UE : Fâchée, Fiona Scott Morton attaque la France

Marianne

Dans son interview au Telegraph, Fiona Scott Morton cherche visiblement à convaincre que tous ceux (dont Marianne) qui s’opposaient à sa nomination à la direction générale de la concurrence de la Commission européenne avait raison sur toute la ligne…  Le magazine Marianne est en kiosques chaque jeudi et disponible en ligne. "Le goût de la  vérité n'empêche pas de prendre parti". Albert Camus Marianne TV : https://tv.marianne.net/ Marianne.net : https://www.marianne.net/ Facebook : https://www.facebook.com/Marianne.magazine/ Twitter : https://twitter.com/MarianneleMag Instagram : https://www.instagram.com/mariannelemag/

Transcript

00:00 On a des nouvelles de Fiona Scott-Morton. Alors pour ceux qui se souviennent un petit

00:09 peu de nos précédentes chroniques, Fiona Scott-Morton, c'est cette américaine qui

00:14 était pressentie pour devenir économiste en chef de la Direction Générale de la Concurrence,

00:21 donc un organe de la Commission Européenne. Grande amie de Margaret Vestager, il s'agissait

00:27 donc pour Margaret Vestager de maintenir sa conception de la libre concurrence, c'est-à-dire

00:34 en gros l'idée que l'Union Européenne doit rester ce lieu ouvert à tous les vents

00:41 où surtout il ne faut pas de champions européens pour contrer les grandes entreprises du reste

00:48 du monde. On a bien compris l'idée. Fiona n'est pas contente du tout et elle l'a

00:52 fait savoir dans une interview au Télégraphe qui est retranscrite notamment par Le Figaro

00:59 et on y lit que Fiona Scott-Morton dit ceci "il est dérangeant et triste que la société

01:05 française soit si peu sûre d'elle qu'elle rejette l'idée qu'il puisse y avoir un

01:09 américain mu par des principes qui veuillent travailler pour l'Europe". Oui parce que

01:14 Fiona on veut surtout à la France qui fut en tête des pays qui se sont opposés à

01:21 sa nomination. Alors bien tardivement, c'est d'ailleurs pour ça que nous avions réalisé

01:26 cette vidéo, c'était justement parce qu'au départ personne n'avait l'air de trouver

01:31 ça problématique. Heureusement tout le monde s'est réveillé, Fiona Scott-Morton a donc

01:36 été écartée parce qu'il semblait évidemment assez problématique de nommer une américaine

01:44 qui a travaillé avec l'ensemble des GAFAM et qui donc avait des conflits d'intérêts

01:49 à ne plus savoir qu'en faire. Et visiblement Fiona Scott-Morton considère que tout ça

01:56 n'a aucune importance, la nationalité ne compte pas, les conflits d'intérêts ça

02:01 n'est pas un problème puisqu'elle dit un petit peu plus loin "les gouvernements

02:04 ont le choix, ils peuvent embaucher quelqu'un qui n'a jamais fait de travail de consultant

02:09 auparavant, autrement dit une personne à qui il manque certaines connaissances pratiques.

02:13 Si vous voulez quelqu'un qui a des connaissances pratiques, alors cette personne doit avoir

02:18 fait ses missions de conseil et avoir ce conflit d'intérêts. On a là la quintessence de

02:25 cette endogamie entre public-privé, entre les intérêts qui sont des intérêts nationaux,

02:36 politiques et qui devraient se retrouver au sein de l'Union Européenne pour défendre

02:43 les citoyens des différents pays de l'Union Européenne et disons cette espèce de caste

02:50 mondiale dans laquelle les consultants peuvent passer d'une mission à l'autre, sont interchangeables

02:56 puisque de toute façon il n'y aurait plus de politique. C'est bien ça que nous dit

03:01 Fiona Scott-Morton, c'est que la politique ça n'existe pas, il n'y a que de l'administratif

03:06 et de l'économique. D'ailleurs c'est un peu ce qu'elle explique ensuite dans cette

03:12 interview, c'est que tout ça devrait surtout échapper aux politiques. Alors on se réjouit

03:19 que Fiona Scott-Morton ait finalement été écartée parce qu'elle fait partie de tous

03:25 ces gens qui petit à petit vont tirer l'Union Européenne vers ce qui est en train de la

03:31 détruire, à savoir une technocratie ultra pesante, néolibérale, parce qu'il faut

03:38 bien rappeler toujours que la dérégulation qui est au cœur du néolibéralisme a besoin

03:44 de l'inflation administrative puisqu'il faut beaucoup de gens pour édicter des normes

03:50 qui dérégulent les marchés. C'est ça qu'elle incarne mais hélas dans la mesure

03:55 où c'est visiblement ce que portent également Margaret Verstager et Ursula von der Leyen,

04:02 il y a de fortes chances que le ou la remplaçante de Fiona Scott-Morton, on parle pour le moment

04:08 de son grand ami, austro-américain Florian Ederer, ait rigoureusement le même profil.

04:16 Voilà.

04:16 [SILENCE]

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