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  • 11/07/2025
Retrouvez le clip vidéo de l'intervention de François Trignol issue de la journée "Pack territorial" du 17 juin 2025 à Poitiers.

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Transcription
00:00...
00:00J'ai pris quelques notes aussi parce que j'avais préparé quelques diapos
00:12juste pour vous montrer à quoi ça ressemble chez moi.
00:15Moi, je me suis installé en 2020.
00:19Je suis issu du ministère de l'Agriculture
00:21puisque lors de mes études d'école d'ingé, j'étais les fonctionnaires.
00:25Donc, j'ai fait un paquet d'années derrière jusqu'à mes cheveux gris, grosso modo.
00:30Et puis, quand je les ai vus, j'ai dit, il faut que je m'installe.
00:32Mes parents étaient paysans.
00:33J'aime vraiment ce côté faire, produire.
00:37Et je m'excuse parce que vous êtes en service déconcentré,
00:40mais moi, j'avais vraiment aimé mon parcours dans les lycées agricoles.
00:46J'ai eu l'impression de faire un petit peu.
00:49Et ça m'a semblé un peu moins vrai à la DDT.
00:51Alors, j'étais dans le service économique agricole.
00:55à l'orientation agricole.
00:56Et pour ma façon de travailler, j'étais un peu trop détaché du concret et du terrain.
01:02Et je trouve que cette journée, elle est vraiment intéressante aujourd'hui.
01:05Et c'est ce que j'essaierai de vous faire remonter un peu.
01:08C'est que, en fait, toutes les politiques qu'on a amenées et qu'on subit,
01:14vous l'avez dit, la stratégie sans moyens, tu l'as dit, pardon.
01:17En fait, je pense que dans le monde agricole aussi, on a besoin de vous voir,
01:24on a besoin d'échanger avec vous pour savoir vers où il faut aller, etc.
01:28Donc, pour revenir un peu sur ma ferme, ce que vous voyez là, il y a assez peu de choses à moi.
01:34En fait, c'est une ferme qui était propriété d'un châtelain danois qui s'est fait gauler dans les Panama Papers.
01:41Et donc, la société a dû faire faillite.
01:44Enfin, ils l'ont laissé partir à la banque.
01:46Et c'est la SAFER qui l'a racheté et qui l'a mis en vente.
01:50Et comme pour acheter un truc comme ça à 3 millions d'euros, il n'y avait pas de paysans.
01:55Il n'y avait que des gens avec une certaine aisance financière.
01:58En fait, ils ont découpé la partie agricole.
02:01Donc, vous voyez, c'est une rivière.
02:03Donc, c'est la Vézère qui passe là.
02:04Il y a 2 kilomètres de rivière à peu près.
02:07Donc, moi, j'ai pu faire l'acquisition des terrains agricoles.
02:10Et donc, ça, c'est mon bâtiment.
02:11Et autour de moi, il y a 9 gîtes avec des piscines.
02:14Donc, c'était un site touristique, un site d'hébergement touristique.
02:19Et donc, le château qui aujourd'hui est travaillé par les propriétaires.
02:22Il y a un escape game, il y a des visites, etc.
02:25Donc, c'est un lieu qui est quand même assez idyllique.
02:28Enfin, vous le mettez comme vous voulez.
02:30Mais c'est vrai que c'est hyper agréable.
02:32Et derrière, c'était de se dire quel était mon projet.
02:35Parce qu'au fond de moi, j'avais envie de m'installer.
02:37Mais en fait, ce n'est pas un but en soi de s'installer.
02:39Et je voulais arriver à vivre de ce métier en ayant un côté nourrisseur.
02:45Ce qui me motivait quand même, c'était de faire manger les gens.
02:47Ma femme ayant 150 vaches laitières avec son frère et son cousin à 30 km, les animaux, c'était proscrit.
02:54Donc, je me suis dit, faire des céréales pour des céréales, ça motive moyen.
02:58Donc, je vais essayer de voir qu'est-ce que je peux faire au niveau des légumes.
03:02Et en fait, en ayant connu la restauration collective, etc.
03:05Dans les lycées, je suis rendu compte qu'entre le maraîcher qui fait des légumes et les produits industriels, en fait, il manquait peut-être un petit échelon.
03:14C'était des gens qui faisaient du demi-gros.
03:17Et en fait, on se rend compte que pour nourrir un lycée, par exemple, le maraîcher, il va avoir des produits de temps en temps.
03:23Mais son système économique, il est fait sur le marché, c'est-à-dire aller sur le marché, faire un magasin à la ferme, etc.
03:29Et pour moi, il manquait, alors en 2020, un espèce de des agriculteurs qui feraient.
03:35Donc, on a fait une plateforme avec des collègues en bio.
03:39Et aujourd'hui, la Dordogne, c'est un des premiers départements qui est un peu érigé en modèle, en fait, puisqu'il y a une plateforme qui s'appelle Manger Bio,
03:46qui est reconnue nationalement avec un département qui a fait un gros, gros effort, qui a passé tous ses collèges en bio.
03:51Donc, c'est discutable.
03:53Mais en attendant, sur l'accompagnement au développement, ça a été vraiment utile.
03:57Donc, on est vraiment dans une politique.
03:59La politique a eu une envie.
04:01Et sur le terrain, ça s'est traduit par des choses.
04:03Donc, ça, c'était assez agréable.
04:04Peut-être passer à la diapositive, parce que je ne vais pas vous baratiner sur toute l'histoire.
04:08Et donc, pourquoi le bio, en fait ?
04:11Ça me paraissait dans l'air du temps, déjà.
04:15Et c'était plus qu'un challenge écologique ou de vision par rapport à mes voisins.
04:20C'était plus le challenge de réussite.
04:23C'est-à-dire que tout le monde disait, le bio, c'est dur.
04:26Des copains paysans disaient, le bio, c'est de la connerie.
04:29Tu vois bien, c'est que des mauvaises herbes, etc.
04:31Et ce challenge un peu d'y arriver, en fait, m'a un peu motivé.
04:37Et c'est plutôt ce qui m'a fait partir en bio.
04:39Et indirectement après, j'ai raccroché la plateforme, etc.
04:42Mais au départ, c'était un peu plus ce challenge technique qui était de se dire,
04:45mais enfin, il y a des gens qui doivent bien y arriver.
04:47Ça a du sens.
04:50J'ai eu envie d'aller vers ça.
04:51Vous allez vous dire, mais on a entendu parler de chambre d'agriculture, là-bas.
04:54En fait, je me suis installé en 2020.
04:56Et dix jours après avoir acheté le terrain,
04:59donc j'avais prévenu mon DDT, c'était François Gé à l'époque, etc.
05:02J'avais préparé le détachement pour m'installer, etc.
05:06Et j'ai été sollicité par le président de la chambre d'agriculture de la Corrèze,
05:09qui avait passé quatre directeurs en huit mois,
05:13et qui m'a dit, il faut que tu viennes.
05:17J'ai dit, mais non, je m'installe et tout ça.
05:19Il me dit, mais tu arriveras bien à faire les deux.
05:22Et donc, le côté...
05:26Franchement, c'était un peu impossible de refuser la chambre
05:29quand on est sur une ville agricole,
05:31qu'on voit un peu tous les leviers que ça peut avoir.
05:34Et donc, j'ai fait ça pendant...
05:36Je devais le faire pendant trois, j'ai fait pendant quatre.
05:38Finalement, il y avait des élections.
05:39Il m'a dit, il faut rester l'année des élections.
05:41Donc, j'ai fait pendant cinq.
05:42Et donc, j'ai arrêté le 1er juin.
05:43Donc, je suis tout frais, juste agriculteur.
05:46Alors qu'avant, je faisais un peu tout.
05:48Et donc, pour vous ramener ça, en fait,
05:50vous voyez que les trois premières années,
05:51j'ai basculé quasiment tout en luzerne.
