Olivier Zajec, directeur de l’Institut d’études de stratégie et de défense, est l’invité du dernier épisode des "Grands entretiens d’Anne Rosencher". Pour lui, les Européens ont "sous-estimé la Russie" qui considère la guerre contre l’Ukraine comme "existentielle".
00:00On n'a pas vraiment mesuré l'attention de volonté russe parce qu'on n'a pas voulu reconnaître que cette guerre est pour la Russie.
00:05Alors, on peut ne pas être d'accord, mais c'est une guerre existentielle.
00:08Ils considèrent qu'ils sont à proximité de leur baril centre stratégique,
00:11que la perte totale de leur influence sur l'Ukraine signifierait leur retrait, leur sortie du groupe des polarités de premier niveau dans le système international.
00:19Donc, ils ne seraient plus du tout dans un dialogue éventuel avec la Chine, les États-Unis, etc.
00:24Et ça, ils ne l'acceptent pas.
00:26On ne l'accepte pas parce qu'ils ont été clochardisés pendant dix ans à la suite de la chute de l'URSS.
00:32Ils ont vécu, finalement, pour eux, une période noire dont ils se souviendront toujours.
00:38Et donc, les Russes, dans cette épreuve en Ukraine, ont considéré que c'était une guerre.
00:43Elle avait une nature existentielle.
00:45Les Ukrainiens aussi considèrent cette guerre une nature existentielle.
00:47Ce qui leur a permis de tenir aussi longtemps.
00:49Exactement.
00:50Et pour les États-Unis, pour les Européens, cette guerre, en tout cas, ils n'ont pas montré autre chose pour l'instant.
00:55C'est une guerre de choix.
00:56Donc, oui, on a sous-estimé la Russie parce qu'on sous-estime les motifs qui l'ont amené à agresser son voisin et à lui prendre des territoires.
Écris le tout premier commentaire