ne crois pas, je pense que la majorité, on va rester sur les mêmes composantes,
45:41 parce que je ne vois pas Horizon lâcher la majorité maintenant dans un moment pareil,
45:44 pourquoi le ferait-il ? Ils n'ont aucune raison à le faire.
45:47 Vous savez, la règle en politique c'est même si la meute est petite, il faut rester dans la meute,
45:51 parce que sinon, hors de la meute, on meurt.
45:54 Sur la droite, ça c'est le fantasme de l'union des droites,
45:57 elle n'a jamais réussi à avoir lieu en France, parce que ce n'est pas la tradition française,
46:01 c'est inimaginable de voir une partie des Républicains aller avec Marion Maréchal,
46:05 qui irait elle-même avec le RN, je crois que là-dessus,
46:08 les gens qui pensent ça prennent leur rêve pour des réalités.
46:11 À gauche, c'est sûr qu'il y aura l'axe traditionnel habituel,
46:14 Parti Socialiste renaît ce soir avec les Verts, ça me paraît évident.
46:19 PS-Verts, c'est le grand classique, et je pense, on va voir,
46:23 une partie de la France Insoumise, mais évidemment sans les leaders, sans Jean-Luc Méfouchon.
46:27 - Vous pensez à François Ruffin, par exemple ? - Je pense à François Ruffin, je pense à...
46:30 - Vous parlez des militants de gauche, je vous propose qu'on écoute leur réaction.
46:33 - Et même la colère, semble-t-il, de certains militants de gauche du côté de Toulouse,
46:37 à la Fédération du Parti Socialiste, où on trouve Christine Bouillaud.
46:41 Bonsoir à vous, Christine ! - Oui, bonsoir tout le monde, bonsoir à vous.
46:44 - Colère des militants socialistes, nous dites-vous.
46:47 - Ah oui, oui, je peux vous dire qu'effectivement, quand les militants étaient réunis devant l'écran
46:51 et qu'ils écoutaient le chef de l'État annoncer la dissolution,
46:54 les mots ont été très durs contre sa décision.
46:58 On parle de danger pour la démocratie, mais surtout,
47:03 le risque à envoyer des larmes dans les yeux de certains,
47:06 qui se disaient "mais comment peut-il faire ça, comment peut-il jouer à ce point avec la démocratie ?"
47:12 Parce que, déjà, sur le plan pragmatique, tous se disent "mais on vient à peine de finir la campagne,
47:19 comment on repart tout de suite en campagne ?"
47:21 Les militants sont épuisés, ça a été très difficile de tracter, très difficile d'aller sur le terrain,
47:26 très difficile de mobiliser les troupes, les effectifs, pour aller au combat.
47:31 Et derrière, il va falloir effectivement faire barrage, disent-ils, au RN, à l'extrême droite,
47:39 pour qui certains se sont engagés en politique, et dans ce combat-là, depuis qu'ils ont 20 ans, 30 ans...
47:46 - Et qui ont vécu le 21 avril 2002, quand Jean-Marie Le Pen avait battu M. Jospin à l'élection présidentielle.
47:53 Christine, question, pour une réponse rapide.
47:56 Est-ce que les militants que vous avez croisés, des militants socialistes, donc,
47:59 sont prêts à s'allier avec les Insoumis ?
48:02 - Alors, c'est la vraie question. C'est que, visiblement, de ce que l'on m'a dit,
48:06 les responsables ici sont en réunion actuellement.
48:09 Il va y avoir des réunions qui ont déjà commencé, et dans les deux jours qui viennent,
48:14 pour savoir quelle stratégie et comment les choses vont s'organiser,
48:18 comment les forces vont se mettre en ordre de marche, j'ai envie de vous dire,
48:24 pour mener cette campagne. C'est la vraie question.
48:27 Mais beaucoup ont dit, avant de connaître la dissolution, que le résultat de Raphaël Glusman
48:32 était aussi la meilleure réponse à ce qui avait été souligné par certains, à gauche notamment,
48:38 par la présidente de la région socialiste, Carole Delga, qui dit "on ne peut pas rentrer dans l'agitation que provoque LFI".
48:48 Donc certainement que là-dessus, il va y avoir des négociations extrêmement dures.
48:52 - Musclées, effectivement, et sans enthousiasme.
48:55 Si on vous comprend, merci beaucoup, Christine Bouillot.
48:57 J'ajoute cette réaction de Raphaël Glusman, la tête de la liste PS, place publique,
49:03 qui arrive à 14,2% des voix.
49:05 Cette dissolution, je cite, "restera une tâche sur le quinquennat d'Emmanuel Macron".
49:10 Une tâche de plus, dit Raphaël Glusman.
49:13 Françoise, en un mot ?
49:14 - En un mot, il a absolument raison, je partage complètement ce point de vue.
49:18 Deuxième point, on a tout oublié que la NUPES s'est faite sous l'égide de Jean-Luc Mélenchon,
49:23 puissant après sa troisième place à la présidentielle,
49:25 avec les Verts et le PS extrêmement faibles.
49:29 Ça n'est plus le cas, on est même en inversé.
49:31 Et je rappelle également que si la gauche, dans son ensemble,
49:35 les Verts et le PS ont eu besoin de LFI pour être élus, l'inverse est vrai.
49:39 La NUPES a été une machine à fabriquer massivement des députés de la France insoumise.
49:44 Donc, dans la réalité, ce soir, le rapport de force a changé pour les négociations.
49:48 - Le rapport de force a changé, les réactions continuent de pleuvoir, en tout cas,
49:52 après cette annonce d'une dissolution par Emmanuel Macron de l'Assemblée nationale.
49:56 Quentin Gérard ?
