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Amélie de Montchalin, ministre chargée des Comptes publics était l’invitée de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

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Transcription
00:00La grande interview sur CNews et Europe 1. Ce matin, mon invité, la ministre en charge des comptes publics, bonjour et bienvenue Amélie de Montchalin.
00:06Bonjour.
00:07Merci de votre présence. Nous allons évoquer dans quelques instants la semaine à haut risque pour le gouvernement avec la colère paysanne, le Mercosur bien sûr, et le budget encore et toujours.
00:16Mais tout d'abord, au lendemain de ce terrible attentat visant la communauté juive en pleine fête de Hanoukka sur la plage de Bondi à Sidin, Australie, évidemment les réactions internationales pleuvent, elles sont très vives.
00:27Parmi les 15 victimes se trouve un Français. Madame la ministre, est-ce qu'il y a un endroit au monde où les Juifs aujourd'hui sont en sécurité ?
00:35Permettez-moi d'abord d'avoir une très grande pensée et d'exprimer mes condoléances pour la famille de notre compatriote qui se trouvait très très loin d'ici et qui malheureusement, comme vous le dites, a été touchée par de nouveau l'antisémitisme,
00:47qui montre que c'est un fléau, qui montre qu'il y a un amalgame qui est fait et qui est honteux entre des personnes qui croient, qui ont une religion, et la politique d'un État.
00:57Et qu'il nous faut, comme on le fait en France, je crois, faire union mondiale pour protéger celles et ceux qui ont une religion, quelle qu'elle soit, et qu'ils puissent vivre en sécurité.
01:06Parce qu'on leur doit ça, puisque ce sont, comme nous, des hommes et des femmes qui vivent librement, qui vivent en famille, qui vivent des moments de fêtes culturels, habituels, cultuels.
01:18Et il me semble que c'est absolument essentiel d'avoir cette force d'engagement pour protéger ceux et celles qui ont une religion qui est la leur.
01:25Le Premier ministre israélien estime que le gouvernement australien a une part de responsabilité, le gouvernement qui a reconnu l'État de Palestine, tout comme la France, d'ailleurs.
01:34Peut-on, Amélie de Montchalin, se prévaloir d'une lutte sans merci contre l'antisémitisme quand on a reconnu l'État de Palestine sans d'importantes conditions préalables ?
01:43Je ne parlerai pas de ce qui se passe en dehors de nos frontières, parce que ce n'est pas mon rôle.
01:46Mais je peux vous dire qu'en France, on peut tout à la fois considérer qu'une solution à deux États est essentielle pour garantir durablement la paix, et c'est le choix du Président de la République,
01:52et tout à la fois s'engager résolument et n'avoir aucune limite dans la protection de nos concitoyens, qu'ils soient juifs, qu'ils soient musulmans, qu'ils soient chrétiens, bref, qu'ils soient français.
02:02Et je pense qu'il ne faut pas, là aussi, attiser ce qui ne doit pas l'être.
02:06Il y a une partie qui est diplomatique, il y a une partie qui est sécuritaire, et l'un et l'autre peuvent tout à fait être ensemble, tenus, et c'est bien la position française.
02:14Il y a une partie qui est humaine, on retiendra aussi et surtout le geste théorique d'Ahmed, vendeur de fruits, qui a réussi à désarmer l'un des terroristes,
02:21et à le mettre en joue un juste parmi les justes qui a été salué.
02:26Alors, je le disais en préambule à Mélie de Montchalin, semaine à haut risque avec une colère paysanne qui ne retombe pas,
02:31le plan d'abattage qui ne passe pas, plan consistant, rappelons-le, à abattre le troupeau quand une vache est atteinte,
02:37de la fameuse dermatose nodulaire.
02:38Il y a beaucoup de points de blocage ce matin, la 64, la 63 qui sont entravés.
02:43Est-ce que vous avez sous-estimé cette colère ?
02:46Ou est-ce que ce matin, Mélie de Montchalin, depuis des années, vous dites qu'il y a en réalité un grand plan social de la paysannerie qui ne dit pas son nom ?
