Les créations d’entreprises se maintiennent à un très bon niveau en France malgré le contexte économique difficile. L’Insee a publié ce matin les chiffres du premier trimestre : il y a eu plus de 284 000 immatriculations au registre du commerce, en très légère baisse pour ce qui est des entreprises classiques. La dynamique vient en réalité des indépendants et micro-entrepreneurs. Catherine Barba, présidente cofondatrice de l’Ecole des indépendant ENVI, analyse la situation sur franceinfo
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00:00 L'invité éco, Emmanuel Pugny.
00:04 Bonsoir à tous.
00:05 Les entreprises, les créations d'entreprises se maintiennent à un très très bon niveau
00:09 en France malgré le contexte économique difficile.
00:13 l'Insee a publié ce matin les derniers chiffres concernant le premier trimestre.
00:17 Il y a eu plus de 284 000 immatriculations au registre du commerce.
00:23 En très légère baisse pour ce qui est des entreprises on va dire traditionnelles.
00:27 En réalité la dynamique vient des auto-entrepreneurs.
00:32 Bonsoir Catherine Barbar.
00:33 Bonsoir Emmanuel Pugny.
00:34 Vous êtes présidente co-fondatrice de l'école des indépendants Envie, une école créée
00:39 il y a deux ans.
00:40 Alors rapidement, quelle est votre mission ?
00:41 C'est un peu moins de deux ans mais notre mission c'est d'accompagner les personnes
00:45 qui veulent se mettre à leur compte et en vivre durablement à être rentable.
00:49 D'accord, c'est-à-dire que vous leur enseignez les méthodes de gestion, les méthodes de
00:54 négociation, comment parler à son banquier par exemple.
00:57 Oui, par exemple.
00:58 En fait nous on n'est que des entrepreneurs.
01:00 On distille la formation qu'on aurait rêvé d'avoir quand on s'est mis nous-mêmes
01:04 entrepreneurs.
01:05 Et donc c'est apprendre à avoir une proposition de valeur hyper percutante sur un marché
01:09 qui est en croissance, avec un bon modèle économique, savoir aller chercher les clients
01:14 avec les dents parce qu'aujourd'hui il faut savoir plus que jamais aller chercher
01:17 les clients, utiliser internet, gérer sa boîte.
01:20 C'est une technique bien particulière.
01:21 C'est une méthodologie issue de l'expérience.
01:24 Au premier trimestre, je le disais, les créations d'entreprises sous le régime de micro-entrepreneurs
01:29 ont augmenté de 2,5% précisément sur un an.
01:32 Et les indépendants ont même représenté 63% de créations de sociétés entre janvier
01:38 et mars.
01:39 Pourquoi ce succès ? Pourquoi cet engouement ?
01:40 C'est vrai qu'il y a une énorme aspiration aujourd'hui à se mettre à son compte,
01:43 à quitter le salariat, une espèce de désamour du salariat depuis le Covid et les confinements
01:49 en fait surtout.
01:50 Il y a d'autres facteurs mais essentiellement avec ça.
01:52 On veut travailler autrement.
01:53 Oui, on veut. En fait, la place que le travail prend dans nos vies a changé, le sens qu'on
01:57 y met.
01:58 Et donc, on ressent un peu partout, à toutes les tranches d'âge, une espèce d'aspiration
02:01 à plus d'autonomie, d'équilibre, de sens.
02:03 Et beaucoup le voient plutôt dans un travail entrepreneur, individuel.
02:08 Mais se mettre à son compte, Catherine Barba, c'est quand même avoir beaucoup plus de
02:11 responsabilités, plus de tracasseries administratives.
02:14 Ce sont des responsabilités qu'on est prêt à assumer aujourd'hui, quel que soit l'âge.
02:18 Et les hommes et les femmes surtout d'ailleurs sont auto-entrepreneuses de plus en plus.
02:22 Oui, c'est l'appel de la liberté peut-être et parfois à tort parce qu'il y a quand
02:25 même un revers de la médaille sur le fait, vous l'avez dit, d'être entrepreneur de
02:30 petite taille.
02:31 Moi, quand je dis indépendant, je pense aussi à tout ce qui est les artisans, les commerçants,
02:34 les coachs, les consultantes, les freelance.
02:36 Mais c'est vrai que c'est une façon de vivre le travail de façon libre, de se faire
02:41 peut-être plaisir, de trouver l'alignement entre le sens et le travail.
02:45 Il y a, je crois, aujourd'hui en France, 3,5 millions d'auto-entreprises, on va dire.
02:49 Tout le monde ne va pas jusqu'au bout.
02:51 Il y a un taux d'échec quand même assez important.
02:53 C'est vrai qu'on a tendance à se glorifier avec les chiffres de création d'entreprises,
02:57 mais on voit qu'il y a beaucoup d'auto-entrepreneurs qui ne vont pas forcément jusqu'au bout.
03:00 Donc ça casse un petit peu la donne finalement.
03:02 C'est sûr, c'est un rêve.
03:03 Créer une boîte, c'est facile.
03:04 Ce qui est plus difficile, c'est de durer.
03:06 Et pour durer, il faut avoir des clients.
03:09 Il faut avoir une offre qui tient la route.
03:11 Il faut surtout être très entouré finalement.
03:13 On ne réussit pas tout seul.
03:15 Donc, il y a pas mal de taux d'échec effectivement après trois ans.
03:19 Mais c'est précisément pour ça qu'Envie existe.
