- il y a 2 ans
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00:00 Elle est un visage familier des téléspectateurs de RTL TV.
00:03 Vendredi 27 octobre, elle faisait pourtant ses au revoir au JT et au RTL Info de 13h.
00:08 Pourquoi et quelle est la suite ?
00:10 Alix Batard est l'invitée de Showbuzz.
00:12 Bonjour Alix !
00:23 Salut Charlotte !
00:24 Comment ça va Alix ? On suit toi Alix !
00:25 Oui !
00:26 On va pas faire semblant de ne pas se connaître.
00:27 Avec plaisir !
00:28 Pour commencer forcément, on va se remémorer un moment important de ta carrière et de ta vie surtout.
00:34 Et puis on enchaîne.
00:35 Puisque aujourd'hui je tourne une très belle page de ma carrière.
00:41 Ce ne sont pas des adieux.
00:42 Heureusement, je reste à RTL.
00:45 Mais j'ai fait le choix d'un grand changement et dorénavant, je ne présenterai plus les rendez-vous RTL Info.
00:49 Laissez-moi vous dire que ça a été un immense privilège de vous accompagner chaque midi.
00:54 Une immense fierté de porter à l'antenne tout le travail des équipes RTL Info.
00:59 Vous savez, la rédaction c'est le cœur battant de cette maison.
01:01 C'est ici que j'ai grandi depuis 17 ans.
01:03 Et je voudrais remercier chaque personne, tout métier confondu, il y en a beaucoup.
01:07 Et à travers les générations à RTL.
01:10 Merci à tous ceux qui ont cru en moi, qui m'ont aidé au quotidien,
01:13 qui ont alimenté les réflexions pour fabriquer ce journal.
01:17 Je suis très heureuse de démarrer de nouveaux projets.
01:19 Mais je chérirai pour toujours ces instants passés avec vous ici,
01:24 vous qui nous regardez.
01:25 Merci pour votre grande bienveillance à tous les moments de ma vie,
01:28 professionnelle et personnelle.
01:30 Je sais que l'actualité est souvent lourde et angoissante,
01:33 qu'on a tous besoin de douceur.
01:35 Mais bien s'informer nous rend libre.
01:37 C'est la clé pour comprendre le monde.
01:40 Et je pense donc comprendre les autres.
01:42 Merci pour tout. À très vite sur RTL TV.
01:47 Alors Alex, je te vois encore aimée maintenant.
01:49 Est-ce que tu as revu les images depuis 20... Tu les as revues depuis ?
01:52 Oui, je les ai revues parce qu'elles ont beaucoup circulé sur les réseaux sociaux.
01:56 Je les ai revues, mais ça m'émeut parce que j'ai beaucoup pleuré la semaine passée.
02:02 Je pensais que j'avais épuisé mon stock de larmes,
02:04 mais bon, je dois avouer que ça me refait monter l'émotion.
02:08 Tu avais peur de pleurer avant ou c'est vraiment un moment où tu prononces ces mots-là,
02:12 que tu conscientises tout ce qui se passe ?
02:13 Non, j'ai beaucoup pleuré.
02:15 Enfin, beaucoup pleuré.
02:16 Pendant la semaine, j'ai commencé à réaliser.
02:20 Donc à plusieurs moments, j'ai un peu craqué.
02:22 La veille au soir, je me suis endormie en pleurant en disant "Demain, c'est la dernière".
02:26 Je suis assez nostalgique de base, donc j'avais déjà de la nostalgie qui m'envahissait.
02:32 Et puis le matin, en arrivant à RTL, alors que je reste à RTL,
02:36 donc c'est quelque chose d'un peu ridicule, mais tout de même, c'est une grande page.
02:39 Mais en arrivant à RTL, à la réception, Patrick, qui est à la réceptionniste, m'a dit
02:46 "Mais Alix, pourquoi tu fais ça ? Je suis partie en fontaine !"
02:50 Et puis à la rédaction, tous les gens que j'ai eu au téléphone qui m'ont dit bon...
02:52 Et à chaque fois, ça me faisait monter de l'émotion.
02:55 Mais c'est de l'émotion positive parce que je pense que la suite sera chouette aussi.
03:00 On a volontairement gardé tout le passage parce que tu dis plein de choses intéressantes
03:04 lors de cet au revoir-là.
03:05 Et on n'a volontairement pas mis le passage avec Émilie Dupuis,
03:08 qui t'a littéralement fait fondre en larmes.
03:10 Exactement.
03:11 C'était difficile de récupérer.
03:12 Tu le dis toi-même, c'est un au revoir, ce n'est pas un adieu.
03:16 Ou bien est-ce un adieu ? Est-ce que tu renonces complètement et c'est fini pour toi définitivement
03:21 le JT ? Ou tu dis "Pour l'instant, c'est fini, je pourrais y revenir" ?
03:25 On ne peut jamais dire jamais.
03:28 Mais dans ma tête, ce sont des adieux au journal télévisé, mais pas des adieux à
03:34 la télé et à RTL.
03:35 Je reste à RTL.
03:36 Il y a un projet d'émission qu'on est en train de développer.
03:40 Donc je reste à la télé.
03:42 Mais je me souhaite, je pense que quand on tourne une page aussi importante que celle
03:47 du journal télévisé et c'est mûrement réfléchi, quand on fait ces au revoir-là,
03:53 je me souhaite de ne pas y revenir.
03:56 C'est-à-dire que la suite sera suffisamment riche pour ne pas regretter et ne pas vouloir
04:00 revenir en arrière.
04:01 Tu dis que c'est une décision mûrement réfléchie.
04:03 Tu y réfléchis depuis combien de temps ?
04:05 Je dirais que ça fait un an et demi.
04:12 Ah quand même !
04:13 Oui.
04:14 Donc on rappelle que ça fait 12 ans que tu étais quand même au JT.
04:16 En fait, si je dois être franche, depuis le Covid, l'actualité a commencé un peu
04:21 à...
04:22 La passion pour l'actualité a commencé un tout petit peu à s'effriter.
04:26 C'est-à-dire que j'ai eu beaucoup, beaucoup de lassitude pendant le Covid en termes informationnels.
04:31 Et puis voilà, le Covid est passé.
04:33 Ça nous a tous marqués.
04:36 Mais moi, journalistiquement, ça m'a laissé quelques traces.
04:38 Et puis voilà, on fait un métier quand même formidable, hyper riche au quotidien, hyper
04:44 varié.
04:45 Donc la passion et le plaisir de fabriquer le journal a pris le dessus.
04:49 Mais je dirais que ça fait un an et demi que je commence à mûrir le fait qu'elle
04:56 va être le après.
04:57 Qu'est-ce que je vais faire après ? Je ne me sens pas éternel journal télévisé.
05:01 Je pense que c'est bien d'avoir aussi du renouveau et pour l'antenne.
05:04 Et moi, personnellement, je trouve ça chouette d'avoir d'autres projets.
05:09 Et voilà, donc ça, c'était dans un coin de ma tête.
05:12 Et puis il y a eu pas mal de changements aussi ces derniers mois.
05:17 Et puis il y a eu une proposition de la part d'RTL.
05:20 Et là, je me suis dit tiens, c'est ça, c'est l'occasion.
05:24 Alors ça arrive peut-être un peu plus tôt que ce que j'avais peut-être dans un coin
05:28 de ma tête en disant en fait, je peux encore faire ça avec quand même beaucoup de plaisir
05:32 pendant encore quelques années.
05:34 Après 3-4 ans.
05:35 Mais finalement, cette proposition là, malheureusement que je ne peux pas vraiment dévoiler, mais
05:40 a été un peu un levier de me dire c'est le moment.
05:42 J'allais dire que c'est comme un petit coup de pied au fesse.
05:44 Oui, exactement.
