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  • 26/12/2023
Les Vraies Voix avec Philippe Bouriachi, Corinne Tapiero, Pierre-Yves Martin

Retrouvez Les Vraies Voix avec Cécile de Ménibus et Philippe David du lundi au vendredi de 17h à 20h sur #SudRadio.
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##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2023-12-26##

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🗞
News
Transcription
00:00 Les Vrais Voix Sud Radio, 17h-19h, Frédéric Brindel.
00:05 C'est le moment tant attendu du Grand Débat.
00:08 Je vous rappelle que nos 3 Vrais Voix ce soir sont Philippe Bourghiaki, Corinne Tapiero et Pierre-Yves Martin.
00:15 Et ils sont prêts, voici le Grand Débat.
00:19 Les Vrais Voix Sud Radio, le Grand Débat du jour.
00:23 Le monde s'émeut face à leur situation.
00:26 Des mineurs non accompagnés arrivent en France quotidiennement dans l'espoir de faire leur vie dans un pays dit riche.
00:32 Nous sommes fiers de ne pas les laisser dépérir.
00:35 Le problème c'est que nous n'avons plus la logistique pour les accueillir.
00:39 La semaine dernière, Dominique Santini, présidente LR du département du Vaucluse, lançait un appel, je cite.
00:45 En novembre 2022, nous avons accueilli 780 mineurs.
00:48 Cette année, au même moment, 1358.
00:51 Donc nous ne pouvons plus faire face.
00:53 Résultat, le centre d'accueil a dû fermer.
00:55 Nous vous posons donc la question.
00:57 Hébergement Vaucluse, Vatri aussi, il en était question avec cet avion venant d'Inde.
01:02 Enfin, avec des indiens à bord.
01:04 Pouvons-nous encore accueillir des mineurs isolés ?
01:07 Dans un instant, je vous donne l'évolution de votre consultation.
01:12 Mais vous êtes tous à dire non pour l'instant.
01:15 Les Vrais Voix vont réagir, mais j'aimerais accueillir notre grand témoin,
01:18 Vincent Fritsch, éducateur à la protection judiciaire de la jeunesse au ministère de la Justice.
01:23 Bonsoir Vincent Fritsch.
01:25 Bonsoir.
01:26 Alors on va installer l'échange avec nos auditeurs, avec les Vrais Voix.
01:29 Mais déjà peut-être une réaction sur ce qu'on vient de dire,
01:32 avec ces centres d'accueil qui ferment.
01:34 Cinq départements sont concernés, la Vienne, le Jura, le territoire de Belfort.
01:40 C'est quoi ? C'est un vrai problème de structure là ?
01:43 Oui, c'est un problème de structure, c'est un problème de moyens,
01:47 mais c'est aussi un problème, on va dire, de politique à plus grand terme.
01:50 C'est-à-dire qu'on ne découvre pas, ni dans le Vaucluse, ni dans d'autres départements,
01:55 on ne découvre pas que des mineurs étrangers isolés viennent en France,
01:59 pour plein de raisons, mais évidemment pour beaucoup, pour fuir la misère, pour la guerre, etc.
02:03 Mais on ne le découvre pas.
02:04 Et ce qu'on constate quand même depuis dix ans,
02:06 parce que c'est bien dix ans que ce problème existe,
02:09 c'est que depuis dix ans, personne n'a trouvé de solution réelle,
02:12 et que les moyens ne sont pas au niveau.
02:15 Donc clairement, ce n'est pas surprenant que le Conseil départemental Vaucluse
02:18 réagisse de cette manière, mais c'est quand même un problème en termes de loi,
02:22 parce que la loi dit clairement qu'un mineur pied dans la rue doit être protégé,
02:27 et on doit lui trouver un hébergement.
02:29 Voilà, toujours dans l'actualité, je vous propose de réécouter ce qu'a dit
02:32 le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
02:34 Il était donc récemment à Nice, il a évoqué la question des mineurs non accompagnés,
02:39 notamment dans ce très concerné département des Alpes-Maritimes.
02:43 Il est évident que nous avons un problème de mineurs isolés sur le territoire national,
02:47 et dans les Alpes-Maritimes en particulier,
02:49 ces mineurs étrangers qui sont dans des réseaux d'exploitation de drogue,
02:53 et qui parfois deviennent violents, voire très violents,
02:56 parce qu'ils échappent plus que les autres à la réponse pénale
02:59 lorsqu'ils sont très jeunes, trop jeunes.
