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  • 11/04/2024

Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités reviennent sur l'attaque au couteau qui a eu lieu à Bordeaux hier soir et fait un mort et un blessé grave.
Retrouvez "Punchline" sur : http://www.europe1.fr/emissions/punchline

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Transcription
00:00 Nous sommes en plateau dans Punchline sur CNews et sur Europe 1 avec nos débatteurs Eric Nolot et là, bonsoir à vous, Maître Salman,
00:06 François Buponi, ancien député, un policier Denis Jacob, du secrétaire général alliance
00:11 alternative, pardon, police, Céline Pina et Alexandre Devecchio. Tout de suite on va écouter, bonsoir à tous, la procureure de Bordeaux qui revient sur le
00:20 déroulé des faits, ce qui s'est passé hier soir sur les bancs de la Garonne. Écoutez-la.
00:24 Suite aux événements qui sont survenus à Bordeaux le 10 avril 2024 entre 19h30 et 19h50 en bord de Garonne,
00:31 entre le miroir d'eau et le pont de pierre, le parquet de Bordeaux a ouvert deux enquêtes judiciaires.
00:37 Pour l'une, visant l'assaillant, des chefs de meurtre,
00:40 tentative de meurtre et violence avec arme, ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieur à huit jours,
00:47 sur fonctionnaire de police, et pour l'autre,
00:50 d'homicide volontaire, afin d'éclaircir les circonstances dans lesquelles l'un des policiers
00:54 primo intervenant a été amené à faire usage de son arme de service pour neutraliser l'assaillant.
01:00 Ils étaient invectivés aux alentours de 19h30 par un individu pour des raisons a priori liées, selon les
01:07 premiers témoignages et plusieurs témoignages, à leur consommation d'alcool.
01:11 Le mis en cause décrit comme porteur d'un camis et d'un keffier couvrant son visage, ne laissant voir que ses yeux,
01:19 frappait dans un premier temps les deux victimes à coups de poing, puis il s'éloignait.
01:24 Ces dernières se relevaient, puis lançaient des canettes de bière en direction de leur agresseur,
01:29 lequel revenait alors vers elle, sortait un couteau à grand arrêt, et les poignardait tour à tour.
01:36 Voilà pour les faits rapportés par Frédéric Porteré, la procureure de Bordeaux.
01:40 Régine Delfour, vous êtes à Bordeaux avec Laurence et Larry, bonsoir à tous les deux. Vous avez suivi cette conférence de presse, beaucoup d'informations
01:45 dans ce qu'a dit la procureure, notamment sur le profil de cet homme qui a été abattu par la police.
01:50 Oui absolument Laurence, puisque nous n'avions pour l'instant aucune information le concernant, ni son identité, la procureure de la République de Bordeaux nous a
02:01 dit que selon le fichier Eurodate, mais ce sont des informations qui sont en train de vérifier,
02:06 ce serait un demandeur d'asile, il serait afghan, il aurait 25 ans, il avait 25 ans,
02:12 et on ne sait pas encore pendant combien de temps, depuis combien de temps il était à Bordeaux. Il y a aussi cet
02:18 nouvel élément, c'est qu'il s'en est pris auparavant à d'autres personnes qui étaient en train de consommer de l'alcool, un
02:25 verre de rosé, qu'il a commencé à les frapper, il s'en suit une bagarre, il a sorti un couteau,
02:31 c'était pas un couteau, un opitnel, mais un couteau de chasse, il est ensuite parti, et c'est à ce moment là donc qu'il a croisé ces deux
02:39 Algériens qui eux aussi étaient en train de consommer de l'alcool, où il y a eu d'abord ces
02:44 ces invectives, après des coups de poing, il est revenu, il les a poignardés, il faut quand même savoir que la première, la victime, celle qui
02:51 a décédé, qui avait 37 ans, a reçu neuf coups de couteau, la deuxième qui a été blessée grièvement, trois plaies, dont trois
02:58 perforantes,
03:00 cet homme, vous l'avez dit, était vêtu d'un camis, il avait un keffier, donc pour l'instant le parquet national
03:06 antiterroriste n'a pas été saisi, mais il suit
03:08 évidemment cette affaire, puisqu'il s'avère que c'est un afghan, et qu'il était demandeur d'asile, et qu'il y a évidemment toutes ces suspicions
03:15 au niveau de la religion, le parquet antiterroriste, national antiterroriste, pourrait donc s'en saisir, la procureure a aussi demandé
03:22 qu'il y ait, s'il y avait des personnes qui avaient, de nouvelles informations de ceux
03:26 manifestés, vous l'avez dit, Laurence, une enquête
03:29 de l'IGPN a été
03:31 ouverte, puisque le policier qui a tiré avec un fusil d'assaut pour le neutraliser, puisque la procureure et le directeur
03:38 interdépartemental de la police nationale l'a rappelé, l'assaillant était qu'à quelques mètres, cinq mètres du policier.
