SMART BOURSE - Emission du lundi 22 mai

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Lundi 22 mai 2023, SMART BOURSE reçoit Alexandre Baradez (Chef analyste, IG) et Irina Topa-Serry (Économiste senior marchés émergents, AXA IM)

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00:00 *Musique*
00:08 Bienvenue dans Smart Bourse, votre double dose quotidienne de marché en direct sur Bismarck
00:11 chaque jour à la mi-journée 12h30-13h et en fin d'après-midi la grande édition
00:15 pendant une heure à partir de 17h, rediffusée à 20h sur Bismarck TV, émission que vous
00:21 retrouvez chaque jour en replay sur Bismarck.fr et en podcast sur l'ensemble de vos plateformes.
00:25 Au sommaire de cette édition de la mi-journée, et des marchés qui restent un peu plafonnés
00:30 quand on regarde les grands indices actions après une semaine qui aurait été une semaine
00:34 positive, le CAC 40 a enregistré un bilan hebdomadaire de progression de 1% la semaine
00:39 dernière avec une journée d'échéance vendredi dernier qui marque donc une nouvelle échéance
00:44 sur les marchés, l'échéance du mois de juin avec des indices, je le disais, qui restent
00:49 quand même plutôt dans une bande de fluctuation assez bien identifiée même si on a franchi
00:54 quelques niveaux de résistance en fin de semaine dernière qui peuvent interpeller
00:58 peut-être pour la suite.
00:59 En attendant, les investisseurs suivront une série importante de prises de parole de
01:05 banquiers centraux.
01:06 Aujourd'hui, seulement 11 banquiers centraux vont pouvoir s'exprimer tout au long de la
01:10 journée, on se fait plaisir, nous sommes lundi.
01:13 Des statistiques attendues tout au long de la semaine avec demain notamment les enquêtes
01:16 de conjoncture pour les grandes zones économiques à travers les enquêtes auprès des directeurs
01:22 d'achat pour le mois de mai qui seront publiées tout au long de la matinée et puis le Corp
01:27 PCE américain qui est attendu ce vendredi, une des mesures historiquement privilégiées
01:32 par la Fed pour mesurer le niveau d'inflation aux Etats-Unis et puis bien sûr, au-delà
01:37 même de tout ça, ce sont sans doute les développements sur les négociations quant
01:42 au plafond de la dette américaine qui fixeront l'humeur des investisseurs à court terme
01:47 pour les prochaines heures et les prochains jours.
01:49 Nous en parlerons bien sûr avec les enjeux techniques de marché comme chaque lundi avec
01:53 les équipes d'IG, Alexandre Baradès sera avec nous en plateau pour le plan de trading
01:58 de Smart Bourse et puis la sphère émergente également sera à l'honneur dans cette émission
02:03 avec une série d'élections en cours.
02:05 On est au lendemain des résultats des élections législatives en Grèce, le marché salue
02:10 la victoire du conservateur Mitsotakis quand bien même il faudra sans doute un second
02:14 tour d'élections début juillet pour permettre aux conservateurs de droite d'asseoir une
02:19 nouvelle majorité parlementaire.
02:21 En attendant, le marché réagit positivement, on voit l'indice grec qui bondit de 5-6%
02:26 et la dette grecque qui voit ses rendements se détendre de manière assez significative.
02:30 Le 10 ans grec est à 3,90% aujourd'hui, comparé à un 10 ans italien qui tourne autour de
02:35 80, ça montre bien quand même l'appétit des investisseurs retrouvés pour les actifs
02:40 grecs et notamment pour la dette grecque.
02:42 Et puis l'autre élection que l'on suit, évidemment c'est le second tour de l'élection
02:45 présidentielle en Turquie, prévue ce week-end avec le match entre le tenant du titre entre
02:50 guillemets Recep Tayyip Erdogan et son principal opposant Kemal Kiliç Daroglu.
02:57 La situation en Turquie, nous en parlerons spécifiquement avec Irina Topaceri, économiste
03:03 et spécialiste des marchés émergents chez AXA-IM.
03:06 Identifier, analyser, planifier, trader, votre rendez-vous avec IG, investissez avec les Turbo24.
03:14 Mais d'abord, les enjeux techniques de marché et un état des lieux de la situation globale
03:29 de marché pour entamer cette semaine le plan de trading de Smart Bourse.
03:32 Comme chaque lundi avec les équipes d'IG, Alexandre Baradez est avec nous en plateau.
03:35 Bonjour Alexandre.
03:36 Bonjour Irwan.
03:37 Bienvenue, quel est l'état d'esprit en ce début de semaine ? Quand on regarde un peu
03:41 les différents marchés globaux, actions, taux, crédits, devises, matières premières,
03:45 on a toujours le sentiment d'avoir des messages un peu différents d'un marché à l'autre.
03:49 Le seul message positif, j'allais dire, qui se distingue, c'est quand même plutôt celui
03:52 des marchés actions aujourd'hui Alexandre.
03:54 Oui c'est ça, et c'est vrai qu'on voit un thème, il y a une petite rotation quand même
03:57 qui s'opère depuis quelques semaines maintenant.
03:59 On voit que les valeurs de croissance sont vraiment tirées à la hausse, mais est-ce
04:02 que ça a juste titre ou pas, on va en reparler.
04:04 Les cycliques sont plutôt calmes, des indices comme Dow Jones qui sont très sensibles aux
04:07 cycliques, on voit qu'ils sont plutôt sur phase de repli.
