Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • il y a 2 ans

Visitez notre site :
http://www.france24.com

Rejoignez nous sur Facebook
https://www.facebook.com/FRANCE24

Suivez nous sur Twitter
https://twitter.com/France24_fr#

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00 -Question de l'aide humanitaire avec vous, Lucille Marbot.
00:03 Vous êtes notre invitée du jour,
00:05 porte-parole du CICR à Paris,
00:06 le Comité international de la Croix-Rouge.
00:09 Un mot, peut-être, pour commencer,
00:11 de ces premiers camions qui sont arrivés à Gaza.
00:14 On commentera dans un instant leur nombre.
00:17 Mais cette aide humanitaire, déjà,
00:19 elle était désespérément attendue par les Palestiniens.
00:22 -Tout à fait. C'est une bonne nouvelle
00:24 que maintenant, nous avons chaque jour des convois qui rentrent,
00:28 car la situation pour la population civile à Gaza
00:30 est absolument désespérée en termes de besoin de nourriture,
00:34 de médicaments, afin que les hôpitaux puissent continuer
00:37 à soigner tous les patients qu'ils ont.
00:39 Il y a tous les jours un nouvel afflux de blessés.
00:42 Il faut que le personnel médical puisse faire leur travail.
00:45 L'accès à l'eau potable est extrêmement problématique.
00:50 Nous saluons le fait que, bien entendu,
00:52 il y a déjà ces trois convois qui sont passés,
00:55 mais cela ne suffit absolument pas.
00:57 Comme le disaient d'ailleurs les agences de l'ONU,
01:00 tous les opérateurs humanitaires sur place,
01:03 il faut absolument qu'un flot continue,
01:05 qu'on se poursuive et qu'il y ait...
01:07 Que ce soit de façon pérenne,
01:09 que de l'assistance rentre pour soulager absolument
01:12 les besoins immenses de la population civile à Gaza.
01:16 -Les Nations unies et tous les autres organismes
01:19 qui estiment que cette aide n'est pas à la hauteur des besoins,
01:23 pour indication, cette camion hier vint la veille.
01:27 L'ONU réclame au moins 100 camions par jour
01:29 pour les Gazaouis, absolument privés de tout.
01:32 Vous êtes d'accord avec ces chiffres ?
01:34 Vous parlez d'aide en trompe-l'œil ?
01:36 -Ecoutez, de toute façon, il y a de l'aide qui rentre.
01:39 C'est l'essentiel, mais comme je le dis,
01:42 c'est absolument insuffisant.
01:44 Il faut imaginer que là, il s'agit de pouvoir répondre
01:47 aux besoins vitaux de plus de 2 millions de personnes
01:50 qui sont à Gaza. C'est absolument immense.
01:52 Ca fait depuis maintenant longtemps
01:54 que toutes les organisations, dont le Comité international
01:57 de la Croix-Rouge, tirent les sonnettes d'alarme.
02:00 Espérons que ce flux se poursuive,
02:02 qu'il devienne de plus en plus conséquent.
02:05 C'est vraiment ce qu'il faut aujourd'hui
02:07 pour pouvoir résoudre cette crise humanitaire
02:09 qui est vraiment effroyable aujourd'hui à Gaza.
02:12 L'autre chose qu'il nous faut, c'est un espace sécurisé
02:15 pour pouvoir opérer.
02:16 C'est très bien que les approvisionnements,
02:19 que les vivres arrivent, mais il faut maintenant,
02:22 distribuer toute cette assistance.
02:24 -Justement, c'est la question qui se pose,
02:26 et celle aussi peut-être que se posent les Israéliens
02:29 qui autorisent ou non cette aide.
02:31 Comment s'organise la distribution
02:33 de cette aide humanitaire aujourd'hui ?
02:36 -Alors, nous, nous avons nos collègues
02:38 du Croissant rouge palestinien,
02:40 qui étaient dès samedi, en fait, à Rafah
02:43 pour justement coordonner, commencer à amener
02:46 aux entrepôts, commencer à amener également
02:49 à certains centres de déplacer l'assistance.
02:52 Mais ce que l'on pense également,
02:54 c'est qu'il y a toute la population qui est restée au nord,
02:57 qu'il faut pouvoir assister.
02:59 Il y a des personnes qui ne sont pas parties
03:01 parce qu'elles ne le peuvent pas.
03:03 On pense aux patients dans des hôpitaux.
03:06 Si on les déplace, ils risquent de mourir.
03:08 Il y a des personnes âgées, des personnes avec des handicaps
03:12 qui ne peuvent pas quitter leur domicile.
