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  • 20/03/2024
Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, François Pupponi, Olivier Dartigolles et Sébastien Soulé, secrétaire zonale adjoint d’Alliance police pour la zone Sud, ex de la Bac nord

Retrouvez Les Vraies Voix avec Cécile de Ménibus et Philippe David du lundi au vendredi de 17h à 20h sur #SudRadio.
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##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2024-03-20##

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News
Transcription
00:00 Le grand débat du jour.
00:02 On va prendre de nouveaux dispositifs pour aller jusqu'au bout.
00:05 Les opérations places nettes qui ont été décidées fin septembre début octobre,
00:08 on en est à plus de 900 interpellations.
00:10 Investir à certains endroits, certains quartiers,
00:13 pour faire des interpellations, pour faire des opérations judiciaires.
00:15 On est en train de travailler justement pour d'abord intervenir beaucoup plus rapidement.
00:18 Si on se base uniquement sur le répressif, ça n'a jamais marché, ça ne marche pas,
00:22 ça ne marchera jamais dans aucun pays au monde.
00:24 Il faut qu'on ait une approche beaucoup plus systématique.
00:27 Et c'est une rengaine qui revient beaucoup à Marseille.
00:30 Et malgré les coups de filet et les arrestations,
00:31 beaucoup d'habitants constatent que le trafic revient toujours une fois la police partie.
00:34 Les policiers ou les magistrats disaient copier la mer avec une petite cuillère.
00:37 En tout cas après Marseille, une dizaine d'autres villes devraient connaître à leur tour
00:41 des opérations places nettes XXL.
00:43 Alors est-ce que pour vous ces opérations places nettes XXL et pourquoi pas XXXXL
00:48 vont changer la situation dans toutes ces villes gangrénées par le trafic de drogue ?
00:53 Est-ce que certaines villes comme Marseille et comme le dit certains magistrats
00:56 sont devenues des narco-villes ?
00:57 Est-ce que la bataille était perdue et perdue pour vous comme pour certains ?
01:01 Et à cette question, pour venir à bout du trafic de drogue,
01:03 vous êtes 46% à dire qu'il faut mettre fin à l'excuse de minorité
01:07 et score de parité entre légaliser et punir plus les consommateurs à 27%.
01:12 Vous voulez réagir aux attentes de vos appels
01:14 et vous échangerez avec les vrais voix bien évidemment au 0826 300 300.
01:18 Et Sébastien Soullé était avec nous, secrétaire zonale adjoint d'Alliance Police
01:21 pour la zone sud et ex-policier de la BAC Nord.
01:25 Bonsoir, merci d'être avec nous.
01:27 Philippe Bilger, cette zone, en tout cas ce territoire de Marseille.
01:32 - Alors j'ai bien conscience que si on voulait aller au fond des choses
01:37 et proposer chacun nos solutions, il faudrait largement une heure.
01:41 Mais je vais tenter d'exprimer rapidement mon point de vue.
01:46 D'abord je répondrai aux questions de Sud Radio.
01:50 On pourrait considérer qu'il faut les trois approches.
01:53 En tout cas, suppression de l'excuse de minorité pour des mineurs
01:57 qui n'ont plus rien à voir avec ceux qui justifiaient l'instauration d'une excuse de minorité.
02:04 Deuxième élément, bien sûr moi je ne cesse de dire,
02:08 mais ça n'est guère convaincant apparemment, qu'il faut changer l'état de droit.
02:13 A l'heure actuelle on a un état de droit sophistiqué
02:17 pour une société de plus en plus gangrenée.
02:20 Et donc il y a un hiatus qui crée un grave problème.
02:24 Troisième élément, c'est ce qu'on a indiqué tout à l'heure,
02:28 cela ne sert à rien de mettre en place des coups de poing
02:33 en quelque sorte dans les villes gangrenées par le trafic de drogue.
02:38 Si à peine l'effet de choc accompli, ensuite on laisse retomber les choses
02:43 et les transgressions comme elles étaient avant.
02:46 Et ça impliquerait bien sûr une relation beaucoup plus forte,
02:50 beaucoup plus efficace entre justice et sécurité.
02:54 - Olivier Dardenneux ?
02:55 - J'ajoute quelques éléments, où en sommes-nous ?
02:58 Des grands trafics internationaux de la drogue,
03:02 des narcotrafiquants, parfois des états, en lien aussi au trafic des armes.