04:09 En Europe aussi, on est sur des zones, à part le DAX qui accélère, sur des thématiques
04:13 plus techniques que fondamentales, mais il y a quand même un retour un peu en grâce
04:17 de la croissance, le Nasdaq est au plus haut depuis un an, donc ça se détache.
04:21 Après c'est vrai que si on regarde les matières premières, le pétrole est toujours vers
04:23 les 70 dollars, donc c'est une zone qui n'est pas, en parlant aussi au rapport au rachat
04:27 de stocks stratégiques etc., ça peut jouer un peu, mais il n'y a pas de signaux sur
04:31 le cuivre par exemple, les matières premières liées à la partie industrielle, la partie
04:34 commerce mondiale, la partie dynamique macro, ne sont pas au rendez-vous à ce stade, soit
04:39 l'électricité industrielle ou l'énergie.
04:40 - Alors c'est pas la dépression, mais c'est pas le signe d'une économie mondiale
04:44 booming.
04:45 - C'est exactement ça, et du coup ça pose des questions sur les valeurs cycliques qui
04:48 sont certaines d'entre elles assez chères à ce stade, qui étaient beaucoup moins chères
04:51 il y a quelques mois mais qui sont redevenues par rapport à des multiples relativement
04:54 chères.
04:55 Et si on regarde la partie obligataire, là non plus, elle n'envoie pas de signaux,
04:58 on comprend bien les thèmes, les taux très très courts américains sont très tendus,
05:01 évidemment liés aux questions de plafond de la dette, mais même s'ils vont garder
05:03 des taux 2 ans qui sont un peu moins sensibles à ces questions-là, ils se sont quand même
05:07 redressés de près de 80 points de base en l'espace de deux semaines, et ce après des
05:12 chiffres d'inflation aux Etats-Unis qui montrent qu'on a une situation toujours collante.
05:15 Donc qui a raison, qui a tort ? Est-ce que c'est marge obligataire que c'est un peu
05:19 trop les taux qui sont un peu trop remontés, alors qu'on commence à parler effectivement
05:23 de la question de la pause de la Fed ou autre, c'est une possibilité ? Ou alors est-ce
05:26 que le marché se dit qu'on aura peut-être une pause, mais une pause au quiche ? Moi
05:29 j'aurais plutôt ce scénario-là à la tête de dire, sauf à avoir des chiffres d'inflation
05:32 qui seront publiés avant la prochaine réunion de la Fed, à avoir une inflation au cœur
05:36 qui s'étend d'un seul coup et là on aura une pause classique, mais sinon une inflation
05:39 au cœur qui est toujours dans la zone des 5%, une pause devrait intervenir quand même,
05:43 mais ça ne pourra pas être une pause d'ovige, ça va être une pause au moins au quiche,
05:46 et c'est peut-être ça du coup que le segment obligataire 2 ans, 1 an est en train de presser
05:50 à ce stade, et du coup on en revient à la partie des valeurs de croissance, qui on sait
05:54 sont quand même sensibles à ces questions de taux, est-ce qu'elles ont été boostées
05:57 par la question de stress sur la dette, c'est typiquement le sujet qui peut tirer ces valeurs-là,
06:01 mais si on regarde effectivement l'aspect purement inflation et banque centrale en Europe,
06:05 hors de question d'une pause pour l'instant, donc est-ce que le rallye ne va pas un peu
06:09 vite sur la partie valeurs de croissance américaine ?
06:11 Bon ben justement, attaquons avec le Nasdaq, alors c'est le grand comeback du Nasdaq, après
06:15 on le rappelle, un démarrage, un début d'année qui était un peu médiocre, on a vu quand
06:20 même une réactivation très forte des valeurs de croissance, des blue chips technologiques
06:24 américaines depuis plusieurs semaines et plusieurs mois maintenant, au point que le
06:28 Nasdaq 100 est en hausse de plus de 20% maintenant par rapport aux points bas qu'on avait en
06:31 fin d'année.
06:32 Oui, alors ça le Nasdaq 100, je ne vais pas dire que je suis surpris de le voir sur ce
06:36 niveau-là, je ne suis pas très surpris de sa bonne tenue par rapport au fait que le
06:39 gros du parcours sur les taux aux Etats-Unis ait été vu, donc c'est tout à fait logique
06:43 de considérer, ce qui est déjà le cas il y a plusieurs mois, de considérer que les
06:46 points bas qu'on a touchés l'année dernière seront des points bas efficaces et ils produisent
06:50 toujours leurs effets.
06:51 En revanche, la partie à quelle vitesse doit-on revenir à le sommet, c'est là qu'effectivement
06:55 on peut et on doit argumenter parce qu'on voit quand même qu'il y a une grosse concentration
07:00 de performance sur, et ce qu'on a déjà reconnu finalement par le passé, sur les
07:04 méga caps en fait, pas seulement les larges, les méga caps et à nouveau ça peut créer
07:09 une phase un peu de distorsion où les très grosses font la tendance.
07:13 Alors les très positifs, les optimistes diront mais tant mieux, et je partage aussi cet avis
07:18 quand même de dire ok la profession c'est les gros moteurs qui sont lancés et puis
07:21 attendant que l'économie va un peu mieux et les moteurs larges et puis small partiront
07:24 ensuite.
07:25 Donc ça c'est quand même la vision bullish et je la partage mais sur une horizon un peu
07:27 plus lointain quand même.
