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  • 24/04/2023
Chroniqueur : Jeff Wittenberg


Jeff Wittenberg reçoit Laurent Jacobelli, député de la Moselle et porte-parole du Rassemblement national, dans Les 4 vérités.

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Transcription
00:00 En effet, bonjour à tous, bonjour Laurent Jacobelli.
00:04 Bonjour.
00:05 Si l'on en croit les sondages, le Rassemblement National dont, on le rappelait, vous êtes
00:08 l'un des porte-parole, sort renforcé de cette séquence politique, de cette crise sociale
00:13 et pourtant, vous n'êtes pas apparu comme les premiers opposants à la réforme des
00:17 retraites, c'est plutôt la gauche et les syndicats qui étaient dans la rue, mais vous,
00:21 finalement, les sondages vous créditent d'une meilleure appréciation des français car
00:26 cette réforme, en fait, vous, vous l'acceptez, vous en acceptez en tout cas la légalité.
00:30 Oui, attention à ce que l'on dit, effectivement, on reconnaît que la réforme est aujourd'hui
00:34 légale, le Conseil Constitutionnel, sur la forme en tout cas, a dit qu'elle peut être
00:38 appliquée, mais je vous rassure, si nous arrivons au pouvoir, nous reviendrons sur
00:42 cette réforme des retraites.
00:43 Si les français nous créditent du fait que nous sommes les meilleurs opposants à cette
00:46 retraite et donc la force d'alternance la plus crédible, c'est parce que, je crois,
00:50 notre attitude a été remarquée par nos compatriotes pendant cette séquence.
00:53 Nous nous sommes opposés à toutes les étapes à cette réforme.
00:56 D'abord en demandant une motion référendaire pour que les français puissent se prononcer.
01:00 Je rappelle que c'est la gauche nuppes qui a refusé de la voter parce qu'elle venait
01:03 du Rassemblement National.
01:05 Ensuite, nous avons voté toutes les motions de censure et jusqu'au bout, nous nous sommes
01:08 opposés par des amendements, par des prises de position.
01:11 Et les français ne sont pas dupes.
01:12 On ne fait pas l'opposition en montant sur les tables, en criant fort, comme le fait
01:16 la nuppes.
01:17 Et donc, ils ont, je crois, vu que nous étions un pôle de stabilité, de permanence et de
01:22 fermeté dans notre résolution contre cette réforme.
01:24 Vous dites que vous reviendrez sur cette réforme.
01:26 Si Marine Le Pen remporte l'élection présidentielle en 2027, est-ce que c'est un engagement qu'elle
01:32 prend lorsqu'on sait qu'aucune réforme des retraites n'a été abrogée précédemment ?
01:38 C'est-à-dire que, par exemple, excusez-moi, on est passé à 62 ans en 2010, il y avait
01:42 eu d'énormes manifestations à l'époque, on n'est pas revenu en arrière.
01:45 Aucun pays européen ne l'a fait.
01:47 L'espérance de vie augmente.
01:49 Vous, vous vous engagez auprès des électeurs, auprès des Français à le faire.
01:53 C'est un engagement formel et c'est probablement parce que nous ne sommes pas comme les autres
01:56 qui ne respectent pas leur parole que les Français nous font confiance.
01:58 Oui, si Marine Le Pen arrive au pouvoir en 2027, nous appliquerons une autre réforme
02:03 des retraites, la nôtre.
02:05 Si vous avez commencé à travailler…
02:06 Mais vous reviendrez sur les 64 ans.
02:07 C'est un engagement que vous prenez.
02:08 C'est fini.
02:09 C'est un engagement que je prends ici devant vous et qu'a pris Marine Le Pen.
02:12 Si vous avez commencé à travailler avant 20 ans, c'est 60 ans, 40 annuités.
02:15 Et puis après, c'est progressif jusqu'au maximum, 62 ans, 42 annuités.
02:19 C'est finançable, c'est raisonnable et c'est juste.
02:22 C'est juste parce que c'est notre modèle social, ce modèle fraternel que le président
02:26 de la République a voulu casser pour une réforme inhumaine et qui très sincèrement
02:29 ne portera absolument pas ses fruits.
02:31 Vous parlez du président de la République.
