- il y a 2 ans
Lors de l’atelier du 16 mars 2023 du Lab2051 dédié à l’économie circulaire, Neo-Eco et la mairie de Nanterre présentent la convention de recherche mise en place sur l’opération du NPNRU Parc Sud. Sur ce projet, Neo-Eco effectue une étude des ressources du territoire (matériaux, produits, déchets et acteurs) dans le but de définir une feuille de route pour l’économie circulaire et le réemploi.
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ÉducationTranscription
00:00 Oui, bonjour à toutes et à tous.
00:02 Bonjour Vincent, merci pour la belle introduction.
00:05 Je vais procéder à l'opération de vigueur, de partage de mon écran.
00:12 Voilà.
00:14 Et si vous pouviez procéder à l'opération de rigueur,
00:18 de faire un petit hochement de tête,
00:19 une petite confirmation que vous le voyez bien, parfait.
00:21 Effectivement, mon exposé, comme l'a annoncé Vincent,
00:29 se divisera en plusieurs parties.
00:32 La première partie qui contextualise un petit peu le projet FCRBE.
00:36 Et puis deux focus, l'un sur une opération plutôt de récupération des matériaux,
00:41 l'autre sur une opération de remise en œuvre,
00:45 de réemploi effectif de ces matériaux.
00:47 Mais d'abord, quelques mots d'introduction.
00:50 Peut-être deux mots sur Rotor,
00:53 qui est l'organisation pour laquelle je travaille,
00:57 qui est une association sans but lucratif.
01:00 Ce serait l'équivalent en droit français d'une association de loi 1901,
01:04 qui existe depuis 2005, qui est active principalement à Bruxelles
01:08 et qui explore les questions de flux de matériaux
01:10 dans l'économie et dans l'industrie,
01:13 avec un focus sur les questions de réemploi de ces matériaux,
01:16 et en particulier dans le secteur de la construction.
01:19 Et ce sont des préoccupations, je dirais, qu'on traduit
01:22 à travers toute une série de projets
01:25 qui prennent des formes assez différentes.
01:27 Ça va depuis de l'assistance à la maîtrise d'ouvrage
01:29 à des projets de conception ou d'aménagement d'intérieur
01:33 qu'on réalise nous-mêmes,
01:34 en passant par une participation au débat
01:37 sur des questions de durabilité, de circularité, etc.,
01:40 à travers de l'enseignement, des publications, de la recherche.
01:43 Et puis, on a aussi une activité de recherche à proprement parler.
01:47 Et puis, en introduction, Vincent a annoncé la date de 2016.
01:51 En fait, cette date-là correspond à la création de Rotor DC,
01:55 ou Rotor Déconstruction,
01:56 qui est une sorte de projet spin-off de Rotor,
01:59 qui aujourd'hui est une structure à part entière,
02:01 une coopérative qui fait de la récupération et de la revente
02:04 de matériaux de construction à Bruxelles.
02:07 Mais ce sont bien deux entités distinctes.
02:10 Alors, peut-être, si vous me permettez un mini flashback dans le temps,
02:14 pour donner un petit peu de perspective
02:15 au débat qui va nous animer aujourd'hui,
02:18 vous voyez en haut à gauche de l'écran un petit placard
02:22 qui était affiché un petit peu partout dans des grandes villes.
02:25 On est ici tout à la fin du 18e siècle.
02:27 Et c'est en fait l'annonce d'une vente publique de lots de matériaux
02:32 issus de la démolition d'un bâtiment,
02:34 en l'occurrence ici d'un bâtiment
02:36 qui faisait partie du parc de la ville de Bruxelles.
02:40 Et en fait, ce genre de petits placards,
02:42 on en trouve de très nombreuses traces dans les archives,
02:45 ce qui atteste une sorte de caractère assez commun,
02:48 finalement, de ces pratiques.
02:50 On a même retrouvé, alors pas pour cette vente-là,
02:52 mais pour d'autres ventes du même type,
02:54 les comptes rendus de la vente publique,
02:56 où on voit un petit peu les différents types d'acheteurs
02:58 qui viennent se fournir en matériaux divers.
03:02 Et on voit que c'est aussi bien des entreprises de construction
03:05 qui avaient pignon sur rue à l'époque
03:07 que des petits artisans, voire même des particuliers,
03:09 puisqu'on soupçonne être des particuliers
03:11 qui viennent prendre une porte, 3 poutres, quelques tuiles.
03:15 Et puis, vous voyez à droite une image qui est un petit peu plus récente.
03:18 Elle date de 1928.
03:20 C'est la démolition d'un bâtiment du 16e siècle
03:23 pour faire place à des travaux d'infrastructure
03:25 et de modernisation en centre-ville de Bruxelles,
03:27 un très beau palais qui a été entièrement démoli,
03:30 mais dont la démolition, vous le voyez sur la photo,
03:32 on le devine, est assez soigneuse.
03:34 On voit en tout cas un grand soin dans le tri des différents matériaux.
03:38 On voit des fenêtres qui sont démontées et qui sont encore intactes,
03:41 qui sont soigneusement stockées là.
03:43 Et puis, si vous prêtez attention, vous voyez un petit placard
03:46 qui a accroché à la façade
03:48 et qui annonce la vente de lots de matériaux.
03:51 Et donc, on se rend compte qu'à l'époque,
03:52 sur certains chantiers de démolition,
03:54 en fait, le chantier était lui-même un magasin
03:56 pour que des futurs utilisateurs puissent se fournir
04:00 en matériaux de construction divers.
04:03 Et là aussi, on a évidemment de nombreux autres exemples
04:05 qui attestent de la permanence de ces pratiques-là.
04:08 Évidemment, on sait qu'aujourd'hui,
04:10 c'est plus tout à fait comme ça que les choses passent.
04:12 Les ventes de matériaux ou les démolitions de bâtiments, pardon,
04:16 qui à l'époque étaient une source de revenus pour les propriétaires,
04:19 notamment les pouvoirs publics,
04:21 aujourd'hui, les démolitions sont un coût
04:23 et les matériaux sont pour la plupart transformés en déchets
04:26 dont on doit payer l'évacuation et le traitement ultérieur.
04:29 Qu'est-ce qui a bien pu se passer en quelques décennies
04:32 pour, à ce point, changer de contexte ?
04:35 Il y a évidemment plein de facteurs qui rentrent en compte.
04:37 Je pense que c'est utile d'en souligner quelques-uns.
04:39 Un premier, c'est évidemment les impératifs de rentabilité,
04:42 en particulier dans les sites urbains denses.
04:45 On se rend compte qu'au fond, les revenus générés par les loyers
04:49 et par les ventes de bâtiments se mettent à excéder très largement
04:52 la valeur intrinsèque des matériaux qui composent les bâtiments.
04:56 Couplé à ça, l'augmentation du coût du travail,
04:59 l'utilisation accrue d'outils mécaniques.
05:03 On voit sur la fiche ici une publicité
05:04 pour un des tout premiers marteaux-piqueurs.
05:08 Plus largement, on peut supposer que l'invention de la dynamite
05:11 par Alfred Nobel à la fin du 19e siècle
05:14 n'a fait aucun bien au secteur de la récupération
05:18 et du réemploi des matériaux.
05:19 Alors évidemment, aujourd'hui, on en revient un petit peu
05:21 de ces pratiques de démolition expéditive et destructive,
05:26 mais néanmoins, toute une série de ces facteurs
05:28 sont toujours constitutifs du cadre actuel.
05:32 Donc le fait que le travail, aujourd'hui, coûte relativement cher,
05:35 le fait que les chantiers doivent aller relativement vite
05:37 et qu'on les réalise à l'aide d'engins motorisés, pour la plupart,
05:43 ce sont des données qui sont toujours valables aujourd'hui.