05:54Donc, c'est pour ça aussi que j'ai pu cumuler une activité.
05:56Parce qu'en fait, la luzerne, c'est une plante extraordinaire,
05:59mais qui ne demande quand même pas le même besoin
06:01que ramasser des patates, etc.
06:03Donc, sur le début, ça avait du sens de faire de la luzerne
06:06parce que les terres sont restées, tout à l'heure,
06:08une trentaine d'années en maïs, maïs, maïs,
06:10sans couvert végétal, sans rien.
06:12Et donc, c'était aussi pour refaire respirer la terre.
06:16Alors, après la rotation, je ne vous l'explique pas techniquement.
06:18Mais l'idée, en fait, c'était d'arriver à alterner des cultures
06:21puisqu'en fait, en bio, on a quand même des gros soucis de désherbage.
06:25Et on a bien écouté Marc-André tout à l'heure,
06:27mais c'est quand même plus compliqué que ça en a l'air.
06:30Et se passer de phyto en agriculture, c'est très, très, très, très compliqué.
06:34Et se passer deux charrues en bio, c'est aussi très, très compliqué.
06:38Et se passer des deux, aujourd'hui, je ne sais pas faire quoi.
06:42J'espère qu'on y arrivera un jour, mais aujourd'hui, c'est compliqué.
06:44Et donc, l'idée, c'était quand même d'arriver avec des cultures
06:47qui restent un peu en place.
06:48Quand vous mettez une luzerne, en fait, vous restructurez le sol, etc.
06:51Donc, vous arrivez quand même à laisser votre sol un peu peinard pendant quelques années.
06:55Par contre, il y a quand même des moments où la charrue est obligatoire.
07:00Après, il y a charrue et charrue.
07:02On peut labourer à 50 cm comme les vignes pour défoncer le sol.
07:05On peut aussi faire un labour qu'on appelle agronomique.
07:08Alors, peut-être que le mot sera interdit un jour.
07:09Si le labour est aussi décrié que ça, on n'aura plus le droit de dire ça.
07:12Mais grosso modo, en fait, on arrive à labourer entre 15 et 18 cm.
07:16Il y a quand même une partie des vers de terre qui sont en dessous.
07:18Je ne dis pas que c'est formidable, je dis juste qu'aujourd'hui, dans mon système,
07:22qui fait de la luzerne, des légumes et des céréales,
07:27enfin, qui fait manger les gens quand même,
07:29aujourd'hui, sans passer, c'est quand même très, très compliqué.
07:33Donc, ça, c'était un peu pour la partie...
07:35Et donc, après, l'intérêt d'alterner les cultures, en fait,
07:37c'est que vous n'avez jamais votre sol nu.
07:38Et ça, c'est quand même intéressant.
07:40Et après, en fait, des fois, vous avez des intercultures qui peuvent être un peu longues,
07:43c'est-à-dire entre un blé et une fèvreule.
07:45Vous pouvez avoir quasiment six mois de vide, quoi.
07:49Et là, c'est de dire, on met des cultures intermédiaires
07:51qui, elles, vont raciner le sol.
07:54Donc là, on choisit, comme il nous a expliqué tout à l'heure,
07:56on a des racines qui perforrent, on a des racines qui fasciculent.
07:59Il y a tout un tas de choses.
08:00Et ça nous permet, en fait, de quand même restructurer nos sols,
08:02même dans un système comme moi qui est sans animaux.
08:05Parce que c'est aussi une contrainte du bio,
08:07mais peut-être la diapo d'après...
08:08J'ai mis un peu mes contradictions, en fait, dans la diapo d'après.
08:11Le déservage de la bourre, je vous l'ai un peu dit.
08:13Sur l'agronomie du sol, en fait, c'est évident qu'il faut mettre des fertilisants organiques.
08:19Sauf qu'en fait, c'est sous le sable d'un cheval, oui, parce qu'il a fait caca, grosso modo.
08:23Mais en fait, sinon, ça ne se trouve pas, les fertilisants organiques.
08:25Et comment on va les chercher, en fait ?
08:27Moi, j'ai essayé de prospecter autour de moi et j'ai repéré un éleveur de volailles
08:32qui faisait des œufs et qui ne valorisait pas toutes ses fiantes.
08:35Donc, j'ai récupéré ses fiantes de volailles.
08:37Donc, ça me permet d'avoir des éléments.
08:39Mais l'engrais organique, il est très, très différent.
08:43Entre un fumier de cheval, vous n'avez que du carbone et très peu d'éléments fertilisants.
08:48Le fumier de volailles, c'est le contraire.
08:49Vous n'avez que d'éléments fertilisants et très peu de carbone.
08:52C'est-à-dire qu'avec du fumier de cheval,
08:53je peux faire beaucoup de plantes qui fixent l'azone, de la luzerne, etc.
09:00Avec du fumier de volaille, je peux mettre du maïs, du blé.
09:04Pourquoi ? Parce que je vais lui ramener beaucoup de résidus carbonés.
09:06Donc, indirectement, pour faire fonctionner le sol, il faut adapter la recette.
09:10Et donc, la recette, moi, que j'ai avec mes fiantes, là, parce que j'ai trouvé que ça,
09:14c'est de ramener du carbone au sol.
09:17Et ramener ce carbone-là, il passe par tous mes vides, en fait,
09:20où je mets une culture intermédiaire,
09:21ou par le maïs-grain, qui est aujourd'hui,
09:24tout le site, c'est les irriguées,
09:25qui est la plante, pour gagner en point d'humus dans un sol,
09:30qui est la plante la plus performante.
09:32Après, si vous exportez tout, que vous ne ramenez rien,
09:35ça peut être aussi une plante destructrice.
09:36Les 30 ans qu'il y avait eu avant,
09:38c'était phyto-labour-maïs, phyto-labour-maïs, phyto-labour-maïs.
09:43Le sol, il n'avait pas de matière organique.
09:45On se rend compte quand même que quand on la réinjecte à l'intérieur
09:49et qu'on la fait dégrader, parce que si elle est dans le sol
09:51mais qu'elle n'a pas l'azote, c'est du carbone,
09:53si vous n'avez pas l'azote pour la dégrader,
09:54vous vous rendez compte que votre sol, il ne va pas le fixer, ce carbone.
09:58Et quand vous grattez la terre, vous retrouvez des résidus carbonés
10:01qui n'ont pas été digérés.
10:03Donc tout ça, ça m'a fait plein plein de questions.
10:07Et donc la gestion de la fertilisation, elle est quand même compliquée,
10:10parce que moi, dans mon système, j'achète des intrants.
10:13Ce n'est pas très bio comme truc.
10:14On a l'impression que le bio, c'est le système parfait, autonome,
10:18les feuilles mortes qui tombent, les lampes qui poussent, etc.
10:21Ben ouais, un peu, mais en fait, à des moments, il faut aussi ramener des choses.
10:25Et donc par rapport à l'achat d'intrants,
10:27je trouvais que j'étais en contradiction quand même avec un modèle bio parfait
10:30qui serait celui d'avoir des animaux et un cycle, etc.
10:35Ensuite, la complexité aussi, elle est apparue avec le marché du bio.
10:38Je l'ai un peu plus vécu à la chambre parce qu'en fait,
10:42on était dans les politiques plutôt régionales d'installation
10:44et il fallait absolument installer des gens en bio.
10:47Alors moi, je ne suis pas contre ça,
10:48puisque si je fais du bio, c'est que j'y crois
10:50et que je trouve que ça a du sens, etc.
10:53Par contre, des moments, on est en contradiction.
10:57La politique est en contradiction avec la vérité du terrain.
11:00Pourquoi en fait installer en bio ?
11:01Ce n'est pas le problème.
11:02C'est subventionner quelqu'un pour s'installer en bio
11:05qui va vivre des subventions, ça a été mon cas,
11:09pendant les 4 ans ou 5 ans de conversion bio.
11:12Je pouvais gérer mon risque par la subvention.