05:45 Je me suis dit tiens, ben voilà, c'est un appel.
05:48 C'est l'occasion de prendre ce risque là.
05:53 Et quand tu l'annonces, en fait, quand toi tu es sûre de ta décision, j'imagine
05:56 tu ne réfléchis pas à ça toute seule dans ton coin, mais quand même, il y a deux choses.
05:59 Tu dois l'annoncer à toutes les équipes, tu dois l'annoncer à la direction.
06:02 Et après, aussi, il y a garder un petit peu le secret parce que ça, c'est quand même
06:07 pas mal.
06:08 Tu as quand même réussi à garder le secret jusqu'à quelques jours avant la fin du...
06:11 Oui, c'était dans l'air quand même à la rédaction et c'est vrai que c'est assez
06:15 admirable parce que je crois qu'à la rédaction, tout le monde savait plus ou moins déjà
06:19 depuis le mois de juin que ça faisait partie des changements de la rentrée.
06:24 Oui, c'est assez admirable qu'on ait réussi à maintenir le secret.
06:32 Je veux dire, ma direction, je n'ai pas dû maintenir un secret parce que la proposition
06:36 venait d'eux.
06:37 C'est eux qui sont venus à RTL en disant "Tiens, on pense à toi pour un projet, ça
06:42 nécessiterait que tu arrêtes le journal.
06:44 Qu'est-ce que tu en penses ?"
06:45 Donc, c'était clairement, de toute façon, tu ne pourrais pas faire les deux.
06:47 Tu n'aurais pas pu continuer le RTL Info et un nouveau projet ?
06:51 Ça aurait pu, peut-être, mais chez moi, j'ai voulu aller un step plus loin.
06:56 C'est là que moi, j'ai pris la proposition en disant "Tiens, mais qu'est-ce que j'en
07:01 fais pour vraiment en faire un vrai changement dans ma vie plus personnelle aussi ?"
07:05 Et là, je me suis dit, c'est l'occasion de développer d'autres projets, de vraiment
07:13 faire table, pas table rase, pas du tout, mais je veux dire, d'avoir un nouveau départ
07:18 quelque part dans ma vie professionnelle.
07:20 Pour eux, ce n'était pas une obligation que j'arrête le journal télévisé, mais
07:24 je pense que c'était plus cohérent dans la globalité.
07:27 Tu es entrée RTL en 2006.
07:29 Oui, comme stagiaire.
07:30 Comme stagiaire, à ce moment-là, est-ce que tu rêvais de présenter les JT ?
07:32 Il paraît qu'à 12 ans, tu présentais déjà des faux JT, des presque vrais JT.
07:36 Oui, en fait, à la fancifère de l'école, c'est ce que je raconte comme petite histoire,
07:42 mais c'est vrai que c'est assez sympa.
07:43 En 6e primaire, je vais avoir 11 ans plus ou moins, la fancifère de l'école était
07:48 sur le thème du journal télévisé.
07:49 Et donc, on avait sur la scène vraiment une fausse télé en carton et chaque danse, chaque
07:56 classe, la danse représentait une scène d'un journal télévisé avec des musiques
08:03 et tout ça.
08:04 Et entre chaque danse, il y avait une présentatrice qui devait présenter la classe 1B, 2C.
08:11 Et c'est moi qui avais le rôle de cette présentatrice.
08:13 Tu l'avais demandé ?
08:14 Ça, je ne me souviens pas du tout comment ça s'est fait.
08:16 Je pense qu'on a dû le proposer.
08:19 Je me suis portée volontaire parce que j'aimais déjà bien parler.
08:22 J'ai toujours aimé.
08:24 À ce moment-là, je n'ai jamais pensé au journal télévisé, j'étais quand même
08:27 petite, mais j'ai toujours eu ce côté où j'aimais bien parler.
08:30 Et je n'étais pas impressionnée.
08:32 J'avais déjà fait des exercices de scène avec un micro, des trucs comme ça.
08:37 Donc, ça ne m'impressionnait pas.
08:38 Donc, j'imagine que j'ai dû me porter volontaire.
08:40 Et à la fin de cette fancifère, on devait remettre le bouquet de fleurs au professeur
08:44 et au directeur.
08:45 Et là, on m'a demandé, tiens, qu'est-ce que tu aimerais bien faire comme métier plus
08:47 tard ? Est-ce que tu aimerais bien être journaliste ? Et là, ça a planté une petite graine.
08:51 J'ai dit, oui, j'aimerais bien être journaliste.
08:53 Et puis, c'est resté parce que ça correspondait bien, en fait, à, comme je dis, ma passion,
09:01 le talent que j'avais quelque part de raconter des histoires.
09:04 Par exemple, j'allais à la messe uniquement pour pouvoir lire les lectures à la messe
09:08 parce que j'aimais déjà bien...
09:10 Et être l'adoratrice un peu.
09:12 Oui, en fait, j'aimais vraiment bien être derrière ce micro à la messe et lire les
09:18 textes des évangiles parce que ça me donnait un côté déjà un peu narratrice.
09:22 Donc, j'avais ça en moi.
09:25 Et finalement, je suis restée attachée à cette idée des journalistes parce que ça
09:28 donnait, ça me donnait l'occasion de pouvoir avoir ce prolongement de ce talent que j'avais.
09:34 Et quand tu es arrivée à RTL, est-ce que dans un coin de ta tête, tu voulais exercer
09:37 dans l'ombre ou bien tu avais quand même envie déjà ?
09:39 Alors, je voulais faire la radio surtout parce que j'avais fait mes études en journalisme,
09:45 que je venais d'une école de journalisme à Lille qui est assez répétie, qui s'appelle
09:48 Lille.
09:49 Et là, j'avais fait ma spécialisation en radio.
09:52 Et quand j'ai fait mes premiers exercices radio à l'école, je me suis dit c'est ça
09:56 que je veux faire.
09:57 C'était vraiment cette attraction du micro.
10:01 J'aurais pu être chanteuse, mais bon, je n'ai pas la voix pour.
10:03 Par contre, j'avais, il paraît, une voix assez radiophonique.
10:05 Et donc, je voulais faire la radio.
10:07 J'ai commencé en radio.
10:08 Mais effectivement, à l'école, j'avais déjà fait des exercices de journaux télévisés.
10:13 On avait dit, tu passes bien à l'antenne.
10:15 Mais je n'avais pas ce plan de carrière là où je ne trouvais pas que c'était un
10:18 accomplissement absolu de présenter le journal, même si c'est très valorisant.
10:22 Je ne me disais pas que j'en faisais un but en soi.
10:25 Et alors, comment ça se passe ? Parce que tu rentres RTL, tu dis, comme stagiaire 2006.
10:28 Cinq ans plus tard, tu présentes le premier JT.
10:31 Est-ce que ça va vite ? Comment ça se met en place ?
10:33 Comme ça, je me dis, ça va vite.
10:35 Et pourtant, dans les faits, j'ai l'impression d'avoir quand même beaucoup, beaucoup bossé,
10:39 d'avoir passé beaucoup d'étapes intermédiaires avant le journal télévisé.
10:42 On a l'impression que cinq ans, c'est court.
10:43 Mais c'est vrai, rétrospectivement, j'étais hyper jeune.
10:46 Tu aurais quel âge ton premier JT ? 26 ans.
10:49 Et en fait, on en reparlera peut-être.
10:51 C'est peut-être aussi pour ça que maintenant, j'ai l'impression, je ne le dis pas comme
10:57 une enfant gâtée d'avoir fait le tour, entre guillemets.
11:00 C'est peut-être parce que j'ai commencé aussi si jeune.
11:02 Je ne sais pas si je le recommande.
11:03 Alors, c'est la question, rétrospectivement, est-ce que tu avais peut-être les épaules
11:08 à 26 ans pour annoncer les infos telles qu'elles peuvent être dramatiques, on va dire très,
11:13 très souvent, à toute une population globalement plus âgée que toi ?