05:47 Alors évidemment, un autre facteur important,
05:49 assez lié, je dirais, au développement industriel du 20e siècle,
05:53 c'est la diversification des matériaux.
05:55 On peut dire que, grosso modo, entre un chantier de l'Antiquité
05:58 jusqu'à la fin du 19e siècle,
06:00 il est probable qu'un ingénieur qui aurait été parachuté
06:03 quelques siècles plus tôt ou plus tard s'y serait à peu près retrouvé.
06:07 C'est à peu près les mêmes matériaux,
06:08 à petit peu près les mêmes techniques de construction.
06:11 Les choses changent de tout au tout au 20e siècle
06:13 avec une prolifération de nouveaux types de matériaux,
06:16 de nouveaux types de mise en œuvre,
06:18 dont les potentiels de récupération sont nettement moins avérés,
06:22 ou en tout cas nécessitent des formes d'innovation aujourd'hui
06:24 pour se reposer ces questions-là.
06:28 Alors, un projet important pour raviver ou remettre au goût du jour
06:33 ces pratiques de réemploi,
06:34 c'est un projet qu'on a mené avec Rotor depuis 2011,
06:37 un projet qui est toujours en cours, qui s'appelle Opalis,
06:39 et qui consiste en fait à documenter les entreprises
06:43 qui continuent à faire du réemploi
06:45 et de la récupération de matériaux de construction aujourd'hui.
06:48 Alors, on a commencé par explorer ce qui se passait à Bruxelles,
06:51 et on a très vite dû étendre notre champ d'investigation
06:53 parce qu'à Bruxelles même, vous le voyez sur la carte,
06:55 c'était tout vide.
06:56 On a ici une carte qui date de 2011,
06:59 mais on s'est intéressé à tout ce qu'on pouvait trouver
07:00 à environ une heure de route de Bruxelles.
07:03 Et là, on voit qu'il y a quand même déjà pas mal d'entreprises
07:05 qui travaillent dans ce domaine-là.
07:08 Ces dernières années, notamment grâce au projet FCRBE
07:11 et grâce à l'arrivée de nouveaux partenaires,
07:13 on a pu étendre cet effort de documentation.
07:15 Donc, on a pu aller beaucoup plus loin en Belgique et aux Pays-Bas.
07:19 Et puis, on a aussi pu documenter le secteur du réemploi en France.
07:23 Ça, c'est notamment Belastoc
07:24 qui a effectué une grosse partie de ce travail-là.
07:27 Alors, on voit que les densités ne sont pas tout à fait identiques
07:29 parce qu'évidemment, les densités territoriales
07:31 sont très, très différentes entre le centre de la France
07:34 et puis le Benelux.
07:35 Néanmoins, on voit que c'est un paysage qui est toujours existant.
07:40 Et puis, la méthodologie d'Opalis,
07:42 c'est de faire des visites auprès de ses revendeurs
07:44 et puis de les publier en ligne sur une sorte d'annuaire.
07:47 Donc, ce n'est pas une marketplace,
07:48 ce n'est pas un endroit où on peut acheter des matériaux.
07:50 Opalis, c'est un endroit, par contre,
07:51 où on peut trouver des adresses de sociétés
07:54 qui sont susceptibles de venir récupérer
07:56 des lots de matériaux démontés,
07:57 voire même de les démonter elles-mêmes
07:59 et de fournir des lots de matériaux récupérés
08:02 pour des futures opérations.
08:04 Alors voilà, ça, c'est nos méthodologies de terrain.
08:06 On essaye de passer du temps pour discuter
08:08 avec chacun de ces gestionnaires d'entreprises,
08:10 de savoir un petit peu quels sont les matériaux,
08:12 les défis, les services alliés qu'ils proposent, etc.
08:15 Et puis, on compile tout ça sous forme d'un inventaire
08:18 qu'on essaye d'illustrer abondamment
08:20 et qui est tout à fait visitable en ligne.
08:24 Vous voyez, chaque entreprise fait l'objet d'une petite fiche résumée
08:27 avec aussi des informations pratiques
08:29 sur le type de service que ces entreprises proposent.
08:32 Ici, par exemple, on voit une entreprise spécialisée
08:34 dans les pavés et les éléments de pavage en pierre naturelle
08:38 qui fait aussi pas mal d'opérations de nettoyage,
08:41 de recoupes des pavés, etc.
08:44 Alors, entre-temps, Opalys s'est aussi peuplée de nouvelles sections,
08:47 notamment sur de la documentation des matériaux
08:49 qu'on retrouve couramment sur le marché.
08:52 Et je vais y venir, dans un instant,
08:56 le projet Interreg, FCRBE, nous a permis d'aller...
09:00 C'est un des projets qui nous a permis de vraiment compléter Opalys
09:03 avec de nombreuses autres fonctions.
09:06 Je vais y revenir dans un instant
09:08 en vous présentant brièvement ce projet-là.
09:10 Je pense qu'il est intéressant à connaître
09:12 parce qu'il a produit pas mal de délivrables
09:15 qui s'adressent à des prescripteurs, à des développeurs
09:18 et qui peuvent les aider à mettre en pratique
09:21 des ambitions de récupération et de réemploi des matériaux
09:24 dans leur projet.
09:25 Alors, juste quelques mots sur le cadre de ce projet.
09:29 Donc, c'est un projet qui relève du programme Interreg Northwest Europe
09:33 donc c'est limité territorialement.
09:35 Vous voyez la petite carte ici.
09:37 C'est un projet qui est financé en grande partie par l'Europe
09:41 à travers les fonds FEDER.
09:43 En fait, ça relève de...
09:45 des logiques de cohésion sociale au niveau européen
09:48 et c'est des projets qui visent à soutenir
09:50 des partenariats transrégionaux
09:52 pour essayer de faire avancer certaines questions.
09:54 Donc, nous, on a déposé un projet dans ce cadre-là
09:57 dont l'objectif était formulé de la façon suivante.
10:00 Augmenter, désolé, il y a une coquille,
10:01 augmenter de 150% la quantité de matériaux récupérés
10:05 pour être réutilisés en Europe du Nord-Ouest d'ici 2032.
10:08 Pourquoi 2032 ?
10:10 Parce que ça correspond à 10 ans après la fin initiale du projet.
10:15 Alors, entre-temps, on a obtenu une extension du projet pour 2 ans.
10:20 Donc, on est en train là aujourd'hui de l'achever.
10:22 Il terminera cette année.
10:24 Mais disons qu'il y a eu une première vague de 3 ans
10:26 qui nous a déjà permis de livrer énormément de résultats.
10:30 C'est un projet qui a été mené en partenariat au total
10:33 avec 11 organisations,
10:34 certaines qui sont arrivées juste pour l'extension de capitalisation,
10:37 d'autres qui étaient là depuis le début.
10:39 Et je ne vais pas toutes les présenter,
10:41 mais en gros, c'est un assez grand mix
10:44 entre des acteurs de terrain,
10:47 par exemple, Belastoc, Salvo ou Rotor,
10:50 des centres de recherche, par exemple, le CSTB en France
10:53 ou son équivalent en Belgique, le BBRI,
10:56 qui s'est renommé entre-temps Buildwise,
10:58 on a aussi... ou le LIST au Luxembourg.
11:00 On a aussi des autorités publiques, la ville d'Utrecht,
11:04 l'administration de l'environnement de la région de Bruxelles-Capitale,
11:07 ici Bruxelles Environnement,
11:08 et puis des universités, University of Brighton et TU Delft.