49:57 - Oui, Françoise en parlait justement.
49:59 Jean-Luc Mélenchon, pour lui, Emmanuel Macron a eu raison de dissoudre.
50:03 Nous avons gagné le premier tour des législatives en 2022.
50:06 Nous pouvons le gagner à nouveau et tout changer.
50:09 Dissoudre sans donner à personne le temps de s'organiser et de partir en campagne,
50:14 c'est jouer à la roulette russe, lance Valérie Pécresse sur Twitter.
50:17 Marie Toussaint annonce des discussions dans les heures qui viennent avec les autres forces de gauche.
50:21 Alors que Fabien Roussel appelle la gauche à travailler à un pacte social pour la France.
50:26 Et pour Louis Alliot, le maire de Perpignan, le Rassemblement national se battra
50:31 pour que Jordane Bardella arrive à Matignon.
50:33 - Pour que Jordane Bardella arrive à Matignon, un scénario qui est de moins en moins impossible, en tout cas, Luc Graa.
50:40 - Oui, justement, Jordane Bardella souhaitait ce scénario.
50:45 Alors on comprend que les opposants à Jordane Bardella ne soient pas contents
50:51 parce que, en fait, la réalité, c'est que Macron l'a pris au mot
50:55 et il a interprété le résultat aux Européennes comme un désaveu
51:00 avec cette idée un petit peu cynique peut-être de se dire "je peux me refaire avant 2027".
51:07 Donc oui, Jordane Bardella, lui, au moins il est dans une logique.
51:10 Et qu'est-ce qui se passe ? On voit bien ce soir, c'est un champ de bataille terrible
51:14 parce que la gauche est divisée.
51:16 Donc Glucksmann, qui a fait une bonne campagne, il aurait peut-être pu espérer rassembler la gauche
51:21 mais en si peu de temps, ça va être très compliqué.
51:24 - C'est pas lui qui va le faire, de toute façon.
51:26 - La droite, elle est aussi martelée parce qu'il y en a qui sont avec Macron, d'autres qui ne sont pas avec Macron.
51:30 Donc finalement, il ne faut pas oublier qu'à l'heure à laquelle nous parlons,
51:33 il y a un Français sur trois, ou presque, qui a été voté,
51:38 qui est derrière le Rassemblement national et qui est uni, deux jours avant,
51:43 il y avait 90% des gens qui s'apprêtaient à voter pour la liste de Jordane Bardella,
51:47 qui étaient certains de leur vote.
51:48 De l'autre côté, on voit bien qu'il y a des désunions.
51:51 On voit bien que l'opinion publique n'est pas pour l'instant globalement et majoritairement derrière la gauche,
51:57 ni même par la droite, si la droite s'est fait un peu prendre le leadership de l'opposition à la gauche.
52:03 Et donc on voit bien que ceux qui sont organisés pour aller gagner, c'est le Rassemblement national,
52:08 et c'est donc leur candidat, Jordane Bardella, qui est un sérieux prétendant.
52:12 Il faudrait qu'en un mois, un mois et demi, la gauche cesse ses divisions devant le péril qu'elle juge devant la France,
52:21 et s'unisse très très rapidement.
52:23 Quant à la droite, il faudrait probablement qu'il y ait aussi des alliances entre la droite...
52:28 Et ce sera compliqué en tout cas, une partie d'échecs très compliquées.
52:32 ... dans lesquelles vont les principaux responsables.
52:35 Merci Luc Graa, je rappelle que vous êtes politologue spécialiste des relations parlementaires,
52:38 qui seront donc bouleversées dans moins d'un mois pour ces législatives.
52:42 La concision légendaire de Philippe Bilger pour conclure cette émission en 15 secondes.
52:45 En fait, je rejoins un peu ce qu'a dit François Asse, qui connaît mieux les processus de parlement,
52:50 entre la prétendue certitude de Jordane Bardella comme Premier ministre,
52:56 et le futur indéterminé qui nous attend.
52:59 Quelle démocratie va-t-on avoir ?
53:02 Et qui vivra, verra, en tout cas qui vivra, votera le 30 juin prochain.
53:07 Et le 7 juillet prochain pour les nouvelles élections législatives.
53:10 Je rappelle l'information de la soirée, Emmanuel Macron qui a dissous l'Assemblée nationale
53:15 à la suite de la lourde défaite de sa majorité, à moins de 15%,
53:19 loin, très loin, très loin derrière le Rassemblement national de Jordane Bardella.
53:26 Comment le Rassemblement national pourra, en tout cas, arriver au pouvoir ?
53:31 Est-ce qu'il en est capable ? C'est ce qu'on verra.
53:33 Sachez qu'à l'instant, on apprend qu'Emmanuel Macron annule son déplacement à Tulle, qui était prévu.
53:38 Il doit reparler demain, mais décidément, on en vivra tous les jours sur Sud Radio.
53:43 La soirée électorale est terminée.
53:45 Place demain à des éditions spéciales à partir de 5h du matin,
53:48 avec Benjamin Gleiz, Patrick Roger, Jean-Jacques Bourdin, Valérie Exper,
53:52 évidemment André Bercoff.
53:53 Comment la France retournera aux urnes ?
53:56 Comment les Français réagiront ?
53:58 Le Rassemblement national est-il prêt à gouverner ?
54:01 Est-il prêt, en tout cas, à gagner ces élections législatives de surprise qui arriveront ?
54:05 C'est ce que nous verrons.
54:06 Merci à tous ceux qui ont participé à cette édition spéciale
54:09 et qui ont aussi permis qu'elle ait lieu ce week-end sur Sud Radio,
54:12 parce que c'est vrai que ce n'était pas toujours facile.
54:14 Merci à vous tous et à une prochaine fois.