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  • 30/05/2024

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00:00 7h46, vous avez la parole bien sûr ce matin, on vous rappelle le numéro, appelez-nous dès maintenant au 04 76 46 45 45
00:06 nous parlons, TOH, de la grève des pharmacies.
00:09 Oui car vous allez le constater, 9 pharmacies sur 10 vont rester fermées aujourd'hui, une vingtaine d'entre elles
00:14 cependant ont été réquisitionnées pour assurer les urgences.
00:17 Bonjour Isabelle Burlet.
00:19 Bonjour.
00:20 Merci d'être avec nous ce matin, vous êtes pharmacienne à Grenoble, vous êtes présidente également de l'union de syndicats des pharmaciens d'officine.
00:26 Vous étiez venue déjà à notre micro il y a un an et demi à peu près et vous nous disiez déjà
00:30 il y a un énorme stress sur les médicaments.
00:33 Aujourd'hui la situation, on est où ?
00:35 Elle s'aggrave.
00:37 Elle s'aggrave.
00:39 2014 on avait 400 ruptures,
00:41 2022 3700, 2023 4900.
00:46 Ah oui d'accord.
00:47 Et depuis le début de l'année pas d'amélioration.
00:49 Et des ruptures de quels médicaments ?
00:50 De tout. Les principaux en ce moment ce sont les médicaments anti-diabétiques.
00:56 Nous avons aussi des ruptures sur certains médicaments anti-cancéreux.
01:00 Oui.
01:01 Avec des conséquences on imagine pour les patients ?
01:05 Oui une perte de chance quand même pour les patients.
01:07 Cela crée beaucoup de stress également pour eux parce qu'ils sont obligés de faire plusieurs pharmacies pour essayer de trouver leur traitement.
01:15 Nous on essaye d'appeler les laboratoires, nos grossistes, les confrères pour voir si quelqu'un en a en stock et qui pourrait le dépanner.
01:24 On a aussi les médicaments pour le rythme cardiaque, pour les arrhythmies.
01:29 Voilà, ça touche toute l'asthme.
01:34 Des anti-allergiques nous disent aussi des gens sur notre page Facebook, sois-y.
01:38 Et on a d'ailleurs un exemple au standard de France Blu Isère.
01:41 Oui on a Bernard qui nous appelle de Courtenay. Bonjour Bernard.
01:45 Oui bonjour.
01:46 Alors Bernard justement vous vous êtes concerné par ces pénuries de médicaments, vous êtes diabétique c'est ça ?
01:50 Je suis diabétique et depuis un an à peu près j'étais sous l'issue de l'ISIFI.
01:56 J'ai abordé une vie après j'ai augmenté et puis brusquement il n'y a plus de médicaments.
02:03 On ne trouve plus de médicaments.
02:06 Donc il y a huit mois je suis passé sous l'insuline.
02:10 Et voilà je suis embaissé parce que j'ai pris 10 kilos depuis que je suis sous l'insuline.
02:17 Parce que le truliciti faisait perdre du poids.
02:20 Et Bernard, votre pharmacien j'imagine a essayé d'en trouver ailleurs, ça n'a pas été possible ?
02:29 Non ça n'a pas été possible.
02:31 Même je suis allé dans d'autres pharmacies.
02:33 Bon une fois j'en ai trouvé.
02:35 Mais on n'en trouve plus. Et je ne suis pas le seul dans ce cas là.
02:39 Merci beaucoup Bernard de nous avoir appelé ce matin pour mettre en lumière ce genre de soucis.
02:45 Isabelle Burnet, j'imagine que c'est un témoignage que vous parlez.
02:48 Oui, tous les jours on a des gens qui rentrent dans la pharmacie en disant
02:51 je ne trouve pas mon truliciti, je ne trouve pas mon ozempic, j'en ai besoin, que faire ?
03:01 Que faire ? Alors il y a une pénurie grandissante effectivement.
03:05 Mais vous vous opposez aussi à la vente en ligne de certains médicaments.
