Samedi 17 février 2024, BE SMART reçoit Wilfrid Galand (Directeur stratégiste, Montpensier finance) et Léonidas Kalogeropoulos (Président fondateur, Médiation et Arguments)
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00:00 [Musique]
00:08 Salut à tous, c'est Bismarck. On est reparti pour une demi-heure de réflexion autour de l'actualité économique du moment.
00:16 On va jouer ça en deux temps. D'abord, ce qui se passe sur les marchés. Là, on est sur des records.
00:21 Alors, toujours restez prudent, évidemment, vous savez qu'on n'est pas en direct quand on vous parle.
00:25 Donc, les choses sont très volatiles. Mais enfin, en tout cas, on a battu des records.
00:29 On va le dire comme ça. Sur l'ensemble des marchés mondiaux, à l'exception quand même de gros marchés asiatiques.
00:35 Donc, on va voir tout ça. Qu'est-ce qui justifie cet optimisme boursier ?
00:40 Puisque c'est toujours une prévision sur l'avenir, aujourd'hui, un indice boursier.
00:44 Et puis, ensuite, on reparlera des entrepreneurs, du rôle des entrepreneurs, de l'engagement des entrepreneurs.
00:50 C'est parti, grande thématique. C'est parti, c'est Bismarck.
00:53 [Musique]
00:58 Tiens, d'ailleurs, c'est la première question que je vais poser à mon ami Wilfried Galland, stratégiste, mon pensier finance.
01:04 Salut Wilfried. C'est une prévision sur l'avenir, les records qu'on a battus, au début de la semaine, qui précèdent la diffusion de notre entretien ?
01:17 C'est une prévision sur la valeur créée par les entreprises qui y sont cotées.
01:23 Ce n'est pas une prévision sur, globalement, l'environnement macroéconomique.
01:29 C'est lié quand même les deux.
01:30 C'est lié, mais les marchés ne sont pas et n'ont pas vocation à être le baromètre de l'économie.
01:35 Les marchés donnent simplement des prix. Et là, en fait, ils donnent un prix, effectivement, à la création de valeur dans l'avenir des entreprises qui y sont cotées,
01:41 compte tenu de ce qu'on leur donne comme environnementaux d'intérêt.
01:44 Et c'est ça parce que, commençons par ça finalement, c'est très intéressant, cette cote est déformée par le secteur du luxe en France, par les GAFAM, les "Sets Fantastiques" aux Etats-Unis.
01:57 Elles sont déformées par quelques méga-créateurs de valeur.
02:00 Le luxe en France, on peut parler de quelques entreprises pharmaceutiques qui surfent sur la vague des médicaments anti-obésité.
02:07 Et qui sont devenues, je prends par exemple l'exemple de Novo Nordisk, entreprise danoise aujourd'hui qui est devenue tellement macro-économique qu'elle est plus importante en termes de création que le PIB du Danemark.
02:16 Donc ça pose un problème d'ailleurs au Danemark.
02:19 La valeur de Novo Nordisk dépasse le PIB du Danemark.
02:21 Exactement. Donc en fait, les variations d'activité de Novo Nordisk sont tellement importantes que ça pose des problèmes en termes de comptabilité nationale au Danemark.
02:32 Parce que, en fait, l'entreprise est devenue trop grosse pour le pays.
02:35 Oui mais il n'y a pas de taxe assise sur la valeur du pays boursière.
02:38 Non.
02:39 Donc ça reste une taxe assise sur, alors je n'en sais rien au Danemark, mais le chiffre d'affaires ou les bénéfices.
02:44 Mais en revanche, quand vous voulez voir le développement du pays, en fait, il est tellement tordu par le développement de Novo Nordisk que ça devient absolument plus représentatif du reste de l'économie danoise.
02:56 Je ne dis pas qu'on en est au même point sur les autres marchés, mais néanmoins, c'est vrai qu'on a ces géants qui tordent un petit peu les effets de la cote.
03:06 Les indices sont d'une certaine manière une construction intellectuelle.
03:10 Les indices c'est une construction intellectuelle qui ont vocation à montrer comment est-ce que les grandes entreprises fonctionnent.
03:16 Mais à l'intérieur, vous avez de telles différences que c'est difficile de créer, de résonner en moyenne.
03:22 On va dire voilà, c'est de plus en plus difficile de résonner en moyenne.
03:24 C'est très intéressant. Alors on a parlé de Novo Nordisk, mais le Novo Nordisk, en fait, c'est plus simple que ça n'en a l'air.
03:31 Exactement.
03:32 Novo Nordisk.
03:33 Exactement.
03:34 Médicament anti-obésité.
03:35 Les fameux GLP1.
03:37 Il faut parler d'NVIDIA. Donc j'ai juste ramené quelques chiffres parce qu'en fait, il y a quelque chose de très rationnel finalement.