02:53Vous savez, je suis d'une famille agricole, nous produisons dans notre famille du lait, nous avons des vaches,
02:59et donc pour moi, c'est vraiment avec beaucoup d'empathie et de compassion que je mesure l'anxiété,
03:06l'anxiété existentielle des éleveurs qui savent que quand les maladies contagieuses arrivent,
03:13on se souvient des grandes épidémies fièvres afteuses aussi qui ont pu toucher le pays,
03:17c'est vraiment quelque chose qui crée beaucoup de peur,
03:19et on comprend du coup l'angoisse, la tristesse et la colère de ceux qui y sont confrontés.
03:25Je rappelle que il y a...
03:25C'est le mot existentiel, c'est-à-dire que vous comprenez bien qu'ils craignent de disparaître.
03:29C'est pour ça que j'ai employé l'expression de grand plan social.
03:31C'est pour ça que l'État est très engagé, qu'il y a eu effectivement 76 exploitations
03:37où des vaches ont dû être abattues, c'est 3 000 bêtes qui ont été abattues
03:41depuis le début de cette épidémie.
03:43Cette épidémie a été maîtrisée et arrêtée en Savoie, dans le Doubs, dans le Jura,
03:48et donc cette procédure d'abattage a été décidée collectivement,
03:52avec les autorités sanitaires, avec les filières professionnelles,
03:55et elle est aussi appliquée...
03:57Pas forcément avec les premiers concernés, vous le savez bien,
03:59et certains syndicats qui désorent cette épidémie.
04:02Elle est aussi appliquée en Italie et en Espagne.
04:04La clé, c'est quoi ?
04:05C'est qu'il y a 125 000 éleveurs dans le pays,
04:08il y a plus de presque 2 millions de vaches dans notre pays,
04:11et qu'il faut qu'on assure notre souveraineté, la protection de l'ensemble.
04:14Qu'il faille être peut-être plus dans l'explication, dans l'accompagnement,
04:18mais surtout, moi je veux le dire, en tant que ministre des Comptes publics,
04:20dans le budget, et dans toutes les décisions que nous avons prises
04:22avec Annie Gennevar et le Premier ministre,
04:24nous accompagnons financièrement, pratiquement,
04:27et dans les fermes qui ont pu être désinfectées,
04:29et où il y a eu des abattages il y a quelques mois,
04:31les vaches sont de retour.
04:33Notre but, ce n'est pas un plan social.
04:35Notre but, c'est notre souveraineté alimentaire,
04:36c'est le soutien aux paysans, aux agriculteurs, aux éleveurs,
04:39et surtout quand des difficultés,
04:41et comme je le dis à nouveau, existentielles,
04:43d'une très grande violence et très grande douleur
04:45pour les éleveurs,
04:47et bien que l'État soit présent.
04:49Présent pour que très vite l'activité reprenne,
04:51et je le rappelle, nous sommes,
04:53avec que ce soit pour les primes de compensation
04:55ou le retour des bêtes dans les fermes,
04:58très engagés.
04:59Ensuite, on voit bien que tout ça,
05:02en fait, fait un peu système.
05:04L'enjeu du Mercosur,
05:05vous savez que ça fait 25 ans que la France se bat.
05:09Oui, mais c'est toujours au dernier moment
05:10que vous dites qu'il n'est pas acceptable en État.
05:12Est-ce que la Commission européenne est en train d'accélérer ?
05:15Rappelons simplement les enjeux,
05:17Madame la Ministre, à ceux qui nous regardent, nous écoutent.
05:19Donc, ça peut être signé là, ce week-end, au Brésil.
05:22En l'État, vous dites que ce n'est pas acceptable,
05:24mais est-ce que vous n'êtes pas en train d'enteriner,
05:26finalement, cet accord ?
05:27Ce serait une défaite en rascant.
05:28D'abord, on n'est pas seuls.
05:30Parce que si la France avait été isolée
05:31depuis 2 ans, 5 ans, 10 ans,
05:33ça fait longtemps que l'accord aurait été...
05:34C'est ça qui devrait nous consoler, ce matin ?
