SMART BOURSE - Emission du jeudi 11 mai

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Jeudi 11 mai 2023, SMART BOURSE reçoit Julien Nebenzahl (Futur AM) , Cécile Aboulian (Directrice Equity Capital Market, In Extenso Financement & Marché) , François Chaulet (Président, Montségur Finance) et Zakaria Darouich (Responsable des solutions d’investissement Taux/Crédit, CPR AM)

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Transcript
00:00 C'est reparti pour Smartbourse, votre double dose quotidienne de marché en direct sur
00:11 Bismarck, chaque jour à la mi-journée 12h33 et en fin d'après-midi la grande édition
00:16 pendant une heure à partir de 17h, rediffusée à 20h sur Bismarck TV, émission que vous
00:21 retrouvez chaque jour en replay sur Bismarck.fr et en podcast sur l'ensemble de vos plateformes.
00:26 Au sommaire de cette édition de la soirée, pour dire des choses plus clairement, c'était
00:32 un jour de décision de politique monétaire pour la Banque d'Angleterre.
00:34 Après les décisions de la Fed et de la BCE la semaine dernière, la Banque d'Angleterre
00:39 continue de monter ses taux, 25 points de base délivrés, 12e hausse de taux délivré
00:44 par la Banque d'Angleterre depuis décembre 2021 avec, côté bonne nouvelle, une révision
00:50 massive des perspectives de croissance pour l'économie britannique sur un horizon de
00:55 3 ans en 2026.
00:57 Au premier trimestre 2026, le niveau de croissance de l'économie britannique sera plus de 2%
01:03 supérieur à ce que la BCE prévoyait encore en février dernier.
01:06 Une révision d'une ampleur historique avec évidemment une contrepartie, c'est que l'inflation
01:13 va rester bien plus gluante que prévu.
01:16 Les prévisions d'inflation ont été réajustées à la hausse et justifient un discours encore
01:21 de fermeté de la part de la Banque d'Angleterre qui, comme la BCE, ne marquera pas de pause
01:27 sans doute pour les prochains meetings.
01:29 Le marché escompte encore peut-être deux hausses de 25 points de base du côté de
01:33 la Banque d'Angleterre.
01:34 Intéressant de noter que sur ces annonces, on a plutôt vu le sterlin s'affaiblir contre
01:38 le dollar, un dollar qui était en train de remonter de manière assez significative.
01:43 C'est le mouvement du jour sur le marché des changes avec un euro/dollar qui retombe
01:46 à 1,09 alors que la série du côté des banques régionales américaines est toujours
01:52 en cours avec une nouvelle victime ou une proie aujourd'hui des marchés qui s'appelle
01:58 PacWest, un nom qui a été identifié déjà depuis plusieurs jours.
02:01 PacWest a révélé que ses dépôts avaient subi une décollecte importante encore sur
02:07 les premiers jours du mois de mai.
02:09 10% des dépôts qui ont fondu chez PacWest sur la semaine du 5 mai dernier.
02:16 Le titre est sous pression aujourd'hui avec toujours ce sujet des défaillances en série
02:23 au sein du segment des banques régionales américaines.
02:26 Voilà pour les sujets de discussion avec nos invités de Planète Marché dans un contexte
02:30 où les marchés sont toujours dans une logique de consolidation à plat, assez tranquille,
02:35 peu de volatilité sur les marchés actions.
02:37 Un CAC 40 qui se traite autour de 7 375 points en cette fin de séance.
02:42 Le détail à suivre avec Comme du Bois et puis dans le dernier quart d'heure de Smart
02:45 Source, nous nous focaliserons sur le segment des small caps.
02:48 Aucun signe d'un début de commencement de rattrapage de ce segment de marché très
02:53 en retard par rapport aux grandes capitalisations boursières.
02:56 Il faut donc en parler à nouveau.
02:58 Nous en parlerons avec Cécile Abouillant d'Inextenso Finance qui sera avec nous en
03:02 plateau à partir de 17h45.
03:04 Mais d'abord, les infos clés de marché, comme chaque soir à 17h en direct et c'est
03:18 avec Comme du Bois.
03:20 Le CAC consolide après les chiffres de l'inflation américaine hier.
03:23 Après les chiffres des prix à la consommation du mois d'avril hier, les investisseurs
03:27 ont pris connaissance aujourd'hui des prix à la production aux Etats-Unis pour le mois
03:31 d'avril.
03:32 Il témoigne d'une décélération en données globales à 2,3% sur un an contre 2,5% anticipé.
03:38 Autre donnée attendue, les inscriptions hebdomadaires au chômage qui ont augmenté de 22 000 pour
03:43 un total de 264 000 personnes inscrites.
03:46 Ce sont les chiffres les plus élevés depuis plus d'un an.
03:49 Au Royaume-Uni, la Banque d'Angleterre a annoncé un relèvement d'un quart de point
03:52 de son taux d'intérêt directeur.
03:54 C'est sa douzième hausse consécutive alors qu'elle tente de maîtriser l'inflation
03:58 la plus élevée des pays du G7.
04:00 Du côté des publications d'entreprises, Engie a confirmé ses objectifs annuels au
04:04 terme de son premier trimestre et l'Energetician vise désormais le haut des fourchettes prévues.
04:08 Eiffage a vu son chiffre d'affaires de progresser de 13,1% à la fin mars et confirme
04:14 lui aussi ses objectifs pour 2023.
04:16 Tendance mon ami, chaque soir le résumé de la séance du jour à 17h en direct dans
04:21 Smartbourses sur Bsmart avec Comme du Bois qui nous accompagne aujourd'hui.
04:24 *Générique*
04:34 Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
04:38 François Cholet est avec nous, le président de Montségur Finance.
04:40 Bonsoir François.
04:41 Bonsoir.
04:42 Merci d'être là.
04:43 Julien Nebenzade est avec nous en plateau également.
04:44 Bonsoir Julien.
04:45 Bonsoir Grégoire.
04:46 Ravis de vous retrouver.
04:47 Vous êtes administrateur d'Advise et Zacharia Darwish avec nous en plateau également.
04:50 Bonsoir Zacharia.
04:51 Bonsoir Grégoire.
04:52 Merci d'être là.
04:53 Aujourd'hui, on parle des solutions taux et crédits chez CPR, Asset Management.
04:57 Le thème du moment depuis une semaine, c'est donc le thème de la pause.
05:00 La Fed tente une pause, Zacharia, après 500 points de base, dose de taux en à peine 14
05:07 mois.
05:08 Que vous inspire ce thème de la pause ? Signalé quasi explicitement par Jérôme Powell pour
05:13 la réserve fédérale américaine.
05:16 Le marché lui va un peu plus loin que l'idée de la pause puisque pour le marché, les investisseurs,
05:22 la pause est un prélude à un pivot futur, à des baisses de taux futurs, price est peut-être
05:27 dès cet été par les marchés.
05:29 Que vous inspire le thème de la pause ? Qu'est-ce qui peut se passer dans cet intervalle entre
05:34 le moment où la Fed arrête de monter ses taux et le moment, un jour viendra, où elle
05:39 se remettra à baisser ses taux, Zacharia ?
05:42 Premièrement, le sujet de la pause se clarifie de plus en plus.
05:47 En regardant en particulier les dernières données d'inflation, on voit qu'on est vraiment
05:53 bien enclenché sur une tendance baissière, en particulier sur la partie logement qui
05:59 inquiétait beaucoup, qui montait avec un rythme quasiment constant 0,7-0,8% par mois.
06:03 Là, on est descendu à 0,5%, on a eu ce premier signal le mois dernier.
06:07 Hier, on a eu une deuxième confirmation de ce signal-là, donc c'est plutôt rassurant.
06:12 Et ça, ça va dans le sens de la vue de la Fed.
06:16 Donc, le thème de la pause s'installe.
06:18 On a encore un dernier chiffre d'inflation avant la prochaine réunion de la Fed, donc
06:25 on verra si cette tendance-là se confirme.
06:27 Après, comme vous le dites, la deuxième partie sur laquelle le marché et la Fed sont
06:32 sur deux points de vue complètement divergents, c'est le marché price des baisses dès la
06:37 rentrée de la Fed du taux directeur, de façon relativement agressive, on parle de plus
06:43 de 100 points de base, alors que la Fed nous dit "non mais attendez, l'inflation, vous
06:48 êtes bien gentil, l'inflation à ce niveau-là, ce n'est pas encore mission accomplie".
06:53 La tendance est bien enclenchée, mais on est bien loin de l'objectif de 2%.
06:58 Donc, dans ce cadre-là, ce qu'il peut y avoir à moyen terme, c'est-à-dire qu'on
07:02 a une première phase dans laquelle les chiffres sont encourageants, on a encore une ou deux
07:07 hausses à l'aide de la Fed qui arrivent, qui ne sont plus ou moins attendues, mais
07:12 en fait c'est la séquence de la suite dans laquelle cette divergence-là va bien devoir
07:15 se refermer.
07:16 Soit le scénario de M.
07:19 Powell, auquel beaucoup de gens ne croient pas, qui est de "ben non, il n'y aura pas
07:23 de récession", se concrétise et avec une inflation continue de ne pas arriver sur l'objectif,
07:31 ce qui est beaucoup plus probable, et donc on reste sur ces 10 niveaux à élever, soit
07:36 on est dans une tendance vraiment de forte récession, une inflation qui s'effondre,
07:39 et dans ce cas-là, finalement, c'est le marché qui a raison.
07:42 Il s'est engagé de manière un peu personnelle sur ce point, Jérôme Powell.
07:45 Moi, c'est ce qui m'a marqué dans sa conférence de presse.
