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  • il y a 5 jours
C'est un livre-enquête qui fait particulièrement réagir. Les journalistes Laurence Pieau et François Vignolle sortent ce jeudi 22 mai: "Derniers jours du Samouraï (Robert Laffont) qui se penchent sur les derniers mois d'Alain Delon, mort le 18 août dernier à 88 ans.

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Transcription
00:00Bonsoir Anthony Delon, merci d'être en direct, de nous accorder quelques minutes. Il y a beaucoup de révélations
00:07sur votre votre famille, sur vos relations les uns avec les autres, sur le comportement de votre père.
00:14Comment vous avez accueilli ce livre ?
00:16Alors effectivement il y a beaucoup de révélations, après il reste à savoir celles qui sont vraies et celles qui sont fausses.
00:22Si vous voulez, moi je ne condamne pas le travail des deux journalistes parce qu'ils ont fait leur travail.
00:27Apparemment il y a eu un an d'enquête, ils ont beaucoup travaillé.
00:31Ensuite il faut quand même prendre ça avec beaucoup, enfin avec un peu de, comment dire, avec un peu de distance.
00:37Parce que je crois qu'il y a beaucoup d'intervenants,
00:41beaucoup d'informations et voilà, et dans ce genre d'
00:45aventure je dirais, il y a aussi beaucoup de gens qui
00:49racontent des choses, qui s'emballent, qui tirent la couverture à eux ou qui règlent des comptes.
00:55Donc on est, si vous voulez, il y a,
00:58il peut y avoir un fond, beaucoup de fonds de vérité, mais pas forcément une vérité, c'est-à-dire que
01:04ensuite c'est très subjectif aussi dans la tête de chacun, donc voilà, il ne faut pas non plus prendre pour argent comptant
01:11tout ce qui est écrit, même s'ils ont fait un travail d'enquête respectable.
01:17Respectable, vous dites, est-ce que ça vous heurte qu'on aille quand même fouiller dans les
01:21derniers jours d'Alain Delon, dans son intimité, dans la vôtre aussi, où vous dites, bon, c'est le revers de la médaille ?
01:28Depuis qu'il est parti, je trouve qu'il y en a eu beaucoup trop,
01:33des biographies, des gens qui sortent des tiroirs de prison, qui racontent des histoires
01:38parfois très dures, humiliantes, et c'est vrai que
01:43j'ai été, en tout cas, de tout ce que j'ai vu jusqu'à aujourd'hui, quand même,
01:48assez choqué, parce que j'ai envie de dire
01:51pourquoi est-ce qu'ils ne l'ont pas fait ? Je ne parle pas de Vignon et de son acolyte, je parle de ce qui est sorti avant.
01:58J'avais envie de dire pourquoi est-ce qu'ils ne l'ont pas fait pendant qu'il était encore vivant.
02:03Voilà, maintenant, eux, ils ont décidé de faire cette enquête.
02:08Il y a des choses, voilà, qui sont dites et que je
02:14trouve
02:16dérangeantes, mais
02:18c'est comme ça.
02:21Le livre, je le disais, fait beaucoup de révélations et notamment, il révèle l'existence d'un second testament
02:28qui fait d'Anoushka la seule héritière du droit moral de votre père, donc autrement dit, elle aura le dernier mot concernant l'utilisation
02:34de l'image, le nom des œuvres d'Alain Delon. Est-ce que déjà vous confirmez l'existence de ce second testament ?
02:41Alors, déjà, c'est un effet d'annonce, genre, le deuxième testament, le truc qui était caché, qui est sorti d'une boîte comme ça,
02:48non, il était dans celui qu'on a découvert tous ensemble au mois d'août.
02:53Après,
02:54si vous voulez, effectivement, vous allez peut-être me poser la question, puisque
02:59mon avocate en a parlé, c'est vrai que
03:02quand je l'ai appris, ça m'a dans un premier temps blessé, parce que c'est plus
03:08psychologique.
03:10Maintenant, il faut savoir une chose, c'est qu'il ne faut pas confondre le droit moral,
03:14parce que là, j'ai entendu un petit peu, ou j'ai lu certaines choses, en fait, les journalistes, ou
03:19Laurence Piau,
03:21confondent un peu le droit moral avec le droit à l'image.
03:24Le droit moral sur une œuvre,
03:26dans le cas d'Alain Delon, c'est quasiment une coquille vide.
03:32C'est-à-dire que, si vous voulez,
03:35Alain Delon était interprète. Il était producteur, il a vendu son catalogue à pâté, et ensuite il était interprète.
03:43Donc, si vous voulez, le droit moral sur une œuvre, elle s'applique beaucoup plus, elle s'applique d'ailleurs essentiellement
03:49à l'œuvre d'un auteur, d'un peintre, d'un écrivain, d'un scénariste, d'un réalisateur,
03:55d'un sculpteur. Mais dans son cas, lui, en fait, si vous voulez, il n'y a pas, c'est comme pour un chanteur qui ne serait qu'interprète.
04:04Là, le droit moral, c'est une coquille vide.
04:07Maintenant, il y a aussi un autre facteur qui est la société Adide,
04:10avec effectivement des dépôts de marques, la marque Alain Delon, l'utilisation de la marque Alain Delon.