05:35Non, c'est que ce que nous disons,
05:38ce n'est pas juste les Français
05:40qui ont mal compris les choses
05:41vis-à-vis de la Commission européenne.
05:43Ce que nous disons,
05:43c'est que nous ne pouvons pas
05:44avoir des règles de libre-échange
05:46qui nous exposent à de la concurrence déloyale.
05:49Vous savez que je me suis battu
05:49sur les petits colis chinois.
05:51Eh bien, la même règle doit s'appliquer
05:53sur les biens agricoles dans le monde entier.
05:55Ça veut dire...
05:55C'est précision.
05:56C'est-à-dire qu'au moment où on est en train
05:57d'abattre certaines de nos vaches,
05:59on pourrait recevoir de la viande,
06:01de l'urigué, du Brésil ou de l'Argentine
06:03avec les antibiotiques et les hormones
06:05et ça passe...
06:06Alors, ce n'est pas la même maladie,
06:08mais la France est très engagée
06:09depuis des années
06:10et c'est d'ailleurs pour ça
06:11que le Mercosur n'est toujours pas signé
06:12parce qu'on demande une clause de sauvegarde.
06:14Si on est envahi,
06:15on doit pouvoir bloquer.
06:17Deuxièmement, on veut des mesures miroirs.
06:18C'est-à-dire que les règles
06:19qu'on impose à nos agriculteurs
06:20doivent être imposées.
06:21Vous êtes une politique trop avertie
06:23pour ne pas savoir que...
06:24D'abord, ces clauses,
06:25elles ne peuvent être...
06:26Et donc, il faut des contrôles.
06:27...mises en place que par la Commission
06:28et elles ne sont mises en place que dans...
06:30J'ai vu les conditions
06:30extrêmement particulières et compliquées.
06:31C'est pour ça que,
06:33un, la Commission a enfin bougé.
06:35Enfin bougé.
06:36Puisque sur la clause de sauvegarde,
06:37elle a été enfin mis au vote
06:38au Parlement européen.
06:39Ça fait dix ans qu'on le demandait.
06:41Mais la France a dit quelque chose
06:41de très simple.
06:42Et je vais conclure là.
06:43Dans les conditions actuelles,
06:45puisque nous avions trois demandes,
06:46que la première est partiellement actée,
06:48les deux autres,
06:49on a eu des annonces.
06:50Vous t'avez vu par des communiqués hier
06:52du gouvernement
06:53et par la voix du président de la République,
06:55la France demande un report du vote.
06:57Nous ne sommes pas en condition de voter.
06:58Et si ce week-end s'est signé ?
06:59Et je dois vous dire
07:00que nous ne sommes pas seuls.
07:01D'autres pays ont fait la demande avec nous
07:02et c'est bien pour ça.
07:03Il peut y avoir une minorité là,
07:04mais il va y avoir de blocages,
07:05mais il va y avoir une majorité pour signer.
07:07Donc nous faisons la politique en Europe.
07:09Vous savez, nous décidons ensemble
07:10et la voix de la France porte.
07:12Nous sommes la première puissance agricole
07:13en Europe.
07:14Et vous imaginez bien
07:15que ce qui se joue,
07:16c'est aussi notre capacité
07:17à expliquer que l'Europe
07:18sert les Européens.
07:20Et donc nous nous battons
07:21non seulement pour les Français,
07:22mais aussi pour tous les agriculteurs européens.
07:23Est-ce que l'Europe sert surtout les Français,
07:25mis à part les Européens ?
07:26Parce que cette semaine,
07:26il y a aussi un sommet européen sur l'Ukraine,
07:28le pays qui pourrait faire son entrée
07:30dès le 1er janvier 2021 dans l'UE,
07:32avec là encore,
07:33Amélie de Montchalin,
07:33toutes les conséquences qu'il peut y avoir
07:35sur la filière agricole.
07:37Nonobstant, évidemment,
07:38les difficultés que connaît ce pays.
07:40Là encore, vous assumez
07:41ce qui peut se passer
07:42sur notre filière paysanne ?
07:43Il y a plusieurs choses.