07:48 Il s'engage personnellement, presque contre le scénario central du staff de la Réserve
07:54 fédérale américaine, pour nous dire "je considère à titre personnel qu'il y a une
07:58 probabilité supérieure qu'il n'y ait pas de récession dans les prochains mois, trimestres,
08:02 plutôt qu'aucune récession".
08:03 C'est aussi son rôle de président de la Fed.
08:07 Peut-être que politiquement, il ne peut pas annoncer et dire "nous, on monte les taux
08:11 pour créer une récession, pour ralentir l'inflation".
08:14 Ce n'est peut-être pas ce que le grand public est prêt à écouter, surtout dans
08:18 une période où politiquement c'est un peu tendu aux États-Unis, ça ferait une victime
08:22 collatérale qui pourrait être assez facile s'il tient ce type de scénario.
08:26 Et on le voit que même dans les projections d'avant, on n'a jamais parlé d'une forte
08:31 récession, on parle plutôt d'une récession modérée.
08:34 Soit un soft landing, soit une croissance qui reste relativement molle.
08:38 Sur le plan de l'inflation et de la prévision d'inflation, Zakaria, moi je me souviens
08:42 de 2022, on avait des écarts énormes, des surprises à la hausse énormes tout au long
08:47 de 2022.
08:48 Le consensus n'arrivait pas à s'ajuster mois après mois sur l'inflation attendue.
08:54 Ces écarts aujourd'hui avec le consensus, ils sont quasi nuls.
08:57 Le dernier CPI publié cette semaine, le dernier indice des prix de la consommation aux États-Unis
09:03 est parfaitement en ligne avec les attentes et ça fait déjà quelques mois qu'on voit
09:06 quand même cet écart avec le consensus se résorber.
09:09 Est-ce que l'inflation est plus prévisible désormais ? Et si oui, avec plus de fiabilité
09:13 ? Et si oui, quand on regarde un peu la trajectoire devant nous, à quel niveau d'inflation
09:18 cœur on se trouve aux États-Unis au mois de septembre par exemple ?
09:22 Il y a deux éléments.
09:24 Le premier c'est que oui, effectivement, on a une inflation qui commence à sortir
09:30 par rapport au consensus d'économistes qui est plus proche.
09:34 Par contre, quand on regarde par rapport à la diffusion de marché, par exemple, si vous
09:37 prenez juste le pricing de marché et la distribution de où le marché attend l'inflation, vous
09:42 avez un scénario central où l'inflation revient à l'équilibre à deux et demi,
09:46 grosso modo à horizon cinq ans en moyenne.
09:48 Mais vous avez des queues de distribution, c'est-à-dire des scénarios alternatifs
09:53 qui ont une probabilité qui est beaucoup plus élevée que ce qu'on a connu d'avant
09:56 la crise Covid.
09:57 C'est-à-dire qu'en fait on arrive peut-être à mieux estimer, mais avec une marge d'erreur
10:03 qui est beaucoup plus élevée.
10:05 Ça pourrait par exemple expliquer qu'hier, après le chiffre d'inflation qui était
10:09 en ligne avec les attentes, on ne pourrait s'attendre à aucune réaction de marché
10:12 parce que c'est ce qui était attendu.
10:14 Finalement, on a vu des taux d'intérêt baisser de quasiment dix points de base, ce
10:17 qui fait qu'on craignait quelque part le pire.
10:19 C'est le scénario qu'on attendait, mais on avait quand même une bonne petite peur
10:23 comme quoi l'inflation va nous resurprendre à la hausse.
10:27 Julien, que vous inspire le thème de la pause de la Fed ?
10:31 Alors c'est une bonne nouvelle parce qu'après 500 points de base de hausse de taux, ouf,
10:34 enfin ça s'arrête.
10:35 Mais le marché regarde aussi les raisons de cette pause et c'est vrai que c'est
10:40 aussi un moment où on va commencer à voir la transmission de la politique monétaire
10:44 à la chaîne du crédit, à l'économie réelle, avec en plus des craquements financiers
10:49 en série qu'on observe depuis deux mois maintenant dans le segment des banques régionales
10:52 aux Etats-Unis, etc.
10:54 Il y a un revers aussi derrière cette pause d'une certaine manière.
10:57 Oui, puis il faudrait même s'inquiéter parce que si on regarde bien, la fin des
11:00 cycles de hausse de taux correspond à des sommets de marché d'action.
11:04 Il y a beaucoup de gens qui disaient au début de la hausse de taux "attention, c'est
11:07 pas bon pour les marchés d'action", en fait le mauvais moment c'est à la fin
11:10 de la Fed.
11:11 C'est quand la Fed s'arrête.
11:12 Pour qu'il y ait pivot, c'est-à-dire pour qu'il y ait une politique monétaire
11:16 de baisse de taux, il faut qu'il y ait une ou plusieurs conditions réunies, à commencer
11:20 par une volonté de relance économique, et notamment aux Etats-Unis, si l'emploi
11:26 est touché.
11:27 Je sais qu'on est en réalitisme, bien sûr, parler d'une nécessité de relance
11:33 économique aujourd'hui, sachant que l'emploi n'est pas touché, ce n'est pas une évidence.
11:35 Après, la baisse de taux est aussi un des outils de lutte contre une crise financière,
11:41 une crise financière qui n'est pas là.
11:43 Donc s'il y en a une, peut-être que ce sera un des outils utilisés.
11:46 Ce n'est pas le principal.
11:47 Le principal, c'est beaucoup les achats d'actifs en cas de crise financière.
11:51 Donc il n'y a pas de raison de toucher au taux.
11:55 Après, sur la partie peut-être de qu'est-ce que l'économie peut donner, ce que vous
12:00 disiez à l'instant, ce que Powell anticipe, etc.
12:03 Le phénomène de ralentissement économique, il ne date pas là.
12:07 Ce n'est pas une conséquence de la hausse des taux.
12:09 Il a commencé fin 2021.
12:13 C'est à peu près le sommet de la dynamique économique mondiale et américaine en particulier.
12:18 Si on prend par exemple l'ISM, un manufacturier valait 62 à peu près à ce moment-là, en
12:22 octobre-novembre, et puis il est tombé à 55 quelques six mois plus tard.
12:26 La hausse de taux n'avait aucun impact.
12:29 Non, ça a commencé en mars 2022, ce n'est pas le premier mois qu'on avait cette question.
12:33 Donc c'est un ralentissement cyclique tout à fait ordinaire, tout à fait classique.
12:36 Et ce type de ralentissement ne s'est pas produit par hasard.
12:39 Je l'avais déjà évoqué sur ce plateau.
12:40 Il se produit comme il doit se produire tous les trois ans et demi, quatre ans environ,
12:44 ce qu'on appelle le cycle de Kitchin.
12:45 Vous avez un premier point bas d'activité économique en 2016, on a un second en 2019.
12:49 Vous deviez en avoir un troisième en 2022, plus ou moins six mois.
12:52 Les choses se sont produites, ce qui veut dire que le prochain point bas d'activité
12:56 économique est dans trois ans à partir de… enfin deux ans et demi à partir de maintenant.
13:00 Ce qui veut dire que ce qui nous sépare de ce prochain point bas d'activité économique,
13:03 c'est une bonne activité économique et non pas une mauvaise activité économique.
13:07 Donc quand Jérôme Paul dit "moi, les perspectives de récession ne m'apparaissent pas",
13:11 pour ma part, à la hauteur de mes propres petites recherches, je suis tout à fait d'accord.
13:16 Je pense que c'est très juste.
13:18 Après, sur la qualité de cette croissance, on est dans un cycle, alors cette fois-ci
13:22 un peu plus long, qu'on appelle le cycle de Juglard.
13:24 C'est un Français qui a découvert ce cycle, il y a 150 ans maintenant de ça.
13:27 Un cycle qui dure entre 7 et 11 ans, donc environ 10 ans pour simplifier, qui a commencé en 2016.
13:32 Il y a peut-être un débat là-dessus, mais je ne vais pas rentrer là-dedans.
13:35 Ce cycle-là, c'est un cycle de changement.
13:38 D'ailleurs, il a commencé avec le Brexit et Trump, donc c'est un changement de structure économique,
13:42 parce que chaque cycle de Juglard a une propriété particulière.
13:44 Et ce cycle de changement, il a une particularité, c'est que la fin du cycle de changement n'est pas très dynamique.
13:50 Ce n'est pas des accélérations phénoménales dans l'économie.
13:54 Ce qui veut dire que ce qu'on a vu là, le ralentissement, et finalement la difficulté de sortir de ce ralentissement,
14:00 c'est tout à fait normal.
14:01 Donc ce qui doit se produire, pour moi, sur les 24 mois à venir,
14:05 c'est une amélioration progressive d'une croissance qui ne sera jamais époustouflante.
14:08 - Non, ça restera médiocre. - Voilà, médiocre, moyen, médiocre.
14:12 - Mais il y aura ce filet de croissance nécessaire, ou en tout cas qui change tout,
14:16 qui permet de faire la distinction entre quelque chose de difficile, douloureux,
14:21 économiquement et sur les marchés, et quelque chose qui peut tenir.
14:24 - Oui, et qui me permet de compléter...
14:27 Je parlais du volet politique pour la réponse à "y a-t-il baisse de taux, pivot et baisse de taux".
14:33 Du point de vue de l'économie et sous l'angle des cycles,
14:36 là aussi il n'y a pas de raison particulière.
14:38 Mais il y a un troisième volet qu'on peut ajouter, qui est beaucoup plus simple, beaucoup plus court,
14:42 c'est le cycle financier inflationniste, le cycle global.
14:46 Ça c'est un cycle qui... Je ne sais pas si on a la chance, en tout cas l'opportunité de le voir,
14:51 parce que c'est toutes les générations qu'on en voit un.
14:54 Ce cycle, il a connu un premier épisode très significatif en 2022, ça on l'a tous vu.