04:15Ça, ça appartient, et je connais bien le problème, puisque moi aussi j'ai une marque de cuir, ça, ça appartient à Adide,
04:24qui est aujourd'hui, dont Anoushka est la seule, la seule, comment dire,
04:28actionnaire. Mais ça, ça n'a rien à voir avec le droit moral.
04:34– Mais si c'est une coquille vide, Anthony Delon, comme vous dites,
04:38malgré tout, il y a l'existence symbolique de ce second testament, est-ce que ça, ça, c'est quelque chose qui vous a blessé ?
04:44– Mais je vous l'ai dit, je vous l'ai dit, c'est psychologique, je vous l'ai dit, ça m'a blessé, bien sûr,
04:50évidemment,
04:51parce que c'est, comment dire,
04:55c'est, d'une certaine manière, si vous voulez, une espèce de pied de nez,
05:03presque, ça a été un peu pour mon frère et moi, comme un déni de paternité, presque.
05:09Mais voilà, ça m'a blessé de jour.
05:13Si vous voulez, après, c'est comme le reste, c'est sa décision, mais voilà,
05:19en ce qui concerne les projets, les films,
05:23les documentaires, tout ce qui va pouvoir être fait, et qui a déjà été fait sur Alain Delon,
05:29le droit moral ne rentre pas en compte là-dedans, c'est-à-dire que, regardez, tout ce qui se fait aujourd'hui,
05:34il y a même des catalogues, il y a même des, comment on appelle ça, des semainiers,
05:40des choses qui ont été faites
05:43avec Alain Delon, etc. On n'a pas eu notre mot à dire,
05:47aucun de nous trois. Par contre, le droit à l'image, si demain, il y a un film, une série,
05:51quelque chose qui sort sur lui et qui est diffamatoire,
05:55là, ce ne sera pas Anoushka qui aura le mot, ce seront les trois enfants.
06:00– Et qu'est-ce que vous allez faire ? Est-ce que ce second testament, vous allez laisser couler ou vous allez le dénoncer en justice
06:05et potentiellement vous engager dans une longue bataille judiciaire ? Pourquoi faire ? Il n'y aura pas d'action ?
06:11– Mais pas du tout, mais comme le reste, c'est sa décision. Mais encore une fois, je vous dis,
06:17ce n'est pas comme si on mettait les enfants de Jean-Jacques Goldman,
06:21si on mettait les enfants de Jean-Jacques Goldman,
06:24le droit moral sur l'œuvre de Jean-Jacques Goldman, c'est des dizaines, voire des centaines de millions peut-être.
06:30C'est juste un problème moral, encore une fois, psychologique, et c'est vrai que
06:36voilà, moi, ça m'a un peu
06:39remué, ça m'a attristé de mon frère aussi, mais après on est passé là-dessus, tant pis,
06:44si vous voulez, ça n'implique pas grand-chose en fait,
06:48pas grand-chose.
06:50Puisque,
06:52demain, si mon frère et moi, ou si mon frère, il doit faire un prix à Alain Delon, il peut le faire.
06:57– Anthony Delon, bonsoir, Bruno Jeudy.
07:01Vous disiez que c'était sa décision, à votre père, Alain Delon, d'établir ce Deuxième Testament.
07:09Est-ce que, quel est l'état de vos…
07:11– Pardon, excusez-moi, c'est le seul dont on avait connaissance.
07:14Je ne sais pas pourquoi vous parlez d'un Deuxième Testament.
07:17– Je cite le livre, Anthony Delon.
07:19– Ah, pardon, excusez-moi.
07:20Mais non, en fait, on l'a découvert…
07:22– Pardonnez-moi, pardonnez-moi, juste, quel est l'état de vos relations avec votre sœur Anoushka aujourd'hui ?
07:27– Non, non, mais écoutez, aujourd'hui, on se parle cordialement,
07:31on essaye de faire avancer les choses,
07:35voilà, on est des adultes, je pense que, je veux dire, tout ça maintenant est derrière,
07:43et il faut, voilà, il faut regarder devant.
07:46Encore une fois, si vous voulez,
07:49les choix de mon père, ce sont les siens.
07:55Si vous voulez, que ce soit pour la succession, le droit moral,
08:03elle, si vous voulez, elle n'y est pour rien, c'est son choix à lui.
08:06Donc voilà, il faut l'accepter, c'est tout, c'est comme ça.
08:09– Sur votre relation, Anthony Delon, avec Anoushka et avec Alain Fabien,
08:14le livre décrit un climat très particulier,
08:19il parle de Douchy comme un nid d'espions,
08:22et il cite Alain Fabien qui explique qu'il y a des jours et des jours entiers
08:25où j'enregistrais Anoushka, le livre raconte aussi les hommes de sécurité
08:30qui notaient tout dans les registres,
08:32les infirmières de Delon qui voyaient leurs téléphones portables fouillés,
08:35il y avait un climat de défiance, comme ça, entre vous ?
