ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos Chaque matin de l'été, à 8h15, Alexandre Le Mer en juillet et Lionel Gougelot en août reçoivent une personnalité au centre de l'actualité. Ce jeudi, Sébastien Chenu, Vice-président de l’Assemblée Nationale et député RN du Nord, revient sur le bilan des 100 jours fixé par le Président, par son silence annoncé lors du 14 juillet et du retour sur le terrain de Marine Le Pen. Retrouvez "L'invité du 8h13" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-politique-de-8h20 LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video
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00:12 - Emmanuel Macron ne parlera pas donc à l'occasion du 14 juillet demain.
00:17 On a entendu une pointe d'agacement hier dans la voix du président, alors est-ce la crainte des violences ?
00:21 Vous regrettez pour votre part qu'il ne se plie pas à cette tradition présidentielle qui ne répond pas aux français à l'occasion de ce 14 juillet ?
00:28 - Alors si le président est agacé, qu'il sache que ce sont les français qui sont agacés de lui,
00:32 c'est quand même le monde à l'envers. On a un président qui est aux abris, un président qui est planqué.
00:37 En réalité, Emmanuel Macron n'a rien à dire.
00:39 Emmanuel Macron ne sait pas
00:42 tenir un discours d'autorité. Il aimerait juste que les français
00:46 obéissent, mais il ne sait pas ce que c'est que rétablir l'autorité dans notre pays. Il n'a pas tiré les leçons
00:51 des émeutes. - Pas encore, il se donne du temps. - Oui, il se donne du temps. Ça fait déjà six ans
00:56 qu'il est président de la République. Je ne sais pas combien de temps il lui faut pour poser un
01:01 diagnostic et en tirer les conséquences et les réponses, mais les français sont pressés.
01:05 Les français sont dans l'urgence. En particulier les français qui vivent la violence tous les jours. Moi je ne peux pas commencer sans avoir une pensée
01:11 pour ce fleuriste de Condé-sur-Lescaux à côté de ma circonscription qui a été
01:15 tuée par trois jeunes, ou encore pour Karl Tarrad en Guyane qui pendant les émeutes a été assassiné par des voyous.
01:22 Donc les français sont dans l'urgence, l'urgence sécuritaire, l'urgence sociale, l'urgence du pouvoir d'achat et le président de la République
01:30 ne sait pas quoi dire aux français. - C'est le bilan des 100 jours qu'il tarde à vouloir tirer également.
01:36 - Oui, mais Emmanuel Macron,
01:39 c'est un flop ces 100 jours. Enfin je veux dire, son bilan au bout de 100 jours, mais aussi au bout d'un an depuis sa réélection
01:46 est un flop total, que ce soit en matière sécuritaire, on l'a vu, que ce soit en matière
01:53 internationale, parce que Emmanuel Macron s'il n'a pas de réponse sur la sécurité, c'est que tout ça ne l'a jamais beaucoup intéressé non plus.
01:58 Vous savez, lui il est passionné par l'économie, l'international, avec les très mauvais résultats qu'on connaît. Il a rétréci notre pays aussi en termes d'image
02:07 quand on voit qu'il transforme le 14 juillet en Forknox et que des dizaines de communes renoncent à célébrer la fête nationale.
02:14 C'est une catastrophe en termes d'image. Donc oui, ces 100 jours c'est un flop, le président de la République abîme notre pays,
02:21 rétrécit notre pays,
02:23 abîme son image à l'international et laisse les français à leurs problèmes.
02:27 - Vous parlez de l'annulation des feux d'artifice effectivement demain aux quatre coins de la France, dans plusieurs communes.
02:31 C'est pas le choix de la raison, dans les circonstances qui sont les nôtres, Sébastien Chenu, cette année en tout cas.
02:36 - Mais quel bilan ! Voilà ce qu'il a fait de la France, un pays dans lequel on ne peut même plus
02:41 célébrer le 14 juillet parce qu'on a peur, parce que les maires ont peur que des voyous viennent semer
02:47 l'Azizanie, viennent créer des émeutes. Mais un grand pays, parce que moi je pense que
02:52 la France est un grand pays, c'est un pays qui a de grands gestes, c'est un pays qui célèbre sa fête nationale,
02:57 c'est un pays qui a une administration qui se tient debout, c'est un pays qui parle à l'international
03:01 sans être soumis à quelqu'un d'autre, qui a une voix singulière. Tout cela, Emmanuel Macron nous y fait renoncer.