07:28 La vision un peu plus prudente à court terme, c'est ce qu'on va décrire à l'instant,
07:33 c'est de considérer qu'il y a quand même des enjeux d'inflation qui ne sont pas encore
07:35 réglés et que même si la Fed faisait une pause, on naviguera toujours à des taux
07:39 à plus de 5% et ça ça génère toujours du rendement positif, fort, alternatif, donc
07:45 l'alternative à court terme sera obligataire.
07:48 Il me semble que ce n'est pas les bases qu'on a tout de suite pour aller chercher un sommet
07:53 et quand on regarde le Nasdaq, ça va il a positionné correctement, moi je l'aurais
07:56 bien retombé un petit peu sur la ligne qu'on voit en dessous, le Fibo qu'on a cassé, c'est
07:59 une vraie zone, très technique, à la fois zone Fibonacci puis ensuite résistance, support,
08:03 donc il y a une zone technique.
08:04 Je l'aurais bien retombé un peu sur cette zone quand même quelque temps.
08:06 Mais il y a la question de la performance de certaines valeurs individuelles.
08:10 Regardez dans cet indice là, vous avez les semi-conducteurs, pas toutes mais certaines,
08:14 Nvidia par exemple, ça commence à ressembler à de l'exubérance quand même.
08:18 Ça a doublé.
08:19 Oui, il y a eu un témoin de 100 il y a 5 mois, on est à 300 donc c'est incroyable.
08:23 C'est encore plus rapide que ça.
08:25 Donc c'est assez bluffant parce qu'il y a à la fois le fait que oui, la valeur était
08:32 survendue très probablement l'année dernière mais entre une survente et le fait de revenir
08:35 à des niveaux qui sont plus adéquats avec des guidances ou autres, là on part carrément
08:38 d'une phase de stress intense à un niveau de presque d'euphorie désormais et toutes
08:43 ne suivent pas, vous avez Intel ou autre qui n'ont pas tous la même trajectoire et on
08:46 sait qu'il y a encore des tensions avec les Etats-Unis sur les questions de semi.
08:48 Donc je prends un exemple comme ça mais ça vaut quand même 700 milliards Nvidia donc
08:51 c'est plus une valeur anodine et même dans les valeurs méga cap, les Microsoft et l'Apple,
08:57 leur rallye est quand même particulièrement costaud.
08:59 Alors vous me direz "mais oui mais les réputés sont au rendez-vous", ce qui est vrai.
09:03 Mais dans ces résultats, et là on peut aussi faire le moins qu'il y ait cycliques, moi
09:07 je pense que certaines guidances, alors pas forcément T2 mais des guidances sur l'année,
09:12 certaines me semblent trop optimistes.
09:13 En termes de croissance ? En termes de croissance, voilà les vues maintenues
09:17 sur l'ensemble de l'année, l'année c'est encore long, il y a des signaux que côté
09:21 US où les indicateurs avancés, alors c'est de la soft data, on le sait très bien mais
09:25 historiquement il y a des tracs ricord sur la soft data sur 40 ans, quand vous avez des
09:27 indicateurs avancés qui connaissent ce degré de ralentissement, dans 100% des cas jusqu'à
09:32 présent, c'était dans le secteur de récession.
09:34 Donc si on est au-devant d'une récession, il va y avoir une phase de ralentissement
09:37 de l'économie qui va être plus costaud.
09:39 Ça ne peut que se voir sur les têtes d'entreprise.
09:41 Donc à ce moment-là les guidances peuvent être un peu optimistes à ce stade, ne vont
09:44 pas devoir être révisées peut-être au T2 par exemple et je pense que ce genre de valeurs
09:49 seront dans le scope de certaines révisions un peu moins optimistes pour l'ensemble de
09:53 l'année.
09:54 Même ces valeurs-là ne peuvent pas être totalement immunes à l'idée d'un ralentissement
09:57 macroéconomique qui pourrait se transformer en épisode récessif à un certain stade ?
10:02 Oui, même si c'est les techniques, même si c'est que 6 mois par exemple, mais si vous
10:04 avez une économie un peu stagnante ou autre, ça doit se ressentir comme ça.
10:07 C'est dans ces boîtes-là qu'elles font du service, elles font du hardware aussi.
10:11 Mais un exemple aussi, est-ce que c'est un peu annoncé en tant que quelque chose, on
10:15 voit qu'en Chine par exemple les gros du cloud, Tencent ou autre, sont en train de se crêper
10:19 le chignon à tel point que les prix baissent de 40 à 60% dans le cloud.
10:23 Donc je ne dis pas que les Etats-Unis sont à un tel degré de concurrence entre boîtes
10:27 mais il y a quand même des gros acteurs et la concurrence commence à jouer à plein.
10:30 Et donc là aussi ça fait des gros moteurs pour ces valeurs-là.
10:32 Est-ce qu'il n'y a pas une période où l'économie va ralentir, où l'activité va être un peu
10:35 moins soutenue et donc où la concurrence va rejouer un peu, faisant de fait baisser
10:39 un peu la capacité de pricing power de ces entreprises ?
10:43 Qu'est-ce qu'on peut dire de l'euro/dollar, du dollar notamment ? Alors effectivement
10:48 il y a eu la grande baisse du dollar, hausse de l'euro.
10:52 On partait de sous la parité, il faut se souvenir, à l'automne dernier.