02:32 Qu'est-ce que vous pensez de l'accueil qui lui est réservé ? Les concerts de casserole
02:35 qu'on voit aussi lorsque les ministres se déplacent.
02:37 Est-ce que c'est une bonne façon d'exprimer son opposition à cette réforme qui, vous
02:42 le rappelez, a désormais été validée par le Conseil constitutionnel et promulguée ?
02:46 Il l'a bien cherché.
02:47 A force de défier les Français, à force de mépriser les Français, le président de
02:50 la République a le retour de bâton que finalement il a semé.
02:55 Si vous regardez bien, toutes les voix pour s'exprimer contre cette réforme des retraites
02:59 ont été boudées par le président de la République.
03:01 La voix du référendum, il a dit non.
03:03 La voix de l'Assemblée nationale, il a méprisé, enjambé le travail des parlementaires.
03:07 La voix syndicale, il a tourné le dos aux syndicats.
03:10 Aujourd'hui, les Français ont un moyen d'expression.
03:13 Quand ils voient le président de la République, ils lui disent qu'ils sont mécontents.
03:16 Moi j'aurais préféré que ça se fasse à l'Assemblée nationale.
03:18 Nous on a fait des propositions pour ça.
03:20 Qu'est-ce qu'il doit faire ?
03:21 Excusez-moi de vous couper, mais le président ne doit plus aller sur le terrain.
03:23 Il doit rester, comme le lui ont reproché certains, planqué à l'Elysée.
03:27 Qu'est-ce que vous lui conseilleriez, même si ce n'est pas votre rôle ?
03:30 Est-ce que vous lui accordez au moins, disons, le courage ou en tout cas la détermination
03:36 à aller parler au français, même ceux qui l'insultent aujourd'hui ?
03:39 Il était temps.
03:40 Vous savez qu'en général, on parle au français avant de prendre une mesure et une réforme,
03:43 pas après.
03:44 Vous savez, je ne vais pas lui donner un conseil parce que je crois qu'il écoute les conseils
03:46 de personne.
03:47 Il est têtu et obtu.
03:48 Mais le président de la République n'a aujourd'hui que trois solutions.
03:51 Soit il dissout l'Assemblée nationale pour avoir une nouvelle majorité en France, soit
03:55 il va au référendum pour savoir ce que les Français veulent vraiment sur cette réforme
03:58 des retraites, et mon petit doigt me dit qu'ils n'en veulent pas, soit il démissionne.
04:01 En dehors de tout cela, c'est du marketing.
04:04 Aller discuter, ça ne sert à rien.
04:05 Il nous refait le coup du grand débat, de la psychologie, de la psychothérapie de groupe.
04:09 Les Français en ont pas besoin de ça.
04:10 Ça avait plutôt marché le grand débat.
04:11 Ecoutez, si vous voulez, mais dans les résultats, on n'a toujours pas le référendum d'initiative
04:14 citoyenne, on a toujours des problèmes de pouvoir d'achat.
04:16 Bref, on a un président de la République qui fait un peu comme Coluche, expliquez-moi
04:21 ce dont vous avez besoin, je vous expliquerai comment vous en passez.
04:23 Ce n'est pas ça dont on a besoin.
04:24 On a besoin d'un président de la République qui prend des mesures, aujourd'hui concrètes,
04:28 pour aider les Français, les Français qui souffrent, qui souffrent de la violence dans
04:30 les rues, qui souffrent de l'inflation, qui souffrent de l'insécurité et de l'immigration
04:36 massive.
04:37 Il faut les aider.
04:38 Le président leur tourne le dos.
04:39 Néanmoins, vous au Rassemblement National, vous restez toujours un pas de côté de ces
04:44 manifestations, à côté de ces manifestations, pardon.
04:46 Par exemple, le 1er mai, vous ne serez pas dans les défilés avec les syndicats, vous
04:51 organiserez d'autres rassemblements.
04:52 Pourquoi cette séparation entre vous et les autres leaders ?
04:57 Alors, il ne vous a pas échappé que le Rassemblement National est un parti politique, pas un syndicat.
05:00 Mais les partis politiques de gauche sont dans la rue.
05:03 Oui, mais c'est bien le problème.
05:04 Les partis politiques de gauche ont renoncé au travail parlementaire, ils ont renoncé
05:07 aux institutions.