07:44Personne n'a jamais envisagé
07:45que l'Ukraine rejoigne l'Union Européenne
07:47et ait droit à l'ensemble
07:48des politiques publiques
07:49au 1er janvier 2027.
07:51Les processus d'adhésion
07:52prennent beaucoup de temps
07:52puisqu'il y a un processus de convergence.
07:54On ne fait pas entrer
07:55dans l'Union Européenne
07:56des pays qui sont très différents
07:58juridiquement, administrativement,
08:00économiquement.
08:01Et c'est d'ailleurs pour ça
08:02que vous vous souvenez
08:02que pour les pays plus à l'est
08:04de l'Europe,
08:05ça a mis plus de 10 ans
08:05qu'il y ait cette convergence.
08:07Pourquoi l'Ukraine,
08:08on s'en occupe aujourd'hui ?
08:09Parce qu'on voit que c'est un pays
08:10qui, à moins de 1 000 kilomètres
08:12de nos propres frontières,
08:14est attaqué, est en danger.
08:16Et je peux vous dire aujourd'hui...
08:17Mais pas que ceci.
08:18Je veux dire,
08:19est-ce qu'on assume
08:19les conséquences
08:20dans quelques années
08:21sur notre filière paysanne ?
08:22Je vous le dis avec la même force.
08:24Tous ceux qui font, au fond,
08:25brandissent le sujet agricole
08:27pour, au fond,
08:28se faire un peu cheval de Troie...
08:29Oh, c'est les agriculteurs
08:30qui n'en parlent pas ?
08:31Non, non, non.
08:33Géopolitique,
08:34que les agriculteurs soient inquiets.
08:35C'est évidemment une réalité.
08:37On ne peut pas s'en faire le relais ?
08:38C'est pourquoi nous n'avons pas prévu
08:39d'appliquer la PAC d'aujourd'hui,
08:40la politique agricole commune
08:41d'aujourd'hui,
08:42évidemment, à l'Ukraine.
08:44D'abord, nous n'avons pas les moyens
08:45et ça ne serait pas équitable,
08:47ça ne serait pas juste
08:47et ce n'est pas notre projet.
08:49En revanche,
08:50je ne veux pas que,
08:51parce qu'il y a des craintes
08:52tout à fait légitimes
08:53et qu'on doit accompagner
08:53dans le monde agricole,
08:55on fasse, vous voyez,
08:56un grand tout
08:56et qu'on considère
08:57que l'Ukraine doit rester seule
08:58face à la Russie.
09:00Différencions les sujets,
09:01ayons la méthode
09:01et ne brandissons pas des peurs
09:04qui n'ont pas le lieu d'être.
09:05La méthode,
09:06c'est celle qui est aussi utilisée
09:07sur le budget
09:08parce que le gouvernement
09:09a fort à faire sur ce sujet.
09:10Le Sénat a donc voté ce lundi,
09:12Amélie de Montchalin,
09:13sur une version profondément remaniée
09:15du projet de budget général
09:16après le rejet quasi unanime
09:18du texte par l'Assemblée
09:19c'était en novembre.
09:21Alors, on ne voit pas comment
09:22vous allez pouvoir éviter
09:23la fameuse loi spéciale
09:24d'ici la fin de l'année ?
09:25Peut-être pour expliquer,
09:27moi, vous voyez,
09:28ce que je fais depuis maintenant
09:29plusieurs mois,
09:30plusieurs semaines,
09:31je crois que les Français
09:31le voient avec le Premier ministre,
09:33c'est de travailler ici
09:35et maintenant
09:35pour qu'en 2026,
09:37les Français aient une vie
09:38organisée
09:39avec des règles claires,
09:40avec un budget
09:40et un pays qui fonctionne
09:42et qui fonctionne pleinement.
09:43Mon objectif,
09:44je crois que tout le monde le voit...
09:45Ce n'est plus budget,
09:46là, c'est la panacée,
09:46c'est une baguette magique.
09:47Non, non, non,
09:48c'est de considérer
09:49que les choses fonctionnent.
09:50Il y aura des élections présidentielles
09:51en 2027.
