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  • 25/10/2023
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Le Général Olivier Passot, spécialiste du Moyen-Orient, répond aux questions de Dimitri Pavlenko.
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Transcription
00:00 - Il est 7h12 sur Europe 1, Dimitri Pavlenko, vous recevez ce matin le général de brigade Olivier Passot.
00:05 - Bonjour général.
00:07 - Bonjour général.
00:08 - Bonjour monsieur Pavlenko.
00:09 - Bienvenue sur Europe 1, vous êtes aussi chercheur associé à l'Institut de recherche stratégique de l'école militaire, l'IRSEM,
00:15 ancien officier des troupes de marine, vous avez été chef de liaison à la FINUL, c'est la force onusienne de maintien de la paix au Liban,
00:22 avec un volet important de relations avec les forces de défense israéliennes que vous connaissez bien,
00:27 Tsaal, au seuil d'un engagement de grande ampleur dans la bande de Gaza pour détruire militairement le Hamas,
00:35 alors c'est en tout cas l'objectif annoncé.
00:37 Emmanuel Macron est dans la région, général Passot on va en parler, mais d'abord du point de vue strictement militaire.
00:44 Où en sommes-nous ce matin, Olivier Passot, de cet assaut sur Gaza ? Est-il imminent ?
00:52 - Toujours difficile de le dire, le déclenchement d'une opération de cette envergure s'inscrit dans le cadre d'un dialogue permanent
00:58 entre le chef d'état-major et l'échelon politique.
01:01 Le chef d'état-major propose des options militaires qui sont validées ou non par le Premier ministre,
01:06 donc en l'occurrence monsieur Netanyahou, en fonction des impératifs politiques et diplomatiques.
01:10 Aujourd'hui, le cabinet de guerre est quand même divisé, il y a des consultations diplomatiques importantes, le ballet des chefs d'état,
01:17 le président Biden en tête qui appelle à la modération, des accords probables au sein du cabinet.
01:24 On a quand même Netanyahou qui est très critiqué, affaibli, et qui doit composer avec des éminents spécialistes militaires
01:33 que sont les ministres de la Défense, et deux anciens chefs d'état-major, Benny Gantz et Aysen Cote.
01:41 Et puis bien entendu la question des otages qui vient perturber le tempo des opérations.
01:47 - C'est vrai que les tensions apparemment sont très vives au sein du gouvernement israélien,
01:51 semble-t-il Benyamin Netanyahou lui-même freine des cas de fer sur cette opération militaire alors qu'il passe pour un faucon,
01:57 et de l'autre côté vous avez l'état-major qui semble vouloir absolument y aller.
02:01 Peut-être Olivier Passot, chose dont on peut parler avec un peu plus de certitude,
02:06 qu'est-ce que connaît exactement de Sahal de Gaza ?
02:09 Parce que la dernière opération, la dernière incursion de l'armée israélienne dans Gaza, d'envergure,
02:14 bien sûr c'était en 2014, ça remonte,
02:16 alors il y a eu des incursions récentes, des petites incursions ces derniers jours,
02:20 mais rien qui permette de dire que véritablement l'armée israélienne sache exactement où elle met les pieds.
02:25 - C'est vrai, par rapport à la Cisjordanie qui est un terrain de jeu, passez-moi l'expression, des FDI, des forces de défense israéliennes,
02:35 Gaza est une sorte de trou noir, et on l'a vu avec le 7 octobre, où ils ont été surpris,
02:40 l'appareil sécuritaire a été extrêmement surpris,
02:44 toutefois ce n'est pas tout à fait un trou noir puisqu'ils ont quand même une activité de renseignement qui est intense,
02:52 surtout maintenant avec le déclenchement de la campagne aérienne,
02:58 qui n'est pas seulement à partir de bombardiers, mais également qui met en œuvre
03:02 des quantités de capteurs électromagnétiques, images,
03:08 et puis évidemment l'activation des réseaux au sol.
03:12 Ils ont aussi capturé, pardon, ils ont juste capturé des combattants du Hamas,
03:20 qui sont restés vivants et qui sont maintenant aux mains des Israéliens,
03:25 ces gens-là vont vouloir apporter beaucoup d'informations.
03:27 - Est-ce qu'on a la certitude d'abord qu'il y aura une opération aéro-terrestre d'envergure,
03:32 une offensive de type conventionnel ?