15:01 Quand il est arrivé exactement dans les temps prévus,
15:04 quand il se produit, il a systématiquement, entre 3 et 5 ans plus tard, un véritable écho.
15:11 Donc par analogie, 73, première crise pré-étolaire, 79, seconde.
15:15 Premier pic d'inflation 1914, début de la guerre, second pic d'inflation 1919, fin de la guerre,
15:20 même raison en fait de l'inflation, début et fin de la guerre,
15:23 les conséquences qu'on connaît en Allemagne, les brouettes de marque, etc.
15:25 Il y a toujours ces deux pics d'inflation qui arrivent.
15:27 Ils sont d'ailleurs toujours séparés de 55 à 57 ans, c'est un Russe qui a découvert ça en 1927.
15:33 Donc si ça continue de se produire, et on est quand même,
15:36 je ne le dis pas moi seul, il y a les Américains du NDR qui le disent,
15:39 on est quand même au 6ème cycle qui est très clair.
15:42 Si ce cycle continue de se développer comme il doit le faire,
15:46 ça veut dire que l'inflation sera plus haute dans 3-4 ans d'ici maintenant.
15:49 Pour qu'elle soit plus haute par rapport au niveau actuel,
15:51 elle est compte tenu du fait, pour reprendre justement,
15:55 le fait que l'inflation soit plus prévisible en ce moment.
15:58 C'est-à-dire que si elle est plus prévisible,
16:00 c'est-à-dire qu'elle n'évolue plus de manière erratique et chaotique,
16:02 mais elle reste à un niveau élevé.
16:04 Et ça c'est symptomatique d'une période inflationniste.
16:07 Ce qui veut dire que les données d'inflation entre maintenant et je dirais dans 3 ans,
16:11 ne vont pas subitement s'effondrer.
16:13 Donc là encore, pas une raison de dire qu'il va y avoir pivot et de baisse de taux,
16:17 au contraire, les gardes vont rester plutôt élevés.
16:21 - Bon, intéressant. On verra ce qui se passe entre maintenant et le mois de septembre,
16:27 là où le marché price effectivement un début de baisse de taux.
16:31 François, que vous inspire le thème de la pause ?
16:34 - J'aime beaucoup ce que vous avez fait de venir, ça me fait plaisir d'entendre des discours
16:37 qui changent un petit peu de ce que j'entends tous les jours,
16:39 parce qu'il ne faut pas se tromper, ça fait depuis...
16:41 - Vous ne venez pas assez souvent, François.
16:43 - Avec plaisir. Depuis début 2022, sur les marchés,
16:46 on est dans une inquiétude permanente.
16:48 On ne fait que regarder ce qui pourrait nous tomber sur la tête.
16:51 Et force est de constater que 2022, entre la géopolitique, l'inflation,
16:55 l'explosion des matières premières, les goulets d'étranglement dans les circuits d'approvisionnement,
16:59 on aurait pu imaginer que ce soit un exercice pour les entreprises,
17:02 pour le secteur bancaire, pour les... extrêmement compliqués.
17:06 Force est de constater qu'on a fait, en tout cas en Europe, des profits historiques en 2022,
17:10 des marges qu'on n'aurait même pas pu imaginer en février-mars lorsqu'on démarrait cet exercice,
17:18 et que, à chaque fois, et c'est assez symptomatique de ce qu'on est en train de vivre aujourd'hui,
17:23 c'est la publication des résultats,
17:24 à chaque fois, le marché est venu inscrire les points hauts,
17:27 en tout cas les rebondent, en tout cas est venu se rassurer,
17:30 à chaque fois pour aller voir les directeurs des entreprises pour prendre le pouls de l'économie réelle.
17:36 Et eux nous disaient "oui, c'est compliqué, oui, c'est difficile,
17:39 mais oui, les prix de revient remontent, etc.
17:42 mais on arrive à regarder les marges, on arrive à s'en sortir."
17:45 Et force est de constater qu'au bilan de l'année, c'est extraordinaire.
17:49 Ce qui se passe sur ce premier trimestre ressemble énormément à ça.
17:53 Depuis le début de l'année, on se dit "avec des taux pareils, l'économie va avoir du mal à résister,
17:57 on devrait revoir des ralentissements très marqués."
18:01 Et on vient de prendre un rendez-vous très marqué avec les publications de résultats,
18:05 qui sont extrêmement bonnes, plutôt rassurantes,
18:08 avec des dirigeants qui adoptent, ce qui est de bonne guerre,
18:11 un discours plutôt prudent et accommodant,
18:13 mais qui ne viennent pas corriger leurs objectifs à l'horizon 2024-2025,
18:18 ce qui est aussi plutôt rassurant quand on voit le contexte autour de nous.
18:23 Et donc la première chose, c'est de dire qu'effectivement,
18:26 peut-être qu'on se fait un peu trop de soucis
18:29 pour finalement, dans notre pays, qu'ils sont capables de gérer
18:31 plus facilement une inflation à entre 3 et 5%
18:35 qu'une déflation, comme on a pu connaître pendant les 15 dernières années.
18:39 Ensuite, vous avez, je reviens sur le schéma des banques centrales et de la Banque Centrale Américaine,
18:44 finalement, il y a toujours un pilote aux commandes.
18:47 La Banque Centrale Américaine a fait un magnifique travail.
18:49 Elle a planifié...
18:51 - On verra dans 6-9, plus ou moins, ce que je disais.
18:53 Non, non, mais moi aussi, la feuille, la scoreboard, c'est clean sheet pour l'instant pour la région de Pauel.
18:57 - Pour l'instant, on ne peut pas critiquer.
18:59 - D'accord, mais on sait tous que les vraies conséquences sont à venir.
19:02 - C'est bien planifié, bien annoncé, bien exécuté.
19:03 Il faut se constater que pour l'instant, les dégâts collatéraux de cette politique-là...
19:07 - Ben, ça commence quand même.
19:08 - Oui, mais ils ont été...
19:09 - C'est les conséquences.
19:10 - ... d'une manière très empressée, relativement bien résolue.
19:13 On a vu, effectivement, en certaines ordres de difficulté, les effets de, on va dire, les secousses bancaires en ces douze et viennent.
19:21 On parle beaucoup de fuite de capitaux.
19:24 Ne nous trompons pas, il y a aussi, tout simplement, le bon sens qui fait que les Américains,
19:28 qui avaient de l'argent placé sur leur compte bancaire quotidien, sont allés le placer...
19:32 - Mais ça n'enlèverait en fait que c'est un problème, François.
19:34 - Oui, oui.
19:35 - C'est une conséquence de la politique monétaire, ce n'est pas un bug dans le système.
19:38 - C'est une conséquence.
19:39 - Mais ça n'enlèverait en fait que c'est un problème, quand même, pour le financement bancaire aux États-Unis.
19:44 - Regardons avec quel enfraîchement la Banque Centrale Américaine a fourni 400 milliards de liquidités...
19:46 - Oui, mais visiblement, le jeu de domino continue.
19:49 - Oui.
19:50 - Les défaillances ne sont pas stoppées.
19:52 - Oui, mais enfin, pour l'instant, les épargnants américains n'ont pas perdu d'argent, à ce que je sache, sur les dépôts.
19:58 Il n'y a pas eu, comme nous avons pu en avoir en Europe, de problématiques sur la dette sub fine aux États-Unis.
20:05 Il n'y a pas eu ce genre de règlement-là.
20:06 On a eu des choses qui se sont passées convenablement.
20:08 Effectivement, vous avez des actionnaires de banque qui ont des difficultés.
20:10 Ça, on peut l'entendre, et c'était quelque chose qui était assez prévisible dans le scénario de l'Auto-América.
20:15 Mais force est de constater quand même que la Banque Centrale est toujours aux commandes
20:19 et qu'en cas de difficultés, elle a réagi massivement, dans des délais inouïs.
20:24 Je vous rappelle que quand même, lors de la précédente crise financière,
20:26 il a fallu attendre deux ou trois ans pour que les banques centrales
20:29 commencent à avoir des politiques pour faire remonter la taille de leur bilan en fournissant des liquidités aux banques.
20:33 - En 2007, la fête monte encore les taux, je crois. - Oui, c'est juste pour dire que là, ça a pris trois jours.
20:37 C'est-à-dire qu'on a vraiment appris.
20:38 Donc, le sentiment, c'est quand même qu'il y a un pilote aux commandes et que pour l'instant, il réussit sa mission.
20:42 On arrive enfin de cette première étape, qui est quand même une étape incroyable.
20:47 Avant la crise, on n'aurait jamais pensé, moi je n'y avais pas pensé,
20:52 dans le contexte de croissance qui n'était pas extraordinaire que nous avions,
20:56 que la réserve fédérale puisse reprendre un cycle de hausse des taux qui nous mènerait à ces niveaux-là.
21:01 - Eux-mêmes, ils ne pensaient pas. - Si on se rendait cinq ou six ans en arrière,
21:03 je pense qu'on n'aurait pas imaginé cela.
21:05 Et force est de constater aussi que du point de vue de l'inflation, les chiffres que vous rappelez sont tout à fait justes.
21:10 On est en train de passer non seulement le pic, mais on est en train de voir arriver un atterrissage,
21:14 fin de l'année, autour de 3 %, ce qui est plutôt la fin de la guerre contre l'inflation galopante qu'on a connue.
21:20 Donc, ça veut dire qu'ils ont réussi pour l'instant.
21:23 Si derrière cela, on arrive à ça sans avoir des déclenchements massifs de pertes d'emplois aux États-Unis,
21:29 sans avoir un dérapage complet des marchés financiers,
21:33 sans avoir des écartements terribles dans les secteurs et peut-être dans l'immobilier,
21:40 mais je crois voir qu'il y a quelques signaux qui sont un peu moins dépressifs sur l'immobilier aux États-Unis récemment,
21:45 peut-être qu'effectivement, ils auront fait du super bon travail et qu'on pourra se dire que l'horizon est un peu plus clair.