10:55 On est remonté jusqu'à un 10, 60, 65 je crois d'ailleurs au début du mois de mai.
11:00 Et puis depuis c'est vrai qu'il y a une forme de consolidation de ce mouvement.
11:03 Est-ce que c'est juste une consolidation Alexandre ou est-ce qu'il y a l'idée d'une tendance
11:07 un peu différente notamment sur le dollar ?
11:09 Là pour le coup, c'est ce qu'on faisait.
11:11 On souhaitait cette consolidation.
11:13 C'est-à-dire qu'on était au-delà d'un 10, on disait c'est un peu trop rapide pour aller
11:14 sur un 15 tout de suite.
11:15 Le dollar a quand même pas mal baissé.
11:17 Et on voyait justement, et le raisonnement qu'on tenait il y a quelques semaines avec
11:20 vous, ça veut dire les taux à l'époque ont été à moins de 4% sur les taux courts,
11:23 notamment le 2ème américain.
11:24 On disait ça va être un peu vite quand même, l'inflation reste collante etc.
11:26 Donc on disait que ce ne serait pas illogique dans ce schéma d'inflation toujours un peu
11:30 collante, de messages hockey toujours véhiculés par les membres de la FED, de dire le dollar
11:34 aurait du champ pour trouver quelques couleurs, mais effectivement vous l'avez dit, appartenant
11:37 à un phénomène de consolidation.
11:39 Quand on parle de l'euro/dollar, donc une grosse hausse de l'euro/dollar, on consolide
11:41 sous forme de vagues un peu latéralement pendant quelques mois et après on croise
11:45 une chemin aussi.
11:46 Donc moi c'est toujours bullish moyen terme.
11:47 Je considère que l'on peut aller dans les zones de 1,15 d'abord et un 20, il faudra
11:50 quand même que la situation géopolitique ou autre se détende plus fortement aussi.
11:53 Mais sur l'aspect rythme, je vois ça comme une vague consolidante et donc qu'il ne faudrait
11:58 pas jouer trop fortement non plus ou trop longtemps.
12:00 Ce qui peut la booster encore un peu à la baisse cette vague là, donc faire grimper
12:03 un peu le dollar, c'est typiquement les questions de plafond de la dette, ce qui est paradoxal
12:06 parce que ça touche les Etats-Unis mais pour autant le dollar va le refuser dans cette
12:09 situation là parce que les rendements progressent aussi du coup.
12:11 Donc voilà, je pense que c'est ça qui peut encore garder l'euro/dollar dans ces zones
12:15 sous 1,10, la question plutôt risque off, plafond de dette.
12:18 Mais au-delà de ça, la FED va faire une pause probablement avant la BCE, pas forcément
12:22 très longtemps avant mais va quand même le faire.
12:24 Le gros du message au quiche de la FED est quand même passé je pense.
12:26 Donc moi je ne vois pas pourquoi l'euro retomberait à la parité ou autre, il n'y a pas de logique
12:30 à ça.
12:31 On verra effectivement comment les choses se développent sur le front des négociations
12:34 du plafond de la dette mais si tout le monde a en tête que le CNRO c'est quand même une
12:38 sortie sans défaut, sans strict des Etats-Unis, on peut avoir un phénomène de décompression
12:47 lié à une sortie par le haut entre guillemets des négociations sur le plafond de la dette.
12:51 On verra ça, le premier phénomène qui sera forcément une solution à un moment donné,
12:53 on ne va pas rester trop dans cette situation.
12:54 Le pire effectivement c'est quand même d'arriver au 1er juin.
12:56 Alors on peut toujours reporter, on peut toujours repousser encore un peu plus loin le problème.
13:00 On pense que la date butoir c'est là que ça commence vraiment à grincer, que les
13:04 agences de notation aussi peuvent commencer à garder un peu tout ça.
13:07 Donc c'est la phase un peu dangereuse, passer le 1er juin c'est la phase dangereuse.
13:10 Donc ça peut effectivement lifter le dollar jusque là mais comme ce sera réglé à un
13:13 moment donné, le dollar ne peut plus monter ensuite parce que la FED fera sa pause.
13:19 Alors est-ce que le message sera dovish ou au quiche accompagnant ? Il sera un peu au
13:21 quiche quand même je pense mais pas de quoi ramener encore une fois le dollar.
13:25 Le facteur Rizkov sera un peu mis de côté.
13:27 Donc le double phénomène, pique inflation aux Etats-Unis, FED qui commence à plafonner
13:32 et puis détente sur la question de la dette.
13:34 Après il n'y a pas beaucoup de facteurs de soutien au dollar purement fondamentaux.
13:37 Quels sont les messages envoyés par les matières premières ? Si on prend le pétrole comme
13:41 actif emblématique du secteur des matières premières, c'est ce qu'on disait, ce n'est
13:45 pas la dépression totale quand on regarde les prix des matières premières, industrielles
13:48 ou énergétiques, mais ce n'est pas non plus booming.
13:51 Non ce n'est pas booming, mais là aussi c'est un scénario qui s'est bien déroulé par
13:54 rapport à ce qu'on avait prévu il y a quelques temps.
13:55 On avait d'abord joué le gap sur le pétrole, il y avait ce gros gap qui s'était formé
13:58 après la décision de la Russie et puis ensuite de l'OPEP et de la Prod.
14:03 Et on s'était dit voilà, il y a deux critères qui selon nous allaient faire retomber le
14:07 pétrole sous les 80 et même probablement vers les 70.
