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[#Reportage] TFH : le Gabon n’innove pas, il rattrape son retard fiscal africain

Alors que la Taxe forfaitaire d’habitation suscite un débat vif au Gabon, une analyse comparative montre que cette contribution n’a rien d’innovant ni d’exceptionnel. Plusieurs pays africains, du Maroc au Sénégal en passant par le Togo, appliquent depuis longtemps des taxes d’habitation plus élevées et plus exigeantes. Le modèle retenu par Libreville apparaît au contraire comme l’un des plus modérés du continent, avec des montants limités et un barème simplifié. Dans un contexte budgétaire contraint, cette taxe vise à renforcer le financement des services urbains, tout en évitant des mesures plus lourdes pour les ménages. Reste la question centrale : comment convaincre une population sceptique de son utilité réelle pour améliorer le quotidien ?


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00:00Alors que le débat enfle autour de la taxe forfaitaire d'habitation prévue pour 2026,
00:07une réalité demeure largement méconnue, le Gabon n'est ni pionnier ni isolé.
00:11De nombreux pays africains appliquent depuis des années des contributions similaires
00:14pour financer leur collectivité locale.
00:18Comparison éclairante.
00:19Dans l'espace public gabonais, la TfH suscite des critiques véhémentes,
00:23souvent nourrie par l'idée qu'il s'agirait d'une invention injuste ou inédite.
00:27Pourtant, l'examen des pratiques africaines montre exactement l'inverse.
00:31Le Gabon rejoint simplement une norme continentale déjà éprouvée,
00:35sans appliquer les niveaux de taxation observés ailleurs.
00:38Au Maroc, la taxe d'habitation existe depuis 2008.
00:41Elle s'impose à l'occupant, qu'il soit propriétaire ou locataire,
00:44et reste nettement plus rigoureuse que la future TfH gabonaise.
00:48Le montant dépend de critères stricts tels que la superficie, le quartier ou la nature du bien.
00:53Dans les faits, les résidences principales sont taxées à 10%,
00:55les résidences secondaires à 15%,
00:57avec des montants pouvant atteindre plusieurs dizaines de milliers de francs CFA.
01:01Au Sénégal, le contribuable paie déjà une taxe de résidence qui s'ajoute à l'impôt foncier.
01:05Selon les villes, le montant peut grimper jusqu'à 200 000 francs CFA pour une villa,
01:09loin des montants annoncés au Gabon,
01:11où les logements modestes ne supporteront que 500 à 1 000 francs CFA mensuels.
01:16Le Togo, lui, a introduit une taxe d'habitation en 2016
01:19pour accompagner le financement des communes et renforcer les services urbains.
01:22Là encore, les montants sont largement supérieurs à se projeter par Libreville.
01:28Face à ces comparaisons, une conclusion s'impose.
01:30La TFH gabonaise est l'une des formules les plus modérées du continent.
01:34À la différence des pays qui modulent la taxe selon la surface, le standing ou la valeur du bien,
01:39le Gabon a fait le choix d'un barème forfaitaire plafonné,
01:42pensé pour rester compatible avec le pouvoir d'achat national.
01:45L'objectif affiché est d'éviter l'austérité, baisse des salaires ou des bourses
01:50en mobilisant une contribution limitée pour financer des besoins urgents,
01:54salubrité, voirie, éclairage et services publics locaux.
01:58Dans un contexte où la dette absorbe près de 60% des recettes,
02:01la TFH apparaît comme un outil pragmatique déjà éprouvé ailleurs.
02:04Ce n'est pas une exception gabonaise, mais un alignement sur les standards africains.
02:08Reste désormais à convaincre une opinion publique méfiante
02:11que cette contribution modeste pour l'immense majorité des ménages
02:14servira réellement à transformer leur cadre de vie.
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