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  • 01/08/2023
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Chaque matin de l'été, à 8h15, Alexandre Le Mer en juillet et Lionel Gougelot en août reçoivent une personnalité au centre de l'actualité. Ce lundi, Robert Ménard, maire divers droite de Béziers, revient sur le malaise dans la police et sur la situation au Niger.
Retrouvez "L'invité du 8h13" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-politique-de-8h20
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Transcription
00:00 Europe 1, 8h14, autre invité ce matin, Lionel Robert Ménard, maire de Béziers. - Bonjour Robert Ménard.
00:06 - Bonjour. - Merci d'être en ligne ce matin sur Europe 1. On évoque avec vous
00:13 le malaise dans la police après l'incarcération d'un policier de la BAC de Marseille
00:17 accusé de violence sur un jeune homme en marge des émeutes le mois dernier.
00:21 Cette grogne, Robert Ménard, elle s'illustre par un mouvement sans précédent d'arrêt maladie au sein de la police, à tel point que chez vous, à Béziers,
00:29 il n'y avait, semble-t-il, plus aucun policier en service samedi dernier, c'est bien ça ?
00:34 - Dans la nuit de samedi et dimanche, et dans la nuit de dimanche à lundi, il n'y avait pas un policier dans les rues de Béziers.
00:41 Il y avait un officier de police judiciaire à l'intérieur du commissariat pour prendre les plaintes, il y avait de la police
00:49 judiciaire qui continuait les enquêtes, mais il n'y avait pas un policier dans la ville.
00:54 C'est un vrai problème. Alors moi je suis partagé, vous l'avez compris, entre la solidarité,
00:59 la compréhension que j'ai par rapport aux policiers et en même temps les craintes dans ma ville. C'est pas possible qu'il n'y ait pas de policiers
01:06 nationaux. Dieu merci, on a de la police municipale et à Béziers, il y a beaucoup de police municipale.
01:12 Je vous donne un exemple, hier il y avait en tout dans la journée 12 équipages de police municipale
01:19 pour un équipage de police nationale. Alors évidemment, moi ça m'inquiète, ça m'inquiète parce qu'on a
01:26 aujourd'hui beaucoup plus de monde dans la ville que d'habitude. Vous savez, on est une ville touristique donc il y a plein de monde.
01:30 Est-ce que ça vous fait dire qu'il faudrait que les policiers mettent fin à ce type de mouvement ? Parce que justement ça peut poser un
01:36 problème de sécurité.
01:38 Écoutez, là encore je suis écartelé entre l'envie de leur dire "attention il faut pas être contre-productif"
01:45 et que demain la population se retourne, qui est acquise à la police, l'immense majorité de la population,
01:51 et qui se retourne contre eux en disant "attendez,
01:54 qui va assurer notre sécurité ?" Je suis partagé entre ce sentiment-là et puis le fait que je les comprends.
02:00 Écoutez, attendez, il y a un moment donné où tu as l'impression que la présomption d'innocence dont tout le monde
02:05 devrait bénéficier, il y a un certain nombre de policiers qui ne bénéficient pas de ça. Moi je discute avec eux, je vois bien comment
02:12 ils vivent les choses, ils ont l'impression que quand on met en prison, que quand un policier fait une connerie et quand il fait une connerie
02:18 il faut le sanctionner, personne ne remet ça en question. Mais là on trouve une place
02:23 dans les prisons et quand c'est un espèce de petit voyou qu'ils arrêtent, ils l'arrêtent
02:29 dix fois, douze fois de suite sans que jamais il aille derrière les barreaux. C'est ça qui les exaspère.
02:34 Alors moi j'ai envie de leur dire, je comprends mille fois, mille fois tout ce sentiment-là,
02:39 le sentiment, l'impression que vous avez que vous êtes parfois les mal aimés ou les bouc-émissaires et en même temps, attention,
02:47 attention, on a besoin de vous, on a impérativement besoin de vous.
02:50 Ecoutez-moi, dans dix jours il y a la feria qui commence à Béziers, à Béziers la feria c'est entre 700 et 900 000 personnes.
02:57 Vous imaginez la feria sans les policiers ? Enfin c'est juste invraisemblable.
03:01 Donc voilà, mais je sais qu'ils ont le sens de l'honneur et ils sauront faire la part des choses, je la fais confiance, j'espère.
03:07 - Cela dit, le mouvement semble, comment dirais-je, durer et il risque même de s'étendre.
03:13 C'est quand même, parce que Béziers n'est pas la seule ville concernée, Robert Ménard,
03:18 c'est quand même le signe d'un véritable malaise dans l'ensemble de la police et donc,
03:23 comment dirais-je, un ressort qui d'une certaine façon est cassé entre l'institution policière et le gouvernement.
03:29 - Je crois que les policiers ils ont le sentiment d'avoir beaucoup donné,
03:34 de donner tous les jours, de se retrouver dans des situations intenables.