11:13 Et puis, on a une fédération, la Confédération de la construction,
11:15 qui est une fédération d'entreprises de construction belge.
11:19 Donc, ça, c'est intéressant parce que ce sont des organisations
11:21 qui ont des backgrounds assez différents,
11:23 et ça a créé des échanges assez enrichissants
11:26 sur cette fameuse question du réemploi.
11:29 Alors, plus spécifiquement, le projet s'est attaché
11:31 à essayer de relever trois grands défis.
11:34 Le premier, c'est de donner davantage de visibilité
11:37 aux entreprises existantes,
11:39 qui souvent sont méconnues par le secteur de la construction,
11:42 sont méconnues des architectes, des développeurs de projets,
11:47 alors que ça pourrait être des partenaires tout indiqués,
11:50 en tout cas pour toute une série d'ambitions
11:53 qui peuvent trouver une réponse auprès des acteurs existants.
11:57 Un deuxième obstacle auquel on s'est attelé,
11:59 c'est le constat qu'on faisait qu'énormément de matériaux,
12:03 pourtant en théorie parfaitement réutilisables,
12:06 continuent à être jetés à la benne
12:08 parmi les autres déchets de démolition,
12:11 et ce, le plus souvent par manque d'anticipation.
12:14 Et donc, pour essayer de répondre à cet obstacle,
12:17 on a travaillé sur la mise en place d'une méthode
12:20 d'inventorisation de matériaux réutilisables
12:23 préalablement à des travaux de démolition,
12:26 en se disant, au fond, si on connaît mieux ce que contient un bâtiment,
12:29 avant d'engager des travaux de démolition,
12:31 on va pouvoir faire le nécessaire
12:33 pour que ce qui a un potentiel de réemploi
12:35 puisse être effectivement récupéré et réemployé.
12:38 Et puis, le troisième obstacle auquel on s'est attaqué,
12:42 c'est celui de la complexité inhérente
12:45 à la prescription de matériaux récupérés
12:49 dans le cadre de nouveaux travaux de rénovation, de construction,
12:52 puisque, d'une certaine façon, les matériaux de réemploi
12:55 posent toute une série de défis aux prescripteurs.
12:58 Et donc, la façon dont nous avons essayé de répondre à cet obstacle-là,
13:03 c'est en développant des outils et des méthodes et des procédures
13:06 qui sont susceptibles de faciliter la vie
13:08 ou d'aider les prescripteurs à adapter leurs procédures
13:14 pour accueillir davantage de matériaux récupérés.
13:18 Alors, vous voyez ici un tout petit aperçu
13:20 des principaux éléments de guidance et de documentation
13:23 qui ont été produits.
13:24 Je vais rentrer un petit peu plus dans le détail dans certains d'entre eux,
13:28 parce que je pense qu'ils peuvent faire écho aux préoccupations
13:30 qui animent le présent atelier.
13:33 Peut-être pour revenir au premier défi,
13:35 qui était celui de donner davantage de visibilité
13:38 au secteur du réemploi,
13:40 on retombe ici sur Opalis.
13:43 Opalis pour la partie, disons, en Europe continentale.
13:47 Et puis, on a travaillé avec notre partenaire Salvo,
13:49 qui a fait le même travail de documentation
13:51 pour un annuaire en ligne plutôt concentré sur les îles britanniques,
13:55 donc Angleterre, Écosse, Grande-Bretagne, Pays-de-Galle,
13:59 Irlande aussi.
14:00 Et puis, vous voyez qu'il y a un peu plus de 1 000 revendeurs
14:03 qui ont été documentés sur ces deux plateformes conjointes.
14:06 Ce n'est pas rien.
14:07 Ça fait pas mal d'entreprises qui sont actives sur le sujet.
14:10 Après, on va le voir dans un instant,
14:11 ce sont des entreprises qui, pour la plupart, sont très petites.
14:14 Et donc, ça, c'est évidemment un point d'attention.
14:17 Ça donne une échelle d'intervention qui est possible.
14:21 Mais qui fixe aussi certaines limites.
14:24 Justement, on a profité de notre méthodologie
14:26 basée sur des visites d'entreprises
14:28 pour essayer de collecter un maximum de données
14:31 de façon à établir une sorte d'analyse statistique de ce secteur
14:35 qui, en fait, au plan statistique, est aussi méconnu.
14:38 Ce sont, pour la plupart des entreprises,
14:40 qui n'ont pas d'organes de représentation,
14:42 qui n'ont pas de fédération.
14:44 Alors, les choses bougent en France avec la création
14:46 du syndicat des professionnels du réemploi,
14:48 qui est une grande première dont on peut se réjouir.
14:51 Quand on a commencé le projet Interreg, FCRBE,
14:53 on n'en était pas encore là du tout.
14:56 Et donc, voilà, ça, c'est l'échantillon d'entreprises
14:59 avec lesquelles on a mené des entretiens
15:01 et des questionnaires beaucoup plus complets.
15:03 On a collecté des données qu'on a pu extrapoler
15:05 à l'ensemble de la population de ces entreprises estimées.
15:09 Et il y a quelques chiffres intéressants qui en ressortent.
15:12 Le premier, c'est que 99 % de ces entreprises
15:15 sont soit micro, soit petites.
15:17 Donc, ça veut dire qu'on est sur des échelles d'entreprises
15:20 avec 1, 2, 3, peut-être 4, 5 employés,
15:23 mais très rarement plus.
15:24 Ce qui veut dire que dans un projet de développement
15:27 où on parle de réaménager un bâtiment
15:32 de 20 étages et de 35 000 m2,
15:35 il est clair que ces échelles de projets-là
15:37 sont assez différentes de ce que sont capables de faire
15:40 ces petites et ces moyennes entreprises.
15:42 Il faut presque les voir comme des artisans de la construction.
15:46 Et à beaucoup d'égards, leurs pratiques
15:47 sont d'ailleurs de nature artisanale
15:50 et beaucoup plus que de production industrielle.
15:52 Et ça, c'est un point d'intention à garder bien en tête.
15:56 On voit aussi un chiffre d'affaires cumulé de 511 millions d'euros.
16:01 Ce sont des entreprises qui créent pas mal de valeurs ajoutées,
16:07 notamment grâce à toutes les opérations de transformation
16:09 de ces éléments qu'on pourrait appeler bruts de démontage
16:12 en éléments prêts à être réemployés,
16:15 avec tout ce que ça implique de nettoyage, de tri,
16:17 de conditionnement, de documentation, etc.
16:20 On voit aussi un volume d'emploi qui n'est pas très loin
16:22 de 7 000 équivalents temps plein,
16:24 ce qui n'est pas rien si c'était une grosse entreprise
16:27 qui avait autant d'employés sur son payroll
16:31 et qui était en difficulté.
16:35 Il est clair que c'est le genre d'événement qui ferait débat.
16:38 Aujourd'hui, on voit que le secteur a parfois du mal à persister,
16:42 a parfois du mal à continuer à trouver sa place,
16:45 mais ça passe un petit peu inaperçu
16:46 parce que c'est très dispersé sur un grand nombre d'entreprises.
16:50 Par comparaison, il semblerait que le secteur du béton
16:54 uniquement en France, donc sur une échelle plus réduite,
16:57 occupe à peu près, en emploi direct, 4 000 ETP.
17:02 Ici, on est quasiment le double,
17:03 sur un territoire qui est évidemment plus grand,
17:06 mais ça montre aussi que les activités de réemploi
17:08 sont des activités très intensives en travail,
17:11 ce qui est à la fois leur malédiction,
17:14 puisque aujourd'hui en Europe, le travail coûte comparativement plus cher
17:16 que l'import de matériaux neufs bon marché de pays hors européens.
