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  • il y a 2 mois

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00:00Sa femme arrive avec littéralement des pintes de lait de chèvre chaud qu'il fallait qu'on boive et tout.
00:05Et donc là on s'est dit bon ben voilà on en a au moins pour 20 minutes, une demi-heure, on va pas se faire un cul sec de lait de chèvre chaud.
00:10Bonjour je m'appelle Fleur Bourron, j'ai 28 ans, je suis journaliste et je reviens de 5 mois en Syrie.
00:15Pour la bourse Géo j'ai fait un reportage sur la rose de Damas qui est une variété emblématique de la Syrie et qui a subi les affres de la guerre.
00:22Donc l'idée c'était d'aller à la recherche de cette rose de Damas.
00:26Et elle est particulière parce que déjà elle a une odeur très forte, elle a une durée de floraison qui est que de deux semaines.
00:32Et ils font beaucoup de produits qui sont très emblématiques aussi, ils font de la confiture, des infusions, de l'huile, etc.
00:39Et donc ça fait vraiment partie de la culture syrienne, tous les Syriens connaissent la rose de Damas et ses produits.
00:44C'est une rose qui poussait par exemple souvent aux abords des vergers, de zones qui en fait ont été complètement bombardées et qui aujourd'hui n'existent plus.
00:51C'est un peu une culture qui a flétri pendant la guerre, donc il y avait un peu un risque qu'elle disparaisse.
00:57Et en même temps c'est aussi une culture qui a été mise sur le devant de la scène parce que Asmaïl Assad, la femme de Bachar el-Assad, le dictateur,
01:05s'en est emparée pour en faire un peu un symbole national.
01:10Et donc en fait elle a investi aussi dans cette culture pour la développer.
01:14Et donc c'est devenu un sujet politique, quelque chose en apparence aussi simple et peut-être futile que les fleurs, sont devenus un sujet politique national.
01:23Je pensais que c'était un sujet qui allait être plus facile que ce qu'on a découvert sur le terrain.
01:27Parce qu'en fait on a découvert que chacun avait un peu sa version, déjà il y avait un peu une querelle des origines.
01:33Et ensuite en fait il y a des gens qui voulaient pas en parler ou pas parler de certains aspects parce que comme elle a été soutenue par Asmaïl Assad,
01:39malgré le fait que la dictature est tombée, ils avaient peut-être encore peur d'en parler de façon très libre.
01:45C'est la première fois que je mettais les pieds en Syrie et parmi je pense toutes les choses que j'ai découvertes parce que tout était nouveau pour moi,
01:51il y a quelque chose qui m'a marquée dans mon reportage sur les roses de Damas, c'est l'hospitalité syrienne qu'il faut vraiment prendre en compte.
01:57Et donc à chaque fois qu'on met le pied chez quelqu'un, on est invité à s'asseoir, il y a du thé, du café qui est offert.
02:01Et donc je me souviens d'une fois où on est allé voir un agriculteur qui avait une espèce de banque de semences pour essayer de replanter.
02:07Et on voulait juste vérifier si parmi toutes ces semences, il avait des plants de roses de Damas.
02:11Et au bout de la première question, on se rend compte qu'il n'a pas de roses de Damas, donc nous on ne veut pas trop perdre de temps,
02:15ça aurait été super de pouvoir discuter avec lui, mais on n'avait pas le temps.
02:17On voulait repartir, mais en fait c'était trop tard.
02:20Il était en mode asseyez-vous, sa femme arrive avec littéralement des pintes de lait de chèvre chaud qu'il fallait qu'on boive et tout.
02:27Et donc là on s'est dit, bon ben voilà, on en a au moins pour 20 minutes, une demi-heure, on ne va pas se faire un cul sec de lait de chèvre chaud.
02:32Et ce n'était pas très poli de repartir dans la foulée quand on a ce genre d'hospitalité.
02:36Et donc ça, c'est des bonnes leçons qu'on apprend en Syrie quand on fait du terrain en Syrie.
02:41C'est vraiment d'inclure ce temps de l'hospitalité qui est incompressible dans une journée de reportage.
02:46Merci d'avoir regardé cette vidéo !
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