SMART BOURSE - Emission du jeudi 4 mai

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Jeudi 4 mai 2023, SMART BOURSE reçoit Franklin Pichard (Directeur général, Kiplink Finance) et Nadia Gharbi (Économiste, Pictet Wealth Management)

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00:00 [Musique]
00:07 C'est reparti pour Smartbourse, votre double dose quotidienne de marché en
00:11 direct sur Bismarck chaque jour à la mi-journée 12h33 et en fin d'après-midi
00:15 la grande édition pendant une heure à partir de 17h, rediffusée à 20h sur
00:20 Bismarck TV, émission que vous retrouvez chaque jour en replay sur
00:23 Bismarck.fr et en podcast sur l'ensemble de vos plateformes.
00:26 Au sommaire de cette édition de la mi-journée, la FED qui est prête à se
00:30 mettre en pause après une dernière hausse de taux de 25 points de base
00:34 délivrée hier soir conformément aux attentes du marché. Jérôme Powell dans
00:38 sa conférence de presse a mis tout le poids qu'il pouvait pour signaler
00:43 l'idée d'une pause à venir du côté de la réserve fédérale américaine sans
00:48 pour autant s'engager trop fermement sur l'idée d'une pause mais Jérôme
00:52 Powell le dit de manière assez explicite, le niveau de restriction monétaire
00:56 qui a été atteint après un cycle de resserrement de 500 points de base en un
01:00 peu plus d'un an est proche d'être le niveau qui convient aujourd'hui pour
01:05 faire ralentir l'inflation et l'économie américaine. Nous avons même peut-être
01:11 déjà atteint le bon niveau de restriction monétaire a déclaré
01:15 explicitement Jérôme Powell dans sa conférence de presse. Du point de vue
01:19 des marchés, l'évidence d'une pause ouvre la voie à de futurs baisses de taux
01:25 pour la banque centrale américaine, des baisses de taux qui pourraient
01:28 intervenir selon le marché assez rapidement et c'est là un point de
01:33 divergence qu'il faut noter entre le pari des investisseurs, les paris pris
01:38 par les marchés et le discours de Jérôme Powell hier qui continue de
01:43 signaler que les perspectives et les prévisions d'inflation qui sont réalisées
01:47 par le staff de la réserve fédérale américaine ne sont pas cohérents avec
01:51 l'idée de baisses de taux dans un futur proche, comprenez au cours de cette année
01:56 2023. Voilà donc un cas de divorce qui persiste entre la Fed et les marchés.
02:01 Du côté de la Banque Centrale Européenne, la décision est en train d'être prise
02:05 ce matin, elle sera rendue publique en début d'après-midi avec une conférence
02:09 de presse à suivre bien sûr de Christine Lagarde. 25 ou 50, ce sera déjà un
02:15 premier élément intéressant à noter, est-ce que la BCE fera le choix de
02:19 rétrograder à nouveau, passant de 50 à 25 points de base pour le rythme de ces
02:24 hausses de taux et des prochaines ou préférera-t-elle rester encore sur le
02:28 rythme de 50 qui prévalait au cours des dernières réunions ? Le point sera
02:33 tranché évidemment tout à l'heure. Du côté des marchés, on attend la décision
02:38 dans le calme avec sur les marchés actions une logique de consolidation qui
02:42 prévaut depuis quelques jours maintenant, un CAC 40 qui a retracé de 2,3% par
02:47 rapport aux sommets historiques qui ont été atteints il y a quelques jours à
02:51 peine, le CAC qui se traite autour de 7 350 points. En ce milieu de séance en
02:55 Europe avec une baisse de 0,70% aujourd'hui, la séquence microéconomique
03:00 se poursuit avec la publication de différents chiffres d'activités et
03:05 résultats aujourd'hui en Europe. En attendant, les résultats de la plus grosse
03:10 capitalisation boursière du monde aux Etats-Unis ce soir avec les trimestriels
03:15 d'Apple qui seront dévoilés après la clôture des marchés américains.