09:52Il y a beaucoup de demandes
09:53de changements,
09:54de réformes,
09:55il y a des choses
09:55qui doivent se préparer.
09:56C'est très bien,
09:57c'est très sain pour la démocratie.
09:58Mais la présidentielle,
09:59elle ne se joue pas
09:59dans l'hémicycle
10:00ni du Sénat
10:01ni d'Assemblée en 2025.
10:02Là, vous êtes en train
10:03d'envoyer un message politique
10:03à qui ?
10:04Non, j'envoie un message politique
10:05à tous ceux qui,
10:06notamment aux extrêmes,
10:07considèrent que leur obsession,
10:08c'est les élections,
10:09qu'il faut une dissolution,
10:10il faut une démission du président,
10:12il faut au fond bloquer le pays
10:13pour que ça aille mieux.
10:13Le bloc central,
10:14il pense un peu
10:15à la démission
10:16comme Édouard Philippe.
10:17Et moi,
10:18ce n'est pas la ligne
10:18que je porte
10:19parce que je pense
10:19que les institutions
10:20doivent être respectées
10:21et les Français surtout,
10:22on doit s'occuper
10:23des urgences d'aujourd'hui.
10:24Le budget,
10:24une urgence.
10:25Le budget,
10:25c'est une urgence.
10:26Moi, je pense que les Français
10:27en ont marre.
10:28Ils en ont marre de voir
10:29que la classe politique
10:29attend toujours
10:30qu'on soit quasiment
10:31dans le mur
10:31pour se mettre d'accord.
10:32Et je remarque
10:33que sur la sécurité sociale,
10:35il y a eu un compromis
10:35dans les temps
10:36qui fait que demain,
10:38ce budget est remis au vote
10:39pour que nous ayons
10:40au 1er janvier
10:45des retraités
10:45qui soient dans un cadre connu
10:47et puis qu'on puisse soutenir
10:48les urgences notamment.
10:49Le Sénat,
10:49comme vous dites,
10:50effectivement,
10:50la copie est telle qu'elle,
10:52il voit dans ce texte
10:53un hold-up fiscal.
10:53Il n'a même pas voulu l'examiner.
10:55Chacun ensuite a ses positions.
10:57Mais qu'est-ce que l'attendent
10:58de nous les Français ?
10:59Pas des propos d'estrade.
11:00Ils attendent de nous
11:01que nous mettions d'accord
11:02et que nous donnions
11:03un budget au pays.
11:03Mais sur quoi ?
11:04Réduction des dépenses ?
11:05Je pense qu'un compromis
11:07est tout à fait possible
11:07à partir du moment
11:08où on se dit que,
11:09vous savez,
11:10à la fin,
11:10il faudra un budget
11:11pour la France.
11:11Vous me parlez
11:12de la loi spéciale.
11:13La loi spéciale,
11:13c'est le service minimum
11:14le temps qu'il y a un budget.
11:16Et donc,
11:16si certains pensent
11:17que, vous voyez,
11:18on sera plus prêt
11:19le 20 janvier
11:20que le 20 décembre,
11:21moi, je pense
11:22qu'on peut peut-être se dire
11:23qu'on fait le compromis maintenant.
11:25Et le compromis,
11:25c'est quoi maintenant ?
11:26C'est des sénateurs
11:27et des députés
11:28qui se réunissent
11:29en fin de semaine
11:30en commission mixte paritaire.
11:32Et au fond,
11:33la question,
11:33ce n'est pas que chacun
11:34a raison pour lui-même,
11:35mais c'est qu'il donne
11:36un budget au pays.
11:40Ce n'est pas seulement
11:40que j'y croise,
11:41c'est que j'y travaille.
11:42J'y suis engagée.
11:43C'est mon devoir
11:44vis-à-vis des Français
11:45que nous puissions donner
11:47ici et maintenant
11:48aux Français.
11:49Et on a parlé
11:49de toutes les crises.
11:50On a parlé d'agriculture.
11:51On peut parler d'économie.
11:53Vous avez des entreprises
11:54industrielles
11:55qui ferment aujourd'hui.