03:14 Mais il y a aussi des personnes qui souhaitent rester.
03:18 Toutes ces personnes sont protégées
03:20 par l'assistance. Donc, pour que nous, opérateurs humanitaires,
03:23 nous puissions les atteindre, leur amener le minimum essentiel
03:27 dont ils ont besoin, il nous faut également des pauses
03:30 dans les combats afin de pouvoir acheminer
03:33 toute cette assistance qui commence à arriver,
03:35 certes au compte-gouttes, mais qui commence à arriver.
03:39 -Le fameux cessez-le-feu humanitaire
03:41 que réclame encore Joseph Borrell et que vont probablement réclamer
03:45 les 27 chefs de la diplomatie européenne,
03:47 pour le moment, vous qui parlez du Nord,
03:51 de la bande de Gaza, Israël continue d'appeler
03:54 les populations civiles et on imagine aussi
03:57 les humanitaires avec, à descendre, à rejoindre le Sud.
04:01 Quel est le mot d'ordre donné aux humanitaires ?
04:03 S'il y en a un, on en entendait un tout à l'heure expliquer,
04:07 on va rester sur place ?
04:09 -Nos collègues, nous avons plus de 100 employés
04:12 qui sont actuellement à Gaza.
04:14 Beaucoup se sont déjà mis en sécurité au Sud.
04:16 Nous, ce que nous demandons, c'est de pouvoir continuer
04:19 à opérer au Nord.
04:21 Comme je vous le disais, la population civile
04:23 a le droit de l'assistance et tout le monde ne va pas partir.
04:27 Il faut déjà prendre en compte le fait qu'il va y avoir
04:30 des personnes qui vont avoir besoin d'être assistées.
04:33 Il va falloir acheminer des médicaments
04:35 dans les hôpitaux qui sont au Nord.
04:37 Nous, humanitaires, le CISR est prêt à pouvoir assister
04:41 la population qui est restée.
04:43 Mais pour cela, il nous faut des conditions sécuritaires
04:46 et, bien entendu, la vie de nos collègues,
04:49 comme également pour tous les secouristes mobilisés
04:54 du croissant rouge palestinien et tous les opérateurs humanitaires.
04:59 Il y a un droit à l'assistance,
05:01 il y a également une protection nécessaire
05:03 de la mission médicale.
05:05 C'est un sanctuaire, il doit être épargné
05:07 et les patients ne peuvent pas être déplacés aujourd'hui,
05:10 de nombreux de ces hôpitaux.
05:12 C'est vraiment le message, c'est que nous, nous restons.
05:16 Nous avons également des équipes prêtes à être déployées.
05:19 Une autre demande que nous avons,
05:20 c'est l'assistance qui rentre.
05:22 Nous avons également besoin de plus de personnel.
05:25 Si vous pensez, depuis deux semaines,
05:27 dans les hôpitaux, le personnel médical est à genoux.
05:30 Ils font face à des afflux constants de blessés.
05:33 Il y a également toutes les personnes atteintes de maladies chroniques.
05:37 On a besoin de pouvoir les relayer et les soulager.
05:40 Nous avons là aussi toute une équipe mobile de chirurgiens
05:43 prêtes à être déployées avec des infirmières
05:45 pour pouvoir travailler dans les hôpitaux
05:48 et pouvoir éviter des morts évitables.
05:51 -Situation humanitaire sur le plan médical désasteuse
05:54 qu'on tente de couvrir au mieux depuis Paris,
05:58 avec aussi des relais sur place.
06:00 Les Nations unies indiquaient, par exemple,
06:02 ces 120 nouveaux-nés en couveuse dans les hôpitaux de Gaza
06:06 en danger en raison d'une grave pénurie de carburant.
06:09 Ca fait partie des choses très concrètes.
06:13 -Tout à fait. Il faut à tout prix trouver aujourd'hui
06:16 une solution au manque d'électricité et d'énergie qu'il y a à Gaza.
06:19 Car sans électricité, sans carburant,
06:21 ce sont les hôpitaux qui ne peuvent plus fonctionner,
06:24 les bébés dans les couveuses qui vont mourir,
06:27 pour être extrêmement concrets.
06:29 Mais c'est également les centres de désalinisation
06:32 qui pourraient se remettre à fonctionner
06:34 et soulager un peu aujourd'hui le problème de l'accès à l'eau potable,
06:38 qui devient absolument dramatique.
06:40 Nos collègues disent que les personnes se mettent à boire
06:43 de l'eau de mer.
06:44 Et à terme, là, nous pouvons avoir vraiment un risque
06:47 d'épidémie liée justement à l'eau, qu'il faut à tout prix éviter.