03:09 Pourtant on se dit que vu la pénurie, commander en ligne un médicament qui est indisponible en pharmacie,
03:13 on se dit que ça peut être une solution. C'est pas le cas selon vous ?
03:16 Non parce que nous on a un circuit de distribution de médicaments qui est très très réglementé.
03:23 Notre boîte que l'on délivre au patient, de A à Z, on sait d'où elle vient et où elle va finir.
03:31 Commander des médicaments en ligne ce serait dangereux selon vous ?
03:33 Oui, dangereux parce qu'il y a beaucoup de falsifications.
03:36 Nous on ne peut pas vendre une boîte, il y a un code unique par boîte, quand on scanne la boîte,
03:41 on nous dit si la boîte a déjà été délivrée quelque part.
03:46 Si elle est délivrée quelque part, ça veut dire qu'elle a été falsifiée,
03:49 et on la retire du marché, on ne la vend pas à notre patient.
03:52 Donc c'est quelque chose de très très sécurisé.
03:55 En France non. Pour l'instant, moi personnellement je n'ai jamais eu ce cas là.
04:00 D'autres pays oui, mais en France vu le circuit pharmaceutique, pour l'instant...
04:06 Mais vous craignez que la vente en ligne ne provoque des choses comme ça ?
04:09 Tout à fait.
04:11 D'autres réactions aux standards de France Blue ?
04:13 En l'occurrence Simon est avec nous à Chassigneux. Bonjour Simon.
04:16 Bonjour Simon, bonjour Simon.
04:19 On a entendu que vous attrapiez le téléphone.
04:22 On propose à tout le monde de donner son avis, certains sur cette grève notamment.
04:27 Vous, le principe de la grève, ça ne vous convient pas en l'occurrence ?
04:32 Vous n'êtes pas d'accord avec ça ?
04:33 Non, je la trouve un petit peu indécente.
04:35 Je crois que les pharmaciens gagnent largement leur vie à cause des produits dérivés.
04:41 De la part à pharmacie, ils ne vivent vraiment pas au smic les pharmaciens.
04:45 Je trouve que ça lui reste complètement indécent.
04:47 On va demander une réaction à notre avis.
04:50 Il y a aussi le côté pénurie de médicaments, Simon.
04:52 Est-ce que vous pensez que c'est quand même peut-être important de se mobiliser là-dessus ?
04:56 Ça par contre, je trouve complètement ça scandaleux, oui.
04:59 Cette grève, Simon, ce n'est pas arrivé depuis 10 ans, cette mobilisation des pharmaciens.
05:05 C'est qu'il y a quand même un problème, selon vous ?
05:08 Vous la trouvez indécente, cette grève ?
05:11 Oui, je la trouve indécente parce que j'ai entendu parler aussi que leur revenu avait beaucoup baissé.
05:17 Ce qui me prend quand même par un peu bizarre.
05:20 On va demander à notre invité de nous éclaircir là-dessus.
05:22 On peut venir donner son avis en l'occurrence. Merci, Simon, d'être passé.
05:26 Isabelle Burley, présidente de l'union de syndicats des pharmaciens d'officine, pharmacienne à Grenoble.
05:31 Vous entendez, Simon, il trouve cette grève indécente.
05:34 Qu'est-ce que vous pouvez lui répondre ?
05:36 Oui, c'est ce que nous ont rapporté quelques patients.
05:38 Le pharmacien Nanty n'existe plus ou peu.
05:42 Moi, personnellement, ça fait 17 ans que je suis installée.
05:45 Je fais 50 heures, 60 heures par semaine.
05:48 Si je ramène ma rémunération au taux horaire, je suis à moins du SMIC.
05:54 Alors, je suis d'accord, il y a certaines pharmacies qui gagnent bien leur vie, d'autres non.
05:58 Il ne faut pas généraliser.
06:00 L'âge d'or de la pharmacie est passé et a disparu depuis très longtemps.
06:05 Vous avez vu vos revenus baisser carrément ?
06:07 Oui, en ce moment, les revenus baissent.