03:19 Mais d'abord, le débrief de la séquence politique monétaire. On est entre deux
03:33 décisions, celle de la BCE à suivre en début d'après-midi et celle de la Fed
03:37 qui a été rendue publique hier soir. Nadia Garbi est avec nous en
03:40 visioconférence, économiste chez PICT, Welsman Edmund. Bonjour et bienvenue
03:43 Nadia. Merci beaucoup d'être avec nous. Pour la Fed, il semble que l'heure de la
03:48 pause soit venue. C'est en tout cas comme ça que le marché semble avoir compris
03:53 le discours, la conférence de presse de Jérôme Powell qui n'a pas voulu s'enfermer
03:58 non plus dans l'idée d'une pause à ce stade. On reste sur quelque chose de
04:03 flexible du point de vue de la Réserve fédérale américaine.
04:07 Tout à fait. Alors c'est vrai qu'il indique que la Réserve fédérale est prête à
04:11 faire une pause. Maintenant, il a souligné le fait que l'inflation reste
04:16 relativement élevée, devrait baisser mais devrait aussi rester à un niveau
04:21 très élevé. C'est la raison pour laquelle à mon avis je pense qu'il garde un peu
04:25 la porte ouverte. C'est qu'on a tout de même un contexte un peu d'incertitude
04:29 où on voit c'est vrai un ralentissement du marché du travail mais un marché du
04:35 travail qui reste relativement encore résilient aux Etats-Unis.
04:39 Même le resserrement des conditions du crédit bancaire aux Etats-Unis ou de la
04:46 distribution même de crédit. On sait que la Fed avait en sa possession le
04:51 dernier sondage réalisé auprès des senior loan officers américains. Ce
04:55 sondage sera rendu public en début de semaine prochaine. Même l'intensification
05:01 on va dire du durcissement des conditions de crédit ne sera peut-être pas
05:04 suffisant pour accélérer le phénomène de désinflation aux Etats-Unis Nadia ?
05:09 Oui alors je dirais que ces données confirment que la politique monétaire
05:13 restrictive de la Réserve fédérale se transmet à l'économie réelle. Ce qui
05:18 en quelque sorte réduit les risques sur les perspectives d'inflation. Maintenant
05:23 il est vrai qu'on a un peu d'incertitude sur la vitesse de transmission de cette
05:28 politique monétaire sur les économies réelles. On sait qu'il y a certains
05:33 facteurs structurels qui ont changé. Donc je dirais que la Réserve fédérale
05:38 garde quand même toutes les portes ouvertes pour ne pas éviter de au fond se
05:44 corneriser en quelque sorte et devoir un peu ou perdre un peu sa crédibilité.
05:49 Donc gardons les portes un peu ouvertes dans ce contexte un peu d'incertitude.
05:53 Ne pas se lier les mains sur les prochaines décisions à prendre. Comment
05:59 est-ce qu'on explique et cette question revient régulièrement Nadia, comment on
06:02 explique ces anticipations de marché qui voient peut-être même un début d'une
06:07 première baisse de taux dès le mois de juin aux Etats-Unis ? C'est-à-dire lors du
06:12 prochain meeting dans six semaines. Ça paraît extrêmement rapide.
06:16 Oui alors pour nous c'est purement trop prématuré. Du moins si on se base sur
06:21 les indicateurs économiques, une baisse de taux en juin est pour nous trop
06:27 prématuré. Alors au fond si la Réserve fédérale baisse ses taux en juin, on
06:32 pourrait aussi l'interpréter comme un signe de au fond est-ce que la Réserve
06:35 fédérale c'est quelque chose que nous ne savons pas. Maintenant je pense qu'à mon
06:40 avis Powell a aussi été claire là-dessus en insistant sur le fait que
06:44 l'inflation va baisser mais pas si rapidement que cela. Il a aussi ajouté
06:49 que sa mesure phare, ce super corps service hors immobilier reste tout de
06:56 même très persistant. Donc c'est la raison pour laquelle en tout cas nous on
07:00 juge une baisse de taux en juin très prématuré. Et d'ailleurs dans notre
07:05 scénario on n'a aucune baisse de taux pour 2023. Bon ces anticipations, ce
07:10 pricing de marché effectivement c'est une moyenne agrégée de plein d'opinions
07:15 et plein d'avis différents de la part des investisseurs. Néanmoins il existe.