03:46 Donc NVIDIA a pris 231% sur un an, mais son chiffre d'affaires T4 a pris aussi finalement pas loin de, enfin même plus que 231%.
03:55 Ils sont passés de 6 à 20 milliards de dollars sur les chiffres d'affaires T4.
03:58 Donc tu es là sur quelque chose d'assez rationnel.
04:00 En fait, NVIDIA c'est...
04:02 Donc c'est les puces informatiques les plus élaborées du monde, je le dis.
04:05 NVIDIA c'est l'entreprise qui surf sur la vague de l'intelligence artificielle et qui montre, et c'est la seule aujourd'hui véritablement dans ces proportions-là,
04:13 qui est capable de montrer aux investisseurs "oui, je fais de cette vague de l'intelligence artificielle du vrai argent".
04:19 Voilà.
04:20 Ce ne sont pas des promesses, c'est effectivement du chiffre d'affaires qui se traduit en espèces sonnantes et trébuchantes, en cash flow à l'intérieur de mon compte de résultats.
04:29 Et en fait, c'est vrai que c'est très important Stéphane, ce que vous dites, c'est que la semaine prochaine, on a le 21 février les résultats de NVIDIA
04:41 et ce sera un événement macroéconomique probablement encore plus important que les différents chiffres qu'on a pu commenter régulièrement sur l'infrastructure américaine.
04:49 Oui, c'est ça. Tu crois qu'il y aura vraiment une surprise à l'intérieur de ce résultat ?
04:53 Non, mais en revanche, ce qu'on va voir, c'est est-ce que la progression telle qu'on l'imagine, elle est encore supérieure à celle qu'on avait anticipée ?
05:03 Est-ce qu'elle est juste au bon niveau ? Sachant qu'une nouvelle fois, c'est l'entreprise qui est capable de montrer, la seule, peut-être un petit peu avec Microsoft, dans de beaucoup plus faibles proportions,
05:13 que l'intelligence artificielle crée véritablement pour une entreprise des espèces sonnantes et trébuchantes.
05:18 Donc ça va être intéressant à voir, parce qu'effectivement, c'est le baromètre de cette vague qui a quand même tiré beaucoup les marchés.
05:24 On a quand même vu, je le rappelle, Meta gagner 200 milliards de capitalisation en une seule séance boursière.
05:30 Ce qui est un record absolu pour une entreprise gagner 200 milliards de capitalisation.
05:34 Soit, je le rappelle, c'est la capitalisation d'Hermès en une séance.
05:37 Oui, mais là aussi, c'est ça qui est, je trouve intéressant, c'est que ce n'est pas irrationnel du tout.
05:43 Ah non, pas du tout.
05:44 On prenait acte d'un virage stratégique.
05:45 Exactement.
05:46 Meta prenait acte de ce que sur le Métaverse, ils auront peut-être raison dans 5 ans, mais en même temps, là, ils allaient arrêter les frais.
05:52 Qu'on avait un virage stratégique qui était très bien pris sur la pub, qui restait très puissant.
05:56 Cela dit, les amis, quand on parle de souveraineté, il va quand même falloir, une fois encore, reposer la question de la publicité, de la concentration publicitaire.
06:04 Là, les perspectives qu'on voit sur 2030 sont absolument sidérantes sur la concentration de l'impact publicitaire.
06:12 Le gagnant prend tout.
06:13 Ah, oui, enfin, les 3-4 gagnants, quoi.
06:15 On va dire, voilà, les 3-4 gagnants.
06:17 En plus, vous avez cet élément du retail média qui fait que Amazon, Facebook, etc., justement, vont s'en sortir.
06:22 Mais, par exemple, quand je dis le gagnant, c'est qu'on voit que dans les réseaux sociaux, le réseau social qui capte l'essentiel de la publicité maintenant, de plus en plus, c'est Facebook, Méta, etc.
06:37 Ce n'est plus les autres, en fait.
06:39 Et c'est ça qui est assez frappant.
06:41 C'est-à-dire que, vraiment, chaque entreprise se spécialise.
06:44 Effectivement, dans la publicité, il y a d'autres choses, mais sur la partie réseau social, tout se concentre maintenant sur Méta.
06:50 Alors, l'autre chiffre, quand même, que je voulais donner autour de Nvidia et donc de cette intelligence artificielle, c'est les chiffres d'investissement des 4 autres, qui sont chacune 30 milliards de dollars.
07:02 Exactement. C'est toute la force d'Nvidia.
07:04 Sur une année, mesdames et messieurs, notre plan de relance, là, une année, 30 milliards de dollars chacune.
07:08 C'est-à-dire qu'en fait, vous proposez des produits dont vos clients ont absolument besoin pour se positionner sur la technologie d'avenir, et ces clients sont les plus riches du monde.
07:18 C'est une situation qui n'est pas mauvaise.