05:08 Eux, par contre, ils sont bien dans la rue.
05:10 Nous, on est, en tant que parti politique, plus utile probablement à l'Assemblée Nationale.
05:14 Mais si les Français veulent manifester, ils ont le droit et ils ont la légitimité
05:18 de le faire, parce que cette réforme est injuste.
05:19 Nous, le 1er mai, nous ferons la fête de la Nation au Havre.
05:22 Pourquoi ? Parce que c'est en retrouvant ce sens de la Nation qu'on aidera les Français.
05:26 En réindustrialisant la France, en rapatriant les emplois, c'est comme ça qu'on donnera
05:30 du travail aux Français et des cotisations pour la retraite.
05:33 Voilà notre manière à nous de manifester.
05:35 On évoque les manifestations.
05:37 Est-ce que vous considérez dans votre parti que la réponse policière est adaptée, proportionnée ?
05:41 Est-ce que vous parlez au RN de violences policières comme le fait, encore une fois,
05:46 la gauche et certaines associations comme la Ligue des Droits de l'Homme ?
05:49 Il y a deux extrêmes à éviter.
05:51 D'abord, de mobiliser les Français contre les Français, les policiers contre les manifestants.
05:56 On voit bien que le gouvernement se sert de ça pour créer un climat un peu délétère,
06:01 pour faire passer sa réforme des retraites au second plan et que les Français oublient un peu.
06:04 Et puis, un deuxième écueil, dire que tous les policiers sont violents.
06:07 Moi, je ne parle pas, nous ne parlons pas de violences policières.
06:09 Il peut y avoir des écarts, mais auquel cas, les policiers seront jugés.
06:12 Les policiers, il faut arrêter maintenant de les stigmatiser, du sommet de l'État
06:17 jusqu'à certains partis politiques qui nous expliquent que la police tue.
06:20 Il faut maintenant respecter tout le monde, les Français qui manifestent
06:23 et les policiers qui font leur métier.
06:24 Vous savez, les policiers devront travailler deux ans de plus, eux aussi,
06:27 et ils sont concernés au premier chef.
06:28 Vous avez parlé du pouvoir d'achat, la principale préoccupation des Français.
06:32 Comment vous jugez ce qu'a annoncé Bruno Le Maire hier ?
06:35 Je vous vois sourire, mais enfin, il a quand même annoncé la prolongation du bouclier tarifaire
06:40 pour l'électricité jusqu'à 2024.
06:41 Ça coûte des crédits à l'État.
06:43 Pour vous, ce n'est pas une mesure suffisante ?
06:46 C'est du vent ? C'est quand même quelque chose qui va dans le bon sens ?
06:48 C'est déjà quelque chose.
06:49 Il faut noter quand même qu'à partir de fin juin, plus de bouclier sur le gaz.
06:53 Donc un certain nombre de Français verront probablement le facteur augmenter.
06:55 Dont le prix, dans les cours, sur le marché mondial, baisse.
06:58 Il faut quand même le préciser.
06:59 On verra bien.
06:59 C'est le cas aujourd'hui.
07:01 Aujourd'hui, les coûts de l'énergie explosent.
07:04 Les coûts de l'alimentation explosent.
07:05 Il faut le dire aussi, parce que c'est un souci des Français.
07:07 Quand le prix du riz augmente de 28%, des pâtes de plus 20%, la viande 30%, c'est difficile.
07:12 Monsieur Le Maire nous explique qu'il va nous mettre un sparadrap sur une jambe de bois.
07:16 C'est mieux que rien, mais ce n'est quand même pas la bonne mesure.
07:17 Il faut attaquer le problème à la racine.
07:19 Pourquoi l'énergie est chère aujourd'hui, et notamment l'électricité ?
07:22 C'est à cause du marché européen de l'électricité.
07:24 Aujourd'hui, on paie l'électricité en France trois à quatre fois plus cher que ce qu'elle vaut vraiment.
07:28 Donc il faut en sortir.
07:30 C'est ce qu'a fait l'Espagne, et elle s'en sort très bien.
07:32 Nous, on a des mesures à proposer.
07:34 Le gouvernement ne les écoute pas, mais on en a.