11:56Vous avez effectivement
11:57des dépenses
11:58qu'il nous faut remettre
11:59au fond à la normale
12:00après des années de crise,
12:01du Covid
12:02ou de l'inflation en Ukraine
12:03qui ne sont plus là.
12:04Vous avez effectivement
12:05un grand plan d'économie
12:06que nous proposons pour l'État
12:07qui, après 2025,
12:08c'était le plus grand plan d'économie
12:09depuis 25 ans
12:11que nous continuons
12:12à maîtriser nos dépenses,
12:13à réduire notre train de vie,
12:14à remettre les politiques publiques
12:15là où les Français...
12:16La tendance n'était pas
12:17vraiment celle-là, mais...
12:17Je peux vous dire quelque chose.
12:19Depuis deux ans,
12:20la dépense de l'État
12:21a baissé
12:22en valeur tout compris.
12:24Elle a un peu augmenté
12:25pour les collectivités
12:25et elle a augmenté
12:26pour les dépenses sociales,
12:27notamment parce que
12:28les retraites continuent
12:28à augmenter.
12:29Mais pour l'État,
12:30et je le dis vraiment
12:30avec force,
12:31nous avons réduit
12:32nos dépenses
12:33comme nous ne l'avons jamais fait
12:34depuis 25 ans.
12:35Et ça veut dire quoi ?
12:36Ça veut dire qu'aujourd'hui,
12:38soit on tombe dans le cynisme,
12:40le buzz,
12:42les petites phrases,
12:43notamment des extrêmes.
12:44Quand je vois la France insoumise,
12:46vous voyez,
12:47aller se gargariser,
12:48dire nous on a voté
12:49le coger de naissance.
12:50Et dans le même temps,
12:51c'est un texte,
12:52une proposition
12:53qui est dans le cadre
12:54du budget de la sécurité sociale.
12:56Vouloir voter contre ce texte
12:57s'appelle le cynisme.
12:58Quand je vois
12:59le Rassemblement National
12:59qui dit voilà,
13:00nous on a voté
13:01pour la suspension des retraites
13:02et qui dit aussi,
13:03nous on va continuer
13:04à voter contre le budget
13:05qui porte cette mesure.
13:06Les Français n'y comprennent rien.
13:08Et donc moi je pense
13:09qu'il faut un,
13:09se dire que le compromis
13:10est nécessaire,
13:11qu'il est possible,
13:12que les Français
13:12nous le demandent
13:13et que maintenant,
13:14effectivement,
13:15députés et sénateurs
13:16doivent pouvoir proposer
13:17un compromis au pays
13:18plutôt que d'avoir
13:19en fond raison
13:20tout seul pour l'église.
13:20Amélie Donchalin,
13:21sans cynisme.
13:22Alors y a-t-il du cynisme
13:23également dans votre politique
13:24industrielle ?
13:25Parce que depuis plusieurs mois
13:26et même plusieurs années,
13:27vous tenez un discours volontariste
13:28sur la réindustrialisation.
13:30Mais voilà que brande quand même,
13:32reconnaissant que c'est
13:32un emblème national,
13:34la dernière grande marque française
13:35dans son domaine,
13:37concurrencée par des pays d'ailleurs
13:38qui n'ont pas le même droit social.
13:40Vous ne cessez de parler
13:41de réindustrialisation.
13:43De quoi brande est-il le nom pour vous ?
13:45Brande, c'est à la fois la concurrence,
13:47c'est un enjeu de compétitivité
13:48et c'est bien pour ça
13:49que ce gouvernement,
13:50et je peux vous dire
13:51que je me bats matin,
13:52midi et soir dans l'hémicycle,
13:54nous devons avoir
13:55un débat politique
13:56qui arrête de considérer
13:56les entreprises
13:57comme au fond celles
13:58qui peuvent payer
13:59toujours plus.
14:01Sauter, maintenant brande,
14:02ce n'est pas un peu
14:02une saignée industrielle
14:03sous votre autorité ?
14:05La question c'est
14:06est-ce qu'il y a
14:06d'autres filières qui émergent ?
