Face à l'Info (Émission du 02/11/2023)

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Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00:00 19h c'est l'heure, face à l'info, bonsoir à tous, ravie de vous retrouver tout de suite l'info avec Michael De Santos, moi c'est Christine.
00:00:09 Bonsoir Christine Pelly et bonsoir à tous. Dans le nord d'Israël, le Hezbollah libanais affirme avoir attaqué simultanément 19 positions de l'armée israélienne.
00:00:19 Plus tôt dans la journée, Tsaïl avait mené une vaste frappe dans le sud du Liban en riposte à des tirs.
00:00:24 Dans la région de Gazaville, des affrontements de plus en plus rapprochés ont également eu lieu avec des terroristes du Hamas.
00:00:30 Des dizaines de terroristes ont été tués, 4 écoles de l'ONU ont également été bombardées.
00:00:36 Des débats pour punir toute normalisation avec Israël ont démarré ce jeudi au Parlement tunisien.
00:00:41 Le projet de loi, soutenu par une majorité de députés, vise à interdire toute interaction avec ses ressortissants,
00:00:47 la participation à des événements sur le sol hébreu ou encore la signature de contrats commerciaux.
00:00:51 La sanction envisagée, 6 à 12 ans de prison pour haute trahison et la perpétuété encadrée de récidive.
00:00:58 Pour rappel, la Tunisie souhaite la création d'un Etat palestinien et la disparition de ce qu'elle qualifie d'entité sioniste.
00:01:05 Et puis enfin, l'imam de Boker, condamné à 8 mois de prison avec sursis, le prévenu de 32 ans,
00:01:10 était poursuivi pour avoir appelé à combattre et tuer des juifs sur Facebook, 5 jours seulement après les attaques du Hamas en Israël.
00:01:17 À la barre, il a déclaré avoir mal compris un texte religieux, évoqué une maladresse.
00:01:21 L'imam a également été interdit d'exercer pendant un an.
00:01:24 Merci beaucoup, Michael.
00:01:26 Et au sommaire, ce soir, un mois après le début de la guerre Israël-Hamas,
00:01:32 ou plutôt trois semaines après les nombreux dérapages de la France insoumise,
00:01:36 selon un sondage CNews, Jean-Luc Mélenchon est un danger pour la République, pour 71% des Français.
00:01:43 L'extrême gauche est clairement montrée du doigt par les Français.
00:01:47 Pourtant, certains s'obstinent à chercher l'extrême droite pour l'accuser du retour de l'antisémitisme.
00:01:54 La diabolisation de Jean-Luc Mélenchon ne fera qu'un temps.
00:01:57 Et la rediabolisation de Marine Le Pen est-elle inévitable ?
00:02:01 L'édito de Mathieu Bocoté.
00:02:03 Pourquoi notre société vit-elle au rythme de la peur ?
00:02:06 Peur d'envoyer ses enfants juifs à l'école ?
00:02:08 Peur d'ouvrir ses volets après avoir vu son immeuble tagué ?
00:02:12 Peur des attentats ? Peur de la guerre ? Peur du Covid ?
00:02:15 Qui était déjà une guerre ?
00:02:16 Et aujourd'hui ? Aujourd'hui, c'est un climat de peur qui a été instauré par la tempête Siarhan.
00:02:22 Tous sont montés au crino pour alerter.
00:02:24 Restez chez vous, ne sortez pas, prenez des nouvelles de vos proches.
00:02:27 Fallait-il en faire autant sur la tempête ?
00:02:29 En quoi sommes-nous devant une peur sur le climat ou un climat de peur ?
00:02:33 L'analyse de Guillaume Bigot.
00:02:37 Alors que depuis plusieurs jours, les autorités internationales appellent au cessez-le-feu sur la bande de Gaza au nom du principe d'humanité,
00:02:44 il nous faut revenir sur l'origine même de ce principe de prise en compte des malheurs des combattants blessés.
00:02:49 Ce fut en 1859, lors de la bataille de Solferino, qui opposait les francossards aux autrichiens.
00:02:56 Henri Dunant, témoin du sinistre sort des blessés, improvise un service de secours.
00:03:03 Il en plaidera la création de ce qui deviendra la Croix Rouge, l'humanité au cœur de l'horreur, avec Marc Menon.
00:03:14 Sur le front de la guerre au Proche-Orient, la France va envoyer un deuxième porte-hélicoptère dans la bande de Gaza.
00:03:21 Et puis on a appris cette semaine que deux enfants français ont été tués à Gaza.
00:03:26 Leur mère et un autre enfant auraient été blessés.
00:03:29 Le profil de la française sur place interpelle, elle avait fait l'objet d'un mandat d'arrêt international
00:03:35 il y a sept ans pour « association de malfaiteurs » en vue de la préparation d'actes de terrorisme.
00:03:41 Le décriptage de Charlotte Dornelès.
00:03:43 Et puis à Marseille, un drapeau israélien ici au balcon d'un immeuble d'habitation.
00:03:48 Un drapeau qui a entraîné l'agitation d'une foule haineuse au pied de l'immeuble.
00:03:52 Hier c'était des chants antisémites dans le métro parisien.
00:03:57 Et il y a des jeunes qui criaient, je cite, « nique les juifs » au milieu de rires et d'interrogations.
00:04:02 Qu'est-ce que ces événements révèlent de la France orange mécanique ? L'édito de Mathieu Beaucoupet.
00:04:07 Luna, il faut prendre un peu de hauteur sur l'actualité avec le mousquetaire.
00:04:12 On commente, on décrypte, on analyse et c'est maintenant.
00:04:15 [Musique]
00:04:26 Ravie de vous retrouver ce soir, Marc Menon en pleine forme, Charlotte aussi.
00:04:31 - Oui, on vous voit, adieu.
00:04:33 - Vous trouvez ?
00:04:34 - Ah bah oui, toujours enfin.
00:04:36 - On garde le moral, on garde le moral au lait-cœur, n'est-ce pas, Guillaume Bigot ?
00:04:40 - Chaque soir vous êtes plus éteinte, incandescente.
00:04:43 - On garde haut les cœurs malgré l'actualité.
00:04:47 Et on va regarder tout de suite ce qui se passe à Place de la République
00:04:51 puisque sur place il y a une manifestation organisée à Paris,
00:04:56 donc en solidarité, je cite, au peuple palestinien, organisée par les élus de LFI.
00:05:01 Ici les images en direct.
00:05:02 C'est intéressant puisque cette manifestation n'a pas été interdite par Gérald Darmanin.
00:05:08 Gérald Darmanin qui a déclaré qu'il faisait confiance aux organisateurs
00:05:13 et elle sera strictement encadrée.
00:05:16 [Chant]
00:05:18 Nous sommes tous des Palestiniens.
00:05:20 On entend des... Mathieu ?
00:05:22 - Ah bah je note que la France Insoumise, finalement, on s'est trompé.
00:05:25 C'est pas un parti anti-patriote, c'est pas un parti anti-nationaliste.
00:05:28 C'est simplement qu'ils sont patriotes et nationalistes pour un autre pays
00:05:31 dans les circonstances des Palestiniens.
00:05:33 Le jour où ils vont brandir le drapeau français avec autant d'enthousiasme,
00:05:35 ce sera intéressant.
00:05:37 C'est intéressant. Nous sommes tous Palestiniens.
00:05:39 On entendra quelqu'un qui dit "je suis juif"
00:05:41 et beaucoup de personnes qui ont applaudi en ce sens au juif.
00:05:43 C'est Philippe Touréton. On en parlera dans un instant.
00:05:46 On reviendra évidemment en direct sur ces images au cours de cette émission.
00:05:50 Mathieu Bocoté, selon un sondage, je disais en titre, pour CNews ce soir,
00:05:58 Jean-Luc Mélenchon, je cite, est un danger pour la République,
00:06:02 pour 71% des Français.
00:06:05 On rappelle que sur la manifestation qu'on a vue à la soirée,
00:06:08 il y avait des élus de LFI qui étaient présents.
00:06:10 On y reviendra sur Jean-Luc Mélenchon dans votre chronique.
00:06:12 Puisque depuis le 7 octobre, on parle beaucoup, avec raison,
00:06:16 de LFI accusé par plusieurs d'avoir fait céder la digue de l'antisémitisme.
00:06:20 Seulement voilà, depuis quelques jours,
00:06:23 le discours public semble peu à peu reprendre ses habitudes,
00:06:26 il se réajuste et repart à la chasse.
00:06:29 À qui ? À l'extrême droite, qui sera encore une fois
00:06:32 à l'origine des grands malheurs que nous connaissons aujourd'hui.
00:06:36 Et c'est sur ce sujet que vous voulez en revenir.
00:06:38 - On pourrait dire que les élites médiatiques renouent avec leurs vieilles pantoufles.
00:06:41 Confortable, discours habituel.
00:06:44 Vous avez raison de le dire, depuis 3 semaines environ,
00:06:47 il y a une question qui revient en boucle, et nous la posions ici aussi,
00:06:50 est-ce qu'il n'y a pas une inversion des pôles ?
00:06:53 Est-ce qu'aujourd'hui, le grand repoussoir de la vie publique,
00:06:57 est-ce que ce n'est pas aujourd'hui Jean-Luc Mélenchon,
00:07:00 plutôt que Marine Le Pen ?
00:07:02 La question tournait, l'hypothèse circulait,
00:07:05 et on se demandait si nous sommes témoins d'un basculement historique.
00:07:08 Est-ce que finalement la figure du « mal politique »
00:07:11 de l'ennemi de la République, de l'ennemi de la France,
00:07:14 est-ce que ce visage va changer durablement ?
00:07:17 Et c'est une hypothèse que plusieurs faisaient.
00:07:19 Ensuite, avec raison, on se demandait si ça va durer vraiment longtemps,
00:07:23 vu à quel point ce qu'on appelle l'extrême droite
00:07:26 est inscrite dans la mythologie politique des 40 dernières années,
00:07:29 est-ce qu'il est véritablement possible de passer d'une aversion à une autre aussi rapidement ?
00:07:34 Et qu'est-ce qu'on voit ces jours-ci ?
00:07:36 Depuis quelques jours, on revient justement dans les vieilles pantoufles.
00:07:40 Je donne quelques exemples.
00:07:42 Cyriel Chatelain, je crois, Guillaume faisait référence hier,
00:07:45 figure d'Europe écologique et vert, nous dit
00:07:48 « S'il y a aujourd'hui une parole antisémite décomplexée,
00:07:52 c'est la faute de Dieu donné, et de Zemmour. »
00:07:55 C'est parce que Zemmour a décomplexé la parole antisémite,
00:07:58 lui qui était juif aussi par ailleurs, mais laissons de côté ce détail,
00:08:01 qu'aujourd'hui, il serait possible de dire « Nique les juifs dans le métro de Paris ».
00:08:06 Il fallait y penser, mais il y a pensé.
00:08:08 De même, Raphaël Enthoven, je l'ai mentionné brièvement hier,
00:08:11 mais c'est important, pour...