11:17 Alors, j'avais une formation solide de journaliste.
11:23 J'avais déjà beaucoup d'expérience en radio, de présentation des journaux télévisés.
11:26 Donc, je me sentais crédible dans la formation que j'avais.
11:31 Mais objectivement, j'étais trop jeune.
11:34 Et c'est quelque part un peu dommage, quelque part, aujourd'hui, d'arrêter dans un moment
11:40 où je me sens le plus crédible à l'antenne.
11:43 C'est aujourd'hui, ces dernières années, où je me sens le plus à ma place.
11:47 Mais voilà, ça fait 12 ans que je le fais et donc je ressens le besoin de tourner une
11:51 page.
11:52 En fait, c'est un peu dommage, c'est d'avoir presque commencé si tôt.
11:55 Il ne faut pas réécrire l'histoire parce que je suis hyper heureuse de tout ce que
11:58 j'ai pu vivre.
11:59 Mais c'est vrai que j'ai commencé peut-être un peu tôt.
12:01 J'ai commencé comme jeune stagiaire.
12:03 Et là, après mon stage à la radio sur BLRTL, la rédactrice en chef qui était Barbara
12:08 Tate m'a dit "Est-ce que tu veux rester ? On a quelques piges pour toi, tu peux commencer".
12:16 Et je suis restée.
12:18 J'avais encore mes quelques mois d'études à terminer, j'avais encore mon mémoire
12:22 et tout ça.
12:23 J'ai commencé à faire des piges.
12:24 Et j'ai tout fait.
12:25 C'est ça que je te dis, c'est que j'ai commencé le Trafic-Info, la Météo, les reportages
12:31 de terrain et puis de fil en aiguille, les flashs le week-end, les flashs la nuit, puis
12:35 les journaux radio le matin.
12:37 J'ai fait beaucoup de trucs et j'ai commencé à travailler en télé pour des émissions,
12:43 pour Clés sur Porte, puis pour Place Royale.
12:45 J'ai eu un peu de lassitude avec les horaires de radio la nuit, qui sont très contraignants.
12:53 J'ai beaucoup d'admiration pour ceux qui en font toute une carrière parce que c'est
12:58 vraiment crevant.
12:59 Et là, j'ai demandé de pouvoir faire du terrain en télé, ce qui me permettait de
13:04 revenir à des horaires de journée un peu plus normaux.
13:06 Et puis quand j'ai mis le pied à la rédaction télé, assez vite, à ce moment-là, on m'a
13:11 proposé de passer des castings pour le journal et puis voilà, les choses se sont enchaînées.
13:15 Et on parle du fait que tu es commencée très jeune à délivrer les infos à la présentation
13:20 du JT.
13:21 Dans un de tes messages sur les réseaux sociaux, tu expliquais que tu avais du mal aujourd'hui
13:24 à mettre de la distance émotionnelle.
13:26 C'est ça clairement ? C'est qu'aujourd'hui, tu es trop une éponge en fait, avec l'information
13:32 ?
13:33 Oui, ça a beaucoup joué.
13:34 Je peux croire qu'avec le temps, il y a une forme de lassitude.
13:37 Oui, c'est le cas avec un peu l'information au sens général, mais je ne suis pas blasée
13:41 par les événements d'actualité.
13:43 Au contraire, je me sens en fait de plus en plus traversée par l'effet d'actualité,
13:51 par l'émotion qui s'en dégage.
13:53 Et j'arrive en fait de moins en moins à mettre à distance.
13:58 Donc je reviens chez moi avec mon petit paquet de lourdeur de l'actualité.
14:02 Et ça ne veut pas dire que je suis dans le déni de ce qui se passe dans l'actualité.
14:10 Au contraire, je…
14:11 C'est peut-être d'être trop consciente de ce qui se passe que pour être peut-être
14:16 le visage de l'info.
14:17 En même temps, je ne veux pas les mettre complètement à distance.
14:20 Je trouve que, comme je le disais dans mon message, nous informer, c'est vraiment hyper
14:26 important aujourd'hui bien s'informer, choisir les médias avec soin pour être sûre
14:33 d'avoir une bonne information crédible.
14:34 Donc je pense que c'est plus important que jamais.
14:36 J'ai beaucoup de respect pour l'information.
14:38 Mais voilà, aujourd'hui j'ai envie d'un peu, peut-être un peu plus de légèreté.
14:42 Ça peut paraître futile quand on a été vraiment au cœur de l'info, mais je ressens
14:48 ce besoin-là, un peu plus de créativité, légèreté.
14:50 Et la légèreté, enfin la légèreté si, on peut dire que ce sujet est léger, mais
14:53 quand même un peu plus.
14:54 - Je sais que tu as toujours une petite bulle aussi dans l'info, c'est les sujets royaux.
14:58 Tu étais notamment à Londres quand Kate et William se sont mariés, tu étais dans Buckingham.
15:02 Tu as tous ces moments-là, tu as interviewé la reine Mathilde pour ses 50 ans il n'y a
15:06 pas longtemps.
15:07 Ça, c'est une thématique qui te fait du bien, qui te sortait un peu de ce quotidien ?
15:12 - Ça a toujours été une bulle, couvrer les événements royaux, ça a toujours été
15:15 une bulle chouette dans l'info et j'ai de la chance qu'on est toujours associés à
15:19 ces grands événements.
15:20 J'ai couronné entre guillemets trois rois parce que j'ai couronné William Alexander
15:25 en 2000 au Pays-Bas, donc c'était 2013.
15:29 Et puis le roi Philippe quelques mois après et puis le roi Charles l'année passée.
15:34 Donc oui, j'ai couvert les mariages et tout ça, donc c'est vraiment une chance.
15:37 Et j'ai toujours, j'ai travaillé assez vite pour Place Royale en fait à l'époque,
15:42 Anne Quevrin, c'était encore Anne Quevrin, elle était venue me chercher.
15:45 Et j'ai toujours eu cette fibre-là, c'est parce que j'ai toujours été passionnée
15:51 par l'histoire.
15:52 Enfin, je sais pas si c'est ça, mais je crois que ça a un lien.
15:55 J'ai toujours été super attirée par ce qui était fait historique.
16:01 Je suis une grande fan de Secrets d'Histoire de Stéphane Berns au France 2.
16:07 J'ai énormément écouté de podcasts historiques, notamment Jean Descartes qui présentait
16:12 au cœur de l'histoire, mais j'étais une fan quand il a arrêté son podcast.
16:16 Je me suis retrouvée, mais j'ai dit "mais qu'est-ce que je vais faire ? Qu'est-ce
16:19 que je vais écouter dorénavant quand je marche ?" J'ai dû vraiment faire un deuil
16:23 de la fin de ce podcast-là.
16:24 Donc voilà, c'est vrai que les événements historiques m'ont toujours permis de mettre
16:28 un peu de paillettes dans l'actualité que je couvrais au quotidien.
16:32 Mais avant de passer à la suite de ta carrière, on sait que tu vas manquer à pas mal de collets.
16:37 Évidemment, il y en a un à qui tu vas vraiment manquer.
16:39 Salut Alix, tu as reconnu tout de suite où je me trouvais, évidemment.
16:44 J'avais envie de raconter une anecdote de travail que j'ai remarquée au fil des années
16:48 qu'on a travaillé ensemble.
16:49 Chaque fois que tu étais très concentré ou un peu stressé, tu tirais comme ça sur
16:53 la pointe de tes cheveux mécaniquement, machinalement.
16:56 Là, il ne fallait pas te déranger, tu étais hyper concentré.
16:58 Sinon, une anecdote que je voulais partager avec toi, que je voulais que tu racontes peut-être
17:01 toi-même, c'est cette fameuse séance photo dans un parc et sur une barque.