08:39– Non mais, d'abord, je ne pense pas que le téléphone des infirmières ait été fouillé,
08:47mais encore une fois, si la sécurité a fouillé les téléphones des infirmières,
08:52ça n'a rien à voir avec nous, après, si Alain Fabien a dit
08:56qu'il avait enregistré des heures entières, ça le regarde, c'est son problème,
09:03mais je veux dire, personne ne s'espionnait,
09:05maintenant, c'est vrai qu'il y a eu un service de sécurité
09:09qui a été là au début et qui a été mis dehors,
09:14et c'est vrai que ce service de sécurité,
09:16au lieu de simplement noter les entrées et les sorties comme il doit le faire,
09:23se permettait à tenue un carnet avec des commentaires sur chacun d'entre nous,
09:31et notamment sur mon père, et le jour où j'en ai pris connaissance,
09:36voilà, je me suis même demandé s'il ne voulait pas écrire une pièce de théâtre,
09:41donc on l'a récupérée, on les a foutues dehors, c'est tout.
09:45– Est-ce que ça explique aussi peut-être la paranoïa d'Alain Delon
09:50qui est décrite dans le livre sur les six derniers mois de sa vie,
09:54notamment le fait qu'il avait constamment une arme sur lui,
09:57enfin dans son lit, qu'il dormait avec une arme chargée ?
10:01– Non, alors écoutez, d'abord, vous savez,
10:04il a souffert de ce qu'on appelle de démence vasculaire,
10:10donc c'est quelque chose qui va en s'aggravant depuis l'AVC,
10:15donc c'est quelque chose qui va en s'aggravant,
10:18et très souvent, je veux dire, les gens qui ont ce genre de pathologie,
10:27eh bien il y a des moments où effectivement les peurs ressortent,
10:32les angoisses ressortent, le caractère s'amplifie,
10:38tout d'un coup il y a des choses parrationnelles qui peuvent être dites,
10:41des cris, des insultes, vous voyez, et c'est très difficile à vivre,
10:46mais on n'a pas été les seuls dans ce cas-là,
10:49c'est vrai que c'est des choses, j'ai un ami qui a fait un AVC,
10:54et qui s'est très mal passé, avec ses amis, il n'avait pas d'enfant,
10:59mais voilà, c'est classique comme situation.
11:02– Il y a quand même une anecdote qui est terrible,
11:06que raconte Alain Fabien, il parle d'un soir de septembre 2023,
11:10il dit je suis allé acheter un kebab avec un garde du corps,
11:13et Alain Delon avait braqué un pistolet sur lui à son retour,
11:17et à partir de ce moment-là il a placé de fausses balles dans l'arme de votre père,
11:21est-ce que vous-même vous avez vécu des épisodes de paranoïa de la sorte ?
11:29– Ce n'est pas de la paranoïa, c'est qu'il a dû avoir peur,
11:32je ne sais pas, je n'étais pas là, mais il a été acheter un kebab,
11:37je ne connais pas l'histoire,
11:39mais peut-être qu'il est rentré dans la chambre de mon père,
11:45puisqu'il dormait en bas dans la maison, ce n'était plus sa chambre en haut,
11:49et que tout d'un coup, d'abord il n'avait pas le pistolet dans son lit,
11:53il était sur l'autre côté sur la table de nuit,
11:55et peut-être qu'effectivement, je n'en sais rien,
11:58il a braqué sur le garde du corps qu'il ne connaissait pas, qu'il n'a pas reconnu.
12:04– Anthony Delon, le livre revient aussi longuement sur Hiromi,
12:10la femme que vous avez présentée comme une dame de compagnie de votre père,
12:14dans le livre on lit que Alain Fabien notamment explique
12:18que ce n'était pas une dame de compagnie,
12:20c'était la dernière compagne de votre père,
12:22qu'est-ce qu'il en est exactement ?
12:25Qu'est-ce que vous confirmez ?
12:27– Alors, si vous voulez, j'ai effectivement lu ça,
12:31je dis que je n'ai pas lu le livre,
12:33j'ai lu, il y a des gens autour de moi qui l'ont lu,
12:36on m'a fait un rapport, j'ai vu dans la presse certaines choses, etc.
12:40Moi, Hiromi Rollin, avant l'AVC, je crois que je ne l'ai jamais vue,
12:47ou alors je l'ai vue une fois, peut-être aussi de Boulogne, je ne sais pas.
12:54Pour moi, elle est apparue après l'AVC, elle était là.
12:59Ensuite, on m'a remonté des informations sur ses salaires,
13:05sur les notes de frais, les notes de salaire, etc.
13:10Moi, à un moment, si vous voulez, je fais confiance, il y a ce que je vois,
13:15je ne parle pas de ce que j'ai pu lire, on faisait la sieste ensemble, etc.
13:21Moi, je n'ai pas assisté à tout ça.
13:23Donc, dans ce conflit avec elle, à ce moment-là,
13:27il y a ce que j'ai vu, ce que j'ai perçu, et puis après, il y a mon père.
13:31Donc, soit je lui fais confiance, soit je ne lui fais pas confiance.
13:35Il se trouve que je lui faisais confiance.
13:37Donc, si vous voulez, quand vous décidez de faire confiance à quelqu'un,
13:40eh bien, vous écoutez ce qu'il vous dit, et après, il y a ce que moi je vois.
13:43Mais je n'ai pas vécu ce qu'a vécu Alain Fabien, vous savez.