03:22 C'est de dire non seulement on va vous aider à créer votre boîte et à en vivre durablement.
03:27 Qu'est-ce qui manque aujourd'hui, Catherine Barbat, pour booster encore plus en avant
03:33 les auto-entreprises, la création ?
03:36 Qu'est-ce que vous attendez ?
03:37 Qu'est-ce que les auto-entrepreneurs et auto-entrepreneuses attendent concrètement,
03:40 notamment des pouvoirs publics ?
03:42 Je me dis souvent qu'il faut essayer d'éviter d'attendre des choses,
03:46 des pouvoirs publics et compter sur soi.
03:47 Il faut aller de l'avant tout de suite.
03:48 En fait, c'est juste se dire qu'il faut compter sur ses propres ressources.
03:52 Est-ce que quelle est ma motivation ?
03:53 Quelles sont mes ressources ?
03:54 Quel est mon savoir-faire ?
03:55 Est-ce que je suis capable de le transformer durablement en argent et en revenus ?
03:58 Et si ce n'est pas le cas, de qui je peux m'entourer ?
04:00 De quel coéquipier je peux m'entourer pour y arriver ?
04:03 Après, c'est sûr qu'il y a des sujets qui me dépassent, qui sont la protection sociale.
04:07 Le guichet unique, par exemple, qu'a mis en place le gouvernement au 1er janvier,
04:10 on dit que c'est de nouveau une usine à gaz,
04:12 alors que c'est censé faciliter la création d'entreprises,
04:14 en tout cas les démarches administratives.
04:16 On voit que ça n'empêche pas les gens de s'y mettre pour autant.
04:20 Mais vraiment, encore une fois, ce qui n'est pas difficile,
04:23 ce n'est pas le temps de créer, c'est vraiment de durer,
04:25 de garder sa motivation intacte, de gérer les hauts et les bas,
04:29 parce que c'est quand même le yo-yo émotionnel de créer une entreprise.
04:32 Et puis, quand on est tout seul, quand on a une entreprise de très petite taille,
04:36 on souffre beaucoup de solitude.
04:37 Et donc, comment est-ce que nous, on crée une communauté avec notre école
04:41 pour épauler les gens ?
04:42 Et cette communauté, Catherine Barbat,
04:44 vous allez la mettre en valeur à travers un concours.
04:46 Expliquez-nous, ça s'appelle précisément le Grand Prix des indépendants.
04:50 De quoi s'agit-il ?
04:51 Oui, on a surtout envie de mettre le projecteur sur les indépendants,
04:55 c'est les célébrer.
04:56 Aujourd'hui, on célèbre énormément les start-upers, les levées de fonds,
05:00 mais presque les indépendants s'excusent d'être des entrepreneurs de deuxième classe.
05:03 Pas du tout.
05:04 Nous, on a envie de dire c'est formidable de se mettre à son compte.
05:06 Et donc, on fait un tour de France, en commençant par Lyon le 3 mai.
05:11 Après, on va aller à Bordeaux, Nantes, Paris, Marseille,
05:15 avec des soirées pour récompenser les indépendants,
05:20 les plus dynamiques, les plus innovants, responsables.
05:23 Mais comment ça va se passer ?
05:23 C'est-à-dire que vous recrutez sur place dans les différentes régions où vous allez.
05:28 Ce sont des auto-entrepreneuses et auto-entrepreneurs locaux ?
05:30 Alors, ce n'est pas que des auto-entrepreneurs,
05:31 il y a des gens qui ont des SARL,
05:34 toutes les structures juridiques sont...
05:36 La seule condition, c'est d'avoir une entreprise qui est rentable,
05:40 qui a plus de 6 mois et qui a moins de 3 salariés.
05:43 Et donc, effectivement, on a la chance d'avoir un réseau de partenaires.
05:46 Il y a une société qui s'appelle FAIR, Indie, Bigger, BNP Paribas,
05:50 et qui mobilise avec nous leur réseau de clients en leur disant
05:53 "Candidatés pour être mis sous les feux de la rampe".
05:56 Et avec des choses à gagner, de l'argent,
05:59 on gagne une somme d'argent, on gagne un coaching,
06:03 on gagne un coaching business.
06:04 C'est important d'avoir un regard extérieur sur ce qu'on fait,
06:07 pour reprendre du souffle.
06:08 Et puis, on gagne bien sûr de la visibilité,
06:10 parce que c'est ça qu'il faut aussi quand on est une petite boîte,
06:13 on a besoin d'être visible pour attirer les clients.
06:16 Le Grand Prix des indépendants, donc, démarrage à Lyon le 3 mai prochain.
06:22 Si des personnes qui nous écoutent ou nous regardent sur France Info
06:25 sont intéressées, quelle est la démarche à effectuer ?
06:27 Mais candidatés, venez nous rencontrer !
06:29 Alors, c'est un site qui s'appelle grandprieenvie.com,
06:33 envie, E-N-V-I, donc grandprieenvie.com.
06:36 Et c'est gratuit, c'est vraiment, je présente mon business,
06:40 et peut-être, peut-être que j'ai la chance d'être mise sous les feux de la rampe,
06:44 parce que les indépendants sont l'avenir du travail.
06:46 Merci Catherine Barba, je rappelle, donc,
06:48 présidente cofondatrice de l'école des indépendants Envie, Catherine Barba.
06:53 Invité de l'écho sur France Info ce soir.