17:06 On en a connu pas mal des séances photo, mais celle-là était particulièrement originale.
17:11 Je te laisse la raconter.
17:12 Déjà, première chose, tu n'es pas stressé, tu n'as pas encore tiré sur tes cheveux.
17:16 Non, non, non.
17:17 Vas-y, mais l'anecdote de la barque avec Olivier, c'est un peu, sans présenter ensemble,
17:21 mais vous êtes un peu le couple de l'info.
17:24 Non, mais c'est vrai.
17:25 Le pauvre, il est célibataire maintenant.
17:26 Non, mais j'adore Olivier, je t'embrasse Olivier.
17:30 En fait, on a tout fait en parallèle à RTL et on en a encore parlé il y a quelques
17:35 mois.
17:36 On est la même génération, on a commencé ensemble sur BEL RTL, on a commencé à présenter
17:39 les journaux, parler du week-end à l'époque, le 9h de BEL RTL, le week-end, c'était à
17:44 deux voix et c'était Olivier et moi.
17:46 Donc, on a vraiment tout commencé ensemble, on a passé nos castings pour le journal télévisé
17:50 ensemble, on a été pris au même moment, on a commencé à être joker en même temps.
17:55 Donc, on a toujours été associés professionnellement et c'est une fierté parce qu'Olivier est
17:59 un excellent journaliste, vraiment c'est un super pro, il a un côté un peu premier
18:04 de classe, mais qui te pousse du coup quand tu es son binôme aussi à toujours faire
18:08 du mieux que tu peux.
18:09 Et puis, il est hyper drôle.
18:11 Donc, ça a toujours été une fierté de travailler vraiment en binôme.
18:14 Et donc, cette séance de photos sur une barque, comme on était les jeunes premiers de l'info,
18:19 qu'on allait commencer comme joker et tout ça, les photographes, je ne sais plus c'est
18:23 qui comme photographe, on devait faire une séance de photos pour la presse et le photographe
18:28 n'avait pas vraiment quelle idée qu'est-ce qu'on allait faire.
18:31 Et on était au parc de la Wollu à Bruxelles et il y a un des étangs avec une barque et
18:37 le photographe nous a dit "mais tiens, allez sur cette barque, on va faire des photos de
18:41 vous".
18:42 Mais on avait l'air d'un...
18:43 Comme si c'était des photos...
18:44 Ça a coupé d'abord quoi ?
18:45 Mais oui, mais complètement, on avait l'air comme si on fêtait nos fiançailles quoi.
18:48 C'était vraiment...
18:49 Heureusement, ces photos ne sont jamais parues parce qu'on a quand même eu...
18:52 On nous a fait faire des trucs où nous, on était un peu nouveaux, donc on n'hésitait
18:55 pas à vraiment dire non.
18:56 Mais là, on a quand même eu la présence d'esprit de réaliser que c'était vraiment
19:01 bizarre et donc ces photos ne sont jamais diffusées.
19:04 Mais on a fait d'autres trucs par exemple, après j'ai revu les photos récemment, pour
19:07 nos 5 ans de JT, moi j'étais enceinte et on pose Olivier et moi avec un ballon, avec
19:13 un numéro 5 entre nous pour fêter nos 5 ans de journaux télévisés.
19:18 Mais on a vraiment l'impression...
19:19 Je crois que c'était le papa et la maman.
19:20 Oui, oui, et qu'on attend notre cinquième enfant par exemple.
19:22 Tu vois, parce que j'avais mon gros ventre.
19:24 Donc on a fait des trucs rigolos.
19:25 On aurait dû retrouver ces photos-là et surtout celles de la barque, la personne qui
19:29 l'a, à mon avis, il peut la moneyer cher maintenant.
19:31 Je sais pas pour quel journal c'était, mais c'était drôle.
19:34 Et franchement, Olivier et moi, on a beaucoup de souvenirs en duo et c'est vrai que moi
19:40 je perds mon binôme et lui aussi.
19:43 Mais bon, après je sais que le trésor sera entre de super bonnes mains avec lui.
19:47 C'est sûr.
19:48 Oui, il est super.
19:49 Et au-delà d'Olivier, est-ce que très sincèrement, il y a quand même...
19:52 C'est une place très enviée celle de présentateur du journal du JT, on dit RTL'Info, mais est-ce
19:57 qu'on sent la concurrence ? Est-ce que quand on décroche le poste, alors quand on passe
20:01 joker et puis après titulaire, est-ce qu'on sent quand même parfois un peu de jalousie
20:04 ?
20:05 Ben, vraiment sincèrement, moi je l'ai jamais ressenti.
20:09 J'ai toujours trouvé qu'entre présentateurs, il y avait beaucoup de...
20:15 On n'est pas amis véritablement.
20:19 Enfin, on n'est pas amis.
20:20 On est proches, mais il n'y a pas de concurrence.
20:24 Moi et Caroline, je m'entends super bien.
20:26 On a toujours été hyper...
20:28 On s'est toujours soutenus.
20:31 Non, je n'ai jamais vécu de coups dans le dos, de trucs où j'avais l'impression...
20:36 Tu n'as jamais des gens qui t'ont fait penser ou croire que tu avais pris leur place par
20:39 exemple ?
20:40 Non, non, non.
20:41 Peut-être, peut-être que je suis naïve et que je ne l'ai pas ressenti, mais franchement
20:48 pas.
20:49 Quand je suis présentateur, je n'ai jamais ressenti ça.
20:51 Et même quand j'ai commencé comme Joker, qui était, je dois dire, la position la moins
20:56 confortable, parce qu'à chaque fois que tu arrives, tu es un peu comme un cheveu dans
20:59 la soupe.
21:00 Oui, et puis tu es toujours en test aussi, hyperperpetuel.
21:01 Exactement.
21:02 Tu as toujours l'impression que tu dois faire tes preuves.
21:04 Tu l'as plus fait depuis longtemps, donc c'est toujours un peu inconfortable.
21:09 Quand j'ai commencé comme Joker, c'était Akima, Darmouche et Caroline qui étaient
21:14 titulaires.
21:15 Je n'ai jamais senti qu'elles me voyaient d'un air "ouh là là, celle-là, elle va
21:18 piquer notre place".
21:19 Pas du tout.
21:20 Ça s'est toujours fait de manière très confraternelle.
21:23 Qui t'a appris ton métier finalement ? À qui tu t'es un peu référé pour ce métier-là ?
21:28 Qui te chapeautait un peu ? Il n'y a personne ou c'est tout le monde en général ?
21:32 Il n'y a personne en particulier.
21:36 Il n'y a pas un présentateur attitré qui nous a écolés.
21:40 C'était un peu l'école du "on jette à l'eau, on nage".
21:45 En sachant que Olivier et moi, on avait vraiment une expérience de présentateur radio et ça
21:51 a fait toute la différence.
21:53 Il y avait bien sûr l'aspect télé à emmagasiner, mais au final, ça n'était que regarder
22:02 la caméra.
22:03 Je pense que le principal qui se joue avant le studio, qui est la construction du journal,
22:11 ce qu'on voit à l'antenne, c'est 10-20% du travail.
22:15 C'est tout ce qu'il y a avant, c'est-à-dire construire le journal, l'écrire, articuler
22:20 les sujets, choisir les sujets.
22:23 Tout ce travail, la décriture, de construction du journal, de rythme.
22:27 C'est ça le gros boulot.
22:28 Et ça, d'avoir eu l'expérience radio avant, de l'avoir fait à une version réduite pour
22:34 les journaux radio, ça a été vraiment hyper essentiel dans mon écolage de présentatrice
22:40 télé.
22:41 Et après, l'aspect caméra est venu au fil du temps et assez naturellement.