14:08Si ces emplois aujourd'hui
14:09peuvent prendre le relais,
14:11est-ce que c'est dans la filière
14:12de l'énergie,
14:13est-ce que c'est dans la filière
14:13de l'innovation,
14:14est-ce que c'est la filière
14:15de l'aéronautique,
14:15est-ce que c'est la filière
14:16de la défense ?
14:17Il faut que les choses évoluent
14:19dans notre production,
14:20c'est possible.
14:21Il faut qu'on puisse accompagner...
14:22On a encore envie d'avoir
14:22une brande,
14:23un électroménager
14:31lucide.
14:31Moi, mon objectif,
14:32c'est quoi ?
14:33C'est que les Français,
14:34les ouvriers,
14:35les employés de ces entreprises
14:36trouvent un nouvel emploi
14:38et donc que notre pays
14:39continue d'avoir
14:39de la croissance,
14:40de l'innovation.
14:41Par exemple,
14:42madame la ministre,
14:42pourquoi il n'y a pas
14:43un droit de préemption
14:44des salariés
14:45pour reprendre une entreprise ?
14:46C'est pas une bonne idée ?
14:48C'est des choses
14:48qu'on avait mises
14:49dans une loi
14:49qui s'appelait la loi Pacte.
14:50On avait déjà beaucoup
14:51ouvert la possibilité.
14:52S'il faut changer les lois
14:53et les ajuster,
14:54moi, je n'y vois pas
14:55d'inconvénients.
14:56Mais à nouveau,
14:57pour moi,
14:57la clé,
14:58c'est que les hommes
14:58et les femmes
14:59et les emplois,
15:00que notre pays continue
15:00d'avoir de la croissance
15:01et de la prospérité.
15:02Quand des filières
15:02sont concurrencées
15:03pour plein de raisons,
15:05il faut qu'on puisse
15:05accompagner les projets
15:06de reprise
15:06et quand il y a
15:07des difficultés,
15:08on les accompagne.
15:09Mais au niveau général,
15:11nous croyons,
15:12nous avec le Premier ministre,
15:13que les entreprises
15:14doivent être soutenues
15:14et c'est pour ça
15:15que comme il le dit souvent,
15:16nous ne ferons pas
15:17n'importe quoi avec le budget.
15:18Nous devons continuer
15:19à avoir une boussole,
15:20créer des emplois
15:21et quand certains vous disent
15:22la politique de l'offre
15:23qui a été menée,
15:24ce qu'il faut regarder,
15:24c'est ses résultats.
15:25Nous avons quand même
15:26réduit le chômage
15:27et je finirai là,
15:28au plus bas,
15:29au plus bas depuis 20 ans,
15:30il est à 7,5%
15:31et je pense que ça,
15:32c'est une bonne nouvelle
15:33pour les Français.
15:33Là, on a parlé d'enseignement industriel,
15:34je ne sais pas si les employés
15:35de Brandt écoutent ce discours-là
15:37et d'autres...
15:37Et je peux leur dire
15:37l'engagement de l'État
15:38à les accompagner
15:39pour qu'ils retrouvent
15:40un emploi dans leur région.
15:42Entendu.
15:42Je voudrais finir vraiment
15:43parce que vous êtes la ministre
15:44aussi en charge
15:45de l'argent de la drogue.
15:46Dernière question,
15:47si c'est possible,
15:47une réponse rapide
15:48parce que sur ce front-là,
15:49il y a un volontarisme
15:50qui est affiché,
15:52déplacement demain
15:52du président Marseille-Hangran,
15:55le président qui estime
15:56que l'État gagnera sa bataille
15:58contre les narcotrafiquants
15:59et en même temps,
16:00jamais les flux de cocaïne
16:01n'ont été aussi importants.
16:02On a des narcomicides,
16:03on a eu des magistrats marseillais
16:05qui ont tiré la sonnette d'alarme,
16:06on a eu le frère d'un militant,
16:07Amine Kassassi,
16:08qui a été tué.
16:09Est-ce qu'on peut vraiment dire
16:10les yeux dans les yeux
16:11qu'on va gagner cette bataille ?