00:08:13 J'arrive ensuite à l'essentiel, c'est-à-dire le discours de l'extrême-centre,
00:08:16 mais Raphaël Enthoven, qui nous disait hier
00:08:18 que la gauche se rend coupable des mêmes travers de pensée que Jean-Marie Le Pen.
00:08:22 Jean-Marie Le Pen qui, lorsqu'il disait « Les chambres à gaz, c'est un point de détail »,
00:08:26 il banalisait la méthode d'exécution des juifs.
00:08:29 De la même manière, aujourd'hui, on banaliserait...
00:08:32 Enfin, en refusant la différence entre le fait de tuer des enfants volontairement
00:08:36 et le fait que des enfants soient tués de manière...
00:08:39 de dommages collatéraux dans une contre-offensive israélienne,
00:08:42 ça serait la marque lepéniste de la pensée de gauche.
00:08:46 Donc, autrement dit, quelle que soit la valeur du raisonnement,
00:08:49 si vous voulez dire que quelque chose est très mauvais, dites Jean-Marie Le Pen.
00:08:52 Eh bien, Aurore Berger nous a permis aujourd'hui de faire un saut conceptuel,
00:08:56 un grand bond en avant conceptuel, comme aurait dit le président Mao.
00:08:59 Qu'est-ce qu'elle nous dit?
00:09:01 Elle nous dit « En ce moment, ça se passe bien pour Jean-Luc Mélenchon. »
00:09:04 « Ça se passe bien. »
00:09:05 « Excusez-moi, ça se passe... pour Marine Le Pen, pardonnez-moi. »
00:09:08 « Marine Le Pen, c'est que ma femme que Sonia Maman. »
00:09:10 Voilà, Jean-Luc Mélenchon capte toute la lumière,
00:09:12 mais est-ce que Marine Le Pen n'est pas en train de profiter, par effet de contraste,
00:09:16 du fait que Mélenchon est diabolisé en ce moment?
00:09:19 Elle est au micro de Sonia Mabrouk, elle dit « Un instant. »
00:09:22 « Un instant, il faut voir les choses autrement. »
00:09:25 « Marine Le Pen, au fond d'elle-même, demeure à bien des égards le vrai danger. »
00:09:30 Quels sont les arguments utilisés pour dire que Marine Le Pen demeure le vrai danger?
00:09:34 Premièrement, elle revient avec une originalité argumentative fascinante sur les origines du parti.
00:09:40 En réduisant le parti, le RN au FN, le FN à ses origines, et dans ses origines, à la part toxique de ses origines.
00:09:49 Donc Marine Le Pen serait aujourd'hui coupable des amitiés lointaines de son père il y a plusieurs décennies.
00:09:56 N'est-ce pas une raison de croire qu'elle est à l'origine du nic les Juifs dans le métro de Paris?
00:10:00 Le raisonnement est imparable.
00:10:03 Ensuite, elle nous dit qu'il y a des cadres dans ce parti qui participeraient encore à l'histoire des origines toxiques du RN, autrefois FN.
00:10:11 Mais elle va plus loin, parce qu'elle nous dit qu'il faut parler des choses sérieuses.
00:10:15 En 2012, Marine Le Pen, invitée par le vice-président du Parlement autrichien,
00:10:20 de moi je ne me trompe pas dans la fonction,
00:10:22 qui était lui-même membre du parti populiste du coin,
00:10:25 et qui l'invite dans un bal, où on apprend après coup que c'est un bal qui a des origines pas particulièrement recommandables,
00:10:32 Marine Le Pen n'a-t-elle pas en 2012 valsé avec des néo-nazis et des pangermanistes?
00:10:37 De ce point de vue-là, n'était-elle pas coupable d'une complaisance indéniable envers le nazisme et le pangermanisme?
00:10:43 Et de ce point de vue, n'est-elle pas à l'origine du nic les Juifs aujourd'hui dans le métro de Paris?
00:10:49 Autrement dit, Aurore Berger, puissante théoricienne du macronisme, nous dit que Marine Le Pen, c'est le masque.
00:10:56 Elle a pris un masque, elle a ripolliné la façade, elle a changé son apparence,
00:11:01 mais au fond d'elle-même, elle prend la peine de dire « on ne connaît aucun propos antisémite de Marine Le Pen ».
00:11:06 Mais ce qu'elle nous dit, c'est parce qu'elle n'en dit pas, elle est encore plus dangereuse.
00:11:10 Parce qu'elle n'en dit pas, c'est donc qu'elle les cache, et si elle les cache, c'est donc qu'ils sont très profonds.
00:11:15 Dès lors, méfions-nous aujourd'hui, quand on parle du danger antisémite en France, méfions-nous de Marine Le Pen.
00:11:22 Il fallait y penser, mais Aurore Berger y a pensé pour nous.
00:11:26 Aurore Berger, soit dit en passant, que si on scrute un peu l'actualité en ce moment,
00:11:29 le retour à l'extrême droite comme thème principal était désiré par une bonne partie de la presse de gauche, et elle y est.
00:11:35 Le journal Les Jours nous dit, ça lance une enquête inquiétante sur Monseigneur Rey,
00:11:39 qui serait un lieu de passage de normalisation de l'extrême droite dans l'Église.
00:11:43 Et Lobs, Lobs fait ça une, sur le RN, encore une fois avec la théorie du masque, en nous disant,
00:11:49 fondamentalement, le RN, quoi qu'on en dise, est toujours d'extrême droite.
00:11:54 Il a toujours la part manquante de ce travail, mais qu'entend-il par extrême droite?
00:11:58 C'est intéressant quand même de le savoir. Trois définitions, quelques définitions circulent dans l'article de Lobs.
00:12:03 Lobs, c'est quand même le titre canonique de la presse de gauche.
00:12:06 Trois définitions. Elle muselle la presse, apparemment,
00:12:10 elle coupe les subventions des associations pro-migrants et applique la préférence nationale.
00:12:15 Je traduis. Elle muselle la presse. J'entends des exemples, je ne les ai pas encore.
00:12:19 Donc, le droit fondamental des associations pro-migrants d'avoir des subventions est tel que si on le remet en question,
00:12:25 on est d'extrême droite. C'est intéressant. Et elle applique la préférence nationale,
00:12:29 qui, je le précise, du point de vue du RN, c'est simplement distingué entre ceux qui sont citoyens français
00:12:33 et ceux qui ne le sont pas. Pas entre les blancs, les noirs, les mauvais et les jaunes.
00:12:36 Entre ceux qui sont citoyens et ceux qui ne le sont pas.
00:12:38 Monaco le fait, beaucoup de pays.
00:12:40 Vous savez très bien que Monaco est un pays d'extrême droite, Christine.
00:12:43 Va falloir qu'on se penche sur Monaco. C'est intéressant.
00:12:46 Alors, ça va dans le papier aussi. On nous dit qu'il y a un autre indice comme quoi le RN d'extrême droite est partout en ce moment.
00:12:53 Il faut regarder ce qui se passe au Parlement européen.
00:12:55 Au Parlement européen, à l'Assemblée nationale, on aurait les RN présentables.
00:12:59 Mais au Parlement européen, on aurait les vrais RN méchants.
00:13:02 Et pourquoi sont-ils des vrais RN méchants?
00:13:04 Parce que, notamment, ils sont réservés envers la question des droits des trans, en guillemets.
00:13:07 Parce qu'ils refusent de construire une forme de protection sociale européenne.
00:13:11 Parce que, disent-ils, ça doit se situer au niveau national.
00:13:15 N'est-ce pas? Préférer la nation à l'Europe, n'est-ce pas un autre signe de pensée d'extrême droite?
00:13:20 Alors, je ne m'étends pas là-dessus, mais vous comprenez, le fond du propos, c'est qu'en ce moment,
00:13:25 il y a une volonté de réactiver le mythe de l'extrême droite terrifiante en toutes circonstances, sans jamais la définir avec quelques soucis.
00:13:31 Pourquoi? Parce que cette gauche est bien consciente qu'elle est peut-être entrée dans un moment de fragilité du régime et du discours.
00:13:37 Elle dit « on perd le contrôle du débat public, il faut tout de suite reconstruire le monstre devant nous, et nous le ferons avec ardeur ».
00:13:44 N'y a-t-il pas quelque chose de caricatural dans ces arguments, Mathieu?
00:13:48 C'est le moins qu'on puisse dire. Moi, je vois ça. Alors, il y a deux choses.
00:13:51 D'un côté, je me dis, c'est peut-être parce que ces gens n'ont pas pris la peine de réfléchir.
00:13:54 Et c'est probablement le premier argument qu'on puisse dire.
00:13:57 Ça fait 40 ans qu'on est devant une classe politique qui était conditionnée, je pense vraiment que c'est le bon mot,
00:14:01 c'est conditionnée à répéter comme slogan en toutes circonstances « extrême droite, extrême droite, extrême droite ».
00:14:07 En fait, je vous le dis, si ce qu'ils appellent l'extrême droite avait trouvé le remède contre le cancer,
00:14:12 ils s'en méfieraient en disant « c'est pour faire vivre plus longtemps leurs électeurs, on les connaît ces gens-là ».
00:14:16 Donc, le mot « extrême droite » servait à dire toujours le plus grand mal possible.
00:14:21 Mais puisqu'on n'a pas pris la peine de le définir minimalement, puisqu'on ne savait à peu près jamais de quoi on parlait,
00:14:26 c'est toute une mythologie, mais qui repose sur de l'hélium, en quelque sorte.
00:14:29 Et là, ça se décompose aujourd'hui.
00:14:32 Ensuite, il y a un autre élément, le mot « extrême droite » ou le mot « fascisme »,
00:14:35 ça eux-mêmes ont perdu leur sens avec le temps.
00:14:38 Vous noterez, quand on parle du communisme, puis on dit que le communisme devient vraiment terrible,
00:14:41 on dit que ce communisme est tellement grave qu'il devient un fascisme.
00:14:44 C'est comme lorsque le communisme devient vraiment mauvais, il devient le contraire de lui-même.
00:14:48 Les antifas, quand on dit que les antifas sont des violents, fous furieux, en cagoule, qui décident de taper sur les gens,
00:14:53 ce qui est très exact, on dit en fait que ce sont les vrais fascistes.
00:14:56 Et en même temps, les communistes sont parfaitement capables aussi d'être des types parfaitement brutaux,
00:14:59 qui fonctionnent à la matraque et qui tabassent des gens.
00:15:02 Mais puisque le mot « fascisme » s'est affranchi de toute signification historique,
00:15:06 de tout événement historique, puisqu'on peut simplement dire « super, hyper, méchant »,
00:15:10 eh bien, on dit le mot « fascisme » ou « extrême droite » en toutes circonstances.
00:15:13 C'est le transfert de sacré dont on parlait tout récemment,
00:15:16 mais sur le fond des choses, à mon avis, ça témoigne surtout d'un espace politique et médiatique
00:15:20 complètement déréalisé.
00:15:23 Les mots ne servent plus à désigner des réalités, mais relèvent simplement d'une forme de confort mental.
