Brigitte Bardot : «Ce n'est pas commun de voir quelqu'un une personnalité du cinéma s'effacer au profit de sa cause» rappelle Michel Fayad

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00:00Et on continue d'évoquer la mémoire et le parcours de Brigitte Bardot

00:03avec une Bardot incarnation de la France à l'international.

00:07On va en parler ensemble jusqu'à être choisie pour être notre Marianne.

00:11On en parle donc tout de suite, mais juste avant,

00:13je voulais qu'on écoute ce sujet signé Julien Picheney à partir des archives d'Europe 1.

00:19Brigitte Bardot se revendiquait conservatrice en politique et patriote,

00:22terriblement patriote.

00:24Chez les Bardot, écrivait-elle dans sa biographie,

00:27on est fiers d'être français.

00:29Ce n'est pas pour rien qu'au milieu des années 60,

00:31alors qu'elle est au top de sa popularité,

00:33le buste de bébé se retrouve dans toutes les mairies de France

00:37grâce à l'œuvre du sculpteur Asseland.

00:39Ça s'est fait tout à fait par hasard parce que je ne le savais même pas.

00:42Et je l'ai appris en voyant le buste fait par Asseland.

00:46Et ça devait être en 66 ou en 67.

00:48Et quelle impression ça vous a fait d'être choisie pour incarner la République ?

00:52Alors là, ça m'a beaucoup, beaucoup touchée.

00:54J'ai été très fière. Je trouvais ça formidable.

00:56Bardot devient Marianne, symbole de la France en France,

01:00mais aussi dans le monde entier.

01:01Aussi connu que le président de la République, le général de Gaulle,

01:04qu'elle admire justement profondément

01:06et qu'elle rencontre d'ailleurs en décembre 1967 à l'Élysée,

01:10aux côtés d'autres artistes.

01:12Je suis ravi, madame.

01:13C'est le cas de le dire.

01:14Lance alors le général de Gaulle.

01:15On se demande qui, ce jour-là, est le plus impressionné des deux.

01:19Il m'a dit des choses très charmantes.

01:21Il voit vos films.

01:22Il m'a dit qu'il les avait vus.

01:23Oui ?

01:23Il vous a parlé d'un film en particulier ?

01:25Oui, de Viva Maria.

01:26Après de Gaulle, Brigitte Bardot rencontrera au moins une fois

01:29tous les présidents de la République.

01:30Mais c'est le général qui gardera sa préférence.

01:33Elle qui considérait que la droite était le seul

01:35et unique remède urgentissime à l'agonie de la France.

01:39Voilà donc ce sujet de Julien Picheney.

01:41Je voulais revenir sur l'époque qu'incarne Bardot

01:44dans l'inconscient collectif, mais aussi à l'international.

01:47L'époque des années 50-60, celle d'une France insolente,

01:51une France indépendante, sûre d'elle, captivante.

01:54Michel Fayad, vous êtes née au Liban dans les années 80.

01:57Que représentez Brigitte Bardot au Liban pour vous ?

02:01Au Liban, les gens la connaissaient tous

02:03comme étant une femme qui représente la France

02:06et qui représente les Françaises.

02:08Tout le monde voulait l'imiter, en fait.

02:09Toutes les femmes voulaient s'habiller comme elles

02:12et voulaient un peu suivre ce brin de liberté qu'elles avaient.

02:18Que ce soit d'ailleurs chez les chrétiennes

02:19ou chez les musulmanes ou chez les juives,

02:21parce qu'à l'époque il y avait les trois religions

02:23bien présentes dans le pays.

02:25Et donc c'était assez unanime.

02:28Et en fait les gens, même au Liban aujourd'hui,

02:30lui rendent hommage pour son humilité.

02:33Parce qu'en fait c'est pas commun qu'on voit une personnalité,

02:37si vous voulez, du cinéma.

02:39Finir, enfin quitter à un moment donné sa carrière de cinéma

02:43pour être vraiment, vivre humblement.

02:46Vous parliez avant de ses cheveux,

02:47mais aussi le fait qu'elle se soit retirée,

02:49qu'elle se soit même effacée au profit de sa cause.

02:52C'est vraiment quelque chose de pas commun du tout.

02:55Et donc c'est vu avec beaucoup de respect,

02:58parce que cette humilité est très appréciée comme valeur.

03:01Et d'ailleurs j'ai lu un tweet d'un évêque,

03:06je crois ce matin, un évêque français,

03:08qui lui rendait hommage justement pour cette humilité.

03:11Et je trouvais que c'était vraiment le point essentiel,

03:13à mon sens, qu'on peut retenir d'elle.

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