Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • 27/06/2023
Chroniqueuse : Julia Vignali


Julia Vignali s'intéresse aux cœurs des femmes avec la professeur Claire Mounier-Vehier, cardiologue au CHU de Lille. Chaque jour en France, 200 femmes meurent d'une maladie cardio-vasculaire, soit 76 000 décès par an. Il s'agit de la première cause de mortalité chez les femmes et pourtant, on en entend que très peu parlé. 

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00 Bonjour professeur, merci d'avoir accepté l'invitation de Télé Matins.
00:03 Alors chaque jour en France, 200 femmes meurent d'une maladie cardiovasculaire.
00:07 Ça fait 76 000 décès de femmes par an dans notre pays.
00:11 C'est la première cause de mortalité chez les femmes
00:13 et pourtant on en entend très peu parler. Pourquoi ?
00:17 Alors déjà, on est dans des préjugés.
00:18 On pense que c'est une maladie d'hommes,
00:20 alors que c'est une maladie qui concerne aussi les femmes.
00:23 Il y a le fameux chiffre 2,33,200.
00:25 Deux femmes par jour qui décèdent d'un accident de voiture, c'est trop.
00:29 33 d'un cancer du sein et votre 200 que vous avez cité,
00:32 200 femmes par jour qui décèdent d'un accident cardio-cérébro-vasculaire.
00:35 Donc on doit agir parce que dans 80% des cas,
00:38 on peut éviter de rentrer dans la maladie.
00:40 Alors en France, 79% des femmes n'ont pas de suivi cardiologique.
00:43 Il y a même 37% des femmes qui n'ont pas de suivi gynéco.
00:47 Vous révélez aussi que 81% des femmes s'occupent en priorité
00:51 de la santé de leurs proches avant la leur.
00:53 Comment ça se fait que les femmes s'oublient à ce point-là ?
00:56 Les femmes s'occupent d'abord de leur travail,
00:57 de leur famille, de leurs enfants.
00:59 Et finalement, quand elles ont des petits symptômes d'alerte,
01:01 elles n'y pensent pas.
01:02 C'est toujours autre chose.
01:03 C'est le stress, c'est la fatigue,
01:05 c'est pas assez de temps pour s'occuper de soi.
01:08 Et finalement, c'est l'objectif de notre fondation
01:11 qu'on a co-fondé avec Thierry de Rion,
01:12 c'est agir pour que ces femmes se prennent en charge.
01:16 Alors justement, pour bien comprendre la vie d'une femme
01:18 et ce qu'on appelle la charge mentale,
01:20 on va regarder ensemble ce spot de prévention.
01:23 [Bip]
01:28 [Bruit de moteur]
01:29 [Bruit de bébé qui pleure]
01:31 [Bruit de bébé qui pleure]
01:34 [Bruit de bébé qui pleure]
01:37 [Bruit de bébé qui pleure]
01:43 [Bruit de moteur qui s'arrête]
01:46 Maman ?
01:47 [Bruit de sonnette]
01:48 Chaque jour, c'est la vie de 200 femmes
01:50 qui s'arrêtent suite à des maladies cardiovasculaires.
01:53 C'est 100 fois plus que les décès liés à un accident de la route
01:55 et 6 fois plus que ceux liés à un cancer du sein.
01:58 À chaque fois que je vois ce spot, ça me fait quelque chose
02:01 et je pense que toutes les femmes qui le voient
02:03 ont la même réaction puisque souvent on se sent dépassée,
02:07 effectivement on met notre santé de côté.
02:09 Alors c'est quoi les solutions, véritablement,
02:11 pour apaiser le cœur des femmes et se sortir de cette charge mentale ?
02:14 Alors c'est vrai déjà que la charge mentale,
02:16 c'est le troisième facteur de risque que l'infarctus humeo garde.
02:19 Donc il faut en fait se prendre en charge, ça veut dire bien dormir,
02:24 faire une sieste en milieu de journée,
02:26 faire de la méditation pleine de conscience,
02:29 et se dire que finalement, chaque chose peut se faire en son temps.
02:32 Ça c'est très important.
02:33 Mais nous sommes vraiment victimes de cette charge mentale,
02:36 on n'y peut rien, on a l'impression qu'on est capable de tout faire.
02:39 Et c'est vrai que les réseaux sociaux, vous voyez la sieste du midi,
02:42 on coupe le téléphone, on coupe les ordinateurs,
02:45 et on attaque cette charge mentale par un repos yeux fermés sans même dormir.
02:48 Cette charge mentale attaque le cœur des femmes, véritablement,
02:51 c'est un danger supplémentaire pour les risques cardiovasculaires ?
02:54 Ça crée en fait, oui, c'est après la cigarette,
02:57 après la contraception pour les jeunes femmes,
03:00 c'est effectivement le stress.
03:02 Le tableau extrême, c'est le takotsubo,
03:04 c'est-à-dire le syndrome du cœur brisé,
03:06 où le cœur est paralysé par cet excès d'hormones de stress
03:08 qu'on libère suite à un gros stress aigu.
03:11 L'objectif d'agir, c'est vraiment de sauver la vie de 10 000 femmes à 5 ans,
03:14 et grâce au bus du cœur, on en est déjà plus de 6 500.
03:17 On va en parler du bus du cœur,