22:48 Parce que je crois au final qu'au plus tu es naturelle, au mieux c'est.
22:53 Donc je me suis emparé du truc assez facilement.
22:56 Tu dis que tu ne peux pas trop dévoiler la suite de tes aventures sur RTL, parce qu'on
23:01 reprécise que tu restes bien sur RTL et que tu n'as pas vu pour la dernière fois le
23:05 27 octobre.
23:06 Tout à fait.
23:07 Et ce projet-là, on s'imagine, je me dis, les sujets royaux t'intéressent beaucoup.
23:11 Est-ce qu'on pourrait imaginer, dans le rêve des téléspectateurs qui rêveraient de voir
23:15 une émission comme Place Royale, est-ce que ce sera des choses qui t'intéresseraient ?
23:18 J'essaie un peu de voir vers où tu vas aller.
23:20 Tout est possible.
23:21 Mais ce sont ces sujets-là, parce que très clairement ça t'intéresse.
23:27 Il y a des sujets, tu n'as pas envie de les laisser passer.
23:30 Quand on voit tout ce qui se passe, chez nous, à un moment donné, ce n'est pas demain,
23:34 mais Elisabeth va monter sur le trône.
23:36 On sera peut-être toi et moi pensionnés d'ici.
23:37 Non, c'est vrai.
23:38 Mais en Angleterre, un moment, William va prendre l'orlais.
23:41 C'est des choses, j'imagine, que tu as envie de vivre et de faire vivre.
23:44 Oui, ces sujets-là m'intéressent, comme plein de sujets m'intéressent.
23:49 Je suis hyper attirée par les faits de société en règle générale, que ce soit la santé,
23:57 toutes les questions de développement personnel, de société en règle générale.
24:02 J'ai lancé il y a quelque temps un podcast qui s'appelle "Le changement X" et qui
24:06 traite de plein de faits différents qui sont moteurs de changement dans nos sociétés.
24:10 Tout ça m'intéresse.
24:11 Effectivement, j'ai une sensibilité royale.
24:14 Donc, s'il y avait ce projet-là, je serais contente d'en faire partie.
24:17 Et c'est vrai qu'il y a une nouvelle génération de princes et princesses aujourd'hui qui
24:27 pourraient faire de bons acteurs de ce genre d'émissions.
24:30 Bien sûr, d'une bonne émission.
24:31 Oui, il y a une nouvelle génération.
24:32 Il y a une question qu'on t'a beaucoup posée quand tu as annoncé ton départ, forcément.
24:36 Ton époux, Laurent Hollotte, on le connaît, il a présenté "J'étais bien bien avant
24:40 toi".
24:41 Il a été longtemps directeur de l'Info-RTL, il a quitté RTL l'année dernière.
24:44 Beaucoup de gens t'ont posé la question "Est-ce que ta décision était liée au départ
24:49 de Laurent ?".
24:50 Tu as répondu clairement "Non".
24:51 Cependant, quand Laurent est parti, est-ce que toi, tu t'es retrouvée dans une situation
24:56 inconfortable ?
24:57 Oui, mais deux secondes.
24:59 Mais oui.
25:00 Donc, il est évident que Laurent est mon mari.
25:05 Depuis combien de temps, vous êtes marié ?
25:08 On est marié depuis 12 ans.
25:10 Non, pas 12 ans.
25:11 On est vite ravie.
25:12 On est marié depuis 10 ans.
25:15 Mais on est ensemble depuis plus.
25:17 On a fêté nos 10 ans de mariage.
25:21 Donc, effectivement, quand il est parti, devoir revenir à la rédaction juste après, j'ai
25:27 dû prendre un peu sur moi.
25:28 Mais ça a duré vraiment le temps de revenir.
25:33 Ça n'a pas du tout joué dans ta décision non plus ?
25:35 Non, mais par contre, le fait que lui puisse ouvrir d'autres horizons dans sa vie professionnelle.
25:43 Moi, j'avais déjà cette réflexion qui était en marche chez moi.
25:48 Et le fait que lui puisse ouvrir d'autres portes, je me suis dit… En fait, chez moi,
25:53 je me suis dit "Il a de la chance de pouvoir écrire un nouveau chapitre".
25:57 Donc, c'est sûr que ça a peut-être alimenté chez moi l'envie de tester d'autres trucs
26:03 et de me dire "Ma vie professionnelle ne s'arrête pas au journal télévisé".
26:07 Et quelque part, c'est un accomplissement incroyable.
26:11 Je mesure vraiment la chance que c'est d'avoir présenté le journal.
26:14 Je ne veux pas passer pour une enfant gâtée.
26:16 C'est une chance inouïe.
26:19 Je sais qu'il y a peu de personnes qui font ce métier, que c'est un métier en vie.
26:23 Donc, je mesure la chance que j'ai.
26:25 Mais je n'ai pas envie de m'asseoir sur ce rêve-là.
26:27 Je me dis "Je vais avoir 40 ans.
26:30 C'est chouette dans une vie professionnelle de se mettre un peu en difficulté et de se
26:35 dire "Mais au fond, il y a peut-être plein d'autres choses que l'avenir me réserve".
26:38 Donc, son départ a ouvert chez moi encore plus la possibilité de…
26:43 Mais au fond, si je veux faire autre chose, c'est peut-être maintenant que je dois le faire.
26:47 Clairement, tu n'avais pas envie de mourir dans le fauteuil du présentateur du JT,
26:50 comme beaucoup, mais ce n'était pas du tout ton délire.
26:54 Non, et je ne me suis jamais vue éternelle dans ce poste-là.
26:58 Parce que j'ai envie d'apprendre.
27:02 En fait, j'ai envie d'apprendre d'autres trucs.
27:04 Je ne pense pas que je suis arrivée au summum de ce que je savais faire dans le journal télévisé.
27:10 Mais j'ai vraiment envie de me dire "Tiens, qu'est-ce que je développe comme autre compétence ?
27:17 Qu'est-ce que j'apprends comme truc que je ne sais pas encore faire ?
27:20 Est-ce que tu vas prendre des études par exemple ?
27:22 Ça pourrait, ça pourrait.
27:23 J'y ai pensé.
27:26 Au mois de septembre, j'y ai pensé et je me suis dit,
27:28 comme je savais que ce changement-là allait arriver,
27:30 je me suis dit "Ça va être tout en même temps".
27:34 Je suis assez perfectionniste, donc j'aime bien faire chaque chose bien.
27:39 Et j'avais envie de refermer ce chapitre correctement.
27:42 Et de ne pas tout mélanger.
27:44 Et donc d'avoir maintenant les mois devant moi,
27:47 pour à la fois travailler sur ce projet en préparation à RTL,
27:50 sur des projets personnels,
27:51 et puis d'aller chercher exactement dans peut-être de nouvelles études,
27:55 ce dont j'ai le plus besoin à la rentrée prochaine.
27:57 Là concrètement, tu ne pourras plus faire de reportages pour RTL ?
28:00 Si.
28:01 Si tu peux continuer à en faire,
28:02 pour t'envoyer sur des événements ou des choses comme ça ?
28:04 Oui, ça pourrait tout à fait.
28:07 Et le rôle d'experte dans certaines matières pourrait aussi...
28:15 Je pourrais revenir sur le plateau pour d'autres choses aussi.
28:19 Oui, c'est pas fermé à ces voeux-là.
28:22 Et on parlait de l'oranhologe,
28:22 mais comment c'était pendant des années de travailler avec ton mari,
28:25 qui était en plus ton supérieur hiérarchique ?
28:27 Est-ce que c'était difficile ?
28:28 C'était j'imagine peut-être plus difficile que pour d'autres ?
28:30 Oui.
28:31 T'as le rapport est différent forcément ?
28:33 En fait, au quotidien,
28:36 je ne devais jamais vraiment travailler avec lui.