06:09 Nos trésoreries fondent.
06:11 Le médicament représente environ 80% de notre activité.
06:15 Donc, M. Vincent, Simon parlait des produits dérivés.
06:20 Les produits dérivés ne représentent que 20% de notre activité.
06:25 Ce n'est pas là-dessus que l'on tire nos revenus.
06:27 C'est sur le médicament, essentiellement.
06:29 Nos charges ont augmenté de plus de 20% depuis 2-3 ans.
06:33 Notre rémunération n'a pas été revalorisée depuis 2017.
06:37 À un moment, nos trésoreries sont dans le rouge.
06:39 Les pharmaciens n'arrivent plus à payer leurs salariés.
06:42 Les pharmacies ferment. On va y revenir dans un instant.
06:46 Si vous voulez nous appeler, vous avez encore quelques minutes.
06:48 0476 46 45 45.
06:50 Passez aussi sur la page Facebook.
06:52 Il y a des réactions sur Azick Pellet.
06:53 En tout cas, on a des auditeurs qui comprennent cette grève
06:56 et qui soutiennent la grève des pharmaciens.
06:58 On a notamment Marie qui dit qu'elle soutient ce mouvement
07:02 parce qu'en plus, elle a été confrontée à des pénuries de médicaments.
07:06 Elle doit prendre un médicament chaque jour depuis 2015.
07:09 C'est de plus en plus compliqué, nous raconte-t-elle, pour le trouver.
07:12 Il faut que sa pharmacie appelle à chaque fois plusieurs laboratoires
07:15 pour être sûre d'en avoir en stock.
07:17 Isabelle Burley est avec nous ce matin,
07:19 présidente de l'union de syndicats des pharmaciens d'officine.
07:22 J'aimerais, Madame Burley, vous faire entendre un témoignage,
07:24 celui de Pauline Thomassier, élève pharmacienne dans le Nord-Isère,
07:27 à Saint-Alban de Roche.
07:29 Elle parle notamment de ces questions de rémunération.
07:31 Écoutez.
07:32 Là, la rémunération et tout ce qui se passe,
07:34 ça ne donne pas envie aux étudiants de se former là-dedans.
07:37 Vous avez six ans d'études et puis à la sixième année,
07:39 vous avez un stage où vous êtes payé 591 euros.
07:42 On est très peu payé alors qu'on travaille comme un salarié lambda.
07:47 Voilà, ce n'est pas viable, en fait.
07:49 Ce n'est pas viable, nous dit cette pharmacienne,
07:51 et des pharmacies ferment en Isère, c'est ce que vous constatez ?
07:54 Des pharmacies ferment en Isère, dépose le bilan.
07:56 Alors, quelques pharmacies ferment par regroupement,
07:59 mais des pharmacies ferment en Isère.
08:01 Récemment, au mois d'avril, deux pharmacies sur Fontaine,
08:05 il y a la pharmacie de Livégavé aussi qui a rendu sa licence.
08:10 En moyenne, sur la France, une pharmacie par jour ferme.
08:14 Avec des difficultés pour les patients qui vont devoir faire...
08:18 La pharmacie du village ferme,
08:20 c'est le dernier point de rassemblement, la pharmacie du village.
08:23 Il n'y a déjà plus de médecins, on est en déserts médicaux.
08:26 Là, on est en train de passer...
08:28 Bientôt, on sera un désert pharmaceutique aussi.
08:31 Le territoire français deviendra un désert pharmaceutique.
08:33 Et vous réclamez quoi de l'assurance maladie ?
08:36 Des hausses de combien ?
08:37 Des hausses... alors...
08:40 C'est compliqué les chiffres parce que...
08:43 Nos syndicats ont demandé à l'assurance maladie d'ici trois ans un milliard.
08:48 L'assurance maladie, pour l'instant, nous propose 186 millions.
08:52 D'accord. On est loin, effectivement, de vos demandes.
08:55 Des réactions à cette grève des pharmacies en Amérique du Nord de France bleue ?