00:15:27 On les répète pour se dire que le monde n'a pas changé, mais on n'a plus d'emprise sur le réel.
00:15:32 En tout cas, ou bien les Français ne sont pas intelligents et ne comprennent pas,
00:15:36 ou bien la classe politique prend les Français pour des imbéciles, si vous me permettez l'expression.
00:15:42 Parce que lorsque vous dites que d'un côté, on a tout LFI qui a été, on l'a vu,
00:15:48 qui a fait beaucoup de dérapages antisémites, et de l'autre côté, on a Marine Le Pen qui n'en a fait aucun,
00:15:54 d'après ce qu'a dit Aurore Berger, et qu'elle est accusée d'antisémitisme, on va dire,
00:16:01 indirectement, c'est quand même assez surprenant.
00:16:03 - Mais vous avez tout à fait raison. - J'ai une dernière question.
00:16:05 - En fait, je l'entends comme une question, parce que vous avez tout à fait raison dans votre observation.
00:16:09 On voit le décalage entre le commun et mortel qui ne se reconnaît plus dans ce paysage politique,
00:16:14 qui a des yeux pour voir, dit Jean-Luc Mélenchon, c'est quand même plus inquiétant aujourd'hui que Marine Le Pen, par exemple.
00:16:19 - Mais les Français le pensent et on l'a vu dans plusieurs fondations.
00:16:22 - Mais le commun des mortels des Français, du point de vue de cette idéologie, sont manipulés.
00:16:25 Manipulés par qui ? Par Marine Le Pen qui serait magicienne,
00:16:29 qui serait en quelque sorte une force de Mephistophéleka,
00:16:33 qui jetterait un voile sur la réalité, une force diabolique qui, on va dire,
00:16:38 emmènerait les Français dans une forme de songe maléfique.
00:16:41 Donc, plus Marine Le Pen veut défendre les Juifs, moins elle veut vraiment les défendre.
00:16:45 C'est toujours le même argument. Rappelez-vous, sur le même registre,
00:16:47 on parlait d'un directeur de journal il y a quelques mois, particulièrement sympathique,
00:16:50 on disait « c'est parce qu'il est sympathique » et on l'associe à l'extrême droite de manière imbécile,
00:16:53 « c'est parce qu'il est sympathique qu'il est dangereux ».
00:16:56 « C'est parce qu'il est sympathique qu'il est dangereux ».
00:16:58 Alors moi, j'y reviens, le point central de tout ça, c'est tant qu'on n'aura pas dans le débat public,
00:17:02 exigé chaque fois, chaque fois que quelqu'un dit le mot « extrême droite »,
00:17:06 tant qu'on ne lui demande pas « qu'entendez-vous par là votre définition ? »,
00:17:09 eh bien, tout simplement, on va se retrouver dans un monde où on n'aura plus aucun accès à la réalité.
00:17:13 Donc, dernier mot, on va vers la rediabolisation de Marine Le Pen ?
00:17:17 Je pense que tout, tout, tout va y concourir dans les prochaines semaines.
00:17:20 Même si elle se taise.
00:17:21 Alors, qu'elle se taise, qu'elle parle, puisqu'elle porte ce nom,
00:17:25 et puisque ce nom est porteur d'une marque maudite, inévitablement, on va chercher à l'y ramener.
00:17:30 Donc, je dirais, tout le parti France Inter va chercher à dédiaboliser Mélenchon,
00:17:34 et tout le parti France Inter aussi va nous dire « attention, le vrai danger est ailleurs ».
00:17:38 On connaît ça par cœur.
00:17:39 Reste à voir comment les Français vont réagir cette fois,
00:17:42 parce que de temps en temps, des chocs historiques comme ceux que nous connaissons en ce moment
00:17:45 peuvent quelquefois secouer les consciences et marquer le désaccord total
00:17:49 entre la vision qu'ont les médias de la France et la vision qu'ont les Français de la France.
00:17:53 Merci beaucoup Mathieu Beaucoté.
00:17:55 C'est intéressant, j'ai vu un article de presse qui tite « Tempête Siarane,
00:18:00 quand la bombe météorologique va frapper l'île de France, ce sera la nuit de tous les dangers »,
00:18:06 je cite un article de presse, « alors que Siarane arrive en Bretagne,
00:18:09 le gros de la tempête devrait secouer la région de l'île de France à partir de 4h du matin ».
00:18:15 Question, pourquoi notre société, Guillaume Bigot, vit-elle au rythme de la peur ?
00:18:21 Peur d'envoyer ses enfants juifs à l'école, je disais en titre,
00:18:24 peur d'ouvrir un levolet lorsque son immeuble a été tagué,
00:18:27 peur des attentats, peur de la guerre, peur du Covid qui était aussi une guerre, on s'en souvient.
00:18:33 Et là, on a vu ce climat de peur qui a été instauré autour de la tempête Siarane,
00:18:39 est-ce qu'il y a véritablement une raison d'avoir autant peur ?
00:18:43 Est-ce que c'est un climat de peur ou bien c'est peur sur le climat ?
00:18:47 C'est joli !
00:18:49 Déjà, on peut tous se féliciter d'avoir survécu à cette tempête,
00:18:53 il y a eu malheureusement quelques morts, il ne faut pas les oublier,
00:18:56 mais c'est vrai qu'il y a un décalage entre ce qu'on nous avait promis,
00:19:00 c'est-à-dire vraiment le "big one" en Californie pour le tremblement de terre,
00:19:05 là c'était la tempête qui allait tout balayer.
00:19:08 Moi je crois qu'on n'en fait jamais assez pour protéger la population,
00:19:11 de ce genre d'événements notamment,
00:19:13 et le gouvernement pour une fois a plutôt bien fait de prévenir et de préparer,
00:19:18 mais on en fait toujours trop pour inquiéter la population.
00:19:20 Et là, vous avez raison, les médias comme le gouvernement
00:19:23 se sont vraiment donné la main pour dérouler tout un récit apocalyptique
00:19:27 qui fait qu'on va d'événements météorologiques extrêmes en événements météorologiques extrêmes,
00:19:32 et le prochain sera le pire, et celui d'aujourd'hui sera moins grave que le prochain, et ainsi de suite.
00:19:36 Restez chez vous, ne sortez pas, prenez des nouvelles de vos proches.
00:19:39 Alertes rouges, alertes écarlates, cachez-vous sous la table, le vent va souffler, etc.
00:19:45 En réalité, on attendait ce record de la vague la plus haute, du vent qui soufflerait le plus fort,
00:19:51 c'est pas rien ce qui s'est passé, parce que c'est plus qu'une tempête, c'est un ouragan,
00:19:56 quand on dépasse les 120 km/h, c'est classé en ouragan, c'est un ouragan.
00:19:59 Mais à l'automne dans l'Atlantique, et même en hiver, c'est pas du tout inhabituel.
00:20:05 D'ailleurs, c'est pas du tout le pire ouragan que la France a connu,
00:20:08 si on reste sur les dernières années, Xintia a fait 65 morts en février 2010,
00:20:14 et la tempête du siècle, Lothar et Martin, 53 morts en 99.
00:20:20 Et puis les Domtoms sont malheureusement, hélas, très habitués à des épisodes de cyclone, de typhon,
00:20:26 on appelle ça un peu différemment là-bas.
00:20:27 En Guadeloupe, par exemple, je crois qu'il y avait un cyclone qui s'appelait Hugo,
00:20:31 le vent avait soufflé à 300 km/h.
00:20:33 J'étais sur place.
00:20:34 Vous étiez sur place.
00:20:35 300 km/h.
00:20:36 Et là, récemment, il y avait la tempête Tami, l'ouragan Tami, à 170 km/h.
00:20:41 Exactement. Donc on voit que dans ces zones, disons, de la Caraïbe, ou proches des tropiques,
00:20:46 ou proches de l'Équateur, c'est beaucoup plus puissant,
00:20:49 et quand on est dans des zones tempérées comme la France, surtout de ce côté-ci de l'Atlantique,
00:20:53 ça arrive, mais c'est quand même moins fort que ce qui se passe de l'autre côté de l'Atlantique.
00:20:57 Je ne vais pas dire que c'est banal, mais ça arrive.
00:20:59 Et donc là, on essaye de scénariser ça comme un film catastrophe.
00:21:02 Et ce qui est incroyable, c'est qu'à chaque fois, on nous dit "mais c'est le record".
00:21:05 Par exemple, le record de froid.
00:21:06 Il y a eu le film d'Al Gore, "Une vérité qui dérange", qui nous expliquait que le Gulf Stream avait disparaître,
00:21:11 et donc qui nous promettait des températures vraiment polaires en pleine Europe.
00:21:16 Bon, toujours, il n'y a que dans le Doubs, le bien nommé Doubs d'ailleurs,
00:21:20 dans la ville de Moutes, le 13 janvier 68,
00:21:23 qui a eu cette température record au XXe siècle de -36,7°C.
00:21:28 On n'est jamais descendu plus bas.
00:21:30 Il est vrai que le thermomètre semble être monté et s'être affolé en 2019.
00:21:36 Apparemment, on a dépassé 46°C à l'été 2019,
00:21:39 et donc on aurait battu un record de température le plus haut.
00:21:42 Moi, il y a quelqu'un qui m'a dit qu'il était alarmé à ce moment-là,
00:21:47 l'année 1947, à l'été 1947,
00:21:50 il me jure avoir vu le thermomètre grimper au-dessus de 48°C.
00:21:53 Est-ce que c'est vrai ? Est-ce que c'est pas vrai ?
00:21:55 En tout cas, on n'en a pas de...
00:21:56 Mais j'ai quand même regardé, et je me suis rendu compte que le 25 juillet 2019,
00:22:01 donc ce fameux été caniculaire, le pire du pire,
00:22:04 on était monté, par mon sourire, à 42,6°C à Paris, ce qui est énorme.
00:22:08 Mais je me suis rendu compte que le fameux été où on a dit qu'il s'est monté à plus de 47°C,
00:22:12 le 28 juillet 1947, dans le parc Montsouris, il a fait quand même 41°C.
00:22:16 Donc c'est pas pour relativiser, c'est pour montrer que c'est jamais le record nécessairement, etc.
00:22:20 Les pires incendies de l'été 2002, les pires du pire du pire !
00:22:23 Ben oui, 66 hectares, c'est vrai que c'est des incendies très graves.
00:22:26 Sauf qu'en 1967, c'est 88 hectares qui sont partis en fumée.
00:22:30 Alors là, la sécheresse record, la Commission européenne,
00:22:33 c'est très sérieux, la Commission européenne, nous dit que la sécheresse record en 2022,
00:22:36 c'est la pire depuis 500 ans.
00:22:38 Sauf que ni la Commission européenne, ni personne ne peut mesurer ce qu'était la pire sécheresse
00:22:42 au cours des cinq derniers siècles. C'est absurde.
00:22:45 Simplement, la sécheresse de 2022, elle était redoutable,
00:22:48 mais elle était apparemment moins sévère que celle de 89 et celle de 1976.