13:47Ce que les gens ont aussi tendance à oublier,
13:50c'est que, que ce soit Anoushka ou Alain Fabien, ils pourraient être mes enfants.
13:57C'est-à-dire que moi, je n'ai pas grandi avec eux.
14:00Eux, il y a eu une longue période de leur vie qu'ils ont passé à Douchy,
14:04et plus tard, peut-être, Alain Fabien en compagnie d'Iromi Rollin.
14:10Moi, je n'ai pas connu tout ça.
14:13Moi, je suis arrivé après l'AVC.
14:15Voilà.
14:16Donc, moi, je n'ai jamais vu Rollin faire la sieste,
14:21ou, je ne sais pas, se coucher à côté, ou ces choses-là.
14:27Mais voilà, si lui le dit, je le crois.
14:32– Ce qui est, effectivement, ce qui frappe, en fait, quand on lit le livre,
14:35c'est parce que Alain Fabien, lui, dit, c'était la compagne de mon père,
14:40c'était son infirmière, c'était sa compagne, elle gérait le domaine.
14:43Et c'est vrai, quand on se rappelle de la façon
14:45dont elle a été expulsée du domaine de Douchy,
14:49et dont elle a été expulsée de la famille,
14:51et d'ailleurs, dans le livre, ça va encore plus loin,
14:54on raconte vraiment les détails de cet exil, entre guillemets,
14:58où il est dit que vous êtes allé jusqu'à brûler ses affaires,
15:01à Iromi Rollin, ses photos, ses journaux intimes, ses lettres,
15:04les cadeaux de l'acteur, même son diplôme d'école du Japon.
15:08Est-ce que c'est ça ?
15:09– Non, non, non, mais c'est ce que je vous ai dit tout à l'heure,
15:11c'est-à-dire qu'en fait, dans ce genre d'aventure,
15:16chacun en profite, soit pour tirer la couverture à lui,
15:19soit pour régler des comptes.
15:21Donc, si vous voulez, oui, j'ai lu, pendant trois jours, la fumée noire,
15:26et d'ailleurs, le troisième jour, elle était blanche,
15:28vous voyez, d'un coup, on est au Vatican.
15:30Non, mais c'est n'importe quoi.
15:31– Donc, c'est des mensonges, ça ?
15:33– Non, mais vous imaginez, en plein mois de juillet,
15:36il y a une fumée noire qui s'échappe.
15:37D'abord, si pendant trois jours, il y a une fumée qui s'échappe de la maison,
15:42je ne sais pas ce qu'on a brûlé, mais ce n'est pas trois papiers,
15:44ce n'est pas un livre scolaire, je ne sais pas quoi.
15:47Non, il y a une orange, comment dire,
15:51une bâtisse qui s'appelle l'orangerie, qui est en contrebas de la maison,
15:56qui est un atelier où travaillent le bûcheron, les jardiniers, etc.
15:59Et il y a un énorme tas, en permanence, quasiment en permanence,
16:04de détritus, de branches mortes, de tout ce qu'ils peuvent mettre dessus,
16:09des vieux bidons, des choses qui brûlent.
16:11Et peut-être qu'ils ont brûlé ça, mais c'est des feux énormes.
16:17Ce n'est pas une cheminée, c'est des feux énormes.
16:18– Anthony Delon…
16:19– C'est peut-être ça qu'on a vu de Douchy, je n'en sais rien,
16:22mais il ne faut pas réécouter.
16:24– Anthony Delon, qui règle ses comptes ?
16:25Vous dites qu'il règle leurs comptes, il profite du livre pour…
16:29Qui visitez-vous quand vous dites « ils » ?
16:32– Non, ce que je veux dire, dans ce genre, j'ai dit,
16:34dans ce genre d'aventure, il y a toujours quelqu'un ou des gens
16:39qui règlent leurs comptes, qui tirent la couverture à eux.
16:43C'est ça que j'ai dit.
16:44Maintenant, si vous voulez un exemple précis, je vais vous en citer un, pour moi.
16:51J'ai lu dans un magazine quelque chose,
16:53bon, il y a des choses que j'ai lues qui sont choquantes, naturellement,
16:57mais je ne vais pas les commenter.
17:00Mais il y en a une que j'aimerais commenter, c'est l'histoire,
17:07la relation de mon père avec Rosalie et ses enfants.
17:14C'est-à-dire que j'ai lu quelque part…
17:15– La mère d'Alain Fabien.
17:17– Oui, Rosalie, la mère d'Alain Fabien, et de Danushka.
17:20– Alain Delon aurait frappé Rosalie.
17:23– Non, non, j'ai lu quelque part que, en fait,
17:29Mme Rollin était avec mon père avant même qu'il ait Danushka,
17:37et qu'ensuite, quand il a eu Danushka, il lui a dit
17:41« Écoute, aujourd'hui, j'ai eu une relation platonique ».
17:44Moi, je trouve ça scandaleux.
17:45Moi, je le sais, parce que, si vous voulez,
17:48pour le coup, je n'ai jamais rencontré Rollin,
17:49mais à l'époque, j'ai rencontré mon père,
17:53j'ai rencontré aussi Rosalie, donc la mère des enfants.
