Une semaine décisive s'ouvre pour le Premier ministre Sébastien Lecornu, toujours convaincu de pouvoir doter la France d'un budget avant le 31 décembre malgré de grandes incertitudes sur l'issue du budget de l'État, soumis au vote du Sénat lundi 15 décembre avant d'ultimes tractations.
00:00Un happy end est-il possible pour l'exécutif ? Le feuilleton budgétaire continue Arthur au Parlement, après le budget de la sécurité sociale passe au gros morceau, le budget de l'État, avec donc un vote aujourd'hui au Sénat et puis le passage en commission pixte paritaire vendredi.
00:15Et dans cet épisode clé, un personnage qu'on croyait écarté, le voilà, il est de retour, le 49-3. Alors est-ce que c'est le moment de le rappeler au casting Arthur ?
00:24Le 49-3, il y aurait peut-être 49 bonnes raisons d'y avoir recours, mais je ne vais vous en donner que 3 par manque de temps. La première, c'est que contrairement à ce que raconte la légende urbaine et un tantinet militante, le 49-3, ça n'est pas un passage en force, c'est un outil constitutionnel sur lequel le gouvernement engage sa responsabilité et peut donc être renversé.
00:47La deuxième raison, c'est que le calendrier tel qu'il est ne laisse guère d'autres choix que cette option-là, parce que si l'on veut pouvoir enfin passer à autre chose et s'attaquer aux nombreuses urgences qui s'accumulent depuis la rentrée,
01:00eh bien nous n'avons pas le choix que d'avoir un budget avant le 31 décembre et pour avoir un budget avant le 31 décembre, il faut cesser ces interminables négociations stériles derrière boutique.
01:12Et puis enfin, la troisième raison, c'est qu'à tout prendre, il vaut mieux un bon budget qui passe par 49-3 plutôt qu'un mauvais budget adopté par le vote d'une assemblée sans majorité.
01:23Est-ce que vous considérez qu'un budget qui serait voté serait forcément mauvais ?
01:26Malheureusement, oui, et le vote du budget de la Sécu prévu demain à l'Assemblée sera d'ailleurs là pour nous le rappeler ou nous le prouver, c'est selon.
01:34En fait, il se passe cet automne quelque chose d'assez simple qui se produit à chaque fois,
01:39c'est que la droite est toujours prête à mettre ses convictions de côté au nom d'un prétendu intérêt supérieur.
01:46Résultat, elle vote avec la gauche en se disant que ce formidable esprit de responsabilité finira bien un jour ou l'autre par payer sans réaliser qu'elle ne fait que creuser sa tombe.
01:58Parce que la gauche, elle, elle ne fait jamais la même erreur, non ?
02:01Les socialistes se sont vendus chèrement sur le PLFSS, le budget de la Sécu, mais ils considèrent que les compteurs sont remis à zéro sur le PLF, le budget de l'État.
02:10Autrement dit, ça n'est pas parce qu'ils ont arraché la suspension de la réforme des retraites hier qu'ils vont renoncer à exiger demain la taxe Zuckman ou l'un de ses dérivés.
02:21Et la conclusion, c'est que même s'ils continuent de s'y refuser mordicus, Sébastien Lecornu ne pourra pas échapper à la pression sur le recours au 49.3.
02:31Trois pressions qui viennent d'ailleurs de tous les camps.
02:33Gérard Larcher à droite, François Hollande à gauche et même maintenant Elisabeth Borne, l'ancienne première ministre dans Le Parisien.
02:40Et non pas par coquetterie ou par plaisir parlementaire, mais en fait par quasi-obligation budgétaire.
02:45Et elle sait de quoi elle parle Elisabeth Borne, elle a eu recours au 49.3 à 23 reprises en 19 mois à Matignon.
Écris le tout premier commentaire