07:21 Et vous êtes en situation de monopole.
07:23 Et vous êtes en situation de monopole. C'est plutôt une bonne situation.
07:25 On peut dire qu'il n'y a pas de bonne ou de mauvaise situation.
07:28 Eh bien là, c'est une bonne situation.
07:30 C'est des rencontres, mais c'est quand même d'abord et avant tout une très bonne situation.
07:34 Bon. Donc ça veut dire que cette déformation n'est pas un pari sur le potentiel de croissance de l'économie occidentale, parce qu'on va dire un mot de la Chine, évidemment, tout à l'heure, de l'économie occidentale sur l'année 2014.
07:50 Ce n'est pas 2024. Ce n'est pas essentiellement ça.
07:55 Ça n'aurait pas pu avoir de telles proportions si on envisageait, à l'inverse, une récession mondiale.
08:02 C'est-à-dire que je pense que c'est plutôt dans ce sens-là qu'il faut le montrer.
08:06 Et ce qui a été assez rassurant dans les derniers chiffres économiques, peut-être un peu perturbant pour un certain nombre de scénarios, dont le mien, d'ailleurs, je ne le cache pas sur la partie des inflations,
08:13 c'est que la croissance américaine, le dynamisme de l'économie américaine, de la consommation américaine en particulier, a été bien supérieur à ce qu'on attendait.
08:20 Donc ça veut dire quoi ? Je rappelle que la consommation américaine, c'est 70% de l'économie américaine.
08:24 Ça veut dire que c'est l'économie chinoise en termes de poids.
08:27 Et donc ça veut dire qu'on écarte de plus en plus, quasiment à 100%, l'hypothèse d'un scénario de récession mondiale.
08:35 Et donc ça, les marchés sont d'une certaine façon rassurés parce que c'était le pire des scénarios.
08:39 Le meilleur aurait été effectivement une croissance qui tient à peu près avec en plus une baisse très très rapide des taux, ça aurait été magique pour les marchés.
08:47 Mais le scénario vraiment le plus adverse, c'est une récession mondiale.
08:50 On voit que c'est en train de s'écarter et là effectivement ça donne un environnement dans lequel les entreprises comme Nvia et d'autres peuvent prospérer.
08:58 Sinon ça aurait quand même été très compliqué.
08:59 Et là on dit encore merci aux consommateurs américains.
09:01 Un chiffre encore que j'avais donné la dernière fois, c'était pendant que nous, dans les angoisses macroéconomiques de la fin de l'année dernière,
09:08 on épargnait 15% de notre revenu, nous Européens, les Américains n'épargnaient que 3% de leur revenu.
09:12 Exactement, et les Chinois épargnaient 28%.
09:14 Et les Chinois épargnaient 28%.
09:16 Et donc quand on regarde uniquement la partie des ménages urbains chinois, on est même au-delà de 35%.
09:22 Alors attend, on ira sur la Chine, je veux en finir avec les Etats-Unis.
09:24 Comment est-ce que tu expliques ce qui relève quand même de l'exploit, et qui sera sans doute étudié d'ailleurs, j'imagine, par les économistes,
09:31 cette contraction monétaire et la puissance de cette contraction monétaire qui ne donne ni chômage ni récession ?
09:37 En fait, elle s'explique par le fait d'abord qu'on a eu un soutien budgétaire qui ne s'est jamais démenti.
09:42 C'est-à-dire que oui, on a eu une contraction monétaire, mais en contrepartie, on a eu un déficit budgétaire qui a continué à tourner très fort.
09:51 Et on voit encore aujourd'hui, il y a quelques semaines, Joe Biden a annoncé un moratoire sur les crédits étudiants, ce qui soutient directement la consommation.
09:59 Donc ça, c'est quand même un point très important.
10:01 Le deuxième, c'est qu'on se rend compte que les Américains arrivent à retrouver des marges de manœuvre sur l'emploi qu'on pensait avoir disparu.
10:11 Parce qu'on pensait qu'à un moment, le marché allait tellement se tendre que la fameuse courbe de Philippe, celle qui lie l'emploi et l'inflation,
10:18 en fait, moins vous avez de chômage, plus vous avez de tensions sur les prix.
10:21 En fait, elle existe très peu aujourd'hui parce que vous êtes capable de ramener vers le marché de l'emploi,
10:26 notre rêve, nous, Français, de ramener vers le marché de l'emploi des populations qu'on pensait avoir totalement disparues du marché.
10:33 Ça, c'est quand même très positif pour voir si ça continue dans le... Justement, au fur et à mesure des trimestres.
10:38 Mais ce qui nous maintient dans cette dynamique, effectivement, extraordinairement...
10:42 - Vous avez des augmentations, parce qu'on les a oubliées maintenant, mais il y a 18 mois, ça a été une volée spectaculaire d'augmentation du salaire minimum aux Etats-Unis.