03:33 Effectivement, il y a ce chiffre énorme, 360 000 soldats et réservistes israéliens
03:38 déployés autour de la bande de Gaza, et qui ont noué une nasse extrêmement serrée,
03:43 plus d'eau, plus de carburant, plus d'électricité,
03:45 ça vaut beaucoup de critiques d'ailleurs à Israël à l'échelle internationale.
03:50 Est-ce qu'on est sûr que ça va se passer de la sorte ?
03:53 Ou est-ce qu'on peut envisager que ça se passe de manière différente,
03:56 avec des opérations beaucoup plus ciblées, de type antiterroriste ?
04:00 Olivier Passot.
04:02 - Alors d'abord, les 360 000 ou plus soldats israéliens ne sont pas tous cantonnés dans le Sud,
04:10 puisque Israël doit également se garder du front nord,
04:14 qui est un front extrêmement menaçant, ils ont évacué la frange des 5 km, la Cisjordanie,
04:19 donc ces foyers qui correspondent à des commandements israéliens
04:23 mobilisent plusieurs dizaines de milliers d'hommes, voire peut-être 100 000 chacun.
04:29 Ensuite, s'agissant de Gaza, en réalité, tout dépend de l'objectif qui va être fixé,
04:36 qui va être choisi par l'échelon politique,
04:38 s'il s'agit vraiment, comme on l'entend dans le langage public, d'éradiquer le Hamas,
04:43 Israël ne pourra pas faire l'économie d'une opération terrestre ou aéroterrestre.
04:47 - Comment vous décodez par ailleurs, Général Passo, la proposition du président de la République, Emmanuel Macron,
04:53 d'étendre la coalition anti-Daesh, cette opération Shamal, qui oeuvre en Irak depuis maintenant près de 10 ans,
04:59 de l'étendre à la lutte contre le Hamas ?
05:01 Alors, on a vu qu'il y avait des réserves sur le plan politique,
05:04 mais d'un point de vue tactique, d'un point de vue militaire, est-ce que ça vous paraît pertinent ?
05:11 - J'éviterais d'aller sur ce terrain-là, parce que je suis le président Macron et le chef des armées,
05:17 et je me garderais bien de contester toute orientation,
05:22 mais l'apport de la coalition anti-État islamique sera un apport, je dirais, marginal de toute façon,
05:30 parce que les forces, les capacités de combat sont beaucoup plus faibles
05:37 que lorsque l'opération a été lancée en 2015.
05:42 Aujourd'hui, c'est surtout une opération de renseignement.
05:44 Il y a également une composante civile, puisque cette coalition est chargée de lutter contre les financements illicites
05:52 et les sources de financement du terrorisme. Donc à ce titre-là, effectivement, elle peut contribuer.
05:56 - Dernière question, rapidement. Vous avez évoqué le Nord, vous avez évoqué le front libanais,
06:01 le Hezbollah, qui exerce une pression dosée, on va dire pour le moment, sur Israël.
06:06 Il n'y a pas vraiment d'engagement majeur. Le chef Hassan Nasrallah du Hezbollah n'a rien dit depuis le 7 octobre.
06:12 Comment vous interprétez-vous ce silence, Général Passot ?
06:16 - Le Hezbollah et les Israéliens n'ont pas à gagner, en réalité, l'ouverture d'un front, d'une guerre entre les deux protagonistes.
06:28 Le Hezbollah, on le sait, c'est une force politique et sociale, en plus d'être une force militaire.
06:34 Donc les Libanais n'ont pas envie de rentrer dans une confrontation Israël dans laquelle ils vont perdre beaucoup.
06:40 Le Hezbollah est un acteur puissant. Il contrôle déjà énormément de leviers au Liban. Il va perdre beaucoup.
06:47 Du côté israélien, l'ouverture d'un front, ça serait divertir une grande partie de l'énergie et des capacités de combat vers le Nord.
06:57 Donc ce n'est pas dans leur intérêt. Donc je pense que Nasrallah est à l'affût.
07:02 Pour l'instant, il porte des coups, comme vous l'avez dit, calibrés, mesurés, auxquels Israël répond de manière tout autant calibrée.
07:13 Je pense que pour l'instant, les deux ont joué le service minimum.
07:20 - Merci Général Olivier Passot. Merci d'être venu nous voir, de nous parler ce matin sur l'antenne d'Europe 1. Bonne journée à vous.

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