17:57Mon père était très amoureux de cette femme.
18:00Il a décidé de tenter l'aventure de la famille encore une fois.
18:07Il était amoureux de cette femme.
18:09Il a fait Danushka.
18:11Quatre ans plus tard, il a fait, avec elle, Alain Fabien.
18:15Il a essayé… Alors, la famille, vous savez ce que c'est,
18:17c'est pas toujours facile, et parfois, on réussit,
18:19et parfois, on échoue.
18:21Mais en tout cas, il a été sincère, il était amoureux.
18:24Il a fait ses enfants, et ses enfants, il les voulait.
18:28Et quand je lis, tout d'un coup, et qu'on prend pour argent comptant,
18:33puisque ce magazine l'a publié,
18:36qu'en fait, elle était déjà avec lui avant la naissance Danushka,
18:46moi, ça me fait beaucoup de peine.
18:47Je sais que c'est faux, parce que je connais mon père,
18:52et puis je les ai vus à cette époque-là,
18:54et j'ai vu, en plus, toutes les couvertures de Paris Match qu'il a faites, etc.
18:59Il était heureux.
19:03Il a vécu des années heureuses à Dushy avec cette femme,
19:06Rosalie, la mère des enfants, Danushka, et Alain Fabien qu'il a eues.
19:09Et voilà, maintenant, l'expérience familiale n'a pas réussi,
19:13ça a duré dix ans, voilà, c'est la vie.
19:17– Vous dites, Anthony Delon, il était très heureux,
19:20ils étaient très amoureux, et pourtant, Alain Fabien raconte
19:24la relation qu'il avait avec Rosalie, et il affirme qu'il a frappé sa mère,
19:29il dit, il a fracassé la tête de ma mère, il lui a pété deux fois le nez,
19:33il lui a pété les côtes, il lui a pété huit côtes.
19:36Est-ce que vous le croyez ?
19:38– Moi, quand je dis ça, quand je parle de cette relation,
19:41je me dis, il a eu Anushka en 90, il a eu Alain Fabien en 94,
19:47voilà, Alain Fabien est né en 94,
19:49je ne sais pas quand ces événements se sont passés.
19:52Moi, je parle des premières années où il a vécu cette passion
19:57et où il a tenté de fonder cette famille.
20:00– Mais vous en aviez entendu parler, Alain Fabien et Anushka,
20:03vous n'en avez jamais parlé, de ces faits-là ?
20:04– Mais je l'ai lu dans la presse, il en avait déjà parlé avant.
20:08– Vous n'en aviez jamais entendu parler avant ?
20:11– Non, j'ai dit, pas là, il y a deux jours,
20:14il l'a déjà dit il y a une dizaine d'années,
20:16je ne sais pas, je l'avais lu à l'époque.
20:19Je ne vais pas le contredire,
20:21maintenant, je ne vais pas le commenter non plus.
20:24– Mais est-ce que vous-même, vous avez déjà été témoin d'actes de violence
20:28parce que vous aviez vous-même dit que votre père vous avait frappé ?
20:31– Justement, d'abord un, j'ai entendu,
20:35j'ai regardé cet après-midi en arrivant à la campagne,
20:37BFM, où vous receviez la journaliste qui a co-écrit le bouquin.
20:43– Laurence Piau, oui.
20:44– Laurence Piau, d'abord, je n'ai pas parlé à Laurence Piau,
20:50j'ai parlé à François Vignole,
20:54et quand il m'a appelé, ce n'était que pour parler de l'affaire Rollin,
20:57je ne lui ai parlé que de l'affaire Rollin.
21:00Les rapports, ce que le journaliste a cité tout à l'heure,
21:05sur mes rapports avec mon père quand j'étais enfant, etc.,
21:09la cage des chiens, tout ça, d'ailleurs la cage des chiens,
21:12c'est mon père lui-même qui en avait parlé,
21:13chez Patrick Sabatier à l'époque,
21:15et tout ça a été pris dans mon livre, « Entre chien et loup ».
21:19– C'est quoi la cage des chiens, pour ceux qui n'ont pas lu votre livre ?
21:22– Non, mais c'est mon père qui en avait parlé,
21:25où il avait dit qu'il m'avait enfermé dans une cage avec des chiens
21:28pour faire de moi un homme.
21:31Bref, on n'a pas du tout abordé le sujet personnel,
21:36ces sujets-là, même le rapport avec mon père,
21:38dans les deux entrevues que j'ai eues avec Vignole.
21:45– Mais sur son rapport avec les femmes,
21:47parce qu'encore une fois, il y a Alain Fabien qui raconte ça,
21:53qui raconte cet excès de violence sur sa mère.
21:55– Je voulais vous répondre là-dessus.
21:57Effectivement, je ne vais pas contredire Alain Fabien,
21:59je ne vais pas le commenter, mais je ne vais pas le contredire non plus.
22:05Par contre, ce que moi, je peux vous dire,
22:09c'est que mon père n'a jamais levé la main sur ma mère.
22:15Il n'a jamais levé la main sur Mireille.
22:18Je n'ai jamais vu aucune de ses femmes avec des yeux au beurre noir.