00:22:52 Mais c'est pas grave, il faut toujours que ce soit le plus grave,
00:22:55 toujours le plus grave, jusqu'au collapsus final.
00:22:57 - Je vous sens un petit peu climato-sceptique, non ?
00:22:59 - Écoutez, ce qui est étonnant dans cette expression très savoureuse,
00:23:02 c'est que la science, c'est le scepticisme, par définition.
00:23:04 Donc si on commence à douter du fait que la science, elle le doute,
00:23:08 on n'est plus du tout dans la science.
00:23:10 D'ailleurs, le parti renaissant, le mal nommé, a essayé de voter une loi
00:23:14 pour interdire de discuter le narratif, ce fameux narratif.
00:23:17 Qu'est-ce que dit ce narratif ? Vous le savez, le CO2 augmente,
00:23:20 le CO2 augmente et les températures augmentent.
00:23:22 Le CO2, il faut dire que c'est vraiment en quantité infinitésimale dans l'atmosphère,
00:23:25 c'est 0,04% de l'atmosphère.
00:23:29 Et effectivement, on note une petite augmentation,
00:23:31 et on note indiscutablement une augmentation des températures
00:23:34 dans l'hémisphère nord et en particulier en France.
00:23:36 Mais on a des observations qui sont aussi très contre-intuitives.
00:23:39 Par exemple, au pôle sud, l'année dernière, en 2022,
00:23:41 on a noté -98°C.
00:23:44 Depuis qu'on sait prendre la température à la surface du globe,
00:23:46 c'est la plus basse température qu'on ait jamais mesurée.
00:23:50 Donc vous voyez, en fait, en réalité, cette climatologie, c'est très compliqué.
00:23:55 Pourquoi ? Parce que ce n'est pas une science.
00:23:56 Il y a plusieurs sciences qui concourent à éclairer
00:23:58 les modifications du climat qui sont très complexes.
00:24:00 On a l'astrophysique, on a la géographie physique,
00:24:03 on a la géologie, on a beaucoup de sciences
00:24:06 qui sont là pour éclairer des choses.
00:24:08 Et qu'est-ce que nous dit vraiment la science,
00:24:09 au-delà de ce narratif sur le CO2 ?
00:24:12 Qu'on ne discute pas.
00:24:13 C'est vrai qu'on a une augmentation de CO2.
00:24:15 Savoir si c'est ça qui modifie le climat,
00:24:18 et donc si le climat se dérègle en quelque sorte,
00:24:20 ou si la température ne fait qu'augmenter, c'est très difficile.
00:24:23 Je vais vous donner quelques exemples.
00:24:24 D'abord, on sait que la croûte terrestre fonctionne sur du magma.
00:24:28 Et il y a 350 volcans qui sont en activité sur la surface du globe.
00:24:32 Si ces volcans crachent beaucoup de poussière,
00:24:34 ça peut refroidir considérablement le climat à l'échelle du globe.
00:24:37 Ça, on le sait.
00:24:38 Si, à l'inverse, il y a des émissions de très, très fortes chaleurs
00:24:42 et de gaz très chauds sans poussière,
00:24:44 ça va réchauffer la température du globe.
00:24:46 Ça, par exemple, aucun modèle mathématique,
00:24:48 ni logique, ni personne ne peut le modéliser.
00:24:50 On sait que ça existe, on ne sait pas le mesurer,
00:24:52 c'est incontestable.
00:24:54 On sait de manière incontestable,
00:24:55 on savait, parce que tout le monde apprenait ça à l'école avant,
00:24:58 qu'il y a des grands cycles,
00:24:59 c'est-à-dire des cycles glaciaire-interglaciaire.
00:25:01 Pourquoi ? C'est très simple à comprendre.
00:25:02 Parce que la Terre ne décrit pas un cercle parfait autour du Soleil.
00:25:06 La Terre décrit une ovale.
00:25:08 De sorte que quand la Terre est proche du Soleil,
00:25:10 ça dure 20 000 ans, ce sont des périodes de réchauffement.
00:25:12 On est en pleine période de réchauffement.
00:25:14 Depuis 13 000 ans, on est dans un réchauffement.
00:25:16 Il y a encore 7 000 ans de réchauffement.
00:25:17 Ça va durer longtemps.
00:25:18 Mais sinon, pendant 100 000 ans,
00:25:21 sur un cycle complet de 120 000 ans,
00:25:23 pendant 100 000 ans, la Terre est loin du Soleil.
00:25:25 Et là, c'est la banquise.
00:25:26 On sait que la banquise descend, par exemple, quasiment jusqu'à Paris.
00:25:29 Et donc, qu'est-ce qu'on sait ?
00:25:30 On sait que l'Homme s'adapte à des variations de climatiques énormes.
00:25:33 Les Eskimos, avant l'apparition de la technologie,
00:25:36 les Eskimos vivaient avec des températures de -20°C.
00:25:39 Les Tuaregs, ils peuvent vivre avec des températures de 40°C
00:25:42 en plein Sahara.
00:25:43 Et on sait, par ailleurs, qu'il y a des petites modifications climatiques,
00:25:46 ce qu'on appelle les précessions d'équinoxes,
00:25:48 puisque la position du pôle peut changer par rapport au Soleil.
00:25:51 De temps en temps, c'est le pôle Nord qui est plus proche du Soleil.
00:25:54 Et tous les 2-3 siècles, c'est le pôle Sud qui est plus proche du Soleil.
00:25:57 Et là, ça opère des modifications de, on va dire, 2 à 4°C.
00:26:01 Ça, on en est sûr.
00:26:02 Ce qui explique des choses incroyables qui sont inexplicables.
00:26:04 Par exemple, comment se fait-il qu'il y ait effectivement des fermes au Groenland ?
00:26:07 Comment se fait-il qu'Anibal et ses éléphants soient passés par les Alpes ?
00:26:10 Il n'y avait forcément pas de glace.
00:26:12 Et comment se fait-il qu'à l'époque de Louis XIII ou de Louis XIV,
00:26:15 on traversait la Seine à pied ?
00:26:16 - Vous êtes en train de nous décrire et de nous prévenir qu'on est dans un récit médiatique et gouvernemental
00:26:25 où on essaie de nous faire peur.
00:26:27 On en parle juste après la pause avec Charlotte.
00:26:31 On parlera de ce profil particulier de cette femme française
00:26:34 qui a vu ses 2 enfants tués à Gaza.
00:26:36 Qui est-elle ? Profil assez particulier.
00:26:38 On parlera de la naissance de l'Aquarelle Rouge avec vous.
00:26:40 En plein chaos, en pleine horreur, l'humanité.
00:26:43 Et dans un instant, on parlera avec vous de Marseille.
00:26:46 Un drapeau israélien hissé sur un balcon, c'est les meutes en bas ?
00:26:49 Comment est-ce possible ?
00:26:50 On marque une pause, à tout de suite.
00:26:52 Retour sur le plateau de Face à l'Info.
00:26:57 Je viens de raccrocher avec Philippe Devilliers qui vous félicite pour votre chronique.
00:27:00 Alors on a un téléspectateur ce soir, Philippe.
00:27:02 - Oui, mais j'ai la qualité, vous le savez, trois petits points.
00:27:06 - Donc il vous félicite sur la qualité de votre observation.
00:27:09 Mais on va plus loin.
00:27:11 Parce que maintenant que vous avez expliqué un petit peu à tous vos arguments,
00:27:15 le récit médiatique et gouvernemental essaie-t-il de nous faire peur de façon générale ?
00:27:21 - Moi je ne peux pas essayer de vous en convaincre en réalité.
00:27:25 Je vous laisserai, vous et les téléspectateurs, se faire une idée par eux-mêmes.
00:27:29 Je vais simplement citer...
00:27:31 - On va voir si Philippe Devilliers nous rappelle.
00:27:33 - Faisons le test.
00:27:35 Je vais simplement citer le chef de l'État
00:27:37 dans un entretien qu'il a accordé au Financial Times le 17 avril 2020.
00:27:40 Voilà ce qu'il dit.
00:27:42 "Je crois que notre génération doit savoir que la bête de l'événement est là.
00:27:48 Elle arrive. Qu'il s'agisse de terrorisme, de cette grande pandémie ou d'autres choses."
00:27:53 Mais là c'est l'apocalypse de Saint-Jean.
00:27:55 C'est pas le journal officiel. Au secours.
00:27:58 "À propos de la sécheresse et des pénuries d'eau à venir,
00:28:00 le 25 février 2023, au Salon de l'agriculture,
00:28:03 le président de la République annonce la fin de l'abondance.
00:28:06 Un plan de sobriété à propos du Covid.
00:28:09 On s'en souvient, nous sommes en guerre contre un ennemi invisible.
00:28:12 L'épidémie se répand le 16 mars."
00:28:15 C'était en 2020.
00:28:17 "À propos du terrorisme, récemment en Albanie, on en avait parlé d'ailleurs,
00:28:20 le 17 octobre, nous devons vivre dans un état de vigilance.
00:28:24 Ils sont là, ils sont partout."
00:28:26 Voilà. Donc, moi je sais pas si la peur se répand.
00:28:29 Moi je crois qu'elle est un petit peu aidée, cette peur.
00:28:31 La peur du krach, la peur de l'intelligence artificielle.
00:28:34 Pas la peur des krachs, au gouvernement, ça on en est très bien protégés.
00:28:37 Croyez-moi. La peur de la guerre civile, la peur de la guerre nucléaire,
00:28:41 la peur de l'alimentation, ce qui va nous intoxiquer, ce qu'on va en manquer,
00:28:44 la peur des médicaments, à la fois qui manquent et en même temps qui pourraient nous empoisonner,
00:28:48 la peur évidemment de l'immigration, on l'évoque ici,
00:28:50 la peur de la pandémie, la peur de l'effondrement climatique, on en parlait.
00:28:54 Et donc j'ai l'impression que ça recèle quand même plusieurs paradoxes,
00:28:57 cette histoire de peur.
00:28:58 D'abord, parfois on a quand même cette impression que le gouvernement,
00:29:02 soit il ne fait rien pour empêcher les catastrophes à venir,
00:29:06 soit parfois il leur donne un petit coup de main, il les aide un peu quand même.
00:29:09 L'immigration, le terrorisme, je crois qu'il y a peut-être un petit lien quand même.
00:29:12 Les accords de Minsk, la manière dont on a énervé la Russie, la guerre en Ukraine,
00:29:15 il y a peut-être un petit lien aussi, c'est pas impossible.
00:29:18 Le fait qu'il n'y ait pas assez de Canadaires, pas assez de pilotes formés sur les Canadaires,
00:29:21 surtout qui s'étaient mis en grève avant les incendies,
00:29:24 il y aurait peut-être un lien aussi avec l'inaction du gouvernement.
00:29:26 Il y aurait peut-être un lien, peut-être, je ne sais pas,
00:29:29 entre les sanctions infligées à la Russie et le quoi qu'il en coûte et l'inflation.
00:29:32 C'est l'inflation qui surgit, comme ça, on ne sait pas très bien pourquoi.
00:29:35 La faute à pas de chance, la fermeture des lits, évidemment, avant la pandémie.
