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00:00 Vous écoutez Culture Média sur Europe 1 avec Philippe Vandel et avec Norbert Tarère.
00:05 Et avec Sébastien Bordenave que je salue à nouveau.
00:08 On va parler d'une BD, c'est une BD sur la vie de Rasputin.
00:11 On le voit, montrez-la sur les...
00:13 Je le montre au micro.
00:14 Voilà, europe1.fr, vous nous voyez.
00:16 Rasputin, avec sa grosse barbe, son regard inquiétant, la BD s'appelle "Une révolution nommée Rasputin".
00:24 Oui, alors on peut dire que c'est une BD mi-historique, mi-romancée de Rasputin,
00:28 mais alors pas par choix, par obligation, parce qu'il y a beaucoup de zones d'ombre dans la vie de Rasputin.
00:33 Commençons par le début, mais qui était Grigori Efimović Rasputin ?
00:38 Vous avez reconnu le clin d'œil. Rasputin a été pour faire...
00:42 Ah, je voulais le refrain, moi.
00:43 Ah, le refrain, le refrain.
00:45 C'est dans ma liste BGD.
00:48 Bonne rose d'aube.
00:50 J'ai une liste, pas mal, j'ai une liste BGD.
00:54 Bon alors c'était qui Rasputin ?
00:57 Oui, c'était qui ?
00:57 Mais oui !
00:58 C'était qui d'ailleurs ?
00:59 Bah oui, parce que là je connais que la musique.
01:01 Pour faire court, c'était le confident, l'ami proche de Alexandra Feodorovna,
01:06 qui a été l'épouse du tsar Nicolas II, le dernier empereur de Russie.
01:10 Alors, la raison de ce lien est très simple.
01:12 En 1912, Rasputin va guérir, comme par miracle, le petit garçon hémophile du couple, le tsar et la tsarine.
01:19 Ils ont quatre filles, et le petit dernier, c'est le garçon.
01:22 Inutile de vous dire que si l'héritier meurt, c'est toute la dynastie qui pourrait s'effondrer.
01:26 Mais non, Rasputin guérit le petit garçon par miracle.
01:30 Enfin peut-être juste parce qu'il savait qu'il ne faut surtout pas donner d'aspirine à un hémophile.
01:34 C'est un anticoagulant.
01:35 Quoi qu'il en soit, du coup, il devient hyper influent.
01:37 Et c'est ce qui va entraîner aussi sa chute,
01:40 parce que trop présent, il va finir par attirer la jalousie et la défiance du tsar.
01:44 Alors on a compris que c'était une BD en forme de biographie.
01:46 Elle commence quand ? Elle se termine quand ?
01:48 Alors la BD commence à Saint-Pétersbourg, là où il sera assassiné en 1916.
01:52 Mais elle commence en fait en 2016 dans le musée de l'érotisme.
01:56 Un musée qui existe en vrai.
01:58 Dans ce musée, on peut y voir des collections de préservatifs de militaires russes.
02:03 On peut y lire des contes de fées érotiques écrits par Poushki, la Nissa.
02:08 En tout, il y a quand même 12 000 objets érotiques,
02:11 dont, et là j'en reviens à la BD, aussi, dans un bocal de formol.
02:16 Un gros truc, il y a une étiquette attachée au bocal.
02:21 Vous avez raison d'avoir peur.
02:22 Approchez-vous, car sur l'étiquette, on peut lire...
02:24 "Pénis Raspoutine, 28,5 cm"
02:28 En français, pénis de Rasputine, assassiné à Saint-Pétersbourg, 28,5 cm.
02:35 De quoi, le bocal ou le pénis ?
02:37 Le pénis.
02:39 Alors, est-ce que la pièce est authentique ?
02:41 On sait juste que le propriétaire du musée de l'érotisme l'a acheté à un antiquaire français pour 8 000 dollars.
02:46 Ça fait 257 euros le centimètre, en gros, j'ai calculé.
02:49 Ça fait 257 euros le centimètre.
02:52 C'est plus cher que le mètre carré à Paris.
02:54 Et du coup, j'ai été sur le site internet du musée, en vrai, je vous jure que c'est vrai.
02:59 Il y a un couple qui a mis un avis.
03:00 Vous savez qu'à chaque fois qu'on visite un musée, on met un avis.
03:02 Et il y a un couple qui a écrit "Attention, renseignez-vous, avant d'y aller, le jour de notre visite, le pénis de Raspoutine était en maintenance."
03:08 Je vous jure que c'est vrai.
03:10 Alors, ça peut être déceptif, c'est vrai.
03:12 Bon, je reviens à la BD, "Une révolution nommée Raspoutine".
03:15 Elle a le talent, cette BD, de proposer à la fois des intrigues de pouvoir passionnantes qui se lisent comme un polar à la sauce Romanov,
03:21 et aussi des anecdotes savoureuses, la preuve.
03:23 Raspoutine qui n'avait pas qu'une flatteuse mensuration,
03:25 il avait aussi un regard qualifié par Henri Troya, grand spécialiste de Raspoutine et de Russie,
03:30 de regard à l'éclat d'acier, à la fixité magnétique.
03:33 Alors, avec tous ses atouts, il a charmé, envoûté et apparemment,
03:36 plus que séduit la majorité des femmes de toute la cour impériale de Russie,
03:39 la BD ne se prive pas pour dessiner tout ça.
03:42 Dans la BD, on apprend aussi que quand toute la famille du Tsar est massacrée par les bolcheviques en juillet 1918,
03:48 deux ans après la mort de Raspoutine,
03:50 en fouillant les cadavres, sur les quatre filles du Tsar
03:53 et sur Alexandra Feodorovna, la maman et épouse du Tsar,
03:56 tout le monde portait sur soi le même médaillon avec dedans le portrait de Raspoutine.
04:01 Hernand Migoya au scénario, Manolo Caro au dessin,
04:04 deux espagnols pour cette BD vraiment top qui s'appelle "Une révolution nommée Raspoutine",
04:08 c'est publié chez Glena.
04:10 - Merci beaucoup Sébastien, ça vous séduit le graphisme ?
04:12 Vous êtes fan de BD à la base ?
04:14 - J'ai pas toujours été inférue, mais je trouve que moi ce qui m'intéresse c'est le dessin.
04:17 Quand j'ouvre une BD, il faut que le dessin me percute.
04:20 - Et là vous vous êtes percuté ?
04:21 - Franchement c'est bien, je suis percuté.
04:23 Alors moi je vais vous dire une chose, je trouve que ça fait une super chronique,
04:25 mais je suis plus intéressé pour aller voir le salon de l'érotisme que de le voir.
04:28 - C'est un simple terme, tu me dis russe, tu me dis érotisme, je me dis là...
04:32 - Il y a des trucs.
04:33 - Comment dire...
04:34 - Faites de l'amour pas la guerre !
04:36 - Si on sait ce qu'il y a au musée de l'érotisme concernant Rasputin,
04:39 on va plus du tout écouter la chanson de la même façon.