10:49 - Absolument, absolument. On a... En particulier... - Et c'est ça qui a déclenché, en fait, davantage de taux de participation à l'emploi.
10:55 - Et en particulier dans les salaires les plus faibles. - Oui, c'est ça. Bien sûr, bien sûr.
11:01 Et ça, en fait, on a réussi ce qu'on n'arrive pas aujourd'hui à retrouver en Europe.
11:05 On a réussi à retrouver de la main-d'œuvre sur des secteurs qui sont très consommateurs de main-d'œuvre et qui n'y arrivaient plus à recruter.
11:12 Et donc, effectivement, le prix à payer, ça a été un peu plus de pression inflationniste,
11:16 mais moi, je suis très, très volontaire pour payer un peu plus de 2,5-3% d'inflation,
11:21 si, effectivement, on arrive à avoir un taux de chômage durablement en dessous des 4%. Socialement, c'est beaucoup mieux.
11:26 - Tout à fait. Alors, la Chine. Parce que là aussi, il se passe quelque chose, quand même.
11:30 Et ça fait... Alors, tiens, Denis Ferrand, le premier, m'avait apporté les chiffres d'investissement retranchés de l'immobilier.
11:38 Et on voyait là que l'investissement industriel chinois était en train de repartir.
11:41 On a des chiffres, maintenant, sur la robotisation des usines, sur la modernisation des usines.
11:45 Ils sont en train de nous refaire le coup des années 90, en fait, Wilfried.
11:48 - En fait, le problème qu'on va avoir globalement avec la Chine, c'est que la Chine est en situation de surproduction massive.
11:54 Parce qu'ils sont en situation de surinvestissement. Ils arrivent pas à relancer leur demande intérieure.
11:58 Je parlais tout à l'heure des 28% de taux d'épargne. Et c'est même plus de 35% quand on parle des ménages urbains seulement.
12:05 35% du revenu. C'est absolument considérable.
12:08 Donc, ça veut dire que les Chinois n'ont vraiment pas confiance dans l'avenir. Donc, ils ne veulent absolument plus consommer.
12:12 Donc, ils essaient de compenser avec un surinvestissement massif.
12:16 Et on voit déjà des effets extrêmement tangibles.
12:19 On voit, par exemple, que le prix du lithium, en l'espace d'un an, a baissé de 80%.
12:24 Le fameux or blanc de la transition énergétique a baissé de 80% en un an. Pourquoi ?
12:28 Parce qu'on est dans une situation de surproduction de batteries et d'autres objets au lithium en Chine,
12:33 qui fait que maintenant, c'est vendu quasiment à perte.
12:36 Les constructeurs automobiles chinois, pour lesquels tout le monde se dit "c'est formidable, ils exportent énormément",
12:40 ils font quasiment plus de marge. Parce qu'ils ont tellement surproduit...
12:42 - J'ai vu un graphe de l'effondrement des prix des voitures électriques en Chine, mais c'est invraisemblable !
12:48 - C'est invraisemblable, parce qu'il faut qu'ils déstockent à toute vitesse.
12:53 Et on a les mêmes problèmes sur les panneaux solaires, sur tout ce qui a été surinvestissement.
12:59 Ils ont le même problème sur la partie surinvestissement immobilier, mais ils ne peuvent pas exporter leur immobilier.
13:02 Donc ça, on n'a pas le sujet.
13:04 - Et donc c'est là où je dis qu'ils nous refont le coup des années 80.
13:06 Tout ça va massivement débarquer sur le monde occidental.
13:09 - Et c'est tout le dilemme du monde occidental.
13:12 Si je prends l'exemple de la transition énergétique, soit j'accepte ça volontiers en disant "c'est formidable,
13:17 je vais accélérer ma transition, ça va me permettre de le faire à moins cher",
13:20 mais en faisant ça, je détruis progressivement, voire très rapidement mon tissu industriel,
13:25 et je détruis les capacités.
13:27 Et on est là, dans ce dilemme-là.
13:29 Et les Chinois sont véritablement en train de se constituer une masse extrêmement forte.
13:35 Je ne pense pas que ce soit un plan.
13:37 C'est simplement le résultat d'un surinvestissement massif et d'une demande intérieure qui n'est pas au rendez-vous.
13:42 - Il y a eu un plan de modernisation des usines, quand même.
13:44 - Il y a eu un plan, mais en fait, le plan était, comme d'habitude quand on fait des plans issus de haut,
13:49 on prolonge les tendances, je connais une de mes phrases favorites d'Alphonse Salet,
13:53 "les poubelles de l'histoire sont remplies des tendances prolongées",
13:55 donc ils ont prolongé la tendance en disant "les véhicules électriques, c'est en train de partir très fort, donc ça va continuer",
14:00 sauf qu'en Chine, comme ailleurs, il y a des effets de palier, ça va probablement appartenir,
14:04 mais il y a des effets de palier, et ce palier-là, ils n'arrivent pas à l'encaisser avec leur surproduction actuelle.