00:29:38 Il y aura peut-être un lien entre l'inaction du gouvernement
00:29:40 ou l'action du gouvernement et les catastrophes qui arrivent,
00:29:43 et la liste serait comme ça, indéfinie.
00:29:45 Donc sans que le gouvernement se prépare, sans nous préparer même à la catastrophe,
00:29:50 le gouvernement, qu'est-ce qu'il fait en général ?
00:29:52 Il cherche à nous culpabiliser, et avec cette peur, il cherche évidemment à nous contrôler,
00:29:55 à ne pas refaire la démonstration sur le pass sanitaire,
00:29:58 sur le contrôle à distance de Linky, on va contrôler votre chaudière,
00:30:02 d'ailleurs il faudrait la changer, Madame Kelly, votre chaudière, etc.
00:30:05 - Je n'en ai pas. - Vous n'en avez pas ?
00:30:07 - Vous ne seriez pas accusé de complotisme ?
00:30:09 - Mais oui, c'est un gouvernement lui-même, lui-même adepte du complot,
00:30:15 qui voit des complots partout, mais sans doute de complotisme.
00:30:18 Mais on trouve toujours plus complotiste que soi, manifestement.
00:30:21 Donc en réalité, moi je veux bien qu'on ait besoin de...
00:30:26 Si vous voulez, on alimente en quelque sorte l'illusion du principe de précaution,
00:30:30 l'illusion qu'on peut tout contrôler, et simultanément on fait croître la peur.
00:30:34 Alors il y a un philosophe très intéressant qui s'appelle Paul Virio,
00:30:37 qui est aussi un urbaniste, il disait "inventer le navire, c'est innover le naufrage".
00:30:41 Qu'est-ce que ça veut dire ?
00:30:42 Ça veut dire qu'il dit que la modernité, elle veut aller toujours plus vite,
00:30:45 elle invente des choses, et donc évidemment elle prépare inéluctablement
00:30:48 l'accident qu'elle est en train d'engendrer.
00:30:50 Voilà ce que ça veut dire.
00:30:51 Donc en conclusion, je ne sais pas s'il faut avoir peur du climat,
00:30:54 mais moi je sais une chose, c'est que le politique effectivement diffuse un climat de peur,
00:30:58 et il y a indiscutablement un dérèglement politique dans ce pays, au moins depuis Maastricht.
00:31:03 Qui veut réagir ?
00:31:06 Philippe Devilliers, je pense.
00:31:08 Pardon ?
00:31:09 Philippe Devilliers, je pense.
00:31:10 C'est une évidence, mais depuis des années, on a créé les experts.
00:31:15 C'est-à-dire des gens qui, il suffit par exemple de tenir une rubrique de façon régulière,
00:31:20 vous devenez l'expert de je ne sais trop quoi.
00:31:22 Votre parole est magistère.
00:31:24 Quels sont les éléments pour démontrer ?
00:31:26 Ah mais il n'y a rien à dire !
00:31:28 Je suis expert, j'ai obtenu tel diplôme.
00:31:30 Vous êtes un peu expert surtout, vous aussi, non ?
00:31:32 Ah mais non, mais moi je réfléchis.
00:31:33 Donc pas expert.
00:31:34 Moi je suis un être pensant.
00:31:36 Je ne détiens aucune vérité.
00:31:38 J'essaie de démonter éventuellement les rouages de ce que l'on m'impose comme réflexion.
00:31:45 Mais enfin j'aimerais que ce soit une réflexion.
00:31:47 Or ce sont justement des assainements de pseudo-vérités.
00:31:52 Charlotte Donnelas, on est gouverné par la peur.
00:31:54 Et c'est pas nouveau ?
00:31:55 Non, c'est pas nouveau.
00:31:56 C'est sûr que c'est un ressort qui est très facile et très efficace.
00:32:00 Mais là c'est vrai que ça s'accumule un peu ces derniers temps.
00:32:03 Et il y a quand même un ressort.
00:32:05 C'est à la fois la peur et en même temps la banalisation.
00:32:08 Parce que même dans l'accumulation, dont on a parlé ce soir,
00:32:11 entre la question climatique, la question du terrorisme,
00:32:15 la question de la tempête ou la question du Covid,
00:32:17 toutes ces peurs sont traitées de la même manière, avec les mêmes mots,
00:32:21 comme si elles étaient équivalentes à la fois dans nos vies et dans l'avenir de ce pays.
00:32:24 Moi c'est ça qui me fascine le plus.
00:32:26 On fait deux peurs.
00:32:27 Thomas Hobbes, le grand philosophe fondateur de la modernité politique,
00:32:31 il dit "Quelle est la peur fondamentale qui fonde les uns ?
00:32:33 C'est la peur de la mort violente.
00:32:35 Et c'est pour ça qu'on accepte de confier une partie de notre liberté à l'État,
00:32:37 pour nous éviter la mort violente. Peur légitime.
00:32:40 De l'autre côté, je regarde la télévision, comme vous tous de temps en temps,
00:32:43 je regarde un film et là ce que je vois ici, attention,
00:32:45 ce film comporte des scènes de tabagisme.
00:32:48 Et là je me dis, vous voyez, il y a un continuum des peurs,
00:32:51 il y a des peurs raisonnables, il y a des peurs qui relèvent de la débilité la plus absolue.
00:32:55 Vous devinez dans quelle catégorie je classe la seconde.
00:32:57 Merci pour votre regard.
00:32:59 Dans un instant, j'ai offert un responsable du Hamas qui dit qu'il répétera l'attaque du 7 octobre
00:33:06 jusqu'à ce qu'Israël soit anéanti.
00:33:09 On en parle dans un instant, juste avant, une page avec vous, Marc Venant,
00:33:14 sur la création de la Croix-Rouge qui a surgi au milieu de l'horreur.
00:33:18 Nous sommes au milieu de l'horreur, quand on voit cette guerre entre Israël et le Hamas.
00:33:24 Est-ce qu'il y a un peu d'espoir ?
00:33:26 Racontez-nous cette création de la Croix-Rouge.
00:33:28 Alors, nous sommes en 1859.
00:33:32 Il y a le roi Victor Emmanuel II qui rêve d'une Italie unifiée
00:33:40 et à la tête de la France, Napoléon III.
00:33:43 Et Napoléon III dit "Moi, je peux vous aider à chasser les Autrichiens
00:33:48 qui occupent une partie de votre territoire, on fonderait une belle armée,
00:33:52 si, en échange, lorsque nous aurons vaincu, vous me rétrocédez la Savoie et Nice."
00:33:59 Voilà le défi qui est lancé.
00:34:02 Ça, c'est la géopolitique.
00:34:05 Puis il y a un personnage qui est issu d'une belle famille.
00:34:08 On est très très pieux, on a de l'aisance.
00:34:11 Il est né à Genève, il s'appelle Henri Dunant.
00:34:15 Il s'installe du côté de Sétif où, apparemment, les moissons pourraient être abondantes
00:34:21 et il en manque de moulins et il essaie de monter toute une infrastructure.
00:34:26 Il s'endette énormément et pour pouvoir rembourser ses dettes,
00:34:30 il a provoqué la faillite de quelques personnes.
00:34:34 Il se dit qu'il pourrait peut-être exploiter une mine de plomb
00:34:39 et pour que se faire, il doit se tourner vers l'empereur.
00:34:42 Il est à Sétif, on ne perd pas de temps, il a encore un tout petit peu d'argent
00:34:46 et il décide de monter à Paris pour rencontrer l'empereur.
00:34:49 Mais quand il se présente aux Tuileries, on lui dit
00:34:52 "mais l'empereur il est parti depuis quelques jours,
00:34:54 on avait monté une opération extrêmement rapide, pour la première fois on utilisait le train".
00:34:59 C'est-à-dire que les 150 000 soldats, en 4 jours, passent d'un côté à l'autre et sont à pied d'œuvre.
00:35:07 Il dit "ben très bien, je vais me rendre".
00:35:09 Il est à quel endroit ? Il est dans le Piémont, à côté d'un petit village qui s'appelle Castiglione.
00:35:15 Il se présente avec sa tenue, vous savez comme les colons l'avaient à l'époque
00:35:20 où les aventuriers qui allaient dans les terrains chauds, avec le beau costume blanc, le petit casque.
00:35:27 Et le voilà dans ce village où on le repère, il y a une seule auberge qui est un peu miteuse.
00:35:34 Il trouve une paillasse la nuit et à 3h du matin il est réveillé.
00:35:38 Réveillé par quoi ?
00:35:39 Parce que les troupes franco-sardes se sont retrouvées confrontées de façon presque inattendue.
00:35:48 On savait qu'il y aurait l'affrontement, mais là ce sont les circonstances et les premières mitrailles, tonnes, les canons aussi.
00:35:57 Forcément il descend dans la rue, il aperçoit près de la place de l'église 4 officiers
00:36:03 et parmi ces 4 officiers, en regardant une carte, il reconnaît l'empereur Napoléon III.
00:36:08 Ce n'est pas le moment d'aller parler de ces problèmes, donc laissons passer ce qui se déroule.
00:36:13 Et à la moitié de la journée, la canarde s'amplifie.
00:36:18 Là ce ne sont plus uniquement les canons, c'est un véritable apocalypse qui s'effondre sur les combattants.
00:36:25 Et on s'éventre de partout, il voit des légionnaires et des oives qui jaillissent dans les maisons.
00:36:32 Ils sont en train de poursuivre les hulans et on s'embroche, on se mitraille la baïonnette, le sang coule de partout.
00:36:39 Le soir, lorsque l'orage se calme, le sombre l'emporte, c'est la nuit.
00:36:45 Et au matin, ce sont les gémissements partout, c'est-à-dire qu'il y a plus de 40 000 blessés et morts sur le terrain de bataille de Solferino.
00:36:55 Et là on charge ceux qui ont été victimes de ces instants où la férocité humaine s'exprime.
00:37:03 Ils sont à moitié ventrés, certains n'ont plus de visage, mais ils sont là, mêlés.
00:37:09 Il n'y a plus question de nationalité, mais personne pour leur apporter un minimum de secours.
00:37:16 Alors ils s'improvisent, ils appellent son cocher, "Allez à Béchia, il faut acheter des bandages,
00:37:22 il faut acheter de l'eau de mauve pour essayer de nettoyer les plaies,
00:37:26 les plaies qui sont déjà remplies de grouillements de verre car la chaleur est intense.
00:37:32 Mais c'est pas possible, on peut pas laisser faire ça.
00:37:34 Ils tentent de faire passer un message à Napoléon III qu'on libère les médecins,
00:37:40 les médecins autrichiens qui ont été faits prisonniers, qu'ils interviennent, allons, faites quelque chose.
00:37:45 Et il obtient un petit mot en retour de l'empereur qui dit "Vous avez raison".
00:37:50 Et pendant quatre jours, il se multiplie, mobilise quelques personnes et il dit "C'est pas possible".
00:37:57 On ne peut pas envisager que cette humanité soit toujours dans cette indifférence
00:38:04 alors que des hommes ne sont plus en état de combattre, ils ne sont plus que chair déchiquetée.