21:52 C'est un des scénarios possibles.
21:53 Non, mais je suis d'accord. Non, mais je l'aime bien ce scénario.
21:56 Oui, mais il n'y a pas de souci.
21:58 Ce n'est pas le seul, c'est ce que je veux dire.
22:00 Si je regarde ce que dit le marché aujourd'hui, ce que dit le marché,
22:03 parce que si je regarde les anticipations d'inflation américaine à 5 ans dans 5 ans,
22:07 c'est que ça n'a pas dérapé.
22:09 C'est-à-dire que le marché a continué de faire confiance dans la capacité de la Banque centrale de ramener l'inflation à un niveau,
22:16 même s'il n'est pas exact, mais proche du niveau cible à moyen terme.
22:20 Et donc, pour l'instant, cette mission-là, qui est quand même plus centrale,
22:24 c'est celle de caler les anticipations, on peut dire qu'elle est aussi plutôt réussie.
22:27 Julien, je reviens sur votre point, qu'il n'y ait pas de crise bancaire générale, peut-être.
22:33 Mais il y a quand même, encore une fois, ce jeu de domino qui n'est pas interrompu,
22:36 qui met tout le monde mal à l'aise, entre guillemets.
22:39 Vous disiez, la baisse de taux de la Fed ne serait pas une solution.
22:43 Quand le problème vient justement de dépôts aux États-Unis qui sont rémunérés entre 0 et 0,5 pour la vaste majorité d'entre eux,
22:52 de dépôts bancaires face à des produits monétaires ultra sécurisés qui offrent du 4-5% de rendement,
22:59 François le dit, c'est naturel que les dépôts aillent chasser le rendement sécurisé, évidemment.
23:04 Sauf que ça reste quand même un problème.
23:07 En tout cas, c'est une des conséquences de la politique monétaire dont on va voir les effets maintenant,
23:12 et qui va se répercuter sur la capacité des banques à financer l'économie américaine, l'immobilier, etc.
23:20 Ce qu'on n'a pas vu encore, d'une certaine manière.
23:23 Et c'est là où les gens sont un peu inquiets.
23:26 Alors, est-ce que la Fed va pivoter, donc baisser ses taux ?
23:31 Ma réponse était non compte tenu des arguments que j'ai développés, politique monétaire, économie et finances par l'inflation.
23:38 J'ai évoqué dans le cas de la politique monétaire la possibilité d'une baisse de taux comme un des outils pour lutter contre une crise financière.
23:45 Pas nécessairement le seul, et probablement pas l'élément central.
23:49 Si je fais un tout petit peu de café du commerce, vous prenez 4000 banques,
23:53 dites-vous que la moitié a très mal géré, achetait des bons du trésor dans de très mauvaises conditions, comme la banque SVB,
24:00 et bien qu'est-ce qu'il faut faire là ?
24:02 Il faut dire aux actionnaires qu'ils ont zéro, ce qui s'est passé avec SVB,
24:05 racheter au nominal ce qui a été acheté pour rendre liquide cette partie,
24:11 et fondre ça dans un autre établissement.
24:13 C'est aussi simple que ça.
24:14 Ça fonctionne, c'est ce qui a marché.
24:16 Je sais que j'ai un raisonnement très basique, mais le problème est ultra simple.
24:21 Ce problème-là, c'est le problème qu'on a vu au 19ème siècle aux Etats-Unis, à plusieurs reprises.
24:25 Et ça s'est à peu près toujours passé de la même manière.
24:28 C'est les actionnaires des banques qui ont tout perdu.
24:29 C'est ça qui s'est passé.
24:30 Il n'y a pas eu de crise des dépôts aux Etats-Unis dans l'histoire, dans des phénomènes comparables.
24:36 Donc, ce que je dis, c'est que si crise financière à un moment, il y a à cause de ça,
24:42 la gestion peut être une baisse de taux ou peut-être autre chose.
24:45 Voilà, c'était ça mon point.
24:48 Je ne vais pas au-delà.
24:49 Je ne suis pas en capacité de dire qu'il y aura crise financière.
24:53 - Le FDIC qui est en première ligne aujourd'hui sur cette question-là,
24:55 ils sont en train de revoir d'ailleurs la taille du fonds de sauvetage ou de secours,
25:01 qu'il va falloir sans doute muscler un petit peu.
25:03 Je suis d'accord qu'il n'y a pas une seule intervention.
25:05 Néanmoins, une des raisons de cette crise des dépôts, c'est bien encore une fois,
25:10 les taux directeurs de la Fed qui mettent du rendement sur des produits ultra sécurisés
25:14 qui viennent concurrencer une grande partie des produits bancaires courants, traditionnels,
25:20 utilisés par les déposants.
25:21 - Tout à fait.
25:22 - Et ça c'est quelque chose, je suis sûr de l'avoir entendu sur votre plateau,
25:26 il y a un énorme moment du déclenchement de cette politique, de cette normalisation,
25:30 moi je rappelle ça une normalisation de la politique monétaire.
25:33 Plusieurs experts disaient "il y aura des conséquences".
25:37 - Oui !
25:37 - On apprend...
25:39 - Ce n'est pas un bug, c'est des conséquences normales.
25:41 - On apprend à des athlètes à courir avec des aides 90 cm,
25:45 si vous les montez tout d'un coup à 95, tous ne vont pas passer.
25:48 Il va falloir un certain temps d'adaptation.
25:50 - Non mais je dis des choses effectivement très simples,
25:53 mais ce n'est pas plus compliqué que ça non plus.
25:55 Donc ce qui est en train de se produire, c'était quelque chose,
25:58 je ne vais pas dire de prévisible, mais on ne peut pas faire autrement.
26:01 Alors, ça veut dire que s'il se passe ça, que ça s'aggrave un peu,
26:06 vu que ce sont des entreprises qui prêtent localement à des business de moyenne taille,
26:11 ça veut dire qu'il y a un effet qui va être du domaine du ralentissement,
26:15 et qui vaut en fait un travail de politique monétaire.
26:19 Ce qui est plutôt un petit peu ce qu'ils aimeraient du côté de la Banque Centrale,
26:23 que ce soit pas méchant, pas violent, mais que ça continue un petit peu à contracter.
26:28 Après, si vous mettez, et c'est ça qui est très intéressant en ce moment,
26:32 que j'aime beaucoup, vous avez des marchés actions qui sont pour certains au plus haut,
26:35 en Europe, pas tous, mais pour certains au plus haut,
26:37 aux Etats-Unis on est 15% sous les sommets,
26:39 enfin globalement, on n'est pas en train de regarder depuis tout en bas
26:42 les sommets des marchés actions, on n'est quand même pas très loin des sommets des marchés actions.
26:46 Et on dit, il va y avoir une récession,
26:48 il va y avoir une crise financière,
26:50 et il y a de l'inflation.
26:52 Vous avez tous ces éléments-là,
26:54 alors que les marchés sont grosso modo au plus haut.
26:56 Moi je trouve ça vraiment une très bonne nouvelle.
26:58 Parce qu'au moins on a un horizon qui n'est pas dégagé.
27:01 On a des obstacles, il n'y a pas de free lunch.
27:03 - Oui ! - On a des obstacles.
27:05 - Il y a un mur des craintes. - Le rendement,
27:07 le rendement arrivera pour ceux qui prendront
27:09 des décisions à l'intérieur de cet ensemble d'événements.
27:13 Comme je disais il y a 2-3 mois,
27:15 il peut y avoir un moment où tout le monde disait, il faudrait qu'il y ait un repli.
27:17 Je disais oui, c'est très bien un repli,
27:19 mais quand il y aura un repli, il y aura une raison.
27:21 Et la raison, il va falloir se mettre en face de cette raison pour acheter ce repli.
27:24 Là c'était, est-ce qu'il y a une crise bancaire ?
27:26 Donc il y a des gens qui ont acheté, d'autres pas.
27:29 Je ne juge pas.
27:31 Je dis juste qu'il nous faut ces choses-là pour entretenir un marché haussier.
27:34 - On y reviendra sur le marché, parce que
27:36 il y a, oui, 5 valeurs peut-être qui sont au plus haut,
27:40 mais il y a 495 valeurs au sein du S&P 500
27:43 qui sont loin de leur plus haut.
27:45 Il y a vraiment ce marché à deux vitesses.
27:47 Juste, je voudrais avoir votre sentiment aussi sur le développement
27:52 du stress financier, ou en tout cas de la transmission de la politique monétaire
27:55 à la chaîne du crédit à travers les banques régionales américaines
28:00 et les grandes banques majeures aujourd'hui,
28:02 avec ces craquements en série.
28:04 On a eu l'enquête de crédit
28:06 qui a été publiée côté américain et côté européen.
28:09 On reste dans un schéma,
28:11 alors un peu catalysé par les hausses de taux,
28:15 mais dans un schéma de contrôlé,
28:18 de resserrement du crédit bancaire devant nous,
28:21 ou est-ce qu'on risque de plus en plus d'érailler, de déraper ?
28:25 Est-ce qu'il y a besoin à un moment d'un coup de circuit un peu global
28:27 face à ce phénomène un peu de réaction en chaîne ?
28:30 - Non, en fait, si je veux prendre une métaphore,
28:33 on est encore dans les rails, mais le train est en train de tanguer des deux côtés.
28:36 Donc ça appelle à beaucoup de prudence et même d'inquiétude de la part des banques.
28:42 - On a les yeux heure par heure dessus, de toute façon.
28:44 - Mais je soulignerais que ce domino financier,
28:48 le sujet des banques aux Etats-Unis,
28:51 c'est avant tout un problème de réglementation.