17:20 C'est aussi évidemment un potentiel gigantesque
17:23 dans des politiques de remise à l'emploi,
17:25 de relocalisation de l'économie.
17:27 Ce sont pour la plupart des entreprises
17:29 qui fonctionnent de façon très régionale.
17:32 Donc voilà.
17:33 On a essayé de faire une estimation du stock,
17:36 de la quantité de matériaux stockés par ces entreprises.
17:39 On est à peu près arrivé à 600 000 tonnes de matériaux.
17:43 La complexité de ce travail, c'est qu'on ne sait pas très bien
17:46 à quelle vitesse ce stock se renouvelle.
17:48 Il est possible que pour certaines entreprises,
17:50 le stock dont on a pris un snapshot à un moment T
17:53 va se renouveler cinq fois sur l'année,
17:55 auquel cas le flux de matériaux
17:57 sera cinq fois plus élevé que le stock.
18:00 Il est possible, par contre, que d'autres entreprises,
18:02 ce stock se renouvelle beaucoup plus lentement,
18:04 auquel cas le flux annuel sera vraisemblablement aussi plus bas.
18:08 Donc ça, c'est un exercice qui devrait être poursuivi dans le futur
18:12 pour raffiner ces chiffres.
18:14 Alors un autre délivrable qui relève de cette ambition
18:16 de donner de la visibilité et de la confiance dans ce secteur,
18:19 c'est la mise en place d'un label.
18:21 Ça, ce sont aussi nos partenaires de Salvo
18:23 qui ont développé ce label, le "Truly Reclaimed".
18:26 Donc on pourrait traduire ça par "authentiquement récupéré",
18:29 et qui, pour le moment, fait exactement ce qu'il annonce,
18:32 c'est-à-dire démontrer que ce sont des matériaux
18:34 qui sont bel et bien issus du démontage soigneux
18:38 dans un bâtiment existant,
18:40 et non pas de matériaux neufs artificiellement vieillis.
18:43 À l'avenir, Salvo a l'intention de rajouter des facettes à ce label,
18:48 notamment des évaluations des gains environnementaux
18:52 liés à la récupération et au réemploi des matériaux.
18:57 Alors un autre délivrable qui s'attaque plutôt
18:59 à notre deuxième défi,
19:00 celui d'éviter d'aller jeter des matériaux
19:03 pourtant parfaitement réutilisables.
19:05 J'en ai touché un mot, c'est cette méthode d'inventorisation
19:09 qu'on a voulu la plus large possible
19:11 et qui fixe en quelque sorte une sorte de protocole
19:14 pour procéder à l'inventaire des matériaux réutilisables
19:18 préalablement à des travaux de démolition.
19:21 Alors en France, la situation est un petit peu différente
19:24 puisqu'il y a une réglementation qui se met en place
19:27 sur l'obligation de procéder à ce type d'inventaire,
19:29 et même plus largement, non seulement les matériaux réutilisables,
19:32 mais en fait tous les flux de déchets qui vont être produits
19:35 à l'occasion des travaux de démolition.
19:37 Il faut savoir que dans pas mal de régions en Europe,
19:39 ce n'est pas encore le cas.
19:40 Ce type d'inventaire se fait soit sur base volontaire,
19:44 soit dans le cadre, mais toujours volontaire,
19:46 d'organisations qui souhaitent obtenir une certification, par exemple,
19:49 et qui pour cela doivent démontrer
19:51 qu'ils ont mené à bien ce type d'inventaire.
19:54 On a aussi travaillé de manière un peu prospective
19:58 sur la façon dont des outils digitaux
20:00 pourraient outiller et faciliter ce travail d'audit.
20:05 Il y a un rapport qui livre les premières conclusions.
20:08 C'est évidemment des sujets qui sont aujourd'hui
20:10 pas mal sous les feux de la rampe.
20:11 Il y a beaucoup de projets en cours
20:13 qui continuent à travailler de plus en profondeur
20:16 sur ces aspects-là.
20:17 On a aussi développé,
20:20 et ça, c'est plutôt adressé aux maîtrises d'ouvrage
20:22 et aux prescripteurs,
20:24 des stratégies pour intégrer des ambitions de réemploi
20:28 dans les procédures de passation des marchés.
20:30 Vous voyez, avec des procédures qui sont détaillées,
20:34 vraiment étape par étape,
20:36 avec, pour certaines, des clauses type
20:39 qui peuvent être adaptées
20:41 pour les spécificités de vos projets,
20:44 et puis des points d'attention, des points de discussion
20:46 pour chacune de ces différentes étapes.
20:49 Je ne vais pas ici rentrer trop dans le détail.
20:52 Vous en verrez des illustrations dans mes cas d'études.
20:55 Peut-être juste un élément important
20:58 sur lequel est construite cette méthode.
21:00 C'est vraiment l'idée que le projet doit être au centre
21:04 de trois grands ensembles.
21:06 Le premier, c'est une interrogation
21:07 sur les sources de matériaux.
21:09 Et on admet qu'il existe une grande diversité de sources
21:13 pour s'approvisionner en matériaux de réemploi.
21:15 Ça peut être des matériaux récupérés
21:17 dans le bâtiment d'origine,
21:18 sur des chantiers concomitants,
21:20 dans des stocks internes qui seraient mis en place
21:22 par la maîtrise d'ouvrage,
21:24 à travers des plateformes physiques ou digitales
21:26 qui sont ancrées régionalement,
21:29 ou via les fournisseurs de matériaux de réemploi
21:32 qu'on a pu documenter sur Opalis.
21:35 À côté des sources de matériaux, on a les acteurs.
21:38 En fait, un diagnostic de qui sont les forces en présence
21:41 est souvent nécessaire pour aider à calibrer correctement
21:44 ces ambitions, faire quelque chose
21:46 qui est à la hauteur des moyens des acteurs,
21:48 qui est à la fois ambitieux, challengeant,
21:50 mais pas impossible, pas irréaliste.
21:53 Et puis, un troisième ensemble,
21:54 ce sont les politiques et les dynamiques locales
21:57 qui peuvent en quelque sorte appuyer,
21:59 ou confirmer, ou renforcer, ou multiplier ces ambitions,
22:03 notamment parce qu'il pourrait exister
22:05 des cadres de subvention pour de l'aide à l'innovation,
22:08 parce qu'il existerait des services de facilitation,
22:11 parce qu'il existerait des ambitions locales
22:14 ou des ambitions politiques locales,
22:17 disons, d'aller pousser ces pratiques de circularité
22:19 et de réemploi en particulier.
22:21 Et puis, évidemment, le projet se trouve
22:23 au cœur de ces dynamiques-là,
22:25 et c'est ce premier diagnostic qui est nécessaire
22:29 pour calibrer ces ambitions.
22:31 Alors, comme je disais, les sources d'approvisionnement,
22:33 ici, on s'intéresse en particulier à trois d'entre elles,
22:36 bien qu'elles soient plus nombreuses,
22:38 mais d'après nous, dans la plupart des cas,
22:39 ce sont les trois principales à investiguer.
22:42 Alors, au plus proche du site, c'est évidemment
22:44 qu'est-ce qui est disponible dans le bâtiment d'origine,
22:47 qu'on s'apprête à transformer,
22:48 à démolir intégralement ou partiellement.
22:52 Dans la plupart des bâtiments,
22:53 il existe des lots de matériaux qu'on peut récupérer.
22:56 Alors, évidemment, il y a parfois des cas
22:58 où ça se met mal,
22:59 mais dans la plupart des cas, en tout cas,
23:01 ça vaut la peine de se poser la question.
