00:00 Mais la France c'est aussi des trains qui ne circulent pas toujours, même les jours de départ en vacances d'ailleurs.
00:05 On en parle avec notre invité Bernard Carayon. Bonjour à vous !
00:08 - Bonjour !
00:09 - Bienvenue sur Sud Radio, vous êtes le maire de la ville de Lavore, on est dans le Tarn.
00:12 Ça fait des mois sur Sud Radio qu'on vous raconte la mobilisation des opposants à la construction de l'autoroute A69 entre Toulouse et Castre.
00:20 Il se trouve que depuis près d'un mois, les trains ne circulent plus entre votre ville Bernard Carayon, celle de Lavore dans le Tarn, et la ville de Mazamé.
00:29 Mazamé, au début, des zadistes étaient présents, c'était ça qui empêchait les trains de circuler,
00:34 manifestement les zadistes ne sont plus là, pourtant il n'y a toujours pas de train, pourquoi ?
00:37 - Tout d'abord parce qu'il y a toujours une zade et des zadistes, c'est-à-dire des gars avec des crêtes roses qui empêchent les travailleurs de prendre le train
00:48 le matin de Mazamé ou de Castre pour Toulouse, qui sont obligés de prendre un bus jusqu'à Lavore et ensuite de prendre le train.
00:58 Il y avait jusqu'à présent 12 trains par jour, il y en a plus de 10 et encore uniquement à partir de Lavore.
01:07 Les travailleurs sont empêchés de travailler et ceux qui aiment l'écologie, ceux qui parlent d'écologie, trahissent la liaison ferroviaire.
01:18 Je veux dire, c'est invraisemblable.
01:19 - Sauf que les versions à ce sujet s'affrontent Bernard Carayon.
01:23 Si je cite par exemple votre collègue Olivier Fabre qui est le maire de la ville de Mazamé, l'autre ville reliée par cette liaison qui a été coupée.
01:30 Olivier Fabre dit "les zadistes sont partis maintenant", c'est ce qu'il dit.
01:34 Il dit que c'est à la SNCF de prendre ses responsabilités pour restaurer la liaison.
01:38 Alors pourquoi il n'y a toujours pas de train s'il n'y a plus de zadistes ?
01:42 - Il y a toujours un risque qui est pris en compte par la SNCF, mais c'est vrai qu'Olivier Fabre a raison, la SNCF pourrait se bouger un peu.
01:51 Mais il y a toujours la proximité de zadistes et la SNCF prend prétexte de cette menace pour ne pas rétablir le fonctionnement normal du service public ferroviaire.
02:04 - Alors où en sont aujourd'hui les rapports entre la population du Tarn ?
02:08 Tout le monde n'est pas forcément pour ou forcément contre l'autoroute d'ailleurs.
02:12 Et les zadistes qui ne sont pas forcément du Tarn ?
02:15 - Les zadistes ils ne sont pas de chez nous, il n'y en a pas.
02:19 Ils viennent de Mulhouse, ils viennent des Pays-Bas, ils viennent de Belgique, ils viennent de Notre-Amélie-Lande.
02:26 Il y en a 3 ou 4 qui sont des exploitants agricoles qui n'exploitent rien.
02:32 - Vous êtes tendres avec eux mais ils se sont aussi venus.
02:35 - Non mais c'est la réalité, je les connais ces gars, je suis allé sur le terrain, j'en ai rencontré certains.
02:42 La plupart d'entre eux ne sont pas du Tarn.
02:46 La population tarnaise, elle est favorable à l'autoroute, elle l'attend depuis 30 ans.
02:50 On l'a répété sur votre antenne depuis des mois et des mois.
02:55 C'est un chantier qui avance, il y a 800 personnes aujourd'hui qui travaillent.
02:59 A la fin du printemps il y en aura 1200.
03:01 La traversée de l'Ago a été réalisée je crois qu'il y a 2 jours.
03:05 Moi je suis allé sur le chantier, j'ai vu ce que c'est que le génie humain.
03:09 Vous savez on dit de ces entreprises de travaux publics que c'est des entreprises de génie.
03:14 Au sens propre du terme c'est du génie humain.
03:17 A peu près je crois la moitié des ouvrages d'art ont été posés, ou vont l'être.
03:22 La moitié des terrassements également.
03:24 Le chantier il avance, et il avance malgré le caillassage des ouvriers.
03:28 Parce qu'il faut savoir qu'il y a d'autres travailleurs aussi qui pâtissent de ce désordre public et de cette violence.
03:35 Ce sont les ouvriers du chantier, tous les jours ils se font insulter, tous les jours ils partent au travail, la boule au ventre.
03:42 C'est ça la réalité.
03:45 Et encore une fois par des gars qui viennent de je ne sais où, ce que j'appelle des crêtes roses,
03:51 parce qu'on les a vus lors du procès de l'un d'entre eux il n'y a pas longtemps, au truial correctionnel de Gare.
03:56 Il pousse coiffé comme il veut.
03:58 Naturellement.
03:59 Mais la France du travail, la France des efforts, la France de la ruralité, la France qui croit au mérite,
04:05 elle est du côté des partisans de l'autoroute.
04:07 Et on continuera à faire débat de ces deux France sur Sud Radio parce que tout le monde y a la parole.
04:11 Merci beaucoup Bernard Carayon d'être intervenu ce matin sur Sud Radio.
04:15 Je rappelle que vous êtes le maire de la ville de Lavore dans le Tarni.
04:17 8h44.
04:18 Si je voudrais juste rajouter une chose, aujourd'hui il y a 80 ans, il y a 44 jeunes enfants juifs qui étaient raflés par la Gestapo à Isieu.
04:28 Vous avez raison de le rappeler d'ailleurs parce que c'est vrai que les enfants d'Isieu c'est un drame dont tout le pays se souvient.
04:35 C'était important d'en dire un mot ce matin. Merci de l'avoir dit sur Sud Radio.