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  • il y a 2 ans
Invitée dans Face à l'info, la journaliste Charlotte d'Ornellas, s'est exprimée sur les propos du pape relatifs à la question migratoire : «Sur l'immigration, le pape s'est autorisé à juger les peuples occidentaux». 

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Transcription
00:00 Déjà la gauche, on va la mettre de côté, puisqu'il y a une chose quand même qu'ils ont du mal à comprendre,
00:04 c'est que dans un même temps, ils ont refusé l'accès par exemple d'Emmanuel Macron à la messe
00:08 et en même temps expliquaient qu'ils espéraient qu'Emmanuel Macron ait entendu le discours du pape.
00:12 Simplement une chose, il y a une chose qui est constante dans l'histoire de l'Église,
00:16 c'est que la source de la charité, c'est l'amour de Dieu.
00:18 Donc si vous n'allez pas chercher la source de votre charité à la messe, vous n'allez la chercher nulle part.
00:22 On parle d'autre chose, donc voilà pour la parenthèse LFI qui m'a un peu fatiguée ce week-end sur ce terrain-là, on va dire.
00:29 Et après, il faut voir que le discours du pape, il s'est fait en deux étapes ce week-end.
00:35 Et c'est dans la deuxième étape, on va dire, qu'il y a pu avoir un désaccord.
00:40 Alors bon, tout le monde peut être en désaccord avec le pape, évidemment.
00:43 Lui peut maintenir son désaccord avec tout le monde aussi, c'est la liberté de chacun,
00:47 mais même au sein des catholiques. Pourquoi ?
00:49 Pourquoi est-ce qu'il y a beaucoup de catholiques, notamment en France, notamment en Europe,
00:53 qui sont en désaccord avec le pape sur cette question ?
00:55 Parce qu'il y a eu une partie... - Mais on rappelle pas spirituellement, mais sur cette question.
00:59 - Justement, la première partie du discours du pape, elle était sur la question de la dignité humaine,
01:03 qui est alors là dans la constante absolue de l'enseignement de l'Église,
01:06 et il a d'ailleurs décliné cette dignité humaine.
01:08 Je salue nos amis de la France Insoumise, je sais pas s'ils ont écouté tout le discours.
01:12 Mais la première partie de la dignité humaine, a-t-il rappelé, c'est de la conception à la mort naturelle.
01:17 Donc c'est le fameux passage du discours du pape, à la fois contre l'avortement et contre l'euthanasie.
01:23 Donc là, il est dans la droite ligne.
01:25 Il a également parlé de la dignité propre de l'homme,
01:27 parce qu'il a eu une petite phrase que personne n'a notée, mais condamnant l'antispécisme,
01:31 en expliquant que parfois les gens, comment dire, mélangeaient leur enfant et leur chiot,
01:37 et qu'il y avait une confusion entre l'enfant et le chiot qui n'était pas bonne du tout.
01:41 Et ensuite, il a parlé en effet de la dignité de toute personne jusqu'à sa mort,
01:46 fût-elle déracinée, fût-elle migrante, fût-elle absolument... enfin, qui que ce soit en l'occurrence.
01:51 Et il a parlé de l'indifférence vis-à-vis des migrants,
01:54 et de l'absence de sépulture des migrants morts en mer.
01:57 Là, vous avez la pure doctrine de l'Église catholique, il n'y a absolument aucun sujet.
02:01 Il s'inquiète, on va dire, de la dignité de toute personne.
02:05 Et là, il y a le pape. Je pense que là, pour le coup, personne, enfin, dans l'Église, je parle,
02:09 aucun catholique sera en désaccord avec cette question.
02:12 C'était peut-être 1% de son discours ?
02:14 Justement, c'était un tout petit pourcentage,
02:17 et de là, de cette troisième partie sur la dignité, notamment des migrants morts en mer,
02:21 il tire un message éminemment politique,
02:24 et en gros, il ne fait pas que donner un avis ou un conseil,
02:27 même sur le terrain politique, ce qui est son droit le plus strict en l'occurrence,
02:30 il condamne et il charge, comme rarement il l'a fait, les Occidentaux à Marseille.
