La parquet national financier reproche au ministre du Travail d'avoir favorisé une entreprise pour obtenir un marché public sur le traitement de l'eau, en 2009, alors qu'il était maire d'Annonay, en Ardèche. Olivier Dussopt aurait reçu deux lithographies de son peintre préféré par cette entreprise au moment du marché. Le ministre a restitué ces cadeaux.
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00 Et de préciser qu'en fait il y a sur les cinq points retenus par le parquet, il y en a quatre qui étaient écartés.
00:07 Oui, c'est de la communication, c'est-à-dire que le ministre et même la majorité, mais j'ai envie de dire de bonne guerre,
00:15 pour dissimuler le délit qui est aujourd'hui reproché au ministre, en fait on fait l'inventaire de tous ceux pour lesquels il n'est pas poursuivi.
00:23 Bon, très bien, d'accord, mais là on a le ministre du Travail en exercice qui va être jugé pour une histoire de marché truqué,
00:31 un délit de favoritisme présumé qui lui est reproché. Ce qui est intéressant, c'est le calendrier de tout cela.
00:38 Comme vous l'avez dit, les premières révélations de Mediapart sur cette affaire qui déclenche l'enquête du parquet national financier datent de 2020.
00:44 Il est à l'époque secrétaire d'État, secrétaire d'État chargé de la fonction publique.
00:49 Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que quand il est nommé par M. Macron ministre du Travail, l'enquête est déjà ouverte.
00:54 Ça veut dire qu'on sait qu'il y a une épée de Damoclès potentielle au-dessus de la tête du ministre.
00:59 Donc quand j'entends aujourd'hui beaucoup de représentants et de représentantes de la majorité dire,
01:04 comme c'est toujours le cas dans cette espèce de théâtre et, pardon, parfois de cirque autour des affaires,
01:09 « comme par hasard le calendrier s'émanant avec la réforme des retraites, comme par hasard, mais alors c'est un peu bizarre, cette temporalité, etc. »
01:16 Mais en fait, l'enquête est ouverte depuis deux ans. Elle est terminée depuis octobre.
01:20 Il y a des échanges contradictoires entre les avocats de M. Dussopt et le parquet national financier depuis plusieurs mois.
01:25 Tout ça a été…
01:26 – Ce que vous dites, c'est qu'il a été nommé malgré la menace qui portait sur lui.
01:29 – Mais en fait, c'est là où je veux en venir.
01:31 C'est que ça s'inscrit dans une gestion politique des affaires sous les deux quinquennats de M. Macron,
01:38 qui mérite d'être discutée.
01:40 On a un président de la République qui a été l'enfant de l'affaire Fillon,
01:43 qui avait dit que son quinquennat serait celui de la République exemplaire,
01:47 que bien évidemment, si un ministre était mis en examen, il devrait démissionner,
01:51 et que quand il est confronté à l'épreuve du réel, qui est celui des affaires en la matière,
01:55 qu'on faire par exemple la situation du ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti,
01:59 il est mis en examen, il est renvoyé devant la Cour de justice de la République.
02:02 Non seulement il n'est pas démissionné, mais en plus, avec le changement de gouvernement,
02:06 il est renommé au même poste, ou on pourrait parler du secrétaire général de l'Élysée, Alexis Kohler,
02:11 qui lui aussi est mis en examen, c'est une sorte de vice-président,
02:14 pour que les gens qui nous regardent comprennent, et qui est toujours maintenu à son poste.
02:18 Donc là, on voit bien qu'il y a une discordance, même une dissonance,
02:21 qui peut être discutée entre ce que furent les promesses, et ce qu'est l'épreuve du pouvoir.