14:09 Déjà ce gap, c'est un facteur purement technique, mais le fait qu'il y ait ça, qu'il y ait
14:15 la macro mondiale, et Toto on va peut-être parler de la Chine ensemble, la macro chinoise
14:20 n'est pas booming, il y a le phénomène T1, mais au T2 on sent bien que ça pédale un
14:24 peu dans la choucroute.
14:25 Donc ce phénomène là, l'aspect que l'industrie ne lifte pas les cours des matières premières
14:30 et ensuite l'aspect qui était que les Etats-Unis voulaient des niveaux proches des 70 dollars
14:33 pour refaire les stocks stratégiques.
14:35 C'est nos trois arguments qu'on déployait il y a quelques semaines pour dire attention,
14:38 il y a plutôt un risque de voir les 70 que de voir les 100 dollars.
14:40 On y est, on est même passé un peu en dessous, donc on redevient à nouveau neutre sur la
14:44 partie pétrole parce que je ne vois pas de raison pour que ça s'effondre complètement.
14:47 Désormais il y a des achats stratégiques, alors attention, c'est un petit signal envoyé,
14:50 c'est des livraisons je crois août, il faut que les appels d'offres se terminent, bon
14:55 c'est des process qui ne sont pas hyper rapides, mais c'est un petit signal pris, sachant que
15:00 l'administration américaine, enfin les Etats-Unis ne paieront pas le pétrole à 70 non plus.
15:03 Mais il y a quand même ce facteur on va dire.
15:05 Oui, il y a un acheteur en soutien.
15:07 Il y a un acheteur qui rentre.
15:08 Ensuite, il y a l'économie mondiale, elle va être un peu flat là pendant quelques
15:13 temps, donc pour moi c'est un scénario où il n'y a pas de quoi retomber à 50 dollars,
15:16 il n'y a pas de quoi monter à 100 dollars, donc un peu cette zone milieu terrain.
15:19 Mais il y a quand même un risque qu'il faudra surveiller quand même.
15:21 Moi je serais bullish si vous voulez, je donne mes niveaux.
15:23 Bullish à partir de 76 dollars, c'est-à-dire l'ancienne zone de formation du gap, on est
15:26 passé au-dessus, on est passé en dessous, on reviendra sur des moyennes de prix 50 et
15:29 100 jours, donc au-delà de 76 dollars, on redevient bullish sur l'aspect un peu bottom
15:33 comme ça du pétrole et on jouera très progressivement à la sortie de ce bottom par le haut.
15:37 Mais tant qu'on n'y est pas, pour l'instant il n'y a pas de call sur le pétrole et il
15:40 y a toujours une observation un peu prudente à ce stade parce que macro-Chine, parce que
15:45 risque plafond de la dette, parce que inflation toujours collante, dollars qui ne faiblit pas,
15:50 donc pour moi il y a toujours un risque d'avoir un petit peu de faiblesse 70, donc je ne suis
15:55 pas baissier mais je pense qu'il y a quelques arguments pour rester quand même à 70 quelques
15:58 temps.
15:59 Bon, ce qui pour des pays consommateurs est plutôt un prix acceptable.
16:03 Merci beaucoup Alexandre, Alexandre Baradez, les équipes d'IG avec nous chaque lundi
16:07 pour le plan de trading de Smart Bourse à 12h30.
16:10 Identifiez, analysez, planifiez, tradez votre rendez-vous avec IG, investissez avec les
16:17 Turbo 24.
16:18 Parlons effectivement macro et macro émergente, spécifiquement avec Irina Topacerri, économiste
16:33 senior chez AXA Game qui est avec nous en plateau également.
16:35 Bonjour Irina, bienvenue, merci beaucoup d'être avec nous.
16:38 Évidemment on parlera de la Chine, quand on parle des émergents, impossible de ne pas
16:42 parler de la Chine, mais je voulais qu'on mette quand même la série d'élections en
16:44 cours en ce moment à l'honneur et notamment le second tour de l'élection présidentielle
16:49 turque qui va se jouer ce week-end.
16:51 Alors, évidemment que la dimension économique n'est sans doute qu'une dimension dans cette
16:57 élection présidentielle turque, mais je voudrais quand même qu'on se focalise sur cette partie-là.
17:01 Recep Tayyip Erdogan est président turc depuis mi-2014, il était auparavant pendant une
17:06 dizaine d'années Premier ministre.
17:08 On a donc une vingtaine d'années d'ère Erdogan en Turquie.
17:13 Irina, qu'est-ce qu'on peut dire du bilan économique de ces 20 ans d'Erdogan ?
17:18 C'est ça, ces 20 ans au pouvoir, il est rentré un peu par la petite porte d'Erdogan, il a
17:22 été élu maire à quelques voix près, donc il est extrêmement conscient depuis ses
17:26 débuts que chaque petit vote compte.
17:29 Et on le voit, c'est une machine électorale, et donc il a été quand même en tête des...
17:34 Il n'est pas qu'un peu, 5 points quand même, moins serré que ce qu'on imaginait.
17:39 Il était presque en train de gagner du premier coup.
17:41 C'est étonnant, ce n'est pas du tout ce que les sondages préélectoraux nous disaient.
17:47 20 ans au pouvoir, un PIB annuel moyen de la Turquie, 5,5%.
17:54 En fait, c'est égal à la moyenne des pays émergents sur cette période.
