Émeutes: "Emmanuel Macron se défausse de sa responsabilité en jetant l'opprobre sur des parents", pour Thomas Portes (LFI)

  • l’année dernière
Gérald Darmanin était auditionné par la commission des Lois du Sénat ce mercredi au sujet des émeutes survenues depuis le 27 juin. Selon le ministre de l'Intérieur, les forces de l'ordre ont procédé en tout à "3505 interpellations, dont 1373 à Paris et sa petite couronne". La moyenne d'âge de ces interpellés est "entre 17 et 18 ans" et "60% n'ont pas de casier judiciaire".

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00:00 Choqué, oui, pas surpris.
00:01 C'est une idée qui revient tous les deux ou trois ans.
00:03 On a cette idée qui revient sur le débat et notamment le récidiviste en chef,
00:06 Éric Ciotti, qui, à chaque période électorale, nous remet cette idée
00:11 dans le débat public.
00:12 Mais je crois que c'est aussi ce qui a choqué, c'est qu'Emmanuel Macron
00:15 se défausse de sa responsabilité en jetant l'opprobre sur des parents.
00:19 Moi, je pense à ma circonscription, notamment en Seine-Saint-Denis,
00:21 où on a des familles monoparentales et beaucoup de mères isolées
00:24 qui se lèvent très tôt le matin, qui partent trétoir.
00:26 On a des parents qui se battent pour éduquer leurs gamins.
00:28 Mais c'est aussi une défaillance de l'État.
00:30 C'est faux de croire que ce qui s'est passé,
00:31 c'est simplement la responsabilité des parents.
00:33 C'est un phénomène qui dépasse largement tout ça.
00:35 C'est systémique, c'est sociologique.
00:36 Il y a un environnement social, géographique.
00:38 Il y a du chômage.
00:39 Il y a les rencontres que vous faites.
00:40 Donc, il faut une réponse et une politique publique.
00:42 Et je ne voudrais pas qu'on oublie le contexte dans lequel tout ça a démarré.
00:45 Tout ça a démarré parce qu'il y a un jeune homme qui a été tué par un policier
00:48 et qui exige derrière des réponses politiques, publiques, importantes.
00:51 Et aujourd'hui, on n'a pas de réponse.
00:52 Et Emmanuel Macron, sa réponse est de dire "moi, ça ne me concerne pas.
00:55 Finalement, c'est les parents.
00:56 Il faut les sanctionner et moi, je n'ai rien à voir avec tout ça."
00:58 Donc, c'est absolument scandaleux.
00:59 Et c'est montrer du doigt des gens qui, aujourd'hui, sont des indispensables,
01:02 qui ont tenu le pays debout pendant le Covid,
01:04 qu'on a applaudi à nos fenêtres.
01:05 La majorité des parents, ils se battent pour éduquer leurs gamins.
01:08 Ils se battent pour que leurs gamins grandissent dans des bonnes conditions.
01:10 Et c'est encore une fois, je donne un dernier exemple.
01:12 Dans ma circonscription, à Neuilly-sur-Marne,
01:14 il y a des mamans qui sont tous les soirs dehors,
01:15 à 23h, 23h30, pour éviter que la colère s'exprime de manière radicale,
01:21 comme on l'a vu ces derniers jours.
01:22 Donc, il y a des gens qui font des choses.
01:23 Il y a des gens qui s'engagent.
01:24 Et montrer du doigt comme ça et stigmatiser,
01:26 encore une fois, c'est ceux qui sont dans la plus grande difficulté.
01:29 C'est absolument irresponsable.

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