00:037h47, deux jours après l'incendie du collège Champollion dans le quartier des Grésilles à Dijon.
00:08Évidemment, l'émotion reste vive.
00:09Un incendie criminel, affirme le procureur de la République de Dijon.
00:13Un commando de quatre personnes, cagoulées, qui ont allumé quatre feux.
00:16Résultat, des salles de classe carbonisées et beaucoup de matériel détruit.
00:20Pour en parler ce matin, votre invité, Anne-Laure Labalette, c'est le préfet de Côte d'Or.
00:23Bonjour Paul Mourier.
00:24Bonjour.
00:25Merci d'être avec nous.
00:26La piste d'un acte de représailles en lien avec le narcotrafic est, selon vous, l'hypothèse la plus probable.
00:32Pourquoi ?
00:33Parce que, depuis le début de l'année, nous avons intensifié d'une manière très claire
00:39toutes les actions de la police nationale et la gendarmerie nationale sur le réseau du département
00:44vis-à-vis du narcotrafic.
00:46Et donc, nous avons procédé à un nombre très important d'interpellations,
00:50de saisines de produits stupéfiants.
00:53Et on avait jusqu'à présent, je dirais jusqu'à la fin de la semaine dernière,
00:59quasiment, sur le quartier des Grésilles, à Dijon, nous avions quasiment arrêté les points de deal,
01:06nous les avions supprimés.
01:08Donc, on a fait effectivement mal.
01:10La présence policière dérange ?
01:12Bien sûr, elle dérange fortement.
01:14Et si nous menons cette action, c'est pour différentes raisons.
01:17La première, c'est une question, je dirais, la lutte contre le trafic de stupéfiants.
01:20Il y a une question de santé publique, il faut le rappeler, je dirais, à la fois pour tous ceux qui en consomment,
01:25et je pense particulièrement aux jeunes, parce que ça fait des liaisons absolument irréversibles,
01:30et puis également pour ceux qui habitent le quartier.
01:32Je dirais des Grésilles, leur tranquillité, ils ont besoin de tranquillité.
01:35Donc, toutes ces raisons nous amènent à mener des actions absolument quotidiennes,
01:40et il y a tout lieu de penser que c'est effectivement des représailles,
01:43comme ça s'était déjà passé, je dirais, dans le quartier, il y a quelques mois de cela.
01:46Est-ce qu'à ce stade, il y a eu des interpellations ?
01:48Alors, d'abord, c'est au procureur de la République, je dirais, de l'annoncer, de le dire.
01:56Je suis en relation, bien évidemment, avec lui.
01:58Je crois, pour moi dire, à date et à cette heure, non, il n'y a pas encore eu d'interpellations.
02:03Les enquêtes, bien sûr, judiciaires, sous le contrôle du procureur de la République, sont en cours.
02:08Vous savez si les caméras de vidéosurveillance qui étaient dans le collège vont pouvoir être exploitées ?
02:12Alors, nous avons des images, effectivement.
02:15Ce que nous savons, c'est qu'il y a tout lieu de penser que c'est clairement, je dirais, un incendie criminel,
02:20puisqu'il y a eu des personnes vues sur place, à peu près 4 personnes.
02:24Il y a effectivement des produits inflammables qui ont été trouvés sur les lieux.
02:30Il y a également des dégradations.
02:31Donc, c'est effectivement un véritable commando qui est arrivé, effectivement, dans ce collège, le collège Champollion,
02:37et qui a mis le feu, voilà, avec l'intention, effectivement, que ce soit un feu de grande ampleur.
02:42Quels renforts ont été mis en place depuis l'incendie de samedi, dans le quartier, autour du collège, dans le collège ?
02:48Alors, il y a déjà les moyens, je dirais, quotidiens de la police nationale, qui sont des moyens tout à fait importants.
02:55Et puis, il y a le renfort d'une compagnie républicaine de sécurité, la CR8, qui est sur place,
03:01qui était là également hier soir, et qui va rester probablement cette compagnie ou d'autres forces de sécurité viendront en remplacement.