02:35 Pourquoi est-ce que je dis ça ? C'est que, dans plusieurs messages, notamment récents,
02:39 on l'avait vu à Lesbos ou à Lampedusa, ses premiers voyages,
02:42 il était assez agressif par rapport à l'Occident,
02:45 mais dans des messages plus récents, alors j'imagine qu'il y a des gens qui lui ont parlé,
02:48 il a une curie qui est quand même très européenne,
02:50 tout l'entourage du pape est très européenne,
02:52 et il avait apporté quelques nuances, notamment dans un récent message sur le sujet.
02:56 Il avait apporté quelques nuances en prenant la complexité du sujet dans son entièreté.
03:02 Donc, lui, François, là, beaucoup plus que le pape François,
03:06 lui, François, c'est son sujet, ça on a bien compris depuis le début, c'est son sujet.
03:10 Très bien, mais il avait abordé la question des passeurs,
03:14 la criminalité des passeurs, la question de la responsabilité des pays d'origine,
03:17 et notamment de la corruption des pays d'origine,
03:20 qui ne mettent pas l'argent au service de leur population, les entraînant ainsi à fuir,
03:24 et il avait également parlé des devoirs des personnes qui arrivent envers les pays d'accueil.
03:29 Bon, ben tout ça a disparu à Marseille, non seulement ça a disparu,
03:33 il a parlé en quelques mots de l'illégalité de la criminalité des passeurs, on a compris.
03:39 Au passage, l'illégalité de l'immigration n'a pas du tout occupé son discours,
03:44 et il a carrément condamné l'assimilation dans les pays d'accueil.
03:48 Donc vous voyez qu'on a un discours qui est là, et assez hémiplégique,
03:52 par rapport à ce qu'il a été lui-même capable de faire.
03:55 Par ailleurs, il y a quelque chose qui, moi, m'a semblé un peu nouveau,
03:57 c'est que dans son discours au pharaon, cette fois-ci au palais du pharaon,
04:00 donc devant, il y avait à la fois Christine Lagarde, Gérald Darmanin, Emmanuel Macron,
04:03 il y avait un parterre d'évêques, certes, de toute la Méditerranée, mais aussi très politique,
04:07 il a intégré à son discours toutes les objections qu'il peut y avoir dans le discours politique.
04:12 Et ça, il ne l'a pas souvent fait, en fait.
04:14 Et là, il a parlé du mal social, il a parlé de la question de la civilisation,
04:18 la question de la criminalité, de la délinquance,
04:20 du poids même que peut avoir l'immigration, des difficultés que ça peut engendrer,
04:24 et ça n'a pas changé une virgule de sa conclusion.
04:27 Ça, moi, ça m'a beaucoup étonnée, parce qu'il a intégré ces objections dans son discours politique,
04:32 et lui, François, a conclu là-dessus avec vraiment une véritable condamnation.
04:37 Donc c'est vrai que c'est un pape qui désarme dans sa manière de faire,
04:40 au sein même de l'Église, je veux dire, pour le pire comme pour le meilleur, d'ailleurs,
04:45 il désarme vraiment par l'approche de certains sujets,
04:48 mais c'est aussi un pape qui avait été très connu pour sa phrase "Qui suis-je pour juger ?"
04:52 à l'égard notamment des avancées, notamment des questions LGBT et tout,
04:55 il disait "Qui suis-je pour juger ?"
04:58 laissant une sorte de confusion, en tout cas dans le discours médiatique,
05:01 entre l'acte et la personne, que l'Église a toujours séparé,
05:04 donc c'était pas nouveau avec le pape François que le jugement de la personne
05:07 ne se fait pas par le biais des hommes,
05:08 mais sur l'immigration, je note qu'il s'est clairement autorisé à juger,
05:12 et plus qu'à juger, à condamner même, très clairement,
05:15 les Occidentaux et le discours même des peuples Occidentaux
05:19 sur cette question de l'immigration.
05:21 [Musique]
05:24 [SILENCE]
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