00:38:12 Il faut avoir un minimum de générosité.
00:38:15 Et quand il rentre, il va écrire un livre qui s'appelle "Souvenirs de Solférino".
00:38:20 Il décrit toute cette horreur, ces hommes gémissants, ces hommes qui sont moins que des bêtes.
00:38:27 Et ce petit fascicule est publié, les concours disent "Vous nous avez fait pleurer".
00:38:34 Hugo qui est en exil à Guernosais dit "Monsieur, vous sauvez, vous servez l'humanité".
00:38:41 Et puis il y a un personnage qui a une société utopique, si je puis dire, une société humanitaire en Suisse.
00:38:48 Et cet homme reçoit lui aussi ce papier, il le convoque.
00:38:52 Entre Suisses, on peut s'entendre et il dit "Il faut faire quelque chose".
00:38:56 Sauf qu'il pense que ce sont les privés, donc les finances de tout un chacun qui doivent y aller.
00:39:03 Il lui dit "Non, il faut au-delà d'un effort, il faut créer une troupe, une troupe mobilisatrice
00:39:09 qui soit repérable et que ce soit les États qui aient signé un accord".
00:39:13 Il va se battre pendant quatre ans et il finit par obtenir qu'il y ait des délégations de différents États européens.
00:39:22 C'est à Genève en 1863.
00:39:25 Il est secrétaire de cette association qui n'est pas encore la Croix-Rouge
00:39:29 et le représentant de l'Espagne dit "Vous savez, Isabelle la catholique,
00:39:35 elle avait déjà eu une initiative comme ça lors du siège de Grenade.
00:39:39 Elle avait fait monter des tentes et dessus on avait peint une Croix-Rouge.
00:39:43 Et bien croyez-moi, on a respecté ce lieu où étaient les blessés".
00:39:47 Et il dit "Mais nous allons inventer un petit brassard blanc avec une Croix-Rouge".
00:39:52 La Convention de Genève retiendra cela
00:39:55 et la première fois que l'on voit apparaître des hommes en blanc avec cette Croix-Rouge,
00:40:00 c'est la Prusse qui affronte le Danemark.
00:40:03 Personne n'y croit et pour autant, quand on les voit se présenter sur le champ de bataille,
00:40:09 la mitraille s'arrête pour que l'on puisse sauver ceux qui sont dans la situation de la désespérance.
00:40:17 Notons que cet homme va tomber en oubli
00:40:20 parce que malheureusement les finances qu'il avait creusées et qui étaient déficitaires,
00:40:27 il y a un procès, il finit pratiquement dans la misère la plus totale
00:40:31 et c'est un instituteur qui le redécouvre avec un journaliste
00:40:36 et qui quand il l'est en 1910 font en sorte qu'il y ait tout un tapage
00:40:42 et il obtient le premier prix Nobel de la paix.
00:40:46 Mais ce n'est pas ça qui le sortira, en revanche il y aura un drapeau rouge et blanc
00:40:54 qui sera placé sur son balcon le jour où il agonise.
00:40:58 Merci Marc Menand.
00:41:00 Horreur, humanitaire, humanité et parfois on utilise l'humanité et l'humanitaire pour replonger dans l'horreur.
00:41:09 On verra ça avec vous Charlotte Donnelas dans un instant.
00:41:12 C'est intéressant de voir ce retournement de situation.
00:41:16 Juste avant, le Hamas dit qu'il répétera l'attaque du 7 octobre jusqu'à ce qu'Israël soit anéanti.
00:41:21 C'est un cadre du Hamas qui s'est exprimé sur une chaîne libanaise.
00:41:25 C'est illogique. Nous devons l'éliminer.
00:41:29 Nous devons l'éliminer et nous l'allons faire encore une fois.
00:41:32 Ce ne sera pas la première fois que la conflit se produira.
00:41:34 Ce sera la deuxième, la troisième, la quatrième fois.
00:41:36 Le 7 octobre, le 10 octobre, le million d'octobre, nous allons faire le jugement.
00:41:40 On ne manque pas d'étonnement.
00:41:44 C'est dans la chance du Hamas d'en finir avec Israël, de lancer toutes les offensives nécessaires pour abolir cet état.
00:41:49 Cet homme est cohérent avec ses idées. Prenons-le au sérieux.
00:41:52 Notons que les souterrains qui permettent au Hamas d'avoir son QG et d'être une sorte de refuge repère à Ra.
00:42:02 Et bien quand Israël cherche à intervenir, c'est simplement pour lutter.
00:42:06 La population est otage. Elle est simplement en quelque sorte l'élément protecteur que souhaite le Hamas.
00:42:14 Sous couvert d'humanité, c'est ce qu'il clame.
00:42:17 Respectez ceux qui sont en détresse.
00:42:21 Guillaume Bigot, je sais que vous avez envie de réagir, mais juste avant, on va faire deux réactions en une.
00:42:25 Je mets ce qu'on vient d'entendre en parallèle avec la tribune de Philippe Torréton,
00:42:31 l'acteur qui a mis sur les réseaux sociaux la tribune "Je suis juif".
00:42:37 Il y a quelques années, nous aborions "Je suis Charlie", les yeux pleins de larmes et nos cœurs en noir.
00:42:42 Je saute un peu quelques paragraphes.
00:42:45 "Je cherche, je cherche, je ne vois rien, pas de pancarte, pas de slogan, assembleur, pas de cortège immense,
00:42:50 de mot d'ordre, pas de concert, rien ou si peu.
00:42:54 Si en fait, pardon, j'en vois des graffitis antisémites qui se peignent tout en lâcheté sur les murs de nos villes.
00:43:02 Ça a beaucoup fait parler. Votre réaction, Guillaume Bigot.
00:43:06 D'abord, ça fait très longtemps qu'on dit "Je suis ceci" ou "Je suis cela".
00:43:10 En étant français, on est tout ça à la fois.
00:43:12 En étant français, on est forcément juif, on est forcément palestinien, pas du tout pour le Hamas, pour le coup.
00:43:18 C'est impossible. On est forcément Charlie, on est tout ça.
00:43:21 On a oublié en fait ce que nous sommes.
00:43:24 Vous êtes sûr ? Vous êtes sûr ?
00:43:25 Certain. Je pense qu'on a...
00:43:26 On est forcément Charlie ?
00:43:27 Quand on est français ? Bien sûr que oui, ça fait partie constitutive de ce que nous sommes.
00:43:31 Parce que ça a été sonné comme un acte courageux, cette réunion.
00:43:35 Ce qui est sûr, en tout cas, c'est qu'on ne comprend pas bien ce que veulent les gens qui nous appellent à la paix vis-à-vis du Hamas.
00:43:41 Parce que le Hamas, que vous disiez juste avant, c'est qu'ils veulent revenir massacrer des femmes et des enfants.
00:43:46 Donc c'est quoi la paix qu'ils proposent ?
00:43:48 C'est la paix des cimetières ? C'est la paix des charniers ? C'est la paix du sang qui coule ?
00:43:52 Comment Israël peut faire la paix avec ces gens-là ? Ça n'a aucun sens.
00:43:56 Non mais sur la question "je suis Charlie, juif ou palestinien", je comprends mal cette identification.
00:44:04 Je pense même qu'elle est très maladroite.
00:44:06 Parce qu'à partir du moment où vous ne vous identifiez pas, c'est exactement ce qui s'était passé avec Charlie Hebdo.
00:44:10 Moi, je n'ai pas une affection immense pour les dessins de Charlie Hebdo.
00:44:15 Et ça ne m'a jamais empêché, je n'ai pas eu besoin de m'identifier à Charlie Hebdo
00:44:19 pour trouver abominable ce qui leur était arrivé,
00:44:21 et pour me lever, évidemment, contre ceux qui leur avaient fait ça
00:44:25 pour un dessin ou un coup de crayon, avec toute la liberté qu'ils avaient de le faire.
00:44:29 Donc je pense qu'au contraire, il faut expliquer que nous n'avons pas besoin d'être la personne qui est victime pour pouvoir la défendre.
00:44:36 Et je pense que c'est même plus fort de ne pas avoir besoin de s'identifier pour défendre la personne.
00:44:41 On reviendra avec vous dans un instant justement sur cette France orange mécanique, sur ce qui se passe à Marseille,
00:44:45 avec un drapeau israélien qui a été brandi juste sur un balcon.
00:44:48 On en parle dans un instant avec vous.
00:44:50 Charnot Dornelas, justement, il y a quelques jours, je vous laisse la parole,
00:44:53 nous imprégnons que deux enfants français avaient été tués à Gaza.
00:44:57 On l'a annoncé dans cette émission que leur mère française également avait été blessée.
00:45:01 Mais cette mère n'était pas inconnue en France.
00:45:04 Et elle a un profil qui interpelle. Racontez-nous.
00:45:07 Alors déjà, je voudrais clarifier une chose.
00:45:10 Le profil de la mère n'explique en rien ou n'atténue en rien la douleur de voir un enfant mort,
00:45:15 quelles que soient les circonstances.
00:45:17 C'est pas pour expliquer que finalement les enfants méritaient un peu de mourir,
00:45:20 qu'il faut s'attarder sur le profil de cette mère.
00:45:22 C'est certainement pas ça que je dirais.
00:45:24 C'est simplement qu'en découvrant le profil à cette occasion,
00:45:27 on découvre à la fois... Ce profil résume énormément de choses.
00:45:32 À la fois l'ambiguïté de l'islamisme, notre ambiguïté vis-à-vis de l'islamisme,
00:45:36 notre ambiguïté diplomatique et géopolitique vis-à-vis de l'islamisme,
00:45:40 et parfois notre angélisme, et parfois notre rapport extrêmement biaisé
00:45:44 à la notion de français ou de française.
00:45:47 Puisqu'on va voir que c'est probablement beaucoup plus clair dans sa tête que dans la nôtre.
00:45:52 Et donc c'est à cette aune-là que ça m'intéressait de m'attarder sur son profil.
00:45:56 Alors, elle est en effet de nationalité française, cette femme,
00:45:59 mariée à un Palestinien.
00:46:01 Et elle avait été condamnée en 2019 à 6 ans de prison
00:46:05 pour un soutien logistique et financier apporté à plusieurs groupes djihadistes
00:46:08 par le biais de l'association qu'elle présidait à l'époque,
00:46:11 qui s'appelait Perle d'Espoir, qui depuis a été dissoute.
00:46:15 Et en l'occurrence, elle avait été condamnée, elle,
00:46:18 en raison d'un appui notamment financier aux Hamas et aux djihadislamiques.
00:46:22 C'est ça, c'est la raison pour laquelle elle avait été condamnée.
00:46:25 Cette association, elle était présente en Syrie à l'époque et à Gaza.
00:46:29 Et la justice notait notamment pour la partie justement Gaza,
00:46:34 elle disait que les fonds étaient distribués à des familles choisis par ces groupes terroristes,
00:46:38 renforçant ainsi leur emprise sur la population.