23:04 Le cas des chantiers concomitants peut être investigué également.
23:08 Ça suppose toutefois qu'il y ait une sorte de correspondance
23:10 entre le moment où les matériaux sont libérés
23:13 sur l'autre chantier et le moment où ils sont nécessaires
23:16 sur votre chantier.
23:21 Délai qui a moyen d'éventuellement compenser
23:22 grâce à des espaces de stockage temporaire
23:25 ou à des prestataires qui se chargent du stockage,
23:28 le cas échéant.
23:29 Et puis, les fournisseurs professionnels,
23:31 qui pour nous sont vraiment une source super intéressante,
23:33 à la fois pour récupérer des matériaux,
23:35 mais aussi pour les fournir.
23:39 Mais là aussi, il faut les connaître,
23:41 il faut savoir un petit peu de quoi est composé
23:43 le tissu économique local
23:45 et jusqu'où on se donne...
23:46 Enfin, quel rayon d'action on se donne
23:48 pour aller chercher ces fournisseurs
23:51 et ces prestataires-là.
23:53 Et puis, comme je le disais, tout ça va nous aider
23:55 à calibrer le niveau d'ambition.
23:58 Ça, c'est aussi quelque chose, évidemment, à tenir en compte,
24:03 de ne pas mettre la charrue avant les bœufs,
24:06 de s'approprier progressivement le sujet, de le faire avancer,
24:09 d'essayer d'utiliser la commande publique
24:11 comme un levier pour développer ces pratiques-là,
24:14 mais en le faisant d'une façon qui ne mette pas en danger,
24:17 évidemment, les maîtrises d'ouvrage public
24:20 ou qui n'essaye pas de viser des ambitions
24:24 vont se proportionner par rapport à ce que, je dirais,
24:27 le tissu local est capable de fournir,
24:29 est capable d'amener.
24:31 Et on retrouve évidemment derrière la préoccupation
24:33 que je mentionnais tout à l'heure sur l'échelle des entreprises.
24:36 Si vous travaillez avec des prestataires locaux
24:38 qui sont en mesure de vous livrer
24:41 quelques dizaines de mètres cubes de briques,
24:45 si c'est ça qui répond aux besoins du projet, tout va bien.
24:47 Si votre projet a besoin de quelques dizaines
24:49 de milliers de mètres cubes de briques,
24:51 il va probablement falloir s'y prendre autrement
24:54 ou en tout cas planifier les choses suffisamment à l'avance
24:56 pour laisser aux prestataires locaux
24:57 le temps de rassembler les quantités nécessaires.
25:02 Alors, en complément de ces procédures de passation des marchés,
25:05 on a aussi développé 36 fiches matériaux
25:09 dans lesquelles on essaye de collecter tout ce qu'on connaît
25:13 à propos de matériaux relativement courants sur le marché.
25:17 Alors, chaque fiche est structurée de la même façon.
25:20 On y trouve une description assez détaillée des matériaux.
25:23 On y trouve tous les points d'attention
25:25 liés aux procédures de récupération.
25:27 À quoi faut-il être vigilant
25:29 quand on essaye de récupérer ces matériaux ?
25:31 Par exemple, en termes de type d'assemblage,
25:35 par exemple, en termes de risque de contamination
25:37 de ces matériaux, etc.
25:39 Pareil pour le réemploi, à quoi faut-il faire attention
25:41 quand on remet ces matériaux en oeuvre ?
25:43 Et puis, quelles sont les caractéristiques connues ?
25:46 Pour certains matériaux, on sait qu'il y a certaines caractéristiques
25:48 qui sont établies,
25:50 mais on sait aussi qu'il y a des caractéristiques
25:51 qui ne le sont pas,
25:53 et on peut les étudier de façon plus détaillée.
25:55 Mais rien que le fait de pointer ces caractéristiques inconnues,
25:58 dans beaucoup de cas, ça peut aider les prescripteurs
26:00 à, je dirais,
26:03 calibrer le type d'investigation supplémentaire
26:07 pour aller justifier les performances des matériaux.
26:10 Et puis, enfin, on termine ces fiches avec des indications
26:14 quant à leur disponibilité sur le marché,
26:16 l'idée un peu des ordres de grandeur
26:18 qu'il est possible de trouver auprès des différents revendeurs.
26:22 Et puis, des prix indicatifs, des prix de vente indicatifs,
26:26 qui, pour la plupart des matériaux qu'on a pu rencontrer sur le marché,
26:30 à qualité équivalente, sont concurrentiels,
26:33 voire meilleur marché que des matériaux neufs.
26:36 Alors, évidemment, il y a cette question
26:37 qu'on trouve toujours des équivalents neufs,
26:40 différents et meilleur marché,
26:41 mais alors, ce n'est pas tout à fait à qualité équivalente.
26:45 Donc, ça, c'est vraiment des ressources qui sont super utiles.
26:47 Une fois qu'on a décidé d'opter pour des logiques de réemploi,
26:51 qu'on a organisé les marchés pour rendre ça possible
26:54 à travers la mission de l'architecte
26:55 et puis à travers la mission de l'entrepreneur,
26:57 et puis, quand vient le moment d'aller rédiger
27:00 plus en détail les spécifications techniques
27:02 des opérations de démontage soigneux et/ou de remise en oeuvre,
27:06 ces fiches-là peuvent vraiment aider à nourrir
27:09 ce travail de rédaction des clauses techniques.
27:13 Et puis, toutes ces méthodes nouvellement développées,
27:16 nous les avons testées à travers 36 opérations pilotes.
27:21 Donc, on est venu se greffer avec les partenaires du projet
27:23 sur des projets en cours un petit peu partout
27:26 sur le territoire du projet, en Belgique,
27:28 au Royaume-Uni, en France,
27:31 pour essayer de challenger les porteurs de projets
27:34 à intégrer des démarches soit de récupération,
27:37 soit de réemploi.
27:39 On a rarement pu faire les deux au sein du même projet
27:41 pour des raisons de timing, essentiellement.
27:43 Soit c'est tout à fait possible de l'envisager,
27:45 mais avec la durée de notre action, on était un petit peu limités,
27:48 donc on a dû soit se focaliser sur plutôt la récupération,
27:52 qui, usuellement, arrive assez en amont,
27:54 soit sur la remise en oeuvre, qui, en général,
27:57 a lieu quand le projet est déjà un petit peu plus avancé.
28:00 Et ça, ça nous a évidemment permis de faire du travail
28:02 de sensibilisation et puis de mener à la réutilisation effective
28:06 d'un peu plus de 350 tonnes de matériaux.
28:09 C'était l'objectif du projet.
28:12 Et puis, à côté de ça, le projet FCRB a également livré
28:14 de nombreux autres délivrables,
28:17 notamment du travail de vulgarisation
28:18 sur toute une série de questions un petit peu clés.
28:21 Par exemple, est-ce qu'un matériau de réemploi
28:23 doit être considéré comme un déchet ou comme un produit ?
28:26 Point d'interrogation.
28:27 On a un petit bouclet, un petit fascicule
28:30 qui répond à cette question.
28:32 Comment est-ce qu'on évalue les caractéristiques techniques
28:35 d'un matériau récupéré ?
28:37 Il y a un autre petit bouclet qui fait un petit état de l'art
28:39 de ces questions-là et de nombreuses autres.
28:42 On a rédigé un policy brief destiné plutôt, je dirais,
28:46 aux décideurs politiques en leur suggérant
28:49 toute une série d'actions qui pourraient être entreprises
28:52 pour créer un contexte plus favorable
28:55 aux pratiques de réemploi,
28:58 que ce soit à travers la réglementation,
28:59 à travers la fiscalité, à travers des incitants,
29:02 à travers éventuellement des pénalités et autres.