03:08 C'est-à-dire est-ce que le spectre haut, on le tape ou pas ?
03:11 C'est intéressant aussi de se dire s'il y a des moyens, des partenariats entre états
03:15 pour obtenir des résultats.
03:17 Première chose. Deuxième chose.
03:19 Est-ce qu'il faut un parquet spécial comme il y a un parquet antiterroriste
03:23 concernant ces trafics pour être plus réactifs dans la réponse judiciaire ?
03:29 Discutons-en. J'ai participé à un débat tout récemment
03:33 avec un représentant syndical de la police qui nous disait
03:37 l'exigence de commissariat de quartier, qui nous disait,
03:41 et Alain Boueur le dit souvent, quand l'état se retire,
03:44 la violence et les trafics qui s'installent.
03:47 Moi je suis nostalgique d'une période où, j'y tiens,
03:51 il y avait plutôt un gardien d'immeuble qu'un digico
03:55 de remettre de la présence humaine des acteurs locaux.
03:58 Et dans certains territoires, je pense notamment à Vénissieux,
04:01 quand on met les bailleurs sociaux, les forces de police, la justice,
04:05 les élus, l'ensemble des partenaires sur des contrats de sécurité,
04:09 dans certains territoires, ils obtiennent des résultats.
04:11 - François Puponi, vous qui avez été maire de Grandeville.
04:14 - Oui, maire de Grandeville et président, j'étais d'ailleurs
04:16 président de l'agence de la rédaction urbaine,
04:18 je vais raconter une anecdote. Il y a dix ans,
04:20 Manuel Valls, Premier ministre, va à Marseille, à la Castellane,
04:24 et pendant qu'il visite la Castellane, et quand le Premier ministre
04:28 visite la Castellane, c'est sécurisé, il y a leur aide sur les toits,
04:31 enfin ils ont passé les meilleurs, il y a des tirs de Kalachnikov
04:34 à proximité, je crois que c'était les Tchétchènes,
04:36 s'ils se sont guettés leurs combes.
04:37 Et donc on a même cru comment on dirait son Premier ministre.
04:40 Et donc trois semaines après, on descend à Marseille,
04:43 Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur, installé le préfet de police
04:49 de l'époque, M. Nunes, maintenant préfet de police à Paris,
04:53 et moi on m'amène en tant que président de l'ANRU.
04:56 Parce qu'on rénovait le quartier de la Castellane, et on avait même décidé
04:59 de raser la tour K, où Zénédilla avait grandi.
05:02 Et je dis, on convite le quartier, et je dis au directeur de la maison
05:06 de quartier qu'on devait rénover, je vous promets, je reviens
05:09 dans un mois, voir où ça en est.
05:11 Et un mois après, je retourne avec un collègue député, Henri Gibrayel,
05:15 on était deux députés de la République, on arrive à 14h à la Castellane,
05:18 et là il y a une barrière, à l'entrée de la Castellane,
05:21 il y a un type affalé, et puis je vois un gars, un jeune,
05:26 avec des lunettes de ski, il faisait beau, et puis je dis à mon collègue
05:29 député, qu'est-ce qu'il fait celui-là ?
05:30 "Mais lui c'est le chauffe lui !"
05:31 "Ah bon ?"
05:32 Et le gars qui était affalé, il nous voit, on lui fait "Monsieur..."
05:35 et il se lève, il demande au chef, le chef lui dit
05:38 "Oui tu peux ouvrir", les dealers nous ouvrent la barrière...
05:41 - C'est ces "checkpoint Charlie" à Berlin, comme ça ils sont pas en uniforme quoi !
05:44 - Ils nous ouvrent la barrière, on va voir le directeur pour dépenser
05:47 des centaines de millions d'euros de l'Etat et de l'ANRU,
05:50 on discute pour la rénovation, et on repart, et pour repartir,
05:53 il a failli demander au dealer "Monsieur on peut sortir ?"
05:55 Le dealer a demandé au chef, le chef était sur un fauteuil,
05:58 qui a dit "Oui oui, c'était Marseille il y a 10 ans pour deux députés de la République."
06:02 - C'est Baclor !
06:03 - Oui c'est Baclor, mais le problème, si je peux me permettre,
06:06 mais quand j'entends jouer des magistrats en disant "Ouh là là,
06:09 mais ça fait 20 ans que c'est "Ouh là là" !"