17:57 Ce n'est pas un constat moyen de dire ça, parce que les pays émergents ont connu quand
18:02 même une ère assez prospère, notamment les dix premières années plutôt que les dix
18:07 dernières.
18:08 Mais ça quand même, ça englobe la grande crise financière, la crise Covid, etc.
18:12 Donc c'est quand même assez intéressant.
18:14 Maintenant, quand vous regardez, vous décryptez un peu les 20 ans, il faut quand même les
18:19 ouvrir un peu, le gros de ce super bilan s'est fait sur la première partie.
18:24 Notamment, et je pense que c'est vraiment, c'est 2016-2018 la coupure.
18:29 Et alors, il y a deux choses qui se sont passées à cette date-là.
18:32 Charnière, en 2016, il y a eu l'attentat d'un coup d'État.
18:37 Et donc ça, ça a posé un revirement assez fondamental de la vue d'Erdogan de comment
18:45 il doit gérer le pays.
18:47 Et il a sincèrement lâché les réformes et il est passé sur un mode de "je resserre
18:53 les institutions, je m'occupe de la sécurité".
18:55 Et ça, ça change beaucoup.
18:56 Et en fait, quand vous regardez qu'est-ce qui tirait de la croissance, par exemple on
19:00 regarde souvent le PIB, les trois grands secteurs, on va dire le secteur manufacturier, la construction
19:05 et le secteur des services, jusqu'en 2016-2018, le secteur de la construction était largement
19:11 en fait, il avait multiplié par cinq.
19:13 Donc largement plus.
19:15 J'avais regardé, les autres n'avaient fait que deux et demi fois plus sur cette période-là.
19:20 Il y avait une suractivité turque dans la construction par rapport à des pays comparables.
19:25 Ce qui est assez intéressant, parce que ça rejoint un peu malheureusement avec l'événement
19:28 assez tragique, très tragique des tremblants de terre.
19:32 Effectivement, la construction depuis 20 ans, elle se fait sous la houlette du président
19:38 Erdogan.
19:39 Donc si des immeubles se sont effondrés, construits depuis, il en était évidemment responsable.
19:44 Donc le sujet, ça s'est envenimé à cause de ça aussi.
19:49 Mais depuis 2016-2018, le secteur de la construction n'est plus du tout ce qui...
19:52 Le moteur.
19:53 Pas du tout.
19:54 Parce que depuis, il a développé ses idées.
19:56 En plus, il se dit parler en tant qu'économiste d'un nouveau modèle économique qu'il essaye
20:00 d'implémenter.
20:01 Et son idée, c'est vraiment de...
20:04 Donc le focus est croissance, croissance, croissance.
20:06 Tout pour la croissance.
20:07 Tout pour la croissance.
20:08 Et la croissance qui est générée par des investissements, notamment dans le secteur
20:13 exportateur, parce que évidemment, tout le monde sait que la Turquie est un pays à
20:17 déficit de la balance courante.
20:18 Donc il se dit, moi je dois renverser tout ça.
20:21 Donc je vais aider toutes les sociétés exportatrices afin qu'elles moindrisent justement cet épine,
20:29 pas qu'ils le rendent dépendant des flux étrangers.
20:33 Et en pensant qu'en faisant cela, les exportateurs vont embaucher un peu plus.
20:39 Donc il va servir aussi son consommateur.
20:41 Mais il le fait par des surstimulations du crédit.
20:46 Et donc ce qui fait que la croissance 5,5, je disais de manière assez jolie, en fait
20:51 il est extrêmement volatile.
20:53 Donc il y a une volatilité macroéconomique assez forte.
20:57 D'abord déjà par construction, c'est une économie qui est assez cyclique, très fortement
21:01 cyclique.
21:02 Donc déjà elle emprunte les cycles.
21:04 Mais en plus, elle a emprunté malheureusement de la volatilité auto-infligée par des politiques
21:11 économiques, que ce soit fiscales ou monétaires, qui induisent beaucoup de volatilité dans
21:15 ce système.
21:16 Est-ce que c'est une volatilité que l'économie turque ou les agents turcs supportent ? Vous
21:21 avez ce chiffre de progression de 5,5% du PIB chaque année, PIB réel bien sûr.
21:27 On peut regarder aussi la mesure du PIB par habitant, pour être peut-être encore un
21:31 peu plus précis sur la manière dont la population turque a profité de cette ère de croissance.
21:36 En PIB par habitant, alors mesuré en dollars, parité de pouvoir d'achat, on prend les standards
21:42 internationaux qui permettent les comparaisons les plus faciles, j'allais dire, avec d'autres
21:46 pays.
21:47 Là aussi, le PIB par habitant a doublé en 20 ans.
21:51 Et en même temps, il y a le revers de l'inflation, alors qu'il était à quasiment 100% il y
21:55 a quelques mois, qui a divisé par deux, qui reste à 50% sur un an en Turquie.
22:00 Est-ce que c'est un équilibre que les agents économiques turcs supportent aujourd'hui ?
22:04 Ce qui est assez difficile pour nous, vu d'Europe, parce qu'on n'est pas habitués, alors là
22:08 ce qu'on voit c'est…
22:09 Ah ben non, c'est une autre dimension.
22:10 On a peur.
22:11 On a peur.
22:12 On a peur.
22:13 On a peur.
22:14 On a peur.
22:15 On a peur.
22:16 C'est une autre dimension.
22:17 On a peur.