28:55 En fait, on n'aurait pas eu un desserrement de la réglementation
28:58 sur les banques d'entre 50 et 250 milliards de bilans,
29:02 mais il n'y aurait pas eu ce sujet-là.
29:04 Chaque fois qu'il y a eu de la déréglementation,
29:06 on a créé une bulle derrière.
29:08 Il y a eu mismanagement avec des conséquences qui sont plus ou moins élevées.
29:12 Là, par exemple, PacWest, c'est parti aussi.
29:15 C'est 30 milliards de taille de bilan, donc c'est plus gérable.
29:19 Mais ça peut créer justement ce sentiment auprès des épargnants,
29:25 de déposants d'insécurité qui pourraient créer la boule de nuage.
29:29 Je pense effectivement, je rejoins le point comme quoi,
29:31 de la point de vue de la politique monétaire,
29:34 quelque part, ça fait un peu leur job
29:36 parce que les conditions de crédit se resserrent.
29:39 Les banques sont beaucoup plus regardantes pour distribuer des crédits.
29:46 Justement, sur l'enquête américaine, on voit qu'il y a
29:48 cette forte distinction entre les banques larges,
29:51 qui eux, continuent de développer leur offre de crédit,
29:54 et les banques moyennes qui, en se disant, avec ce qui se passe,
29:57 fuite des dépôts, financement qui est plus cher,
30:01 j'arrête, je ralentis.
30:04 Donc ça, ça se traduit effectivement sur l'économie réelle.
30:07 Mais c'est encore dans le cadre de ce que la FED veut voir.
30:10 On n'est pas sortis de ce cadre-là.
30:12 Quand la FED remonte ses taux,
30:14 elle a envie de voir cette hausse des taux d'intérêt se transmettre par des canaux
30:18 qui fait que vous voulez financer un projet,
30:20 si le prix du projet, si la rentabilité du projet est inférieure aux taux d'intérêt,
30:26 on ne le finance pas.
30:28 Là, on le fait de façon, on va dire, peu orthodoxe,
30:30 parce qu'au final, la banque ne prête pas parce que le projet n'est pas profitable,
30:35 parce que les temps sont durs, on ne sait pas trop,
30:38 finalement, on s'attend à des hausses des taux de défaut,
30:40 donc on ne va pas prêter.
30:42 Donc oui, ça a un effet de ralentissement de l'économie.
30:46 Cette distribution de crédit, elle commence à être négative.
30:48 En général, on sait que c'est un des indicateurs avancés de la croissance,
30:53 donc on peut être inquiet par rapport à ça.
30:55 Mais jusqu'à présent, ça reste gérable.
31:00 Et je ferai quand même une nuance entre les Etats-Unis et l'Europe,
31:02 de point de vue de réglementation, qui fait qu'en Europe, on est...
31:05 - Ça peut rester très US spécifique. - Voilà, exactement.
31:09 François, sur ce marché action, ces deux mondes dans le marché action,
31:13 il y a une poignée de valeurs, effectivement, qui s'en sort bien,
31:18 très bien, qui tirent le marché.
31:20 Ce sont les plus grosses valeurs du monde, d'ailleurs.
31:22 Et puis, il y a une partie majoritaire de la cote qui est à plat.
31:26 Effectivement, mais j'ai bien aimé votre expression,
31:28 le S&P 5 versus le S&P 495, qui était bien trouvé.
31:32 Juste sur le sujet bancaire américain et européen,
31:35 on a quand même plusieurs constats.
31:37 Un, il y a quand même des gens qui se positionnent en consolidateur de ces métiers-là,
31:41 et qui viennent faire leur marché parmi les disquetues des autres banques,
31:44 et récupérer à bon compte des actifs, pas forcément de si mauvaise qualité.
31:48 Je dirais que la vie des affaires continue de fonctionner comme d'habitude.
31:53 D'ailleurs, on a en Europe des banques qui en ont pas mal profité.
31:56 On peut saluer la BNP, qui a bien vendu une banque au senier assez opportun.
32:01 Je me faisais la réflexion, le genre, je me disais, on salue souvent les acquisitions
32:04 comme étant des actions stratégiques majeures dans le parcours d'un management,
32:08 mais je crois qu'aussi, savoir vendre et désinvestir d'un actif au bon moment,
32:13 c'est aussi la clé du succès parfois.
32:15 On va faire un double saluer à la BNP, qui avait acheté Fortis dans la précédente crise financière,
32:19 et qui revend Banquest à la même difficulté du secteur bancaire américain,
32:24 avant de publier des résultats au premier trimestre absolument exceptionnels,
32:28 et qui montre d'ailleurs une croissance des principaux métiers, notamment la banque de financement.
32:32 L'actionnaire de BNP est content alors ?
32:34 L'actionnaire de BNP est satisfait.
32:36 L'actionnaire de Crédit Agricole aussi, qui a publié avant-hier de mémoire,
32:41 et qui a fait, et là aussi on parle de dispersion de résultats,
32:45 mais ils ont fait plus de deux fois mieux que le consensus.
32:47 C'est-à-dire qu'il faut bien reprendre en tête aussi,
32:51 c'est que pour ces gens-là, leur vision du premier trimestre,
32:55 c'est de dire, attendez, la banque de financement et d'investissement,
32:58 les clients ont peur, ont besoin de protection, on leur a vendu des protections.
33:01 Et le marché du crédit s'est réouvert, on a réuni des obligations.
33:05 Les taux sont plus élevés, mais on en a réuni.
33:07 Et non mieux pour le premier trimestre de Crédit Agricole.
33:09 Le sujet c'est, est-ce que ce qui se passe aux Etats-Unis,
33:11 cette crise du passif, cette crise des dépôts,
33:13 avec la concurrence de produits monétaires,
33:15 qui est très alléchante aujourd'hui,
33:18 est-ce qu'on peut retrouver ce schéma en Europe ?
33:21 Mon compte courant, il n'est pas rémunéré.
33:23 Il y a des livrets, il y a d'autres produits qui offrent de la rémunération aujourd'hui
33:26 et il y a des épargnants ou des déposants qui n'ont pas besoin
33:28 d'avoir tout leur argent disponible comme ça en 24 heures.
33:33 Les banques, notamment françaises, ont un modèle de banque différent
33:36 des banques spécialités américaines, elles sont universelles.
33:39 Vous avez à la fois l'asset management,
33:41 vous avez la banque de...
33:43 Ça reste dans le circuit.
33:45 Et oui, mais un dépôt, c'est un dépôt, c'est ce qui permet de financer aussi.
33:47 Oui, mais enfin, rémunérer de l'argent, excusez-moi, le banquier sait faire.
33:53 On n'a rien inventé. Vous prenez il y a 10 ans,
33:56 vous prenez des crédits immobiliers et les taux n'étaient pas à zéro.
34:00 Vous payiez un intérêt et pourtant vous achetez quand même des appartements à l'époque
34:03 ou des voitures et vous consommiez
34:05 et le crédit à consommation a fonctionné avec des taux très élevés.
34:07 Donc, ce que je veux dire, c'est qu'on n'est pas dans un univers inédit.
34:11 On retrouve un fonctionnement normal et si je peux me permettre,
34:15 on est passé d'un environnement de taux négatifs
34:17 qui était quand même une aberration de l'histoire économique, je pense,
34:21 à un environnement qui redevient tout à fait raisonnable et cohérent,
34:24 qui consiste à dire que l'argent a une valeur,
34:26 que le prêté engage une rémunération,
34:29 que tout n'est pas gratuit et que le temps vaut quelque chose.
34:31 Et que le risque vaut quelque chose aussi
34:33 puisque la hiérarchie des risques aujourd'hui est parfaitement bien établie sur les marchés obligataires.
34:37 Donc, objectivement, je n'ai pas le sentiment qu'on marche sur la tête aujourd'hui.
34:42 On a simplement réussi à faire cette bascule-là,
34:44 pour l'instant, sans trop casser l'outil.
34:49 Et je pense que, comme on avait oublié ce que c'était l'inflation,
34:52 je pense que les entreprises ne l'avaient pas oublié.
34:54 Elles ont été capables de répercuter ça.
34:56 Et en tout cas, elles en font la preuve au quotidien, pour la plupart d'entre elles.
34:59 Eh bien, on est dans un schéma qui ramène à quelque chose de plus rassurant.
35:04 Si, en plus de ça, on pouvait avoir un peu de cohérence,
35:06 et c'est peut-être un peu la nuance,
35:08 on peut compter sur les banques américaines pour restreindre les conditions de crédit.
35:11 Nous, en Europe, on a encore des gouvernements qui ont ouvert les vannes.
35:14 C'est-à-dire qu'on a, en face de la politique monétaire de la Banque Centrale Européenne,
35:18 qui a vocation à être un peu plus restrictive,
35:20 on a toujours des politiques budgétaires en Europe qui sont plutôt expansionnistes,
35:24 et qui donc sont un peu à l'opposé de ce que souhaiterait la Banque Centrale Européenne.
35:29 Mais en dehors de ça, on est quand même dans un schéma de fonctionnement
35:31 qui me paraît plus rationnel que ce que nous avions il y a deux ans.
35:33 - Marché à deux vitesses. Comment on gère ça ?
35:35 - Alors ça, c'est un vrai sujet.
35:37 - C'est une partie du marché qui est inondée par la récession, pour le coup.
35:41 - Alors, vous avez d'abord, au niveau des flux,
35:43 on parlait des small caps,
35:46 c'est un marché qui est mort en termes de flux.
35:49 Il n'y a pas un euro qui vient s'investir sur les fonds de small caps en Europe
35:53 ou sur les fonds de valeur moyenne.