03:01 Et on sait tous que c'est en prenant les choses très tôt
03:04 qu'on arrive à rétablir, me semble-t-il, la vie de quelqu'un.
03:08 Pierre-Yves Martin, j'ai l'impression qu'il patine, en fait, le ministre là.
03:13 - Pour une fois, je vais venir à son secours.
03:16 C'est un petit peu normal qu'il patine, parce que le sujet est, pour ma part, très complexe.
03:21 Il est complexe parce qu'on a très peu d'informations stables et fiables,
03:26 raisonnées en tout cas sur ce sujet-là, en tout cas de mon point de vue.
03:30 Deuxièmement, il y a ce que le cœur exprime,
03:35 c'est-à-dire d'accueillir des mineurs,
03:39 notamment quand ils viennent de situations de misère, de guerre et autres.
03:44 - Oui, c'est ce que j'évoquais tout à l'heure, c'est-à-dire que c'est forcément une situation,
03:47 un mineur isolé qui vient de l'autre bout du monde,
03:49 forcément ça ne peut pas laisser indifférent.
03:51 Après, je vous laisse continuer.
03:52 - Après, il y a un principe de réalité, de raison, quelque part,
03:55 notamment de raison, je ne sais pas si on peut associer ces deux termes-là,
03:58 mais de raison budgétaire.
04:00 Les conseils départementaux ont pour obligation de gérer l'hébergement de ces jeunes.
04:07 Et comme ils ne disposent pas de structures ou que les structures sont déjà remplies,
04:12 ils sont obligés, ces conseils départementaux, de financer des hôtels.
04:16 Et il y a un côté ubuesque dans le fait d'avoir à financer budgétairement des hôtels
04:22 pour des jeunes mineurs comme ça.
04:24 Et puis, il y a un dernier élément, c'est qu'il y a tout un cycle de vie, j'ai l'impression,
04:30 c'est-à-dire que le jeune mineur va être identifié, accueilli.
04:34 Après, il y a toute une période de vérification de son âge, de bien vérifier, checker.
04:39 - Là, c'est une des vraies questions, je disais tout à l'heure,
04:41 officiellement ou officieusement mineur, parce qu'il peut y avoir aussi tromperie.
04:45 Tout comme la problématique, on va dire, de l'immigration illégale,
04:50 c'est souvent lié au fait que les papiers ont été volontairement déchirés,
04:54 donc plus de preuves du pays d'origine, là, plus de preuves de l'âge.
04:57 - Exactement. Et puis enfin, en dernier lieu, il y a effectivement cette connexion possible,
05:02 je ne sais pas si elle est généralisée ou pas, mais cette connexion possible
05:06 de ces jeunes mineurs avec des réseaux plus ou moins mafieux.
05:11 Et donc, du coup, il ne faudrait pas non plus que la France et les conseils départementaux
05:16 soient pris pour des vaches à lait sur un terrain qui est extrêmement dangereux.
05:21 - Qu'est-ce qu'on en sait, ça, Vincent Fritsch, de réseaux plus ou moins mafieux ?
05:25 C'est ce que vient de dire Pierre-Yves André, Pierre-Yves Martin.
05:28 Pierre-Yves André, c'est un très bon footballeur, vous le souvenez.
05:31 - Non, allez-y, Vincent Fritsch.
05:33 - Oui, non, non, effectivement. Alors moi, je vais parler de ma place,
05:36 à la fois d'éducateur, mais aussi de syndicaliste, membre du bureau national du SNPS,
05:42 le syndicat majoritaire de la protection judiciaire de la jeunesse.
05:45 De ma place, ce que vient de dire M. Martin, je crois que c'est ça.
05:49 - C'est ça.
05:50 - Alors, les réseaux mafieux, sans doute, on ne va pas nier, ils existent,
05:54 mais nous, on n'a pas connaissance, en tout cas nous, quand on rencontre les jeunes,
05:57 ce n'est pas la première des choses qui nous apparaît.