06:11 Donc moi j'espère que ce qu'a fait hier la police sera efficace,
06:15 mais s'il ne reste pas sur place des mois et des mois,
06:18 le deal se reconstitue, j'en suis convaincu.
06:21 - Alors bon, on a avec nous quelqu'un qui connaît bien le terrain,
06:24 Sébastien Soulet, secrétaire zonale adjoint d'Alliance Police
06:27 pour la zone sud, vous, vous êtes issu de la Bacnor,
06:30 donc c'est forcément un milieu que vous connaissez par cœur.
06:33 - C'est ça, je pense qu'il a donné la bonne définition,
06:38 effectivement je le rejoins, c'est que ça c'est des situations
06:40 qu'on a vécues il y a quelques années,
06:42 moi je suis arrivé en 2004 à la Bacnor,
06:44 c'était déjà comme ça les checkpoints,
06:46 là ce qui me gêne c'est que les gens s'offusquent d'une situation
06:48 qu'on connaît déjà depuis des années,
06:50 on a gêné les constats, constat sur constat,
06:53 alors c'est grave, c'est très grave, il faut faire ci, il faut faire ça,
06:55 donc place honnête bien sûr, toutes les opérations sont bonnes à prendre,
06:58 il ne faut pas critiquer, j'ai entendu depuis ce matin
07:00 qu'il y en a qui disaient "Oui mais ce n'est pas beaucoup,
07:02 non 380 000 euros c'est beaucoup,
07:04 des kilos de résine de cannabis en moins dans les quartiers,
07:08 c'est toujours ça de prix, et puis il ne faut pas non plus s'imaginer
07:11 que la police sait où c'est, c'est-à-dire que ce n'est pas
07:13 parce qu'on va faire une grosse opération dans un quartier,
07:15 quel qu'il soit, qu'on va savoir taper à la bonne porte,
07:17 ce n'est pas comme ça que ça se passe, en tout cas,
07:19 donc il ne faut pas non plus dire que la police ne fait pas trop son travail
07:23 ou pas assez, en tout cas elle le fait,
07:25 le problème c'est qu'on se retourne tous sur la police,
07:27 mais la police comme je le dis, elle le fait depuis le début,
07:30 elle fait tout ce qu'il faut depuis le début,
07:33 je pense qu'il va falloir coordonner beaucoup plus de choses,
07:35 et il y a un invité qui en a parlé, je pense qu'il faut coordonner
07:39 aussi au niveau international, parce que nous on reçoit des centaines
07:42 et des centaines de kilos de résine de cannabis,
07:44 alors oui c'est sûr qu'on en saisit quand même pas mal,
07:47 et de plus en plus, mais si on ne va pas chercher le problème à la racine,
07:51 ça arrivera toujours.
07:53 - Philippe Gillesard. - Philippe Gillesard.
07:55 - A votre avis, est-ce que cette excellente opération à Marseille,
08:00 dès lors que le président de la République a annoncé qu'elle devrait se poursuivre
08:07 dans à peu près 10 villes de la même manière,
08:11 est-ce que compte tenu de ce qu'est la police aujourd'hui,
08:15 il serait possible de laisser durablement des effectifs,
08:19 par exemple à Marseille, et en même temps de mener les opérations souhaitées
08:24 dans d'autres villes avec la même vigueur,
08:27 ou est-ce que c'est parfaitement utopique ?
08:30 - Sébastien Souli.
08:32 - Non mais ça ne sera pas réalisable, ça ne sert à rien de se voiler la face,
08:36 vous imaginez bien, en plus vous avez vu tout ce qui va arriver en France,
08:39 nous avons les Jeux Olympiques, la police est déjà très largement prise pour ça,
08:44 il y aura des restrictions de congés, donc ça ne sera pas faisable.