14:09 Donc ils disent "cet excès de surproduction, on va le déverser ailleurs".
14:12 Effectivement, on a toutes les voitures qui se déversent aujourd'hui,
14:14 qui veulent se déverser avec les dilemmes de la Commission européenne,
14:16 est-ce que je mets des bonus/malus, puisque maintenant on ne parle plus de taxes à l'importation,
14:21 on parle de bonus/malus, c'est beaucoup mieux.
14:23 - On parle de mécanisme d'ajustement aux frontières.
14:26 - Exactement, d'un mécanisme d'ajustement aux frontières, et on est là-dedans.
14:30 Avec la Chine, on est là-dedans.
14:32 Le danger, et je pense que c'est véritablement quelque chose qu'il faut méditer, nous, Européens,
14:37 c'est que lorsqu'on décide, en centrale, d'un plan massif de surinvestissement dans un domaine en particulier,
14:43 on peut se retrouver avec des surinvestissements et des surproductions très très fortes quelques années plus tard,
14:48 parce que la demande n'est tout simplement pas au rendez-vous,
14:50 qu'on n'a pas laissé les forces du marché un tout petit peu s'exprimer.
14:54 Et toutes les usines de gigafactory qu'on est en train de créer,
14:57 il ne faudrait pas qu'on se retrouve dans 4 ou 5 ans avec des superbes usines capables de produire énormément de batteries,
15:02 mais on ne sait pas où mettre les batteries.
15:03 - Oui, sauf que nous, on a pris des décisions réglementaires,
15:07 telles que, a priori, on ne construira plus de voitures neuves,
15:12 ou en tout cas, on ne les vendra plus en Europe,
15:15 de voitures neuves à 20 heures atmosphériques.
15:17 Donc, pour le coup, il y a un débouché pour ces batteries.
15:20 - Mais il y aura peut-être un moment où, en fait, le consommateur préférera acheter des voitures d'occasion thermique,
15:27 au moins pendant un certain temps.
15:29 La question n'est pas, en fait, l'horizon, on le voit très bien,
15:32 il va arriver, effectivement, l'électrification globale du parc, il va arriver,
15:35 mais est-ce qu'on ne va pas avoir les 2, 3, 4, il suffit de pas grand-chose,
15:38 il suffit de 2, 3, 4, 5 ans de décalage,
15:41 et après, il ne reste que 2, 3 ans de décalage, on se retrouve dans une position très compliquée.
15:44 - Merci Wilfried ! - Avec plaisir, Stéphane.
15:46 - Wilfried Galland qui nous accompagnait, et maintenant, on va parler des entrepreneurs.
15:50 Donc, on repart avec Leonidas Kalogiropoulos.
15:57 Salut, Leonidas ! - Bonjour, Stéphane Thaumier.
15:59 - Un pratiquable combattant des relations entre les entrepreneurs et l'intérêt général.
16:04 Je vais aller très vite parce que le temps tourne très vite.
16:06 Qu'est-ce qui fait que tu es là, Leonidas ?
16:08 - C'est que j'ai été scandalisé par le procès fait à Tony Estanguet,
16:12 et scandalisé d'une manière particulière.
16:15 Je ne juge pas de l'opportunité ou pas d'ouvrir une information,
16:17 le Parquet national financier, ce n'est pas mon sujet.
16:19 Mon sujet, c'est les commentaires.
16:21 Et c'est... Quoi ? Il n'est pas salarié !
16:24 Il a monté une société et il est rémunéré sur facture par le comité d'organisation des Jeux olympiques.
16:30 - Extraordinaire. - C'est un... La phrase...
16:32 La phrase "c'est un"...
16:36 "C'est une tentation permanente de conflit d'intérêt."
16:40 - C'est fascinant. - Écrit en mairesse.
16:42 - Une entreprise... - La liberté est par définition suspecte.
16:47 - Suspecte, d'abord et avant tout suspecte.
16:50 Et d'ailleurs, ça rebondit sur la difficulté que l'on a à chaque fois qu'une entreprise apporte une réponse
16:59 dans les services à la personne, la dépendance, l'éducation, la sécurité, tout ce qu'on veut.
17:04 Une problématique d'intérêt général.
17:06 Et j'ai des exemples, mais par dizaines.
17:08 La collectivité publique dit "Ah oui, je ne veux pas m'empartener à rien avec vous, vous êtes une entreprise."
17:13 Par définition, vous avez un but lucratif.
17:16 - Lucratif. - Et vous servez un intérêt particulier.
17:19 - Un intérêt particulier. Alors, une association, pas de problème.
17:22 Salarié, pas de problème.
17:24 Quelque chose qui soit de l'ordre de la fondation.
