Anaële Maman, réalisatrice du documentaire «Israël : De la mort à la vie» : «J'avais peur que les terroristes aient le monopole de l'archive des attaques du 7 octobre».
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00:00 [Bruits de la foule]
00:10 Et quelques instants après l'alerte, les gens reprennent leur vie,
00:15 comme si elle n'avait jamais sonné.
00:18 Il y a des images très fortes dans ce film, ma chère Annaëlle, j'ai pu le visionner.
00:23 D'abord, première question, comment est née cette idée de partir ?
00:27 Parce que vous êtes partie toute seule, avec votre iPhone.
00:31 - Mon stabilisateur a acheté la veille. - C'est ça.
00:34 Et j'ai tenté en fait par plusieurs moyens de partir,
00:37 et c'est la règle du jeu qui m'a permis de pouvoir partir,
00:40 et notamment pour un déplacement de presse, grâce aussi à une association, le KKL.
00:45 Et j'ai découvert, enfin les images que vous voyez dans mon documentaire,
00:49 je les découvre au fur et à mesure quand je suis sur le terrain.
00:52 Donc, j'arrive dans le sud, Zderot, Ofakim,
00:56 des villes qui ont été principalement touchées le 7 octobre.
01:00 Et là, je découvre comment la vie essaie de reprendre, de ressurgir.
01:05 Et je pense qu'on a tous vu en fait les images du 7 octobre,
01:08 on a vu cette violence.
01:10 Et moi, j'avais peur que...
01:12 C'est des images qui ont été principalement tournées par les terroristes.
01:15 Moi, j'avais peur qu'ils aient le monopole de l'archive de cet événement-là.
01:19 Et je me suis dit qu'il fallait rendre hommage à ces personnes qui ont été assassinées.
01:24 Et j'ai essayé par tous moyens d'aller filmer, certes le sud,
01:29 mais surtout les vivants, ceux qui restent après ça,
01:32 ceux qui pourront témoigner et qui essayent de reprendre la vie.
01:35 Quelles ont été, je dirais, vos premières perceptions
01:40 lorsque vous êtes arrivée sur place, avec les premiers contacts ?
01:44 Qu'est-ce qui vous a frappé le plus, Naël ?
01:47 Ce qui est assez frappant, c'est que...
01:50 Déjà, c'est que les gens viennent vers moi très vite, très facilement,
01:54 de tout type de style, de toute fonction, de toute religion.
01:57 J'ai pu avoir l'occasion de parler avec des Arabes israéliens,
02:00 avoir des infirmiers, des enfants qui viennent directement dès qu'ils voient une caméra.
02:05 Les gens ont envie d'aider et ils font en sorte d'aller...
02:08 Ils essaient de trouver le moyen d'aider.
02:10 Dès qu'ils voyaient une caméra pour pouvoir témoigner,
02:12 ils venaient directement.
02:13 Je prenais par exemple un taxi pour aller d'un point A à un point B,
02:16 et le taxi venait et me racontait directement ce que j'ai vécu,
02:20 ce que j'ai fait pour aider, etc.
02:22 Et c'est ça qui m'a frappée, en fait, cette résilience israélienne.
02:26 [Musique]
02:30 [SILENCE]