11:15Donc merci les pouvoirs publics de faire ça
11:17parce que sans subvention à la conversion bio,
11:19je pense que pas grand monde y serait passé.
11:21Ça, ça permet d'y passer.
11:22Par contre, aujourd'hui, où on est pour l'instant
11:25en surproduction de bio,
11:27c'est compliqué de dire, moi qui ai fini finalement,
11:29on va y faire passer mon voisin
11:31qui peut vendre sa céréale pas cher
11:35puisqu'il va vivre de la subvention.
11:37Et indirectement, on crée un peu d'équilibre
11:39et ça, c'est compliqué à appréhender.
11:41Après, on est d'accord, il faut avancer, etc.
11:44Je n'ai pas de problème avec ça.
11:45Mais il faut savoir que des fois,
11:46c'est quand même un peu contradictoire.
11:48Et aujourd'hui, on le vit, nous,
11:49notamment sur les céréales.
11:51Les pommes de terre, si je vous expliquerai,
11:52les pommes de terre après, c'est un peu différent.
11:54Mais sur les céréales, par exemple,
11:55où là, je bosse avec la coopérative,
11:57ça nourrit des poules, grosso modo,
11:59des poules, des cochons et un peu des vaches.
12:00Donc le blé, le maïs et le soja.
12:02En fait, les prix sont 30% inférieurs
12:05à ce qui était dans mon provisionnel.
12:07Alors, techniquement, je suis 30% meilleur que prévu.
12:10J'avais été quand même prudent.
12:11Donc je fais le chiffre d'affaires.
12:13Je rentre l'argent que j'avais à rentrer.
12:15Donc ça va, quoi.
12:16Mais quelqu'un qui serait plus fragile
12:18ou comme moi qui n'aurait pas l'irrigation,
12:20le bio se serait arrêté, quoi.
12:22Parce que le différentiel de prix aujourd'hui
12:24est trop bloquant.
12:26Et en fait, il y a des pistes
12:28pour y arriver en bio.
12:29Ce n'est pas un souci.
12:30Mais si vous voulez une rotation,
12:31ce que vous montrez tout à l'heure,
12:32qui tienne la route,
12:33il faut faire plein de choses.
12:34Et dans le plein de choses,
12:35on ne peut pas faire que des coups.
12:37Moi, je considère que j'ai fait un coup
12:38avec les patates.
12:39Parce que je me suis impliqué dans la plateforme.
12:40Les collèges sont passés en bio.
12:42On était quatre.
12:43On a mis 200 000 balles dans un frigo
12:44et une chaîne de tri.
12:45Et aujourd'hui, on fait des patates
12:47du 1er août au 1er juillet.
12:50Donc les cantines, en fait,
12:51on les a en client.
12:52Il n'y a jamais de rupture de stock.
12:54On en a tout le temps.
12:55Pas de souci.
12:56Mais ce coût, c'est 2 hectares sur 52.
12:59Et donc, si je n'ai pas une filière blé-maïs cohérente,
13:04c'est-à-dire que si demain,
13:05ça passe au conventionnel,
13:06par les stocks surchargés, etc.,
13:08je mets en difficulté mon choix du bio
13:11parce que mes patates ne suffiront pas.
13:12Donc c'est pour ça qu'il y a quand même
13:14une cohérence à suivre.
13:16Pour la cohérence aussi,
13:17de la luzerne.
13:18On n'en a pas parlé des plantes
13:19qui ont vraiment du sens au niveau agricole.
13:21La luzerne, c'en est une qui est exceptionnelle.
13:23Sauf qu'en fait, on n'a plus d'animaux.
13:25Vous l'avez vu dans, je pense,
13:27de toutes les statistiques,
13:28dans toutes vos DDT ou de Réal,
13:29vous avez vu que tout le monde montre
13:31que le nombre de ruminants, en tout cas,
13:33est quand même en diminution.
13:35Et aujourd'hui, la luzerne,
13:37il n'y a qu'eux qui la mangent.
13:38Après, on en fait quelques extraits, etc.
13:39Mais les 99,9% des surfaces de luzerne,
13:43elles passent dans une chèvre,
13:44dans une vache.
13:45Et en fait, si vous n'avez plus d'animaux,
13:48il restera beaucoup de prairies.
13:49On extensifie un peu le système.
13:51Ça a du sens aussi
13:52parce que les prairies,
13:53on a dit que c'était génial.
13:54Et finalement, moins d'animaux.
13:57Les prairies, pas besoin de luzerne.
13:59Mais vous enlevez la luzerne des systèmes bio,
14:01vous tuez 100% des systèmes bio.
14:03Moi, enfin, c'est que mon petit niveau,
14:05mais je ne vois pas comment
14:06on peut nettoyer son sol sans la luzerne.
14:09En fait, la luzerne,
14:10elle reste pendant 3-4 ans en place.
14:12Pendant 3-4 ans,
14:13vous avez 80% des graminées qui meurent
14:16parce qu'elles ne peuvent pas germer.
14:18Et après, elles n'ont plus de potentiel d'animation.
14:19Donc la luzerne, elle a un vrai effet.
14:22Mais plus de vaches,
14:23plus de chèvres, plus de luzerne.
14:28Luzerne et méthanisation.
14:29Petit exemple en Dordogne.
14:31Christophe, tu connais ça.
14:32Donc la Grasse à ça,
14:32c'est une usine qui a bénéficié
14:34de pas mal de fonds publics
14:35pour créer un deuxième séchoir
14:37plus écologique pour arriver à faire plus de tonnage.
14:40Donc mettre plus de luzerne dans un plan protéine,
14:42l'idée était vraiment top.
14:44Sauf qu'aujourd'hui,
14:45les gars qui sont autour du séchoir à luzerne,
14:52en fait, il y a eu des méthaniseurs
14:53qui se sont faits.
14:54Et en fait, les méthaniseurs aujourd'hui
14:56avaient un sens écologique super,
14:58dégradé les déchets.
14:59Enfin, on a fait tout ça ce matin.
15:01Sauf qu'aujourd'hui,
15:02il y a des gens qui arrivent à la retraite
15:04qui disent,
15:05mais je n'aurai pas beaucoup de retraite.
15:06Je vais mettre mes 150 hectares
15:07au nom de ma fille ou de mon fils
15:09qui est à Paris ou à Lyon.
15:12Et je vais faire gérer ma ferme
15:15par le méthaniseur.
15:16Donc grosso modo,
15:17on garde un mobile agricole.
15:18C'est-à-dire que les enfants,
15:19vous faites une SCEA,
15:20vous mettez les gamins dedans.
15:23Le méthaniseur, lui,
15:24va gérer les fauches de seigle,
15:27etc., etc.
15:28va vous gérer votre assolement, etc.
15:30Et derrière, en fait,
15:32ce terrain,
15:32il n'est plus disponible
15:33pour un jeune qui voudrait s'installer.
15:35Et surtout,
15:35il ne va plus à la grâce à ça,
15:37à la boîte qui fait le granulé,
15:40parce qu'il est plus facile.
15:42Ça rapporte plus
15:43de faire un seigle
15:45en couvercle végétal
15:46que de laisser une luzerne 3 ans
15:48pour faire des granulés.
15:51Et là, ça pose un vrai problème
15:53parce qu'on est d'accord
15:54qu'on a besoin d'énergie,
15:54mais en fait,
15:56on redevient...
15:58C'est Ricardo en économie
15:59qui faisait la spécialisation.
16:01Et on se rend compte,
16:02en fait,
16:02qu'il faudrait faire tout le contraire,
16:04des rotations très diversifiées,
16:05avoir des solutions
16:06pour sortir des produits différents,
16:08pour avoir des dates de semis différentes,
16:09des dates d'école différentes,
16:11des déchômages à date différente
16:12pour épuiser les mauvaises graines,
16:13etc.
