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  • 05/04/2023
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Chaque matin dans son édito, Vincent Trémolet de Villers revient sur l'actualité politique du jour. Ce mercredi, il revient sur l'intérêt des Macronistes pour Laurent Berger.

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Transcription
00:00 Europe 1 matin, 7h, 9h, Dimitri Pablenko.
00:05 Place à l'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro.
00:08 Bonjour Vincent Tremolet de Villers.
00:09 Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour Vincent et bonjour à tous.
00:13 L'événement politique de jour c'est ce matin à 10h, l'intersyndical va être reçu par Elisabeth Borne.
00:18 Alors je n'ai pas fait injure à Madame Sophie Binet, nouvelle patronne de la CGT,
00:23 que de dire que c'est Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, qui sera l'homme du jour.
00:28 Il est même devenu Vincent la figure centrale de cette crise sociale.
00:31 Oui c'est vrai que l'étoile de Berger brille depuis le premier jour sur cet épisode des retraites,
00:36 à tel point que le syndicaliste a changé de dimension.
00:39 Jusqu'ici si vous étiez de droite, Laurent Berger c'était une figure syndicale un peu ennuyeuse, un fanatique du commis,
00:45 une sorte de somnifère politique devant lequel on pouvait s'assoupir sans crainte.
00:50 Mais si vous étiez progressiste ou chrétien démocrate, c'était tout autre chose.
00:53 Laurent Berger c'était le docteur Angélique de la démocratie sociale,
00:57 un enfant de la deuxième gauche qui descendra à la fois de Jacques Delors et de Michel Rocard,
01:01 le dernier dépositaire de la social-démocratie.
01:04 Aujourd'hui, Laurent Berger a renforcé son statut à gauche,
01:07 et la droite a découvert que l'homme du compromis était plus intransigeant qu'un ultra.
01:13 Je vous rappelle qu'il est contre le report de l'âge de départ à 64 ans,
01:16 mais aussi contre l'augmentation de la durée de cotisation.
01:18 Mais comme il récuse la violence et qu'il ne cède pas à la fièvre insurrectionnelle,
01:22 le patron de la CFDT a pu se montrer intraitable sur le fond et pacifique sur la forme.
01:27 Il a aussi bénéficié évidemment de l'effet de contraste avec le vacarme des insoumis.
01:31 Il est certain qu'à côté des fureurs de Jean-Luc Mélenchon, Laurent Berger c'est d'ailleurs la main.
01:35 - Alors il a quand même accepté, Laurent Berger, de rencontrer Elisabeth Borne
01:39 et montrer quelques signes d'ouverture, Vincent.
01:41 - Il a surtout très bien joué son rôle en incarnant jusqu'au bout la figure du négociateur
01:46 face à un gouvernement sourd à toute évolution.
01:48 Et pourtant en réalité c'est tout le contraire qui s'est passé.
01:50 C'est Elisabeth Borne qui a fait des concessions depuis le premier jour,
01:54 au point de vider sa réforme de la moitié de sa substance.
01:56 Laurent Berger, lui, n'a rien lâché du tout et ça va continuer comme ça.
02:00 Le plus probable est que le patron de la CFDT va sortir de Matignon tout à l'heure en exprimant sa déception.
02:05 Il n'aura pas bougé d'un pouce, mais il va déplorer l'obstination du gouvernement
02:09 et tenter de remobiliser ses troupes pour la manifestation de jeudi.
02:12 Puisque dans l'opinion il a pris le beau rôle et Elisabeth Borne le mauvais,
02:16 il va en profiter jusqu'à la fin du film.
02:17 - Bon, il faut bien lui aussi qu'il trouve une porte de sortie néanmoins.
02:21 - Franchement, il joue gagnant dans les deux cas.
02:23 Si jamais la réforme est adoptée et appliquée, ce qui est le plus probable,
02:26 il défendra pendant neuf mois le référendum d'initiative partagée,
02:29 il en fera la dernière bouée démocratique dans un océan d'injustice.
02:33 Et puis si la réforme est suspendue, il tiendra son triomphe.
02:36 Quoi qu'il arrive, il aura tiré un immense profit de cette histoire.
02:40 Dans le sondage au Doxa Backbone que le Figaro a publié vendredi dernier,
02:44 Laurent Berger a gagné 20 points de bonnes opinions.
02:46 - 20 points ?
02:47 - 20 points. Il atteint des scores à faire rêver tous les politiques, 58% d'opinions favorables.
02:51 Son syndicat recrute depuis le mois de décembre des nouveaux adhérents à un rythme spectaculaire.
02:55 Autour d'Emmanuel Macron, les conseillers, les élus de gauche et du centre
02:59 n'ont que le nom de Laurent Berger à la bouche.
03:02 Il est devenu leur mauvaise conscience.
03:04 Mais attention, toute cette Bergermania n'est pas sans arrière-pensée.
03:07 On trouve autour du président une aile gauche moyennement emballée
03:11 à l'idée de soutenir Édouard Philippe ou Bruno Le Maire ou Gérald Darmanin en 2027.
03:15 Cette aile progressiste verrait bien en Laurent Berger le candidat de centre-gauche
03:19 qui manque à la politique française.
03:20 Hors de la Macronie, les orphelins du socialisme pensent exactement la même chose.
03:25 Aujourd'hui, le syndicaliste assure que la politique ne l'intéresse pas, ce qui est sans doute vrai,
03:29 mais la politique, elle, s'intéresse de plus en plus à Laurent Berger.
03:33 Voilà, il aurait le profil d'un nouveau président normal quelque part.
03:36 Laurent Berger, l'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro.
03:40 Merci Vincent Tremolet de Villers.

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