08:48 Au jour le jour bien entendu, mais après vous êtes obligés de quitter le quartier,
08:52 mais le problème ce n'est pas que ça, ce n'est pas qu'une présence policière,
08:55 je pense qu'il va falloir que tout le monde se mette en ordre de marche,
08:58 parce que la police elle s'est saisie, après il va falloir avoir une réponse judiciaire,
09:02 il va falloir s'y atteler, et puis voilà,
09:05 et après je pense qu'il va falloir responsabiliser, parce que vous en avez parlé,
09:08 il y a beaucoup de jeunesse qui est mise en cause, et des jeunes mineurs,
09:11 et je pense qu'il va falloir responsabiliser quand même les parents,
09:14 au moins ça fait beaucoup, je crois que s'ils plongent de plus en plus rapidement,
09:18 et au très jeune âge dans les trafics de stupéfiants,
09:21 je pense que les parents ont quand même un gros rôle à jouer avec ces enfants.
09:24 Vous avez vécu, vous vivez dans un quartier où il y a des checkpoints,
09:27 comme nous le disait François Puponi, et comme l'a confirmé Sébastien Soulet,
09:30 tiens venez témoigner au 0826 300 300.
09:33 François Puponi, allez-y, allez-y, je vais poser la question à monsieur Soulet.
09:37 En venant j'écoutais une radio qui expliquait que ce matin même,
09:41 à la Castellane, le point de deal s'était remis en place,
09:44 et lorsque vers 14h les CRS sont arrivés,
09:47 parce que les conditions d'emploi des CRS font que, voilà,
09:51 ils ont dû être présents hier donc ils ne pouvaient revenir qu'à 14h,
09:53 bien entendu les choux font vider un peu le deal,
09:56 mais on est bien d'accord qu'on aura du mal à assurer une présence permanente,
10:00 et si on assure une présence permanente à la Castellane,
10:02 le deal va se reconstituer à côté.
10:05 Et donc ça va être un travail de très très longue haleine,
10:07 d'où la difficulté qui est la vôtre je suppose, et qui est celle des policiers sur place.
10:11 C'est ça, c'est que nous quand on fait,
10:15 alors nous c'était peut-être pas sur des grosses opérations comme ça,
10:17 même si on en a déjà fait, mais quand vous prenez un trafiquant de stup,
10:21 il ne faut pas s'imaginer que le point de deal va s'effondrer de suite,
10:25 une heure après vous avez déjà quelqu'un qui est mis en place,
10:28 avec tous ses effectifs et toute sa garde rapprochée, c'est comme ça.
10:31 Ensuite bien sûr que nous, j'ai connu aussi dans les quartiers nord,
10:34 des CRS avec une présence permanente pendant quelques jours,
10:37 mais vous ne pouvez pas la maintenir pendant des mois et des mois, c'est impensable.
10:41 Allez 08-126-300-300 avec Fabrice qui voulait réagir, rebonsoir Fabrice.
10:45 Rebonsoir.
10:47 Alors à Oleron-Sainte-Marie c'est plus calme visiblement.
10:50 Oui, mais ça se déplace, ça se déplace, hélas, on n'en est pas encore là,
10:55 mais on a eu un feuille d'hiver il n'y a pas si longtemps que ça,
10:58 c'était pas mal aussi, avec Fusillade en plein centre-ville, etc.
11:03 Donc hélas justement, c'est ça le drame,
11:08 c'est qu'effectivement on parle de ces grandes villes, etc.
11:11 et là moi je suis terrifié pour les habitants non plus justement,
11:15 parce que pour eux c'est terrible, mais il y a ce sentiment d'impunité justement,
11:20 qui est oppressant, qui fait que finalement ça va passer crème,
11:26 et puis que finalement on cède, on a trop cédé,
11:29 et effectivement la présence policière, si vous la mettez à un endroit,
11:33 c'est le même principe quand on parle des caméras de vidéosurveillance,
11:36 vous mettez des caméras de vidéosurveillance à un endroit,
11:39 et bien l'élan de la police va se déplacer ailleurs, il n'y a pas de problème,
11:42 c'est pas ça qui va régler le problème.
11:44 Donc c'est vrai que c'est un combat de longue haleine qui va être compliqué à mener,
11:49 mais il faut surtout pour moi, moi je pense,
11:53 j'ai beaucoup de compassion pour les gens des forces de l'ordre, de la police,
11:57 qui font le boulot, et qui derrière,
12:00 et bien malheureusement je n'attaque pas M. Bilger,
12:03 mais c'est vrai que derrière les gens ont un sentiment que la justice ne suit pas,
12:08 ça ne suit pas, et c'est fortement, pour les forces de l'ordre,
12:13 c'est frustrant, bon courage à eux, vraiment,
12:17 et pour les gens dans la population c'est pareil,
12:19 on a le même sentiment, on se dit "oui mais ils ont une impunité,
12:22 ils recommencent aussi vite", ça c'est un vrai drame.