03:38 Attendez, moi je ne connais pas, je ne rentre pas sur l'affaire de Marseille, je n'ai pas les éléments en main,
03:42 mais enfin le contexte à Marseille et dans la France, vous vous rappelez les émeutes ?
03:46 Les émeutes à ce moment-là, et rétablir l'ordre dans ces conditions-là, bonjour les dégâts.
03:52 Qu'est-ce qu'on ferait vous, moi, dans ces situations-là ? Vous me direz, on n'est pas les policiers.
03:56 Mais enfin, de temps en temps, les policiers, ils ne savent plus quoi faire.
03:59 On leur dit les flash-balls, il ne faut pas les utiliser dans un certain nombre de cas et tout.
04:04 Mais comment vous faites quand vous êtes face à des gens ?
04:06 Moi je veux bien encore, je ne parle pas de cette affaire-là,
04:09 mais enfin quand il y a des moments comme ça, de violences pareilles,
04:12 vous vous demandez ce qu'un certain nombre de gens font dans la rue au milieu des émeutiers.
04:16 Je veux bien qu'ils soient déceints, qu'ils n'aient rien à se reprocher,
04:19 et que tout soit de la faute de la police.
04:21 Mais vous, vous y allez, comme journaliste, vous y allez.
04:24 Mais sinon, vous y allez, vous au milieu de la nuit,
04:27 quand il y a des gens qui jettent des pierres sur tout le monde, et pas que des pierres.
04:31 Enfin, je veux dire, moi, je essaie de les comprendre.
04:33 Je ne les excuse pas, j'essaie de les comprendre.
04:36 Il faut qu'on trouve une solution.
04:37 Le problème, c'est que les pistes, il n'y en a pas 50. Il n'y a pas 50.
04:40 – Alors justement, que peut faire le gouvernement
04:42 pour restaurer la confiance des policiers, d'après vous, Robert Menard ?
04:45 – Mais d'abord, je pense qu'il y a eu des propositions de loi,
04:50 et ma femme et l'auteur qui est député en avait fait une,
04:54 il y a une présomption de légitime défense.
04:57 Honnêtement, on ne peut pas, il devrait y avoir, ça n'existe pas,
05:01 on ne peut pas traiter un policier qui se défend
05:04 comme un mec qui tire sur des gens, ce n'est pas vrai.
05:06 Attendez, encore une fois, je suis sur la corde raide,
05:09 – La justice est vent debout contre ce type de propositions.
05:13 – Je sais, mais attendez, oui, attendez, ils sont vent debout, ils ont raison.
05:18 Moi, je ne mets pas tous les magistrats dans le même sac
05:20 en disant qu'ils sont laxistes et tout, je ne dis pas ça.
05:23 Mais je constate l'exaspération des policiers qui se disent
05:26 "on ne nous donne pas les moyens d'assurer l'ordre".
05:29 Je veux dire, c'est très compliqué, oui, on est sur un endroit
05:36 où il ne faut pas dire qu'ils sont au-dessus des lois,
05:39 et en même temps, ils ne sont pas exactement comme les autres,
05:41 ils sont assermentés, c'est-à-dire, ils ne sont pas comme vous et moi,
05:44 on n'est pas dans la même position, donc on doit les traiter différemment.
05:47 Comment les traiter différemment ?
05:49 Sans donner le sentiment d'une espèce d'impunité dont ils bénéficieraient,
05:53 je suis d'accord avec vous pour dire que c'est très compliqué,
05:59 mais il faut trouver des solutions.
06:01 Oui, les policiers, quand ils tirent, ils ne tirent pas
06:03 parce qu'ils agressent les gens, ils tirent de temps en temps pour se défendre,
06:06 alors il faut faire attention, on leur demande plus qu'aux autres,
06:09 mais en même temps, mettons-nous une seconde à leur place,
06:12 mettons-nous une seconde à leur place, on a besoin de la police, nom de Dieu.
06:17 – Jeudi, la justice doit se prononcer sur le maintien en détention de ce policier
06:20 de la BAC de Marseille qui a été mis en cause dans une agression sur un jeune homme
06:23 dans le cadre des émeutes du mois dernier, qu'est-ce qu'on peut attendre ?
06:27 Qu'est-ce que vous attendez vous de cette décision ?