22:22À ma connaissance, puisqu'ils ont passé aussi,
22:25ils ont vécu une histoire,
22:26il n'a jamais levé la main non plus sur Anne Pariot.
22:30Après, écoutez, je ne sais pas, mais…
22:36– Vous ne savez pas, mais est-ce que ça vous surprend
22:39d'entendre ce témoignage d'Alain Fabien, qui parle aussi d'Iromie Rollin,
22:43qui dit le nombre de fois où il a foutu sur la gueule de Hiréomi,
22:45je ne saurais les compter, et puis il y a une de ses amies
22:48qui dit qu'elle avait des yeux au beurre noir, des bleus,
22:51est-ce que ce témoignage, ça vous surprend ou pas ?
22:53– Oui, c'est terrible, je veux dire, oui, ça me surprend.
23:01Ça me surprend parce que moi, encore une fois, je vous le dis,
23:05moi, je ne les ai jamais vus ensemble.
23:09Donc, la meilleure amie, il faut prendre ça aussi avec beaucoup de retenue,
23:14parce qu'après, les amis, les copains, les copines qui parlent,
23:16qui racontent des trucs, tiens, dit-ci, dit-ça.
23:18D'ailleurs, quand je lis tout ce que dit Iromie Rollin sur mon père,
23:21je me demande si, aujourd'hui, elle l'aime ou si elle veut régler des comptes,
23:27parce que je ne sais pas, pourquoi en parler, quoi ?
23:33L'histoire du flingue, tout ça, je ne comprends pas.
23:38– Bonsoir Anthony Delon, Anne Delonier.
23:41Je voulais revenir sur les services de sécurité de votre père.
23:45Comment ont-ils pu s'émanciper comme ça de leur rôle ?
23:47Comment vous l'expliquez ? Ils étaient manipulés, vous pensez ?
23:52– Écoutez, ils n'ont pas été choisis par moi.
24:00Ceux qui sont venus derrière et qui sont encore là aujourd'hui,
24:03ils ont été choisis par moi et ils ne se permettraient jamais de faire une chose pareille.
24:07Mais d'ailleurs, un de ses agents de sécurité a été parlé à la télévision.
24:14Il a très sans doute parlé aussi aux deux journalistes.
24:21Ils sont complètement sortis de leur rayon de compétence,
24:28de leur domaine de compétence.
24:32– Anthony Delon, ce livre, quand on l'a terminé,
24:35alors c'est évidemment une enquête, vous l'avez dit,
24:39vous avez dit qu'elle était respectable, ça dessine…
24:42– Non, j'ai dit leur travail est respectable.
24:43– Leur travail est respectable.
24:45Ça dessine à la fin un Alain Delon, un portrait assez terrible de cet homme
24:55dans la relation qu'il a eue avec certaines de ses femmes.
24:58Alors vous avez fait la séparation entre certaines,
25:01la relation qu'il a eue avec vous, la question de l'héritage.
25:10Quel sentiment avez-vous avec la sortie de ce livre,
25:15« D'un autre bientôt », de tout ce qui va se dire ?
25:17Comment vivez-vous ce passage ?
25:21– Pourquoi vous dites « d'un autre bientôt » ?
25:22Il y en a un autre qui va sortir encore ?
25:23– Il n'y a pas un livre d'Iromie aussi, non ?
25:26– Je crois qu'il y a un livre d'Iromie aussi, Roland, oui.
25:29– Oh putain, mais écoutez, je trouve que ce n'est pas vraiment nécessaire.
25:38Franchement, je trouve que ce n'est pas vraiment nécessaire.
25:46La presse a déjà, au moment des faits,
25:49la presse a déjà tellement parlé de toutes ces histoires.
25:56Mais bon, après, les gens ont envie de faire des enquêtes,
26:01d'écrire des livres, voilà, c'est comme ça.
26:07Moi, si vous voulez, après, ce que je trouve un petit peu choquant,
26:11moi aussi, c'est que les avocats, mais surtout les exécuteurs,
26:20peut-être les notaires, je ne sais pas,
26:21je n'ai pas vu les remerciements,
26:23mais en tout cas les gens qui étaient directement impliqués
26:26et concernés dans l'aspect juridique de la succession
26:36ont pu en parler, parce qu'il y a quand même, pour moi,
26:38un secret professionnel à respecter, il y a une éthique.
26:41Et je ne comprends pas comment ces gens ont pu se mettre à table
26:46et parler de tout ça, parce que les copains,
26:47j'ai vu, je ne sais pas, Bernard Montiel,
26:50j'ai entendu son nom quelque part, et d'autres, etc.
26:54Bon, ben, ils étaient copains, ils étaient dans l'entourage,
26:57si on les appelle, Nicole Calfon peut-être aussi,
26:59je ne sais pas, qui était une grande amie de mon père,
27:02peut-être, ou peut-être pas d'ailleurs.
27:04Mais eux, je veux dire, ils n'ont absolument pas le droit,
27:09ils n'ont absolument pas à raconter les détails
27:14de ce qui se fait, des montants, etc.
27:19– Les montants, parce que justement, il y a eu beaucoup de sommes
27:23qui ont été évoquées dans la presse sur l'héritage,
27:25entre 150 et 350 millions, là, le livre avance le chiffre
27:29entre 50 et 51 millions d'euros d'héritage, c'est ça ?