00:46:41 C'est l'accusation basique de corruption, notamment de ces groupes-là,
00:46:44 par le biais, c'est l'accusation qui a pesé sur tous les gens qui ont financé Gaza
00:46:48 par le biais des associations qui la tiennent.
00:46:50 Bon, c'est toujours très compliqué, hein, mais...
00:46:52 de distribuer cet argent, évidemment, en échange d'un soutien.
00:46:55 Alors, vous allez me dire, 2019 + 6, on n'y est pas encore.
00:46:59 Donc, comment se fait-il qu'elle ait été condamnée à 6 ans
00:47:02 et qu'elle soit aujourd'hui à Gaza ?
00:47:04 Elle a été condamnée en l'occurrence à l'époque en son absence.
00:47:07 Elle était déjà partie à Gaza, on va y revenir un peu plus tard,
00:47:11 mais à l'époque, on est donc en 2014, au tout début,
00:47:14 quand son association, on va dire, est dans le viseur de la justice à l'époque.
00:47:19 Il y a deux personnes qui sont dans le viseur,
00:47:22 parce qu'il y en a plusieurs dans l'association qui sont relâchées après leur garde à vue.
00:47:26 Il y a cette femme qui est immédiatement mise sous contrôle judiciaire en attendant le procès.
00:47:30 Et il y a son directeur des opérations, qui lui est soupçonné directement
00:47:34 d'avoir combattu en Syrie en s'y rendant par le biais de l'association humanitaire.
00:47:39 Alors lui, et c'est là où c'est assez intéressant par rapport à notre propre comportement,
00:47:43 la France, je veux dire, il est relaxé à l'époque,
00:47:45 parce que le groupe avec lequel il s'est rendu en Syrie,
00:47:49 qui s'appelle les Faucons du Levant à l'époque,
00:47:51 c'est une partie de l'armée syrienne libre,
00:47:54 qui par ailleurs est affiliée au Front islamique.
00:47:57 Et ces deux groupes islamistes sont opposés à Bachar el-Assad et à l'État islamique.
00:48:04 Vous savez, il y a des guerres entre les groupes islamistes.
00:48:07 Et ils sont à l'époque les alliés objectifs de l'Occident.
00:48:11 J'ai retrouvé un article du Monde à l'époque,
00:48:13 qui dit "ils sont les alliés objectifs de l'Occident".
00:48:16 Donc à l'époque, souvenez-vous, c'était les fameux rebelles modérés qu'on trouvait en Syrie.
00:48:20 Et ces rebelles modérés, il se trouve que ce garçon-là,
00:48:23 pour vous donner l'idée de sa modération,
00:48:25 il est déjà condamné pour trafic de stupes.
00:48:29 Et on trouve sur ses différents réseaux sociaux, par exemple, un message le 11 septembre,
00:48:34 "Joyeux 11 septembre à tous, Ahaha, à la Ouagbar".
00:48:37 C'est assez clair.
00:48:39 Et il y a aussi également un poste où on voit le nom de Mohamed Merah accompagné d'un chœur.
00:48:44 La modération, je vous laisse l'apprécier.
00:48:47 Et par ailleurs, le tribunal nous explique à l'époque que deux sujets obsèdent ce garçon,
00:48:51 qui lui aussi est de nationalité française et qui a grandi à Argenteuil.
00:48:54 La cause palestinienne et la défense des femmes voilées en France.
00:48:58 Donc vous voyez que l'ambiguïté, c'est qu'il est relaxé, évidemment,
00:49:03 puisque ces groupes sont alliés objectifs de l'Occident.
00:49:06 On ne peut pas les qualifier d'essamante terroriste,
00:49:08 donc il ne peut pas être condamné pour ça.
00:49:10 Mais en revanche, dans le même tribunal, il prend un an de prison pour apologie du terrorisme.
00:49:15 Allez, vous y retrouvez là-dedans.
00:49:17 Et alors, cette femme, à l'époque, elle est simplement placée sous contrôle judiciaire, en effet.
00:49:22 Et son association, qui depuis a été dissoute, je l'ai dit,
00:49:26 évidemment, elle se présentait jusque-là comme une association qui valorise, je cite,
00:49:30 l'éducation, la santé, le civisme et la démocratie.
00:49:33 - Humanitaire.
00:49:34 - Donc là aussi, on voit, il y avait une partie humanitaire indéniable dans leur travail,
00:49:37 avec de la distribution de lait, de couches, de nourriture, même pour des populations qui en avaient besoin, évidemment.
00:49:43 Mais par le biais de ça, il y avait aussi un soutien, notamment avec de l'argent liquide,
00:49:47 à des groupes directement terroristes.
00:49:50 C'est pour ça qu'ils ont été condamnés, évidemment.
00:49:52 Et vous voyez qu'il y a à la fois notre naïveté devant la manière dont se présente cette association,
00:49:59 notre claire ambiguïté, mais l'ambiguïté de tout le monde occidental,
00:50:03 avec tous ces groupes divers, et franchement, ça n'a pas attendu la guerre en Syrie.
00:50:06 C'est l'histoire des talibans, c'est l'histoire d'à peu près tous les islamistes dans le monde
00:50:09 qui ont un jour ou l'autre été armés ou soutenus par des occidentaux
00:50:13 avant que les occidentaux leur fassent la guerre.
00:50:15 Et c'est un peu l'histoire que je racontais hier.
00:50:17 Dans tous les cas, c'est les populations civiles qui trinquent et à qui on ne demande jamais leur avis.
00:50:22 Mais vous voyez qu'il n'est pas évident.
00:50:24 Là, aujourd'hui, par exemple, le Hamas, on va y revenir aussi,
00:50:27 il est évident par les actions qu'ils ont posées le 7 octobre que c'est un groupe terroriste
00:50:31 et par ailleurs l'Union Européenne l'avait reconnu depuis des années.
00:50:34 Mais on voit que dans le jeu des organisations terroristes qui gangrènent toute cette région du monde,
00:50:41 les jeux d'alliance entre ces groupes terroristes rendent la qualification parfois extrêmement compliquée.
00:50:48 C'est pour ça que je vous cite ce qu'il écrivait sur Facebook,
00:50:50 parce que dans la tête de tout le monde, à la fin de ces guerres,
00:50:53 et quand les femmes ou les enfants se retrouvent dans les camps,
00:50:56 notamment au Kurdistan, en Syrie ou en Irak,
00:50:59 personne n'en veut de les récupérer, quel que soit le groupe dans lequel ils ont combattu.
00:51:02 Il faut garder à l'esprit quand même.
00:51:04 Elle est donc engagée pour les populations syriennes et gazaouies au nid d'un engagement islamiste plus large,
00:51:13 mais comment retourne-t-elle à Gaza si elle est dans le viseur des renseignements et de la justice ?
00:51:19 C'est ça qui est très étonnant, parce que avant de partir en Syrie, donc 2013-2014,
00:51:23 ce pourquoi elle a été notamment dans le viseur de la justice,
00:51:26 elle avait déjà séjourné 11 ans à Gaza, là où elle s'était mariée en effet,
00:51:30 elle avait épousé un palestinien qu'elle présentait à l'époque comme membre actif de la résistance,
00:51:35 précisant simplement qu'il ne faisait pas partie du Hamas.
00:51:38 C'est pour ça qu'on a dit ces derniers jours que c'était plus probablement le djihad islamique.
00:51:41 Et quand elle revient en France, elle ne parvient pas à refaire son passeport pour rejoindre son mari à Gaza.
00:51:48 Là nous sommes en 2013, elle est déjà dans le viseur en réalité, sans le savoir à l'époque,
00:51:52 et en 2014 son compte bancaire est gelé, parce que le compte bancaire de l'association est le sien par arrêté ministériel,
00:51:59 donc elle est quand même dans un viseur un peu précis, on va dire.
00:52:02 Et en novembre 2014, elle est arrêtée, interrogée par les services antiterroristes,
00:52:07 et placée sous contrôle judiciaire, en attendant le procès.
00:52:11 Donc elle est libre à un contrôle judiciaire, vous allez pointer, mais vous êtes libre évidemment, en attendant le procès.
00:52:16 Et un an plus tard, la France est frappée par les attentats, et l'état d'urgence est prononcé.
00:52:20 A ce moment là, elle est convoquée par les affaires familiales en gros,
00:52:24 et elle raconte elle-même qu'elle a eu peur qu'on lui retire la garde de sa fille,
00:52:28 et elle quitte la France, malgré son contrôle judiciaire et malgré son interdiction de quitter le territoire,
00:52:33 en passant par l'Italie, puis par le Caire,
00:52:36 et elle dit à l'époque qu'elle veut passer par les fameux tunnels entre l'Egypte et Gaza,
00:52:40 finalement elle passera de manière régulière jusqu'à Gaza avec sa fille.
00:52:44 Mais ce qui est certain, et là encore, c'est ce qui est intéressant, on va dire, dans son profil,
00:52:49 c'est que pour les autorités françaises, pour la France, et souvenez-vous du débat sur la déchéance de nationalité qu'on a eu à l'époque,
00:52:55 elle est française, et elle, au moment où on prononce l'état d'urgence,
00:52:59 la première chose qu'elle se dit, c'est que le climat est invivable.
00:53:03 Le climat de l'état d'urgence est invivable. En France, pas les attentats, le climat de l'état d'urgence,
00:53:07 le climat sécuritaire, comme elle dit, est invivable, et donc elle va vivre à Gaza à ce moment là.
00:53:12 Elle fait les choix qu'elle veut, mais je pense que la déchéance de nationalité, elle est de facto.
00:53:16 Personne n'a besoin de la décider au moment où vous avez ce genre de discours, ou ce genre de parti pris.
00:53:22 Encore une fois, c'est une femme qui est une adulte, elle prend des décisions qui doivent avoir des conséquences.
00:53:27 Mais sait-on ce qu'elle fait là-bas, ses engagements, le fait qu'elle soit sous mandat d'arrêt international ?
00:53:33 Oui, alors il y a un mandat d'arrêt international, en effet, on nous a dit depuis deux jours qu'elle est sous mandat d'arrêt international.
00:53:39 Ce qui est sûr, c'est que personne n'a voulu aller la chercher à Gaza, parce qu'on savait qu'elle était là-bas.
00:53:45 En 2016, alors là, c'est le blog "Diadologie", qui était abrité à l'époque par Libération,
00:53:51 et qui suivait justement tous ces mouvements dans la diadosphère au Proche-Orient,
00:53:56 et à l'époque, ils s'entretiennent avec elle à Gaza.
00:53:59 Donc c'est absolument public, elle est à Gaza, elle prend la parole, et elle répond à leurs questions.
00:54:03 La question lui est posée "Pourquoi êtes-vous partie ?"
00:54:05 Et là, elle évoque donc ce contexte sécuritaire insupportable, et elle dit "Vu le contexte sécuritaire, il était plus que probable que je sois condamnée",
00:54:13 parce qu'elle n'est pas encore condamnée à l'époque.
00:54:15 "Après plus de trois ans coincée en France, je voyais que rien n'avançait,
00:54:18 et que personne ne m'auditionnait pour entendre ma version des faits.