05:59 La première des choses qui nous apparaît dans la majorité,
06:03 la grande majorité des mineurs étrangers isolés que nous accompagnons,
06:06 ce sont à 95% des jeunes qui ont envie de s'insérer,
06:10 qui quand on trouve des apprentissages, des écoles, des formations,
06:14 s'intègrent, mais avec une volonté, une vraie envie, un vrai désir de s'intégrer et de travailler.
06:21 - Mais ils viennent de leur propre gré, pardonnez-moi.
06:23 Est-ce que c'est d'une certaine manière les parents qui leur ont dit
06:27 "Vas-y, tente ta chance" ou... parce que ça paraît quand même fort.
06:32 Alors évidemment, ce sont des sociétés différentes,
06:35 nous, nos jeunes occidentaux, peut-être n'aurait pas ce réflexe,
06:38 mais quand même, ça vient de leur propre fait ?
06:41 - La grande majorité, encore une fois, des jeunes que nous accompagnons,
06:45 viennent, alors est-ce qu'ils viennent complètement de leur fait,
06:48 ou est-ce qu'ils seront envoyés par leur famille
06:50 pour pouvoir après subvenir aux besoins de leur famille, etc.
06:53 Il y a différents cas, je ne dis pas le contraire,
06:56 mais quand ils viennent, ils viennent vraiment, clairement,
06:59 avec une volonté de trouver un travail, de s'intégrer dans la société,
07:03 de faire en sorte qu'ils puissent revenir à un moment donné
07:06 peut-être aussi dans leur pays, etc.
07:08 Mais avec un travail, avec une situation.
07:10 Ils ne cherchent pas plus compliqué que ça.
07:12 - Et pardonnez-moi, sur cette estimation que vous nous donnez,
07:15 ça concerne des enfants, des adolescents, de quel âge ?
07:20 En moyenne.
07:21 - Là, on va dire, globalement, nous les jeunes que nous accueillons,
07:25 entre 16 et 18 ans grand maximum.
07:27 - Oui, voilà, c'est ça, on est à la limite de l'âge adulte.
07:30 En fait, on a bien compris que le mécanisme, c'est,
07:32 à partir du moment où ils ont 18 ans, ça ne passe pas.
07:35 Là, ils vont avoir 18 ans, il n'y a même plus un problème de scolarité.
07:39 Il y a Corinne Tapirot, justement, qui veut réagir.
07:41 - Alors, bonsoir, monsieur. J'ai deux questions qui me taroudent.
07:45 La première question, c'est sur ce nombre de mineurs isolés
07:48 qui est accueilli, puisqu'il m'est donné de voir vivre,
07:52 justement, à un centre d'accueil en bas de chez moi.
07:55 Il n'y a pas de filles.
07:56 Combien y a-t-il de filles dans ces mineurs isolés ?
07:59 Zéro ? Quelle est la proportion ?
08:01 Il n'y en a pas, a priori.
08:03 - Il y en a, Vincent Fritch ?
08:05 - La proportion est de combien, alors ?
08:07 - Alors, je ne suis pas sûr que je...
08:09 - C'est difficile, ce que je vous demande, c'est difficile.
08:11 - Globalement, parce qu'elles sont accueillies, je suppose, séparément,
08:13 que dans des résidences de filles.
08:16 - Globalement, ça représente peut-être 5 %, globalement.
08:19 - C'est un chiffre que je donne comme ça, parce que c'est compliqué.
08:22 Je n'ai pas fait d'études là-dessus.
08:23 Mais je vous donne juste cet exemple-là.
08:25 La semaine dernière, quand le réseau qui s'appelle Rosemerta,
08:28 qui est une structure associative sur Avignon,
08:30 qui a créé aujourd'hui un vrai site d'hébergement
08:34 pour les mineurs étrangers isolés,
08:36 sur une structure associative,
08:38 sans que le conseil départemental dont c'est la charge,
08:40 pourtant, a mis la main à la patte.
08:43 Et donc, il n'y a qu'un jour de ça,
08:44 une des représentantes a trouvé, à côté de la gare d'Avignon,
08:47 une jeune fille mineure.
08:49 En fait, il faut bien comprendre une chose.
08:51 C'est qu'on parle aujourd'hui de ces mineurs étrangers isolés,
08:54 ce sont des mineurs.