07:19 Est-ce qu'on peut relier ce pricing de baisse de taux aux Etats-Unis Nadia ?
07:24 Alors à la situation du système bancaire avec un effet ou un jeu de domino qui
07:29 semble engagé désormais. Est-ce qu'on peut le relier également à la question
07:33 du plafond de la dette qui est là un folklore récurrent dans la vie politique
07:38 américaine mais qui semble-t-il est pris un peu plus au sérieux cette fois-ci avec
07:42 une date X qui a été fixée au 1er juin par la secrétaire du Trésor Janet Yellen.
07:49 Oui je pense que ces deux éléments font que le marché est un peu plus pessimiste
07:54 peut-être que certains économistes. Au fond je dirais que c'est vrai qu'on a ce
07:59 stress bancaire avec déjà trois faillites bancaires et à cela s'ajoute
08:04 c'est vrai cette incertitude sur la politique fiscale sur ce debt si ligne
08:09 qui n'arrange pas les choses. Donc oui je pense que vraiment ces deux éléments
08:13 participent à ce pricing de marché.
08:17 Du côté de la Banque Centrale Européenne la décision est en train d'être prise.
08:21 Elle a même peut-être déjà été prise au moment où on se parle Nadia.
08:25 Elle sera rendue publique en début d'après-midi avec la conférence de presse
08:29 de Christine Lagarde. On a eu beaucoup de données économiques, de données en
08:35 provenance également de l'industrie bancaire avec le Bank Lending Survey qui
08:39 a été publié ces derniers jours et qui couvre le premier trimestre et notamment
08:43 la période du mois de mars qui a été le pic du stress bancaire aux Etats-Unis
08:47 et en Europe. Qu'est-ce que ces données sur le front de la croissance, de l'inflation,
08:51 des conditions et de la distribution de crédits en zone euro, qu'est-ce que ces
08:54 données doivent apporter comme information à la BCE pour sa prise de décision selon vous ?
09:00 Je dirais que la première conclusion qu'on peut tirer de ces données c'est que la
09:04 transmission de la politique monétaire fonctionne dans l'économie réelle, ce
09:10 qui réduit les risques sur les perspectives d'inflation. Quand on regarde en fait
09:14 cette enquête de la BCE sur les prêts bancaires, on s'aperçoit tout d'abord que
09:19 les conditions d'octroi de crédit se resserrent assez fortement pour les entreprises
09:24 mais surtout ce qu'on constate c'est la demande de prêts qui diminue fortement
09:29 pour les entreprises et qui s'effondre pour les ménages, notamment le segment
09:34 crédit immobilier où la baisse est plus forte que lors de la crise financière.
09:39 Donc je dirais que ces données en tout cas sont cohérentes avec une politique
09:43 monétaire qui se transmet à l'économie réelle. Maintenant c'est vrai que si on
09:48 regarde le dernier rapport d'inflation, l'inflation du mois d'avril, ce qu'on
09:53 constate c'est toujours cette inflation sous-jacente très persistante avec
09:57 notamment cette inflation service qui reste très élevée. Donc je dirais que
10:02 pour nous un bon compromis serait une hausse de 25 points de base aujourd'hui
10:07 mais au fond on pourrait avoir aussi des arguments qui poussent la BCE à faire
10:12 50 points de base, notamment cette inflation sous-jacente très persistante
10:16 mais aussi la forte croissance des salaires nominaux. Mais je dirais que
10:21 voilà, un bon compromis serait 25 points de base et si on regarde ce que les
10:25 HAUK, certains membres de la BCE, ont dit ces dernières semaines, on s'aperçoit
10:30 qu'ils sont devenus un peu plus pragmatiques avec l'idée qu'on doit
10:36 maintenant agir de manière plus prudente étant donné que tout l'impact de ce
10:40 resserrement n'a pas encore été vu sur l'économie réelle.