28:38 On n'était pas dans le même bureau,
28:39 je n'avais jamais de...
28:41 Oui, mais c'est le chef de l'info.
28:43 Exactement.
28:44 Alors, je ne vais pas vous cacher que quand j'ai commencé à présenter le journal,
28:48 qui correspondait aussi au début de notre histoire,
28:51 ça n'a pas été facile pour moi
28:54 parce que je devais accepter qu'on puisse penser,
29:01 je ne pouvais pas contrôler ce que les gens pensaient,
29:02 mais je devais accepter qu'on puisse penser évidemment
29:05 que je devais mon poste
29:08 et le choix de me choisir comme joker
29:12 au fait qu'on était ensemble.
29:14 Donc j'ai dû affronter ça.
29:16 Je pense que ça m'a rendue plus forte
29:18 parce que ça m'a poussé à devoir prouver à tout le monde
29:21 que je ne devais pas ce choix-là
29:23 au fait que j'avais une relation avec Laurent.
29:26 J'ai dû prouver encore plus que c'était mes qualités professionnelles
29:31 qui avaient été décisives.
29:33 Et puis, ça nous a rendu fort aussi comme couple
29:37 parce que oui, à cette époque-là,
29:38 c'était pas confortable à la rédaction.
29:40 Ça a duré longtemps cette période-là ?
29:41 On te regardait peut-être un peu de travers ?
29:43 Oui, ça a duré un an et demi, un truc comme ça.
29:47 C'était pas confortable.
29:48 Franchement, je ne le recommande pas.
29:50 Je ne le recommande pas et dans ma vie,
29:52 je ne recommande,
29:54 on choisit pas de qui on tombe amoureux.
29:58 Je pensais jamais que j'allais tomber amoureuse de mon patron
30:01 qui avait 15 ans de plus que moi
30:03 et qui avait déjà trois enfants et qui était séparé.
30:05 C'était pas mon projet de vie affective.
30:09 Mais voilà, c'est une belle histoire.
30:12 Et on a deux filles,
30:14 on forme une chouette famille recomposée
30:16 et on a réussi à traverser toutes ces années
30:18 où on travaillait dans la même rédaction,
30:20 mais où tout le monde a bien vu par nos qualités professionnelles
30:22 et parce qu'on a été, je pense,
30:24 assez exemplaires sur la distance
30:30 qu'on pouvait mettre professionnellement entre nous deux.
30:34 Oui, il y avait un point d'honneur
30:37 à ce qu'on soit vraiment exemplaires là-dedans.
30:39 Et donc, ça nous a rendu plus forts professionnellement
30:44 et comme couple aussi.
30:45 Ça n'a été pas confortable les débuts.
30:47 Après, il y en a eu d'autres couples à RTL.
30:50 À travers les générations,
30:51 il y a eu beaucoup d'autres couples.
30:53 Donc finalement, après les gens se sont...
30:56 - Ah là, ils se sont passés à autre chose.
30:57 - Voilà, ils se sont passés à autre chose.
30:58 Et puis surtout, ça n'a pas été qu'une amourette.
31:01 Du coup, à un moment, on est passé du step...
31:05 On a passé le step d'après du ragot.
31:07 Une fois que tout le monde avait intégré ça,
31:09 voilà, après on a coulé de longues années
31:12 où professionnellement, ça s'est très bien passé.
31:14 - Et donc, vous avez une belle petite famille.
31:16 Vous avez deux jolies petites filles
31:18 qui sont grandes maintenant.
31:20 Théodora et Georgia, elles ont quoi ?
31:21 10 ans ? 7 ans ? 8 ans ?
31:23 - Oui, Théodora va avoir 10 ans en février
31:25 et Georgia en aura 8 en avril.
31:28 Elles sont trop grandes maintenant.
31:29 - Elles sont trop grandes déjà ?
31:30 - Non, ça passe vite.
31:32 L'enfance, vraiment, ça passe trop vite.
31:35 Quand on est dedans, c'est prenant.
31:38 Il y a une forme d'aliénation à la petite enfance
31:41 qui est fatigante.
31:43 Mais mon Dieu, qu'est-ce que ça passe vite.
31:44 Et quand je les vois tous les matins,
31:46 je leur dis "mais c'est quand que vous avez grandi ?"
31:48 "Arrêtez, Manon !"
31:49 - C'est trop mignon.
31:50 Mais on se souvient,
31:51 tu l'as dit dans ton message à Eurotest Spectateur
31:53 que tu les remerciais d'avoir été là
31:54 pour tout ce qui s'est passé dans ta vie professionnelle,
31:57 mais aussi personnelle.
31:59 On se souvient, il y a 6 ans de ça maintenant.
32:02 Théodora, malheureusement,
32:05 vous avez découvert un cancer du rein.
32:06 - Du rein, oui.
32:07 - Théodora qui avait à ce moment-là 2 ans et demi.
32:09 Tu t'es mise en retrait du métier,
32:11 ce qui est tout à fait normal.
32:14 À ce moment-là, d'en parler publiquement,
32:16 est-ce que ça t'a aidée ?
32:17 Ou pas forcément ?
32:19 Finalement, tu n'as pas réfléchi.
32:21 Tu as expliqué, tu t'es dit
32:22 "peut-être que ça va aider aussi d'autres familles".
32:24 - Ça ne m'a pas forcément aidée.
32:29 Et d'ailleurs, je n'en ai pas tellement parlé au moment même.
32:33 En fait, comme je me mettais en retrait du journal,
32:35 j'ai dû justifier.
32:38 Après, pendant son traitement,
32:41 qui a duré plus ou moins un an, une petite année,
32:43 je n'en ai pas tellement parlé.
32:45 On nous a demandé de participer au Télévis,
32:47 ça me semblait tout à fait normal de le faire.
32:49 Donc, on a témoigné pour le Télévis,
32:51 ça a eu pas mal d'écho.
32:53 Voilà, ça a eu pas mal d'écho.
32:57 Et j'en suis heureuse,
32:58 parce que je pense que c'était une bonne manière
33:00 de sensibiliser à l'importance de soutenir la recherche.
33:03 Théodora, elle a été clairement sauvée
33:05 parce que la recherche a fait des progrès
33:07 ces 30 dernières années.
33:08 Le cancer qu'elle a eu, un néphroblastome,
33:10 si elle l'avait eu à 30 ans,
33:11 ses chances de survie étaient faibles.
33:13 Et c'est vraiment un des cancers pédiatriques
33:15 sur lequel on a le plus progressé ces dernières années.
33:17 On a trouvé un traitement
33:19 et la chimiothérapie adéquates pour la sauver.
33:21 Donc, c'est vraiment...
33:25 Son histoire est exemplaire,
33:29 permet de montrer l'exemple
33:31 et l'importance de soutenir la recherche contre le cancer.
33:33 Donc, ça me paraissait tout à fait normal d'en parler
33:36 au moment du Télévis.
33:38 Après, on m'a pas mal sollicité aussi
33:40 quelques articles et tout ça.
33:41 Mais je n'ai jamais voulu non plus m'enfermer
33:44 dans ce rôle.
33:45 Je ne me sens pas plus légitime
33:48 ou plus porte-drapeau de la lutte contre le cancer
33:51 que toutes les personnes qui le vivent au quotidien.
33:52 Et malheureusement, ça touche toutes les familles au cancer.
33:55 Donc, je n'ai jamais voulu non plus m'enfermer
33:57 dans ce rôle-là de mère cancer.
33:59 Surtout que d'ailleurs,
34:00 c'est un combat que j'ai vécu évidemment
34:02 en première ligne avec ma fille.
34:04 Mais c'est ma fille qui a fait tout le travail,
34:07 qui est l'héroïne.
34:08 Donc, moi, je ne veux pas non plus voler
34:11 le rôle.