00:54:21 Ma situation familiale était difficile, seule avec ma fille née en France,
00:54:24 qui ne connaissait pas son père bloqué à Gaza.
00:54:26 Tout ça me pesait, sans compter l'humiliation au quotidien."
00:54:29 L'humiliation au quotidien, en l'occurrence, c'était son contrôle judiciaire.
00:54:33 "Alors à l'époque, dans l'entretien, elle ne souhaite pas préciser ses positions idéologiques,
00:54:37 elle ne les dévoile pas dans cet entretien, simplement, elle a ce discours,
00:54:41 et encore une fois, elle a ce discours, tout à l'heure, souvenez-vous,
00:54:44 dans le Flash Info, on entendait, c'est la rhétorique du gouvernement tunisien.
00:54:48 C'est une rhétorique assez plus largement distribuée qu'entre l'État islamique et le Hamas.
00:54:53 Et là, elle nous parle d'occupationnistes, en effet, et son refus d'une guerre fratricide
00:54:57 dans le camp de la Résistance, mais là, encore une fois, en 2016,
00:55:00 comment vous vous positionnez par rapport à ce discours qui est courant,
00:55:03 cette partie du monde ? Simplement, il faut reconnaître qu'elle s'affilie
00:55:07 elle-même par ce discours à un autre univers que l'univers français.
00:55:12 Et à l'époque, elle dit quelque chose d'assez intéressant, c'est qu'elle craint
00:55:16 qu'il y ait une demande d'extradition de la France faite au Hamas,
00:55:20 et que le Hamas y succombe, enfin, y succombe, accepte la demande d'extradition.
00:55:24 Pourquoi ? Parce qu'à l'époque, le Hamas cherche à se débarrasser, justement,
00:55:27 de son qualificatif de terroriste, et ils font la guerre, notamment,
00:55:31 officiellement à l'État islamique, mais l'État islamique, à l'époque,
00:55:35 n'attaque pas Gaza, parce qu'en échange de négociations,
00:55:38 certains cadres de l'État islamique sont soignés à Gaza,
00:55:42 pour pouvoir, justement, être épargnés. Vous voyez que tout ça est
00:55:45 plus que compliqué, et nous n'avons pas toujours été, nous non plus, très clairs.
00:55:49 - D'abord, on voit bien le danger extrême qu'il y a à manipuler ces groupes terroristes.
00:55:55 Le front al-Nosra et compagnie, enfin, c'est à chaque fois la même chose.
00:55:58 La CIA l'a fait avec l'ancêtre d'Al Qaïda, ensuite, on l'a fait en Syrie.
00:56:03 Les Russes le font aussi, d'ailleurs, ça pourra un jour se retourner contre eux.
00:56:07 Les Kadyrovskis, le Dagestan, etc., tous ces trucs-là, c'est extrêmement dangereux.
00:56:11 Et la deuxième chose, c'est qu'un Français qui prend les armes contre la France
00:56:14 n'est plus Français, point.
00:56:16 - Mathieu Bocoté, on va revenir en France. Merci beaucoup, Charlotte, pour votre enquête.
00:56:21 On a beaucoup parlé depuis hier de cet événement marquant.
00:56:25 Aujourd'hui, on va revenir sur ce qui s'est passé dans les métros parisiens,
00:56:29 au nom de, si vous permettez l'expression, "Nic les Juifs",
00:56:33 et ce drapeau à Marseille, hissé sur un balcon,
00:56:37 et tout de suite un rassemblement au pied de l'immeuble plutôt effrayant.
00:56:40 Comment analysez-vous tout ça ?
00:56:42 - En fait, nous sommes devant, je reprends la formule de Laurent Berton,
00:56:44 c'est la France orange mécanique qui se dévoile devant nous.
00:56:47 D'abord, retour sur la bande du métro qui dit "Nic les Juifs, Nic les Juifs".
00:56:50 Alors, le slogan est de circonstance, vu les événements, on l'aura compris.
00:56:54 Mais, honnêtement, une telle bande qui se promène comme ça dans le métro,
00:56:58 qui décide d'occuper tout l'espace,
00:57:00 qui décide de se comporter comme une bande agressive, presque tribale,
00:57:03 qui cherche à dire "c'est à nous le territoire, et soumettez-vous",
00:57:07 c'est tout à fait banal, un événement comme ceux-là.
00:57:10 Quiconque fréquente les transports en commun de temps en temps
00:57:13 constate que de telles bandes, de tels voyous, de tels individus violents
00:57:18 qui ne sont pas fichés parmi les radicaux politiques,
00:57:21 c'est simplement qu'ils sont porteurs d'une vraie violence en eux,
00:57:24 et surtout, qu'ils veulent l'imposer, une forme de souveraineté primitive.
00:57:27 "Nous avons la force de frapper, et vous, vous soumettez."
00:57:30 "Je hurle dans le métro, et vous ne me demandez pas de me taire."
00:57:33 "Je me comporte comme une brute, et vous détournez le regard plutôt que de me confronter."
00:57:37 De tels événements, c'est la norme au quotidien.
00:57:40 Donc, nos sociétés hyper-civilisées ne savent plus comment réagir
00:57:45 devant ces petites bandes qui se multiplient,
00:57:47 et ça, pas seulement en France, mais dans toutes les métropoles occidentales,
00:57:50 qui deviennent, de ce point de vue, mais en France en particulier quand même,
00:57:53 mais Bruxelles aussi, Londres, des sociétés
00:57:55 où le petit barbare devient le cahit de la rue
00:57:59 qui impose sa règle aux uns aux autres.
00:58:01 On voyage à Marseille un instant, qu'est-ce qu'on voit?
00:58:03 - On vient de voir les images.
00:58:05 - Alors, il y a des quartiers, tout simplement,
00:58:07 où si on brandit tel drapeau national ou tel autre,
00:58:09 eh bien, on devient la cible possible d'une rixe, d'une émeute,
00:58:13 d'une volonté de léchage, et ça, c'est quand même significatif.
00:58:16 Donc, il y a des territoires, on en parle souvent ici,
00:58:18 et là, on a les exemples, les images.
00:58:20 Il y a des territoires qui ne vivent plus en France.
00:58:22 Ils sont ouverts, ils sont juridiquement en France,
00:58:24 mais ils sont culturellement autres.
00:58:26 Une autre souveraineté s'y impose,
00:58:28 de nouveaux interdits moraux s'y imposent,
00:58:30 et qu'est-ce qu'on voit à travers tout cela?
00:58:32 Je reprends la formule, la France orange mécanique,
00:58:34 c'est une société où la violence, c'est tout à fait banalisé.
00:58:38 - La violence est banalisé, ces événements rajoutent
00:58:40 au climat d'insécurité dont nous parlons régulièrement ici.
00:58:43 - Et le radicalisent, sans le moindre doute.
00:58:45 On sent que quelque chose de terrible pourrait se passer.
00:58:48 Je pense que tout le monde le sent en ce moment au fond de lui-même.
00:58:50 - Vous avez des appels au gouvernement,
00:58:52 on est ferme, on lutte contre l'antisémitisme,
00:58:56 425 interpellations, malgré tout ça.
00:58:59 - Oui, je comprends l'idée.
00:59:01 Il y a un désir de fermeté, mais quand une société se disloque,
00:59:04 vous allez faire tous les communiqués de fermeté que vous voulez,
00:59:07 ça se décompose.
00:59:09 J'irai plus loin, ce qui me frappe, c'est la banalisation de la violence.
00:59:12 Quelque chose s'est passé ces dernières années,
00:59:14 nous avons accepté que cette violence serait permanente.
00:59:17 On a accepté qu'on allait évoluer dans une société
00:59:21 où désormais il fallait se protéger,
00:59:23 les femmes doivent se regarder, changer de tenue dans le métro.
00:59:26 Nous avons accepté d'évoluer dans une société
00:59:28 où il fallait le digicode partout.
00:59:30 Nous avons accepté d'évoluer dans une société
00:59:32 où les femmes prennent des cours d'autodéfense
00:59:34 parce qu'elles ne comptent même plus sur les hommes pour les défendre.
00:59:37 Nous avons accepté l'idée que le métro est un endroit dangereux.
00:59:40 Nous avons accepté l'idée que certains quartiers
00:59:42 se dérobent à la loi française et aux mœurs françaises.
00:59:44 Nous l'avons accepté partout.
00:59:46 Ça se voit dans les détails du quotidien.
00:59:48 Quand on a des individus errants, rappelez-vous,
00:59:50 on parlait de la colline du crac il y a un temps,
00:59:52 on n'en parle plus, est-ce que c'est parce que tout s'est amélioré?
00:59:54 J'en serais surpris.
00:59:55 Donc on accepte que les individus errants
00:59:57 regardent, agarrent, errent dans les villes
00:59:59 et avec un comportement très agressif,
01:00:01 et on se dit c'est normal, c'est ainsi,
01:00:03 on n'y peut rien, nous n'y pouvons rien.
01:00:05 Donc chacun prend la responsabilité
01:00:08 soit de son autodéfense,
01:00:10 soit il décide d'aller voir ailleurs s'y lier,
01:00:12 il décide de déménager.
01:00:14 La réponse du politique, et j'en reviens à votre question
01:00:16 parce qu'elle est essentielle,
01:00:17 mais est-ce qu'il n'y a pas de plus en plus de policiers dans les rues?
01:00:19 Est-ce qu'il n'y a pas de plus en plus de vidéosurveillance et tout ça?
01:00:21 Mais de mon point de vue, chère Christine,
01:00:23 on n'évalue pas la sécurité dans une société
01:00:26 au nombre de policiers dans les rues.
01:00:28 Moi quand on dit il y aura 10 000 ou 10 000 ou 100 000,
01:00:30 faites le chiffre que vous voulez,
01:00:32 policiers de plus dans les rues, moi je trouve ça terrifiant.
01:00:34 Une société civilisée est une société
01:00:36 où on n'a pas besoin de policiers partout dans les rues.
01:00:38 Une société civilisée est une société
01:00:40 où le gendarme, on le sait, il est là,
01:00:42 mais on n'a pas besoin d'un appareillage quasi-militaire
01:00:45 pour être capable d'évoluer au quotidien
01:00:47 et de vivre au quotidien.
01:00:49 Une société civilisée est une société
01:00:51 où on n'a pas besoin de vidéosurveillance,
01:00:53 où on s'inquiète de l'idée que l'État peut voir tout
01:00:55 en toutes circonstances,
01:00:57 mais puisque nous avons renoncé à la civilisation,
01:00:59 ce que nous cherchons à faire dans les circonstances,
01:01:01 pour reprendre la formule, c'est de se protéger
01:01:03 dans un environnement devenu toxique, devenu hostile,
01:01:05 et autrefois c'était notre pays.
01:01:07 Il y a des dominés et des dominants.
01:01:10 Merci à tous.
01:01:12 Excellente étude de programme.
01:01:14 Tout le monde est pour deux.
01:01:16 Merci.
01:01:17 Merci.