03:08 Il est l'anti-de Gaulle quelque part, il est
03:11 le président qui aura le plus abîmé notre pays.
03:14 - Vous avez entendu Gérald Darmanin, Sébastien Chenu dans le journal de 8h sur Europe 1, le ministre Lundaher, qui dit
03:19 "il y a des gens qui se disent patriotes et qui aiment quand les choses se passent mal".
03:23 - Moi j'aime quand les choses se passent bien, j'aime quand notre pays relève la tête, j'aime quand la France est joyeuse et qu'elle célèbre
03:30 ce qu'elle est son histoire.
03:32 J'aime quand les français ne subissent pas une politique qui les amène à devoir compter,
03:37 y compris au moment des vacances pour ceux, un sur deux simplement, qui peuvent partir en vacances.
03:42 J'aime quand les entreprises françaises ne voient pas leur faillite augmenter de 35%. C'est le chiffre qui nous a été
03:49 révélé hier, ça n'a jamais été aussi haut depuis
03:52 des années, depuis 2015 je crois, le nombre de faillites.
03:55 Moi j'aime quand mon pays va bien, mais pour cela il faut qu'il soit gouverné avec des politiques qui aient à la fois de la cohérence,
04:01 de l'autorité, non pas de l'autoritarisme,
04:03 et quelque part peut-être aussi un peu de bon sens. Tout ça est étranger Emmanuel Macron.
04:07 - Elle a encore un sens, la fête nationale, en tout cas la célébrer cette année a-t-il un sens ?
04:11 - Mais oui, chaque jour,
04:13 chaque année on doit célébrer la France. Le 14 juillet c'est un moment d'unité,
04:16 c'est un moment dans lequel les français doivent se rassembler, peuvent se rassembler au-delà de leur conviction.
04:21 - Elle est très abîmée l'unité.
04:23 - Bien sûr qu'elle est très abîmée, mais ce n'est pas le fruit du hasard.
04:25 Vous savez, les politiques ont des conséquences, les politiques qui sont menées ont des conséquences,
04:30 les choix politiques qui sont faits ont des conséquences. Quand Emmanuel Macron est réélu, on sait qu'on aura la réforme des retraites.
04:35 Quand Emmanuel Macron est réélu, on sait désormais qu'il y aura un effondrement de l'autorité de l'État,
04:40 et on sait aujourd'hui que les politiques d'Emmanuel Macron, mais aussi de tous ceux qui sont finalement dans sa philosophie politique,
04:47 amènent les résultats que nous connaissons. Alors oui, moi j'appelle au retour de l'autorité et non pas de l'autoritarisme.
04:53 Ce sont souvent les gens qui n'ont pas réfléchi à ce qu'est l'autorité dans notre pays, dans l'éducation, dans la sphère familiale,
04:59 qui font preuve d'autoritarisme. Emmanuel Macron voudrait voir les français obéir.
05:03 C'est pas ça le sujet. C'est pas que les français obéissent, c'est que les français se sentent fiers de leur pays,
05:07 et c'est que les autorités soient rénovées.
05:10 - Bien. Marine Le Pen retourne sur le terrain, Sébastien Chenu. Elle a rencontré hier les commerçants à Beauvais.
05:16 C'est vrai que c'est une ville particulièrement touchée par les violences.
05:19 Elle économise ses mots, Marine Le Pen, on l'a vu pendant les émeutes. Il y a un sens du timing, ne pas réagir à chaud,
05:24 prendre de la hauteur. Elle est déjà dans le costume de 2027.
05:28 - Je crois que Marine Le Pen, on le voit, elle a les réponses.
05:31 Ça fait longtemps qu'elle a posé les diagnostics. Si vous voulez, c'est pas comme Emmanuel Macron,
05:34 qui ne sait rien dire, qui n'a rien à dire aux français, ou Madame Borne, qui passe son temps à dire "on va poser les diagnostics".
05:39 Ça fait longtemps que Marine Le Pen a fait les analyses, a posé les diagnostics,
05:43 mais surtout a proposé des solutions qui font sens, puisque si j'en crois les études, les analyses,
05:48 les français sont d'accord avec les solutions de Marine Le Pen.
05:51 Donc oui, Marine Le Pen est au contact des français à Beauvais, qui est ma ville natale,
05:55 - Votre ville natale, en effet.
05:56 - Une ville que je connais bien, qui a été évidemment, là aussi, très impactée par les violences,
06:01 comme Denain, la ville dont je suis l'élu, mais Marine Le Pen est là pour dire aux français "Tenez bon, nous avons des solutions".