35:55 Et vous avez une hiérarchie entre les valeurs très liquides qui ont fait la performance,
35:58 les valeurs, on va dire, moyennes, larges, qui font à peu près la moitié de la performance,
36:02 et puis les smalls qui sont entre 0 et 2% depuis le début de l'année,
36:04 c'est-à-dire qui sont restés collés depuis le début de l'année.
36:08 Ça, c'est symptomatique d'investisseurs qui se disent,
36:12 peut-être rationnellement, que les conditions de crédit vont d'abord pénaliser
36:15 les petits qui n'ont pas accès au financement du marché,
36:19 qu'ils sont obligés de passer par leur banque traditionnelle
36:22 pour obtenir des lignes de crédit.
36:24 Et dans un contexte où les ressources pour les banques sont enchéries,
36:27 eh bien, forcément, ils vont être facturés de manière significative.
36:31 C'est vrai. On ne peut pas dire autre chose que ça.
36:34 - Oui, c'est tout à fait vrai. - C'est légitime.
36:36 - La seule chose, c'est qu'on peut s'interroger aussi sur l'idée
36:40 que ce sont aussi des entreprises qui ont été plutôt bien gérées
36:43 et que l'impact boursier de l'année dernière sur les small caps,
36:47 qui est quand même très fort,
36:48 elles ont perdu quasiment un tiers de leur valeur en Europe,
36:52 est un impact qui a quand même ramené les ratios de valorisation
36:55 à quelque chose qui est plutôt raisonnable.
36:57 Il ne faut pas se tromper, les small caps,
36:59 alors vous allez dire que je suis un peu opportuniste
37:00 parce qu'on a fait une acquisition d'une entreprise
37:02 pour avoir justement récupéré un fonds de small caps.
37:05 C'est très récent.
37:07 Pour l'instant, on est en train de patienter.
37:09 On a un peu commencé à arbitrer parce que je pense que,
37:12 à un moment donné, si vous prenez quelques propices
37:14 sur les larges qui commencent à valoir très cher,
37:15 et je pense des très belles, les très larges en Europe,
37:18 vous avez un vivier d'entreprises qui sont aujourd'hui
37:20 restées à l'écart du rebond.
37:22 Il n'empêche que vous préparez la fin d'année
37:24 plus que les deux prochains mois.
37:26 Je ne suis pas certain que ce soit une sorte de trading.
37:30 - Oui, bien sûr.
37:31 - L'horizon de temps, il est infini.
37:32 Les small caps ont une prime de risque plus élevée,
37:35 c'est évident, mais parce qu'elles rapportent aussi plus
37:38 à moyen terme.
37:38 Si vous prenez toutes les séries longues,
37:40 vous avez une surperformance des small caps
37:42 par rapport au large, tout simplement,
37:43 parce que c'est une entreprise de croissance,
37:44 de forte croissance, donc c'est assez légitime.
37:47 Mais c'est vrai qu'elles présentent un profil...
37:49 - Mais est-ce qu'il faut se forcer à être contrariant
37:51 et se dire "c'est le moment d'y aller",
37:54 même si je connais effectivement l'aspect de liquidité,
37:56 le fait que c'est les segments de marché qui sont au tapis
37:59 parce qu'ils seront peut-être les plus attaqués
38:00 s'il y a une crise ou un resserrement fort du financement ?
38:03 Est-ce que c'est le moment déjà ?
38:04 Ou est-ce qu'un client qui viendrait vous voir,
38:06 vous lui recommandez plutôt de faire autre chose en attendant ?
38:09 - C'est l'occasion de monter dans un train
38:10 qui n'a pas démarré par rapport au reste.
38:12 Ensuite, vous avez la difficulté, c'est d'adresser ce marché.
38:15 En fait, ça paraît...
38:17 C'est pas si simple d'adresser un marché de small caps.
38:19 D'abord, c'est un marché qui est très large,
38:21 qui est très peu liquide.
38:23 La recherche économique et analytique sur ces valeurs-là,
38:27 elle n'existe plus, ce n'est plus que de la recherche
38:29 financée par les entreprises elles-mêmes
38:31 pour faire de la publicité,
38:32 ce qu'on appelle la recherche pas indépendante.
38:34 Et donc, c'est un vrai sujet de pouvoir adresser
38:37 de manière large et non pas sur 10 valeurs ou 15
38:39 dans des portefeuilles très concentrés,
38:41 ce genre de thématiques.
38:43 Donc, nous, on est parti sur des portefeuilles extrêmement larges,
38:47 plus de 120 titres, pas plus de 1% ou 1,2% par ligne,
38:50 des process plutôt quantitatifs pour arriver à
38:53 élargir vraiment le long de son investissement,
38:55 et la France qui représente 12 à 13% du portefeuille.
38:57 Donc, c'est vraiment très large,
38:59 plutôt des approches pour adresser une catégorie d'actifs
39:02 qu'on a du mal à adresser traditionnellement, en fait.
39:04 - Dans l'univers taux et crédits, Zacharia,
39:08 qu'est-ce qu'il y a de mieux que le monétaire ?
39:09 Est-ce qu'on trouve mieux que le monétaire ?
39:11 C'est-à-dire, il y a des très courts,
39:12 avec des rendements quand même qui couvrent
39:14 quasiment l'inflation aujourd'hui.
39:16 Est-ce que ça vaut la peine d'aller ailleurs
39:18 sur du crédit d'entreprise, moyen terme, long terme ?
39:22 - Oui, en fait, on voit une forte dispersion
39:25 sur le marché du crédit.
39:25 Alors déjà, un, vous faites bien de le souligner,
39:27 aujourd'hui, on est très bien payé pour attendre,
39:29 on n'a rien à faire.
39:31 Donc, les taux monétaires sont attendus encore en hausse.
39:33 Donc, ce n'est pas un mauvais investissement aujourd'hui
39:35 de faire du monétaire.
39:36 Contrairement à ce que ça aurait pu être un certain temps.
39:40 Deux, sur l'univers crédit, vous l'avez souligné,
39:43 en fait, on a une réouverture du marché primaire,
39:46 c'est-à-dire que les entreprises et les banques réémettent.
39:49 Et là, en fait, en fonction des profils d'entreprise,
39:52 on sent qu'il y a en fait une certaine fébrilité
39:54 des investisseurs à investir quand tout le monde dit
39:57 "la récession arrive, l'inflation n'est pas encore
39:59 stabilisée en Europe".
40:00 Donc, en fait, les émetteurs qui viennent cette année,
40:03 qui sont obligés de venir en 2023
40:04 avec des taux d'intérêt aussi élevés,
40:06 ils payent aussi une prime d'émission
40:08 qui est relativement importante.
40:09 Je cite par exemple une banque islandaise
40:13 qui est venue hier, 3 ans, 7,35% de rendement,
40:17 catégorie "investment grade", c'est-à-dire
40:19 c'est le crédit le plus, on va dire, le mieux noté,
40:25 la haute structure de capital, le seigneur préfère.
40:28 Donc, en fait, il y a des opportunités.
40:30 - Donc là, ça vaut le coup, effectivement,
40:31 de se décaler un peu sur du 3 ans,
40:33 donc l'exemple que vous citez par rapport à du monétaire
40:36 qui est, je ne sais pas, en France, en Europe,
40:38 à 3, 4%, peut-être un peu plus aux Etats-Unis.
40:40 - Oui, aujourd'hui, c'est le cas.
40:41 - Là, il y a un vrai gain potentiel.
40:43 - Exactement. C'est-à-dire, le risque que l'on prend,
40:46 en fait, par rapport à cela, c'est le risque
40:49 qu'une inflation en zone euro, qui est aujourd'hui,
40:51 maintenant, beaucoup plus portée,
40:53 à contrario par, justement, des politiques fiscales
40:55 qui sont expansionnistes, qui sont pro-croissance,
40:57 et aussi les marges des entreprises
41:00 qui sont beaucoup en évolution positive.
41:03 Donc, en fait, si on est dans un scénario
41:07 où l'inflation ne se stabilise pas,
41:08 on risque d'avoir des chahutements
41:10 par rapport à une politique monétaire
41:12 qui soit beaucoup plus restrictive.
41:13 Sur l'univers obligataire, ce qu'il y a aussi à souligner,
41:18 c'est l'émergent, où, en fait, on a beaucoup d'économies
41:21 qui sont beaucoup plus avancées,
41:23 c'est-à-dire, ils ont fini leur cycle de resserrement monétaire,
41:25 ils sont plutôt en anticipe déjà, en fait,
41:27 les baisses qui préannoncent déjà,
41:30 vous avez des niveaux de rendement
41:31 qui sont extrêmement élevés.
41:33 Avec le dollar qui, aujourd'hui, est attendu plutôt en stabiliser,
41:37 enfin, avec la baisse des taux d'intérêt
41:39 qui est attendue sur le dollar,
41:40 ça commence à être extra intéressant
41:43 d'un point de vue rendement risque.
41:44 – Oui, très clair.
41:46 Julien, dans votre univers,
41:49 comment on investit quand on reste constructif comme vous,
41:53 voire positif ?
41:56 – Alors, il y a, dans un marché haussier,
42:00 donc en partant du point bas, en allant jusqu'au point haut,
42:03 il y a une période de consolidation,
42:05 ça, il ne s'est quasi jamais mis en ligne droite,
42:08 dans ces périodes-là, j'estime, au cours des années,
42:11 enfin des séquences passées,
42:14 qu'il est souhaitable de réduire l'exposition,
42:16 simplement pour réduire la volatilité du portefeuille,
42:19 et notamment parce que notre méthode
42:20 a tendance à nous faire rentrer relativement tôt dans le marché,
42:25 et là, exceptuellement, je ne vais pas faire ça.