12:26 - Restez avec nous Fabrice, pour reprendre les propos de Sébastien Soulet,
12:29 sur la responsabilité des parents, est-ce qu'il faut à un moment donné
12:33 quelqu'un qui aura du courage politique pour aller vraiment dans ce sens ?
12:37 - Il y a deux types de familles, on sait qu'il peut y avoir des familles
12:40 dans des quartiers populaires qui sont étroitement liées au trafic,
12:44 et qui donc doivent être présentées à la justice,
12:50 là ça ne fait aucun doute,
12:53 quand elles sont véritablement partie prenante du trafic,
12:56 toute la famille, ça existe, d'ailleurs elles sont souvent identifiées,
12:59 on sait très bien, je fais le distingo avec par exemple
13:03 les familles monoparentales, terme classique pour parler souvent
13:06 des femmes isolées, qui élèvent leurs enfants,
13:08 qui sont sur des métiers où elles ne peuvent pas,
13:10 j'en connais, où elles ne peuvent pas télétravailler,
13:13 où elles nous disent, laissez-moi terminer,
13:16 si vous n'êtes pas d'accord, où elles prennent le RER B le matin,
13:19 où elles reviennent le soir, et certaines ont pu nous dire dans les médias
13:22 je n'y arrive plus, donc on traite souvent de cette aide à la parentalité,
13:25 c'est un sujet noble, il faut faire le distingo
13:28 entre ce qui peut arriver dans une vie des familles,
13:31 qui par exemple, j'ai un exemple très précis,
13:33 qui avait deux enfants, l'un était totalement intégré,
13:35 avec de magnifiques résultats scolaires,
13:37 - Non mais ce n'est pas tout l'autre,
13:39 il y a des familles entières de trafiquants,
13:41 et des familles monoparentales,
13:43 mais ça fait partie des...
13:45 - Oui, et ce qui me choque depuis des années,
13:47 c'est qu'il y a un mot dont on ne parle plus, c'est la prévention.
13:50 Si dans ces quartiers, qui sont la proie des dealers,
13:53 parce que c'est plus facile d'avoir du personnel à recruter,
13:56 on n'est pas capable d'occuper les jeunes,
13:58 de leur donner un avenir, plutôt que de leur permettre de gagner
14:01 quelques centaines d'euros facilement,
14:03 en travaillant pour les dealers,
14:06 on ne va pas y arriver, et aujourd'hui, on n'en parle plus.
14:09 - Allez, petit message 0826 300 300 avec Philippe,
14:14 qui nous appelle de Montpellier, bonsoir Philippe.
14:16 - Bonsoir Philippe.
14:18 - Oui bonsoir.
14:19 - On vous écoute, vous pensez qu'il faut légaliser, vous ?
14:22 - Moi je pense qu'il faut dépénaliser.
14:24 - Dépénaliser ?
14:25 - Je disais à votre assistant tout à l'heure que la sécurité sociale
14:29 a de gros soucis au niveau du financement,
14:32 même s'il y aurait beaucoup à dire là-dessus,
14:34 avec les exonérations des grandes entreprises,
14:36 pour qu'il en soit, on manque de fric.
14:38 Dépénalisons, l'État prend le contrôle,
14:41 ne serait-ce que déjà sur les drogues douces,
14:43 parce que je ne parle bien évidemment pas de drogues dures,
14:45 cannes, héroïnes, cocaïne, etc.
14:47 Dépénalisons.
14:49 Votre interlocuteur tout à l'heure du syndicat Allianz
14:52 disait "on n'aura jamais les moyens",
14:54 c'est une hypocrisie de dire qu'on va lutter contre ce trafic,
14:57 c'est de la pipe.
14:58 Donc on n'a qu'à légaliser, on va faire rentrer des recettes,
15:01 avec du fric, on n'a qu'à faire de la prévention, déjà.
15:05 - On dépénalise quoi ?
15:07 - Vous dépénalisez le cannabis, c'est ça ?
15:09 - On dépénalise quoi ?
15:10 - Oui.
15:11 - Le cannabis, c'est le menthe.
15:13 - Ah ouais, et donc il continue à vendre de la cocaïne et du crack ?