06:51 Il faut également se souvenir
06:53 que la majorité de la population à Gaza est extrêmement jeune.
06:56 La majorité a moins de 18 ans.
06:58 Et les enfants, eux, sont nettement plus vulnérables, en fait,
07:01 face à un manque d'eau potable.
07:03 Les diarrhées, tout simplement, tuent des enfants de bas âge.
07:07 Donc il faut à tout prix également pouvoir résoudre
07:10 cette question du manque d'électricité
07:12 et pouvoir remettre en marche des infrastructures civiles,
07:16 vitales pour la population, dont l'électricité.
07:18 -Comment œuvrez-vous en tant qu'ONG
07:21 pour tenter de convaincre, justement, on imagine Israël,
07:24 d'accélérer le rythme ?
07:25 On parle de livraison de fuel.
07:27 On sait que les Taïbros redoutent
07:29 que cette aide n'aille pas à destination des Palestiniens,
07:33 mais du Hamas. Quelle garantie apporter ?
07:35 -Ecoutez, le comité international de la Croix-Rouge
07:38 œuvre depuis plus de 160 ans dans des terrains de conflit.
07:41 Et il y a toujours un risque d'instrumentalisation
07:44 de l'assistance et de l'aide,
07:46 que nous arrivons parfaitement après à résoudre,
07:49 car nous sommes une organisation indépendante.
07:51 Nous sommes depuis 1967 à Gaza.
07:53 Nous connaissons très bien le terrain,
07:55 nous savons très bien où sont les besoins
07:58 et nous savons très bien comment acheminer
08:00 cette assistance aux personnes dans le besoin.
08:03 -Qu'est-ce qui n'est pas réel, selon vous, aujourd'hui ?
08:06 -Notre responsabilité, c'est de s'assurer
08:08 que l'assistance arrive aux personnes qui en ont besoin.
08:11 L'autre chose que je voulais également rappeler,
08:14 c'est que parmi, après, il y a tout le travail d'assistance
08:17 et d'action humanitaire directe,
08:19 le CISR a également un travail de diplomatie humanitaire
08:22 qu'il mène auprès des partis au conflit.
08:25 Nous leur rappelons toutes leurs obligations.
08:27 Je le rappelle,
08:28 la population civile a le droit à de l'assistance.
08:32 Ce n'est pas de la charité,
08:34 c'est une obligation de la part des partis
08:37 d'assurer le minimum vital pour la population civile.
08:40 Mais ce que nous faisons également,
08:42 c'est que nous mobilisons plus largement
08:44 que les partis impliqués dans le conflit.
08:47 Nous parlons également à d'autres Etats,
08:49 car les conventions de Genève,
08:51 ce qu'on appelle le droit international humanitaire,
08:54 ce sont les Etats qui les ont signés, ratifiés.
08:56 Il y a une obligation de la part de tous les Etats dans le monde,
09:00 en commun, aux 4 conventions de Genève,
09:02 qu'elles doivent respecter, les conventions,
09:05 mais également les faire respecter.
09:07 Elles aussi doivent œuvrer
09:09 à ce que soit vraiment mis, soit implémenté
09:11 le droit international humanitaire,
09:14 dont aujourd'hui garantir l'assistance
09:16 pour la population civile de Gaza.
09:18 -Vous leur rappelez
09:19 cette réglementation internationale.
09:23 On a, nous aussi, insisté sur ce point.
09:26 J'aimerais, pour conclure, vous faire commenter ce chiffre.
09:30 Je crois que le seuil symbolique
09:32 des 5 000 morts palestiniens venait d'être franchi.
09:35 Aujourd'hui, on va parler dans un instant
09:37 de ces frappes qui s'intensifient du côté d'Israël.
09:40 -C'est une escalade de violence inouïe
09:44 qu'on n'a pas vue en Israël et à Gaza
09:47 depuis extrêmement longtemps.
09:48 Nous déplorons les morts de tous les côtés,
09:51 les blessés de tous les côtés.
09:53 En fait, ce chiffre démontre à quel point
09:56 il faut urgemment œuvrer
09:58 à une forme de désescalade,
10:00 en tout cas que les civils soient épargnés.
10:02 Ce ne sont pas des combattants.
10:04 Ils ne doivent pas être attaqués.
10:06 Il ne faut pas que les infrastructures civiles
10:09 soient endommagées.
10:10 Ce chiffre démontre encore plus l'urgence
10:13 à ce qu'il y ait un meilleur respect, finalement,
10:15 du droit international humanitaire.
10:17 -Merci beaucoup, Lucie Marbeau.

Recommandations

6:37
FRANCE 24
il y a 4 semaines