Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • il y a 3 ans
Selon le président de la section Bovines d’Interbev, Emmanuel Bernard, la France a perdu 840.000 vaches lors des six dernières années : «On a perdu 840.000 vaches lors des six dernières années».

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00 — Ben je pense que le sentiment d'individu ressort quand même, évidemment,
00:05 quelques fois comme ça, surtout quand on a le président de la République,
00:08 ça paraît logique de lui faire part de sa problématique.
00:12 Ce qui est sûr, c'est qu'on a perdu un quart des éleveurs en 10 ans.
00:15 On a perdu 840 000 vaches sur les 6 dernières années
00:20 entre l'élevage bovin et l'élevage laitier.
00:22 Donc effectivement, il y a un moment donné,
00:25 on est bien dans une situation de crise à un niveau peut-être de non-retour.
00:31 Et c'est pour ça qu'on interpelle le chef de l'État, je pense,
00:34 à la fois sur des problématiques individuelles,
00:37 et nous, après, au niveau d'Interbev,
00:41 l'intérêt, c'est aussi d'amener les problématiques collectives,
00:44 parce que la solution, elle se trouvera pas chez chaque agriculteur.
00:49 Comme ça, il faut arriver à redonner du sens à toute la filière,
00:53 notamment en viande bovine, quoi.
00:54 Déjà, ce que je trouve sain, c'est que quand vous avez ces éleveurs
00:58 qui disent "on est en train de crever",
00:59 il n'y a aucune agression, aucune agressivité envers le chef de l'État.
01:02 C'est un cri du cœur, un cri d'alerte.
01:04 Dans un instant, on va parler des écolos radicaux,
01:07 qui eux, sont agressifs, eux, sont vulgaires et ont attaqué le chef de l'État.
01:11 Là, c'est pas la même chose.
01:12 On entend que du côté du gouvernement, manger français, c'est la communication.
01:17 Moi, j'ai regardé les chiffres.
01:18 Importation des produits alimentaires poulet, +50%.
01:21 +40% pour les légumes, 60% pour les fruits.
01:26 Manger français, en fait, c'est un coup de com', ça n'existe pas aujourd'hui ?
01:30 C'est-à-dire qu'en fait, à force de perdre le potentiel de production,
01:37 le risque, évidemment, c'est que les importations se développent.
01:42 Et on a aussi, on va dire, quelques intermédiaires qui ne regardent que le prix.
01:47 Parce que pourquoi en France, on a des conditions, finalement, difficiles, économiques ?
01:54 C'est parce qu'on exige, au niveau bien-être animal, au niveau environnemental,
01:59 des choses que l'on n'exige pas ailleurs.
02:01 Et c'est ça, le vrai enjeu.
02:02 Manger français, pourquoi ? Pour protéger le consommateur, avant tout.
02:06 Évidemment, pour faire vivre les producteurs,
02:08 il faut des prix qui couvrent les coûts de production.
02:11 Mais protéger le consommateur, lui servir un aliment sain, durable,
02:16 je pense que ça, c'est vraiment important.
02:18 Et donc, le coup de com', je ne sais pas si c'est un coup de com'.
02:20 En tout cas, c'est tout l'intérêt de conserver une touveraineté alimentaire.
02:25 Parce que le jour où on est en pénurie,
02:27 il n'y aura peut-être personne pour nous fournir ce qui nous manquera.
02:30 Parce que, vous savez, la population mondiale augmente, les besoins augmentent,
02:34 le niveau de vie de certaines autres régions du monde augmente.
02:37 Et à un moment, peut-être qu'on sera les derniers servis
02:40 et on aura perdu notre potentiel de production.
02:42 - Vous qui avez discuté avec le chef de l'État,
02:45 on est dans le secret des dieux, on est entre nous, Emmanuel.
02:49 Il vous a dit quoi ? Il vous a convaincu, le président de la République,
02:52 ou pas, Emmanuel Bernard ?
02:54 - Alors, écoutez, déjà, il nous a écoutés.
02:59 La première chose, c'est évidemment les accords internationaux,
03:03 notamment avec le Mercosur.
03:05 Le Mercosur, c'est quoi ? C'est l'Amérique du Sud,
03:08 avec laquelle on voudrait, en gros, vendre des voitures.
03:12 Et leur acheter de la viande.
03:14 Et donc, à titre personnel, moi, ce que j'ai dit au chef de l'État,
03:17 c'est mettons-nous à l'envers de cette proposition-là
03:21 et mettons-nous dans des dispositions où,
03:25 allez, on va vendre de la viande au Brésil
03:29 et puis le Brésil va nous vendre des voitures.
03:31 Et là, imaginez une seconde un décideur politique,
03:34 un décideur administratif, l'Union européenne,
03:37 se dire finalement, ce n'est pas très grave
03:39 que les voitures brésiliennes soient moins sécuritaires.
03:42 Ce n'est pas grave s'il y a des accidents de la route.
03:43 Ce n'est pas grave si elles polluent plus.
03:45 Par contre, il faut vraiment qu'on vende notre viande.
03:47 Et donc, on se fiche pas mal du retour.
03:49 Eh bien là, c'est ça qu'on est en train de jouer.
03:51 C'est-à-dire que, notamment au niveau de l'Union européenne,
03:54 parce que vous parlez du chef de l'État,
03:55 mais je pense qu'il y a un niveau européen.
03:57 On se dit, il vaudrait mieux vendre des voitures.
04:00 Et notamment, les Allemands veulent vendre des voitures
04:02 et acheter de la viande qui ne répond pas du tout
04:04 aux mêmes critères que l'on impose aux producteurs français.
04:08 Et c'est ça qui est difficile.
04:10 Et là, donc, la réponse du chef de l'État,
04:12 parce que c'est ça, je pense, qui vous intéresse,
04:13 a été de dire, moi, je ne signerai pas cet accord-là en l'État.
04:18 Bon, c'est quand même une première victoire,
04:20 même si on sait que pendant encore quelques mois,
04:25 parce que la Commission européenne a envie de vendre quelque chose
04:27 avant de partir, on est sur des situations
04:30 toujours très politiques et des choses qui nous dépassent.
04:32 Mais en tout cas, voilà, c'est une première victoire quand même, je crois.
04:36 [Musique]
04:39 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

Recommandations