27:34– Entre 50 et 51 ?
27:37Je répondrais la même chose qu'à Vignole,
27:41Vignole, quand il m'a posé la question, j'ai dit, écoutez,
27:45ça ne vous regarde pas. – Ça ne nous regarde pas, donc ?
27:48– Non, c'est ce que j'ai dit à Vignole, après,
27:50oui, je vous dis, écoutez, no comment.
27:53– On a pu se poser la question,
27:55non mais je vous pose la question de l'héritage,
27:56parce qu'on a pu se poser la question de l'extérieur,
27:58est-ce que toute cette bataille entre frères et sœurs,
27:59cette querelle, est-ce que tout ça, c'est lié à l'héritage ?
28:02Le livre fait une autre analyse et parle d'une course à l'amour paternel,
28:06là aussi, ça plonge dans votre intimité,
28:08je vais citer un extrait du livre, où il est dit,
28:10Alain, Fabien et Anthony attendent la même chose,
28:13un geste d'amour qui tarde à venir, chacun joue sa partition,
28:16se venge des humiliations de l'enfance, être aimé de la même façon,
28:20au moins sur la fin, on pourrait l'envisager.
28:22Est-ce que c'est une analyse juste qui est faite ?
28:25– Non, elle n'est pas juste,
28:29pour la simple et bonne raison, d'abord, comme je vous ai dit tout à l'heure,
28:33Alain, Fabien et moi, on a 30 ans d'écart,
28:36on ne peut pas penser la même chose, on ne peut pas attendre la même chose,
28:39moi j'ai réglé mes problèmes,
28:41si vous lisez mon livre « Entre chiens et loups »,
28:43c'est un livre qui parle de résilience, c'est un livre qui parle de pardon,
28:46moi j'ai fait la paix avec mon père,
28:49j'ai fait la paix avec lui il y a longtemps,
28:51moi j'ai été là jusqu'au bout par amour et par sens du devoir,
28:58parce que c'est quelque chose qu'on m'a inculqué,
29:00parce que les gens qui m'ont aimé, les gens qui m'ont élevé,
29:02quand j'étais gamin, ils m'ont inculqué ça.
29:05Donc Alain, Fabien et moi, les journalistes ou certains avocats,
29:15parce que ça les arrange, on fait des amalgames,
29:18mais on n'est pas les mêmes, moi je n'ai pas grandi avec eux,
29:23la fracture qu'il peut y avoir entre un frère et une sœur,
29:27justement cette préférence dont tout le monde parle,
29:31lui il l'a vécu au quotidien depuis sa naissance,
29:36c'est terrifiant, et moi je n'ai pas vécu ça,
29:39moi quand j'ai rencontré Anoushka et Alain Fabien,
29:43j'avais deux enfants, j'étais marié, j'avais 35 ou 37 ans,
29:49je n'ai pas vécu ça, et puis on s'est vu un petit peu,
29:53on a été une fois en vacances, on a passé un Noël,
29:55puis après je les ai perdus, je les ai retrouvés à 14 ans,
29:58enfin Anoushka on avait 14, Alain Fabien 10,
30:02en fait quand toute cette histoire a commencé,
30:06c'est vraiment là que j'ai commencé à les découvrir,
30:09alors c'est vrai que c'est les 2-3 années qui ont précédé 2023,
30:14on avait fait les 80 ans de mon père, enfin il y a 8 ans,
30:18on avait fait les 80 ans, on avait fait un Noël ensemble, etc.,
30:20mais on ne pense pas la même chose, on ne vit pas la même chose,
30:27on n'a pas le même âge, ils pourraient être mes enfants,
30:30donc non, mais je voudrais dire un truc,
30:32je ne sais pas si c'est dans le livre,
30:35mais il faut savoir que mon père a fait un très beau cadeau à Alain Fabien,
30:42il en a fait la dernière année justement quand il était là,
30:45il en a fait sa personne de confiance,
30:48je ne sais pas si c'est dans le bouquin ou pas,
30:51mais je pense que c'est important, je ne sais pas si lui l'a perçu,
30:57en tout cas moi je l'ai perçu,
30:58j'ai le sentiment que quelque part mon père avait essayé de réparer un petit peu.
31:07– Avec Alain Fabien ?
31:08– Oui, en le faisant sa personne de confiance,
31:14je pense qu'il a essayé de réparer un petit peu avec lui,
31:17– Et de réparer un peu la blessure, comme vous dites,
31:20que lui a pu vivre de cette préférence vis-à-vis d'un autre cas.
31:24– Moi j'ai été enfant unique,
31:26je veux dire on s'est bagarré à l'adolescence,
31:31quand j'étais jeune homme, jeune adulte, etc.,
31:33on a eu des conflits, des choses,
31:34mais moi j'ai été enfant unique, je ne sais pas ce que c'est ça,
31:39moi si vous voulez, je n'avais aucun,
31:42je veux dire avant ce conflit qui a éclaté pour des raisons médicales,
31:47rien à voir avec le testament,
31:49je n'avais pas de grief moi avec ma sœur,
31:53et même le festival de Cannes, on en a parlé,
31:59qu'est-ce qu'elle allait dire ?