42:28 Alors, la raison, c'est que je ne vois pas pourquoi
42:31 je vais abaisser la volatilité,
42:34 compte tenu des potentiels d'appréciation qui sont devant nous,
42:37 que j'ai décrits tout à l'heure, du point de vue économique,
42:40 et même si je n'anticipe mes modèles,
42:43 alors sur les marchés eux-mêmes, donc d'action et d'obligation,
42:47 ne donnent rien de particulier sur les 6 mois,
42:49 6 à 12 mois qui viennent, sinon…
42:52 – Ça peut être ennuyeux pendant 6 mois.
42:53 – … une légère hausse, sinon une légère hausse,
42:55 de l'ordre, je dis bien de l'ordre de 10% sur les actions,
42:59 et la moitié à peu près sur les obligations.
43:01 Mais je pense plutôt que la volatilité va baisser par elle-même,
43:05 j'ai d'ailleurs les premiers signaux qui sont arrivés,
43:07 qui vont dans ce sens, et cette fois-ci,
43:09 je ne vais pas proposer de couvrir en fait
43:12 en partie les investissements réalisés en fin d'année dernière,
43:16 comme je pourrais le faire à ce stade du cycle,
43:17 parce que je pense qu'il y a un potentiel d'appréciation
43:20 qui est quand même un peu plus solide qu'au cours des cycles antérieurs,
43:25 mais j'ajoute, et c'est pour moi central,
43:27 c'est pour ça que je disais, la bonne nouvelle,
43:28 c'est qu'on a quand même pas mal de mauvaises nouvelles devant nous,
43:31 donc ça nous donne du grain à moudre
43:33 pour construire encore des états possières à horizon 12-24 mois,
43:37 c'est que la psychologie globale du marché a changé,
43:41 elle a changé, je ne veux pas dire qu'elle était très pessimiste
43:45 au dernier trimestre, mais enfin, ça ressemble un peu à ça.
43:48 – Ben oui.
43:49 Là, tous les indicateurs ont basculé à peu près en un mois,
43:54 à très pessimiste, à prudent, moins inquiet, quelque chose comme ça.
44:00 Mais alors des signes d'optimisme, il n'y en a aucun nulle part,
44:03 absolument aucun, il faudrait, je donne un exemple
44:05 pour ceux qui font des analyses techniques,
44:07 il faudrait que la volatilité implicite, par exemple des marchés à action européens,
44:10 soit à 10, voire en dessous, pendant plusieurs mois,
44:14 pour qu'on puisse parler d'un début de complaisance,
44:17 on en est très très loin, on vient juste de descendre
44:19 une marche en volatilité implicite,
44:21 c'est-à-dire qu'on a arrêté de se couvrir tout le temps pour tout,
44:23 on se couvre toujours, mais beaucoup moins.
44:25 Donc oui, la psychologie est meilleure,
44:27 mais on est loin d'être sur un mouvement…
44:29 – Donc là, horizon 12-24 mois, c'est le double horizon 12-24 mois,
44:34 pour donner un peu la perspective,
44:37 il n'y a pas besoin de se désexposer du marché,
44:40 même s'il y a 6 mois devant nous qui seront peut-être un peu boring,
44:43 un peu ennuyeux.
44:44 – C'est ça, c'est ça, full action le dernier trimestre,
44:47 les obligations, on y était déjà depuis avant,
44:49 probablement un petit peu trop tôt d'ailleurs, mais on y était,
44:51 il y a enfin du taux, profitons-en.
44:54 Ce type d'agencement de portefeuille,
44:56 avec effectivement l'apparition, pour ceux qui le souhaitent,
44:59 d'une poche monétaire, puisqu'elle rémunère, pourquoi pas ?
45:02 Ce type de portefeuille me semble très bien pour les trimestres à venir,
45:07 il y aura un petit peu, tu entends,
45:09 ce qu'un de vos intervenants disait, un coup de grison,
45:12 on aura bien un ou deux vu tout ce qui est devant nous comme problème.
45:15 – Un coup de grison, c'est Alain Bocobza, c'est 10-15% de baisse,
45:18 c'est par Maguédon où là c'est 30-40% de baisse, pour donner le…
45:22 – Voilà, c'est ça, je reprendrai, je suis tout à fait d'accord
45:26 avec cette expression et cette représentation des choses.
45:29 – Merci monsieur, oui, rapide.
45:30 – Non, sur les taux pour revenir, effectivement,
45:32 on a oublié un segment, c'est le high yield,
45:34 aujourd'hui le high yield en Europe c'est plus de 8%,
45:37 ça fait longtemps qu'on n'a pas vu des niveaux aussi élevés à 5 ans,
45:42 vous pouvez effectivement construire aussi une petite position spéculative
45:45 sur les obligations qui, s'il y a des défauts,
45:48 à la différence de ce qu'on a connu sur les banques,
45:50 ne seront pas forcément totaux,
45:52 avec un effacement purement et simplement de la dette,
45:55 là en l'occurrence on a des entreprises qui émettent avec des taux,
45:58 aujourd'hui autour de 8, c'est en tout cas significatif
46:01 et ça permet à 5 ans en tout cas de pallier même quelques petites défaillances.
46:05 – Merci messieurs, merci pour votre contribution
46:08 à l'analyse de marché du jour dans Planète Marché sur BeSmart.
46:12 Zachariah Darwish, responsable des solutions taux et crédits
46:15 de CPR Asset Management,
46:16 François Chollet, président de Montségur Finance
46:18 et Julien Nébenzale, administrateur d'Advise.
46:21 [Musique]
46:31 – Le dernier quart d'heure de Smart Bourg,
46:33 chaque soir c'est le quart d'heure thématique
46:35 et comme annoncé en début d'émission,
46:37 le thème ce soir c'est celui des small caps.
46:39 Nous en parlons avec Cécile Aboullian,
46:40 directrice Equity Capital Market d'Innextenso Financement et Marché.
46:44 Bonsoir Cécile.
46:44 – Bonsoir.
46:45 – Ravie de vous retrouver pour parler de ce segment
46:47 des petites capitalisations boursières
46:48 que vous connaissez particulièrement bien.
46:51 Le thème ce soir c'est ce rattrapage qui se fait attendre,
46:54 c'est plus que ça même, encore,
46:56 parce que ça fait des années notamment sur le marché français
46:58 que les small caps sont très hors tard
47:01 et se traitent même avec une décote contre une prime historique
47:04 par rapport aux grandes capitalisations.
47:06 Je veux dire, ce n'est pas parce qu'il ne se passe rien aujourd'hui
47:08 et que ce segment de marché est mort, entre guillemets,
47:11 pour reprendre les termes qu'on employait dans le débat juste avant vous Cécile,
47:15 ce n'est pas pour ça qu'il ne faut pas en parler.
47:18 Mais vous êtes d'accord sur l'idée qu'il n'y a pas le moindre début
47:21 de commencement de signal d'un rattrapage de cette classe d'actifs
47:24 ou de ce segment de marché aujourd'hui ?
47:26 – Alors, aujourd'hui si on regarde les chiffres en termes de performance,
47:29 le small cap c'est +3%, le cap 40 c'est +14%,
47:34 donc aujourd'hui non, il n'y a pas de rattrapage.
47:36 Si on prend un peu de champ, on regarde sur 20 ans par exemple,
47:40 les smalls surperforment, elles font une croissance de 7%
47:43 contre 4,5% pour le cap 40,
47:46 mais c'est vrai que depuis 5 ans elles sous-performent 4 fois sur 5.
47:50 Pourtant, c'est des sociétés qui sont solides en termes de bilan,
47:53 ce sont des sociétés qui sont solvables avec des gearings
47:57 debt net sur equity inférieur à 1,
47:59 avec des ratios debt net sur EBITDA inférieur à 3,
48:03 ce sont des sociétés qui ont plus de croissance que les larges.
48:06 Avec une croissance sur les 10 dernières années de 6% par an contre 1%,
48:11 néanmoins, et c'est normal, c'est dans leur modèle,
48:13 ce sont des sociétés qui sont un peu moins rentables,
48:15 avec une marge d'EBITDA de 16% contre 12 pour le cap 40 par exemple,
48:20 un peu moins de free cash flow généré également,
48:22 et donc un peu moins de dividendes,
48:25 parce que ce sont des sociétés qui doivent investir pour leur croissance.
48:28 Ce qui fait que, à un moment, depuis 5 ans,
48:31 où il y a beaucoup de thématiques géopolitiques, macroéconomiques,
48:37 l'inflation s'est mêlée à la géopolitique,
48:42 et puis les taux d'intérêt ont augmenté,
48:44 et c'est vrai que le manque de liquidité sur les small caps
48:48 a amené un détour des investisseurs,
48:52 qui ont préféré des sociétés avec un petit peu moins de risque,
48:56 et ce manque de liquidité a alimenté un manque de liquidité,
48:59 parce qu'effectivement, quand on a 7 milliards de décollectes en 5 ans sur les small caps,
49:03 ça veut dire des ventes de small caps, et ça veut dire des performances moindres.
49:07 Néanmoins, sur 2023, il y a quand même des belles histoires sur les small caps.
49:12 Il y a Pierre Evacance, qui sait se transformer,
49:16 qui a une performance de 60% depuis le début de l'année,
49:19 qui a amélioré sa guidance de chiffre d'affaires, d'EBITDA, de cash flow opérationnel,
49:26 et puis c'est un segment intéressant parce qu'il y a beaucoup d'opérations,
49:29 il y a une OPA qui est lancée sur Villemorin, par exemple,
49:33 qui fait 40% de croissance depuis le début de l'année,
49:39 dont l'actionnaire principal, Limagrin, a décidé de racheter les 30% environ restants,
49:44 avec une prime d'environ 35% sur le dernier cours coté.
49:49 Donc il y a des choses sur l'ISI par exemple.
49:53 Tu es sur Villemorin, Limagrin, ça m'intéresse beaucoup,
49:56 pourquoi est-ce qu'on sort un actif de la cote ?