06:30 – Moi je ne fais pas de commentaire là-dessus, attendez,
06:32 non, non, non, non, moi je ne parle pas de cette affaire que je ne connais pas,
06:37 je la connais que par la presse, mais pas plus que par la presse,
06:40 oui je vois bien, attendez, la situation va être terrible,
06:43 jeudi, ou il le libère, et un certain nombre de juges vivront ça comme une espèce de,
06:49 je me suis couché devant la président de la police, ou il ne les libère pas,
06:54 et la police va dire, regardez, ça ne sert à rien, ça pourrait relancer les choses,
06:58 enfin moi ce dilemme je le comprends, comment je le tranche, moi je n'en sais rien,
07:02 d'abord parce que je suis respectueux des décisions de la justice,
07:05 je ne vais pas me mêler de ça, mais vous avez raison de dire
07:08 qu'il n'y a aucune solution qui sera acceptée par tout le monde,
07:11 c'est ça le problème, le problème c'est qu'on en est arrivé là,
07:16 aujourd'hui la police elle est exaspérée, attendez, chez moi,
07:20 vous voyez des petits salopards mettre le feu à une poubelle,
07:24 donc qui arrivent, les pompiers, les pompiers se font caillasser,
07:29 qui arrive, la police municipale ou la police nationale,
07:32 et tout ça pour les attirer là et s'en prendre à eux,
07:35 écoutez, vous seriez à leur place, vous diriez, mais ce n'est pas possible,
07:37 en même temps ils doivent faire preuve, plus de sang froid que vous et que moi,
07:41 parce que c'est leur métier, et là sur jeudi,
07:43 je ne sais pas comment on peut s'en sortir honnêtement.
07:45 – Une dernière question rapidement si vous le voulez bien,
07:47 tout autre chose maintenant, Robert Ménard,
07:48 c'est l'ancien patron de "Reporter sans frontières"
07:51 qui a parcouru le monde, que j'interroge sur la situation au Niger,
07:55 est-ce que vous faites partie de ces élus français
07:59 qui craignent qu'un éventuel départ de la France
08:01 laisse le champ libre au mouvement djihadiste dans la région du Sahel ?
08:04 – Au mouvement djihadiste et à Wagner, et à Wagner,
08:09 moi je connais bien tous ces pays-là, vous le disiez,
08:11 j'étais le patron de "Reporter sans frontières",
08:12 donc pendant 20 ans je travaillais dans ces pays-là.
08:14 Aujourd'hui je constate une détestation de la France
08:18 qui pourrait nous pousser à dire qu'ils aillent se faire voir,
08:21 écoutez, ils sont comme ça, qu'ils se débrouillent,
08:23 l'argent de la France, ils ne l'auront plus.
08:25 Quant au chantage à l'uranium, il ne faut pas l'exagérer,
08:28 la France, un, il y a moins de 20% de l'uranium français qui vient du Niger,
08:32 et puis on le retraite, l'uranium, on lui redonne vie si j'ose dire,
08:37 donc il n'y a pas de crainte de ce côté-là.
08:39 Il y a la tendance à dire, écoutez, qu'ils se débrouillent,
08:41 ils verront bien ce qu'ils vivent et comment ils vivent sans la France.
08:45 En même temps, ce n'est pas possible,
08:47 je veux dire, le mouvement djihadiste pour les populations du Sahel,
08:52 c'est une catastrophe, et pour nous, c'est une catastrophe,
08:55 parce que si le Sahel, si on n'arrive pas à faire du Sahel
08:58 une espèce de frontière pour les gens qui remontent vers l'Europe,
09:01 on aura encore plus d'attaques terroristes,
09:04 et les Algériens le savent aussi, d'attaques terroristes en Europe.
09:09 Et puis il y a Wagner, vous avez vu les drapeaux russes,
09:13 V. Putin, Prigojine, qui dit, je crois que c'était hier,
09:17 qui dit, bravo au coup d'État, on est prêt à venir,
09:22 enfin, c'est des bandes armées, c'est une bande armée,
09:25 c'est des mercenaires, c'est des gens dangereux.
09:27 Non, je crois qu'envers et contre tout, il faut se maintenir,
09:30 et je trouve que le discours qui est tenu par le chef de l'État,
09:33 moi je ne suis pas toujours d'accord avec lui,
09:35 mais là, il a raison, il tape du poing sur la table,
09:37 il dit, si vous touchez aux ressortissants français,
09:40 ou aux ambassades, on ne laissera pas faire,
09:42 alors est-ce qu'il faut que la France intervienne directement ?
09:44 Je ne crois pas, mais il y a la CDAO,
09:46 aujourd'hui tous les pays autour, vous avez vu ce qu'ils ont dit,
09:49 ils disent qu'ils ne veulent pas de ça,
09:50 parce qu'ils savent bien que si jamais il y a une déstabilisation comme ça,
09:54 après le Mali, après le Burkina Faso,
09:57 et aujourd'hui le Niger, il y en a d'autres pays qui sont en danger.
10:01 Non, je crois qu'il ne faut pas partir d'Afrique,
10:03 il ne faut pas partir d'Afrique, c'est essentiel,
10:06 pour les Africains, c'est essentiel pour nous.
10:08 - Merci Robert Ménard, merci d'avoir été en ligne ce matin sur Europe 1,
10:11 excellente journée à vous, à bientôt.

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