16:14Et finalement,
16:14on se rend compte
16:15que ces outils-là,
16:16ils sont déconnectés
16:17du monde agricole,
16:20ils sont dans le monde économique.
16:21Et en fait,
16:21ils sont très utiles.
16:22Si vous, dedans,
16:24vous mettez du caca de vache,
16:25il n'y a pas de souci.
16:26Mais aujourd'hui,
16:27ils créent un biais
16:28sur cette ressource,
16:29en fait.
16:30Et comme ça rapporte de l'argent,
16:32en fait,
16:33les mecs,
16:33ils mettent des bombes à sucre,
16:34c'est des ensileuses,
16:35ils ensillent de l'herbe,
16:36ils ensillent des métailles
16:37et on se déconnecte
16:39du vrai rôle de départ.
16:41Méthaniseur a été financée
16:42parce que moins de méthane,
16:44etc.
16:45Et donc ça aussi,
16:45c'est une contradiction.
16:47Ça ne concerne pas ma ferme directement,
16:48mais j'avais pris des petites notes
16:50pour vous faire passer
16:51deux, trois messages.
16:52Et donc voilà,
16:53c'était un peu l'occasion
16:54de vous parler de ça,
16:55même si, encore une fois,
16:56il ne faut pas aller contre ça,
16:57il n'y a pas de souci.
16:58Je ne sais plus trop
16:59où j'en suis.
17:01L'idée,
17:02j'ai oublié de vous dire
17:03tout à l'heure,
17:04ne gardez pas de questions,
17:06faites un peu de moi
17:07votre punching ball
17:08parce que vous n'avez peut-être
17:09pas toujours,
17:09enfin vous en avez bien
17:10parmi vos copains,
17:11mais des paysans
17:12en face de vous
17:12et profitez de moi
17:13pour dire,
17:13mais pourquoi vous ne faites pas ça,
17:15ça paraît évident,
17:15le sol,
17:16on nous a dit,
17:16etc.
17:17Profitez de vos questions
17:18pour me punching baller un peu
17:22et moi, si je ne le suis pas,
17:23je vais être un peu frustré aussi.
17:24Merci.
17:38Merci beaucoup.
17:39Je crois que l'appel est lancé.
17:40Il a demandé qu'il ne demande que ça.
17:41Donc vraiment,
17:42on compte sur vous.
17:43On en tient un qui veut bien.
17:45Voilà.
17:45Annick, oui.
17:51Merci beaucoup.
17:52C'était vraiment super intéressant,
17:54très concret.
17:55Moi, il y a vraiment une question
17:56qui m'a titillée
17:57pendant toute votre intervention.
17:59C'est que vous nous avez dit
18:00que vous ne faisiez pas d'élevage
18:01parce que votre épouse
18:02en faisait à 30 km de là.
18:04Parce que c'est vrai
18:05que le bio,
18:05quand il n'y a pas d'élevage,
18:06vous l'avez expliqué,
18:07c'est quand même compliqué.
18:08Et pour évacuer la luzerne
18:11et pour ramener des intrants.
18:13Pourquoi vous ne travaillez pas ensemble ?
18:15On dort ensemble,
18:17encore pour l'instant.
18:19Non, en fait,
18:20ma femme,
18:21elle a un système
18:21qui est conventionnel,
18:24mais que je trouve
18:24assez agroécologique.
18:25En fait,
18:25la maître communique,
18:26elle en a besoin.
18:27Et la transporter sur 30 km
18:28pour lui en enlever à elle
18:29et m'en donner à moi,
18:30ça n'a pas forcément
18:31de sens non plus.
18:32Donc,
18:32c'est pour ça
18:33que ça ne se fait pas.
18:34Après,
18:36en moyenne,
18:37de toute façon,
18:37si on veut maintenir
18:38les rendements qu'on a,
18:40on n'a pas le choix
18:40que d'amener
18:41de la bouffe aux plantes.
18:43Et si demain,
18:44je pense qu'on peut avoir
18:45une France autosuffisante,
18:46c'est-à-dire avec les animaux
18:48qui font pousser
18:48ce qu'on a à faire pousser.
18:50Moi,
18:50quand je mets un maïs
18:52ou un blé
18:53derrière une luzerne,
18:55le rendement,
18:55il est correct,
18:56il n'y a pas de souci.
18:57Par contre,
18:58si je veux remettre
18:59un blé derrière,
19:00ça ne marche plus.
19:01Donc,
19:01indirectement,
19:02si demain,
19:03on mange beaucoup
19:04de protéagineux,
19:05qu'on mange beaucoup
19:06d'animaux
19:06qui ont mangé de l'herbe,
19:08on peut être autosuffisant
19:09sans forcément avoir
19:12de la matière organique
19:13qu'on n'a pas.
19:14Mais Célos,
19:15tout à l'heure,
19:15il disait
19:15qu'on fait quand même
19:1610 kilos chacun d'azote
19:17et que sur la SAU française,
19:20on en met 100 kilos
19:21d'azote chimique.
19:22Vous voyez que finalement,
19:22en fait,
19:23on renvoie,
19:24alors je ne sais pas
19:24si tout va à la rivière
19:25parce qu'il y a peut-être
19:26des trucs dans des bouts
19:27qui reviennent
19:27dans les terrains agricoles,
19:29mais en fait,
19:30quand on dit à un paysan
19:31que tu as mis 10%
19:32d'engrais en trop,
19:33le gars qui le dit,
19:34il a fait pareil.
19:36Il a aussi mis 10%
19:37d'engrais en trop.
19:39Pour revenir sur ce que vous disiez,
19:42il n'y a pas d'élevage intensif
19:44en France.
19:44C'est-à-dire qu'il y a
19:45très, très, très peu,
19:46à part quelques porcheries,
19:48il y a, oui, peut-être,
19:49mais il y a très, très peu
19:50de gens qui sont embêtés
19:52de leur matière organique.
19:54Ils s'en transportent
19:55de Vendée,
19:56de Bretagne,
19:57parce qu'il y a
19:57beaucoup de volailles là-bas
19:58et les gens,
19:59à une époque,
20:00les coopératives
20:00avaient installé
20:01des structures
20:01quasiment hors sol,
20:03c'est-à-dire que le gars,
20:03il avait 2 hectares,
20:04son poulailler,
20:05et il vendait ses fiantes
20:07où il donnait aux voisins.
20:08Maintenant,
20:09elles sont vendues
20:09et transportées loin.
20:10les bio,
20:11on est les premiers pollueurs
20:12de déplacement
20:13de matière organique.
20:14Il faut se l'avouer.
20:15En fait,
20:16on est en bio souvent,
20:17loin de ces coins-là
20:18et la matière organique,
20:20il vient de ces coins-là.
20:20Donc,
20:21c'est des camions
20:21qui l'amènent.
20:21Une autre question peut-être ?
20:26Juste une question technique d'abord,
20:27c'est que je ne sais plus
20:28si tu as le droit
20:30d'utiliser en bio
20:31des effluents d'élevage,
20:34de l'exploitation pas bio
20:35ou est-ce qu'il faut
20:36que tu compostes et tout ça.
20:37Donc,
20:37ça,
20:37c'est ma première question
20:38et ma deuxième,
20:39comme tu voulais un peu
20:39te faire puncher,
20:40je vais te puncher un petit peu,
20:42c'est que tu as été directeur
20:43de chambre pendant 4-5 ans
20:44sur un territoire,
20:45on va dire,
20:46avec de l'élevage traditionnel,
20:48on va dire,
20:49une agriculture traditionnelle
20:50où on a du mal
20:51à faire bouger les lignes
20:52et donc moi,
20:53j'aimerais bien savoir
20:54un petit peu comment toi,
20:55on voit bien vers où tu vas
20:56et vers où tu tends personnellement,
20:57comment tu as pu
20:58peut-être un peu influer
21:02sur tes politiques
21:04et si tu n'as pas eu
21:06parfois quelques conflits de valeurs,
21:07ce que l'on peut avoir
21:08nous aussi,
21:08soit dit en passant.