29:05 Et puis, il y a eu toute une partie, vous l'imaginez bien,
29:07 de tables rondes, de workshops, de présentations,
29:11 même d'événements un peu plus culturels,
29:13 comme une exposition mobile
29:15 qui permettent de faire ce travail de sensibilisation
29:18 qui est nécessaire pour, je dirais, convaincre
29:22 le secteur de la construction d'adopter ces nouvelles pratiques.
29:25 Alors, je vais maintenant passer à la partie cas d'étude
29:29 de ma présentation.
29:31 Le premier cas d'étude concerne une opération pilote
29:35 que nous avons menée dans le cadre du projet FCRBE,
29:37 donc une des 36 que je viens d'évoquer.
29:40 Ici, en l'occurrence, c'était avec la CERS à Strasbourg,
29:44 qui est une société d'aménagement public,
29:46 et qui concernait un site qui se trouve au sud
29:49 de la ville de Strasbourg, qui est un ancien site hospitalier.
29:53 Et en l'occurrence, notre opération portait sur le bâtiment
29:57 que vous voyez ici à l'écran,
29:59 un assez beau bâtiment des années 30,
30:01 avec une forme un peu biscornue qui est liée au parcellaire du site,
30:07 bâtiment qui va faire l'objet de travaux de rénovation assez lourdes.
30:11 Donc, la structure est conservée,
30:13 mais tout ce qui est intérieur, finition intérieure,
30:16 devait être évacué pour faire place à des nouveaux aménagements.
30:21 En l'occurrence, ici, il y a une reconversion dans le programme.
30:23 Ça va devenir un bâtiment d'un campus
30:26 sur les séances médicales, si je ne dis pas de bêtises.
30:30 Alors, vous le voyez, le bâtiment contient pas mal de finitions
30:34 assez typiques de l'époque.
30:36 On retrouve des carreaux de carrelage en céramique,
30:38 on retrouve une charpente en bois massif,
30:41 on retrouve les radiateurs en fonte assez typiques de l'époque.
30:45 C'est un bâtiment qui est assez représentatif
30:47 de cette typologie bâtie là.
30:50 Et la première étape dans ce cas-ci, ça a été le diagnostic,
30:53 c'est-à-dire l'inventaire.
30:55 Alors, c'était en pleine première vague de Covid,
30:58 donc c'était un peu une première pour nous.
30:59 On a fait l'inventaire à distance avec le maître d'ouvrage.
31:03 Nous étions à Bruxelles, eux étaient à Strasbourg,
31:04 ils ont pu aller prendre des photos,
31:06 et sur base des photos, on a pu dialoguer avec eux
31:09 sur ce travail d'inventorisation.
31:13 Vous voyez ici un premier résultat,
31:15 en fait, qui est simplement un listing
31:18 de tous les matériaux qui ont été relevés
31:19 avec des indications quant à leur quantité,
31:22 quant à leur localisation dans le bâtiment,
31:25 des caractéristiques plus fines qui auraient éventuellement été relevées.
31:29 Et ce travail d'inventaire là, en fait,
31:31 il est vraiment essentiel à pas mal d'égards.
31:34 Tout d'abord...
31:35 Ah oui, pardon, excusez-moi.
31:37 Tout d'abord, je voulais juste revenir à pourquoi il est essentiel
31:39 aussi indiquer que l'inventaire a été complété
31:42 par des tests de démontage.
31:44 Parce qu'on se rendait compte que pour toute une série de matériaux,
31:46 et notamment tous les parements,
31:48 mureaux et les revêtements de sol,
31:50 en fait, le potentiel restait incertain
31:53 tant qu'on ne savait pas exactement comment ces matériaux étaient accrochés.
31:56 Et ça, il n'y a pas 36 manières de le savoir.
31:58 Il faut faire des tests pour vérifier
32:00 si le mortier permet un démontage soigneux.
32:04 Pour les carreaux de sol, on était assez confiants
32:06 que ça allait être le cas et ça a été effectivement le cas.
32:08 Pour les faillances murales, ici, c'est un petit peu plus incertain
32:11 comme elles sont plus fines, elles sont un peu plus fragiles.
32:13 Et il y a parfois des colles, disons,
32:16 qui sont plus résistantes que le carreau,
32:17 auquel cas, c'est tout à fait impossible de récupérer ces carreaux-là.
32:21 Ici, dans les années 30,
32:23 en général, les techniques de pose
32:26 s'avèrent réversibles.
32:28 Ça change un petit peu dans la seconde moitié du 20e siècle.
32:31 Mais ici, voilà, les textes étaient plutôt concluants.
32:35 Et donc, grâce à cet inventaire,
32:37 on a pu, dans un premier temps,
32:38 établir une hiérarchie des lots les plus prometteurs,
32:44 soit parce qu'ils présentent un très haut potentiel de réemploi,
32:47 soit parce qu'ils sont présents en très grande quantité,
32:49 auquel cas, ça vaut la peine d'investiguer
32:52 les possibilités de réemploi,
32:54 et puis des lots qui étaient moins prometteurs
32:56 ou en plus petite quantité,
32:58 mais qui présentaient néanmoins un certain potentiel.
33:01 Et puis, des flux qui sont récupérables
33:05 en soi, mais qui n'intéresseront vraisemblablement pas
33:08 les professionnels de la construction
33:10 et qui nécessiteraient des efforts supplémentaires
33:12 de la part de la maîtrise d'ouvrage
33:14 pour leur trouver une destination.
33:15 Donc, c'est des lots pour lesquels il faut investir
33:17 davantage d'efforts pour garantir leur réemploi effectif.
33:22 Et donc, cette hiérarchisation-là, on va le voir,
33:24 elle va se traduire plus tard dans les prescriptions
33:28 de l'appel d'offres pour les travaux de démolition.
33:31 Mais cet inventaire est également utile
33:33 parce qu'il permet de sonder l'intérêt du marché.
33:35 Et c'est là où Opalis devient un outil vraiment intéressant
33:38 qui permet d'avoir un listing de toutes les entreprises
33:41 dans un rayon de, disons, 500 km,
33:43 qui seraient intéressés par les types de matériaux
33:46 présents dans le bâtiment,
33:48 et de voir un petit peu avec elles,
33:50 disons, de confirmer leur intérêt pour ces éléments-là,
33:54 et si intérêt il y a, à quelles conditions ?
33:56 Est-ce que c'est, par exemple, des matériaux
33:58 qui sont prêts à racheter ?
34:00 Ou est-ce qu'ils les reprennent, mais à titre gratuit ?
34:03 Est-ce qu'elles peuvent éventuellement s'occuper du démontage ?
34:05 Ou est-ce que c'est des matériaux qui doivent être en pied de chantier ?
34:08 Et en fait, toutes ces questions-là n'ont pas de réponse unique.
34:12 Ça dépend vraiment d'un lot de matériaux à l'autre,
34:15 ça dépend de quelle entreprise, ça dépend de quel bâtiment.
34:17 Donc, il faut faire ce travail, disons, de sondage
34:21 pour aller confirmer ou infirmer le potentiel des lots inventoriés.
34:27 Et donc, ça, c'est un travail que nous avons pu aider
34:30 la maîtrise d'ouvrage à faire.
34:32 Alors, ça a un côté un petit peu fastidieux,
34:34 c'est quelques coups de fil à passer avec des entreprises,
34:37 mais ce n'est pas non plus un travail complètement démesuré,
34:40 c'est quelques jours de travail.
34:42 Et en général, ça permet d'avoir une idée assez précise
34:45 et assez détaillée du potentiel des lots inventoriés.