22:18 On a peur.
22:19 C'est une autre dimension.
22:20 On a peur.
22:21 C'est une autre dimension.
22:22 On a peur.
22:23 C'est une autre dimension.
22:24 On a peur.
22:25 C'est une autre dimension.
22:26 On a peur.
22:27 C'est une autre dimension.
22:28 On a peur.
22:29 C'est une autre dimension.
22:30 On a peur.
22:31 C'est une autre dimension.
22:32 On a peur.
22:33 C'est une autre dimension.
22:34 On a peur.
22:35 C'est une autre dimension.
22:36 On a peur.
22:37 C'est une autre dimension.
22:38 C'est une autre dimension.
22:39 C'est une autre dimension.
22:40 C'est une autre dimension.
22:41 - Vous avez parlé de la situation de l'inflation.
22:42 Vous avez parlé de la situation de l'inflation.
22:43 - Je vous parle pas dans le bazar.
22:44 Ils savent parler de taux d'intérêt composé, de taux d'intérêt mensuel.
22:45 Je pense que c'est assez difficile vu d'ici.
22:46 Ils savent s'adapter.
22:47 C'est une chose.
22:48 Ils ont déjà connu de l'inflation par ailleurs.
22:50 Ils savent s'adapter.
22:51 Ce qui va être très choquant à aller en Turquie aujourd'hui, c'est que vous allez
22:53 voir un monde hyper...
22:54 - Bouillonnant.
22:55 - Oui, effervescent.
22:56 Parce qu'il y a des gens qui achètent partout.
22:58 - Oui, mais c'est exactement l'effet de l'inflation.
23:22 - Le moteur de la croissance.
23:23 - Il n'y a que ça.
23:24 - C'est la fuite en avant de la consommation.
23:25 - L'investissement, il a peur.
23:26 Les investisseurs, même locaux, ne font plus rien.
23:30 Les exportateurs, c'est les seuls qui ont des dollars.
23:33 Eux aussi, ils voient la demande extérieure ne pas être toujours au rendez-vous.
23:38 Et en gros, tout ce qu'on fait, c'est qu'on alimente la consommation par la peur de l'inflation
23:41 du lendemain.
23:42 - Admettons ou réfléchissons à l'idée d'une alternance politique, est-ce qu'une
23:47 alternance politique serait une remise en cause de ce schéma économique ? Ou est-ce
23:51 qu'on est trop loin dans la fuite en avant pour que l'opposant de Erdogan, si jamais
23:57 il accédait un jour au pouvoir, puisse renverser ou changer ce schéma économique en profondeur
24:04 ?
24:05 - Pour ce qu'il a dit de manière claire dans ses manifestos, cette alliance qui est six
24:11 parties, de gauche, de droite, laïque, c'est de tous bords.
24:17 C'est en gros une opposition qui souhaite juste faire sortir...
24:21 - C'est la réunion des oppositions.
24:23 - Exactement.
24:24 C'est pour faire sortir...
24:25 En fait, ils ont bien compris que s'ils ne sont pas unis, ils ne peuvent rien faire
24:27 contre le président en poste.
24:30 Mais j'ai perdu mon fil.
24:32 - Non, sur l'économie.
24:33 Est-ce qu'il y a l'idée de marquer une rupture économique ?
24:35 - Alors oui, c'est très clairement que ce modèle n'est pas viable et donc il va devoir
24:38 le remettre en cause.
24:39 Donc ça, c'est une évidence.
24:40 Et une des mesures, peut-être la seule qui a été clairement stipulée, parce que les
24:43 autres c'est "on va voir, on va voir, on va voir", c'est de remonter les taux d'intérêt
24:46 de manière significative et certainement d'un "one-off".
24:50 Parce que les taux d'intérêt aujourd'hui...
24:52 Alors, on discute beaucoup des taux d'intérêt.
24:54 - Je crois qu'il y a une réunion de la Banque Centrale Turque au milieu de ce mai.
24:58 - J'imagine que rien ne se passera, mais on sait qu'on ne le fera jamais.
25:00 Alors les taux d'intérêt directeurs sont à 8,5% pour une inflation, on disait à...
25:05 - 40 et plus.
25:06 - 40 et plus.
25:07 Mais en fait, ce n'est pas ça qui raconte la vérité.
25:09 Ça, c'est pour nous servir, nous, ou servir Erdogan, un discours.
25:13 Je vous ai bien dit, je baisse les taux, l'inflation baisse.
25:15 Donc là, il nous dit, vous voyez, je vous ai bien dit, il y a une corrélation positive
25:19 entre les taux d'intérêt.
25:20 - Oui, ce qui laisse la communauté économique orthodoxe un peu perplexe.
25:25 - Par contre, quand on regarde derrière, on voit bien que les banques ne traient pas
25:30 à 8%, les taux sont ailleurs, au-delà de 20%, mais même 20%.
25:34 - Ce n'est pas le taux réel de l'économie.
25:35 - Mais le taux réel d'intérêt, même à 20%, il est fortement négatif.
25:39 Donc on voit qu'il y a un problème.
25:41 Donc, les réglementations appuient sur les volumes, pas sur le niveau des taux, mais
25:45 sur le droit ou pas de prendre un crédit en dollars ou en devises locales.
25:49 Donc, il gère autrement la manière.
25:50 Donc, le représentant de l'opposition va s'attaquer en plein là-dessus, mais il ouvre
25:57 d'abord un chapitre où il dit, attention, d'abord, je ne sais pas quelle est la vérité.