34:13 Moi, j'étais là en soutien.
34:14 Mais c'est ma fille qui était admirable.
34:17 Aujourd'hui, elle va super bien, Théodore Roy.
34:18 Et sa petite sœur, elle va super bien
34:20 parce que pour elle aussi,
34:20 c'était une période qui ne devait pas être facile.
34:22 C'était un bébé.
34:23 C'était vraiment un bébé.
34:24 Il y avait besoin d'attention aussi.
34:26 Mais ça, ça n'a pas changé avec les années.
34:29 Très vite après,
34:30 on m'a souvent pris un peu pour une malade de dire ça,
34:32 mais je le pense encore plus intensément que jamais.
34:37 Cette période-là,
34:38 cette année entre parenthèses
34:40 où j'ai arrêté le journal,
34:42 où j'étais 100% dédiée à mes filles,
34:45 a été une année fondatrice
34:48 et hyper lumineuse,
34:53 riche.
34:54 Et c'était une année merveilleuse,
34:57 malgré le cancer,
34:58 parce que j'ai eu la possibilité,
35:00 justement, et peu de mamans l'ont,
35:01 de me mettre à 100% avec mes filles.
35:05 Ma seconde, Georgia, qui venait de naître,
35:07 aurait dû aller à la crèche.
35:08 Et moi, j'aurais dû être au boulot toute la journée.
35:10 Et j'ai passé un an,
35:11 hormis les jours où on était à l'hôpital,
35:13 une année avec mes deux filles,
35:15 à jouer par terre sur le tapis du salon,
35:19 à remettre la maison sans dessus dessous
35:22 de jeux, de bricolages, de balades,
35:25 de moments de fusion familiale.
35:27 Et en fait, c'était une chance, malheureusement,
35:31 que ce soit le cancer,
35:32 mais ça a été une chance inouïe
35:34 de passer ces moments-là avec mes filles.
35:35 Et en fait, je dirais,
35:37 le fait de pouvoir...
35:39 Ça n'a pas été difficile d'arrêter le journal
35:41 et ça ne m'a pas manqué.
35:43 Et cette année-là, je me suis dit,
35:45 en fait, c'est évident qu'un jour,
35:48 si je dois faire le deuil du journal télévisé,
35:50 ce ne sera pas difficile pour moi
35:52 parce que je ne suis pas accrochée à l'antenne.
35:55 Absolument, ça n'a pas été difficile
35:58 de me mettre en retraite.
35:58 - Est-ce que dans un monde idéal,
35:59 tu pourrais être mère au foyer, simplement ?
36:03 - J'aurais...
36:06 J'aurais pu, sur les premières années
36:08 de la vie de mes enfants, franchement,
36:09 j'aurais pu.
36:10 Je crois que maintenant,
36:11 je vois qu'elles ont grandi.
36:13 Elles ont toujours autant besoin de moi.
36:14 Et le journal de 13 heures était une bénédiction
36:16 parce que je...
36:17 - Pour les enfers.
36:17 - Voilà.
36:18 Je commençais tôt, mais je terminais tôt.
36:19 Et j'ai été chercher mes filles
36:21 tous les jours à l'école
36:22 de toutes ces années de journal de 13 heures.
36:25 Donc, c'est une chance inouïe.
36:27 En fait, en arrêtant le journal,
36:28 je risque de bousculer cet équilibre
36:32 qui est pourtant une chance.
36:35 Mais maintenant, je vois que les filles grandissent
36:37 et elles, même si je suis convaincue
36:39 qu'on a besoin de ces parents au quotidien,
36:42 elles auront...
36:43 Nos enfants ont vite moins besoin de nous aussi.
36:45 Et donc, je pense que c'est aussi essentiel
36:48 dans une vie de femme ou d'homme
36:49 de s'accomplir professionnellement
36:51 et d'avoir d'autres choses
36:52 qui nous nourrissent intellectuellement,
36:56 de ne pas s'enfermer peut-être
36:58 dans ce rôle de parent au foyer,
37:00 même si j'ai énormément de respect
37:02 pour ce rôle-là.
37:02 Et j'ai beaucoup de copines
37:04 qui sont mères au foyer
37:05 et qui m'ont énormément inspirée
37:08 dans la maman que je suis.
37:10 Tu dis des choses qui te nourrissent.
37:11 Toi, depuis plusieurs années,
37:13 tu fais très attention,
37:14 tu as lancé des podcasts aussi,
37:15 tu fais très attention au mieux vivre
37:17 de manière un peu plus écologique,
37:19 plus regardante à la planète,
37:21 aux jeunes générations.
37:22 À un moment, tu avais lancé aussi
37:24 cette opération où tu as dit
37:25 que tu allais vivre sans acheter
37:26 de vêtements neufs.
37:27 - Oui, j'ai fait ça pendant un an.
37:29 - Un an ?
37:30 Mais tu pourrais tenir à vie comme ça ?
37:34 - Je pourrais tenir à vie
37:36 un an sans vêtements...
37:38 D'ailleurs, c'est le cas,
37:39 je ne l'achète plus jamais,
37:42 excepté de temps en temps
37:43 pour mes enfants,
37:44 parce que les vêtements d'enfants
37:45 coûtent quand même vraiment cher,
37:47 de fast fashion.
37:48 Donc je pourrais tenir à vie
37:51 pas de vêtements neufs,
37:53 en tout cas que avec des vêtements
37:55 en production éthique européenne
37:59 ou seconde main.
38:00 Je pense qu'aujourd'hui,
38:02 même si c'est des vêtements
38:02 qui coûtent un peu plus cher,
38:04 on a une offre qui nous permet
38:05 facilement de renoncer
38:08 à la fast fashion,
38:09 parce que les alternatives
38:10 de marques plus éthiques,
38:12 plus engagées, avec une production
38:14 plus responsable et le seconde main.
38:16 Moi, je vis avec des vêtements
38:18 de seconde main et c'est mes achats
38:19 que je trouve les plus...
38:22 Ce que je préfère.
38:22 - Justement, qu'est-ce qui t'a donné
38:24 l'idée de parler plus ouvertement
38:26 à travers des podcasts
38:26 de ce mode de vie,
38:28 d'essayer d'un peu expliquer aux gens
38:29 comment changer son mode de vie
38:31 au quotidien, ce qui n'est pas évident.
38:32 Toi, tu voyages beaucoup à vélo.
38:34 - Oui.
38:35 - Tu dois faire Bruxelles, Bruxelles,
38:36 c'est plus évident, évidemment.
38:37 - Oui, évidemment.
38:38 Alors, j'habite à Bruxelles,
38:39 ça facilite.
38:41 Mais effectivement,
38:41 je suis cycliste au quotidien.
38:45 En fait, j'ai voulu en parler
38:46 et en faire l'objet d'un podcast
38:47 parce que je me rendais compte
38:49 que, notamment sur les réseaux sociaux,
38:51 beaucoup de personnes disaient
38:52 "Ah, mais comment tu fais ça ?"
38:54 Et en fait, l'exemple donne envie.
38:57 On se dit "Tiens, mais si même elle,
38:58 qui présente le journal télévisé,
38:59 elle arrive à venir tous les matins
39:01 en vélo avec son poncho de pluie,
39:03 son casque et tout,
39:04 bon, c'est que ça doit être faisable."
39:06 Les gens pensaient peut-être
39:07 que j'arrivais toute brochée
39:08 et maquillée au journal,
39:09 mais ce n'est pas le cas.
39:12 Et donc, la force de l'exemple
39:13 est importante.
39:15 Et aussi, je pense que dans le changement,
39:17 quand on commence à modifier
39:18 quelque chose dans sa vie,
39:20 le plus difficile, c'est le premier pas.
39:22 Et quand on commence à changer
39:23 une première chose,
39:24 en fait, tout après fonctionne en domino.