08:55 Ils sont enfants, adolescents,
08:57 mais ils ont droit, en tant que tels, en tant que mineurs,
08:59 c'est la loi, ils ont droit à la protection,
09:01 ils ont droit à la protection de l'État français.
09:04 C'est la loi.
09:05 - Non, non, je ne nie pas les éléments.
09:10 Mais lorsqu'on accueille ces mineurs,
09:12 vous nous avez dit d'entrée de jeu qu'il y avait un parcours
09:14 qui était envisagé, qu'ils étaient volontaires.
09:16 La plupart du temps, s'ils viennent de pays non francophones,
09:19 un, ils ne parlent pas la langue,
09:21 donc déjà, le temps d'apprentissage de la langue,
09:23 ce n'est pas deux mois, c'est beaucoup plus.
09:25 Le temps, donc, ensuite, d'intégrer une structure,
09:27 une formation, et d'avoir établi des compétences
09:29 dans un domaine ou dans un autre,
09:31 c'est beaucoup plus long.
09:32 Donc, d'entrée de jeu, ce sont des mineurs isolés
09:34 qui peuvent rentrer à 16 ans et qui vont rester.
09:36 - Alors, juste un mot sur l'aspect francophonie.
09:39 C'est très important ce que vous dites, Corine,
09:41 parce que c'est bien sûr très dur
09:42 quand ils ne maîtrisent pas la langue.
09:43 Mais on va dire qu'il y a beaucoup de venus en France
09:46 parce qu'il y a beaucoup de pays francophones aussi
09:48 qui sont concernés par ces échanges.
09:50 Vous confirmez, Vincent Fritsch ?
09:52 Enfin, ces échanges de vie, vous m'avez compris.
09:55 Il n'y a pas d'échanges officiels, bien sûr.
09:57 C'est important.
09:59 - Les mots ont leur sens.
10:00 - Non, non, j'apprécie votre précision, Corine.
10:02 Allez-y, Vincent Fritsch.
10:04 - Oui, non, non, effectivement,
10:05 sur la question de la langue,
10:06 la maîtrise de la langue,
10:07 évidemment que c'est important.
10:08 Mais alors, encore une fois,
10:10 moi, je ne suis pas le spécialiste
10:11 de la question des mineurs étrangers isolés.
10:13 Mais ce qu'on constate quand on est à Paris
10:15 ou qu'on constate dans les provinces,
10:17 c'est que les jeunes qui sont pris en charge,
10:19 que ce soit la protection judiciaire de la jeunesse
10:21 ou dans les structures associatives
10:23 ou par le conseil départemental,
10:25 c'est que globalement,
10:26 il y a toujours quand même ce désir
10:28 d'apprendre rapidement la langue.
10:29 Alors, c'est vrai que c'est beaucoup de pays
10:31 qui sont francophones,
10:33 notamment la Guinée et le Mali.
10:35 Et c'est vrai que c'est des jeunes
10:36 qui rapidement quand même,
10:38 en vie en tout cas,
10:40 font les efforts nécessaires
10:41 pour maîtriser la langue le mieux possible.
10:43 Vraiment, c'est un point qui me paraît important
10:45 parce que j'entends bien tout le discours
10:46 qu'il peut y avoir en arrière-fond
10:48 sur une invasion possible
10:50 de mineurs étrangers isolés.
10:52 Ce n'est pas le cas.
10:53 Là, actuellement, aujourd'hui,
10:54 ce qui se passe, c'est clairement...
10:56 Alors, voilà, on met les moyens là
10:58 où une société a envie de les mettre.
11:00 Mais très clairement, aujourd'hui,
11:01 et pas que pour les mineurs étrangers isolés d'ailleurs,
11:03 pour l'ensemble des jeunes en difficulté en France,
11:06 on l'a, et on le sait depuis
11:07 quand même plusieurs années maintenant,
11:09 c'est un vrai problème en termes de structuration,
11:11 en termes d'hébergement,
11:12 en termes de prise en charge.
11:14 - Philippe Bourgiaki, vous êtes aussi un élu de terrain,
11:16 vous êtes confronté à cette présence
11:20 qui a d'ailleurs souvent,
11:22 appelons un chat un chat,
11:23 et évoquons le sujet,
11:24 été comparée au problème d'insécurité.