10:44 Entre les données sur le crédit bancaire qui montrent effectivement cet affaiblissement
10:48 de la demande de crédit bancaire en provenance des entreprises et des ménages,
10:53 Nadia, quand on met en parallèle également les enseignements peut-être des
10:57 premières estimations de croissance qu'on a pu voir pour différents pays de la
11:00 zone euro au premier trimestre, notamment avec des dépenses de consommation
11:05 sous pression dans de nombreux pays en Europe, pour ne pas dire dans l'ensemble
11:09 de la zone euro, Nadia, est-ce qu'on a un réel problème avec la demande privée
11:13 finale aujourd'hui en Europe ?
11:15 C'est une bonne question. Je dirais qu'on n'a pas vraiment de réel problème.
11:20 C'est vrai que quand on regarde le détail du produit intérieur brut de
11:24 certains pays, c'est vrai qu'on constate que la consommation privée
11:28 notamment est en contraction, principalement due à la forte hausse des prix.
11:34 Maintenant, je dirais que d'un autre côté, on a d'autres secteurs de l'économie
11:38 qui fonctionnent plutôt bien. Je pense notamment au tourisme qui supporte
11:42 l'activité dans certains pays périphériques. On a aussi la politique
11:46 fiscale qui soutient l'activité en zone euro. Je dirais que globalement, c'est
11:51 vrai qu'on a une demande domestique sous pression, mais globalement, si on
11:57 combine tous ces éléments, c'est-à-dire les données de crédit, la demande
12:01 finale, en principe, sur les perspectives d'inflation, on devrait être moins
12:06 inquiet et c'est peut-être le constat que va faire cet après-midi la Banque
12:09 centrale européenne.
12:10 Cette réunion, cette conférence de presse de Christine Lagarde, ce sera
12:13 l'occasion aussi de faire un tout premier bilan d'étape de la réduction
12:17 passive du bilan de la Banque centrale européenne, puisque ça y est, on y est,
12:22 depuis deux mois, le bilan de la Banque centrale européenne se réduit, en tout
12:26 cas la partie du programme de quantitative easing traditionnel est en train d'être
12:31 réduite. Nadia, est-ce que la BCE aura envie d'aller plus loin encore dans la
12:38 gestion de la réduction de son bilan et qu'est-ce qu'on peut dire également de
12:43 la partie de la liquidité qui peut être apportée aux banques européennes dans un
12:49 contexte où la question de la liquidité en général se pose de manière assez
12:53 prégnante ?
12:54 Oui, alors sur le bilan, c'est vrai que dans un contexte où on cherche un peu
12:58 des compromis entre les HAUK et les DAOV, c'est vrai que certains HAUK
13:04 ont été poussés pour une accélération du rythme de réduction du bilan.
13:09 Maintenant, je dirais qu'on a tout de même une limite, on ne peut pas réduire
13:15 de manière très rapide ce bilan et je dirais que sur les liquidités, c'est vrai
13:21 que d'ici à fin juin, 500 milliards de TLTRO vont être remboursés, donc la BCE
13:29 va monitorer de très près peut-être quelques banques un peu vulnérables pour
13:33 éviter un peu un cas idiosyncratique. Donc, on pourrait potentiellement voir
13:37 une banque centrale européenne qui propose, je dirais, un outil un peu ad hoc
13:43 de bridge LTRO pour éviter un stress ces prochains mois.
13:48 Dans le contexte actuel, oui, ce serait intéressant pour la BCE d'apporter un
13:53 instrument en prévention d'un éventuel risque idiosyncratique spécifique sur
13:59 une ou quelques banques européennes.