17:28 Mais l'entreprise, non.
17:30 D'ailleurs, la liberté d'entreprendre n'a pas été, dans les esprits, reconnue comme étant une source,
17:38 alors que c'est la première, de réponse à des problématiques d'intérêt général.
17:41 Pour ce qui est de Tony Histanguet, il oeuvre tous les jours avec talent la préparation de ses Jeux Olympiques.
17:48 - La plus importante oeuvre d'intérêt général de France dans les six mois qui viennent.
17:52 - Absolument, il n'y a pas débat.
17:54 Et non, parce que c'est un entrepreneur, ça ne collerait pas.
17:56 - Donc voilà, et ça colle parfaitement avec ce que tu écris.
17:59 Les créateurs d'entreprises sont les fers de lance de la démocratie
18:01 par leur capacité à apporter des réponses concrètes aux besoins collectifs.
18:04 Ok, mais tu vas plus loin.
18:06 Et c'est là que je veux des explications.
18:08 Il est temps de considérer les entrepreneurs comme des porteurs de solutions
18:12 et non plus de simples représentants d'intérêts
18:15 et de leur offrir en conséquence un accès aisé et immédiat aux interlocuteurs publics nécessaires.
18:23 Qu'est-ce que ça veut dire, ça, Léonidas ?
18:25 - Donc on doit quasiment tout le temps s'excuser lorsque l'on dit
18:30 "il y a un problème d'eau, on a une solution pour économiser de l'eau".
18:33 Vous êtes qui ? "Je suis l'entreprise de Marseille".
18:35 Ah oui, mais non, vous êtes dans le lucratif.
18:39 Donc on l'écarte.
18:41 Moi j'ai une boîte sur Entrepreneurs pour la République.
18:43 - D'accord, mais ils ont accès à ce moment-là !
18:44 - Mais ils ont accès, d'abord, c'est d'abord, avant d'avoir accès, excuse-moi,
18:48 mais le métier que je fais, et qui est la raison d'ailleurs pour laquelle j'ai créé Entrepreneurs pour la République,
18:53 c'est que je veux bien travailler 2-3 ans...
18:56 - Donc toi tu es lobbyiste.
18:57 - Je suis lobbyiste.
18:59 Je veux bien travailler 2-3 ans à faire évoluer des textes qui sont complexes,
19:03 parce qu'il faut changer des lois, des mesures fiscales,
19:07 interconnecter des systèmes d'information.
19:09 Là on a besoin de mon expertise.
19:11 Mais pour aller dire au ministère de l'Environnement que si on utilise un procédé
19:17 qui permet de remplacer la chaleur par de l'ozone dans les 150 000 lavaries industrielles en France,
19:22 eh bien on fait 300 millions d'euros d'économie,
19:25 et que c'est important pour l'économie de l'eau et l'économie d'énergie,
19:28 mais ça devrait être immédiat, le dialogue devrait se faire de manière instantanée.
19:32 Or quand on va à la rencontre des autorités publiques,
19:35 "Ah ouais, mais vous êtes quand même une entreprise, ouais mais bon il y a peut-être..."
19:40 - Avant même de mettre le projet à l'étude !
19:41 - Mais même ! C'est d'abord suspect.
19:44 C'est d'abord "Vous venez vendre votre soupe".
19:47 Moi j'ai eu... Comment j'ai créé Entrepreneurs pour la République ?
19:51 J'avais inventé, parce que moi-même je travaille dans un bureau,
19:54 un sous-main qui se surélève et qui me permet de travailler debout.
19:58 J'ai dit "J'en ai besoin pour moi, ça doit être utile à plein d'autres personnes".
20:01 Je l'ai développé, je l'ai créé, et j'ai vu la Direction Générale du Travail.
20:04 J'ai dit "Vous avez tout un service qui étudie les postures et le bien-être au travail.
20:10 Je vous le laisse, vous verrez, si c'est utile, vous pourrez en parler".
20:13 "Nous ne sommes pas des représentants de commerce", m'a-t-on répondu.
20:16 Et je trouvais que c'était...
20:17 - Mais ce n'est pas faux Léonidas, on en a déjà beaucoup parlé, c'est pas faux !
20:20 Comment faire le tri entre les milliers d'initiatives que proposent les entrepreneurs dans ce cas-là ?
20:26 - Mais pardon Stéphane, d'abord, il y a quelque chose qui est fascinant,
20:30 c'est que notre démocratie a été organisée pour globalement permettre de centraliser toutes les idées,
20:38 tous les projets de réglementation, de changement de loi.
20:44 Notre démocratie est faite pour ça, pour permettre de faire évoluer les textes qui réglementent.
20:49 Mais quand on a une solution à apporter, il n'y a aucune institution qui permet de normaliser
20:57 l'accès des solutions d'entrepreneurs aux représentants de l'intérêt général.