11:27 Il y a des pourcentages là qui sont donnés,
11:29 on aura peut-être l'occasion d'y revenir,
11:31 mais par exemple des cambriolages
11:32 sur la région parisienne.
11:34 Est-ce que vous, élu de terrain,
11:37 vous sentez cette problématique concrète
11:39 sur la sécurité ?
11:41 - Oui, ce qu'on voit en tout cas
11:45 sur la région parisienne,
11:47 c'est des réseaux mafieux,
11:49 plutôt souvent des pays de l'Est,
11:51 puisqu'ils sont structurés, sont organisés,
11:53 qui se servent de mineurs
11:55 pour faire des cambriolages,
11:57 pour faire du pickpocket.
11:59 - On a évoqué l'Albanie, la Géorgie notamment.
12:02 - La Roumanie.
12:03 - La Roumanie c'est un peu différent
12:05 parce que c'est Union Européenne,
12:07 donc le règlement n'est pas parfait.
12:09 - Je parle de trafiquants de pays de l'Est
12:12 qui obligent des enfants à la mendicité,
12:15 certains en voient quelques-uns faire des pare-brises,
12:18 et d'autres, malheureusement,
12:20 tu parlais de filles tout à l'heure,
12:22 qu'on retrouve dans des réseaux de prostitution.
12:24 Je crois qu'il faut s'attaquer aux nerfs
12:27 et au cerveau de ces réseaux
12:29 pour pouvoir les démanteler et protéger.
12:32 Ces enfants malheureusement sont des victimes,
12:34 sont des victimes d'adultes,
12:36 et donc que ce soit des filières qui viennent d'Afrique
12:40 parce que l'enfant ne vient pas tout seul,
12:43 il faut payer des passeurs,
12:45 c'est-à-dire que derrière il y a des parents
12:47 ou de la famille en tout cas,
12:49 qui payent ce voyage
12:51 parce qu'ils ont bien compris,
12:53 c'est pas des failles au contraire,
12:55 c'est tout à l'honneur de notre nation
12:57 et de notre République de dire
12:59 qu'on ne peut pas laisser un enfant
13:01 dans une situation difficultée,
13:03 qui est une courroie de transmission
13:05 à des gens qui ne viennent pas forcément d'une bonne intention.
13:07 Je ne parle pas des enfants eux-mêmes.
13:09 C'est le mécanisme.
13:11 Je rejoins tout à fait l'éducateur
13:15 quand il dit que ces enfants-là,
13:17 oui, ils apprennent le français rapidement
13:19 parce qu'ils sont l'espoir
13:21 de toute une famille, de tout un village.
13:23 Et quand on les voit dans les réseaux d'éducation,
13:27 à l'école par exemple, dans les classes Ulysse,
13:29 ce sont les meilleurs
13:31 parce qu'ils ont une pression familiale.
13:33 Et donc, utiliser le mot "mineur isolé",
13:37 certes, parce qu'il est déraciné
13:39 et sans protection familiale,
13:41 mais il faudrait trouver peut-être un autre terme
13:44 et trouver une solution.
13:46 - Après, il y a le regard de chacun.
13:48 C'est important tout ce que vous dites,
13:50 chacun, les vrais voix, Vincent Fritsch,
13:52 autour de cette table,
13:54 parce qu'on y voit un peu plus clair.
13:56 Là, par exemple, la consultation sur le compte X,
13:58 avec ce Twitter de Sud Radio,
14:00 nous posons "Pouvons-nous encore accueillir des mineurs isolés ?"
14:04 94% disent non.
14:06 Alors, ce n'est qu'une consultation,
14:08 ce n'est pas un sondage sur l'ensemble du territoire,
14:10 mais ça veut bien dire, et on revient à la problématique
14:12 du début d'émission,
14:14 qui est de dire qu'on n'a plus les moyens.
14:16 Donc, il y en a beaucoup.
14:17 Maintenant, sur la question aussi de dire non
14:19 parce que c'est dangereux, il y a de l'insécurité,
14:21 là, on pose la question.
14:23 Allons au 0826 300 300, justement.
14:26 Puisque vous réagissez, allez-y les auditeurs de Sud Radio,
14:29 Frédéric de Bordeaux est avec nous.
14:32 Frédéric, votre sentiment, vous venez un peu d'écouter
14:35 ce que disaient nos vrais voix.