14:02 Voilà, vous voulez éviter en quelque sorte un peu un cas similaire à ce qui
14:08 se passe aux États-Unis où on a quelques banques qui sont un peu plus faibles
14:13 ou plus vulnérables dans ce contexte actuel. Donc, effectivement, la BCE n'a pas
14:19 envie de se retrouver dans ce cas de figure où le marché potentiellement
14:23 commence à scruter de plus près quelles sont les banques les plus vulnérables.
14:27 Donc, c'est la raison pour laquelle, voilà. On est tout de même dans un contexte
14:30 où on a beaucoup de liquidités, donc la liquidité n'est pas vraiment un problème,
14:35 mais c'est vrai que c'est tout de même assez conséquent de voir 500 milliards
14:39 de remboursements. Donc, voilà, je pense qu'à mon avis, la Gare de toute façon
14:44 aura quelques questions sur ce sujet.
14:47 On suivra ça avec attention, effectivement. Une réunion encore assez ouverte
14:52 pour la banque centrale européenne. La première information sera de savoir
14:55 si la BCE montera de 25 ou 50 points de base. C'est tôt, directeur, réponse en début
15:01 d'après-midi et on reviendra bien sûr sur cette réunion et cette conférence de presse
15:05 de Christine Lagarde ce soir à 17h dans l'émission. Merci beaucoup Nadia.
15:08 Nadia Garbi qui était avec nous en visioconférence depuis Genève,
15:11 économiste chez Pictet Wealth Management.
15:24 Qu'en est-il du point de vue des marchés, du marché parisien notamment ?
15:28 Nous en parlons avec Franklin Pichard, le directeur général de Kipling Finance,
15:31 avec nous en plateau comme toutes les deux semaines, le jeudi à 12h30.
15:35 Bonjour Franklin. Bonjour Gervain. Bienvenue. Bon, le marché est un peu épuisé,
15:40 peut-être, on le voit depuis quelques jours. Le CAC a battu un record il y a encore
15:45 à peine 10 jours, mais on sent depuis que la logique de consolidation
15:50 semble peut-être légitime pour beaucoup. Oui, c'est ça. C'était le 24 avril,
15:56 7581 en séance, mais c'est le long cheminement d'un parcours qui a démarré
16:03 le 29 septembre avec de petites périodes de consolidation, la plus importante
16:08 étant celle du 21 mars où on avait à nouveau atteint les 6796 pour repartir aussi vite.
16:15 Donc, oui, là il y a davantage de questions. Vous l'avez évoqué à l'instant,
16:21 les banquiers centraux pour cet après-midi à 14h15, 14h30, quand on aura après
16:28 la prise de parole de Christine Lagarde, on a eu souvent ou parfois des prises de parole
16:35 un petit peu maladroites qui ont immédiatement entraîné les marchés à la baisse
16:39 pour se rescisir derrière. Donc c'est au-delà des 25 ou 50 points, c'est vrai que
16:44 pendant de nombreuses semaines tout le monde était accroché aux 50 points
16:49 une nouvelle fois et puis maintenant on tempère un petit peu les choses avec les chiffres,
16:53 l'inflation et autres. Donc ça va être à la fois une surprise mais pas un événement.
16:59 Mais c'est plutôt le discours qui accompagnera la situation. En ce qui concerne Powell,
17:04 on a eu la réponse hier. Job is done. Oui. Ça c'est ce que les investisseurs disent.
17:11 Jérôme Powell ne se permet pas de le dire mais les investisseurs pensent que c'est ce que pense Jérôme Powell.
17:16 Et donc bon, alors si on se souvient de ce qui s'est passé il y a quelques mois,
17:23 le marché avait dit l'inflation sera durable et les banquiers centraux disaient non non,
17:29 ce sera temporaire. Maintenant les marchés disent vous baisserez avant la fin de l'année
17:34 et eux disent non on ne baissera pas. On pourrait imaginer que Jérôme Powell...
17:40 C'est une épreuve de sourds quoi. Oui non ou que effectivement si on duplique un petit peu le schéma,
17:45 pourquoi pas un geste avant la fin de l'année mais vous évoquez dès le mois de juin,
17:50 ça semble aujourd'hui assez irréaliste. Ou alors il faudrait qu'un événement dans l'intervalle
17:56 justifie ou force la réserve fédérale américaine dans ce sens là.