16:12D'abord, on va la gagner
16:13parce qu'on doit la gagner
16:15et il y a des pays autour d'eux
16:16qui l'ont gagnée.
16:17A quel prix ?
16:18Oui, à quel prix ?
16:19Précisément parce que l'État
16:20doit s'engager,
16:20on doit y mettre les moyens.
16:22Ça montre que, vous voyez,
16:23on n'attend pas à nous 18 mois
16:24à se dire qu'on n'a rien à faire
16:25d'ici la présidentielle.
16:26C'est une des priorités.
16:27La mienne, c'est de saisir
16:28l'argent de la drogue
16:29pour assécher.
16:30Combien à l'heure actuelle ?
16:31Nous avons, l'année dernière,
16:32en 2024,
16:33saisit plus 600 millions d'euros
16:34et nous saisissons aussi la drogue
16:36parce qu'il y a le produit
16:37et l'argent du produit.
16:39Je peux vous annoncer
16:39que jusqu'à la fin du mois de novembre,
16:41les douaniers ont saisi
16:42plus de 29 tonnes de cocaïne.
16:44C'est plus que l'ensemble
16:45de l'année 2024
16:46qui était à 21 tonnes.
16:48Ça veut dire quoi ?
16:49Ça veut dire que
16:49la coopération européenne fonctionne,
16:51que nos moyens sont mobilisés,
16:53qu'on doit faire plus
16:53et qu'on doit effectivement
16:55continuer sous mon autorité
16:56et celle de tout le gouvernement
16:58d'aller regarder
17:00les enjeux de blanchiment,
17:01de lessiveuse,
17:02de tout ce qui, en fait,
17:03recycle.
17:04C'est plus de 7 milliards d'euros
17:05d'argent en espèces
17:06qui alimentent
17:08toutes sortes ensuite
17:08de trafic
17:09et qui, aujourd'hui,
17:10minent le contrat social.
17:11C'est un engagement
17:12qui n'est pas des mots.
17:13Dans le budget, d'ailleurs,
17:14je le fais savoir,
17:16nous avons beaucoup
17:17de mesures nouvelles
17:17pour y arriver
17:18et c'est une des raisons de plus
17:19pour lesquelles nous devons
17:20avoir un budget
17:21dans les temps
17:22parce que pas de budget
17:23dans les temps,
17:23c'est aussi une priorité
17:24que je crois que les Français...
17:25C'est un peu la menace
17:25que vous faites planer
17:26à chaque fois.
17:27C'est pas de la menace.
17:28C'est à un moment donné,
17:28vous savez,
17:29pour qu'un pays fonctionne,
17:30il faut qu'il ait un budget
17:31et c'est pas
17:32les sauterelles
17:32ou les cataclysmes.
17:33Je vous dis juste
17:34que, voilà,
17:34sous mon autorité,
17:35vous avez des douaniers,
17:36vous avez Traquefin,
17:37vous avez le renseignement
17:38et la lutte anti-fraude.
17:40Pour que nous ayons
17:40les moyens d'agir,
17:41nous avons pris
17:42des dispositions
17:42de notre budget.
17:43Moi, j'espère que ce budget
17:44pourra être mis en oeuvre
17:45le plus tôt possible
17:46et c'est un des éléments de plus,
17:48tout comme le soutien
17:48aux agriculteurs,
17:49tout comme, évidemment,
17:50aussi le soutien
17:51aux armées.
17:51On peut regarder
17:52l'ensemble des besoins
17:53prioritaires du pays.
17:54Tous les chemins
17:55mènent au budget
17:55et nous verrons
17:56ce que cela devra
17:56dans les prochaines heures,
17:57les prochains jours.
17:57Vous savez,
17:58dans un pays,
17:59c'est la ressource des impôts
18:00qui finance les politiques publiques
18:01et le budget,
18:02il organise ce que les Français
18:03veulent financer
18:04et donc les priorités
18:05qu'il nous faut servir.
18:06Merci Amélie de Montchalin,
18:07c'était votre grande unité à vous,
18:08je vous dis à bientôt
18:09et bonne journée à vous.
18:09Merci beaucoup.
18:10Sous-titrage Société Radio-Canada
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