21:10Non,
21:10donc sur les fertilisants,
21:11je vais te répondre vite.
21:13Oui,
21:13on a le droit d'utiliser
21:14des conventionnels
21:14s'il y a des accès plein air,
21:15enfin,
21:16grosso modo,
21:16sur des vaches
21:17et des moutons,
21:18ce n'est pas compliqué,
21:19sur des poules,
21:19si elles sortent,
21:20ce n'est pas compliqué,
21:21sur des cochons,
21:22c'est beaucoup plus compliqué
21:23parce que,
21:24enfin,
21:24des cochons qui vont dehors,
21:25il n'y en a quand même pas beaucoup,
21:26mais grosso modo,
21:28volaille label
21:28ou bio,
21:31vaches,
21:32moutons,
21:33chèvres,
21:34pas de soucis particuliers
21:35d'utilisation d'intrants.
21:37Après,
21:37sur la,
21:37oui,
21:37je ne vous ai pas du tout parlé de ça,
21:38mais la partie chambre d'agriculture,
21:42moi,
21:42j'ai quand même trouvé
21:43à la chambre,
21:44alors moi,
21:44chambre corraise,
21:45FNSEA,
21:46vrai FNSEA,
21:47ils n'ont pas apporté des élections,
21:50la FNSEA,
21:51elle est restée au pouvoir en Corrèze,
21:53avec des gens,
21:54enfin moi,
21:55mes parents étaient paysans,
21:56donc la FNSEA,
21:57je connaissais par cœur,
21:57les JIA aussi,
21:59j'ai été quand même surpris,
22:00dans le bon sens,
22:01de l'envie de bien faire,
22:04après,
22:04l'envie de bien faire,
22:06elle est vraie aussi
22:06pour des bourrins
22:08et qui veulent tout brûler,
22:10on a parlé de l'Oté-Garonne,
22:12je ne leur enlève pas
22:13leur envie de bien faire,
22:14mais en Corrèze,
22:15j'ai quand même trouvé ce côté,
22:18analysons ce qui va se passer
22:19et essayons de trouver des solutions,
22:21alors,
22:21je vais vous prendre
22:22deux petits exemples,
22:23à un moment donné,
22:25on s'est dit,
22:26putain,
22:27nous,
22:27on a tout le monde
22:27qui a des vaches,
22:29qui pâturent,
22:30et en fait,
22:30on prend des coups de fusil
22:31de partout,
22:32mais nous,
22:32les Corréziens,
22:32on ne nous tirait jamais dessus,
22:34sur notre mode agricole,
22:36sauf quand on ne voulait pas
22:37manger de viande rouge,
22:38parce que là,
22:38effectivement,
22:39nous,
22:39on ne faisait à peu près
22:40que de la viande rouge,
22:40et donc,
22:41on s'est dit,
22:42mais faire passer nos gars en bio,
22:44on avait un peu regardé,
22:45mais il n'y avait vraiment
22:45pas de débouchés,
22:46et les Broutards pour l'Italie,
22:48aller chercher des subs
22:49pour avoir des subs,
22:50enfin,
22:50ça n'avait quand même pas
22:51un sens énorme,
22:52et en 2021,
22:54peut-être,
22:55il y a eu HVE,
22:56et le gouvernement avait annoncé
22:58de monter à 50 000 fermes,
22:59HVE,
23:00c'était 20 000 et 50 000
23:02à horizon,
23:02je ne sais pas quoi,
23:03qu'on avait dit,
23:03finalement,
23:04peut-être,
23:05c'est une piste,
23:06commençons à regarder
23:08si nos fermes peuvent être HVE,
23:09et on regardera derrière
23:11si on peut peut-être
23:12aller après en bio
23:13avec quelques-uns,
23:14si le marché développe,
23:15etc.,
23:15etc.,
23:16donc avant de leur dire
23:17de passer HVE,
23:17on s'est dit,
23:18il faudrait que quelqu'un
23:18achète,
23:19Corrèze,
23:20Charal,
23:21Aigleton,
23:21donc il y a eu un gros abattoir
23:23et une grosse usine
23:24de steaks hachés
23:24à Aigleton,
23:25on leur a dit,
23:26ben voilà,
23:26on voudrait vous proposer
23:27un truc,
23:28on avait calculé
23:29les kilos de steaks hachés
23:30qu'on pouvait faire,
23:30etc.,
23:31on leur a dit,
23:31voilà,
23:31on peut sur 3 mois
23:34vous faire une gamme
23:36steaks hachés HVE Corrèze,
23:38on avait fait des diapos
23:39avec des belles photos,
23:40enfin,
23:41on bricole comme on peut,
23:43mais on sait tous un peu
23:43faire ça,
23:44donc on avait fait
23:45le PowerPoint,
23:45le machin,
23:46c'était un peu joli,
23:47quoi.
23:48Et donc le gars,
23:49il nous écoute,
23:50il dit,
23:50ouais,
23:50c'est bien,
23:51mais en fait,
23:52c'est pas du tout
23:52la stratégie,
23:53la démarcation chez nous,
23:55elle est faite pour faire
23:55de l'argent,
23:56grosso modo,
23:57en démarcation,
23:57on a le bio,
23:59sur lequel on va marger
23:59beaucoup,
24:01et aujourd'hui,
24:01marger vos vaches,
24:02en fait,
24:03on a besoin de faire
24:03du steak haché pas cher,
24:05parce qu'en fait,
24:05ce marché-là,
24:06il est en augmentation,
24:07et aujourd'hui,
24:07si on crée une autre gamme
24:09de diversification
24:09avec pas de clients en face,
24:11pas intéressant.
24:13Donc,
24:13continuez à nous faire des vaches,
24:14ça nous va bien,
24:15finissez-les un peu plus,
24:16parce que quand même,
24:16souvent,
24:17la vache corrésienne,
24:18elle a mangé que de l'herbe,
24:18donc voilà,
24:20il lui manque des kilos
24:21par rapport à une vache
24:21des deux sèvres,
24:22ou qui aurait des fois
24:23été un peu plus engraissée,
24:24mais surtout,
24:25changez rien.
24:26Putain,
24:30bravo,
24:31t'as vu,
24:31tu fais bien,
24:33et à quelques fermes près,
24:35tout le monde pouvait y passer.
24:37Et mon président a dit,
24:38écoute,
24:38François,
24:38on va le faire quand même,
24:39parce que nos paysans,
24:41ils n'ont pas toujours
24:43le mérite de récupérer
24:44l'argent,
24:44etc.,
24:45on va leur amener
24:46cette fierté,
24:47et on a vu
24:47le président du département
24:48qui a dit,
24:49écoutez,
24:49moi,
24:49je vais payer,
24:50la région payait
24:51l'audit du HVE,
24:55donc ça ne coûtait
24:56rien aux paysans,
24:56et la deuxième année,
24:58il y avait un audit à faire,
24:59d'audit de vérification,
25:01et le département a dit,
25:02moi,
25:02je le paye.
25:03On a fait rentrer
25:04960 exploitations,
25:06on est hors Viti,
25:06le premier département
25:07de France HVE,
25:08sur un truc où personne
25:09n'y est allé,
25:10parce que ça n'a pas
25:11d'intérêt économique,
25:11en fait.
25:12Mais on l'a fait,
25:13et on a un paquet
25:14de paysans,
25:14en fait,
25:15qui,
25:15maintenant,
25:16doivent le renouveler
25:16parce que c'est arrivé au bout,
25:17il n'y a plus d'aide,
25:18et qui le gardent quand même,
25:19parce qu'ils disent,
25:20moi,
25:20je suis content,
25:21quand je suis avec les copains
25:22et tout ça,
25:22je leur dis que moi,
25:23je suis HVE,
25:24et ça a du sens,
25:25et tout ça.
