00:00 C'est une course avec une grosse fréquence par rapport à d'autres événements de voile en France.
00:06 C'est certainement la Transat à laquelle j'ai le plus participé, c'est la Transat Jacques Vabre dans ma carrière,
00:13 avec des bateaux différents. Je trouve que c'est une super formule de réunir comme ça deux marins d'horizons parfois différents,
00:21 mais deux marins qui ont à chaque fois une sacrée expérience,
00:24 deux marins qui sont capables de mener ces bateaux-là en solitaire et qui se réunissent et qui apprennent l'un de l'autre,
00:31 sur des parcours qui sont changeants aussi. Je trouve ça une super formule d'avoir des arrivées différentes,
00:38 des ambiances différentes aux arrivées, des parcours météo différents.
00:41 Et comme d'autres événements, comme la Route du Rhum, le fait de réunir toutes les classes de course au large existantes dans le monde sur un même départ,
00:50 c'est une ambiance, c'est une fête incroyable, et au Havre et à l'arrivée.
00:54 Même quand on est en mer, quand on y participe, je regarde toutes les autres classes, tous les classements, moi ça me fait marrer,
01:00 et je le suis comme si j'étais à terre.
01:02 On bâtit son programme, c'est très important pour les sponsors et sportivement pour les marins, c'est un vrai rendez-vous.
01:09 On sait que la compétition, d'autant plus que c'est en double, ça va être très très serré.
01:16 C'est vraiment la technique et la machine qui ont encore plus d'importance qu'habituellement.
01:21 J'aime cette intensité, je pense qu'il y a presque plus d'intensité, comme les courses en équipage d'ailleurs, que sur les courses en solitaire.
01:30 C'est une super formule, notamment à l'époque où on faisait du multicoc qui chavirait facilement,
01:36 d'avoir quelqu'un à la barre en permanence était quand même plutôt rassurant et ça permettait de pousser les bateaux très fort.
01:41 Non, ce n'est pas du tout une transacte en trace directe, c'est une transacte qui a su s'adapter justement à l'évolution et à la performance de chaque classe,
01:50 pour qu'il n'y ait pas trop d'écarts, pour que tout le monde tire son épingle du jeu aussi médiatiquement,
01:57 pour que l'arrivée soit très proche les uns des autres.
02:00 Ça c'est bien parce que le fait est que les bateaux ne vont pas à la même vitesse au départ,
02:06 donc il y a moyen grâce à cette adaptation de faire des courses intéressantes pour tout le monde.
02:14 Et pour chaque classe, d'avoir un parcours différent, je pense que ça nous permet de réfléchir à chaque fois comme si c'était une édition qu'on n'a jamais faite.
02:26 Donc pour moi c'est beaucoup plus intéressant qu'une course où on redit à chaque fois la même tactique, la même stratégie.
02:36 Là c'est la stratégie, il faut la trouver à chaque fois, trouver la meilleure à chaque fois et voilà, il n'y a pas de règle, c'est bien.
02:44 Sur les présentantes d'édition, on est parti avec les bateaux les plus rapides, donc on jouait entre nous.
02:54 Donc là oui, je pense que chaque classe se montre de la même façon et la compétition est peut-être plus serrée sur des classes moins visibles.
03:07 Donc là ça fera des beaux départs.
03:10 Après sportivement ça ne change pas grand-chose et on se retrouve très vite entre nous, au moins dans la classe.
03:19 En Imoca il va y avoir 35 bateaux donc on est déjà très occupé avec eux.
03:25 30ème édition et tu es le seul à pouvoir aller chercher une 5ème victoire.
03:30 Quelle place ça a pour toi dans le challenge qui arrive ?
03:35 Ça j'y penserai à une heure avant de l'arriver si c'est le cas, mais on ne pense pas à ça avant de partir.
03:40 Sur les 4 victoires, qu'est-ce que tu retiens ?
03:43 Je retiens la première, forcément c'est la première et c'était ma plus grande victoire à cette époque-là.
03:50 C'était avec Ravussin sur une arrivée en coude à coude avec Hélène MacArthur et Alain Gauthier en multicoc et on voyait les feux l'un de l'autre.
04:01 On ne pensait pas la gagner cette fois-ci.
04:04 C'était une super surprise au petit matin de le voir derrière.
04:07 C'était la première arrivée au Brésil aussi donc je m'en souviens très très bien.
04:11 Après il y a eu des victoires plus faciles où on était en tête au bout de deux jours et on essayait de garder cette tête-là.