03:45 Merci beaucoup Régine Belcourt, Laurence Elarier pour ces précisions. Denis Jacob, vous êtes policier, d'abord on va revenir sur le travail fait par
03:53 vos collègues, sept minutes après
03:56 l'attaque de cet homme, ils étaient sur place et ils ont stoppé
03:59 l'assaut meurtrier, alors que, avec un fusil d'assaut, alors que l'homme était à cinq mètres seulement d'eux, et après avoir fait toutes les sommations
04:07 d'usage, c'est important de le préciser. Oui tout à fait, à ce stade,
04:11 et ce que m'ont confirmé les collègues hier soir, c'est que les règles de la légitime défense ont été respectées.
04:17 Contrairement à ce que j'ai pu entendre sur d'autres médias,
04:20 l'assaillant n'était pas en fuite et il n'a pas été
04:23 neutralisé parce qu'il était en fuite, il était en confrontation directe avec les collègues, la procureure l'a d'ailleurs rappelé, donc ça confirme bien les informations
04:30 que j'avais eues hier soir. Il s'approchait bras tendus avec un très long couteau de chasse.
04:34 Tout à fait, et donc pour protéger sa vie et celle d'autrui,
04:38 mon collègue a utilisé l'arme dont il avait la dotation, à savoir le HK G36,
04:44 et ce n'est pas anormal qu'il ait pu utiliser cette arme, puisqu'elle est en dotation
04:50 dans le cadre de Vigipirate, depuis les attentats de 2015 notamment, c'est pour cette raison qu'on en a été doté, il faut le rappeler,
04:58 et que pour le moment, rien ne laisse présager que le collègue n'aurait pas respecté les règles de la légitime défense.
05:04 Et il a peut-être, c'est ce que je disais tout à l'heure, évité un massacre.
05:07 On a appris, Eric Nolot, qu'auparavant, avant ce drame,
05:10 l'assaillant s'en était déjà pris à deux autres personnes qui consommaient de l'alcool.
05:14 Le périple aurait pu se poursuivre de façon dramatique.
05:17 Oui, c'est pour ça que si je dois résumer d'un mot l'impression que me laisse la conférence de presse de la procureure de la République, c'est perplexité.
05:23 La procureure de la République nous a détaillé, nous a donné toutes les caractéristiques d'un attentat islamiste,
05:28 mais ce n'est pas un attentat terroriste. Moi j'ai beaucoup de mal à saisir la distinction.
05:33 Non mais j'espère que ça va être requalifié, parce que, écoutez, pour le bon sens commun,
05:36 quelqu'un qui tue au nom de la religion, il me semble que c'est un attentat terroriste.
05:39 Ensuite, bon, c'est un demandeur d'asile, encore une fois, nous avons importé le terrorisme,
05:43 et ça pose la question du traitement des demandeurs d'asile.
05:46 Avant de laisser quelqu'un entrer sur notre territoire, déambuler à sa guise pendant des semaines et pendant des mois,
05:52 moi je crois qu'il faut traiter son cas en dehors de nos frontières, savoir qui exactement c'est cet homme,
05:57 et s'il est absolument sûr de le laisser entrer sur notre territoire.
06:00 Faute d'avoir fait ça, eh bien il y a un homme à l'hôpital et un autre qui est mort.
06:03 Maître Sarah Salman, on est sur le parcours, je dirais malheureusement assez classique.
06:08 Alors la procureure de la République reste très précautionneuse, et on peut le comprendre, on est au début de l'enquête,
06:13 néanmoins il y a quand même un faisceau d'indices où il y a une personne qui, au nom de la religion,
06:17 vient attaquer des personnes qui boivent de l'alcool et qui récidive, et il y a, à mon sens, une certaine préméditation.