18:02 Oui bon et pour le moment on n'en est pas là et c'est vrai qu'on a dans les autres sujets
18:06 qui sont autant structurels d'un point de vue de la macro que politique,
18:12 ça va être le shutdown, ça va être le plafond de la dette américaine
18:18 où on voit tout le monde s'inviter et maintenant les républicains ont la majorité à la chambre.
18:23 Donc Biden et le gouvernement vont devoir faire des concessions,
18:32 donc ça va être des discussions, le premier coup presse pourrait être le 1er juin,
18:37 donc les marchés vont le prendre en compte. On a vu à chaque fois qu'on rentrait dans ces débats là,
18:42 d'habitude c'était plutôt après l'été, c'était rarement aussi tôt.
18:46 Je ne pense pas que les marchés vont traverser cette période sereinement.
18:51 C'est terrible parce que on connaît tous la fin de l'histoire, on l'espère évidemment,
18:56 il n'y aura pas de défauts techniques des Etats-Unis et même en dernière minute
19:00 tout sera fait pour l'éviter en tout cas, mais en attendant c'est une période
19:04 qui peut être turbulente sur le plan boursier, sur le plan de la valeur des actifs financiers.
19:10 Oui tout à fait, c'est toujours pareil, c'est la psychologie de marché qui l'emportera
19:14 et c'est vrai qu'en plus il va y avoir des vraies discussions cette fois-ci
19:19 et donc les marchés n'aimeront pas cette période d'incertitude.
19:23 Du point de vue des entreprises, qu'est-ce qu'on retient à ce stade des publications ?
19:29 Beaucoup des points d'activité trimestrielles en Europe,
19:32 toutes les entreprises ne publient pas forcément leurs résultats au sens bénéfice financier.
19:39 Aux Etats-Unis, c'est la période de résultats traditionnelle pour les grands groupes
19:44 qui est un peu plus avancée qu'en Europe.
19:47 Quels sont les enseignements un peu génériques ou spécifiques qu'on peut retenir à ce stade ?
19:53 On a tous une bible qui est facsète et on regarde un petit peu le niveau de publication
19:59 et aujourd'hui sur les valeurs du SP500, l'indice large,
20:03 on a 79% des publications qui battent le consensus, qui font mieux
20:09 et non seulement ils font mieux mais ils font quelque chose auquel on ne s'attendait pas
20:15 et donc c'est un des éléments qui fait qu'on l'évoquait tout à l'heure,
20:21 les indices corrigent, oui mais pas trop.
20:24 C'est vrai qu'on a cette saison des publications qui, malgré tout,
20:29 on l'a vu avec les bancaires avant la crise bancaire mais avec les publications des bancaires,
20:33 on l'a vu avec le Lux, on l'a vu avec des titres qui,
20:37 des sociétés qui, hélas, ont eu un problème de calendrier dans leur publication.
20:41 Vous aviez Renault qui avait connu un très très beau parcours en début d'année
20:45 puis ça fait pchit, on a reperdu ce qu'on avait gagné.
20:48 Ils sont sortis au moment où Tesla annonçait qu'ils allaient baisser les prix des voitures,
20:53 ils viendraient annoncer il y a deux jours qu'ils allaient réaugmenter le prix des modèles.
20:57 Bon, enfin, voilà, il y a une sorte de cacophonie où globalement,
21:02 sur les publications, ça a été un élément quand même de soutien.
21:06 Maintenant, on a eu encore toute une batterie pour revenir chez nous
21:11 de publications cette semaine et la semaine dernière,
21:14 on aura Thalès demain, c'est un petit peu la fin.
21:19 Qu'est-ce qui peut nous donner envie, aujourd'hui, de rentrer dans le marché,
21:25 de prendre des paris, osés, par rapport à nos pondérations actuelles ?