34:50 Et puis, ça, c'est, par exemple, la liste des repreneurs indicatifs,
34:55 des repreneurs potentiels qui a été jointe à l'appel d'offres
34:58 pour les travaux de démolition, en attirant l'attention
35:01 des démolisseurs sur le fait que, voilà, ces entreprises-là,
35:04 parmi plein d'autres, néanmoins, la liste ici est quand même
35:08 pas mal exhaustive, en tout cas, dans un rayon, disons,
35:11 nord-européen.
35:14 Voilà, ce sont des prestataires qui pourraient être intéressés.
35:16 Donc, on pré-marche un petit peu le travail des entrepreneurs-là
35:20 pour les rediriger vers ces repreneurs.
35:24 Et puis, au moment de rédiger vraiment l'appel d'offres
35:28 pour les travaux de démolition, on s'est appuyé,
35:31 on a aidé la maîtrise d'ouvrage à s'appuyer sur l'inventaire
35:34 pour fixer ses ambitions.
35:37 Et en l'occurrence, ici, on a testé, je dirais,
35:39 deux approches sensiblement différentes.
35:42 La première approche concernait les lots au plus haut potentiel,
35:46 ceux pour lesquels on était à peu près certains
35:49 qu'ils étaient réemployables parce qu'il y avait l'existence
35:52 d'un marché prêt à les racheter,
35:55 parce que leur démontage était faisable,
35:57 ils ne posaient pas de problème technique,
35:58 parce qu'ils étaient en quantité suffisante.
36:00 Et donc, pour ceux-là, en fait, c'était tout simplement
36:03 des spécifications techniques, des seuils contractuels minimaux.
36:07 Il n'y avait pas de discussion possible.
36:09 L'entreprise de démolition devait remettre offre
36:11 pour le démontage soigneux en vue du réemploi
36:14 de ces différents lots.
36:15 Donc, ça concernait notamment les radiateurs de type 1.
36:19 C'était les radiateurs en fonte sur pied,
36:21 50 % du volume de la charpente en bois
36:23 et 50 % des surfaces de parements muraux en faïence.
36:27 Alors, pourquoi est-ce qu'on utilise des pourcents ici ?
36:29 C'est pour quand même admettre
36:30 qu'au cours des travaux de démontage,
36:32 il peut y avoir un petit taux de perte,
36:35 il peut y avoir des mauvaises surprises,
36:38 des choses qui n'ont pas été détectées
36:40 lors des tests de démontage,
36:41 et donc, on joue un petit peu la sûreté à cet égard.
36:46 Et puis, ça, c'était la première approche.
36:47 La seconde approche consistait à proposer aux soumissionnaires
36:51 de surenchérir sur les autres lots.
36:54 Et dans le marché des travaux de démolition,
36:57 il y avait un critère d'attribution
36:59 qui était basé sur...
37:03 qui donnait un score aux différentes offres
37:06 en fonction de leurs ambitions de récupération.
37:09 Et dès le moment où l'entreprise s'engage à atteindre un certain seuil,
37:12 bien évidemment, ce seuil devient contractuel
37:15 dans l'exécution du contrat,
37:16 et l'entreprise doit veiller à démontrer qu'elle l'atteint.
37:20 Alors, ici, il se fait que le processus d'attribution du marché
37:24 a fait que ce n'était pas forcément le soumissionnaire
37:26 avec l'offre la plus ambitieuse
37:29 sur ce critère de la récupération en vue du réemploi
37:31 qui a été sélectionné.
37:33 C'est une entreprise qui s'est contentée de répondre au seuil minimum,
37:36 mais qui n'a pas tellement été beaucoup plus loin que ça,
37:41 en tout cas, au stade de l'offre,
37:42 mais qui, lors des travaux de démontage,
37:45 s'est rendue compte, en fait, de la faisabilité
37:49 et de la facilité relative qu'il y avait à récupérer ce matériau-là,
37:54 et qui, donc, au final, a fait mieux que ce qu'elle avait annoncé.
37:57 Dès le moment où l'entreprise est sélectionnée,
37:59 elle exécute le contrat tel que mentionné dans les clauses,
38:03 et donc, elle procède au démontage soigneux
38:06 et à la mise en palette également soigneuse.
38:10 Ici, par exemple, le département Mureau en faïence.
38:14 On le voit aussi, elle démonte les carreaux en céramique
38:17 pour les revêtements de sol.
38:19 On voit les échantillons ici démontés.
38:21 Et puis, dans ce cas-ci, c'est un revendeur...
38:23 pour racheter ces lots-là.
38:28 Donc, il est venu les racheter en pied de chantier
38:30 à l'entreprise en démolition.
38:32 Et cette entreprise ici, dont le core business
38:36 est vraiment la revente de matériaux,
38:38 va faire en sorte que ces matériaux se retrouvent sur le marché
38:41 et trouvent un nouvel usage.
38:43 Alors, ce qui était aussi demandé à l'entrepreneur
38:45 des travaux de démolition,
38:47 c'était de réaliser un bilan des opérations
38:51 pour montrer qu'il avait effectivement bien répondu
38:53 au seuil contractuel,
38:54 mais éventuellement aussi pour montrer
38:56 ce qu'il avait pu faire de plus.
38:57 Et on le voit ici qu'il a été un petit peu plus loin.
38:59 Au final, ce sont près de 50 tonnes de matériaux
39:02 qui ont pu être récupérés
39:04 en vue d'être réemployés dans diverses voies.
39:07 Alors, un dernier commentaire sur ce projet.
39:09 Vous pourriez vous demander, finalement,
39:11 pourquoi est-ce que ces matériaux n'ont pas été réutilisés sur site ?
39:14 Est-ce que ce n'était pas la voie la plus logique à poursuivre ?
39:19 Ce à quoi je vous répondrai, si,
39:21 ça aurait été idéal de procéder comme ça.
39:23 Mais dans le contexte de l'opération pilote qu'on a menée,
39:26 en fait, le projet d'aménagement était déjà entièrement bouclé
39:31 et la maîtrise d'ouvrage ne souhaitait pas réouvrir
39:34 ce chapitre-là à ce moment-là,
39:36 ce qui est tout à fait compréhensible.
39:38 Et donc, voilà, c'est tout simplement une piste
39:40 qui, dans ce projet-là, n'était pas à l'ordre du jour.
39:43 Il est évident que si on s'y prend un petit peu plus en amont,
39:46 il y a moyen d'intégrer cette démarche-là également,
39:49 qui permet évidemment d'épargner un petit peu de transport
39:53 et qui permet aussi, dans certains cas,
39:55 de garder une trace, je dirais, de la mémoire matérielle
39:57 du bâtiment d'origine dans les nouveaux aménagements.
40:02 Alors, mon deuxième cas d'étude,
40:03 il va concerner un projet qui n'est pas lié au projet FCRBE.
40:08 C'est un projet que Rotor a pu accompagner
40:09 dans le cadre d'une autre subvention publique.
40:12 Donc, on est aussi ici sur un projet
40:14 qui a bénéficié d'un fonds FEDER.
40:16 C'est le réaménagement de bâtiments
40:20 en fait assez hétéroclites
40:23 pour une association socio-artistique bruxelloise
40:26 qui s'appelle Zinneke,
40:28 et donc qui occupait en fait déjà ces lieux
40:31 et qui a obtenu un fonds FEDER de la région de Bruxelles-Capitale
40:34 pour procéder à la rénovation de ces bâtiments.
40:37 On voit ici à rue des maisons néoclassiques
40:40 sur le coin de la place.
