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00:00Marie Dorcet, le tribunal des affaires économiques de Nanterre a prononcé hier la liquidation du groupe d'électroménagers Brant.
00:07Près de 700 emplois supprimés, dont ceux de l'usine de Saint-Jean-de-la-Ruelle dans le Loiré et de Saint-Ouen près de Vendôme dans le Loiré-Cher.
00:14Le maire d'Orléans et président de la métropole d'Orléans est notre invité ce matin, Serge Gouard. Bonjour.
00:18Bonjour.
00:19On a entendu dans nos journaux la tristesse, l'incompréhension des salariés. Ce matin, vous, vous êtes encore en colère ?
00:26Oui.
00:27Parce que ?
00:28La nuit ne porte pas conseil, voyez-vous, parce que je suis, j'allais dire, écoeuré. Écoeuré de ce gâchis. C'est un gâchis énorme. Les salariés, la marque, tout ce qu'on nous raconte tous les jours sur la réindustrialisation de la France. Mais écoutez, qui viennent voir, voilà ceux qui nous disent ça.
00:50L'espoir pour maintenir en tout cas une partie des emplois, c'était ce projet de SCOP, la société coopérative soutenue par l'État, par les collectivités.
00:59Qu'est-ce qui a manqué pour que le tribunal valide ce projet ?
01:02Je ne sais pas. Je repasse le film dans ma tête et je me dis, qu'est-ce qu'on a raté ? Parce qu'on a raté quelque chose ? Mais quoi ? Il y a des séries de facteurs.
01:15Le fait que nous, collectivités, on a été prévenus au dernier moment. Le redressement judiciaire, c'est le 1er octobre. Nous, nous apprenons qu'il n'y a pas de repreneurs le 27 novembre.
01:28On est compte ? Il se passe deux mois. Et on monte le projet SCOP avec les salariés, le tour de table financier, entre le 27 novembre et le 3 décembre.
01:41C'est juste aberrant. Et là, j'ai dit hier qu'on nous avait caché la copie. Nous, on a pris toutes les semaines, j'allais dire pratiquement tous les jours, des contacts, des nouvelles pour savoir où on en était.
01:53Et on nous disait, tout va bien. Et il y a plusieurs repreneurs. Donc, ceux qui ont été à la manœuvre se sont totalement leurrés, totalement foutus dedans.
02:04Mais ce que je leur reproche, ce n'est même pas ça. Ce que je leur reproche, c'est de nous avoir tenus à l'écart.
02:10Et qui ? Qui vous a tenus à l'écart ?
02:12Qui nous a tenus à l'écart ? D'abord, au tout début, la direction générale de Brandt.
02:17Moi, je dis les choses. Parce que le 2 ou le 3 octobre, je vais avec quelques autres sur place pour dire, attendez, redressement judiciaire.
02:27Attendez, nous, on est là. Que se passe-t-il ? Quelle est la situation ? Rien. Silence radio.
02:33Ensuite, les services centraux, centraux de l'État à Paris. Parce que nous, on a le contact toutes les semaines.
02:40Et on apporte un certain nombre de choses en disant, nous, on a une expérience là-dessus.
02:46On sait faire un certain nombre de choses.
02:49Donc, parlez-nous, dites-nous, faites que l'on soit des partenaires et non pas des supplétifs.
02:56Parce que c'est ce qui s'est passé.
02:57Et ça, c'est une manière de voir les choses.
03:00On est intelligent à Paris dans les hautes sphères et vous, vous êtes des ploucs.
03:03Oui, mais non, quand on apporte 15 millions d'euros, on n'est pas des ploucs.
03:06Vous pensez qu'en ayant eu un peu plus de temps, en ayant été prévenu peut-être début octobre,
03:11ça aurait été possible de sauver, en tout cas, une partie des emplois à Brandt ?
03:14C'est ce que je pense au fond de moi.
03:17Je n'en ai pas la preuve, malheureusement, parce que ça ne s'est pas passé comme ça.
03:21Le tour de table des banques, qui par ailleurs sont frileuses.
03:26Dans d'autres cas, on l'a fait pendant des semaines, le tour de table.
03:29Là, on a eu six jours.
03:32Et encore, juste avant l'audience, au tribunal de Nanterre,
03:35on est encore au téléphone avec un certain nombre d'acteurs bancaires
03:41pour dire, mais vous vous engagez sur combien ?
03:44Est-ce que vous pouvez faire ?
03:46Au moins une lettre d'intention pour dire, j'amène un million, un million et demi, deux millions.
03:49Et qu'est-ce qu'ils vous ont répondu ?
03:51Ils n'ont pas toutes les garanties nécessaires.
03:54Oui, mais la vie est dangereuse.
03:56Bon, donc, on n'a pas toutes les garanties.
03:58Mais bien sûr, je comprends.
03:59On ne fait pas n'importe quoi.
04:01Mais je pense qu'on a déjà montré par le passé que nous, on ne faisait pas n'importe quoi.
04:05Et là, quelque part, je comprends aussi de dire,
04:08mais attendez, en quelques jours, on ne peut pas se retourner comme ça.
04:10Sauf que l'audience, c'était le 3 décembre.
04:13Donc 6 jours, c'était trop court ?
04:15Mais 6 jours, jour et nuit.
04:17Vous voyez, Mamine, elle est un petit peu fatiguée, là.
04:19Jour et nuit.
04:20Voilà.
04:21Et oui, on est devant un mur et on essaye d'escalader le mur.
04:25Et le mur, il est glissant.
04:27Voilà.
04:27Donc, le risque est refusé.
04:31Le pari sur la scope est refusé.
04:33On est dans un pays, bah oui, on n'aime pas ça.
04:37On l'a vécu sur Duralex.
04:39Mais la baston en interne, je pourrais vous la raconter un jour.
04:42Non, mais la situation n'était pas tout à fait la même chose avec Duralex.
04:44Non, ce n'était pas la même.
04:45Brandt n'était pas propriétaire du terrain.
04:47Alors, on découvre ça sur le tard.
04:50Il y a ce qu'on appelle, dans le jargon, une fiducie,
04:53qui fait que l'entreprise Brandt n'est pas propriétaire de son foncier.
04:57Ce que vous dites ce matin, c'est que les collectivités locales
05:00auraient pu faire plus si elles avaient été prévenues plus tôt.
05:03C'est ça que vous dites ce matin ?
05:04C'est ce que je dis.
05:05Je ne sais pas si on aurait abouti.
05:07Mais ce qui me fout les boules, c'est qu'on n'a pas eu le temps de le faire.
05:12Merci beaucoup Serge Gouard, président de la métropole orléanaise,
05:15qui s'est battu, qui s'est investi pour le projet de scope de Brandt
05:20en liquidation judiciaire depuis hier.
05:21Merci beaucoup.
05:22Bonne journée à vous.
05:23Merci à vous.
05:23Merci à vous.
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