06:22 On parle pas d'un petit couteau, mais d'un couteau de chasse.
06:25 Donc ce faisceau d'indices où on nous explique ensuite qu'il y aurait un sentiment de musulman rigoriste...
06:31 - C'est ce qu'a dit la procureure. - Oui, pardon, c'est ce qu'elle a dit.
06:35 Un sentiment de musulman rigoriste, effectivement, c'est terminal, vous faites bien de le préciser.
06:40 Moi, ça m'interpelle de dire des choses comme ça. Jusqu'où faut-il pour passer du sentiment à la réalité ?
06:45 Il y avait quand même un vêtement, il y avait un cheminement intellectuel.
06:49 Eh bien, c'est quelque chose... Si on ne fait rien, si on a le mauvais diagnostic,
06:53 nous allons à nouveau être confrontés à des faits de sociétés similaires dans les prochains jours,
06:58 dans les prochaines semaines, donc il faut traiter les mots à leur racine.
07:01 Il y a effectivement ce problème d'immigration illégale, alors ça, on semble l'occulter complètement.
07:07 Et il faut aussi poser le bon diagnostic, parce qu'à Gare de Lyon, pareil, la piste terroriste a été écartée.
07:13 Je trouve qu'on écarte cette piste beaucoup trop rapidement.
07:15 C'est votre sentiment aussi, Alexandre de Vécu ?
07:17 Oui, effectivement, ce qu'on ne veut pas voir, c'est le djihadisme d'atmosphère décrit par Gilles Kepel.
07:23 Effectivement, ce n'est pas un attentat, encore une fois, qui a été prémédité par un réseau, très probablement,
07:29 mais il n'empêche que c'est quelqu'un qui a agi au nom de la religion
07:34 et pour terroriser ses corps religionnaires et même l'ensemble de la population.
07:40 Donc on est bien dans la définition du terrorisme, et du reste, c'est très inquiétant,
07:44 parce qu'on a un processus qui rappelle d'une certaine manière la décennie noire algérienne,
07:51 où justement, pour terroriser ceux qui n'étaient pas de bons musulmans,
07:56 on allait parfois les égorger jusqu'à chez eux.
07:59 Donc c'est un peu ce qui est en train de se produire,
08:01 surtout que si on met bout à bout les différents faits divers qui n'en sont pas depuis quelques jours,
08:08 Samara, c'est une histoire de voile, ensuite on a Shem Sedin,
08:13 c'est parce qu'il parlait à une femme, donc on veut imposer un code
08:19 où les jeunes filles et les garçons ne peuvent plus se parler,
08:21 et là, c'est une histoire d'alcool.
08:22 Donc on voit bien qu'une partie des minorités agissantes,
08:27 parfois en situation totalement illégale, tentent d'imposer la chargéade en ce pays.
08:32 Autre extrait de ce qu'a dit la procureure,
08:34 je passe la parole ensuite à François Pépouni et Céline Pina,
08:37 elle revient sur le fait que cet homme reprochait aux deux personnes
08:42 qui étaient sur son chemin de boire de l'alcool cette journée de fin de l'année.
08:45 Écoutez-la, la procureure.
08:46 Il en résulte qu'hier soir, l'agresseur, qu'il ne connaissait pas,
08:51 se serait approché de son ami Rachid Bouhav,
08:54 et s'en serait pris à lui avant de le reprocher à l'un et à l'autre,
08:58 dans un français approximatif, de boire alors que c'était l'Aïd.
09:02 Les deux amis lui répondaient "ça ne te regarde pas",
09:05 et à ce moment-là, l'auteur leur assénait des coups de poing.
09:08 Des coups de poing, et après, il retourne sur ses pas,
09:12 il leur lance une canette et il les pogne.
09:14 Ce serait bien qu'on ait l'ensemble de ce que dit la procureure.
09:16 Je suis assez étonné de la prudence de la procureure,
09:18 parce qu'on ne peut pas nous dire depuis des semaines et depuis quelques jours,
09:22 il y a une menace terroriste maximum.
09:24 Al-Qaïda et l'État islamique ont même dit "allez dans les stades et tuez-les".
09:28 Et quand un individu sur ces motifs-là passe à l'acte,
09:31 considérez que ce n'est pas lié.