32:00« Ben non, je ne viens pas s'ils ne t'emmènent pas les garçons »,
32:04ben non, donc en fait même ça moi, si vous voulez,
32:10encore une fois, vous vous rendez compte,
32:12vous pourrez être mes enfants,
32:13donc si vous voulez, moi j'ai fait mon travail,
32:18on ne réagit pas pareil, tout le monde fait l'amalgame
32:20parce que c'est plus simple,
32:21mais en fait non, ce qu'ils ont dit sur la fin du bouquin,
32:25non, c'est une connerie,
32:27moi mon père je lui ai dit au revoir.
32:29– Mais d'ailleurs c'est ce que montre le livre,
32:31je montre aussi que derrière les rancœurs,
32:34les trois enfants l'ont entouré vraiment dans ces derniers mois.
32:39– Mais bien sûr, je lui ai dit au revoir,
32:41mon père il a perdu connaissance six jours avant de partir,
32:47il n'était plus conscient,
32:48moi je lui ai dit au revoir une semaine avant.
32:51– Ce que vous me dites Anthony Delon,
32:53c'est que vous, vous étiez dans une relation apaisée
32:56dans les derniers mois avec votre père ?
32:59– Non, parce que c'était très difficile,
33:01alors d'abord il y a eu le conflit avec ma sœur,
33:03et on s'est un peu, mais ça j'en ai parlé,
33:07on s'est un peu accrochés là-dessus,
33:12mais ce qui était très difficile,
33:14c'est que, ce que j'ai expliqué tout à l'heure,
33:17c'est cet état de démence vasculaire,
33:22c'est-à-dire que tout d'un coup c'est sans filtre,
33:25et donc parfois il était très agressif avec moi,
33:28mais il était aussi très agressif avec les autres,
33:31même avec Anoushka,
33:33il pouvait être agressif comme ça,
33:37parce que c'est, comment dire,
33:39c'est les conséquences de l'AVC.
33:45– Et est-ce que le livre va changer vos relations ?
33:47– Pour moi c'était difficile,
33:48parce que, si vous voulez, moi je suis un homme,
33:50je suis un père, et que, d'ailleurs,
33:54il y a encore un de ses amis qui a son âge,
33:57qui est toujours vivant, j'en parlais avec lui,
33:59et je lui disais, c'est très dur,
34:00parce que des fois il me criait dessus,
34:05et il me disait, mais non, tu sais bien que…
34:09Voilà, c'est comme ça, c'est la maladie qui fait ça,
34:12c'est la dégénérescence,
34:15mais c'est vrai que c'est pas facile,
34:17mais ça n'a rien à voir avec nos rapports,
34:18vous voyez, nos rapports on les a réglés,
34:21après les gens ils sont venus jeter de l'huile sur le feu là-dedans,
34:24tout le monde est venu s'en mêler,
34:25on raconte plein de choses,
34:27mais moi j'ai fait la taille avec lui,
34:28je suis en paix par rapport à ça.
34:31– Et est-ce que le livre va changer vos relations
34:33avec votre frère et votre sœur, vous pensez ?
34:35– Rien du tout, ce livre il va passer comme les autres, je pense,
34:39c'est pas, vous voyez, ce livre…
34:46– Il n'y a pas un avant et un après ?
34:47– Ben non, vous le savez très bien.
34:50– Comment vous vivez-vous votre deuil,
34:57moins d'un an après le décès de votre père ?
35:03– Écoutez, ça a été compliqué, bien sûr,
35:11moi j'ai perdu ma mère en 2021,
35:17donc si vous voulez, ça a été très difficile pour moi,
35:21donc celui-ci est venu se rajouter derrière,
35:26tout d'un coup on se retrouve orphelin,
35:28je sais pas, c'est un peu une période difficile,
35:37et c'est vrai que justement par rapport aussi
35:43à ces derniers mois qui ont été difficiles,
35:48de choses que j'ai vues qui n'étaient pas faciles à vivre,
35:55je savais pas par quel bout le prendre ce deuil,
35:58et puis j'ai trouvé une façon de le faire, comment,
36:06et voilà, et aujourd'hui ça va bien,
36:10je passe beaucoup de temps ici à Duchy, pour le chien surtout,
36:15et toutes ces tensions qui étaient là, dans cette maison,
36:20aujourd'hui ont disparu, et je trouve qu'il y a une belle sérénité ici.
36:24– Et qu'est-ce que ça vous apporte, justement, d'être à Duchy ?
36:29– D'abord c'est très beau, il y a des grands arbres,
36:31il y a beaucoup de chênes, et j'aime les chênes,
36:33et puis c'est la campagne, j'aime la campagne,
36:36et puis je passe du temps avec le chien, je travaille aussi, voilà.
36:48– Et il va devenir quoi ce domaine de Duchy ?
36:51– Bon, écoutez, on va voir, ça dépend un peu de chacun, voilà.
36:58– Bon, merci.
36:58– Et bien voilà, je vais vous le proposer, merci, bonne soirée.
37:03– Merci infiniment Anthony Delon d'avoir pris beaucoup de temps ce soir
37:07pour nous livrer votre réaction, vos émotions après ce livre.

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