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News
Transcription
00:00 Voilà, on apprend à l'instant que dans ces bombardements, des otages auraient ces
00:06 dernières heures perdu la vie.
00:08 C'est en tout cas le Hamas qui l'affirme, le Hamas qui fait savoir que quatre otages
00:14 israéliens ont été tués depuis dimanche dans des bombardements israéliens.
00:18 Information évidemment impossible à vérifier.
00:21 Antoine Mariotti, je me tourne vers vous.
00:22 Plus les heures vont passer, plus les informations de son genre vont être véhiculées d'un
00:27 camp comme dans l'autre.
00:28 Il y a une question qui reste aujourd'hui, c'est comment une telle opération a-t-elle
00:31 été rendue possible ou plutôt comment les Israéliens n'ont pas vu venir ?
00:35 C'est une vraie question et déjà vous avez raison de dire qu'il faut être très prudent
00:38 sur cette annonce par rapport aux otages parce que depuis le début, on sait très bien qu'à
00:41 partir du moment où ils en auraient plus d'une centaine, c'est un moyen terrible pour
00:45 eux de jouer avec les Israéliens si vous me permettez cette expression.
00:49 Et donc ils vont forcément à un moment donné remettre la faute sur leur décès,
00:54 sur les Israéliens alors qu'ils ne se sont pas gênés pour en tuer eux-mêmes de très
00:57 nombreux y compris des enfants.
00:58 Rappelons-le.
00:59 Comment ça a été possible ?
01:00 Ça c'est une vraie question.
01:01 Est-ce que c'est un échec des renseignements ?
01:02 Est-ce que c'est un échec de l'armée israélienne ?
01:04 Est-ce que c'est un échec politique du Premier ministre Benjamin Netanyahou qui depuis des
01:09 années se présente comme le monsieur sécurité, le seul et unique garant possible de la sécurité
01:15 de l'État d'Israël ?
01:16 J'ai couvert trois élections en tant que correspondant sur place, il ne cessait de le
01:20 dire, y compris quand j'étais en train de couvrir la guerre en 2014, donc il y a presque
01:25 neuf ans.
01:26 C'est tout son monde qui s'écroule, c'est tout le mythe qu'il a essayé de construire
01:28 autour de lui qui s'écroule parce qu'on se rappelle aujourd'hui de Golda Meir uniquement
01:31 pour la guerre de Kipour.
01:33 On se rappellera de Benjamin Netanyahou certes pour ses ennuis judiciaires et peut-être
01:37 s'il finit en prison comme un autre Premier ministre et ou Dolmerte, mais aussi pour cet
01:40 échec retentissant.
01:42 Alors il y a la question du renseignement, en effet, il y a un problème manifestement
01:45 parce qu'ils n'ont pas su qu'il y avait une telle opération qui était en préparation
01:49 parce que sinon évidemment il y aurait eu des préparations du côté israélien et
01:54 ils auraient mis les moyens pour l'empêcher.
01:56 Donc il y a déjà une faille à ce niveau-là.
01:58 À quel niveau exactement ? C'est compliqué parce que quand vous êtes à Gaza, vous savez
02:02 que vous êtes complètement surveillés par les Israéliens.
02:07 Déjà vous avez une espèce de bruit permanent, une espèce de bruit sans cesse autour de
02:11 vous parce que vous avez deux drones ou trois parfois qui sont en train de survoler toute
02:14 la bande de Gaza et qu'il y a à surveiller.
02:16 Vous avez les satellites, vous avez des systèmes d'écoute.
02:18 Ils sont en train de surveiller absolument tout ce qui se dit, ce qui se fait.
02:22 Je parlais il y a quelques années avec un diplomate européen qui travaille dans cette
02:25 région et à un moment il me raconte qu'il va dans la bande de Gaza et puis il déjeune,
02:30 il mange des crevettes avec un responsable du Hamas pour tout vous dire.
02:33 Il fait quelques rendez-vous, il repart en Israël, il fait d'autres rendez-vous, son
02:37 travail de diplomate et puis à un moment donné il rencontre un responsable des services
02:41 de renseignement israélien qui lui dit "alors, elles étaient bonnes tes crevettes l'autre
02:45 jour à tel restaurant ? Ils savent tout, même ce que vous allez manger."
02:48 Et c'est là où il y a un échec, c'est qu'il y avait tout ce mythe vraiment sur
02:51 les renseignements irréprochables et finalement on s'aperçoit qu'il y a des problèmes.
02:55 Ce n'est pas si évident parce que concrètement tout se fait en souterrain dans la bande
02:59 de Gaza, on pourra y revenir.
03:01 Il y a un autre problème majeur, pour expliquer ça, c'est l'armée.
03:05 Parce que normalement quand vous êtes dans cette région-là, et pour tous ceux qui ont
03:09 été dans la bande de Gaza, ils ont été archi choqués ce week-end par les images,
03:12 notamment du checkpoint de Derez qui paraissait tellement imprenable, qui est le seul endroit
03:16 par lequel humanitaires, diplomates et journalistes peuvent entrer dans la bande de Gaza.
03:20 L'armée n'a pas réagi, ces gens-là ont pu marcher, marcher parfois pendant une heure
03:25 sans être pris pour cible alors que normalement vous faites 15 mètres et on vous tire dessus
03:30 allègrement.
03:31 Donc il y avait un manque d'unités qui étaient déployées, c'est là où on en vient aussi
03:35 à la responsabilité du Premier ministre qui avait demandé à ce qu'elles soient
03:39 beaucoup plus déployées en Cisjordanie ou pour protéger des colons qui s'en prennent
03:44 à des Palestiniens plutôt que sur la bande de Gaza où on avait l'impression qu'on
03:47 avait acheté le calme.
03:48 Mais ça c'était un leurre bien connu des spécialistes de la région.
03:51 La Bénémine est un lieu vers lequel tous les regards sont désormais braqués.
03:55 Antoine, j'aurais dû préciser qu'il y a été notre correspondant pendant plusieurs
03:58 années en Israël.

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