21:30 C'est-à-dire que si on fait des opérations, c'est parce qu'on prend des bénéfices en face,
21:34 mais on ne va pas réaugmenter.
21:36 On avait fait des allègements, on avait déjà du cash,
21:39 j'ai eu l'occasion de le dire à plusieurs reprises, entre 25 et 30 % de cash.
21:44 Et puis, finalement, les marchés tiennent.
21:47 On voit que les corrections techniques, hier, on a touché un plus bas,
21:51 on a rebondi dessus, alors qu'on n'avait pas encore ni la Fed ni la BCE,
21:55 on n'avait que des indicateurs macroéconomiques.
21:58 Et le marché reste solide pour le moment.
22:01 Il n'y a absolument aucun sell-off, il n'y a aucune volonté de partir et de quitter,
22:07 mais on reste tendu et nerveux par rapport aux prochaines semaines, aux prochaines séances,
22:13 où là, on ne voit pas ce qui pourrait nous emmener le marché sur de nouveaux records,
22:17 ou rejoindre le record précédent.
22:19 C'est ça. Du point de vue des indices, on a en tête que le potentiel est peut-être un peu épuisé,
22:26 et que les records qu'on a vus ces derniers jours sont peut-être des points hauts de marché
22:31 pour quelque temps à ce stade.
22:33 Oui, on a l'occasion d'assister à différentes présentations de stratégies,
22:38 ce qui nous dit que le problème, c'est que ça fait deux mois qu'on a fait notre objectif annuel sur l'indice.
22:43 À partir de là, et dans un environnement où quand même on n'a pas que des bonnes nouvelles,
22:52 on nous a parlé de récession, on nous a parlé de montée des taux,
22:56 on nous a parlé de révision possible de résultats d'entreprise,
22:59 de marge érodée par les hausses des prix, mais qui ne compensaient pas les hausses de salaire
23:03 ou les hausses des matières premières,
23:05 toutes sortes de questions pour lesquelles on n'a pas eu véritablement de réponse encore sur cette saison du T2,
23:11 et qu'il va falloir peut-être attendre le T3 pour commencer à voir s'il y a un effet.
23:18 Mais comme vous l'évoquiez, et on l'évoquait avant de prendre l'antenne,
23:23 finalement, on commence à avoir des signes qui disent, de la part des entreprises,
23:28 mais on est loin d'être négatif, on va maintenir nos objectifs sur 2023
23:34 et on révise même un peu à la hausse nos objectifs de résultats.
23:38 En moyenne, les analystes révisent légèrement à la hausse, c'est marginal, c'est minime,
23:44 mais aux Etats-Unis notamment, ça vient après des mois et des trimestres de révisions à la baisse
23:49 des anticipations de bénéfices pour les entreprises.
23:51 Là, il y a semble-t-il un bottom, comme diraient les analystes techniques,
23:55 qui est peut-être en train de se mettre en place.
23:57 Exactement. Et dans ce contexte-là, que faire ?
24:00 Est-ce qu'il faut véritablement alléger ou pas ?
24:03 Et est-ce qu'on reste positionné ?
24:06 C'est un petit peu, mais peut-être avec quelques orientations différentes.
24:09 Justement, et vous le rappelez à chaque fois, Franklin,
24:13 il faut éviter de quitter totalement le marché boursier,
24:17 parce qu'une fois qu'on a quitté totalement le marché boursier, c'est très difficile d'y revenir.
24:23 Quand on veut garder quand même une part d'exposition au risque actions,
24:27 de quelle manière est-ce qu'on a envie d'être exposé au marché actions aujourd'hui ?
24:31 Avec quel type de secteur ? Quel type de valeur ?
24:34 Justement, en matière d'arbitrage, qu'est-ce qui a pu être fait pour vos clients chez Kipling ?
24:38 Effectivement, l'expérience montre que tous ceux qui ont été pris de panique
24:44 et qui à un moment ont vendu la totalité de leur portefeuille
24:46 ne sont jamais revenus au bon moment, et ça s'est soldé par des pertes et des échecs.
