BFMTV propose une émission exceptionnelle “LE FORUM BFMTV” avec Jordan Bardella en invité spécial. Le président du Rassemblement national répond en direct aux questions de Français en plateau, au cours d’une émission présentée par Maxime Switek.
00:00Moi, je me demande si à un moment donné, plutôt que de taxer, taxer, taxer,
00:02pourquoi ne pas taper et rentrer dans le gras de toutes les petites règles qui existent pour évader l'argent ?
00:07Parce que je pense que ça ne profite pas seulement aux entrepreneurs,
00:09je pense que ça participe grandement à une certaine population
00:11qui pourrait potentiellement voter les lois ou encore plus les réviser une fois qu'ils sont au Sénat.
00:16On pourrait aussi parler de la réforme des retraites pour les sénateurs, ça pourrait être intéressant.
00:20Mais enfin voilà, donc je me dis, il ne faut pas taxer en plus,
00:22il faut faire en sorte que l'argent reste en France,
00:24que les gens aient envie de mettre leur argent en France,
00:27et peut-être qu'alors, on gagnera de l'argent.
00:30Et Laura, Jordan Bardella vous répond.
00:31Alors madame, je ne suis pas Jean-Luc Mélenchon.
00:33Vous n'avez pas en face de vous un député de la France Insoumise.
00:37Je vais vous répondre sur deux points.
00:39Premièrement, sur l'accusation d'avoir voté des augmentations d'impôts pour les entreprises.
00:43Vous n'avez pas dit que vous les aviez votées.
00:44Non mais je vais répondre parce que je crois que monsieur vous l'avez mentionné tout à l'heure
00:47et c'est important de répondre.
00:49On nous a dit que vous avez voté 25 milliards d'euros d'impôts sur les grandes entreprises, c'est faux.
00:54Voire 34.
00:54Le dispositif qu'on a voté est un dispositif qui concerne les multinationales étrangères.
01:02Parce que moi, je ne supporte pas l'idée qu'une TPE-PME, qu'une ETI,
01:07qui est bien souvent une structure familiale, ou qu'un grand groupe français,
01:09on pourrait citer LVMH par exemple, qui fait le rayonnement du savoir-faire français en Europe,
01:13mais aussi partout dans le monde, soit contraint de payer 25% d'IS,
01:17quand ce n'est pas 40% pour les grands groupes.
01:19IS, impôts sur les sociétés, à chaque fois je le dis.
01:20Impôts sur les sociétés, pendant qu'une multinationale étrangère, comme Starbucks ou comme McDo,
01:25évade ces bénéfices qui ont été faits en France pour aller les stocker dans des États américains comme le Delaware,
01:30et pèse 0% d'impôts sur les sociétés en France.
01:32Ça, ça me dérange.
01:33Et précisément, cette concurrence déloyale entre les multinationales étrangères,
01:38qui ont la possibilité de sortir leurs bénéfices après avoir utilisé nos routes,
01:42après avoir utilisé nos infrastructures, après avoir été aidés par nos fonctionnaires dans la récolte d'un certain nombre de formulaires administratifs,
01:49eh bien, puissent évader leur fiscalité pendant qu'une entreprise française est contrainte de payer ses 25% d'impôts sur les sociétés.
01:55Je trouve ça parfaitement normal.
01:57C'est pour ça que je trouve que ce serait peut-être plus intéressant de bloquer au niveau de la fraude,
01:59et cet argent ne doit pas sortir.
02:01Eh bien, c'est ce que nous avons voté.
02:02Voilà.
02:03C'est le dispositif qu'on a voté et qui va nous permettre précisément d'aller récupérer cet argent pour le rendre aux entreprises françaises.
02:10Je pense que l'État doit sortir ses mains de la poche des Français.
02:14Parce que l'enseignement de ce Tour de France que j'ai fait pendant un an,
02:17même si j'en avais plus ou moins l'intuition pendant très longtemps,
02:19c'est qu'il y a deux maladies bien françaises qui sont en train de tuer notre économie.
02:23C'est l'asphyxie de normes et l'asphyxie d'impôts.
02:25Il y a les normes en papier, que j'appelle l'impôt papier, qui nous coûtent une fortune,
02:29qui coûtent 4% du PIB, c'est-à-dire 60 milliards d'euros à l'économie française.
02:34Et il va nous falloir simplifier et rayer d'un trait de plume beaucoup de normes
02:37qui non seulement freinent la compétitivité des boîtes,
02:40mais qui aussi augmentent le coût d'un certain nombre de produits,
02:43comme l'automobile par exemple ou l'alimentation.
02:45Et de l'autre, évidemment, avoir une fiscalité qui soit une fiscalité de croissance,
02:49parce que trop d'impôts tue l'impôt.
02:50Et ce que les Français ne savent pas, c'est qu'on est arrivé à un niveau dans la collecte du budget
02:55où depuis maintenant deux ans, l'impôt rentre de moins en moins.
02:58C'est-à-dire que respectivement, en 2023 et en 2024,
03:01vous avez respectivement 20 milliards puis 24 milliards
03:04qui ont manqué entre le moment où on a dit qu'on allait prélever tant
03:07et à la fin de l'année, entre ce qu'on a réellement prélevé l'État.
03:09Moi, je veux la paix fiscale et la paix fiscale pour les entreprises.
03:14Je pense qu'un impôt sur les sociétés de 15% pour les entreprises
03:18qui font moins de 100 000 euros de bénéfices et au-delà 25%,
03:21tel que c'est aujourd'hui en vigueur, me semble être raisonnable.
03:23En revanche, je suis fondamentalement opposé aux impôts de production
03:27qui s'appliquent sur le haut de votre compte d'exploitation
03:29et qui taxent votre activité avant même qu'elle ait eu lieu.
03:32Et on a des impôts sur la production, pardon,
03:34qui sont deux fois plus élevés que la moyenne européenne.
03:36Donc si demain, je suis aux responsabilités,
03:39je supprimerai les impôts de production
03:41parce que je pense que ça crée aussi un effet positif dans l'industrie française.
03:45Et il y a ce qu'on appelle un effet retour.
03:46La première année, il vous manque 20 milliards.
03:48Mais peut-être que la deuxième, vous en avez autant, voire plus.
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