26:01 Donc, il y a ce sujet-là qui va être étudié.
26:04 Quelle est la dette ? Quelles sont les contingent liabilities ? Donc, combien il y a de la dette
26:09 contingente qui va venir s'imposer ?
26:10 - Il y a un travail d'évaluation des chiffres.
26:12 - D'accord.
26:13 - Donc, il se pose la question, quelle est l'inflation ?
26:15 Et alors, c'est assez intéressant parce que la dette publique, enfin, une autre épine
26:21 de la Turquie, c'est la dette des entreprises.
26:23 Elle est très forte, elle est en dollars.
26:24 Donc, ils sont exposés à ce risque-là.
26:26 Donc, le risque pèse après sur les banques de relayer la dette si jamais les marchés
26:30 étrangers s'arrêtent et si eux, ils ne se font plus confiance.
26:33 Bon, donc, on revient à un coup d'arrêt.
26:35 Mais on ne se pose jamais la question sur la dette d'État parce que la dette d'État
26:38 turc, elle est de l'ordre de 30-40% de PIB.
26:41 Sauf que là, l'opposition dit, mais peut-être c'est le double.
26:44 - Ça rappelle de mauvaises histoires quand même.
26:46 - Oui, on a déjà vu ça, pas trop loin.
26:49 Donc, c'est possible parce que justement, on case le coup de toutes ces mesures à droite,
26:54 à gauche.
26:55 En fait, on a très peu d'isolation.
26:56 Donc, eux, ils sont plutôt, je pense, prudents de dire d'abord, on ouvre un regard.
27:00 Ils disent, ce n'est pas grave, même si la dette publique, elle est à 100% parce qu'avec
27:04 un programme économique de stabilisation, on ne va pas exploser.
27:08 On va offrir aux investisseurs un plan crédible de désinflation, de désemploi.
27:13 - On sera capable de gérer une situation comme ça en maintenant la confiance.
27:16 - C'est ce qu'ils espèrent en tout cas.
27:17 Donc, ce qui veut dire qu'ils ne pourront pas ouvrir d'un coup et dire, on lâche tout,
27:21 on arrête toutes les réglementations, toutes les mesures en place parce qu'ils ne peuvent
27:23 pas gérer tout en même temps.
27:24 Le niveau de la devise, selon comment il évolue, ils vont pouvoir lâcher un peu plus.
27:29 C'est un peu ça l'idée.
27:30 Mais enfin bon, tout ça, c'est encore de l'ordre de l'imagination.
27:34 - La fiction ?
27:35 - Oui.
27:36 - Ce sera peut-être d'ailleurs de la fiction, Iréna, parce qu'on verra les scores à l'issue
27:41 du second tour qui se tient ce week-end.
27:43 Mais effectivement, vu les cinq points d'avance d'Erdogan sur Kylie Vilaroglu, il est possible
27:48 que ce soit un nouveau mandat pour refléter l'aide d'Erdogan.
27:50 - Aujourd'hui, je pense que les marchés ont pris une douche froide en sortant des urnes
27:54 du premier tour.
27:55 Tout le monde a joué un peu en avance, justement la semaine d'avant.
27:58 Il y a eu aussi des choses extraordinaires.
28:00 Juste dans la semaine avant les élections, il y a eu le quatrième candidat qui est issu
28:05 du parti principal de l'opposition, qui a perdu justement la dernière fois contre Erdogan,
28:11 qui s'est retiré.
28:12 Donc, vis-à-vis des MIG, tout le monde a dit "tous ces votes-là vont directement se
28:14 reporter".
28:15 Et donc, en fait, le marché a joué le fait que du premier coup, l'opposition gagne.
28:19 En l'occurrence, on se retrouve avec, du premier coup, il aurait pu gagner Erdogan.
28:22 Donc, c'est vraiment un coup.
28:24 Mais rien n'est joué avant les urnes qui vont parler ce dimanche.
28:29 - Ce dimanche.
28:30 Ça s'appelle un contre-pied, effectivement.
28:31 On l'a vu notamment sur les actifs turcs, la Lire turque notamment, effectivement, qui
28:34 a un peu souffert des résultats surprises du premier tour qui se tenait déjà il y
28:39 a une semaine.
28:40 On n'aura pas le temps de parler de la Chine.
28:41 Il y en a un.
28:42 Ce n'est pas grave.
28:43 On en parlera la prochaine fois.
28:44 On ne va pas faire la Chine en 30 secondes.
28:45 Ce n'est pas possible.
28:46 Mais on en reparlera évidemment la prochaine fois.
28:49 L'idée étant de voir effectivement s'il y a un peu de déception derrière la reprise
28:53 économique chinoise.
28:54 Tout dépend du niveau d'espoir qu'on avait quant à la réouverture et les conséquences
28:58 de la réouverture sanitaire en Chine.
29:00 Merci en tout cas pour cet éclairage sur la Turquie et ce second tour de l'élection
29:04 présidentielle qui se déroulera ce week-end et ce dimanche en Turquie.
29:07 Irina Topaceri, économiste senior, spécialiste des émergents chez AXA-IM qui était avec
29:12 nous l'invité de la mi-journée de Smart Bourse.
29:13 On se retrouve à 17h en direct sur Bsmart.
29:16 Smart Bourse.
29:17 Smart Bourse.
29:17 [Musique]

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