03:11Ça a été dit, le ministre de l'Intérieur arrive ce matin avec le ministre de l'Éducation nationale.
03:16Tout cela va être discuté, bien évidemment, avec les ministres.
03:19Vous attendez quoi, justement, de cette visite des deux ministres qui sont à Dijon ce matin ?
03:23Écoutez, je ne peux pas parler à la place des ministres que j'attends, et je sais l'intention des ministres.
03:28Je dirais, c'est déjà apporter, je dirais, un soutien.
03:31Un soutien aux élèves, à la communauté éducative, aux professeurs, à la principale et à la principale adjointe.
03:40Moi, je les ai déjà rencontrés.
03:41On l'entendait à cette heure et demie, ils sont encore très très émus par ce qui s'est passé.
03:45C'est très important.
03:46On vient de toucher à un symbole de la République.
03:48Comme il y a quelques mois, c'était la médiathèque, c'est-à-dire la culture.
03:51Juste, précédemment, c'était également un centre de formation.
03:55En moins de deux ans, trois actes sur des bâtiments publics ?
03:57Oui, absolument.
03:58Au cours de l'année 2025, trois actes, trois incendies, à chaque fois sur des symboles de la République.
04:03C'est-à-dire, on touche à la culture, on touche, je dirais, à l'éducation nationale.
04:06Donc, des lieux, je dirais, de transmission du savoir.
04:08Des lieux qui accueillent les jeunes, je dirais, pour demain, en faire véritablement des citoyens éclairés.
04:14Donc, on voit bien que l'intention est très claire.
04:16C'est pour ça que j'établis un lien entre l'action que l'on fait, déterminée, contre le narcotrafic, par rapport à ce qui se passe.
04:23Ces jeunes, 490 élèves au Collège Champollion, ils vont devenir quoi ?
04:28Évidemment, aujourd'hui et demain, ils n'auront pas cours.
04:31Il y a des cellules psychologiques qui sont mises en place, et la suite, et ensuite.
04:34Alors, effectivement, vous l'avez dit, il y a deux temps.
04:36Il y a cette semaine, juste avant les vacances scolaires, où là, les jeunes, les collégiens vont rester chez eux.
04:43Ceux qui veulent venir, on va assurer leur accueil, et puis on va faire du soutien psychologique.
04:48Il y a besoin de soutenir l'ensemble de la communauté éducative.
04:52Également, il y a les parents, je dirais, qu'il faut également accompagner dans ce moment, effectivement, particulièrement difficile.
04:59Les cours reprendront en visio à partir de jeudi.
05:02Et puis, nous travaillons avec l'éducation nationale, avec madame la rectrice, avec l'ensemble, effectivement, de ses collaborateurs,
05:09à une solution transitoire, c'est-à-dire à partir du début janvier jusqu'en juin.
05:14On va voir si on peut accueillir dans le collège, je dirais...
05:17Dans d'autres collèges, oui, voilà, les répartir en quelque sorte.
05:19Dans le collège Champollion, je dirais, un bâtiment, il y a bien sûr des diagnostics, et notamment techniques, à réaliser.
05:26Et puis, il faut également qu'on apprécie, s'il est opportun de faire revenir ces jeunes, je dirais, dans le collège Champollion.
05:31Sinon, il y a bien évidemment des collèges, je dirais, à proximité, comme un lycée susceptible, effectivement, d'accueillir convenablement ces jeunes.
05:40Moi, ce que je veux dire également, j'assiste à une vraie solidarité.
05:43C'est-à-dire que la République, elle fait bloc.
05:46Je dirais, elle fait bloc, les élus font bloc, le président du conseil départemental, le président du conseil régional...
05:52Tout le monde était présent et tout le monde fait bloc, effectivement, dans ce moment où on a besoin de solidarité.
05:58Eh bien, merci beaucoup, Paul Mourier, préfet de Côte d'Or, d'être venu ce matin pour faire le point deux jours après l'incendie du collège Champollion de Dijon.
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