21:01 Et juste pour aller au bout de cette réflexion, parce qu'elle est assez illustrative,
21:05 moi je veux bien qu'on fasse des lois et des réglementations,
21:08 on a en ce moment des rapports et des reportages sur les normes qui étouffent nos entreprises et même les collectivités locales.
21:17 Mais quand on veut faire des économies d'énergie, avant de réglementer, pour dire c'est la faute du voisin si on dilapide l'énergie,
21:25 parce qu'une réglementation c'est toujours restreindre et corseter la liberté de quelqu'un, toujours,
21:31 on pourrait déjà se dire est-ce qu'il y a des projets pour économiser l'énergie ?
21:35 Et faire un guichet ? Tout ça s'organise.
21:38 - Alors tu dis "Cela suppose le développement d'une compétence nouvelle de nos autorités publiques,
21:43 consistant davantage à mobiliser des relais d'action dans tout le pays qu'à légiférer et réglementer de manière systématique."
21:51 - Je vais te donner un exemple, parce que moi les exemples, je les découvre...
21:55 - Non mais en gros tu appelles à la création d'une sorte de compétence de business angel d'intérêt général, de business angel public.
22:03 - Alors si tu veux, je vais te donner une illustration, parce que tout ça est documenté si tu veux.
22:08 Tu as une loi qui s'appelle la loi AGEC qui permet de centraliser tous les biodéchets des restaurateurs pour faire une collecte groupée et faire du biocarburant.
22:18 C'est globalement une filière de 55 000 salariés si on la développe.
22:23 La loi a été écrite, elle est rentrée en application le 1er janvier.
22:28 Elle en est où la loi ? Nous pensons que la loi a été écrite, elle s'applique.
22:32 - On a des poubelles, on nous a donné des nouvelles poubelles.
22:34 - D'accord, tu peux te remballer dans Paris, faire 500 mètres avec ta poubelle.
22:38 - On a tous reçu pour pouvoir faire des nouvelles poubelles.
22:40 - Alors la collecte, elle doit en principe se faire en collecte pour faire de la massification.
22:44 Et pour arriver à ce que tout le monde travaille ensemble, il faut tout simplement qu'une autorité se dise "je vais mettre tout le monde ensemble".
22:51 Pas une loi qui s'applique, pas un pistolet sur la table, je vais faire travailler tout le monde ensemble.
22:55 Là c'est à la force et des problèmes.
22:57 - Il n'existe pas cette autorité ?
22:58 - Mais non, il n'y en a pas.
22:59 Donc qu'est-ce qu'on fait les élus ?
23:01 - Dans les préfectures ?
23:02 - Mais rien !
23:03 - Dans les groupements d'intérêt économique ?
23:05 - Stéphane, si quelqu'un veut le faire, il le fait, mais si il ne veut pas le faire, il ne le fait pas.
23:09 - Il n'y a pas le bureau de la mise en oeuvre économique ?
23:13 - Mais il n'y a pas le bureau de la mise en oeuvre !
23:15 - Il y a les initiatives disponibles ?
23:16 - Il n'y a pas la mise en oeuvre, il y a le fait que si une collectivité n'a rien fait, ou si personne n'a rien fait, la loi peut tomber, on peut aller devant les tribunaux.
23:23 Et donc qu'est-ce qu'on fait les collectivités ?
23:25 Elles ont éparpillé de ci de là des points de collecte que personne n'utilise.
23:29 Donc elles ont coché la case, j'ai appliqué la loi et rien ne se passe.
23:33 Parce que tous les entrepreneurs du monde savent que si on veut entreprendre, il faut mettre à un moment donné les mains dans le combité, il faut faire travailler les gens ensemble,
23:42 il faut à un moment donné faire les choses et pas simplement imaginer qu'il y aurait un pouvoir réificateur de la loi.
23:48 Or nous avons des institutions dont le métier consiste en quoi ?
23:52 Le législateur ? Il légifère.
23:54 Les réglementeurs ? Ils réglementent.
23:57 Tout l'intérêt général est confié à des gens dont le métier est de faire des lois, des décrets, des circulaires et des normes.
24:05 Et le résultat c'est qu'on croule sous les lois, les circulaires et les normes.
24:09 Il est temps de s'ouvrir un tout petit peu les esprits sur une réalité concrète.
24:16 C'est qu'avant de commencer à légiférer sur n'importe quel sujet, l'énergie, l'eau, l'environnement, les engrais, les engrais.
24:24 Il faut bien qu'on légifère sur les engrais, qu'on interdise tel engrais et qu'on mette tous les agriculteurs du pays à la rue
24:32 parce qu'ils n'ont plus rien pour les protéger des pucerons.
24:35 Il s'avère qu'il y a des gens qui ont inventé les parfums qui, avec la puissance olfactive des parfums, repoussent toutes les typologies d'insectes.