40:41 Puis il y a une assez grande cour intérieure
40:43 qui mène à ce gigantesque bâtiment
40:46 qui était un ancien atelier d'impression de timbres fiscaux
40:50 de l'État belge.
40:51 Et alors, en plus de ça, ils ont ce bâtiment-là
40:53 qui occupe toute une longue parcelle,
40:55 on l'appelle La Frite, sans mauvais jeu de mots,
40:58 qui passe à rue également
41:01 et qui vient enserrer cette maison-là
41:03 qui ne fait pas partie du projet.
41:05 C'est un petit peu le village d'Astérix
41:06 en Gaule conquise par les Romains,
41:09 avec évidemment des relations de voisinage pas toujours évidentes,
41:13 mais donc un projet assez complexe
41:15 qui s'est donné comme ambition
41:17 de poursuivre plusieurs objectifs
41:20 et notamment des objectifs de récupération
41:23 et de réemploi des matériaux dans le contexte de marché public.
41:26 Puisqu'ici, on est évidemment toujours dans un cas
41:28 où c'est de l'argent européen
41:30 qui est utilisé pour ces rénovations
41:35 et qui donc doit évidemment suivre les procédures de marché public.
41:39 Alors, je ne vais pas vous présenter
41:41 toutes les expérimentations qu'on a testées dans ce projet.
41:44 Il y en a vraiment beaucoup.
41:45 Ça a été un petit laboratoire pour essayer plein de choses.
41:49 Je vais me focaliser sur un exemple,
41:52 qui est la reconstruction d'une des façades.
41:54 Je reviens un slide en arrière, d'une des maisons ici.
41:57 En fait, c'est une des plus grosses interventions architecturales
41:59 de tout ce projet,
42:00 qui, pour le reste, fait preuve d'une très grande modestie
42:03 dans la nature des interventions.
42:06 Mais néanmoins, il y avait une façade qui devait être réalignée
42:08 et qui, donc, devait être reconstruite
42:11 et pour laquelle la maîtrise d'ouvrage
42:13 souhaitait travailler avec des fenêtres de réemploi,
42:16 essayer de voir un petit peu dans quelle mesure
42:18 c'était quelque chose qui était possible.
42:21 Alors, nous avons pu les accompagner là-dedans.
42:23 On savait notamment qu'il existait un marché
42:26 pour des fenêtres de récupération.
42:28 Alors, c'est parfois des fenêtres qui sont issues d'erreurs de commande.
42:32 Donc là, on n'est pas vraiment sur du réemploi
42:34 puisqu'elles n'ont même jamais été utilisées une première fois.
42:36 Néanmoins, on est sur des invendus ou des erreurs de production.
42:40 Et puis, il y a aussi des fenêtres qui sont effectivement réemployées
42:43 et qui proviennent de bâtiments
42:45 qui sont démolis de façon un petit peu prématurée,
42:47 mais donc qui fait qu'il y a des fenêtres qui sont
42:50 parfois assez récentes et donc qui peuvent satisfaire
42:52 à des exigences de performance énergétique
42:55 qui circulent sur le marché de la seconde main.
42:58 Alors, évidemment, la difficulté, c'est que dans une procédure de projet,
43:02 le moment où on a besoin de ces châssis,
43:05 est souvent très, très loin dans le temps
43:08 par rapport au moment où on dessine le projet
43:11 et le moment en particulier où on rentre le permis d'urbanisme,
43:15 le permis de construire.
43:16 Et donc, on a dû trouver des contournements.
43:19 Ici, vous voyez un petit croquis qui est extrait
43:20 justement du permis d'urbanisme,
43:23 dans lequel on a fait la somme objective
43:26 de toutes les contraintes qui s'appliquaient
43:28 à la taille de ces châssis,
43:29 en fonction des règles d'urbanisme,
43:31 en fonction des règles de mitoyenneté,
43:33 en fonction des règles de résistance au feu.
43:35 Et qui nous ont donné des surfaces maximales
43:38 et des surfaces minimales.
43:40 Et donc, on a fait ce dessin de façade en traitillé, en pointillé,
43:43 en indiquant à l'administration de l'urbanisme
43:45 que les fenêtres ne seraient en aucun cas plus grandes
43:49 que la surface maximale
43:50 et en aucun cas plus petite que la surface minimale.
43:53 Et pour le reste, on ne pouvait pas le rendir beaucoup plus à ce stade-là.
43:56 Ça, c'était un petit peu un "leap of faith",
43:59 comme disent les Anglo-Saxons.
44:01 Donc, un pari sur leur capacité à comprendre le projet.
44:06 Il se fait que c'était une façade arrière
44:07 avec très peu d'enjeux urbanistiques attachés à celle-ci.
44:12 Et donc, ça a été accepté.
44:14 Ça aurait, quelque part, d'un point de vue heuristique,
44:17 ça aurait été intéressant qu'ils refusent,
44:18 parce qu'ils auraient été obligés de justifier leur refus.
44:20 Or, d'après nous, toutes les raisons objectives
44:25 de dimensionnement de ces fenêtres avaient été prises en compte.
44:27 Donc, ça aurait été difficile d'aller trouver une raison objective
44:29 de refuser ces fenêtres.
44:31 Néanmoins, ça aurait été intéressant de voir
44:32 ce qu'ils auraient amené comme lignes argumentaires.
44:36 - Michael ? - Oui ?
44:38 - Je suis extrêmement désolé de t'interrompre.
44:40 On a un petit peu débordé sur le temps de présentation.
44:42 Est-ce que ce serait possible, d'ici 15h10,
44:45 de conclure un peu sur les principales enseignements,
44:49 tirés de ce cas d'Asie ?
44:51 Je suis vraiment désolé de vous attendre.
44:52 - Oui, j'y viens.
44:54 Ce sera dans trois minutes.
44:55 Donc, vous imaginez bien que le permis d'urbanisme
44:58 n'est pas le seul moment où on doit travailler de cette façon-là.
45:00 C'est la façon dont on va rédiger les spécifications techniques
45:03 pour le marché des travaux.
45:05 Et puis, le jour J, quand on a besoin des fenêtres,
45:11 en fait, on doit refaire un coup de sonde sur le marché.
45:13 Qu'est-ce qui répond à nos spécifications,
45:14 à nos exigences minimales à ce moment-là ?
45:16 Vous voyez ici l'échantillon qu'on a trouvé,
45:19 qui, à notre surprise, était finalement beaucoup plus important
45:21 que ce qu'on avait imaginé.
45:23 Donc, ça, ça a engagé tout un travail aussi
45:25 de conception architecturelle dans des délais assez serrés,
45:30 où finalement, les architectes ont décidé,
45:31 pour ce dessin-là que vous voyez à l'écran,
45:34 qui a permis à l'entrepreneur de commander les châssis en question
45:37 auprès du fournisseur qui les avait.
45:42 Vous voyez ici les photos de remise en œuvre quasiment terminées.
45:47 Et puis, le petit bilan ici du projet aussi, Zinoke,
45:50 qui montre que les châssis ne sont jamais
45:52 qu'une petite fraction du flux de matériaux réemployés
45:55 dans les matériaux entrants, je dirais.
46:00 Voilà, mais c'était un dernier exemple
46:01 pour vous parler un petit peu de la flexibilité
46:03 dont les architectes,
46:05 mais aussi l'ensemble des acteurs du projet,
46:07 doivent faire preuve quand il s'agit de retravailler
46:10 avec des matériaux de récupération.
46:13 Voilà, je vous remercie pour votre attention
46:15 et je m'excuse pour le petit dépassement du timing.
46:18 Pas de souci, merci infiniment pour cette présentation
46:21 très complète et très parlante.
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