25:26Alors,
25:28la gifle,
25:28c'est que le HVE
25:29a été attaqué par le bio,
25:30donc moi,
25:30j'étais assez mal,
25:32parce que quand j'allais
25:32à ma réunion avec les bio,
25:34en fait,
25:34on faisait porter
25:35le,
25:36comment dire,
25:37la baisse de conso du bio
25:40à HVE.
25:42Franchement,
25:42je pense que ce n'était pas vrai,
25:43mais c'était quand même
25:44un peu dur à vivre
25:45d'avoir aidé les corésiens
25:46à faire du HVE
25:47et prendre une calotte
25:49en disant,
25:49ouais,
25:49le HVE,
25:50c'est encore un coup
25:51de la FNSEA,
25:52qui veut faire croire
25:54que,
25:54etc.,
25:54alors HVE,
25:56pour ceux qui se sont mis dedans,
25:57en fait,
25:57c'est facile à faire
25:58si vous avez des vaches,
25:59des prairies
25:59et pas de phyto,
26:01quoi.
26:01Après,
26:02tous les gars
26:03en zone intermédiaire
26:03qui ont besoin
26:04de beaucoup de phyto,
26:05espéraient HVE
26:06pour se démarquer
26:07par rapport aux copains
26:08du Nord
26:09ou du bassin parisien,
26:10en fait,
26:10ils ne l'ont pas fait
26:11parce que techniquement,
26:12ils ont besoin
26:13en moyenne
26:13de plus de phyto
26:14que les terrains
26:15très favorables.
26:16Et la zone intermédiaire
26:17qui aurait pu aller chercher
26:18un peu une route secours
26:21sur une plus-value,
26:22a pris dans la figure
26:23son terrain compliqué
26:25sur lequel,
26:26en fait,
26:27elle est moins facilement
26:29écologique encore
26:30qu'une zone du Nord
26:32qui fait 100 quintaux.
26:32Faire 60 quintaux de blé
26:34en Charente,
26:35ça demande en proportion
26:36plus de phyto
26:37que de faire 100
26:38dans le Nord de la France.
26:41Et donc,
26:41voilà,
26:42sur le coup de la chambre,
26:44on arrive à trouver
26:45quand même des fois
26:45quelques trucs.
26:47Et la deuxième chose,
26:48c'est qu'en fait,
26:49on a fait un plan de mutation.
26:51On est une des seules chambres
26:52à avoir fait ça.
26:53En fait,
26:53on s'est dit,
26:54on va essayer de se dire
26:55que j'avais un président,
26:56moi,
26:56qui arrivait en retraite
26:57qui disait
26:58à un an du mandat,
26:59j'arrêterai avant la fin.
27:01Donc,
27:01il voulait en fait
27:01qu'on ait travaillé
27:02un projet
27:02à l'agriculture corézienne
27:042030-2050.
27:06Et donc,
27:06on a construit ça
27:07et je vous assure
27:09que ça ne ressemble pas
27:09à une réunion
27:11de la FNSEA.
27:12On était vraiment...
27:13Et pourtant,
27:13autour de la table,
27:14il n'y avait que des gens
27:14de la FNSEA.
27:15En fait,
27:16ils se sont dit,
27:16mais demain,
27:17le végétal,
27:18s'ils se mangent
27:18moins de viande.
27:19Et en fait,
27:20on a fait de la prospection.
27:21On a rencontré
27:22tous les acteurs locaux
27:23qui achetaient des choses
27:24en disant,
27:24voilà,
27:25vous êtes en Corrèze,
27:26maintenant,
27:26avec les politiques RSE,
27:27etc.,
27:27vous devez avoir besoin
27:29de remettre du local.
27:29On a Blédinane ou Abrive,
27:31on a Andros,
27:32on a 2-3 Confituriers,
27:34on avait Charal,
27:35on a 2-3 Coopératives Porcines.
27:37On a rencontré tout le monde
27:38en leur disant,
27:39voilà,
27:40qu'est-ce que vous attendez
27:41du paysan de 2050 ?
27:44Et en fait,
27:44on a été remerciés,
27:47bien accueillis
27:48dans les gens du végétal
27:49et on a été...
27:51On s'est foutus de nous,
27:52presque,
27:53dans le monde animal.
27:54Grosso modo,
27:54en fait,
27:55le monde animal
27:55n'a pas de stratégie
27:58si ce n'est de se dire
27:59que la conso de viande
28:00est censée baisser un peu,
28:02la production aussi,
28:04l'import fera tampon,
28:06pas de question.
28:08Le végétal,
28:08par contre,
28:09pas du tout ça.
28:10Que ce soit Blédina,
28:11que ce soit Andros,
28:13avaient des vraies volontés
28:14de verdir leur image.
28:16Pas forcément
28:17de faire verdre des Corréziens,
28:18mais de verdir leur image.
28:19Et ça,
28:19on s'en est un peu servi.
28:21On a fait une centaine
28:22d'hectares de cassis,
28:23on a fait...
28:24de myrtilles, pardon,
28:26cassis, groseilles,
28:28le petit vignoble corrézien,
28:29qui sera le grand vignoble français
28:32dans 30 ans,
28:33qui est en Bordeaux,
28:34tout ça,
28:34tout le monde aura chargé.
28:35On le construit tout doucement,
28:37on n'a que 100 hectares
28:38pour l'instant.
28:38Mais ces petits trucs-là,
28:39on les a faits.
28:40Et je vous dis avec des gens,
28:41pourtant,
28:41que vous pouvez trouver des fois
28:42un peu bourrins
28:43avec une tonne à lisier,
28:46des vaches,
28:46etc., etc.
28:47Et en fait,
28:48dans la réflexion,
28:49ils ont été super intéressants
28:50et très positifs
28:53sur le changement.
28:54Après,
28:55le changement,
28:56c'est aussi les moyens.
28:57Dire à un gars
28:58qui ne gagne pas sa vie,
28:59change tout,
29:00je ne peux pas te dire
29:00si ça sera mieux.
29:02Par contre,
29:02ce que je peux te dire,
29:03ça sera peut-être pire.
29:04C'est compliqué.
29:05Et après,
29:06dans des zones
29:06où vous ne pouvez faire
29:07que de l'herbe,
29:08c'est aussi compliqué
29:09de dire à quelqu'un,
29:11change,
29:11enfin,
29:12je veux dire,
29:12le mec qui a 100 limousines
29:13sur 150 hectares,
29:15qu'est-ce que vous voulez
29:15qu'il change ?
29:16Pas grand-chose,
29:18en fait.
29:18Pas grand-chose.
29:19Et s'il ne laboure plus
29:2015 hectares
29:21pour avoir de la paille
29:22et du blé,
29:23il fait passer des camions
29:24de l'Indre-et-Loire
29:25en Corrèze,
29:26des camions de paille,
29:27et il fait livrer
29:28de la limande
29:28chez Sanders
29:29ou chez Chepaqui.
29:30Qu'est-ce qui vaut mieux,
29:31en fait ?
29:31Est-ce qu'il ne vaut pas mieux
29:31lui dire
29:32« laboure 15 hectares,
29:34fait ton blé »
29:36et donc maintenant,
29:36on lui dit
29:36qu'on va arriver peut-être
29:38à le faire sans laboure,
29:39mais dans une prairie
29:40compliquée aussi.
29:44Oui.
29:45Alors,
29:46j'ai une question
29:46toute petite.
29:47Finalement,
29:49pourquoi vous avez peut-être
29:50envisagé d'ailleurs
29:51d'avoir des vaches
29:52sur votre exploitation,
29:53même si ce n'était pas
29:54pour produire de la viande,
29:55mais pour avoir
29:55de la matière organique ?
29:57Est-ce que vous y avez réfléchi ?
29:58Pourquoi vous n'avez pas retenu ?
29:59Peut-être combien
30:00il vous aurait fallu de vaches ?
30:01Et j'avais une autre question
30:02sur les filières.