39:26 Moi, j'ai commencé à vélo.
39:29 Je me suis dit...
39:30 D'abord, j'ai acheté un vélo
39:31 et puis je me suis dit
39:32 "En fait, je suis capable,
39:33 je n'utilise quasi plus ma voiture,
39:34 je suis vraiment capable
39:35 de passer à 100% en vélo."
39:37 Et puis, j'ai commencé à faire
39:37 mes courses en vrac.
39:39 Et là, je me suis dit "Mais en fait,
39:41 je ne vais pas aller acheter
39:42 mes courses en vrac local,
39:44 bio, tout bazar avec une grosse voiture.
39:45 Ça n'a pas de sens.
39:46 Donc, je vais y aller en vélo."
39:48 Et puis, une fois qu'on achète
39:48 ses courses en vrac, on se dit
39:49 "Mais enfin, on commence à questionner
39:51 alors la façon dont on s'habille."
39:53 Moi, j'adore la mode et je me suis dit
39:54 "Mais je ne peux pas continuer
39:55 à participer à cette industrie
39:57 qui est aussi polluante."
39:57 Donc, on change la façon dont on s'habille.
40:00 En fait, moi, ça a commencé
40:01 surtout par l'alimentation de mes filles.
40:03 Quand je suis devenue maman,
40:04 j'ai voulu leur donner
40:05 la meilleure alimentation possible.
40:06 Donc, j'ai commencé à shifter en bio.
40:09 Et puis, en fait,
40:10 quand on commence comme ça
40:10 à détricoter nos gestes du quotidien,
40:14 on se rend compte
40:14 que c'est un cercle vertueux.
40:16 On a envie d'en faire plus
40:17 parce que quand on roule au vélo
40:18 au quotidien l'année,
40:19 ce n'est pas pour aller prendre
40:20 12 fois l'avion après pendant l'année.
40:23 On se dit "Mais je n'ai pas fait
40:23 tous ces efforts-là pour après,
40:25 pour un an, prendre l'avion."
40:27 Donc, on prend encore l'avion,
40:28 mais on essaye de le prendre
40:29 qu'une fois par an, par exemple.
40:31 Voilà.
40:32 - Et tu le dis, tu en parles
40:33 sur tes réseaux sociaux.
40:34 Tu viens de renoncer à ta carte de presse.
40:36 Ça fait partie aussi
40:37 un petit peu de l'avenir aussi.
40:38 Renoncer à ta carte de presse,
40:39 ça veut dire que tu es plus libre
40:41 de dire ce que tu veux aussi
40:42 sur les réseaux sociaux
40:43 et peut-être d'avoir un rôle
40:44 davantage d'influenceuse.
40:45 Est-ce que c'est un des objectifs ?
40:46 - Non, ce n'est pas mon objectif
40:48 d'être influenceuse ou en tout cas
40:50 de vivre de placement de produits.
40:53 Pas du tout.
40:53 Ce n'est pas cette idée.
40:54 Ce n'est pas dans cette optique-là
40:55 que je le fais.
40:56 Mais c'est vrai qu'en fait,
40:58 la carte de presse, être journaliste,
41:00 c'est formidable.
41:01 C'est aussi une grande responsabilité.
41:03 Comme je le disais,
41:03 je pense qu'à l'heure où
41:05 on est bombardé de contenus,
41:07 je pense que c'est important
41:08 pour le public d'arriver
41:09 à faire la différence
41:10 entre du contenu
41:10 qui est purement journalistique
41:12 avec une carte de presse,
41:13 c'est-à-dire avec une vraie objectivité
41:16 distant journalistique
41:17 et puis du contenu
41:18 qui peut être sponsorisé
41:21 ou du contenu qui peut être juste
41:22 qui vient juste du personnel,
41:25 de son propre avis, qui est moi.
41:26 Donc c'est plus ça
41:27 que j'ai envie de faire,
41:28 c'est-à-dire la carte de presse,
41:30 même si ça protège une profession
41:32 et c'est essentiel,
41:34 peut aussi nous enfermer
41:35 dans une étiquette de journaliste.
41:37 Et c'est-à-dire que moi, à l'X,
41:39 parfois je ne pouvais pas donner
41:41 à 100% mon avis.
41:43 Je ne pouvais pas être à 100%
41:44 non plus transparente,
41:46 positivement ou négativement
41:47 vis-à-vis des choses
41:48 parce que je devais toujours avoir
41:49 une forme de distance journalistique.
41:51 Le fait de renoncer à ma carte de presse
41:52 me permet d'être finalement
41:54 encore plus libre vis-à-vis
41:56 des marques,
41:59 des choses que je fais
42:00 ou des choses que j'ai envie de véhiculer.
42:03 Alors il se peut,
42:04 et dans les projets futurs
42:05 que j'ai, de développement
42:08 de marques, de choses comme ça,
42:10 la carte de presse ne pouvait plus
42:11 être compatible avec ça.
42:13 Et donc...
42:13 - Oui, c'est une erreur
42:14 d'éthnologie qu'elle se fera.
42:15 - Et donc c'est par souci
42:16 de transparence
42:18 et parce que sur les réseaux sociaux,
42:20 on doit se conformer
42:21 aux règles juridiques
42:23 qui en vigueur
42:24 sur les réseaux sociaux.
42:26 Et donc voilà,
42:26 c'est un peu un sacrifice
42:28 parce que voilà,
42:29 c'est ma nature profonde
42:29 de journaliste.
42:30 J'ai fait des études là,
42:31 ça fait 17 ans que je le fais,
42:32 mais je suis aussi attachée
42:34 à la déontologie
42:35 donc je n'ai pas envie de la contourner.
42:37 - Et je termine avec ça, Alix,
42:38 quand est-ce qu'on saura
42:40 à quoi ressembleront
42:40 tes prochains projets
42:42 et ton futur gros projet sur RTL ?
42:44 - Je dirais...
42:46 Encore un peu de patience, Charlotte.
42:48 Je sens que tu trépignes.
42:49 - Je trépigne d'impatience.
42:50 Je dirais la rentrée 2024.
42:53 Là, on va avoir deux mois
42:54 de gros boulot.
42:56 On verra peut-être...
42:57 On n'aura peut-être pas l'impression
42:58 que je travaille, mais je travaille.
43:00 - C'est bien de le dire.
43:01 - Et je pense, même, j'espère,
43:04 je peux quasiment l'affirmer
43:06 qu'à la rentrée 2024,
43:07 ce sera lancé.
43:09 - Bon, et je te laisse le mot de la fin
43:10 si tu as quelque chose à dire, Alix.
43:13 - Non, mais ce que j'ai à dire,
43:15 ce serait répétitif
43:16 avec ce que j'ai déjà dit
43:17 dans mes au revoir à l'antenne.
43:21 Merci pour la grande bienveillance
43:24 de tous les téléspectateurs,
43:26 auditeurs, lecteurs
43:29 à tous les moments de ma vie
43:30 personnelle et professionnelle,
43:31 parce que ces derniers temps,
43:32 j'ai été vraiment...
43:33 J'ai dû prendre 48 heures
43:36 pour répondre à chacun des messages
43:37 que j'ai reçus.
43:38 J'étais inondée de messages
43:40 et ça m'a vraiment touchée au cœur
43:42 et surtout, ça me porte pour la suite.
43:44 Mais j'ai une grosse pression
43:45 parce que tout le monde va me dire
43:46 "Oh, ça va être super,
43:47 la suite, ça va être super."
43:48 Mais voilà, je formule le vœu
43:50 que la suite soit aussi enrichissante
43:52 que toutes les années
43:54 que je viens de passer
43:54 au journal télévisé.
43:55 - On te le souhaite
43:56 et on te remercie beaucoup, Alix.
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