07:35 Sur la TVA, baisser la TVA sur les énergies à 5,5%
07:39 et baisser la TVA sur les produits alimentaires de première nécessité à 0%.
07:43 Je vais vous dire comment on fait.
07:45 L'Espagne l'a fait.
07:48 Elle a divisé son taux d'inflation par deux.
07:51 Le taux d'inflation en Espagne est de 3,3%.
07:53 Ça fait presque rêver aujourd'hui.
07:54 Comment on paie ?
07:55 Vous savez, aujourd'hui, quand les prix des aliments ou de l'essence augmentent,
07:59 la part de la TVA augmente et l'État s'enrichit pendant que les Français s'appauvrissent.
08:03 Et bien, plutôt que d'enrichir l'État, qui va après donner des chèques aux Français,
08:06 agissons dès le départ, baissons la TVA.
08:09 Ça fera moins de rentrée fiscale de TVA, c'est vrai pour l'État,
08:12 mais ça fera des Français qui consomment plus, et donc une industrie qui marche mieux,
08:15 et donc des emplois, et donc plus de cotisations.
08:17 C'est ça une politique intelligente, plutôt qu'une politique de l'annonce,
08:20 comme le fait le gouvernement.
08:21 Laurent Jacobelli, vous êtes le porte-parole du Rassemblement National.
08:25 Demain, il y aura dix ans, jour pour jour,
08:27 que la loi sur le mariage pour tous a été instaurée, a été légalisée en France.
08:33 On entend beaucoup de mea culpa au sein de la droite,
08:35 notamment des leaders qui regrettent, Jean-François Copé, Gérald Darmanin,
08:38 qui était à l'époque à l'UMP, d'avoir voté contre cette loi.
08:42 Au Rassemblement National, Marine Le Pen n'avait pas participé aux manifestations,
08:45 mais il y avait quand même une majorité de députés, d'élus en tout cas,
08:48 qui étaient contre cette loi.
08:51 Qu'est-ce que vous dites, vous aussi vous vous êtes trompés, à l'époque ?
08:53 Mais vous savez, ce sont des questions sociales, sociétales,
08:56 que chacun juge à l'aune de son expérience, de ce en quoi il croit.
08:59 Nous, en général, sur ces questions-là, on appelle à la fois au référendum,
09:02 parce que ça concerne toute la société française,
09:04 et à la liberté de vote pour nos élus.
09:06 Mais aujourd'hui, ce mariage...
09:07 Mais la ligne, que feriez-vous ?
09:09 À l'époque, nous étions pour un pacte renforcé,
09:11 c'est-à-dire qu'il y ait exactement les mêmes droits,
09:12 mais que le mot "mariage" ne soit pas forcément utilisé.
09:14 Aujourd'hui, c'est fait, il n'y a pas de problème,
09:16 on continue comme ça, on ne reviendra pas sur cette loi, c'est très clair.
09:19 Vous ne reviendrez pas sur cette loi ?
09:20 Non.
09:20 On avait entendu, il y avait des manifestations à l'époque,
09:22 auxquelles participait notamment la nièce de Marine Le Pen, Marion Maréchal,
09:27 avec des propos parfois homophobes, qui avaient été entendus dans les cortèges.
09:30 Est-ce que vous regrettez l'ambiance qu'il y a pu avoir à cette époque ?
09:33 Je ne crois pas qu'elle ait prononcé...
09:33 Non, pas elle du tout, je ne fais pas d'amalgame,
09:35 mais dans des cortèges, on avait entendu...
09:37 Appelez-la et posez-lui la question, elle n'est plus chez nous.
09:39 Moi, je vous donne la position de notre parti.
09:42 Évidemment, nous ne reviendrons pas sur cette loi.
09:44 Il y a eu un moment de débat en France sur la question de savoir
09:46 si on devait adopter ou pas le mariage pour tous les couples.
09:50 La question a été tranchée, dont acte.
09:52 Il n'y a pas de problème aujourd'hui, des gens vivent heureux comme ça,
09:54 les Français l'ont accepté, on ne va pas aller chercher des problèmes là où il n'y en a pas.
09:57 Eh bien, on vous a entendu ce matin.
09:58 Merci beaucoup.
09:59 Merci à vous.
09:59 Laurent Jacobelli, député de Moselle et porte-parole du Rassemblement national.

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