03:19 parce que pour lutter justement pour la santé des femmes,
03:22 vous lancez en 2021 les bus du cœur.
03:25 Un de ces bus d'ailleurs s'arrêtera demain, c'est bien ça,
03:27 à Bobigny en région parisienne pour la dernière étape de la saison.
03:30 Alors expliquez-nous, qu'est-ce que c'est que ce bus du cœur,
03:32 et qu'est-ce qu'on peut y trouver ?
03:34 Déjà, c'est une action qu'on a vraiment construite avec Thierry Drion.
03:38 L'objectif, c'est d'inscrire dans un territoire,
03:42 avec les professionnels de santé du territoire,
03:44 trois jours de dépistage avec des femmes préinscrites
03:47 par la Caisse nationale d'assurance maladie, c'est important.
03:50 Donc ça veut dire qu'il faut se préinscrire, on ne peut pas monter comme ça dans le bus ?
03:53 Non, non, non, les femmes se préinscrivent, néanmoins,
03:55 les femmes peuvent toujours se présenter à l'accueil,
03:57 on a toujours une petite place disponible pour elles.
03:59 L'objectif, c'est vraiment que ce soit un dépistage qui dure une heure et demie,
04:03 cardiovasculaire, mesure de tension, poids, taille,
04:06 on a un mini laboratoire pour des prises de sang,
04:08 on leur apprend le geste de l'automesure,
04:10 et on leur offre un tensiomètre à la fin du dépistage,
04:12 et puis certaines, celles qui sont les plus à risque ou qui ont des symptômes,
04:15 électrocardiogramme et échodoplaire artérielle,
04:18 et on sauve des vies, à chaque étape, on sauve des vies,
04:21 la dernière en date, c'était une dame qui avait un gros anévriste,
04:24 donc une aorte bien dilatée, qui a été opérée cinq heures plus tard.
04:27 Et comment on fait ? Il faut qu'on se dépiste combien de fois dans la vie d'une femme ?
04:32 Alors, c'est trois phases clés, la contraception avec des oestrogènes,
04:36 la ménopause et la grossesse, enfin, grossesse, ménopause.
04:39 Et en fait, c'est six rendez-vous avec sa santé,
04:41 et finalement, on va dire aux femmes, au moment de la contraception,
04:44 c'est pas un jouet, on va donc réévaluer qu'il n'y a pas de contre-indication,
04:47 et les grossesses sont de plus en plus tardives en France,
04:50 donc là aussi, la grossesse est un état normal,
04:53 néanmoins, il faut être plus vigilant après 35-40 ans,
04:56 parce qu'on a des grossesses à 40 ans,
04:58 et puis l'entrée dans la ménopause, là, le risque s'envole,
05:00 là, effectivement, il faut qu'il y ait une consultation cardio avec la consultation gynéco.
05:05 À partir de 45-50 ans, obligatoirement, il faut aller voir son cardiologue ?
05:08 Oui, et après, le rythme, c'est le cardiologue et le médecin vasculaire
05:11 qui vont fixer le rythme du suivi.
05:13 Et alors, la cigarette, l'alcool, qu'est-ce qui est délétère pour la santé des femmes ?
05:16 Alors, l'alcool est une calorie branche, elle fait grossir,
05:18 il donne également un peu d'hypertension,
05:20 la cigarette aussi, surtout après 40 ans,
05:22 parce que ça active la formation des cailloux sanguins,
05:25 néanmoins, on sait que quand vous dites à une femme,
05:27 vous arrêtez de fumer alors qu'elle n'a pas envie, c'est compliqué.
05:29 Donc, on va essayer de se faire aider,
05:31 et puis d'arrêter les cigarettes inutiles, petit à petit.
05:34 Et alors, vos prochains objectifs, qu'est-ce que c'est ?
05:36 Je crois notamment qu'on pourra retrouver les bus à la rentrée.
05:39 Voilà, donc là, c'est la saison 3, on sait comme les séries télé,
05:42 c'est partie 1, saison 3, qui se termine effectivement à Bobigny,
05:45 donc demain, après-demain, et puis vendredi.
05:48 Et puis, on recommence le 14 septembre dans le nord,
05:51 pour encore 7 villes, donc on fait 15 à 16 villes par an.
05:54 Et donc, toutes les femmes qui voudront se faire dépister pourront venir dans ces bus.
05:57 Tout à fait, donc c'est sur le site internet agirpourlecoeurdesfemmes.com,
06:01 et puis on a également un autre projet qui est en cours,
06:04 qui s'appelle la journée du coeur des femmes,
06:06 qui permettra d'aller dans les villes plus reculées,
06:08 des petites villes, des petits hôpitaux,
06:11 où il n'y a pas la possibilité d'avoir 60 à 70 professeurs de santé bénévoles.
06:15 Eh bien, merci beaucoup, professeure Claire Mouyer-Lillier.
06:17 Merci beaucoup.
06:18 Merci d'avoir accepté l'invitation de Télématin.
06:19 Je rappelle qu'on peut aussi tous faire un don en ligne sur le site
06:22 www.agirpourlecoeurdesfemmes.com
06:24 et la sortie de votre livre, "Mon combat pour le coeur des femmes",
06:27 et c'est paru, eh bien, chez Marabout.
06:29 Merci à vous.

Recommandations