14:37 Réaction depuis Bordeaux.
14:39 - Alors oui, de ce que j'entends de M. Fritsch
14:42 et de M. Boriaki,
14:44 on voit qu'ils se battent,
14:47 qu'ils essaient de jouer avec...
14:49 Non, jouer, ce n'est pas le bon terme.
14:51 Qu'ils essaient de trouver des solutions, des choses...
14:54 Pour ça, mais...
14:56 Moi, non, je n'ai pas du tout envie de ce système-là.
15:00 Parce que oui, il y en a peut-être certains
15:02 qui vraiment ont envie de s'intégrer, ok.
15:04 Mais quand on voit avec quelle facilité
15:07 ils s'adaptent à leur nouveau mode de vie criminel,
15:12 on peut se demander quelles sont réellement leurs vraies motivations.
15:16 Parce qu'il ne faut pas oublier que ces gens-là,
15:18 pardon, que ces jeunes-là,
15:22 ils sont quand même...
15:24 Qu'est-ce qu'ils ont en face d'eux quand ils sont là-bas ?
15:26 Ils ont des gens qui les font passer,
15:28 des Libyens, des Tunisiens, des Marocains,
15:30 des Algériens, des Turcs, qui sont des criminels.
15:33 Alors donc, ils ne vont certainement pas leur parler de bon sentiment.
15:36 "Oui, vous allez pouvoir travailler en France, etc."
15:38 Non, non, vous allez pouvoir être contacté
15:40 pour faire tel trafic, tel machin, tel bilule.
15:42 "Donnez-moi beaucoup d'argent, etc."
15:44 Je ne pense pas qu'ils viennent chez nous
15:47 avec beaucoup de bonnes...
15:49 - Ça, Frédéric, effectivement...
15:52 - Attendez, attendez...
15:54 - On a le temps, je précisais que c'était votre vision,
15:56 mais allez-y, continuez.
15:58 - ...implicitement par ces criminels,
16:00 et ensuite par les organisations françaises
16:03 qui les accueillent en leur donnant tous les trucs
16:05 pour pouvoir se couler discrètement.
16:09 Donc, non, moi j'ai pas du tout...
16:11 Moi, j'aimerais qu'on les enferme strictement,
16:14 sans aucune possibilité de sortir.
16:16 On a suffisamment de vieux bâtiments qu'on pourrait
16:18 rénover rapidement juste pour les enfermer.
16:20 - Mais ils vont pas se les mettre en prison ?
16:23 - Je pense qu'ils auraient beaucoup plus de facilité
16:26 pour nous dire "Moi, je viens de tel pays,
16:28 j'aimerais bien que vous me renvoyiez
16:29 parce que j'ai envie de sortir."
16:30 Renvoyez-moi chez vous, chez moi.
16:32 Je pense que ça serait au moins aussi efficace.
16:35 - Frédéric, quand je suis intervenu,
16:38 en fait, il y a deux choses.
16:39 C'est-à-dire que vous, c'est cette partie que j'évoquais,
16:42 et notamment sur une certaine partie des gens
16:46 qui répondent à 94% "non",
16:48 c'est qu'ils constatent qu'il y a un lien
16:51 avec l'insécurité.
16:52 Et c'est l'analyse que vous venez de nous proposer,
16:55 alors qu'elle est assez rigide,
16:56 parce que ça veut dire "les enfermer",
16:57 j'ai bien compris que c'est un système carcéral.
16:59 Donc ça, on vous laisse le juge
17:02 devant le fait accompli, c'est ça ?
17:04 - À cause de nous, ils se retrouvent dans des conditions abominables.
17:07 Est-ce que c'est normal ?
17:10 Moi, ça me fait rugir.
17:12 Quand je vois que nos prisons, par exemple,
17:13 sont pleines à 130%,
17:15 qui n'a pas voulu construire des prisons ?
17:16 Ni Terran pour commencer.
17:18 On les condamne à la double peine.
17:20 Ils sont condamnés pour ce qu'ils ont fait de mal.
17:22 Ok, très bien.
17:23 Mais on les condamne à la double peine
17:24 de se retrouver avec des gars,
17:25 à deux ou trois par part,
17:27 et à se faire massacrer, à se faire violer,
17:29 à se faire battre, etc.