50:00 Et c'est vrai que, alors à la fois c'est intéressant parce que vous dites,
50:02 ça crée une dynamique, il y a des opérations sur capital, etc.,
50:06 ça entretient l'activité on va dire dans ce segment de marché.
50:09 En même temps, quand j'écoute le discours de Limagrin,
50:11 c'est de dire, non, notre business n'est pas fait pour la bourse.
50:15 Le temps d'un semencier comme Villemorin,
50:18 les problématiques, les défis auxquels une entreprise de semences dans l'industrie agricole doit faire face,
50:27 ces temps-là, ces défis-là, ne sont pas les temps des marchés aujourd'hui.
50:31 Oui, alors après, pareil, à mettre en perspective, ça fait 30 ans que Villemorin est coté.
50:36 C'est une darling, ça a été une darling Villemorin.
50:39 Voilà, donc il a dû les relever pendant 30 ans,
50:42 et aujourd'hui on peut aussi mettre peut-être ça en relation avec les difficultés après l'Ukraine,
50:47 avec le niveau de valorisation de la société.
50:49 Effectivement, il y a des...
50:52 Non mais on peut comprendre que c'est des secteurs qui sont en transformation peut-être profonde aussi,
50:55 et effectivement, qui ont besoin d'un temps différent pour répondre à ces transformations.
51:01 Effectivement, qui est celui de la recherche et le développement.
51:03 Il y a beaucoup d'innovations à faire chez les semenciers,
51:05 comme pour les engrais, ce sont des secteurs qui se rejoignent.
51:09 Donc ça peut se comprendre, effectivement, c'est la raison qui est donnée,
51:13 que le temps de cette société n'est plus celui de la bourse,
51:16 et ça se ressent aussi sur le cours.
51:19 Vous dites, le temps des marchés a été le temps de Villemorin pendant 30 ans.
51:24 Je vous ai coupé, interrompu, mais oui, sur les autres opérations.
51:27 Donc l'ISI, c'est ça, vous citiez...
51:28 L'ISI, qui a finalisé son offre publique de rachat.
51:32 C'est-à-dire que la société se sert de sa trésorerie pour racheter des titres et les annuler,
51:36 ce qui permet pour les actionnaires de trouver une fenêtre de sortie,
51:40 parce que la prime, là, est intéressante, elle est autour de 25%,
51:43 et pour ceux qui restent, de se reluer.
51:45 Ça a permis, par exemple, pour Peugeot Invest de sortir,
51:48 et puis pour les actionnaires restants de se reluer.
51:50 Donc c'est un segment de marché sur lequel il y a des opérations,
51:54 sur lequel pour 2023, il va y avoir de la croissance des BPA, des bénéfices par action,
52:00 contrairement au CAC 40, pour lequel on attend...
52:02 - Zéro ? - Voilà, zéro et même moins.
52:04 Alors après, il n'est pas dit que ce soit encore révisé à la baisse,
52:07 mais on a vraiment un gap d'attente entre les small et les large.
52:12 Et il y a quelques secteurs pour lesquels c'est un peu plus compliqué,
52:16 l'énergie, mais pas plus que pour les larges, en réalité,
52:19 et l'immobilier, mais pas plus que pour les larges.
52:22 Donc voilà, il y a des choses intéressantes qui se passent sur ce compartiment.
52:26 - Mais c'est intéressant, parce que ce qui caractérisait ce segment de marché
52:29 des petites capitalisations boursières, ses caractéristiques, elles sont toujours là.
52:33 Elles sont moins en vogue aujourd'hui auprès des investisseurs,
52:36 parce que pour des questions de liquidités, de limitations de l'exposition aux risques, etc.
52:41 Mais les forces fondamentales de ce segment de marché, elles sont toujours là.
52:44 Même après 4 ou 5 ans de sous-performance.
52:46 - Elles sont toujours là, ils ont, comme on le disait tout à l'heure,
52:48 des bilans sains, de la croissance, des marges tout à fait présentables,
52:52 et un niveau de valorisation qui est attractif.
52:54 Ils ont un PEU au niveau de 16 fois au lieu de 24 en historique.
52:58 Donc il peut y avoir un regain.
53:01 S'il y a un segment de marché, je dirais, aujourd'hui à regarder, c'est peut-être celui-ci.
53:06 - Oui, oui, bon, l'environnement de marché étant ce qu'il est,
53:09 effectivement, ce n'est pas ce qu'on regarde le plus aujourd'hui,
53:11 mais il faut quand même avoir ça en tête.
53:14 Sur les opérations, et notamment les stratégies de croissance externe,
53:17 la dynamique M&A de ce secteur, qu'est-ce qu'on peut en dire aujourd'hui, Cécile ?
53:21 - Donc les sociétés cotées ont deux relais de croissance,
53:26 croissance organique, croissance externe.
53:27 On regarde ça chez Inextenso chaque mois, sur les sociétés cotées.
53:32 Il s'avère que depuis le début de 2023, c'est dans la continuité de 2022,
53:37 c'est-à-dire un ralentissement en volume avec 136 opérations au début 2022,
53:45 et à comparer aux 42 opérations au début 2023.
53:50 - D'accord, mais quand même 42 opérations de M&A menées par des small-cap françaises
53:55 sur les 4 premiers mois de cette année 2023.
53:58 - Effectivement, donc l'échantillon, c'est les sociétés cotées auront expari
54:02 moins de 1 milliard de capitalisation portière.
54:04 Et donc sur cet échantillon-là, ce qu'on peut retenir,
54:07 c'est que les petites sociétés résistent mieux que les larges,
54:11 sont encore un peu plus actives que les larges,
54:14 sachant que le rapport, c'est de -70% pour les large-cap,
54:18 et pour les capi de moins de 500 millions d'euros, -50%.
54:22 Donc il y a un effet, c'est ce qu'on voit aussi sur le marché non coté,
54:27 parce qu'on sort un panorama tout juste là sur les sociétés non cotées
54:31 et leur activité en M&A, et effectivement, les PME sont plutôt préservées.
54:37 Ce qu'on observe aussi, c'est que les taux d'intérêt et tout est lié,
54:42 font que les banques prennent un peu plus de temps pour regarder les dossiers,
54:46 sont plus exigeantes, et pour donner un petit peu plus cher,
54:51 et en parallèle, les acquéreurs prennent plus de temps,
54:53 et se prémunissent aussi des risques en proposant des montages
54:58 qu'ils dérisquent avec des compléments de prix peut-être plus systématiques,
55:03 avec des montages pas que en equity, mais aussi avec des obligations convertibles,
55:06 avec des prises de participation majoritaires un peu plus fréquemment
55:12 que les prises de participation à 100%, donc on met un pied,
55:16 et ensuite on... voilà, pour voir, parce qu'effectivement,
55:19 l'environnement est un peu incertain.
55:22 - Donc on dérisque un peu ces deals à chaque fois. - Exactement.
55:25 Et ce qu'on peut dire, c'est qu'en termes de valorisation,
55:28 alors les sociétés cotées communiquent pas trop sur le niveau de valorisation,
55:32 mais si on regarde l'indice Argos, on voit que sur les sociétés non cotées,
55:37 parce que les sociétés cotées font des acquisitions de sociétés non cotées,
55:40 donc c'est pas très éloigné, peut-être qu'elles sont un peu plus...
55:44 plus grandes en taille, mais ça dépend.
55:46 Donc néanmoins, la tendance est la même, c'est une légère peut-être inflexion des multiples,
55:51 l'indice Argos indiquait 9,9 fois les bid'as sur la fin 2022,
55:57 on doit pas... voilà.
55:59 Oui, on reste dans cet ordre de grandeur aujourd'hui.
56:02 Pour conclure sur un autre élément, Cécile,
56:05 les deals qui sont menés, les opérations de croissance externe menées par les entreprises
56:10 de petite taille cotées sur Onyx Paris,
56:14 ce sont des deals aussi beaucoup plus franco-français,
56:18 ou en tout cas centrés sur l'Europe,
56:21 ce sont des entreprises qui se projettent moins en dehors de nos frontières
56:26 et de notre marché, ou français, ou marché unique européen ?
56:30 Effectivement, ça c'est un point un peu nouveau sur le début de l'année 2023,
56:34 on a 40% des deals qui sont opérés en France, ça c'est plutôt stable,
56:38 mais également 40% en Europe,
56:40 et ça c'est bien plus que ce qu'on avait observé en 2022,
56:43 où les opérations en Europe étaient plutôt de l'ordre de 25% en volume.
56:49 C'est-à-dire qu'effectivement, l'Océanie, l'Afrique, l'Amérique du Sud
56:54 sont des zones qu'on ne va pas explorer,
56:56 un peu moins explorées en 2023,
56:59 et effectivement la thématique de la souveraineté européenne,
57:03 de la logistique, sont au cœur de la recherche de cibles aussi,
57:08 et il y a quelque chose qui a bougé à ce niveau-là depuis le début de l'année.
57:12 C'est intéressant parce qu'on voit que ce n'est pas un gel complet de l'activité,
57:17 ça continue mais de manière un peu différente.
57:20 Merci beaucoup Cécile, merci pour cet éclairage toujours très précieux
57:24 sur ce segment de la Cote que vous connaissez bien,
57:26 les petites capitalisations boursières.
57:28 On parlait de l'univers coté,
57:29 mais vous avez une expertise également sur le non-coté
57:32 chez Inextenso Financements et Marchés,
57:34 vous êtes directrice et coûtier Capital Market d'Inextenso Financements et Marchés.
57:37 Cécile Aboullian qui était avec nous l'invité du quart d'heure thématique de Smart Bourse ce soir.
57:41 Voilà pour cette édition,
57:42 on se retrouve évidemment demain à 12h30 en direct sur Bismarck.
57:46 [Musique]

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