09:33 Bien entendu que les messages de haine qui sont véhiculés en disant
09:36 "rentrez dans les stades, allez dans les villes, tuez-les, passez à l'acte",
09:39 il y en a qui l'entendent, et qui prennent ça au premier degré et qui passent à l'acte.
09:43 Et si on ne fait pas la jonction entre les deux,
09:45 effectivement, comme Alexandre Levy te l'a dit,
09:47 on est un peu démuni, parce que là, bien entendu, c'est lié.
09:50 Pourquoi vous voulez que...
09:51 - Jouraudiquement, il faut en dire... - Pourquoi ne pas le dire, alors ?
09:54 - Mais direct... - On a peur de quoi ?
09:56 Un message qui passe et qui dit "tuez-les là où vous pouvez,
10:01 égorgez-les là où vous pouvez", les messages...
10:03 Quand le ministre de l'Intérieur dit "on est dans une menace terroriste maximum",
10:07 je peux vous dire que les services de renseignement,
10:09 ils ont tous les messages, on sait d'où ils viennent, on sait ce qui est dit.
10:12 Et si, effectivement, la justice ne fait pas le lien,
10:15 on est dans cette situation-là, et on va peut-être nous expliquer
10:17 qu'il était un peu déséquilibré.
10:19 Alors, s'il était encore vivant, on aurait eu la piste de la psychiatrie.
10:21 - Oui, mais... - C'est sûr, c'est sûr.
10:23 - C'est sûr. - Céline Pilard ?
10:25 On a quelque part un vrai souci politique.
10:27 C'est-à-dire que si l'attentat avait été commis par quelqu'un d'extrême droite,
10:32 il n'y aurait eu aucun souci, le lien aurait été fait de manière immédiate.
10:35 Pourquoi ? Parce que ça sert à un narratif.
10:38 Il ne faut pas oublier qu'on est aussi en pleine campagne électorale,
10:40 dans laquelle Emmanuel Macron essaie de refaire
10:44 ce qu'il lui a réussi jusqu'à présent,
10:45 donc on comprend qu'il remette en place la même stratégie,
10:48 qui est de dire "je suis un rempart contre le chaos
10:51 que pourrait amener le RN s'il était élu, s'il était très très fort".
10:55 Donc, pour ne pas faire le jeu du RN,
10:58 il est très important de nier la dimension islamiste,
11:01 parce que c'est elle, aujourd'hui, qui nourrit le vote RN.
11:05 Pourquoi ? Parce que les gens, s'ils étaient dans une dérive fascisante,
11:09 ils iraient voter LFI.
11:11 LFI vous dit très clairement, et dans l'antisémitisme,
11:15 et dans la fascination pour la violence politique,
11:17 si vous avez envie d'une dérive fasciste, vous allez vers LFI.
11:20 Or là, c'est exactement le contraire,
11:22 les Français veulent protéger leur mode de vie.
11:25 Ils ont le sentiment que finalement leurs représentants les trahissent,
11:28 et la première des trahisons, c'est qu'ils font tout de suite le lien,
11:31 en disant "mais il y a une dimension religieuse,
11:34 il y a une dimension islamiste dans cet acte".
11:36 La France leur dit "ah ben non, pas du tout, il n'y a aucun problème".
11:39 Donc ils se disent "ok, ils sont décidés à ne pas lutter,
11:41 ils nous abandonnent une fois de plus,
11:43 donc allons essayer de voter pour d'autres propositions".
11:47 Et je ne comprends pas que l'on continue,
11:49 à force de ne pas vouloir faire le jeu du RN,
11:52 on expose les Français, on expose les musulmans
11:55 qui sont accusés d'être de pas assez bons musulmans,
11:58 tout ça pour à la fin que les gens votent RN.
12:00 Ils sont eux-mêmes ciblés par les islamistes, les musulmans.
12:03 Petite pause, on se retrouve dans un instant dans Punchline,
12:05 sur ces news et sur Europe 1,
12:06 on reviendra sur le profil de l'assaillant
12:08 qui a été abattu hier par la police,
12:10 un demandeur d'asile de 25 ans,
12:12 a priori de nationalité afghane.
12:13 A tout de suite dans Punchline.
12:16 18h-19h sur CNews et Europe 1.
12:18 Punchline, Laurence Ferrari.

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