08:58 Oui, tous les avis s'expriment.
08:59 On a eu Simon qui était un peu dubitatif.
09:02 On va avoir Lionel qui est au Grand Lins.
09:04 Bonjour Lionel !
09:06 Bonjour !
09:07 Alors Lionel, vous...
09:08 Oui, dites-nous, dites-nous.
09:10 Je ne suis pas au Grand Lins, moi je suis à Viriville.
09:12 Ah, très bien. Alors nous corrigeons.
09:14 Je refais. Lionel à Viriville.
09:16 Bonjour Lionel !
09:17 Exactement. Bonjour à tout le monde.
09:19 Alors Lionel, vous vouliez, pourquoi pas, donner aussi un avis positif sur votre prise en charge ?
09:25 Voilà. Je suis à fond avec les pharmaciens parce que je suis diabétique à la base.
09:31 J'ai énormément de problèmes pour trouver l'obstantifique.
09:34 Ma pharmacie de Viriville s'est décarcassée la dernière fois pour que je puisse avoir mon traitement pour ne pas pouvoir le rompre.
09:41 Et je reconnais qu'ils se dévouent, il faut qu'on les soutienne.
09:46 Et j'étais pas d'accord avec le monsieur qui disait que lui, par rapport à ce qu'il gagne,
09:50 ils ont fait des études pour... Je ne vous parle pas de leur finance, ça ne nous regarde pas en premier.
09:56 Je pense qu'il faut les soutenir à dons.
09:58 Parce que nous, les petits villages, on en a besoin.
10:00 Au moins une par village.
10:02 Et Lionel, quand vous entendez qu'il y a une possibilité d'ouvrir une vente en ligne de médicaments,
10:10 justement pour soupler aux recherches de médicaments que vous avez fait dans plusieurs pharmacies,
10:14 qu'est-ce que vous vous en pensez ?
10:16 Ah ben moi je suis con parce que j'ai déjà un certain âge, je ne suis pas du tout informatique,
10:20 et j'ai tellement peur de me faire avoir que j'ai préféré faire toutes mes 5 pharmacies moi-même
10:25 pour pouvoir les trouver parce qu'en informatique c'est bien bon,
10:28 mais quand il tombe en panne c'est encore pire.
10:30 Donc vous êtes attachée aux pharmacies, merci.
10:33 Ah moi je suis attachée à ma pharmacienne, il n'y a pas de problème, à 100%.
10:38 Eh ben on la salue en l'occurrence.
10:40 Merci d'être passé Lionel.
10:42 Comme ça on a pu avoir aussi les deux avis.
10:44 Oui, des avis dans tous les sens effectivement.
10:46 Lionel nous dit qu'elle est très attachée à sa pharmacie,
10:49 pharmacie qui vont rester fermées pour l'essentiel, 9 pharmacies sur 10 fermées aujourd'hui en Isère.
10:56 Comment on explique qu'elles soient aussi suivies ?
10:59 On disait que ça fait 10 ans qu'il n'y a pas eu de mobilisation de ce type.
11:03 La dernière fois qu'on est descendue dans la rue, effectivement,
11:05 on n'est pas une profession qui va souvent dans la rue.
11:10 Si on le fait, c'est qu'on arrive au bout du bout.
11:13 On ne peut plus gérer.
11:16 C'est la survie du maillage territorial des pharmacies en général qui est en jeu là.
11:24 Une vingtaine de pharmacies sont réquisitionnées aujourd'hui pour les urgences uniquement ?
11:29 Voilà, urgences uniquement.
11:31 L'Isère est divisée en secteurs de garde et c'est une pharmacie ou deux pharmacies par secteur de garde.
11:37 Une vingtaine donc en Isère réquisitionnées.
11:40 Merci. On vous a mis d'ailleurs la liste complète sur francebleu.fr
11:44 mais pour les urgences, on ne le répète pas, qu'elles soient effectivement prises d'assaut.
11:48 Merci beaucoup madame Burley d'avoir été notre invitée ce matin.

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