17:31 Non. Je suis désolé.
17:32 - D'où le fait que les manques de moyens humains,
17:36 le manque de moyens financiers,
17:39 le manque aussi de moyens matériels,
17:41 ont été évoqués par plusieurs départements.
17:43 Vincent Fritch, on vient d'entendre
17:45 le point de vue de Frédéric de Bordeaux,
17:47 qui est un point de vue qui est assez reconnu.
17:50 Mais notons quand même que ce point de vue,
17:52 il est compréhensible,
17:53 si tant est qu'on parle de ces enfants isolés
17:57 qui deviennent délinquants.
17:59 Mais vous nous dites "vous, pas tous".
18:01 Donc ça veut dire, Claireur,
18:02 elle vient aussi de nous,
18:03 qui ne sommes pas capables de dire,
18:05 d'être clairs,
18:06 et peut-être de leur permettre de s'intégrer.
18:10 - Oui, c'est ça.
18:12 J'entends ce qu'a dit votre auditeur.
18:15 C'est toujours pareil.
18:16 À partir du moment où on parle de quelque chose
18:18 qui reste abstrait pour les gens,
18:19 on s'imagine, on fantasme,
18:21 on se fait un peu des idées comme ça.
18:23 À partir du moment où on est en contact avec ces jeunes.
18:25 Je vous donne juste cet exemple.
18:27 Sur Avignon, ça remonte maintenant à un mois,
18:29 il y a eu une petite manifestation de soutien
18:31 pour des mineurs étrangers isolés
18:33 pour lesquels ils ne reconnaissaient pas la minorité.
18:37 Alors que les juges pour enfants,
18:38 pourtant, avaient reconnu la minorité.
18:40 Bref, on a eu au moins une dizaine d'employeurs,
18:44 des artisans,
18:46 parce que c'est des jeunes qui vont justement vers les métiers
18:49 que la plupart des jeunes aujourd'hui en France
18:51 rejettent un peu pour plein de raisons,
18:52 je ne vais pas revenir là-dessus.
18:54 Je parle notamment des travaux de bâtiments,
18:56 de boulangerie, etc.
18:57 Et on avait une dizaine d'employeurs,
18:59 des gens comme ce monsieur là qui est venu,
19:01 qui a parlé tout à l'heure,
19:02 qui avaient sans doute des préjugés,
19:04 des a priori sur les mineurs étrangers isolés.
19:06 À partir du moment où ils ont recruté ces jeunes
19:08 dans l'apprentissage,
19:09 ils sont venus avec nous pour défendre ces jeunes
19:12 et pour dire "nous voulons que ces jeunes restent,
19:14 nous avons commencé à les former,
19:16 il n'est pas question qu'on les exécute".
19:18 Oui, il y a des cas bien précis,
19:19 moi j'en connais un,
19:20 quelqu'un justement qui est plutôt rigide aussi,
19:23 comme vous le dites,
19:24 et qui a un garage,
19:25 qui a trouvé un employé jeune Ivoirien,
19:27 magnifique,
19:28 qui a fait ses études de 16 ans à 18 ans,
19:30 formation en France,
19:31 là, 18 ans, il dit "je l'embauche, CDI",
19:33 et c'est très difficile parce qu'on n'arrive pas
19:35 à lui avoir la nationalité
19:36 et les papiers à partir de 18 ans.
19:38 On peut rester des heures là-dessus,
19:39 je sais que Corinne veut intervenir,
19:40 malheureusement nous sommes tenus par le temps,
19:42 c'était très très intéressant,
19:44 c'est frustrant, c'est le principe Corinne,
19:46 c'est comme ça.
19:47 On remercie Vincent Fritsch vraiment pour son éclairage,
19:50 éducateur à la protection judiciaire de la jeunesse,
19:52 au ministère de la Justice,
19:54 les trois vraies voix sont là,
19:55 vous les auditeurs de Sud Radio aussi,
19:57 nous allons nous détendre un petit peu.
19:59 Alors en général, c'est le "qui c'est qui" qui l'a dit,
20:01 là, cette semaine,
20:03 je vais vous faire le "qui c'est qui" qui l'a chanté,
20:05 c'est un peu comme ça,
20:07 on va chanter ensemble, allez à tout de suite.
20:09 SUDRADIO

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