15:16 - Non, non, mais bien évidemment.
15:18 - Si il continue à vendre de la cocaïne et du crack, on fait quoi ?
15:20 - Écoutez, le plus gros trafic à l'heure actuelle, c'est le cannabis.
15:24 - Non, non, c'est la cocaïne.
15:27 - C'est de plus en plus la cocaïne.
15:30 - On va faire réagir.
15:32 - Attendez, bougez pas.
15:34 - Je regarde un peu autour de moi, en terrasse, dans les rues,
15:37 je suis à Montpellier, je vois quand même beaucoup, beaucoup,
15:40 beaucoup de jeunes qui fument maintenant, qui fument des joints,
15:43 voilà, dans la rue.
15:44 - Oui, mais Philippe, si je vous dis, sans consommateur, il n'y a pas de dealer ?
15:48 - Écoutez, j'ai mon frère qui était avant dans la police,
15:51 dans un syndicat concurrent, dans l'occulteur d'Allianz,
15:54 et à l'époque, il me disait, il travaillait justement à Marseille,
15:57 c'était il y a 30 ans, il me disait en fait,
16:00 on laisse faire le business parce qu'on achète, on a pas que ce Romana.
16:03 - La paix sociale.
16:04 - Alors, je crois que j'ai entendu, il y a une émission,
16:06 il y a quelques mois sur votre antenne, après les tirs de Telhachdikov,
16:09 où je crois que c'était M. Mujulier qui racontait comment à l'époque,
16:12 on avait un gros négocié, ce bazar, pour que les manifestations cessent,
16:17 et tout le business qu'il y avait à Marseille, et dans d'autres grandes villes.
16:20 Tout ça, c'est de la flûte.
16:22 Donc, si on veut faire rentrer du fric et faire de la prévention,
16:25 commençons par dépénaliser.
16:27 Le reste, ça restera des mots doux, de vagues promesses,
16:32 et comme disait l'autre, les promesses seront amenées dans un sens joyeux,
16:35 en calmant le peuple.
16:36 - Merci beaucoup, Philippe.
16:37 - Par contre, certaines parties, excusez-moi, ne sont pas prêtes,
16:40 parce qu'elles sont extrêmement rigides.
16:43 - Merci beaucoup pour votre message, le mot de la fin,
16:46 avec Sébastien Soulet, on ne peut pas laisser sans répondre.
16:50 - En 30 secondes.
16:52 - Je vais le reprendre déjà, parce que je n'ai pas dit qu'il était impossible,
16:55 sur la lutte des trafics de superfices, c'est parce que j'ai dit que ça allait être compliqué,
16:59 qu'il fallait vite se retrousser les manches, comme l'ont dit les magistrats de Marseille.
17:03 Moi, je pense que c'est une solution qui ne fonctionne pas dans des pays européens,
17:07 qui sont voisins ou autres, et c'est ce volet la face.
17:10 C'est-à-dire qu'en gros, on n'arrive pas à lutter contre les trafics de stup,
17:13 et ce qu'on va faire, c'est dépénaliser le stup.
17:15 Non, ça, ce n'est pas un tandem.
17:16 Et il ne faut pas oublier non plus que ce n'est pas parce qu'on va le dépénaliser,
17:20 que derrière, il n'y aura pas un marché parallèle,
17:22 comme l'est actuellement le marché des cigarettes de contrebande.
17:25 Ça sera exactement la même chose.
17:26 Vous le toucherez avec un taux de THC qui sera plus élevé
17:29 que celui que mettra en place l'État, si toutefois c'est dépénalisé.
17:32 Et ensuite, vous aurez aussi la possibilité d'en acheter plus.
17:36 Donc, ce n'est pas un tandem pour moi.
17:38 De toute façon, ils ont besoin de gagner de l'argent,
17:40 donc ils trouveront des solutions, c'est sûr.
17:41 Merci beaucoup Sébastien Soulet d'avoir été avec nous.
17:43 Merci à vous.
17:44 Secrétaire zonale adjoint d'Alliance Police pour la zone sud et ex-policier de la BAC Nord.
17:49 Merci d'avoir été avec nous.
17:50 Merci.
17:51 Dans un instant, on garde Fabrice le quiz de l'actu.
17:54 Le quiz.
17:55 Et là, ça va être chaud aussi.
17:56 À tout de suite.

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