24:52 Il faut effectivement toujours garder un biais proche de 50% et à peine en dessous.
25:01 Nous, on avait joué, mais ça fait déjà pas mal de temps qu'on avait joué,
25:07 quand je dis pas mal de temps, ça fait au moins 18 mois, on avait joué BMW.
25:11 Donc là, à la faveur d'une publication qui est de qualité, on prend nos bénéfices,
25:17 on avait une vraie plus-value dessus, et puis on avait un petit peu, malgré tout, allégé le luxe
25:27 en voyant du LVMH au-dessus de 900, en disant "c'est pas possible qu'on les retrouve pas au moins 100€ en dessous".
25:33 On avait un peu allégé Hermès en se disant "c'est pas possible qu'on les revoit pas en dessous de 2000 et 10% en dessous", etc.
25:41 Et puis on regarde des valeurs qui elles aussi ont bien progressé, mais sur lesquelles on a de la visibilité.
25:49 Alors on revient par exemple sur... On était revenu en début d'année, on avait suivi des analyses sur Orange,
25:54 c'est plutôt une belle performance, il y a un rendement, il y aura un gros dividende à la fin du mois.
25:59 On revient sur Deutsche Telekom, ce sont des arbitrages que nous faisons.
26:04 Ceux qui n'ont pas d'Orange, quand on regarde le graphique d'Orange, on peut encore revenir sur les niveaux actuels.
26:10 Ils ont fait passer de hausses de prix, c'est bien géré, donc on a la possibilité d'aller sur des valeurs comme ça.
26:17 Et puis, l'histoire le prouve et le monde, dès qu'on est sur des barnum, sur des grosses capitalisations de la Cote et du CAC 40,
26:26 même si on a un pépin de marché, il ne faut pas avoir besoin de son argent entre les deux,
26:31 mais ça baisse et ça remonte derrière dans les mêmes proportions.
26:35 Donc voilà, je pense qu'il faut faire attention. J'ai discuté avec des gérants qui avaient des petites valeurs,
26:44 vous allez me dire que je fais une fixation, mais qui avaient des pharmas, des biotech et autres.
26:50 Ils me disaient "mais je me fais rincer en ce moment, c'est des baisses de 70%, ce n'est pas exceptionnel".
26:56 Donc quand vous avez des titres comme ça, c'est vrai que c'est très compliqué.
27:00 La liquidité, c'est quand même important, être sur des grandes valeurs liquides.
27:04 Parce que c'est vrai que tout le monde regarde le compartiment des small cap, c'est pas cher, il y a une des Cotes,
27:09 pourtant les fondamentaux restent bons, les croissances restent là pour les entreprises un peu phares de ce segment de la Cote,
27:18 mais il n'y a pas l'appétit, il n'y a pas l'envie d'y revenir.
27:23 Il n'y a pas l'appétit parce qu'on nage à contre-courant encore, c'est-à-dire qu'il y a toujours des flux sortant
27:28 et que, comme vous le dites, les investisseurs savent que c'est bon marché, savent que ça vaut le coup,
27:33 mais les gérants de ces mêmes compartiments font face à des rachats.
27:37 Et quelle que soit cette fameuse qualité, les titres sont vendus parce qu'on ne peut pas faire autrement.
27:43 Donc on sait tous qu'à un moment, il faudra y revenir.
27:46 Tout le monde avait dit début 2023, 2022, on oublie.
27:49 C'est le moment de revenir en 2023, on est au mois de mai et c'était toujours pas le moment.
27:54 Donc effectivement, il est urgent de ne pas se presser pour revenir sur ce compartiment.
27:58 Merci beaucoup Franklin, merci pour votre participation.
28:01 Tous les 15 jours dans Smart Bourse à 12h30, le jeudi, Franklin Pichard qui était à mes côtés en plateau,
28:07 directeur général de Kipling Finance.
28:09 Voilà pour cette édition de la Mise en Lune.
28:11 On se retrouve à 17h en direct sur Bismarck.
28:14 ♪ ♪ ♪

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