24:44 Et bien ils le développent, c'est lent parce qu'ils n'ont pas d'interlocuteur public qui les écoute,
24:48 mais ils ont développé toute une gamme de solutions parfaitement efficaces et c'est totalement documenté.
24:55 Mais le problème qui est le leur, c'est qu'on ne nous écoute pas.
24:59 Je connais un tout petit peu le sujet, moins bien que toi, mais je connais un tout petit peu le sujet.
25:04 Une rencontre avec une entrepreneuse formidable qui m'a dit d'ailleurs que le meilleur désherbant au quotidien,
25:09 je ne parle pas de moi, mais le meilleur désherbant c'était un tiers de liquide vaisselle, un tiers de vinaigre, un tiers de vodka.
25:14 Tu mélanges tout ça.
25:16 Je referme la parenthèse, il y a un vrai sujet de passage à l'échelle.
25:19 Sur l'ensemble de ces dispositifs, nouveaux pesticides, on va dire ça comme ça,
25:24 il y a un sujet industriel et un sujet de passage à l'échelle et un sujet de CAPEX qui aujourd'hui n'est pas résolu.
25:29 Je voudrais te donner un exemple de passage à l'échelle.
25:32 Encore une fois, je peux faire de la théorie toute la journée, mais je voudrais juste passer à l'échelle.
25:36 Oui, mais le temps passe super vite.
25:37 Moi je veux savoir institutionnellement qu'est-ce que tu voudrais, tu vois, quand tu dis
25:41 "Cela suppose le développement d'une compétence nouvelle de nos autorités publiques".
25:44 Je veux greffer "Entrepreneurs pour la République" avec l'ensemble des autorités publiques.
25:49 Je veux qu'on ne se prive pas, dans tous les ministères, dans toutes les commissions parlementaires,
25:58 de se dire "Je prends un sujet, le transport urbain, le...
26:05 Et je mets deux ou trois entrepreneurs dans la commission de manière systématique et obligatoire.
26:09 Je regarde, qu'est-ce que je peux lancer d'ailleurs ? Inondations dans le nord, sécheresses dans le sud.
26:14 Je le lance sur la plateforme, est-ce qu'il y a des entrepreneurs qui ont des solutions ?
26:18 Et bien il y en a. Un sujet à propos de massification.
26:23 Si on met des bâches...
26:24 Oui, mais on revient au même problème. Il y en a des centaines qui ont des solutions à ce moment-là, Léonidas.
26:29 Et bien toutes les semaines et tous les mois, on peut avoir tous les parlementaires qui,
26:33 une fois qu'ils ont légiféré à Paris, c'est bien légiféré, mais c'est extraordinaire.
26:38 Et bien les représentants de la nation, ils sont d'abord et avant tout représentants de la nation avant d'être législateurs.
26:43 Les représentants de la nation, ils peuvent dialoguer avec la nation.
26:46 C'est pas parce qu'il y a des représentants que la nation s'efface.
26:48 Et bien prenons un exemple, parce qu'il est très parlant,
26:52 le fait de couvrir les bassins de lysiers avec des bâches qui permettent de récupérer le métal et de faire de l'énergie.
26:56 Il s'avère qu'il y en a 70 000 en France.
26:58 Tu les fais toutes, c'est l'équivalent de la production d'énergie de la moitié d'une tranche de centrale EPR.
27:05 Et bien tous les élus, tous les parlementaires peuvent aller dans leurs réconstructions,
27:10 rassembler les parties prenantes, et ça se fait.
27:12 Même pas besoin de mettre la pistolet sur la tente de personne.
27:15 Il faut juste rassembler la nation, bâtir ensemble.
27:19 Donc c'est un changement d'état d'esprit ?
27:21 Oui, mais c'est un changement d'état d'esprit.
27:23 Tu le fais inlassablement depuis 15 ans.
27:26 Alors avec peut-être des textes qui peuvent changer.
27:30 50 secondes, 50 secondes, il nous reste.
27:32 Parce qu'on refuse à des gens qui ont des services à la personne, à ceux qui ont des solutions de sécurité,
27:38 on leur dit "on peut pas conventionner avec vous parce que vous êtes une entreprise à but lucratif".
27:43 Refuser un partenariat, une autorisation, une collaboration, à un entrepreneur au seul prétexte qu'il est privé,
27:50 c'est une atteinte à la liberté d'entreprendre.
27:53 Manifestement, c'est une réalité qui a besoin d'être appelée dans l'ensemble de nos autorités publiques.
27:58 Merci Léonidas.
27:59 Le combat continue et tu sais très bien que Bismarck sera toujours à tes côtés pour ce combat-là.
28:05 Comme dit l'autre, "viva la libertà, cabrone".
28:09 On se retrouve la semaine prochaine.
28:11 [Rire]
28:12 [Musique]