30:04On voit bien
30:05qu'il y a des filières
30:06qui sont externes finalement
30:08à la production agricole,
30:10qui n'ont pas forcément
30:11trop de liens.
30:13Et quelles sont les filières
30:14qui vous manquent
30:14pour le bio
30:15et qu'est-ce qui pourrait être fait
30:16pour les structurer
30:17et que ça aide
30:18des agriculteurs
30:19à investir
30:21dans ces filières-là ?
30:24Alors,
30:24sur la partie élevage,
30:26en fait,
30:26quand j'ai fait
30:28un tableur Excel,
30:30en fait,
30:30où j'ai fait rentrer
30:31mes hectares,
30:31mes machins,
30:32mes trucs,
30:32les prix,
30:32etc.,
30:33etc.,
30:33et en fait,
30:34j'avais un onglet élevage
30:35puisqu'en fait,
30:36sur la photo
30:37où il y avait le château
30:37tout à l'heure,
30:38il y a 80 hectares
30:39de coteaux autour
30:41avec de la prairie.
30:42Vous voyez tout autour
30:44sur les côtés,
30:45là.
30:45Et en fait,
30:46la SAFER qui a fait préemption
30:48sur un truc à 3 millions d'euros,
30:50je vous assure que
30:51les gens qui ont acheté
30:53voulaient tuer le mec
30:55de la SAFER, quoi.
30:56Parce qu'eux,
30:56en fait,
30:57ils ont acheté un truc
30:57à 3 millions
30:58et la SAFER leur a dit
31:01en fait,
31:01vous allez nous filer 2
31:02ou 2,5,
31:03on va vous enlever des bois
31:04parce que la commune en veut
31:05pour remercier
31:06la société de chasse,
31:07on va vous enlever
31:08je ne sais pas quoi
31:08parce qu'on va faire
31:09un vélo-route
31:09et il y a un type
31:10qui va passer chez vous
31:11pour aller faire
31:12de l'agriculture
31:13sur les 40 meilleurs hectares
31:14de foncier.
31:15Donc,
31:16en fait,
31:16les autres 80 hectares
31:17qui servent autour des gîtes
31:18à faire joli,
31:19c'était compliqué
31:20de mettre la main dessus,
31:21quoi.
31:21Et donc,
31:22la SAFER m'a dit
31:22écoute,
31:23l'élevage,
31:23tu verras,
31:24peut-être le monsieur
31:25un jour,
31:26il te dira
31:26qu'il a besoin
31:27de l'entretien
31:28et tu lui proposeras
31:29ton projet
31:29mais surtout,
31:31on lui laisse ça,
31:32quoi.
31:32Et donc,
31:32la réflexion,
31:33elle a été là.
31:34J'ai fait des propositions,
31:36en fait,
31:37soit des moutons,
31:38soit même avec des animaux
31:39plutôt des vaches,
31:41etc.
31:41Puisque l'idée des gens
31:42des gîtes,
31:42c'est d'être peinard
31:43et c'est vrai que
31:44regarder des ronces
31:45et des friches,
31:46c'est quand même
31:47pas plus sympa
31:48que regarder des moutons
31:49ou des animaux,
31:50quoi.
31:50Mais bon,
31:51pour l'instant,
31:51il est encore,
31:52il y a 5 ans,
31:53mais il est encore
31:54sur le mal vécu
31:55de la vente,
31:56quoi.
31:57Après,
31:57sur les filières bio,
31:58les solutions,
31:59elles sont compliquées
31:59parce que dès qu'on développe
32:01un truc,
32:01en fait,
32:01on est contraint
32:02par des gens
32:03plus forts que nous.
32:05Et je vous prends
32:05un exemple,
32:06notre petit truc bio,
32:06là.
32:07Aujourd'hui,
32:08en fait,
32:08on vend aux collèges,
32:09aux écoles,
32:10on n'arrive pas
32:10à vendre au lycée.
32:12Pourquoi ?
32:12Parce que les lycées,
32:13en fait,
32:13c'est pas que Rousset
32:14ne veut pas de bio,
32:15au contraire,
32:15il est très proactif là-dessus,
32:17mais en fait,
32:18ils ont fait
32:19un appel d'offre régional.
32:21Qui est-ce
32:21qui peut répondre à ça ?
32:22En fait,
32:23des grosses structures.
32:25Et les grosses structures,
32:25pour un exemple,
32:26des carottes,
32:26parce que tout le monde
32:26dit,
32:27François,
32:27fais des carottes,
32:28j'ai pas de carottes,
32:28putain,
32:28ça serait bien
32:29si tu avais des carottes,
32:30etc.
32:30Bon,
32:31j'ai regardé un peu,
32:31faire un hectare
32:32de carottes ou deux,
32:32c'est possible,
32:33il faut que j'achète
32:34un désherbeur thermique,
32:36il faut que j'achète
32:36un peu de matériel,
32:37mais c'est pas impossible.
32:38Mais en fait,
32:39les carottes,
32:40moi,
32:47font de la carotte bio
32:49à 50 centimes,
32:50qui est régionale.
32:52Et ils font ça
32:52par 200 ou 300 hectares.
32:55Si je me lance là-dedans,
32:56en fait,
32:56je suis mort,
32:57parce que,
32:57enfin,
32:58je suis mort,
32:58on est mort,
32:59parce qu'on fera pas tout seul,
33:00on fera plusieurs,
33:00mais il y a aussi des trucs
33:01qui sont compliqués,
33:02c'est que quand c'est évident
33:03et que le manque,
33:04il est relativement important,
33:06vous avez des grosses structures
33:07qui font de l'opportunisme
33:08et qui viennent.
33:09La RER avait fait ça
33:10avec la patate douce.
33:11Ils ont tout revendu.
33:12Par contre,
33:12pendant 5 ans,
33:13ils ont tué tout le monde.
33:14Tous ceux qui faisaient
33:14la patate douce,
33:15tout le monde a arrêté
33:16parce qu'en fait,
33:17ils ont pris 80% du marché.
33:20Et ça veut dire carottes,
33:22poireaux,
33:22il y a plein de légumes comme ça
33:24qui sont assez faciles à faire
33:25dans les larmes
33:27parce que le sol s'y prête bien
33:28et surtout parce qu'ils ont
33:30les Espagnols pas loin
33:31qui envoient des cousins
33:32chiliens,
33:33marocains ou tout le monde
33:34en bus
33:34et qui viennent désherber
33:38à la main
33:38séchant.
33:40Parce qu'aujourd'hui,
33:41le bio a aussi
33:42cette contrainte-là,
33:43c'est qu'un phyto,
33:44on est d'accord,
33:44c'est pas génial,
33:46mais le bio
33:47à grande échelle
33:48pas trop cher,
33:52en fait,
33:52c'est des gens
33:53qui viennent
33:54avec un chapeau,
33:55on les met
33:56sur une espèce
33:56de grand vélo
33:58où ils sont à plat ventre
33:59toute la journée
34:00avec un petit moteur électrique
34:02et ils désherbent
34:04les lignes de carottes
34:06une par une
34:06de poireaux
34:07ou autre chose
34:07à la main.
34:08Et votre bio,
34:09c'est pas que le bio
34:10de supermarché
34:10mais le bio
34:12des cantines
34:12de vos gamins,
34:13etc.
34:13c'est à 80%
34:15celui-là quand même.
34:15Parce que c'est le seul
34:16qui fait un prix
34:17correct
34:18si vous n'avez pas
34:19comme nous,
34:20un département
34:20qui s'engage
34:21à soutenir une plateforme
34:22et à dire
34:23on s'en fout
34:23que la carotte
34:24elle vaille
34:241 euro
34:25ou 1,50 euro.
34:26Franchement,
34:27sur un menu,
34:27ça ne change rien.
34:28Mais par contre,
34:29quand vous faites
34:30un appel d'offres,
34:31là,
34:31ça change
34:32parce que le moins
34:33de 10 ans
34:34va prendre le marché
34:34et donc c'est compliqué
34:36de construire des filières
34:37aussi par rapport à ça.