06:06 - Quelle est l'analyse ? C'est tirer un bénéfice politique de ces émeutes, Sébastien Chenu, pour le Rassemblement National ?
06:11 - C'est être au contact des français. Vous savez, pendant des années, on nous a fait le procès
06:16 concernant nos analyses, nos diagnostics et nos solutions.
06:19 Et aujourd'hui, tout le monde se rend aux solutions que nous préconisons,
06:22 c'est-à-dire le retour des peines planchées, l'autorité ou les sanctions des familles d'enfants délinquants,
06:28 la construction d'un nombre de prisons, et quelque part, certains veulent faire encore plus, veulent aller au-delà.
06:33 Il n'est pas besoin de jouer les "monsieurs plus", quand j'entends les républicains qui essayent de parler plus fort,
06:38 alors qu'ils gouvernent comme les socialistes lorsqu'ils arrivent au pouvoir,
06:41 tout ça parce qu'ils ont tout simplement des dizaines d'ascenseurs à renvoyer à leurs complices du système.
06:46 Il n'est pas besoin d'en faire trop, pas besoin d'en faire plus, gardons de la mesure.
06:50 La France de l'apaisement, c'est celle que propose Marine Le Pen.
06:52 - Alain Fickelkraut estime que nous ne formons plus un peuple.
06:55 Le sondeur Jérôme Fourquet nous voit dans une France archipélisée, multifracturée.
07:00 Ce matin, interview dans le Figaro de Laurent Wauquiez,
07:03 retour de Laurent Wauquiez qui pense que l'État et la nation sont en voie de désintégration.
07:08 Vous partagez ses analyses, Sébastien Chenu ?
07:11 - Plus ou moins, avec des nuances, mais tous ces gens ont contribué à tout cela.
07:14 Laurent Wauquiez a été ministre combien de fois, combien de temps ?
07:17 Tous ces gens, ces penseurs, ces analystes, ces politiques ont eu les leviers entre les mains.
07:23 Quand vous pensez qu'Edouard Philippe ou les républicains ont été au gouvernement pendant très longtemps
07:27 et qu'ils n'ont pas eu l'idée de vouloir renégocier les accords de 68 avec l'Algérie,
07:32 qui nous posent un certain nombre de problèmes en matière migratoire.
07:34 Mais enfin, ce sont des amateurs au mieux ou au pire, des gens qui manquent singulièrement de courage.
07:39 Ils ont toujours les solutions dès qu'ils ne sont pas aux manettes.
07:42 Eh bien nous, nous avons fait des préconisations, nous proposons un certain nombre de solutions pour les Français,
07:47 la suppression des allocations par exemple pour les mineurs multirécidivistes,
07:51 mais pas seulement des mesures, j'allais dire, qui visent à taper,
07:54 il y a aussi des mesures qui visent à donner du pouvoir d'achat aux Français.
07:56 - Comment on recrée du lien ?
07:57 - L'augmentation des...
07:58 - Au-delà de taper, comme vous dites.
08:00 - Mais voilà, mais par exemple, d'abord la restauration de notre éducation nationale,
08:04 au lieu de se disperser dans des conneries comme le wokisme, l'écriture inclusive...
08:10 - Des conneries dites-vous ?
08:11 - Oui, oui, des conneries monumentales.
08:13 Qu'est-ce que c'est que ces histoires d'écrire en écriture inclusive,
08:16 absolument impraticables pour n'importe qui ?
08:20 Resterons le fait de savoir lire et écrire,
08:23 mettons l'uniforme à l'école pour faire disparaître des tensions sociales,
08:27 resterons la laïcité à l'école, combattons l'arrivée des abayas,
08:30 tout ça ils ne le font pas,
08:31 ils ne le font pas parce qu'ils manquent cruellement de courage,
08:34 et puis redonnons du pouvoir d'achat aux Français.
08:35 Il faut que les Français retrouvent leur argent.
08:37 Nous on a proposé qu'on augmente les salaires jusqu'à 2 fois et demi du SMIC de 10%,
08:43 en échange d'un gel des cotisations patronales.
08:45 Les patrons sont OK, les salariés sont OK, le gouvernement ne le fait pas.
08:49 Voilà des pistes qui fonctionnent en plus à l'étranger,
08:52 ça fonctionne ailleurs, pourquoi ça ne fonctionnerait pas ici ?
08:54 Merci Sébastien Chourdu, vice-président de l'Assemblée nationale, député RN du Nord, ce matin sur Europe 1.