04:18 Toutes les victoires étaient différentes, j'en ai fait avec plusieurs équipiers différents aussi.
04:27 Je peux raconter chaque édition assez précisément.
04:33 Et la dernière justement ?
04:34 La dernière a été une édition relativement facile parce qu'on a surtout géré une avance qui était assez confortable au bout de trois jours.
04:43 Je pense que ça a été le plus intense pour nous, ça a été les trois premiers jours avant d'atteindre Madère.
04:49 On peut se rappeler le passage du Frontvert où on était arrêtés malgré nos belles bêtes qui vont normalement à 30 nœuds.
04:56 On n'arrivait pas à étaler le courant.
04:59 On s'est retrouvés face à face avec Armel Le Cleac'h dans le Frontvert, nous en essayant de sortir et lui en essayant de rentrer.
05:05 On a été vraiment bord à bord pendant les premières 24 heures.
05:10 Après on est allé virer une île dans l'Atlantique Sud que je ne connaissais pas, qui était magnifique mais malheureusement on ne s'est pas arrêtés.
05:18 Un petit stress deux jours avant d'arriver avec un accordé à l'envers, tout le monde qui revenait de derrière.
05:25 Un bateau qui était top, un équipier qui allumait, une course qui était relativement facile par rapport à nos adversaires qui ont un peu plus de soucis.
05:37 C'est toujours génial de naviguer avec des ultimes comme j'ai pu le faire la dernière fois.
05:42 Alors là ça va être ton retour en monocoque sur une grande course quand même ?
05:46 J'ai jamais fait la Jacques Vabre en monocoque, j'ai toujours fait en multicoque.
05:51 Ce qui est bien c'est que c'est des monocoques qui vont à peu près à la vitesse des Zorma d'il y a 20 ans.
05:55 Quand on fait des 17-18 nœuds auprès et 30 nœuds au portant on est assez proche.
06:00 Donc ça va vite, c'est assez inconfortable, la concurrence est vraiment sévère et j'adore ça.
06:06 On a la chance d'être parmi ceux qui peuvent gagner, je crois qu'il y a 5-6 bateaux qui peuvent gagner.
06:14 Il n'y a personne qui ressort du lot pour l'instant et c'est ça qui est intéressant sur cette course là.
06:20 Ça va être super intense, certainement plus intense que ce que j'ai pu vivre il y a deux ans.
06:25 J'aimerais que ce soit aussi facile qu'il y a deux ans mais je n'y crois pas du tout.
06:28 Ah oui c'est sûr que ça permet d'être en confiance et de se dire qu'on est dans le bon chemin.
06:33 Des fois on n'arrive pas à aligner toutes les planètes ensemble,
06:37 même si moi j'ai toujours persuadé qu'on était dans le bon chemin depuis le début de l'année avec ce bateau.
06:42 Mais on doit apprendre à le régler et on doit apprendre aussi à s'adapter à ce qui est capable de faire la concurrence.
06:46 La concurrence je pense que ces dernières années elle a bien progressé en Imoka avec plein de bateaux neufs,
06:51 avec des équipes qui se sont encore plus professionnalisées.
06:55 Ce n'est pas facile, on a une victoire, ça prouve qu'on est dans le match.
07:00 Mais j'aurais préféré ne pas avoir de victoire là et gagner la Jacques Vabre, je peux vous le dire.
07:05 Le jeu va se complètement repartir à zéro au départ du Havre et ça va être super sympa.
07:12 Et ta vision des Ultims qui ont encore eu un an de mise au point, de maîtrise,
07:18 on a l'impression que par rapport à la dernière édition de la Jacques Vabre,
07:21 là on a vraiment 5 concurrents dont 4 qui ont vraiment la pleine mesure de leur machine.
07:26 Oui je pense qu'il y a deux ans c'était déjà le cas, il y a eu des casques dû à des contacts ou autres
07:33 qui pouvaient toujours y arriver mais il n'y a pas eu de casques fondamentales.
07:36 Tout le monde est arrivé avec des bateaux où on pouvait régater avec.
07:42 Je pense que ça s'est peut-être rapproché en performance,
07:46 ça s'est rapproché de Gitana qui était un bateau un peu plus au-dessus du lot la fois précédente.
07:52 On a vu au précédent de course que tout le monde s'est amélioré en aéros, etc.
07:55 Ils ont bien optimisé tous les bateaux et donc ça va faire certainement une course un peu plus serrée et engagée.