34:38Et comme on a des sols
34:40qui sont des fois
34:40plutôt moins bons,
34:43celui qui a un super sol
34:44qui va y aller,
34:44il va être meilleur.
34:45Il va être meilleur.
34:46Tu disais que ton modèle
34:52repose sur de l'irrigation.
34:55Comment tu appréhendes
34:56le changement climatique
34:57quand tu vois
34:58que Explore 2
34:59à 20, 25 ans
35:01nous annonce
35:02le climat de Séville ?
35:04On était hier
35:06en Charente-Maritime
35:07où on a des investisseurs
35:09qui commencent
35:09à s'implanter
35:10en Charente-Maritime
35:12pour planter
35:122,500 hectares d'oliviers
35:14avec une unité
35:15de production
35:16d'huile d'olive.
35:17Ça interroge.
35:18Je discutais avec la chambre.
35:20J'avais dit
35:20s'il y a 10 ans
35:21si on vous avait dit
35:21que vous feriez
35:22de l'huile d'olive
35:23en Charente
35:23vous m'auriez quand même rigoler.
35:25Là, ça ne rigole plus.
35:27Alors il y a deux choses.
35:29Ça, je visualise un peu
35:31le fait que le sud remonte
35:33en fait.
35:34Mais en fait,
35:34le sud,
35:34il va comprimer le nord.
35:36Et aujourd'hui,
35:37on se rend compte
35:37que l'Arabie saoudite
35:39ou les Émirats arabes unis
35:40font des fermes
35:41dans le désert
35:42pour faire du lait,
35:44de la luzerne,
35:45des céréales,
35:46etc.
35:46Et je me dis finalement,
35:47effectivement,
35:48on ne peut pas être
35:48en disant
35:48bon,
35:48mais on fera de l'huile d'olive.
35:50Mais si tout le monde
35:51fait de l'huile d'olive,
35:52qu'est-ce qu'on va y gagner ?
35:53Et est-ce qu'on n'a pas intérêt
35:54plutôt à se dire
35:55que laisser à Poutine
35:57et à ses grands espaces froids
35:59notre alimentation,
36:01la Finlande et la Norvège,
36:02c'est quand même pas très grand.
36:04Est-ce que finalement,
36:05notre autonomie alimentaire,
36:06ce n'est pas de nous adapter ?
36:07Alors intelligemment,
36:08on est d'accord,
36:08avec des variétés,
36:09avec des évolutions.
36:11Peut-être qu'il faudra
36:11qu'on en fasse un peu,
36:13mais je pense que c'est dangereux
36:14de vouloir changer trop vite.
36:16Qu'on soit prospectif, oui.
36:18Par contre,
36:18qu'on regarde comment
36:19d'autres font ce qu'on produit
36:21chez nous
36:22dans des conditions
36:23où il est plus chaud,
36:24je trouve ça aussi intéressant.
36:25Parce que l'outil en Israël,
36:26il est là,
36:26on sait faire du lait,
36:27des yaourts,
36:28ça serait quand même con demain
36:29qu'on achète du lait
36:29en Nouvelle-Zélande,
36:31alors que peut-être
36:32qu'en mettant des brumisateurs
36:33et en adaptant un peu
36:35notre façon de gérer
36:37avec peut-être plus
36:38d'agroforesterie,
36:39faire pâturer un peu
36:40ou reposer les vaches dessous, etc.
36:41Il y a peut-être des pistes,
36:42mais les savoir-faire qu'on a,
36:44ils sont aussi beaucoup
36:45sur des produits de qualité
36:45et l'agriculture française,
36:48elle vit...
36:49Certains vivent de l'exportation,
36:51mais en fait,
36:52on vit quand même d'abord
36:52des produits de qualité,
36:54ce qu'on fait manger, etc.
36:55Et l'exportation,
36:56c'est plutôt les très grosses structures
36:57qui vivent de ça.
36:58Et demain,
36:59je suis un peu inquiet là-dessus,
37:00c'est que je pense
37:01qu'il ne faut pas quand même
37:01qu'on se coupe de ces racines-là
37:03parce que s'adapter,
37:04je pense que ce n'est pas
37:05si compliqué que ça.
37:06Après, la question de la flotte,
37:07c'en est une autre.
37:09Aujourd'hui,
37:10les études qu'on a,
37:11c'est qu'il ne pleuvra pas moins
37:12et c'est comment on arrive
37:14à travailler en intelligence
37:15avec les gens
37:16qui sont passés avant
37:17pour se dire
37:18oui, ça a du sens
37:19de stocker l'eau,
37:20par contre,
37:21pas n'importe comment.
37:22Et à des endroits,
37:22ce ne sera peut-être pas possible.
37:24Moi, je vois la Vézère,
37:25elle a débordé,
37:25elle m'a noyé.
37:26Elle m'a noyé.
37:27J'avais des patates
37:28sous le caillou blanc.
37:29J'avais deux hectares de patates.
37:31Elle me les a noyées
37:31trois jours.
37:33Donc en bio,
37:33vous n'avez pas de traitement
37:34de protection de plants.
37:35Donc l'eau, elle monte.
37:37Elle s'en va.
37:38Eh bien, j'ai 80% des plants
37:40qui ont pourri.
37:41Donc j'ai remis
37:42un peu plus loin.
37:43J'en ai reacheté.
37:44J'en ai remis
37:45mais 20 000 euros de pertes
37:46sur une secousse de flotte.
37:49Donc ça, ça réarrivera,
37:50c'est sûr.
37:50Par contre,
37:52j'ai calculé à peu près
37:52la flotte que j'ai eue là
37:54sur le temps du débordement.
37:56Avec quelques minutes
37:57de débit de rivière,
37:59je pouvais arroser.
38:01Enfin, c'est égal
38:02à la quantité d'eau
38:03que j'ai consommée
38:03en irrigation
38:04depuis que je suis installé.
38:06Alors, ça ne fait que 5 ans.
38:07Mais voyez un peu le...
38:08C'est pour ça que moi,
38:09je pense qu'on pourra
38:10parler aux gens
38:10sur le stockage de l'eau.
38:11Par contre, on est d'accord.
38:13Je ne parle pas
38:13de l'émission d'hier.
38:14Je viens de regarder un bout
38:15sur le maïs.
38:17Là, j'ai arrêté
38:18parce que j'ai trouvé
38:19ça insupportable.
38:20Mais je pense
38:21qu'il y aura moyen
38:22de discuter.
38:23Parce qu'aujourd'hui,
38:24mon système,
38:26je pense que les gens
38:27le voient comme
38:27un truc vertueux.
38:28Si je n'ai pas d'eau,
38:29je n'ai pas de patates.
38:30Si je n'ai pas d'eau,
38:32je mets plus de culture
38:33d'hiver.
38:33Si je mets plus de culture
38:34d'hiver,
38:35je ne sais pas désherber.
38:37Donc, en fait,
38:38j'arrêterai le bio
38:38pour faire quoi ?
38:40Son coup de glypho,
38:41je ne dis pas
38:42que je ne suis pas
38:43intéressé pour faire
38:44la pelleter dans la terre,
38:46bien foisonner,
38:47en disant
38:47la vie du soleil,
38:48tout ça.
38:49Mais mettre le phyto
38:50dessus pour y arriver,
38:51pour l'instant,
38:51ça me dérange.
38:52Peut-être que ça me passera,
38:54mais pour l'instant,
38:54ça me dérange.
38:55J'ai Marc-André Célos
38:59dans l'oreillette.
39:02On en rêverait
39:02de pouvoir continuer
39:03cette conversation
39:04passionnante.
39:06Merci beaucoup,
39:06en tout cas,
39:07de vous être prêté
39:07à l'échange.
39:08C'était très, très intéressant.
39:09Applaudissements
39:10Sous-titrage Société Radio-Canada

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